Il était une fois les toilettes.
Selon les données de la Banque mondiale, environ 68% de la population mondiale a accès à des installations sanitaires améliorées. Mais les disparités sont nombreuses : ils sont 7% au Soudan du Sud et 100% dans les pays développés. Cependant, savoir le nombre exact de personnes qui utilisent les toilettes ou s’ils sont utilisés de façon hygiénique ou pas est difficile. Il existe depuis 2001, une organisation mondiale des toilettes (World Toilet Organization – WTO) qui déclare chaque 19 novembre de l’année : la journée mondiale des toilettes.
Pour vous dire vrai, je ne comprenais pas que l’on puisse célébrer la journée mondiale des toilettes ! Cela m’avait toujours fait sourire mais je pense : plus maintenant.
J’ai récemment été emmené à collaborer sur un projet de réflexion d’aménagement d’équipements qui portait sur : des toilettes ! Pourquoi ? Parce que force est malheureusement de constater que certains pays se battent encore pour que leurs populations utilisent les toilettes mis à disposition. Près de 2.4 milliards d’individus vivent encore aujourd’hui sans toilettes ! Après avoir passé une journée entière de réflexion sur le sujet, je ris moins en pensant à la journée mondiale des toilettes.
Cela parait pourtant évident que les toilettes et les latrines doivent être utilisés pour être efficaces et prévenir la propagation de maladies. Ce n’est cependant pas encore le cas dans certains pays où beaucoup de personnes n’utilisent pas les toilettes, même lorsque il y en a de disponibles. Dans un exercice bien particulier, il nous a été demandé de chercher à comprendre pourquoi ces personnes n’utilisent pas encore les toilettes avant de penser à modifier leurs comportements.
Certaines recherches montrent que la mauvaise utilisation ou la non exploitation des latrines hygiéniques est liée à différents facteurs :
– L’incohérence des réponses dans les enquêtes : on suppose souvent que les réponses représente les activités de l’ensemble du ménage. En Inde par exemple, une étude a montré que plus de 40 % des ménages avec des latrines ont au moins un membre qui défèque en plein air.
– Le sexe (hommes ou femmes) : une étude en Ethiopie a montré une différence entre l’utilisation des latrines faite par les hommes, les femmes, les filles et les garçons.
– Jeune ou Âgé : Beaucoup de mères pensent encore que les selles des enfants sont inoffensifs. Au Cambodge, par exemple, seulement 20 % des matières fécales des enfants sont éliminés dans une installation d’assainissement améliorée.
– une autre étude en Ethiopie a montré la différence entre l’utilisation distincte des toilettes à la maison et hors de la maison. Environ 33 % des adultes pratiquent la défécation en plein air tout en étant basés à la maison, mais 77 % pratiquent la défécation en plein air à un lieu de travail.
– La Religion et la Culture : Plusieurs études ont montré que la fourniture de toilettes ne garantit pas l’utilisation quand il y a des barrières comportementales importantes et culturellement ancrées à l’aide de latrines. Comme c’est le cas en Ethiopie, en Inde où certains ménages considèrent qu’avoir une latrine familiale pourrait largement endommager la pureté de la maison. Dans certaines régions d’Afrique de l’Est , les mythes soutiennent que les hommes ne défèquent pas.
– Une autre raison pour laquelle la construction de toilettes ne suffit pas de conduire à une utilisation hygiénique est comment les gens se nettoient après la défécation. Certaines personnes s’essuyent à l’aide de papier ou d’une autre substance. D’autres personnes se lavent, avec de l’eau ou avec leur main. Ainsi, non seulement une alimentation en eau est nécessaire pour le nettoyage et le lavage des mains ; mais aussi pour le rinçage, le nettoyage anal.
Au vu de tous ces facteurs humains qui entrent en ligne de compte dans la conception et l’utilisation des sanitaires, une nouvelle façon de penser et d’agir est nécessaire. En attendant, je vous invite fortement à utiliser les sanitaires et ce de la façon plus hygiénique qui soit !
A Bon lecteur, Salut !
Webographie :
– Démographie 2010 et l’Enquête sur la santé ( Miller – Petrie , Voigt , McLennan , Cairncross , Jenkins , 2015 ).
-Enquête Ethiopie : Enquête Ethiopie