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Ma femme est blanche

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‘‘Il arrive que l’on pardonne la faute, jamais la différence. » Yasmina Khadra. Tout le défi de la diversité est là.

Quand ce vendredi en début de soirée, j’ai reçu mon ami au téléphone pour m’annoncer qu’il passait me voir, j’ai compris tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond. La voix de Cyriaque était à peine audible comme s’il cherchait à se confier mais en même se le refusait,  un semblant de mélange d’hésitation et de dépit. Un quart d’heure plus tard, il était chez moi. Malgré le froid en cette période d’harmattan nous nous installons sous la paillote à l’abri de toute écoute indiscrète de ma famille. A peine a-t-il trempé ses lèvres dans l’eau qui lui est offerte en guise de bienvenue qu’il posa la calebasse. ‘‘Ça doit être bien grave là », me suis-je dit à moi-même et un court instant<!–more–>, mon esprit s’était évadé à la recherche de possibles motifs d’une aussi pesante solennité. Mes pensées se sont attardées un moment sur le père de Cyriaque, un sexagénaire. Mais le « vieux-jeune » comme le surnomment affectueusement ses « sujets » porte encore fièrement ses soixante-dix neuf ans. Pour preuves, le zèle et l’autorité avec lesquels il assume la régence du canton de Bunuta.

Mon ami racla la gorge comme pour me ramener à lui et commença avec ces premiers mots :

– ‘‘Manu, je suis démoli. Je ne sais plus quoi faire car la ligne rouge vient d’être franchie… »

Je saisis ce moment de pause qu’il a marqué pour lui demander s’il avait des problèmes à son travail. Mais il fit non de la tête et enchaîna :

– ‘‘C’est ma famille, plus précisément mon foyer. Cette fois-ci la guerre est complètement déclarée entre Carolina et le vieux au point qu’elle a intimé l’ordre à mon père de ne jamais plus mettre les pieds chez nous, sinon c’est elle qui s’en va… Je trouve qu’elle a exagéré elle aussi. Elle n’avait pas à répondre aux provocations de ma famille. Mes parents n’ont jamais digéré mon choix d’épouser une étrangère, de surcroît une blanche. »

Trois ans déjà que Cyriaque est revenu s’installer au pays après des études d’agronomie en Russie. Il a ouvert son propre cabinet pour accompagner les entreprises agro-alimentaires dans la sous-région ouest-africaine. Il s’en sort plutôt bien sur le plan professionnel. L’an passé, son épouse, « sa blanche » comme l’appellent avec ironie ses parents, l’a rejoint et depuis le couple a une jolie petite fille, Lynn. Cinq auparavant, Cyriaque et Carolina qui s’étaient rencontrés à la faculté ont convolé. Ce fut un choc culturel terrible pour ses parents, son père n’ayant jamais fait mystère qu’il lui a réservé au pays la princesse Mounira afin que plus tard Cyriaque puisse récupérer le trône royal. Le vieux a de la suite dans les idées, peut-on dire.

C’est vrai que les relations du couple avec la belle famille sont quelques peu tendues, mais rien d’exécrable. Le fait que Cyriaque et Carolina aient déclaré maintenant qu’ils s’en tenaient à leur unique enfant est considéré comme un affront pour le père de mon ami. Il n’aura non plus donc un petit fils et son espoir de ramener la chefferie traditionnelle dans sa propre famille semble de plus en plus voué à l’échec. Depuis, il ne cache plus son aversion pour celle qu’il considère désormais comme une intruse, plus est encore, incapable d’enfanter un « digne enfant », un garçon selon lui.

Et Cyriaque de poursuivre en ces termes :

– ‘‘Je crois que je suis en plein doute maintenant, je n’aurai pas dû épouser une étrangère. Les réalités de Carolina sont bien différentes des nôtres. Et pourtant, jamais auparavant, je n’ai aimé autant une femme… »

Ces derniers mots de Cyriaque viennent m’atteindre comme une épée en plein poumon. Je n’en revenais pas d’entendre ce vocabulaire de la part de quelqu’un d’aussi instruit, d’aussi moderne qui a grandi certes dans la tradition avec ses parents mais qui depuis plusieurs années déjà mène sans grande difficulté, une vie occidentale. Je décidai alors de me jeter à l’eau, de partager avec mon ami mon expérience conjugale. Bien souvent, les gens sont loin d’imaginer ce que chacun vit au quotidien dans son couple et même parfois dans presque toutes les relations humaines. Seule, la partie émergée de l’iceberg leur est visible et ils pensent souvent à tort que vous, en tout temps, vous menez une existence idyllique comme ça se passe dans des romans ou encore dans des films. Mais la vie est loin d’être une fiction. Autant que nous sommes, nous avons des moments de joies mais également de peines.  Peu importe notre origine, la couleur de notre peau, notre âge, chacun de nous a des qualités et des défauts, des peurs et souvent des idées préconçues.

