Ndao Ndianko

Alain Giresse, les Aigles et les Lions

La première demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations édition 2019 a opposé le Sénégal aux aigles de la Tunisie dimanche 14 juillet 2019. Les lions du Sénégal, qui l’ont emporté 1-0, ont comme capitaine Sadio Mané, tandis que du coté de la Tunisie, on retrouve un certain Alain Giresse comme entraîneur.

En 2015, Sadio Mané et sa bande ont joué leur première Coupe d’Afrique des nations sous la direction d’Alain Giresse, qui a coaché l’équipe nationale du Sénégal de 2013 à 2015. C’est dire que Alain Giresse connait bien les lions de la Téranga dont il disait après leur premier match contre la Tanzanie (victoire 2-0) qu’ils ont « bien grandi et sur le plan individuel, ils ont pris de la valeur et de la maturité ».

Alain Giresse a connu des fortunes diverses lors de ses participations à la Coupe d’Afrique des nations. Pour sa première participation en Angola en 2010, il échoue au premier tour avec les panthères du Gabon qu’il dirigeait depuis 2006. Avec le Mali en 2012, il s’arrête en demi-finale, stoppé par la Cote d’Ivoire de Gervinho, auteur de l’unique but de la rencontre. En 2017, il ne réussira pas le remake avec les aigles au Gabon et s’arrête au premier tour ; il a connu le même sort en Guinée équatoriale avec les lions du Sénégal en 2015.

Pas de revanche pour Alain Giresse

Mais Alain Giresse a une revanche à prendre sur le Sénégal. Quand il a pris les rênes des Lions en 2013, l’ancien capitaine du Sénégal, El-Hadji Ousseynou Diouf, a clairement dit que le technicien français n’allait rien gagner avec cette équipe. Pour plusieurs de ses camardes, il ne pouvait en être autrement puisque Giresse n’avait rien gagné ni avec le Gabon, ni avec le Mali.

Si la Cote d’Ivoire est la bête noire du Mali en football, entre la Tunisie et le Sénégal c’est cinquante-cinquante sur l’ensemble de leurs confrontations en coupe d’Afrique. On retient une victoire pour le Sénégal 2-0 le 15 janvier 2017, une victoire pour la Tunisie 1-0 le 15 octobre 2014 et deux matches nuls le 10 octobre 2014 et le 23 janvier 2008. En 2019, les aigles de Carthage n’ont pas fait mieux que ceux du Mali en 2012 : le Sénégal l’a emporté 1-0.

Alain Giresse n’a pas pris sa revanche sur le Sénégal et et n’a toujours pas vu ses efforts récompensés, malgré ses 5 CAN avec 4 équipes nationales différentes.


Krépin Diatta fait les frais des « canneries » sénégalaises

Les Lions du Sénégal ont réussi leur entrée dans la compétition, dimanche 23 juin, en battant la Tanzanie deux buts à zéro. Une victoire en partie due à Krépin Diatta, auteur d’un superbe but, qui a pourtant dû essuyer les critiques sur les réseaux sociaux.

Ce billet a été originellement publié sur ndaokunda.mondoblog.org.

Désigné homme du match, Krépin Diatta a été sans conteste l’attraction de ce Sénégal-Tanzanie. Mais au pays de la Teranga, la beauté de sa frappe de 20 mètres n’a pas beaucoup alimenté les débats d’après match. Sur la toile, c’est l’apparence physique de ce joueur d’à peine 20 ans qui a occupé les discussions.


Teint trop noir, bouche trop grande, l’apparence de Krépin Diatta a été l’objet de moqueries de la part de ses compatriotes. « Demain il partira jouer chez les blancs, ils le traiteront de « boubou » et vous serez les premiers à crier au racisme. Grandissez ! », s’est insurgé un internaute. Son post a été partagé 106 fois et a enregistré plus de 557 commentaires.

Cannerie sur cannerie

Ce n’est pas la première fois que la toile sénégalaise s’enflamme en cette période de compétition. La CAN au Sénégal, ce n’est pas seulement du football. Tout peut être source de polémique pour alimenter les débats dans les grand-places et sur les réseaux sociaux. Jusque-là c’est le classement de l’entraineur Aliou Cissé qui a souvent fait parler, mais aussi l’arbitrage, la VAR* ou encore le manque de réussite de nos attaquants Sadio Mané et Keita Baldé. Cette histoire de garçon moins beau est véritablement une « cannerie » sénégalaise de plus.

