mamadouben

Sur facebook, les mamans sont belles

Ces derniers jours , m’ont permis de me familiariser avec le visage des mamans de beaucoup de mes ami(e)s sur les réseaux sociaux, fête des mères oblige. 

Ô qu’ elles sont belles vos mamans, je veux dire nos mamans!

Naturelles, elles sont!

Je n’ai vu aucune photo avec des maquillages exagérés!

Elles étaient sur vos photos, toutes habillées de façon decente et cela n’enlevait rien à leur splendeur :

certaines en boubou, d’autres en robe, en wax , en bazin….

Nos mamans,  que vous nous avez presenté sur Facebook, Instagram, google+,  Twitter, snapchat   de dimanche à aujourd’hui ,  à travers vos publications sont toutes belles(sans photoshop), battantes, courageuses, dévouées, respectueuses, des modèles elles sont, des exemples à suivre…

J’ose espérer qu’en dehors de ces témoignages sur les  réseaux  sociaux ,  vous, je veux dire nous sommes dans la vie réelle à la hauteur de leur espérance,  que nous les respectons réellement et que nous ne ménageons aucun effort pour les satisfaire et suivre à la règle l’éducation,  les valeurs qu’elles nous ont enseigné.

La meilleure preuve d’amour, la meilleure fête que nous pouvons offrir à nos mamans c’est de respecter les valeurs qu’elles nous ont inculqué, c’est d’être les modèles qu’ elles ont toujours voulu que nous soyons, c’est d’ être respectueux envers toutes les mamans donc toutes les femmes même si elles ne sont pas nos mères biologiques.

Tous les jours étant propices pour célébrer nos mamans alors  je souhaite bonne fête à toutes les mamans du monde et que l’âme de celles qui nous ont quitté repose en paix!


Démocratie à la sauce malienne

 

Indépendant depuis le 22 septembre 1960, il aura fallu plus de 30 ans  pour que le Mali adopte « la démocratie » comme système politique.

Place de l'indépendance à Bamako
Place de l’indépendance à Bamako

Acquise au prix du sang versés par les martyrs du 26 Mars 1991, cette jeune  démocratie a pu réaliser de nombreux progrès  au point d’être considérée par bon nombre d’observateurs comme une référence sur le continent  jusqu’en 2012 où

un coup d’état viendra ébranler le processus démocratique.

Après le retour à l’ordre constitutionnel et l’élection d’un nouveau président en 2013, le pays essaie tant bien que mal de renouer avec les principes démocratiques.

Cependant, les défis demeurent nombreux et beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer la conception malienne de la démocratie d’avant le coup d’état qui était basée sur le consensualisme.

Ainsi, vu tout le débat que cela suscite, nous sommes tentés de faire un bilan de la mise en œuvre de la  démocratie au Mali, pays qui vient juste de célébrer ses cinquante cinq ans d’indépendance.

En d’autres termes, cinquante cinq après les indépendances, le Mali s’est-il approprié de la démocratie?

La réponse à cette  interrogation nous emmènera à aborder les acquis réalisés par le pays en matière de démocratie depuis son accession à l’indépendance et les défis que le pays doit relever pour réussir son processus démocratique.

Si pendant  les trente premières années de son indépendance le Mali n’a pas connu de véritable démocratie, période dominée par le parti unique US –RDA sous Modibo Kéita premier président du Mali, puis par une interdiction des partis politiques sous le régime militaire de Moussa Traoré après le coup d’état du 19 novembre 1968,  qui par la suite créera en 1976 le parti unique ‘’Union Démocratique du Peuple Malien’’ (UDPM) , le début des années 1990 marque l’avènement de la démocratie au Mali.

Monument dédié aux martyres du 26 Mars 1991
Monument dédié aux martyres du 26 Mars 1991

En effet, après environ 23 ans passés sous le joug du pouvoir militaire, le peuple malien se révolte contre la dictature et appelle à l’instauration de la démocratie, face au refus du pouvoir d’obéit à la volonté du peuple, une insurrection populaire prend forme, à la suite de laquelle, le président Moussa Traoré sera  déposé le 26 mars 1991 par des militaires avec en leur tête Amadou Toumani Touré, ceux-ci remettent aussitôt, après une transition d’un an environ, le pouvoir aux civils à travers l’organisation d’élection libre et transparente remportée par le professeur Alpha Oumar Konaré : c’est l’avènement de la démocratie.