Cyriaque s’aperçoit du changement brusque de mon attitude et je choisis ce moment justement pour m’adresser à lui d’un ton calme, compatissant mais ferme : ‘‘ Très cher Cyriaque, excuse-moi de te couper la parole. J’imagine ta peine en ce moment pour l’avoir vécue moi-même il y a quelques années. Oui ta situation est délicate mais ce n’est pas désespéré parce qu’aujourd’hui moi j’en suis sorti plus fort et déterminé. Mon épouse Blanche que tu connais bien a subi les mêmes attaques de la part de ma famille. Elle en était traumatisée la pauvre et notre couple a frôlé la séparation. Et pourtant, elle et moi sommes du même village, tous deux africains comme toi d’ailleurs. Mes parents lui ont attribué injustement un choix que j’ai fait pour des raisons personnelles. En effet, j’ai pris mes distances vis-à-vis de mon père du fait que j’ai estimé qu’il nous avait abandonne moi et mes frères à notre maman pour s’engager dans un nouveau mariage. Seule, notre mère a eu beaucoup de difficultés pour assurer notre éducation, mais Dieu aidant nous y sommes parvenus. Ma maman est décédée précocement sans avoir eu à jouir des fruits de son investissement. C’est inacceptable donc pour moi que mon géniteur veuille profiter de notre réussite quand il n’avait rien fait pour nous accompagner. Dès lors, mon attitude envers lui est très cinglante même si mes autres frères se sont toujours montrés moins intransigeants. Du coup, mon père prétend que si nous avions tous vécu la même misère et que moi plus que les autres, je me comportais de façon insolente envers lui, c’est que je suis influencé négativement par ma femme, pire par son père. Ce fut le comble. Il y a plus d’une trentaine d’années c’est vrai, mon beau-père alors qu’il travaillait à l’étranger envoyait de l’argent pour sa femme et ses enfants restés au pays mais également pour qu’on lui construise une maison. Ce pactole d’argent a été tout bonnement dilapidé par sa propre famille notamment son père. Quand il est revenu et a demandé des comptes, il a reçu une fin de non recevoir. Ayant perdu toute confiance en son père, il est parti avec sa femme et ses enfants s’installer dans une autre ville coupant définitivement le pont avec sa famille. Lorsqu’il a fait ma connaissance et su que j’étais du même village que lui, il a beaucoup hésité avant d’accepter m’accorder la main de sa fille. Certainement que ma sincérité et le grand amour que je voue à sa fille ont milité en notre faveur. Depuis, il est très ouvert à moi et j’ai pu m’apercevoir qu’il avait toujours la nostalgie de chez lui, de sa famille. Il n’aurait donc pu m’influencer, moins encore sa fille. Et pourtant,  mon père pense mordicus que mon beau-père veut me détacher de lui parce que lui-même l’avait été de ses parents, d’où l’aversion qu’il a pour Blanche, ma femme. Avant que cette situation devienne invivable pour elle, ma femme m’avait toujours encouragé à réviser ma position et même de temps à autre, elle faisait parvenir des présents à mon père. Tout cela n’aura pas suffi, mon père voulant que je me sépare d’elle pour épouser une cousine. A chaque fois qu’il trouve l’occasion, il ne cessait de me répétait que la progéniture de mon beau-père a été éduquée dans la haine et ne peut que distiller de la haine autour d’elle. A un moment, Blanche n’en pouvait plus de ses insinuations et décida de me laisser ma « liberté ». N’eût été la médiation de nos deux témoins de mariage, particulièrement les paroles de sagesse d’Andrea, une collègue allemande, notre ménage aurait volé en éclat… »

Au fur et à mesure que je parlais, je sentais Cyriaque de plus en plus se détendre et exprimer un air d’étonnement. A la fin, il s’excusa d’avoir cédé aux pressions de son père et promis d’aller se réconcilier avec sa femme. Je lui ai dit que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Il sortit un moment ouvrir sa voiture garée devant chez moi et revient avec une bouteille de whisky. Nous en prenons une gorgée et notre entretien s’est poursuivi sur des sujets moins sérieux. Avant qu’il se décide à partir, j’ai trouvé l’occasion de lui dire que le problème n’a jamais été nos différences, puisque chacun de nous est né unique et a une identité particulière qui est la somme de nos gènes, de l’environnement dans lequel il a évolué et bien d’autres choses encore. Le problème, ce sont les préjugés que nous avons sur l’autre et les peurs qu’elles déclenchent en nous. C’est plutôt cet état d’esprit qu’il nous faut déconstruire pour un vivre ensemble harmonieux.

Anthony Horowitz écrit dans La maison de soie : ‘‘Vous auriez montré une goutte d’eau à Holmes et il en aurait déduit l’existence de l’Atlantique. Vous me l’auriez montrée à moi et j’aurais cherché un robinet. C’est la différence entre nous deux. »











Togo, la révolution n’est pas pour demain?