Car le Sénégalais aime les bavardages, et à force de parler, on finit par dire des canneries. Surtout, le Sénégalais est spécialiste en tout. En ces temps de Coupe d’Afrique des nations, tout le monde est entraîneur, sélectionneur et joueur à la fois. Chaque match des Lions fournira un prétexte pour alimenter d’interminables discussions, les plus insensées les unes que les autres. Gare à Aliou Cissé et surtout à Sadio Mané, qui sont très attendus. Aucun des deux n’a le droit à l’erreur. Et ce n’est pas leur beauté qui sera remise en question, mais leur patriotisme.

*Assistance vidéo à l’arbitrage

Photo : Krépin Diatta – Crédit : RFI/Pierre-René Worms


Apprentissage et scolarisation, l’école à la croisée des chemins

Collège de Patar Lia, Fatick- Sénégal- 2018, classe de 6ème/ Cours d'Education Physique/ Photo d'illustration
Collège de Patar Lia, Fatick- Sénégal- 2018, classe de 6ème/ Cours d’Education Physique/ Photo d’illustration
« Apprentissage en crise »; c’est le constat fait par la Banque Mondiale dans son rapport sur le développent dans le monde 2018 (voir:https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/handle/10986/28340/…). Il apparaît que même après avoir passé plusieurs années sur les bancs d’école, des millions d’enfants ne peuvent ni lire, ni écrire, ni effectuer des opérations de mathématiques élémentaires.
Etat des lieux
Apprentissage et scolarisation ne vont pas de pair dans bon nombre de pays. Au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, 75 % des élèves de troisième année du primaire (8-9 ans) ne savent pas lire une phrase aussi simple que  » Le nom du chien est Fido ». Dans les zones rurales de l’Inde, la moitié des élèves de cinquième année du primaire (10-11 ans) sont incapables d’effectuer une soustraction à deux chiffres comme (45-17). Au Brésil, les élèves âgés de 15 ans ont amélioré leurs compétences, mais au rythme actuel de leur progression, ils n’atteindront pas la note moyenne en mathématique des pays riches avant 75 ans, et il leur faudra plus de 263 ans pour la lecture.
Il en resort que « aller à l’école primaire ou secondaire, obtenir un certificat ou un diplôme ne signifie pas nécessairement avoir beaucoup appris ». Scolarisation n’est donc pas synonyme d’apprentissage. Or, sans apprentissage, l’éducation ne pourra pas réaliser sa promesse d’élimination de la pauvreté et de promotion des mêmes chances et d’une prospérité partagée pour tous.
Les causes
Le rapport met en cause d’une part, l’existence d’enseignants parfois aussi ignorants que leurs élèves, un taux d’absentéisme très élevé chez les enseignants, la malnutrition et le manque de fourniture. IL souligne d’autre part le fait que les syndicats d’enseignants, un secteur dans lequel le taux de corruption est souvent élevé, sont réfractaires à toute réforme. Qui plus est, d’importantes parts des budgets dévolues à l’éducation au lieu de profiter aux écoliers, sont détournées par les bureaucrates qui contrôlent le système.
En somme, « Les pays en développement sont loin du niveau auquel ils devraient se trouver en matière d’apprentissage. Beaucoup n’y consacrent pas suffisamment de moyens financiers, et la majeure partie doit investir plus efficacement. Mais il ne s’agit pas simplement d’argent : les pays doivent aussi investir dans les capacités des institutions et des individus chargés d’éduquer nos enfants », affirme Jaime Saavedra, un ancien ministre de l’Éducation au Pérou désormais directeur principal pour l’éducation à la Banque mondiale
Les solutions
Le rapport recommande de faire de l’apprentissage un objectif sérieux et non de politique politicienne. Les rédacteurs estiment qu’il faut mettre l’école au service de l’ensemble des apprenants en attirant des talents dans l’enseignement et entretenir leur motivation en offrant aux enseignants une formation adaptée qui est renforcée par le concours de mentors.
Ils préconisent par ailleurs le déploiement de technologies qui permettent aux enseignants d’enseigner en tenant compte du niveau de l’élève et renforcer les capacités de gestion des établissements scolaires, notamment celles des directeurs d’école.
Le rapport suggère également de, non seulement mobiliser tous ceux qui ont un intérêt dans l’apprentissage en ayant recours à l’information et aux indicateurs pour mobiliser les citoyens; mais aussi, accroître l’éthique de responsabilité et créer une volonté politique en faveur de la réforme de l’éducation.
En fin, il est fortement conseillé d’impliquer les parties concernées à toutes les étapes de la réforme, de sa conception à sa mise en œuvre.