Depuis cette date, si l’on s’en tient aux principes fondamentaux de la démocratie à savoir la liberté d’expression, la l’égalité, la justice, la liberté politique, la liberté de croyance, de culte…,  force est de reconnaitre que beaucoup d’efforts ont été fourni par le pays pour mieux s’approprier du concept de démocratie.

Ainsi, en matière de liberté politique et d’association, on a observé depuis 1991 une explosion du nombre de partis politiques qui était de  120 en 2009.

Par ailleurs, on a également assisté à l’organisation d’élections qualifiées par les observateurs tant nationaux qu’internationaux de libres et transparentes (l’alternance entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré et tout récemment l’avènement de Ibrahim Boubacar Kéita au pouvoir).

Passation de pouvoir entre le président sortant Alpha Oumar Konare et le président rentrant Amadou Toumani Toure en 2002
Passation de pouvoir entre le président sortant Alpha Oumar Konare et le président rentrant Amadou Toumani Toure en 2002

Quant à la liberté d’expression, les efforts consentis ont conduire à l’essor des médias (journaux et radios) offrant de ce fait une panoplie de canaux d’expression d’opinions sans risque d’oppression. Il existe au mali plus de 150 radios privées, associatives ou communautaires.

Cependant, si des progrès notables ont été réalisés par le Mali en matière d’appropriation de la démocratie comme système politique, beaucoup d’obstacles restent à surmonter.

En effet, la démocratie malienne à été qualifiée par certains observateurs à tort ou à raison de ‘’démocratie de façade’’. L’on serait tenté de donner raison à ces derniers  si l’on s’en tient à certaines dérives en cours dans le pays.

D’abord, notons que lors des élections très peu d’électeurs prennent part aux différents scrutins. Le taux de participation oscille entre  20 et 40%.

Ensuite, il n’est pas rare d’assister en période électorale à l’achat de voix d’électeurs moyennant la somme de 1000fr.

Par ailleurs, l’un  des obstacles majeurs du processus démocratique malien est la corruption qui gangrène toute la  société, du haut fonctionnaire au petit commis de bureau presque tout le monde s’y adonne, la pratique est assez courante et les scandales de détournements de deniers publics sont légions.

En outre, la mauvaise gouvernance a atteint son paroxysme durant cette dernière décennie, ce qui aura pour corollaire, la déliquescence de l’Etat  avec une justice en panne, une mauvaise redistribution des richesses nationales, l’absence de sécurité, ce qui entrainera dans le pays l’extrémisme violent et une rébellion.

Et  pour ne pas arranger cette situation déjà complexe, nous assisterons à l’intrusion des militaires dans le jeu politique avec le coup d’Etat  de 2012.

Lors d'une manifestation de l'opposition malienne pour dénoncer la mal gouvernance au Mali
Lors d’une manifestation de l’opposition malienne pour dénoncer la mal gouvernance au Mali

En définitive, retenons qu’en cinquante cinq(55) années d’indépendance dont près de vingt cinq(25)  années de pratique démocratique, des efforts remarquables ont été faits par le Mali pour s’approprier de la démocratie.

Toutefois, la jeune démocratie à connu des obstacles majeurs qui ne sont pas de nature à faciliter le processus démocratique.

De nombreux défis restent donc à relever afin de faire du pays un modèle démocratique et cela ne pourrait se faire sans la jeunesse qui constitue l’avenir du pays d’où l’importance et l’urgence de doter cette jeunesse d’outils nécessaires pour prendre la relève.

Mamadou Ben Moussa Coulibaly


Jeunesse en manque de leaders ?

Ces dernières années,  il nous a été donné de voir, lors de différentes crises dans les pays ouest-africains,  l’émergence de leaders qui ont su, de par leur volonté et leur leadership affiché, conduire au changement tant voulu par le peuple.

Ainsi, en Côte d’Ivoire, nous avons vu durant les années de crises deux grands leaders, Guillaume K. Soro (actuel président de l’Assemblée Nationale) mais surtout un certain Blé Goudé Charles (actuellement emprisonné a la CPI). Quoique l’on puisse reprocher a ce dernier,  force est de reconnaître qu’il a su user de son leadership pour motiver et mobiliser autour de lui des centaines de milliers de jeunes pour atteindre un objectif commun. On se rappelle de ces foules immenses de jeunes dans les rues d’Abidjan, atteignant souvent les deux millions de manifestants à l’appel de celui là même qui se faisait appeler le général de la rue, aka Blé Goudé Charles.