Vers la fin de l’année 2014, le peuple burkinabè a donné le ton de la révolution en Afrique subsaharienne en faisant vaillamment barrage à Blaise Compaoré. Depuis, les peuples sur le continent noir rêvent de dissuader les velléités affichées de certains chefs d’État de présider indéfiniment aux destinées de leurs pays. Si cette détermination est en passe de prospérer en République démocratique du Congo et vraisemblablement au Burundi, le Togo risque une fois encore de faire démentir les pronostics; Ouagadougou n’étant pas Lomé diront les supporters du pouvoir en place.

En moins d’un retournement spectaculaire de situation,  les réformes constitutionnelles et institutionnelles chères à l’opposition au Togo sont reportées aux calendes grecques. D’ailleurs certains opposants et pas des moindres, n’en font plus forcément une condition préalable à leur participation à la prochaine élection présidentielle. Désormais les regards sont tournés vers la joute électorale qui se prépare. En effet, le Conseil extraordinaire des ministres qui vient d’être tenu cette semaine à Pya, village natal de la famille Gnassingbé, à plus de 400 km de la capitale Lomé convoque le corps électoral pour le 15 avril 2015 et dans la foulée, la Commission électorale nationale indépendante fixe la date de clôture de dépôt des candidatures au 28 février.

Il n’y a plus de doute que le régime presque cinquantenaire au Togo, le RPT/UNIR vient de reprendre du poil de la bête, car ce 25 février au chef-lieu de cette même localité à Kara, ses militants au cours de la convention du parti ont investi leur « champion » Faure Gnassingbé qui rempile pour un troisième mandat successif. Beaucoup d’eau a certainement coulé sur le pont depuis la rencontre inattendue en novembre 2014 au palais de la présidence entre le chef de l’État et le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre. A cette époque, les médias ont  parlé du président sortant comme d’un homme nerveux, fébrile et plein de doute quant aux pressions qu’il recevrait des chancelleries occidentales. Mais finalement, Faure est bien dans la place. En acceptant le choix que viennent d’opérer ses soutiens, le président candidat vient de renvoyer l’opposition, le peuple togolais et la communauté internationale à leurs tergiversations.

A cette allure, l’alternance politique tant souhaitée au Togo n’est pas pour demain. C’est ce que réaffirmait quelques semaines déjà dans togobreakingnews.com, l’ancien ministre de la Communication Djimon Oré repassé depuis dans l’opposition qui déclarait : « Les résultats de la présidentielle 2015 sont connus et seront les mêmes. » Eh oui! comment peut-il en être autrement si les acteurs en face refusent de prendre leur part de responsabilité ?

Une union de façade

C’est peu dire de l’opposition togolaise qu’elle se montre incapable de porter les aspirations fortes du peuple. Non, ils sont bien loin ces messieurs et dames de prendre la juste mesure de l’ultime enjeu qui se pointe, pire ils font le jeu des tenants du pouvoir au point qu’ils peuvent être taxés de leurs complices. En effet, alors qu’une énième fois les voix aussi bien à l’intérieur du pays que dans la diaspora n’ont cessé de relayer le désir ardent des populations de voir cette opposition – peu importe aussi diversifiée qu’elle le prétende -, fédérer ses forces pour la conquête et l’exercice du pouvoir, c’est plutôt un lamentable déchirement qu’elle offre à l’opinion nationale et internationale. Pourtant, pendant plusieurs mois au cours de l’année passée, ces éternels opposants – cela 25 années que cela dure – ont entretenu l’espoir de parvenir à une unicité de stratégie. Peine perdue, car ce fut une fois encore juste une union de façade qui confrontée à leur ego surdimensionné traduit par  « C’est personne d’autre si ce n’est moi« , leur malsain combat pour le leadership et les coups bas à répétition, a volé en éclats. Comme à leur habitude, ils passent le clair de leur temps à s’invectiver, à se neutraliser et à continuellement décevoir l’espoir placé en eux par le peuple. Bien plus ridicule encore, est la récente rhétorique qui oppose les pour et les contre le boycott de l’élection présidentielle prochaine, alors qu’en ce moment crucial, la seule question intelligente qui vaille d’être posée est comment l’un et l’autre camp compte amener le régime en place et par ricochet son premier responsable à mettre le Togo sur la voie d’un État démocratique respectable et respecté. L’opposition au Togo montre une fois encore ses limites en matière de stratégie. Et comme le lui rappelle ironiquement son seul et véritable adversaire lors de son investiture, il revient à l’opposition tant qu’il lui est encore possible de prendre ses responsabilités, de transcender ses clivages, de faire front uni si elle veut que lui soit accordé un minimum de crédit.

Au demeurant, la responsabilité des échecs successifs d’une alternance démocratique pacifique au Togo ne pourrait être attribuée aux seuls opposants, même si souvent leurs convictions politiques laissent à désirer. En effet, quand on a en face un régime aussi vieux que clientéliste comme le RPT/UNIR, on est en droit d’aboutir à la réflexion que fait Jonas Siliadin : « Togo, démocratie impossible? »

Et si la majorité des Togolais, dépités continuent par se demander ce qu’a fait leur cher pays pour souffrir d’une si grande indifférence de la part d’une communauté internationale incohérente, celle-ci pourra aussi leur faire le rappel élémentaire que, chaque peuple mérite ses dirigeants.


Actualités de l’année 2014 (dernière partie)

Nous mentionnons déjà dans l’introduction d’un précédent article « Actualités de l’année 2014 (première partie) » que les nouvelles de l’année écoulée ne sont pas qu’heureuses. Pire, il en a dont les conséquences se poursuivront bien des années encore. Quelques unes parmi elles rassemblées sous l’intitulé les Cinq flops de 2014 ont particulièrement retenu notre attention. Elles concernent presque tous les continents et traitent de différents sujets, de la santé…


#JeSuisCharlie

J‘ai de la peine, mais pas la haine,
Et refuse de céder à l’hégémonie fondamentaliste, somme toute vaine

Stupéfait, est peu dire pour décrire mon sentiment face à cette barbarie
Une kalachnikov en réponse à la plume, il faut le dire, le déséquilibre est inouï
Ils, les fanatiques n’ont peut-être pas encore compris que la liberté est trop sacrée
S‘en prendre au crayon, papier et micro, il en faudra davantage pour l’embastiller

Caricature, toute raison gardée reste une meilleure forme de liberté d’expression
Hebdomadairement, Charb, Wolinski, Cabu, Tignous nous en gavent avec passion
A vos familles, à Charlie Hebdo, le monde exprime sa compassion et sa solidarité
Rien, ni la violence ni la peur de l’obscurantisme ne doit nous ébranler
Le chemin menant à la tolérance, la cohésion des peuples est semée d’embûches
Il ne doit pas pour autant nous laisser aller à l’amalgame et à la revanche
Et pourquoi face à la lâcheté, ne gardons-nous pas notre sang-froid?

Honorer notre haut rang, tout en réaffirmant fort notre droit
Extrémistes de tous poils (continuent de) frapper ici et là et parfois au prix de leur vie
Basse et vile reste toutefois telle entreprise macabre et honnie
Dieu est assez grand et mûr pour qu’un simple mortel prenne sa défense
Ôter la vie en son nom et à sa (barbe) place perd de sens


Actualités de l’année 2014 (première partie)

Image Google

L’année 2014 à l’instar des précédentes est désormais conjuguée au passé.  Elle s’est écoulée avec son lot de bonnes et mauvaises nouvelles qui ont fait l’actualité en Afrique et dans le monde. En attendant de revenir sur les flops dans un prochain article, revisitons et décryptons en Cinq Tops les moments exceptionnels de 2014 qui à coup sûr vont impacter cette nouvelle année et celles à venir aussi.