Au Sénégal, ce rapport devrait donner à réfléchir aussi bien du côté du gouvernement que celui des syndicats d’enseignants. Entre 2000 et 2005, le taux brut de scolarisation en primaire a augmenté de 66% à 78%. Néanmoins, de plus en plus d’élèves arrivent en fin du cursus élémentaire (CM2) sans pouvoir lire et/ou comprendre un simple texte (voir https://ierc-publicfiles.s3.amazonaws.com/public/resources/EGRA…). Le système est miné par des grèves cycliques initiées par les syndicats d’enseignants pour réclamer, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’application d’accords signés depuis des années.
Une revalorisation de la fonction enseignante ainsi que l’utilisation des langues nationales comme langues d’instruction s’imposent. Ce sont là les gages pour que les élèves puissent avoir à nouveau confiance envers les enseignants et le gouvernement. C’est alors, et alors seulement qu’ils pourront retrouver le sentiment perdu de l’utilité des apprentissages.


Receveur municipal au service des collectivités locales, ou l’inverse? .

Sénégal : le receveur municipal au service des collectivités locales, ou l’inverse ?
‘Le receveur municipal détient les fonds et valeurs de la commune ainsi que les copies des titres fonciers. Il a seul qualité pour assurer le recouvrement de ses créances et le paiement de ses dettes’, stipule l’article 14 du décret 66-510 du 4 juillet 1966 portant régime financier des collectivités locales. Ceci fait du receveur un acteur de premier plan dans la gestion des collectivités locales. Alors, pourquoi des acteurs qui en principe ont le même objectif se regardent-ils souvent en chiens de faïence ? Les maires ignorent-ils les procédures administratives et financières ? Ou est ce les receveurs qui outrepassent leurs prérogatives ? Sinon, qu’est ce qui peut rendre leur collaboration difficile?
Les maires de commune et les receveurs-percepteurs municipaux sont appelés à travailler ensemble. Cependant, leur cohabitation n’est pas des plus faciles ; de sérieuses difficultés les opposent la plupart du temps. Souvent des bras de fer entre les deux partenaires se terminent par l’éviction du receveur comme ce fut le cas en novembre 2014 à Thiès avec le maire Talla Sylla qui accusait son receveur d’alors de chantage ; en août 2015, des maires de Dakar sous la houlette de Barthelemy Diaz réclamaient le départ du percepteur-receveur municipal de Bourguiba pour le motif de bloquer toutes les procédures enclenchées pour décaisser de l’argent. En novembre 2013, le mouvement navetanes de Diourbel avait assiège les locaux du percepteur municipal qui avait avance des difficultés de trésorerie pour bloquer les subventions que le maire leur avait alloué. A Gossas, les maires et autres usagers de la perception municipale semblent s’être résignés à leur sort. Sans coup férir, ils souffrent de voir leurs engagements le plus souvent rejetés ou le paiement de leurs mandats retardé sans qu’ils n’en connaissent les véritables motifs.
Au regard de ce constat, les spécialistes en la matière devraient rompre le silence et aider à édifier les populations qui sont les principaux perdant quand les rapports entre leurs maires et le receveur ne sont pas au beau fixe. Autant il est vrai comme le stipulent les articles 41 et 44 du décret cité plus haut que ‘le maire ne possède pas de pouvoir de réquisition à l’égard du receveur municipal,’ et que ce dernier ‘lorsque à l’occasion d’un contrôle, soit dans les pièces justificatives soit dans les mandats, constate des erreurs matérielles, omissions ou irrégularités, doit en poursuivre la régularisation auprès du maire en lui précisant les redressements à effectuer’. Il est aussi vrai que le ‘receveur municipal qui refuse ou retarde indûment la mise en paiement d’un mandat, ou qui n’a pas délivré au maire une déclaration motivée de suspension de paiement, est responsable des dommages qui peuvent en résulter’ (art 46).
Aussi urge-t-il de clarifier la situation pour que enfin l’acte 3 de la décentralisation puisse répondre aux attentes légitimes des populations. Si les maires et leurs secrétaires municipaux ne maîtrisent pas les procédures administratives et financières liées aux engagements, alors la perception municipale devrait jouer son rôle de conseiller et que ces derniers aussi fassent le nécessaire pour se mettre à niveau ; mais si le blocage provient de la perception, l’autorité devrait également mettre en place un système de contrôle et de suivi pour éviter que de telles pratiques prospèrent.


Gossas ; représentants en panne d’inspiration

Entre le Premier Ministre Mohamed Boune Abdallah Dionne et les représentants des populations du département de Gossas il y a comme qui dirait un amour impossible. C’est un véritable jeu de dupes qui se joue au grand dam des populations qui commencent à en avoir assez de ces luttes de positionnement sans fin.
Il a longtemps été reproché à Dionne de ne pas s’occuper de Gossas et de ses fils à hauteur de sa station de Premier Ministre. A tord ou à raison, cette idée a été véhiculée par une certaine classe politique qui, à défaut d’atteindre le PM en personne a combattu son frère de député qui a fini par être évincé à force d’être diabolisé, vilipendé, rejeté comme un paria.
Seulement, l’éviction de Cheikh Dionne du poste de député du département n’a pas satisfait nombre de nos politiciens qui, adeptes de la conspiration, continuent à chercher à couper la tète à qui veut émerger. C’est du lambi golo pur et dur (combat de lutte de singes), qui se met debout doit tomber impérativement ; qui qu’il puisse être et qu’importe celui qui le fait tomber.
En politique, il n’y a pas de reconnaissance qui vaille. « Si tu cherches de la reconnaissance, ne fais pas de politique ; achète un chien » disait Winston Churchill. Le département n’est donc pas en position de demander une quelconque récompense au PM. D’ailleurs, le taux de participation et le pourcentage enregistré lors des législatives du 30 Juillet dernier ne peut en aucun cas satisfaire Dionne. Si c’était lors d’un examen, Gossas aurait eu avec á peine 70%, une mention Bien. Au regard des efforts que le PM a consentis, la main tendue à tous les acteurs et sa présence dans le département, à défaut de faire une mention très honorable avec 95%, on aurait pu et du faire un très-bien au moins avec 80-85% pour lui faire honneur.
Le PM n’est pas satisfait, non ; et il n’a aucune raison d’être satisfait du travail des responsables de son département natal. Il sait qu’il ne peut pas compter sur ces gens pour construire une base politique. le constat crève les yeux.
De deux choses l’une ; soit nos responsables ont des carences notoires, soit ils ne sont mus que par leurs intérêts personnels. Dans l’un comme l’autre cas, c ‘est très dégradant et ne force pas le respect. Au lieu de travailler pour l’intérêt général, chacun cherche à dénigrer l’autre auprès du PM pour passer être le meilleur de tous ; ce qui est déplorable, car personne ne peut à lui seul faire émerger le département.
Une nouvelle conscience est née depuis la première alternance de 2000 et confortée par celle de 2012. Le Gossas sous l’ère du député Madicke Diaw n’est pas le Gossas sous l’ère du député Théophile James. Nous avons besoins de véritables représentants qui disent la vérité aux populations et rendent compte fidèlement et sincèrement aux autorités et non de conspirateurs dont le seul souci est de faire du mal aux autres qui travaillent à améliorer les conditions de vie des populations.
Le dénigrement, la dénonciation, la conspiration et les maneuvre pour conserver son poste ne peuvent pas faire office de programme politique. Les populations attendent plutôt de leurs représentants des programmes de développement pour faire sortir leurs terroirs de la précarité .

Premier Ministre du Senegal
https://fr.africatime.com/articles/communication-du-premier-ministre-mohamed-dione-larme-de-la-discretion


Taux de natalite eleve en Afrique: Emmanuel se trompe de macron

Afrique : Haro sur le « plan Malthus » d’Emmanuel Macron

La récente sortie du président Macron sur le taux de natalité élevé en Afrique a créée une levée de bouclier contre le président français. En affirmant que le problème de l ‘Afrique est civilisationnel, le premier des français remet en cause toutes les théories du dialogue des cultures

Le macron est un signe diacritique que l’on place au dessus d’une voyelle pour la rendre longue. C’est dire que le macron qu’ Emmanuel Macron a placé sur la voyelle « natalité en Afrique » est vraiment inapproprié et inopportun. Insinuer que la civilisation des africains ne milite pas en faveur du développement parce qu’avec huit ou neuf enfants par famille l’argent ne peut servir à grand chose est tout de même grave. Ce macaron là est indigeste.

Les tirailleurs : un produit de la même civilisation

Monsieur le tout jeune président, les milliers de tirailleurs sénégalais qui ont largement contribué à libérer votre peuple sont issus de ces familles à huit ou neuf enfants. Sans eux, vous n’aurez certainement pas eu ces milliards d’euros que vous jugez être de trop pour l’Afrique. Et s’il n’y avait pas assez d’enfants en Afrique à cette époque, on peut penser que la France n’aurait pas été ce qu’elle est aujourd’hui.
Vous êtes libre d’adopter Thomas Malthus comme maitre et suivre sa théorie de la restriction démographique. Mais vous devez également respecter notre choix d’épouser deux, trois, quatre femmes et de faire autant d’enfants que Dieu nous permet d’en avoir. Nos filles, soeurs et mères continuerons donc à avoir huit, neuf, voire dix enfants n’en déplaise à vos sponsors. L’Afrique contunuera à accroitre son taux de natalité jusqu’à être le premier continent en terme de population, de ressources humaines et de main d’oeuvre. Ainsi le voyage en sens inverse se fera, les africains envahiront alors le reste du monde, coloniseront l’Europe, et exploiteront vos ressources de la manière que vous l’avez fait jusque là. Si c’est cela que vous craignez, sachez que le processus est irréversible et vos théories n’y pourront rien.
C’est dire donc, Mr Macron, que nous ne versons pas dans la polémique ; vos propos ne nous dérangent guerre. D’autres plument ont déjà tire droit sur vous cette fois. L’époque des tire-ailleurs est donc révolue.


De l’appétit insatiable de ceux qui se servent de la République

Sénégal : la politique ou l’art de gérer ses propres intérêts.

Le Sénégal de 2017, n’est pas l’Espagne du roi Charles II, mais il est autant confronté à une menace qui elle aussi vient essentiellement de l’intérieur. Si la politique est définie comme l’art de gérer la cite, au Sénégal on fait de la politique pour s’enrichir.

« Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux !
Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison. »
Ainsi parlait Ruy Blas dans la pièce de Victor Hugo du même nom, acte III, scène II.

Que sont devenus les slogans du type « la patrie avant le parti ou servir et non se servir » lancés par le président Macky Sall à l’entame de son magistère ?
Voilà des slogans qui ont suscité des grands espoirs, espoir de ruptures profondes dans la pratique de la gestion de l’Etat, espoir que les deniers publics allaient être bien gérés et que les fruits de la croissance allaient être bien distribués.

L’habitude, une seconde nature
Chassez le naturel, il revient au galop dit l’adage. Le choix des candidats à la députation en vue des élections législatives du 30 Juillet 2017 a mis à rude épreuve les espoirs fondés sur ces fameux slogans. Ceux qui n’ont pas été choisis ; qu’ils soient militants du parti au pouvoir ou des alliés crient urbi et orbi à la trahison, se disent frustrés et menacent de faire un vote sanction. Et pour calmer leur furie et les ramener dans les rangs, on distribue des centaines de millions, des billets pour aller effectuer le pèlerinage à la Mecque et des postes de responsabilité dans diverses stations de l’Etat et ses démembrements. Tout ceci est fait sur le dos du peuple sénégalais qui sue nuit et jour et se serre la ceinture pour participer à l’effort de l’émergence. Ce peuple qui comme le dit Ruy Blas « porte sa charge énorme sous laquelle il ploie, pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie »
Devons nous croire, pour paraphraser le même Ruy Blas, que vous n’avez d’autre intérêt que de vous remplir les poches et vous taire après. Si tel est le cas, eh bien messieurs, « bon appétit! »