Ensuite, au Sénégal,  après une interprétation erronée de la constitution pour se présenter aux élections de 2012, Abdoulaye Wade a eu face à lui une jeunesse motivée, conduite par des leaders tels que les rappeurs Keur Gui, et les journalistes Cheikh Fadel Barro et Aliou Sané. A travers le mouvement de contestation pacifique « Y’en a marre », ils ont mobilisé et incité les Sénégalais à voter, à renouveler le personnel politique, à lutter contre la corruption et à promouvoir le civisme.
Pour ce faire, ils ont lancé une grande campagne pour convaincre les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales afin de participer à l’élection présidentielle, organisé des manifestations et sit-ins sur la place de l’Obélisque à Dakar… Leur mobilisation portera ses fruits, et échec sera fait à Mr Wade, qui perdra contre toutes attentes les élections au profit de son ex-dauphin, Macki Sall.

Au Burkina Faso,  face à l’entêtement du  » Môgô Puissant », Blaise Compaore (au pouvoir depuis les années 80 après un coup d’état contre un certain Thomas Sankara) de tripatouiller la constitution et de se représenter aux élections, une jeunesse intègre s’est levée pour dire non.
Organisé au sein du « Balai Citoyen », avec des leaders tels que Smokey, Samsk le Jah, Rasmane zinaba, etc., le mouvement  « Balai Citoyen » a balayé à main nue Mr Compaore & Co. ils ont ainsi ouvert une période de transition qui, nous l’espérons, permettra au peuple burkinabé de s’engager sur de nouvelles bases, avec la prise en compte de leurs aspirations à accéder à plus de démocratie, plus de justice, un partage équitable des richesses du pays…

Enfin, qu’en est-il au Mali, chez nous ?

Si nous pouvons être fier d’un certain Abdoul Karim Camara – dit « Cabral » – des années 80, leader estudiantin emblématique assassiné le  17 Mars 1980, force est de constater qu’il est en réalité difficile aujourd’hui au Mali  de montrer une personne,  un jeune au plan national qui incarne le leader parfait.
Malheureusement, tout le monde s’autoproclame leader pour ne l’être en réalité que du bout des lèvres. Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué pour que ces pseudo-leaders se fassent remarquer à travers leur capacité à motiver la jeunesse malienne pour la réalisation, ensemble, d’un but national commun.

Petit rappel :

En 2012, le pays est attaqué, en violation flagrante du serment contenu dans l’hymne national, je cite : « si l’ennemi découvre son front au dedans ou au dehors, debout sur les remparts,  nous sommes résolus de mourir,  pour l’Afrique et pour toi Mali… » . Des enfants de la patrie, censés défendre les frontières contre les agresseurs, ont retourné leurs armes contre l’Etat, faisant ainsi le coup d’Etat le plus « lâche » de l’histoire de l’Afrique, un coup d’Etat à seulement deux mois des élections, favorisant ainsi la chute des régions du nord aux mains d ‘islamistes.  Aucun leader n’a bronché!

Soutenu par une main invisible, un groupe rebelle autoproclame une république fantoche :  aucun leader ne se démarque du lot, on fait des communiqués laconiques et on organise des manifestations de clan par peur de se faire étouffer par d’autres associations.

Les islamistes terrorisent, amputent à Gao, à Tombouctou… Nos pseudo-leaders continuent les communiqués laconiques et manifestations de clan !

On tabasse le président de la transition, un vieillard de 70 ans, nous propulsant du coup à la tête du championnat africain de la connerie, et bis repetita : pseudo-leaders –> communiqués laconiques, manifestations de clan…

Les jeunes de Gao (que j’admire) sont assassinés lors d’une manifestation et de nouveau : pseudo-leaders –> communiqués laconiques…

Et depuis un certain temps, chômage des jeunes,  détournement de fonds publics,  passe-droit, favoritisme,  népotisme, banditisme grandissant… : pas de communiqués ni de manifestations de clan mais nos pseudo-leaders deviennent de plus en plus des Malcom X de Facebook.