  1. C’est ce qu’il convient désormais d’appeler la  « Révolution du 31 octobre » au Burkina Faso qui vient en tête. C’est le top des tops de l’actualité en Afrique en 2014. En effet des manifestations de rue qui au départ visaient l’empêchement de la révision de la constitution ont fini par emporter Blaise Compaoré qui aura finalement passé 27 années à la tête du pays des hommes intègres. Le courage du peuple burkinabé continue par être cité dans presque tous les débats et rencontres politiques sur le continent noir. Au-delà de l’inspiration qu’elle suscite, la révolution du Burkina que d’aucuns ont qualifié de  Printemps noir pourrait-elle faire tâche d’huile au Togo, dans les deux Congo et dans bien d’autres pays sous les tropiques où il est attribué aux dirigeants des velléités de se maintenir indéfiniment au pouvoir? Wait and see. #Lwili
  2. Également sur le plan politique, alors que le printemps arabe s’est transformé à un pire cauchemar pour le peuple libyen et les États limitrophes,  l’Afrique peut se satisfaire de la réussite de la transition tunisienne qui a abouti au choix du premier président démocratiquement élu, Béji Caïd Essebsi,  âgé de 88 ans. La preuve que sur le continent tout n’est pas encore complètement noir et que les tunisiens après avoir donné le ton de la révolution arabe souhaitent continuer par écrire de belles pages de leur démocratie. En effet, les islamistes dEnnahdha, eux qui depuis 2011 conduisaient la transition ont avec galanterie reconnu leur défaite et fait place à leurs adversaires de Nidaa Tounès qui viennent de conquérir aussi bien la présidence que le parlement. Bonne suite à la Tunisie. #BCE_en_Tunisie 
  3. Une des plus belles actualités dans le monde en 2014 restera pour les organisations de la société civile notamment celles de la protection et de la défense des droits de l’homme l’attribution du prestigieux Prix Nobel à la jeune pakistanaise Malala Yousafzai et à l’Indien Kailash Satyarthi . Cette distinction qui peut être interprétée comme une reconnaissance du noble combat pour l’épanouissement de la femme et l’enfance montre à suffisance que les instances mondiales demeurent conscientes du peu d’égard et du mauvais traitement faits à des populations vulnérables dans pas mal de contrées sur notre planète. Quand on sait que le développement pour être durable doit être inclusif, il était grand temps donc que les catégories démographiques majoritaires que constituent les  femmes et les enfants retrouvent pleinement leurs places dans le processus de la mondialisation et par ricochet de la modernité. #Prix_Nobel_de_la_paix_en_2014
  4. Lors des dernières élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les démocrates ont perdu et la Chambre des représentants et le Sénat. Du coup cela restreint sensiblement les manœuvres de Barack Obama quant à sa politique intérieure des USA. Qu’à cela ne tienne, le premier président noir américain entend finir son deuxième et dernier mandat sur une bonne note, lui qui a déjà à son actif le redémarrage de la croissance économique du pays de l’Oncle Sam. En effet le dégel entre Washington et Havane après plus de 50 ans de brouille qu’il vient d’initier en complicité avec son homologue cubain Raül, frère cadet de Fidel Castro restera un fait majeur dans les annales des relations internationales. Même si la Crise de 1962 entre les deux voisins, conséquence à l’époque de la Guerre froide n’est pas complètement passée par perte et profit, ce nouvel amour, encore frémissant augure des perspectives encourageantes pour l’Amérique et partant pour le monde entier. Seul bémol, on peut regretter que  del Comandante  n’ait pu assister à ce changement avant sa mort. Comme on dit, « il n’y a que des imbéciles qui ne changent jamais ». #USA_Cuba
  5. Depuis 2014 ce n’est plus un secret de polichinelle, le Dragon Rouge a pris officiellement la tête de l’économie mondiale. La Chine n’a pas fini d’étendre son expansion. En Asie, en Europe, en Amérique, en Afrique, à la faveur des crises financières successives, elle est entrée partout aussi bien dans des capitaux privés que publics. Normal donc qu’on finisse par lui reconnaître cette suprématie sur le plan planétaire. Qu’ils soient des pays pauvres, émergents ou développés tous, de gré ou à contre cœur font la cour à Pékin qui se délecte fort bien de son moment de gloire. Ce moment, la Chine qui  n’a jamais abandonné son rêve de redevenir le grand empire d’antan l’a préparé patiemment, assidûment et impitoyablement faisant feu de tout bois des quolibets – ses produits souvent traités de chinoiseries – dont elle a presque tout le temps fait l’objet. La grande civilisation chinoise de notre ère venant de commencer, on attend du nouveau maître du monde qu’il se débarrasse du sobriquet de Géant aux pieds d’argile qui lui colle à la peau, en améliorant les conditions de vie de millions de chinois qui croupissent dans la misère.  #Chine_ Numéro1


Le rêve américain, Black comment as-tu osé?

Au commencement était Dieu

Dieu est un homme intelligent*

Dieu était blanc.

Le Blanc créa le Nouveau Monde.

Amérique, il le nomma au lieu de sésame

Mais pour rien au monde, pays de l’oncle Sam

Sam, l’ange déchu qu’il est allé chercher dans l’ombre.

Pour des corvées expiatoires.

Histoire de l’aider à se débarrasser de ses déboires.

Ensemble,  ils y sont parvenus non sans casse.

Puisque les arrière-petits-enfants Sam ont été affranchis.

Et même pour ceux des leurs qui ont désiré le retour aux sources, on érigea le Liberia pour patrie.

Au festin de leur réconciliation, Dieu Blanc céda à son péché mignon, le vin.

Et s’autorisa dans son état second avec belle négresse un instant de volupté.

Un petit métis en découla et dans sa magnanimité, il accepta de l’assumer

A la condition qu’il reste bien loin dans son berceau de l’humanité.

Mais comme les temps semblent avoir changé, et avec eux l’Amérique.

Le petit Barack finit par saisir fermement son rêve et réalisa son destin héroïque.

Dans son épanouissement, le nègre a dit la messe.

Ô sacrilège! Quel crime de lèse-majesté?

Ça mérite de le reconduire au poteau pour des coups de fusil, fouet.

Ne sommes-nous pas faits à l’image de Dieu?

Et donc pourquoi Dieu Blanc ne se laisserait-il pas lui aussi légitimement aller à la colère ou encore à la jalousie?

Même si l’une et l’autre des tares ne sont jamais bonnes conseillères pour garantir le paradis.

Et quand de leur faute, le Nouveau Monde redevient Sodome et Gomorrhe,

Tout ce qui reste à faire semble être fait sans état d’âme.

Quitte à décider pour d’innocents êtres, la sentence extrême.

Offusquez-vous, indignez-vous comme bon vous semble.

Mais que peut faire la police américaine si les balles choisissent d’elles-mêmes d’être sélectives,

Et de surcroît compatibles avec une peau noire jugée à elles plus attractive?

Oui le rêve est permis,  plus encore le rêve américain.

Mais c’est du caviar, donc juste un luxe de Blancs que le pasteur Luther n’a su préciser avant trépas.