Autosuffisance en riz: le senegal atteindra t-il la barre des 1.600.000 tonnes qu’il s’est fixe pour 2017

La problématique de l’autosuffisance alimentaire et du consommer local se pose plus que jamais avec acuité au Sénégal. En ce jeudi 15 juin 2017 sur le site www.commerce.gouv du Ministère du commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des produits locaux et des PME les brèves suivantes défilent : baisse sur les prix ; huile en fut 900f, riz brisé ordinaire 260f et sucre 575f. Une bonne…


députés du peuple ou perroquets de service

Sénégal : Le Dimanche 30 juillet 2017, les sénégalais vont élire 165 députés ; des départements faiblement peuplés comme celui de Gossas enverront un député á l’assemblée nationale. Les appétits sont aiguises et des coalitions se font et se défont au gré des intérêts des uns et des autres. L’on pourrait alors s’interroger sur le profil et les mécanismes de choix des candidats á la députation.

Contrairement á une idée reçue véhiculée, souvent volontairement, les députes ne représentent pas uniquement leurs circonscriptions ; encore moins leurs partis politiques ou coalition de partis, mais le Sénégal tout entier. Ils détiennent un mandat national. C’est en pensant aux intérêts de tous les sénégalais, où qu’ils vivent, qu’ils doivent prendre leurs décisions, notamment lors du vote des lois.
Il va sans dire que tout le monde ne peut et ne doit pas être député. L’on ne devrait donc pas investir n’importe qui pour représenter toute une circonscription, toute une nation. Dans la pratique, les partis ont trop souvent eu recours au « parachutage » lors des investitures ; le candidat est déconnecté des réalités de la circonscription pour avoir cessé de résider dans le terroir depuis fort longtemps. Et pour lui donner une base politique, le parti l’impose dans le fief où il est né. Un candidat pareil ne peut nullement maîtriser les réalités des profondeurs du pays et ne peut représenter valablement les populations.
En vérité, une fois élu, ce député parachuté ne se sent pas devoir rendre compte á ses mandants, mais plutôt au parti et á son chef á qui il doit tout. Pour cette raison, notre assemblée a toujours été un échec, une déception par rapport aux attentes des populations. On a toujours fait le reproche á ce parle- ment (où on parle de tout et de rien ; où on ment) de ne point jouer son véritable rôle; si tant est qu’il se soucie même de le jouer ou non.
Au titre du contrôle, par exemple, le député peut interroger le gouvernement, examiner son action au sein d’une commission, et s’il est rapporteur spécial au sein de la commission des finances, contrôler l’emploi de l’argent public. Une telle mission requiert du député qu’il aie certaines prédispositions, un background qui peut lui permettre de s’acquiter convenablement de sa tâche.
De telles compétences existent suffisament dans les départements. On ne les retrouve pas forcement dans les partis politiques classiques. Ce qui n’est pas surprenant du reste quand on sait qu’au Sénégal, politique rime avec mensonge, roublardise, hypocrisie, trahison, corruption, népostisme, et j’en passe. Beaucoup d’intellectuels et d’hommes et femmes de valeur s’en détournent pour éviter de vendre leur âme au diable.

La patrie avant le parti, tel devrait être le crédo du député pour cette nouvelle législature. En tout état de cause, le peuple a muri et n’est plus á la solde des hommes politiques. Les partis qui vont investir des candidats parachutés ou impopulaires dans leurs localités l’apprendront á leur dépens.


Champ au Sahel : sueurs et lueurs du paysan

Le coq n’avait pas chanté à l’heure habituelle et mon sommeil se prolongeait.

Je m’étais retrouvé dans mon champ de mil qui me faisait miroiter un rendement allant au delà de toute mon espérance. L‘hivernage avait très bien commencé, au début, les pluies avaient été abondantes et bien réparties dans l’espace et dans le temps. Le développement rapide et harmonieux des pousses laissait présager d’excellentes récoltes. Mon champ avait l’air de me remercier pour les efforts consentis à l’entretenir durant ces deux derniers mois. Sous l’effet de la brise matinale, les épis se courbaient comme pour me dire bonjour, les quelques retardataires qui n’avaient pas encore fini de mûrir laissait briller une sorte de sourire comme pour m’assurer que je n’avais aucun soucis à me faire, qu’ils allaient très vite rattraper leurs frères déjà mûrs.

J’étais tellement plongé dans la perspective d’une saison sèche et tranquille que je failli marcher sur une vipère qui guettait une souris à la cherche d’un petit déjeuner. Heureusement je portais ce gris gris anti-serpent que, de son vivant, mon père avait l’habitude de nous donner en début d’hivernage. Quand je repris mes esprits, je m’étais résolu à ne point essayer de la tuer. Lui avoir fait rater sa proie était largement suffisant comme punition, surtout que non seulement c’est moi qui m’étais introduit dans son milieu naturel, mais qu’une vipère reste une vipère.

Quelqu’un qui a la langue de vipère, c’est mon voisin Samba (que je n’avais pas vu entrer dans son champ). Il me salua à haute voix puis se mit à me lancer des piques. De par son nom de famille, nous sommes des cousins à plaisanterie. Il peut me dire tout ce que bon lui semble sans que je ne me fâche, c’est la règle et je peux faire pareil. « Tu vas récolter assez de mil pour nourrir ta famille pendant trois ans au moins, sorcier, mais gourmand comme tu es, tu vas le consommer bien avant cela, en un laps de temps très court !» me lança t-il. Ne me laissant point le temps de réagir, il poursuivit : « gare à toi cependant, car si tu te gaves à mort, je creuserai ta tombe moi même et j’hériterai aussitôt de tes deux jeunes et belles épouses ». Alors que j’étais sur le point de lui servir une réponse à la mesure de son sarcasme, je fus brusquement réveillé par un cocorico retentissant.

Intrigué, je me suis levé pour aller regarder par la fenêtre. Alors, je me rendis compte que pas une seule goutte de pluie n’était tombée du ciel. Cela faisait plus deux semaines déjà que la pluie ne tombait plus, et pourtant, tous les semis étaient entrés dans leur dernière phase de maturation et avaient terriblement besoin d’eau. Si, comme on le redoutait, l’arrêt des pluies se confirmait, les fleurs ne pourraient pas donner les fruits escomptés. Le spectre d’une période de soudure longue et difficile planait donc au dessus de nos têtes.
Le souvenir de ces moments de comète me revint aussitôt. Je me rappelais le visage que feu mon père affichait en ces moments précis, le visage d’un père qui se retrouve dans l’impossibilité d’apporter de quoi faire bouillir la marmite, un père à la solde de commerçants usuriers et véreux. Le visage d’un père dépassé, désespéré. Est-ce le même visage que je vais afficher ? Yandé le remarquera t-elle ? Mes yeux se remplirent de larmes.

Le cri de ma fille me ramena à la réalité. Yandé est venue au monde le lendemain de la première pluie, une forte pluie qui avait causé beaucoup de dégâts dans le village. On disait qu’elle était la jumelle de l’hivernage, en effet, Yandé rappelle à tout le monde ce jour où  la moitié des cases du village ont été envahies par les eaux (et la plupart détruites). Seulement de ces dégâts, personne ne s’était plaint car cette pluie abondante augurait d’un bon hivernage.

Il s’en était fallu de peu que Yandé tomba de mes bras quand je l’ai soulevé du lit pour aller la remettre à sa mère déjà occupée à préparer le petit déjeuner dans la cuisine. Un frisson m’a parcouru tout le long du corps : cet oiseau de mauvais augure venait de lancer un cri lugubre par dessus l’arbre jouxtant la maison. « Non, mon Dieu. Vous ne ferez pas la même chose cette fois-ci. La pluie devra tomber jusqu’à ce que son cycle soit complet » soupirais- je.

sueurs et lueurs au champ dans le sahel

 

 



Renforcer la securite dans les zones rurales

 

C’était le sauve qui peut dans les rues du village de Patar Lia en cette matinée du vendredi 5 mai 2017. Des abeilles ont envahi les rues et les maisons attaquant et piquant tout ce qui se trouvait de vivant sur leur passage. Une jument pure sang a été piquée á mort et plusieurs personnes s’en sont sorties avec des piqures très sévères sur diverses parties de leur corps.