-Quand je vois la jeunesse ivoirienne,  je suis sous le charme!
-Quand je vois la jeunesse sénégalaise, je suis en admiration
-Quand je vois la jeunesse burkinabé, je mets chapeau bas et je dis respect
-Quand je vois la jeunesse malienne… (les points de suspension seront remplacés le jour où j’aurai le qualitatif qui sied)

Mamadou Ben Moussa Couliba


 » Notre première rencontre  »

 » Notre première rencontre  »

Dans le cycle de la vie, il vous arrivera de nombreuses rencontres. Vous en oublierez la plupart à peine après avoir fait connaissance alors que d’autres vous marqueront à vie, dès le premier regard.

Auparavant, on m’aurait dit qu’une simple rencontre pouvait changer la vie d’une personne, j’aurais été prêt à mettre ma main au feu pour soutenir le contraire.

On aurait dit à Mamadou Ben Moussa qu’il est possible qu’un homme tombe éperdument amoureux d’un simple regard, il vous aurait répondu d’arrêter de rêver debout et que les contes de fée n’existaient que dans les telenovelas brésiliens.

On dit souvent que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Moi, j’ajouterai que les yeux sélectionnent l’idéale féminine que notre imagination cautionne et que notre cœur adopte.

L’amour, en réalité, n’existe pas. Du moins c’est ce que je croyais jusqu’à ce que le regard du pauvre Mamadou Ben Moussa croise celui de cette jeune fille à la beauté digne d’une princesse sonrhaï venue tout droit de la cité des Askias.

Elle était majestueusement belle. Une fille au teint noir éclatant, au sourire d’ange et aux dents aussi blanches que les grains de riz « Gambiaka » produit à l’office du Niger.
Jamais, je n’avais vu une jeune fille africaine avec d’aussi beaux cheveux.  Elle n’avait point besoin de mèches brésiliennes ou indiennes, ses cheveux étaient naturellement nappy. Ça lui allait à merveille.
Sa voix était suave, mélodieuse, envoûtante. En fait, c’est ce que je pensais avant même de l’aborder.
Ses yeux, était les plus magnifiques qu’il m’ait été donné de voir jusque là.
En vérité, ma princesse, la reine de mon cœur, était extraordinairement Belle. Elle n’avait rien à envier à la duchesse de Cambridge, Kate Middleton et encore moins à Miss Monde.
Elle était dotée d’une beauté rarissime, elle savait harmoniser les couleurs. Son style vestimentaire loin d’être extravagant faisait encore mieux ressortir sa beauté angélique.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était un samedi, lors d’une cérémonie, je faisais le MC quand mon regard a croisé le sien.
J’étais sur le podium et elle dans le public. Quand je l’ai aperçu, mon micro à la main face à la foule, j’en ai perdu mon latin, pendant quelques minutes, avant de me ressaisir.

La cérémonie terminée, je décidais à la retrouver.
Après plusieurs tentatives infructueuses, je la voyais enfin statique, de dos, au téléphone. Mon coeur se mit à battre de plus en plus fort. Je me demandais comment l’aborder.
Jamais, je n’avais ressenti pareille émotion. Jamais je n’avais eu autant peur d’aborder une fille.

Après quelques minutes d’hésitations, elle était sur le point de s’en aller. Je pris mon courage à deux mains.  » On ne meurt qu’une fois  » me disais-je.
Alors je m’approchais tout doucement vers elle et tout en balbutiant, je lançais à son endroit:

 » Bon…Bon…soir la..la…la reine de la beau.. beau…té.. .  »
Elle se retourna vers moi, avec un sourire à couper le souffle et me dit:  » Bonsoir, beau gosse. »

 » Beau gosse ? Qui, moi ? » me suis-je demandé et pour trouver réponse, je me retournais pour voir derrière, s’il s’agissait d’une autre personne.
C’est à ce moment précis que mon téléphone se mit à fredonner :

« Quelques soient tes revers
même si tout va de travers
et si tout semble être à l’envers
prends courage persévère
quelques soient tes ambitions
ta foi et ta dévotion
que tu n’obtiennes satisfaction
donnes toi toujours à fond… « 

C’est une chanson de l’artiste béninois Wilf Enigma, intitulée  » La Vie Ici Bas », et, en réalité, la sonnerie de mon réveil.

Je prends mon téléphone et je jette un coup d’œil, il est 5h30 du matin.
Je me rendis compte alors que cette histoire de première rencontre n’était qu’un rêve.
Je refusais d’y croire. Je frottais mes yeux mais, hélas, cette princesse avait disparu.