C’est pourquoi j’exige moi Dieu Blanc pour digestif, qu’on me serve un autre Noir, mister Obama.

*N’est pas intelligent, celui qui n’a pas en lui l’humanité tout comme n’est Dieu celui qui n’est pas intelligent.


Togo, qui a peur des réformes ?

Manifestaion du CAP 2015Manifestation d'UNIR

Les manifestations de rue à Lomé des pro et anti – réformes constitutionnelles et institutionnelles occupent présentement la Une de l’actualité au Togo. Si deux partis de l’opposition parlementaires, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI) ont relancé le débat sur les réformes en initiant la proposition de loi portant modification de 14 articles de la Constitution togolaise pour limiter le mandat présidentiel et consacrer un mode de scrutin à deux tours, le Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015) fait le choix de maintenir la pression par la rue. Ce à quoi, les soutiens du pouvoir en place ont répondu par une contre-manifestation.

Ce vendredi 21 novembre 2014, il y a eu une marrée humaine dans les rues de Lomé et pour cause. Le CAP 2015 qui réunit sept partis de l’opposition togolaise (ANC, CDPA, MRC, NET, PDP, PSR, SANTE DU PEUPLE et UDS) a appelé les populations de Lomé et ses environs à manifester pacifiquement à travers les rues de la capitale, ce pour exiger l’adoption et la mise en œuvre consensuelle des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant toute élection au Togo. Dans la foulée, le Mouvement des Jeunes pour la Popularisation de le Bonne Gouvernance (MJPG) proche du parti au pouvoir Union pour la République (UNIR) a contre-attaqué en conviant ses militants et sympathisants à une marche de soutien aux institutions de la république pour cette même date. Voilà à suffisance planté le décor de la situation politique vis-à-vis des réformes issues de l’Accord Politique Globale (APG) signé aussi bien par le pouvoir et l’opposition en 2006 à Ouagadougou sous l’égide de l’ex-Médiateur Blaise Compaoré.

En effet, une année auparavant, le 5 février 2005, Gnassingbé Eyadema – président du Togo depuis 38 ans – décédait brusquement. Sa succession effectuée par son fils, Faure Gnassingbé, actuel Chef d’Etat a été tumultueuse. Selon le rapport de la mission des Nations Unies, « cette disparition a plongé le pays dans une crise constitutionnelle sans précédent. La vacance de la Présidence de la République a été gérée dans un climat tendu, caractérisée par d’importantes irrégularités dans les modifications de la constitution. Dans ce contexte troublé, des manifestations de rue ont été organisées pour demander le retour à l’ordre constitutionnel et le respect strict des règles de vacance de la Présidence de la République. Certaines manifestations ont été réprimées avec violence. Le retour bricolé et contesté à la légalité constitutionnelle et le consensus fragile sur l’organisation d’une élection présidentielle le 24 avril 2005, ont crée les conditions d’une détérioration de la situation des droits de l’homme, avant, pendant et après l’élection présidentielle. Mon Bureau a reçu des informations faisant état de violences et d’allégations de violations massives des droits de l’homme au Togo. »

Présenté comme l’une des étapes vers le règlement de la crise togolaise, un énième dialogue national s’est ouvert le 21 avril 2006 à Lomé. Ce dialogue fait partie des 22 engagements pris par le gouvernement togolais envers l’Union européenne en 2004 en vue de l’organisation d’élections législatives équitables avec, à la clé, la reprise de la coopération pleine et entière entre les deux parties. Bruxelles avait interrompu en 1993 sa coopération avec le gouvernement de Lomé pour cause de  »déficit démocratique ». Toutefois, c’est à Ouagadougou que les acteurs du dialogue national togolais ont paraphé le fameux « Accord Politique Global » le 20 août 2006.
L’APG préconise entre autres à son chapitre 3, la poursuite des réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance qui porteront sur les questions d’intérêt national suivantes : i) le fonctionnement régulier des institutions républicaines ; ii) le respect des droits humains; iii) la sécurité, la paix publique ; iv) le caractère républicain de l’Armée et des Forces de Sécurité ; v) l’équité et la transparence des élections – les conditions d’éligibilité, le mode de scrutin, le découpage électoral, le contentieux électoral, etc ; vi) le renforcement des moyens d’actions de la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication (HAAC).

Mais huit années après, les acteurs politiques concernés, les organisations de la société civile, les partenaires du Togo continuent d’appeler vainement à opérer les réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Quelle est la position des uns et des autres par rapport aux réformes ?

L’opposition, l’une des parties prenantes audit dialogue et par ricochet signataire (les partis de le l’opposition signataires sont CAR, CDPA, CPP, UFC, PDR) de l’APG n’a de cesse de rappeler au pouvoir depuis 2006, la poursuite de la mise en œuvre de cet accord notamment en ce qui concerne les réformes fondamentales à opérer et davantage avec insistance à l’approche de chaque échéance électorale – aux législatives de 2007 puis de 2013 et à la présidentielle de 2010 –. Cette demande de l’opposition est réitérée au récent dialogue dit Togo Télécom 2 qui aboutira finalement au rejet par la majorité des députés de l’UNIR à l’Assemblée Nationale du projet de loi pourtant initié par l’actuel gouvernement. L’élection présidentielle de 2015 approchant à grand pas, alors que l’actuel Chef d’Etat Faure Gnassingbé boucle son deuxième mandat, – le verrou de la limitation de mandat est sauté en 2002 par l’Assemblée « monocolore » du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) –  le CAR et l’ADDI recevant le soutien du CAP 2015 viennent d’introduire récemment une proposition de loi portant modification de la constitution togolaise. On attend donc de voir si cette nouvelle démarche va prospérer.

Dans la même optique, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) mise en place par la volonté de la Présidence de la République, à l’issue des ses investigations s’est rendue à l’évidence que la non exécution des réformes constitutionnelles et institutionnelles essentielles entretient un climat de tension politique permanent. Ainsi pour le retour d’un climat d’apaisement au Togo, la CVJR a formulé cinq recommandations concernant les réformes politiques entre autres, le retour à la formule originale de l’article 59 de la Constitution du 14 octobre 1992 : « Le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq (05) ans, renouvelable une seule fois » que son Président, Mgr Nicodème Barrigah appelle le gouvernement à matérialiser.

On entend le même son de cloche chez les organisations de la société civile où dans un communiqué conjoint rendu public le 1ier octobre 2014, la Conférence des évêques du Togo (CET), le Bureau exécutif de l’Eglise protestante presbytérienne du Togo, et le Comité exécutif de l’Eglise méthodiste du Togo, interpellent la classe politique et lui demandent de réintroduire la question des réformes à l’Assemblée nationale et d’y trouver une issue positive.

Les partenaires du Togo aussi encouragent vivement les acteurs politiques à opérer de façon consensuelle les réformes au risque parfois de ne plus apporter leurs soutiens financiers aux processus électoraux.

Quant à la position des dirigeants du Togo, cet extrait du discours du Ministre des Affaires Étrangères, Robert Dussey le traduit si bien : « A moins d’une année de l’élection présidentielle, la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles, constitue la préoccupation majeure et constante du gouvernement et de l’ensemble de la classe politique. Je vous rassure Monsieur l’ambassadeur que les réformes constitutionnelles et institutionnelles se feront. Elles se feront par le gouvernement togolais, elles ne se feront pas pour faire plaisir à l’Europe. Elles se feront parce que le Président de la République, le Premier, le gouvernement togolais, savent que ces réformes sont indispensables pour l’avenir du Togo … Les réformes se feront pour nous-mêmes, parce que nous y croyons. Pour le gouvernement, ce sujet important ne doit pas faire l’objet de division, mais doit plutôt favoriser l’enracinement de la démocratie et de la cohésion nationale et faire naître un esprit de compromis et une vision des intérêts supérieurs de la nation, partagée par l’ensemble de nos populations. » a-t-il affirmé devant le Chef de la Délégation de l’UE au Togo qui avait à ses côtés les ambassadeurs d’Allemagne et de la France au Togo.

Cependant, cette volonté des tenants du pouvoir au Togo, affichée par le Ministre, a été quelques semaines plus tard écorchée d’une part, par le rejet de la proposition de loi introduisant des modifications dans la constitution soumise par le gouvernement et d’autre part par les déclarations contradictoires relayées dans les colonnes de www.republicoftogo.com du Président de la Cour constitutionnelle M. Aboudou Assouma pour qui, « la page des réformes est tournée depuis le 30 juin 2014 ».

Pour rappel, c’est depuis 1990 que le Togo a amorcé son processus de démocratisation, un processus assez tumultueux. Vingt-quatre ans après, on peut légitimement se poser la question pourquoi les réformes politiques devant assurer une alternance pacifique au sommet de l’État et baliser le chemin d’un développement harmonieux tardent-elles à être opérées ? Qui a peur des réformes au Togo ?


Révolution au Burkina, silence radio dans les deux Congo

Ils étaient une bonne poignée de chefs d’État africains, tentés de faire sauter les verrous de la limitation de mandat pour s’éterniser au pouvoir. Depuis fin octobre passé, on en compte un de moins, le peuple du Burkina Faso ayant vaillamment fait barrage à Blaise Compaoré qui finalement aura eu à son compteur 27 années de gestion mitigée. Si le monde entier a suivi en temps réel, avec intérêt la chute du « Médiateur », c’est n’est pas exactement le cas pour les populations des deux Congo où les dirigeants essaient de « contrôler » l’information.

Il est presqu’un secret de polichinelle d’affirmer que les présidents Sassou Nguesso et Joseph Kabila souhaitent rempiler pour de nouveaux mandats à la tête de leurs pays respectifs. Si leurs stratégies de confiscation du pouvoir restent pour le moment encore assez subtiles, l’un et l’autre ont déjà avancé les premiers pions comme pour tâter le terrain, bref pour sonder les réactions de l’opinion nationale et internationale.

En effet,  dans Jeune Afrique, on peut lire que les partisans du président de la République du Congo avancent déjà trois arguments :

  1. Lors de la précédente élection, en 2009, tous les candidats s’étaient – quoique pour des raisons très diverses – prononcés pour une modification de la Constitution en vigueur, qui, entre autres dispositions, interdit au président sortant de briguer un troisième mandat.
  2. Ladite Constitution étant verrouillée par un article spécifique, il faudra passer par un changement de régime (de présidentiel à semi-présidentiel), ce qui constitue un « progrès démocratique », puis par un référendum.
  3. Le nouveau texte fondamental ne comportera plus de clause limitative du nombre de mandats, et verra également assouplies certaines restrictions, comme la limite d’âge, qui empêchaient quelques personnalités de l’opposition de se présenter en 2016. Il va de soi aux yeux des pro-Sassou que le « bon » candidat sera celui qui offrira toutes les garanties de préservation des « acquis essentiels : paix, sécurité, développement».

Mais son opposition ne l’entend pas de cette oreille et affûte sa riposte à travers alerte à la vigilance et autres contestations.

Quant à son voisin de la République Démocratique du Congo, il « ruse » pour le moment avec son peuple, entre renouveler un troisième mandat présidentiel et prolonger l’actuel qui va à son terme en 2016. Ainsi on peut lire toujours dans Jeune Afrique, à propos du livre, « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation » d’Évariste Boshab, secrétaire général du parti présidentiel, que la polémique sur la modification de la constitution est relancée; position que Sébastien Lusanga, lui-même porte-parole de la Majorité présidentielle (MP) croit nuancer : « C’est un procès d’intention. Pour l’heure, la question de la révision constitutionnelle n’a pas été discutée ni au PPRD (parti politique de Joseph Kabila, NDRL) ni à la MP. C’est simplement un citoyen congolais qui a décidé de dire tout haut ce qu’il pense » avant de souligner toutefois que « toutes les Constitutions du monde, même les plus vieilles, sont sujettes à des révisions pour les adapter aux circonstances du moment ». De toute façon, là également, l’opposition et les organisations de la société civile veillent au grain. « Toucher à la limitation du nombre et de la durée des mandats du président de la République risquerait de porter un coup dur à la cohésion nationale.» rétorque Félicien Mwanama.

Ces velléités de confiscation du pouvoir peuvent-elles encore prospérer sur le continent ?

Ce n’est plus évident, depuis la révolution du Burkina Faso qui a emporté celui qu’on dit « fin stratège », Blaise Compaoré. Commencées en 2013 par les prises de position fermes des partis de l’opposition, les manifestations de ceux qui au départ, sont appelés les « anti-référendaires » sont allées grandissantes jusqu’à la semaine décisive du 28 octobre 2014. Pour rappel, l’ultime épisode du film qui a obligé Compaoré à jeter l’éponge a démarré le 21 octobre par l’annonce du gouvernement burkinabè de présenter un projet de loi visant à modifier l’article 37 de la Constitution afin de permettre de nouveaux mandats au président sortant. La réponse du peuple a été immédiate et vive ; des manifestations spontanées ont embrasé la capitale Ouagadougou et d’autres villes comme Bobo Dioulasso où la statue de Blaise sera déboulonnée – il ne pouvait y avoir pire présage – le 28 octobre. Ce jour, à l’appel des partis politiques de l’opposition et de la société civile, une foule monstre a envahi la « Place de la Nation » pour dissuader une énième fois la majorité présidentielle – avez-vous vu vous de majorité présidentielle durant cette crise ? – de renoncer à la modification de la constitution. Que nenni, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et ses affidés maintiennent le vote à l’assemblée. Le 30 octobre, le rubicon a été franchi et la colère du peuple comme un tsunami, a déferlé sur les institutions de l’État. Seule la « Grande muette » quoique secouée aura tenu faisant venir à la lumière le Lieutenant-colonel Zida, jusqu’alors très peu connu du grand public. Compaoré dans une dernière tentative désespérée de se maintenir, prendra la fuite vers la Côte d’Ivoire en début d’après-midi de l’historique date du 31 octobre 2014 dans les annales du Burkina Faso.

Voila, le récit de la triste chute de l’un des dictateurs africains qui pendant 27 ans a fait et défait les régimes sur le continent noir. Ce récit, les citoyens des deux Congo à l’instar des autres peuples d’Afrique et même du monde ont le droit aussi de le savoir pour prendre en main leur destin. A l’ère de l’internet et des réseaux sociaux (dont notre plateforme Mondoblog), viles sont les tentatives des dirigeants de ces pays de l’Afrique Centrale de bâillonner l’information. La révolution est déjà en marche, ce n’est plus qu’une question de temps. Mieux encore, pour parler comme un « Gondownais » de Mamane, je dis : « Au suivant… ».