Deux gamins avaient repéré une ruche sur un arbre juste derrière une maison voisine. Secrètement, ils murirent leur plan de récolter du miel. Mais ces gamins ignoraient que dans de pareilles zones le miel ne se récolte pas en pleine journée et á l’intérieur du village de surcroit. Sans aviser personne, ils ont fait bouillir de l’eau et l’ont versée dans la ruche. La suite, ont la leur a raconte car tous deux ont couru comme ils ne l’ont jamais fait de leur vie pour sauver leur peau. Malheureusement, leur geste avait déjà fini de provoquer l’ire des abeilles qui se sont mises á attaquer á tout va.

Une jument a particulièrement suscité la mobilisation de tout le village, sans grand succès. Attachée solidement à une corde sous l’ombre d’un arbre, personne ne pouvait parvenir à couper cette maudite corde qui l’empêchait d’éviter l’assaut de cette armée d’abeilles qui la dévorait à petit feu. Le spectacle était insoutenable, et personne n’avait les moyens d’intervenir pour éviter le pire. Les quelques téméraires qui se sont risqués á approcher ont tous fini par battre en retraite. On savait tous que la jument allait tomber.

Appelés, les sapeurs pompiers basés à Gossas, à dix kilomètres du village, ne sont jamais venus. Ils ne sont pas équipes pour mener de pareilles opérations. Idem, pour le service d’hygiène basé aussi à Gossas. C’est vers les coups de 19h qu’un agent vétérinaire, venant de Dakar, est arrivé sur les lieux pour constater les dégâts et fermer la ruche en question et plusieurs autres qui ont été signalées par les populations inquiètes.

Ceci pose le problème de sécurité dans nos villages où souvent des accidents et incidents de ce genre se produisent. Des incendies, des attaques d’abeilles, des inondations, des reptiles et/ou animaux sauvages font beaucoup de dégâts dans les villages parce que les secours y arrivent avec beaucoup trop de retard si jamais ils effectuent le déplacement. Avec l’acte 3 de la décentralisation, il urge de doter chaque commune d’un détachement, à défaut d’une caserne de sapeur pompier pour plus de rapidité et d’efficacité dans la prise en charge de certaines calamites et autres menaces que subissent les populations en milieu rural.

Il se pose également le problème de la gestion de nos ressources naturelles. C’est pas moins de dix ruches qui ont été fermées par cet agent, donc du miel perdu et qui aurait pu bénéficier á la population si elle avait les moyens de les exploiter. Les moyens traditionnels ne permettent plus d’élever des abeilles, et ils sont là plus nombreux encore. Devons nous continuer à cohabiter avec elles de cette façon sans les domestiquer ? On doit donc aller dans le sens d’organiser et former les populations pour qu’elles puissent rentabiliser les ressources qui se trouvent dans leurs terroirs.


Resorber le Gap numerique entre villes et villages

l’acces a l’ internet montre que le gap numerique persiste dans notre pays alors que ce meme gap est largement comble entre le nord et le sud. .

Patar lia, une commune rurale: dispose du EDGE (2,75 G) avec un debit de 384 kilobites par seconde.

Gossas,  capitale departementale dispose du reseau UMTS ou 3 G avec un debit de 1,9 mega botes par seconde; soit 15 fois plus que la EDGE.

Fatick,  capitale regionale dispose du reseau HSDPA ou 3 G+ avec un debit de 14,4 mega bites par seconde; 7,5 fois plus que la 3G

Dakar, capitale du Senegal dispose du reseau HSPA+ avec un debit de 42 mega bites par seconde, et bientot la 4 G pour 100 Mb/ s.

Et dire que le prix d’acces est le meme pour tous a l’echelle nationale.

https://ndaokunda.mondoblog.org