Les jours passèrent, j’avais toujours du mal à réaliser que ma reine de beauté n’était qu’un mirage. Jusqu’au jour où je fus convoqué pour une mission et que je me rendis compte de la présence dans la délégation d’ une jeune fille, qui ressemblait trait pour trait à la princesse de mon rêve.

C’était ma première vrai rencontre avec l’élue de mon cœur.
Nous fîmes connaissance et ainsi commença une très belle histoire d’amour…


ORTM ou la Passion du Pouvoir en place

 

La semaine dernière, pour la énième fois,  l’Office de Radio Télédiffusion du Mali (ORTM) a observé 72h de grève . À travers ce mouvement , le syndicat des travailleurs de la télévision nationale entendait réclamer de meilleurs conditions de travail et de vie.

Face à la  lenteur des autorités à trouver une solution rapide à cette situation et  ne sachant plus à quel saint se vouer, pour se faire entendre

le syndicat ira, chose rare, jusqu’à rencontrer l’opposant « star »  du moment au régime IBK:Tiébile Drame.

Les Travailleurs de l’ORTM menacent  de reconduire si réponse n’est pas trouvée à leur revendications, le mot d’ordre de grève et cette fois ci avec écran noir.

Généralement, toutes les questions relatives aux mouvements sociaux des fonctionnaires d’ Etat  sont beaucoup commentées tant dans les « grins »  que sur la toile,  mais bizarrement,  cette grève des agents de la maison de « Bozola » a attiré peu d’attentions.

Les rares publications et commentaires vu sur le net n’étaient pas vraiment tendre avec la chaîne nationale et ses agents.

Ainsi,  on pouvait lire sous  l’annonce de la grève de l’ORTM publiée par un Abonné du réseau social Facebook  les commentaires suivant :

– » leur programme en grève est mieux que leur programme normal »,

-« 72h,  c’est peu hein, bon comme on n’a pas le temps de regarder ortm là,  vous pouvez continuer quoi »

-« Alhamdoulaye avec star track ,  H2, Canal+,  malivision ont s’en fou de Ortm »

-« Ils savent même pas que leurs images floues et leur sonorisation du siècle dernier nous fait honte(…).

-Quand j’entends les voix de leurs reporters, j’ai envie de les gifler seulement »…

Vu ces différentes réactions et le silence de la majorité des téléspectateurs maliens pour lesquels,  cette grève est un non événement, force est de constater qu’il y a un désamour entre la chaîne qui se veut être celle de la passion du service public et son public.

Comment en sommes nous arrivés à un tel degré de désamour entre la chaîne nationale et ses téléspectateurs ?

Á quand le retour de la Passion entre les téléspectateurs  et l’ORTM ? 

Créé e le 22 septembre 1983 grâce à une subvention de 2,5milliards de francs CFA versée par le gouvernement libyen et modernisée en 1984 grâce à une subvention française,  l’ORTM, à  l’époque RTM(Radiodiffusion Télévision du Mali) a permit de rattraper le retard qu’avait accusé notre pays en matière de télévision.

Sa création à susciter beaucoup d’intérêts et d’engouements des populations.

La chaîne qui s’est fixée pour missions :

-Assurer le service public de la radiodiffusion sonore et télévisuelle notamment de concevoir, réaliser, diffuser tous programmes de radiodiffusion et télévision relatifs à l’information, la culture, l’éducation et le divertissement du public

-Participer à la conservation, la promotion et la diffusion de la culture du Mali,

va s’atteler dès sa création à l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixée.

Ainsi,  la culture malienne sera promue à travers divers programmes notamment la retransmission des biennales artistiques  et bien d’autres.

Certes tout n’était pas rose à l’époque mais la technologie n’avait pas assez évoluée et les populations étaient moins exigeantes.

Les années passent, la mondialisation s’accélère et les nouvelles technologies de l’information font leur apparition,  désormais,  le malien lambda à qui les chaînes de télévisions étrangères n’était pas facilement accessible à accès à une multitude de chaînes.

Il devient assez exigeant en matière de qualités et pendant ce temps, la chaîne nationale tarde à apporter les innovations tant souhaitées par les téléspectateurs.

Il est alors reproché à l’ORTM entre autre,  le manque de programmes riches et variés,  la mauvaise qualités de l’image, la longueur du journal télévisé avec des reportages du président allant jusqu’à plus de 5min,  la chaîne est taxée d’être « la passion du pouvoir en place »  ou encore d’instruments de redondance de la rhétorique du pouvoir…

On se rappelle de la couverture  de l’attaque de Radisson où la chaîne a essuyé de vives critiques,  certes les agents se sont dédouanés en affirmant que les images passées en boucles sur les chaînes étrangères étaient celle de l’ORTM, mais en réalité, ne pouvaient-ils  pas faire autant que ces chaînes avec des spécialistes sur un plateau pour éclairer la lanterne de nos concitoyens ?

Pour l’opposition qui se dit « républicaine »,  la chaîne doit être libérée car elle est prise en otage par les autorités.

Quand aux travailleurs de l’ORTM,  ils dénoncent les conditions de travail difficiles, le manque de moyens pour mener à  bien la mission qui leur est confiée, les passe-droits,  les choix souvent arbitraires de certains reporters pour les activités d’ampleurs…

Il n’est pas rare d’ entendre que: « À  l’ORTM,  même la manière de tousser est dictée depuis le ministère ».

Face à tous ces problèmes,  la chaîne a perdu de son audience,  le téléspectateur malien préfère à sa chaîne nationale les chaînes telles que Canal +,  RTI,  RTS, Nollywood TV,  Trace Music….

Aujourd’hui,  la refonte de l’ORTM est très importante pour la promotion de nos valeurs,  de notre culture .

C’est triste de constater que nous ne participons pas à la conversation universelle à  travers la mondialisation. Nous ne sommes que des consommateurs des contenus télévisuels étrangers qui part la même occasion nous donne une éducation souvent différentes de nos valeurs sociétales.

Comme le souligne Jean Paul II dans son œuvre intitulée Mon Livre de Méditation :

« Il faut absolument souligner l’influence croissante exercée par les mass média, surtout à la télévision, sur le processus de la formation des jeunes : la vision de l’homme, du monde et des relations humaines qu’ils montrent est souvent en opposition à celle que veut transmettre la famille.

Nombreux sont les parents qui ne prennent pas ce problème assez à cœur. Ils font en général attention au milieu amical où évolue leurs enfants mais à un moindre degré au contenu que la télévision, la radio, les disques, la presse et les bandes dessinées font entrer dans l’abri sûr et bien gardé de leur maison. C’est ainsi que les mass média pénètrent dans la vie des plus jeunes, sans l’intermédiaire indispensable que sont les parents et les éducateurs pour les orienter. »

Face à l’avènement de la Télévision Numérique Terrestre,  qui facilite l’accès aux chaînes de télévisions étrangères,  l’ORTM se doit d’avoir un programme concurrentiel avec des équipements de pointes.

Le problème de la chaîne n’est pas qu’un problème de ressources car en réalité, la structure regorge en son sein des journalistes qui ont fait les mêmes écoles que leurs homologues Sénégalais,  Ivoiriens et même français.

Ce que nous voyons sur ces chaînes étrangères , nos journalistes peuvent en faire autant si les moyens leur sont donnés.

Encore faudrait-il que la télé soit dirigée  par un bon manager qui s’y connaît bien dans le domaine de la conception de contenu audiovisuel et de gestion du personnel.

Heureusement pour l’ ORTM, les télés privées, qui il faut le rappeler émettent sans agrément, qui devaient  profiter des insuffisances de la chaîne nationale pour se faire une audience auprès des téléspectateurs maliens sont bien loin d’être à la hauteur,  avec souvent des programmes copiés collés mal adaptés.


En attendant,  les téléspectateurs,  rois de leur télécommande continueront à zapper toutes ces chaînes au profit de celles de nos voisins.


Notre Avenir, Notre Responsabilité !

Notre Avenir, Notre Responsabilité !

Quand nous étions petits, on entendaient souvent les politiques dire, à la télé ou lors des meetings, à nos grands frères:

-La force du pays repose sur vous la jeunesse,
– Vous êtes l’avenir du pays,
– c’est pour vous, la génération à venir, que nous nous battons,
-vous êtes l’espoir du pays…

Nous avons grandi, nous sommes devenus des jeunes, nos grands frères sont devenus des  » tontons « .

Au lieu d’être l’espoir promis, les grands frères sont restés perpétuellement, cette génération à venir, qui n’est jamais arrivée .
Au quartier et sept jours sur sept, ils sont occupés à longueur de journée à pousser des pions sur le damier avec leur théière à côté et à quémander les 100frcs au petit frère pour l’achat de cigarettes.

Tandis que ceux (les politiques) qui leur promettaient un avenir des plus radieux, ont eux, vieillir encore plus mais occupent toujours les mêmes positions de l’époque.
Ils se teignent les cheveux pour cacher la blancheur de leur chevelure pour paraître plus jeune que les  »vraix jeunes » et continuent à tenir aux petits frères que nous sommes les mêmes discours qu’ils ont tenu à nos grands frères devenus aujourd’hui des  » tontons  »
-Devons-nous les écouter ?
-Devons-nous attendre qu’ils nous construisent cet avenir meilleur ?
-Acceptons-nous d’être l’avenir de demain ?
-Demain, n’est-il en réalité pas aujourd’hui ?
-Croire, en de telles thèses ne ferait pas de nous, à l’image de nos aînés, une génération sacrifiée ?


Je vis dans un pays…

Je vis dans un pays…

-Je vis dans un pays où plus de la moitié de la population vit avec moins de 1000 fr par jour alors que des personnes se permettent d’acheter des sacs à main à des millions de francs CFA,

-Je vis dans un pays où lorsque deux médiocres, un qui fait de façon à peine voilée la promotion du  » crack » dans ses chansons et l’autre extravagante et aux mœurs faciles, se convoquent à la police, les réseaux sociaux s’enflamment; à croire que nous n’avons pas des préoccupations assez importantes dans ce pays et que nous ne pouvons utiliser autrement ces réseaux pour faire avancer les choses .

-Je vis dans un pays où le chômage des jeunes bat son plein; où les jeunes assis, à attendre les 200 mille emplois promis par le président n’ont que leurs théières pour tenir afin de ne pas perdre patience en attendant le geste promis par le père Noël Bouraman.

-Je vis dans un pays, où certains jeunes se démarquent, ils sont engagés, mais engagés pour la plupart dans des actions isolées, chose qui n’est pas de nature à créer une masse critique assez forte pour un changement positif..

-Je vis dans un pays, où encore en 2016, il existe dans le secteur des télécommunications, un monopole qui ne dit pas son nom (Orange et Malitel, deux sociétés dont France Télécom est indirectement actionnaire); où le coût de la connexion internet rivalise avec le coût du loyers, du sac de riz; où la démocratisation de l’ internet est un leurre et l’accès au haut débit est un mirage.

-Je vis dans un pays où le divorce atteint des records, si le dimanche à Bamako c’est le jour des mariages, le lundi à Bamako c’est le jour du rendez-vous devant le juge

-Je vis dans un pays où il fait en moyenne 35° en période de chaleur mais où il n’est pas rare de voir en circulation sur la moto des personnes habillées en vestes trois pièces ou dans de gros ensemble boubou bazin, (j’imagine leur souffrance, sous cette chaleur assassine)

-Je vis dans un pays où le délestage en pleine période de chaleur est quotidien, où les deux compagnies censées nous fournir de l’eau et de l’électricité se font une compétition afin de remporter la prime de la médiocrité. (d’ailleurs c’est dans le noir que j’écris ce billet)

-Je vis dans un pays où la paix tant annoncée semble aujourd’hui, au regard de la situation qui prévaut un mirage

-Je vis dans un pays où le mot politicien se conjugue avec les verbes : vol, mentir, détourner, corrompre…

-Je vis dans un pays où l’opposition se fait appeler  » opposition démocratique et républicaine  » (tout ceci afin de caresser le pouvoir dans le sens du poil) ;
à croire qu’ailleurs l’opposition est autoritaire et non républicaine.
Soit on est opposant, soit on ne l’est pas.

-Je vis dans un pays où le quotidien, c’est la misère; où l’espoir s’amenuise; où le futur s’annonce, si rien est fait, sombre; à voir le bateau tangué, on a du mal à reconnaître le capitaine qui avait pourtant juré mordicus que  » Inch’Allah » à coup de bâton magique il redresserait le pays.
Désemparée, la population qui ne sait plus à quel saint se vouer essaie tant bien que mal d’être optimiste avec des slogans du genre  » ça va à la malienne  » à chaque fois qu’il leur est demandé comment est-ce qu’ils vont ?

Comment se sent-on, quand ça va à la malienne ?

Nb: « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »