Emmanuel LEU T.

Lettre d’un manifestant pacifique congolais à sa fille de trois ans

Mon enfant,

Ce dimanche 25 février 2018, je sortirais. Il se peut que je ne rentre pas comme tous les soirs, tu guetteras mon retour pour me sauter au cou et m’embrasser chaleureusement.

Je ne pars pas pour casser ni voler le bien de quiconque. Je pars simplement marcher sans armes et sans haine. Je pars marcher pour que le Congo, notre Congo, connaisse des jours meilleurs. Je pars marcher pour dire ouvertement et pacifiquement à nos frères qui tiennent le pouvoir du pays de laisser le pays aller vers des lendemains plus prometteurs. Je pars marcher pour que l’espoir vous soit permis, à toi et à ceux de ta génération. La mienne a été sacrifiée par des politiciens égoïstes, toxiques et avides d’argent, courant constamment et aveuglément derrière l’enrichissement personnel et appauvrissant le pays au passage. Ils nous ont oublié. Ils ont vendu nos espoirs au moins offrant, sacrifié notre potentiel à l’autel de leur confort. Le pays n’arrête pas de sombrer.

Je ne vais rien faire d’illégal, simplement marcher, comme la constitution m’y autorise. Mais cela n’est pas sans risque. Car, habitués aux acclamations imméritées, ils ne supportent pas la critique. Face à nos rameaux, ils préparent des mitraillettes. Aux bruits inoffensifs de nos pas, ils vont opposer des chars de combat, nos chants rencontreront le sifflement des balles.

Seulement, je refuse d’avoir peur, je refuse de reculer devant l’oppression, je refuse de cautionner la prédation d’État. Sinon, comment pourrais-je te regarder en face quand tu seras grande et te dire que je n’ai pas eu le courage de lutter pour ton avenir et celui de tous les enfants du Congo ?

C’est pour toi, c’est pour eux que j’ai décidé de sortir. Si je ne rentre pas, sache que je ne t’ai pas abandonnée. J’ai simplement refusé de courber l’échine. Pour ma patrie et pour toi, mon enfant, je suis prêt à donner ma vie.

Ton papa qui t’aime.


Mon parcours : le début de mon malheur !

C’est l’histoire d’un ex-kadogo (enfant soldat) de l’armée de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratique pour la Libération), une armée conduit par Laurent Désiré Kabila dans les années 97, armée qui avait mit fin aux 32 ans de règne du Maréchal du zaïre Joseph Désiré Mobutu.

Mon nom est Nmizimbwe Mpingirwa Grégoire, je suis né à l’Est de la République Démocratique du Congo mon pays, au Sud Kivu au village de Kalehe le 14-07-1985.

Quand j’avais 7 ans d’âge, un groupe armé appelé F.D.L.R. avait envahi notre village. On venait du champ avec ma famille, mon père, ma mère, ma sœur et moi. Mon père et moi étions restés derrière pour nous baigner à la rivière, ma sœur et ma mère nous avait précédés au village.

Sur la route du village ma mère et ma sœur était tombé entre les mains des rebelles, moi et mon père nous nous sommes cachés dans un buisson et là j’ai vu (en fait j’ai entendu) ma propre mère se faire violer et ma sœur Blandine qui n’avais que 9 ans à l’époque. Mon père m’avait couvert les yeux, une façon pour lui de m’empêcher de voir cette ignoble acte qui se commettait sur ma mère et ma sœur, mais il avait hélas oublié de  me boucher aussi les oreilles pour ne pas que j’entende leurs cris de pleur. Depuis lors, ma mère n’a plus eu d’autre enfant ce qui explique que je sois le cadet.

A 9 ans d’âge, une autre troupe, l’ELERA, avait assaillie mon village à 2h du matin. Ils avaient pris tout ce qu’on avait de valeurs, mon père, il détenait plus de 40 têtes des chèvres; on avait tout perdu dans cette nuit du 03- 02- 1994. Ils avaient amenés avec eux ma sœur Blandine comme femme  alors qu’elle n’avait que 11 ans.

Trois ans plus tard alors que j’avais 12 ans en 1997, une nouvelle attaque surgie, c’était celle de l’A.F.D.L. Deux semaines après la libération de l’A. F. D. L, ma sœur Blandine était enfin rentrée à la maison. A ma grande surprise, elle avait une santé médiocre et à ses côtés deux enfants qui la tenaient les mains, un autre au dos et pour couronné le tout, une grossesse. Comme je n’ai jamais était sournois dans ma vie, je l’avais posé la question de savoir : A qui était ces enfants ?

Elle m’avait répondue par les larmes. Chaque enfant avait son propre visage. Pour dire, qu’elle était femme à tous.

Dix jours après que le village soit entre les mais de l’AFDL, le gouvernement Zaïrois avait lancé sa riposte par des bombardements, c’était le début de la guerre, une guerre qui va diviser plusieurs famille dont la mienne, c’est à cette période que je pu voire la barbarie de l’homme, des choses les plus sauvage de toute ma vie.

Dans le village, des choses atroces se dérouler : les militaires ordonnaient aux femmes de piler leurs bébés dans le mortier, Ils imposaient au fils de coucher avec sa propre mère et au père avec sa propre fille et au frère de coucher avec sa propre sœur, ils demandaient aux grandes personnes d’ouvrirent leurs bouches pour leurs crachaient dedans et ils les appelaient « Mudjinga » c’est-à-dire « inconscient », tout ça, aux yeux de tout le monde.

Dans la débandade, je me suis retrouvé séparer de ma famille en suivant une foule des gens du village sans savoir où on allait. Je m’étais enfouit très loin sans me rendre comte

Après deux jours de marche en suivant la foule sans savoir où elle m’amenait, je m’étais retrouvé dans un village situé à quelques kilomètres de Bukavu, on devait y passer la nuit pour reprendre la marche à l’aube. A 3h du matin, les gens partaient déjà, j’avais essayé de me tenir debout et marcher, mais je ne pouvais pas, mes jambes étaient gonflées.  J’étais alors resté. Erreur de ma part car c’est dans ce village que va débuter mon calvaire.

Dans l’article qui suit je vais vous raconté mon malheur et comment j’en suis arrivé à devenir enfant soldat (kadogo).


Kabila, 15 ans de pouvoir faut-il en rire ou en pleurer !

En principe, 2016 devrait être une année paisible pour Joseph Kabila Kabange. Mais, le Raïs aura dur à faire pour colmater les brèches des dégâts causés par sa famille politique.Absence de stratégies, manque d’anticipation, jusqu’au boutisme aveugle … sont là quelques-unes de nombreuses « fautes » commises par la Majorité présidentielle ces deux dernières années. Elles sont susceptibles d’annihiler les hauts faits d’armes engrangés par le fils à M’zee depuis sa prise de pouvoir en janvier 2001. Face au bilan de son règne, Joseph Kabila risque de paraître comme un homme bien seul.

Arrivé au pouvoir !

Le 16 Janvier 2001, Laurent Désiré Kabila, meurt assassiné, le pays n’a pas de constitution, l’exercice du pouvoir était consacré par le décret loi n°003 du 27 Mai 1997, un texte qui avait instaurait une véritable autocratie, comprenant quatre chapitres  subdiviser en quinze articles de toute évidence, ils manquaient une cohérence entre eux et aucun article ne prévoyez le cas de succession.

Lorsqu’il arrive au pouvoir à la suite de l’assassinat de son père, le jeune président congolais éloigne des courtisans et promeut beaucoup de technocrates même s’il garde quelques politiques corrompus.

Le pays est en guerre, guerre dite d’agression, divisé en trois administrations : l’Ouest est dirigé par JP Bemba avec le MLC sous le contrôle de l’Uganda, l’Est occupé par Ruberwa avec le RCD-Goma sous l’égide du Rwanda et le reste du Congo avec le gouvernement national. C’est un pays divisé qu’hérite ce jeune homme de 29 ans sans aucunes expérience politique, il venait tout de même de l’armé. Mais Joseph Kabila va allier un dosage politique et sociologique subtil à un dialogue intercongolais qui réussit à dépouiller les agresseurs rwandais et ougandais ainsi que les différentes rébellions de tous les prétextes dont ils enrobaient et ennoblissaient leurs actions. Au prix d’incroyables concessions, le Raïs a accepté les résolutions du dialogue inter congolais, notamment le partage de son pouvoir avec 4 vice-présidents de la République dans une transition de 2003 à 2006. Un acte d’humilité qui sera salué dans l’histoire politique de la RDC. Le chef de l’État va réussir une transition politique complexe et sensible qui a débouché sur deux élections présidentielles et législatives. Une première dans ce pays même si le déroulement de ces consultations ont été entachées de fraudes aussi grotesques qu’inutiles.

Ses promesses !

Dans son allocution d’investiture, le 26 janvier 2001, le nouveau président formule plusieurs promesses sous forme d’engagements : faire toute la lumière sur l’assassinat de LD Kabila ; pacifier et réunifier le pays ; renforcer l’Etat de droit ; instaurer la paix et consolider la communion nationale ; promouvoir les droits de l’Homme et la sécurité des personnes et des biens ; promouvoir la production ; doter le pays d’une armée et d’une police fortes, modernes, bien équipées et lancer la reconstruction.

Lors de la présidentielle de 2006, «Joseph Kabila» a battu campagne sous le thème Artisan de la paix. Le président-candidat a commencé par publier une centaine de propositions intitulée «Ma vision pour le Congo». L’éradication de la pauvreté par la création d’emplois, l’accès à l’habitat, l’amélioration progressive d’accès de la population à l’énergie électrique et à l’eau potable. Sans oublier la lutte contre la corruption. En novembre 2006, le président élu évoque pour la première fois les cinq chantiers urgents qu’il a identifiés. Quels sont ces chantiers? Les infrastructures, l’emploi, l’éducation, l’eau et l’électricité et la santé. Pour moi, le Congo c’est la Chine de demain : d’ici 2011. Le Congo va surprendre, car il se redressera beaucoup plus vite que prévu, confiait-il au quotidien belge «Le Soir » daté 16 novembre 2006.

Quelles sont les réalisations réellement accomplies? La qualité de la vie de la population a-t-elle changée ? Qu’en est-il de la sécurité des personnes et des biens ?

Selon les partisans du président sortant, celui-ci a pacifié et réunifié le pays. Ils ajoutent : la reconstruction est en marche. En mai 2009, Joseph Kabila, présenté en père de la reconstruction par «Le Soir » reconnaissait cependant que le chemin à parcourir est encore très long, mais l’essentiel est d’avoir commencé….

Du retrait des troupes d’agression du territoire national. Objectif difficilement réalisable que Joseph Kabila a pu atteindre non sans sueur.

De la lutte contre la corruption incarnée par les Mobutistes. Joseph Kabila, faisant face à des jongleurs en politique, a raté cet objectif capital. Il n’a pas réussi cet objectif.

Comme on dit, à coucher dans la porcherie, on se salit. Le régime Kabila se trouve noyé, plongé dans le bourbier de la corruption. Il n’y a qu’à voir combien les billets circulent lors du différent vote capital au parlement.Malheureusement, Kabila s’est fait entourer des personnes incarnant un système qui a ruiné le pays.

La protection des droits et libertés ? C’est une catastrophe. Sans faire preuve de cynisme, on peut dire que le président sortant s’est comporté en véritable prédateur des droits humains sous prétexte de rétablir l’autorité de l’Etat : arrestations et détentions arbitraires, exécutions extrajudiciaires (l’assassinat du journaliste Franck Ngycke et son épouse, le double massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo, l’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana, la mort d’Amand Tungulu dans un cachot de la garde présidentielle etc.). Joseph Kabila avait conçu un véritable projet fondé sur la violence d’Etat : Pour redresser le Congo, il faut être sévère et les Congolais vont être surpris, déclarait-il au quotidien Le Soir daté du 16 novembre 2006.Bien plus, l’Est du pays est surnommé, à tort ou à raison, la capitale de violence sexuelle le ventre mou de la région des Grands Lacs.
Bref, comme pour la lutte contre la corruption, il y a échec dans ce domaine.

Sur le plan économique, c’est la stagnation. Le pays ne produit quasiment rien. Il importe tout renforçant ainsi sa dépendance. Les ressources minières du pays sont pillées (la Gécamines dépiécé au bénéfice des particuliers) ou bradées.

En 2011, Comme à son habitude, il s’est répandu en promesses au point de repromettre ce qu’il avait déjà annoncé lors de la présidentielle de 2006.C’est ainsi qu’il va promettre dans plusieurs coins du pays, la construction de stade moderne considérant ainsi que la construction de stade était une priorité pendant que le peuple peine à avoir accès aux services sociaux de base : eau courante, électricité, santé, transport aérien et ferroviaire. Crissement après être élu c’est un bond que nous oblige à faire Joseph Kabila, de cinq chantiers non terminé à la révolution de la modernité.

En 2013 près d’un mois seulement après la dislocation du M23, Joseph Kabila a entamé une tourné dans l’Est du Congo. C’est sur une route que le Président congolais va devoir affronter son premier adversaire de taille.

Ainsi le candidat des 5 chantiers  a dû faire face à un adversaire inattendu : la nature. Quelques temps seulement après avoir quitté Kisangani, le cortège présidentiel s’est retrouvé empêtré dans une route atrocement boueuse et en état de délabrement avancé. Le Président est obligé de descendre pendant que l’ensemble de sa délégation se découvre un nouveau métier : cantonniers. Tout le monde s’emploie, pour ainsi dire, à mettre la main à la pâte.

Eh oui. Un cauchemar routier qui rappelle de façon brutale au candidat de 2006 qu’il n’a pas dû tenir sa promesse des 5 chantiers. En effet, des routes principales, comme la National 4, devaient être asphaltées, ou tout au moins régulièrement entretenues.

Le chef de l'Etat pataugeant dans la boue sur la nationale 4
Le chef de l’Etat pataugeant dans la boue sur la nationale 4

Il fait face à une deuxième promesse non tenue : les emplois. On découvre avec effarement qu’il n’y avait pas de cantonnierssur cet axe routier alors que le passage du Président était annoncé. Dès lors, ce sont les honorables de la République qui l’accompagnent et les prestigieux militaires de la garde présidentielle qui vont devoir barboter dans les flaques d’eau et se vautrer dans le bourbier pour dégager, à mains nues, la bagnole du Raïs.

Le développement promis en 2006 est toujours en attente.

Encore des promesses !

Dans exactement 9 mois, soit le 19 décembre 2016, le président Joseph Kabila aura achevé son second et dernier mandat en qualité de chef de l’Etat élu conformément à la Constitution.
Au-delà de la limite fixée par la Constitution, le chef de l’Etat se trouverait dans l’incapacité juridique de conduire les affaires de l’Etat.

Au lieu de doter la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) des moyens pour organisé les élections, curieusement, le 22 février 2016 au Palais de la nation, le directeur de cabinet du chef de l’Etat a présenté à la presse un document intitulé « Plan stratégique nationale de développement pour la RDC », qui révèle en fait la stratégie du développement de la RDC que Kabila compte mettre en application d’ici l’horizon 2035.Un petit calcul indique que la prévision est fixée pour 19 ans. Par delà la considération de la valeur de la projection.

Alors je me demande : comment le pouvoir en place s’est montré incapable de préparer, cinq années durant, et doter à la CENI des moyens pour l’organisation des élections ? et  Kabila sera-t-il encore président de la République en 2035 ? Si non, pourquoi s’évertuer de mettre en place des projets de développement dont la mise en application relèvera d’autres dirigeants? Ou Kabila veut s’accrocher jusqu’en 2035 !

Ses erreurs !

« Notre plus grande erreur, c’est que nous n’avions pas trouvé assez de temps pour transformer et former nos propres cadres. On n’a pas besoin d’un millier de personnes pour transformer un pays. Non, on n’a besoin que de 3, 4, 10, 15 personnes avec des convictions, déterminées et résolues. Ai-je ces 15 personnes? Probablement, 5, 6, 7 mais pas encore 15 », s’était désolé Joseph Kabila dans un entretien au journal américain New York Times, publié le 15 avril 2009.
Le président de la République s’était ainsi plaint de n’avoir pas suffisamment de compétences susceptibles de l’aider à transformer en profondeur la République Démocratique du Congo. Depuis ces déclarations, Joseph Kabila ne s’est jamais dédit.

Les députés provinciaux, les gouverneurs et les sénateurs en place depuis 2007, se retrouve à ce jour largement au delà de leurs mandats et bénéficient ainsi d’un bonus cadeau du chef de l’Etat, qui n’a pas hésité lui-même à le déclaré tout haut « qu’ils étaient là par sa volonté » lors de son adresse aux notables du Katanga en janvier 2015.

A son actif, nous pouvons aussi mettre la mise en place précipitée de 21 nouvelles provinces sans ressources ni préparation préalable et la nomination à la tête de ses entités des commissaires spéciaux, le pays se retrouvant ainsi avec deux administrations, cinq provinces dirigées par des gouverneurs au mandat élastique et le 21 autres par des commissaires dont le mandat non précisé.

A la mise en place des nouvelles provinces, les assemblés provinciaux ont étés déchues, curieusement, ces députés provinciaux qui ont été interdit de siéger vont subitement être rappelé le 26 Mars prochain pour élire les gouverneurs et leurs vice pour les 21 nouvelles provinces. La RDC est le seul pays au monde où les cadavres politique sont réveillés pour un vote. A même constaté Mwenze Kongolo ministre de la justice sous le règne Kabila père.

La prise en hottage de la presse nationale,deux portraits gigantesques sur la tour de la Rtnc (Radio Télévision Nationale Congolaise), des programmes de radio et de la télé tout dédiés à sa gloire, des chaînes de télé privées montées à grands coups des millions pour chanter sa louange. La Radio Télévision nationale congolaise évolue pieds et poings liés.

Les coups bas s’accumulent

Érigée en véritable dialogue devant traiter de tous les sujets sans tabou, les Concertations nationales sont jetées dans les oubliettes. Ironie du sort, la Majorité présidentielle,  qui hier était opposée à un dialogue inclusif dans le cadre de l’Accord Addis-Abeba, en devient la défenseure acharnée au point de l’ériger en  passage obligé  pour l’avenir de la RDC. Ce, au grand dam des institutions de la République rendues inopérantes avant la tenue du dialogue.

Les coups bas deviennent monnaie courante. Le député national Charles Mwando Nsimba a été empêché de se rendre dans son fief de Moba au Katanga alors qu’il est en pleine vacances parlementaires. Le jet privé de Moïse Katumbi a été empêché d’atterrir à l’aéroport de la Luano en mi-janvier, sans aucune raison. L’ex-gouverneur du Katanga était obligé de regagner la capitale du cuivre par un vol régulier. Il y a quelque jours alors qu’il devait se rendre dans son village, l’ANR (Agence National de Renseignent) aurait tenté de l’empêché de prendre son avion pour s’y rendre, très agacé par la situation, le dernier gouverneur de l’ex-Katanga s’est interroger de savoir où était l’Etat de droit dont nous parle le pouvoir, si quelqu’un peut être empêché de se rendre dans son village sans raison.

Le dédoublement de parti politique, depuis le retrait  de la majorité présidentielle des partis politiques du G7 et leur ralliement à l’opposition, la situation est restée confuse des hauts cadres de ces partis restés fidèles à la majorité présidentielle, continuent à revendiquer leur appartenance ainsi que celle des partis politiques concernés à la famille politique du président de la république.

L’erreur du chef de l’Etat c’est de ne pas avoir sanctionné tous ces mauvais agissements de sa famille politique, en dépit de maigres résultats dans ses différentes stratégies.

A cause de toutes les fautes  de la Majorité présidentielle, le chef de l’Etat hérite d’un pays sur pied de guerre. Tous ceux qui n’acceptent pas le dialogue sont taxés de  comploteurs contre la République.La Majorité présidentielle promet même que s’il n’y a pas le dialogue, ça serait le chaos.

Au vu de la situation calamiteuse dans laquelle se trouve la RDC, il y a lieu de conclure que le chef de l’Etat n’est jamais parvenu à trouver des collaborateurs suffisamment outillés qu’il cherche depuis 2009 et qui auraient pu lui dispenser d’un si sombre tableau.

À son avènement, Joseph Kabila était pourtant porteur de l’espoir d’un renouveau comme ses débuts l’avaient laissé entrevoir et j’étais de ceux qui avaient cru en lui. J’aimerais tellement  encore croire en son action mais en quinze ans de pouvoir Joseph Kabila n’a pu se trouver un successeur, ne dit-on pas qu’un succès sans successeur est un échec ?


Lubumbashi : la dot, un casse-tête pour les jeunes prétendants

L’argent de la dot est devenu un casse-tête pour les jeunes prétendants à Lubumbashi. Le coût de la dot a été revu à la hausse, bravant la valeur pourtant voulue « symbolique » de ce geste. Épouser une femme de nos jours en RD Congo, particulièrement à Lubumbashi, implique d’avoir les poches pleines.


Perçue de diverses manières selon les cultures, dans la société africaine, et notamment en République Démocratique du Congo (RDC), la dot est un apport culturel de l’époux à sa belle-famille consacrant traditionnellement le mariage entre l’homme et la femme. Au fil des années, la dot semble avoir perdu son caractère hautement symbolique au profit d’une opportunité vénale. Ainsi, la future mariée devient une valeur marchande pour sa famille et se retrouve l’objet d’enchères toujours plus élevées. Ce qui pousse souvent des jeunes gens à opter pour un célibat prolongé et, parfois, pour une union libre.
De nos jours, la dot est devenue un véritable casse-tête, au point que l’on parle aujourd’hui de « facture » et que des dérives nous éloignent de la coutume.

Que reste-t-il donc de la dot ? Une importante préoccupation vu la manière dont évolue notre société. La femme doit-elle être un objet de marchandage selon son apparence, son niveau d’études ou la fortune présumée du prétendant ? Une loi pourrait-elle fixer le plafond de la dot pour éviter des abus ? Doit-on simplement moderniser la dot ou encore les unions dans nos sociétés ?

La dot aujourd’hui
Épouser une femme en RD Congo, particulièrement à Lubumbashi, implique désormais d’avoir les poches pleines. Vu l’exagération du coût de la dot, il s’agit quasiment de “vendre” la jeune fille que l’on donne en mariage. Une pratique qui rompt avec les valeurs traditionnelles. Comme qui dirait : « autres temps, autres mœurs ».

En effet, l’argent de la dot est devenu un casse-tête pour les jeunes prétendants de Lubumbashi. Le coût de la dot a été revu à la hausse, bravant la valeur pourtant voulue « symbolique » de ce geste.  Dans plusieurs familles lushoises (de Lubumbashi), la dot a pris des allures d’une facture globale, incluant tous les frais, toutes les dépenses consenties pour l’éducation et la formation de la jeune fille qu’on veut donner en mariage. Dans plusieurs cas, la dot inclue donc les frais de scolarisation, de logement, d’habillement, de maladie, d’alimentation voire la beauté et surtout la virginité de la jeune fille.

Dans certaines familles, ce prix de la dot monte de plus en plus en flèche, surtout lorsque la jeune fille qui est proposée en mariage a fait des études supérieures et universitaires, et détient un diplôme académique. « Je suis en droit d’entrer en possession de toutes les dépenses que j’ai faites pour scolariser ma fille. Et personne n’a le droit de me l’interdire« , a laissé entendre le beau-père d’un ami que j’ai accompagné voir sa belle famille récemment.

La dot s’établit aujourd’hui en dollars américains ou en euros (2500 à 5000). Et cela, même si l’Etat congolais lui-même reconnaît que la dot a un caractère symbolique. Elle est facultative et peut être payée en nature, en espèces ou sous les deux formes. Mais en aucun cas son montant ne peut être exagéré. L’article 363 du Code de la famille reste clair à ce sujet : “ La dot ne peut dépasser la valeur maximale fixée par l’ordonnance du Président de la République, prise sur proposition des assemblées régionales ».
Hélas, après plusieurs années de mandature, aucun édit n’a jusque là été pris par les députés provinciaux.

Nombreux sont ceux qui pensent qu’il est tout à fait normal d’actualiser la dot autrefois composée, selon les coutumes, de plusieurs biens tels que : la pirogue, le fusil, le filet ou encore des flèches ou peaux de bêtes qui ne servent à rien de nos jours avec cette mobilité d’exodes rurales et d’expatriation. Un idéal, c’est ce que veut la tradition. Mais de nos jours, ne devrait-on pas remplacer ces présents symboliques par des téléviseurs cathodiques, si ce n’est pas des écrans plats, des ordinateurs (laptop), des téléphones ou des tablettes.

Face à une telle situation, le prétendant se voit du coup désarçonné et décide parfois de recourir au phénomène des grossesses calculées pour échapper à la surfacturation et anticiper la vie commune. Dans ce cas, certaines formalités coutumières sont momentanément mises à l’écart entre les deux familles – principalement l’exigence de la dot – en attendant l’accouchement de la jeune fille. “On ne peut pas vendre une chèvre avant qu’elle ne mette bas« , dit un adage congolais.

Ces adaptations modernes de la vie de couple, dans une société qui tient encore à ses traditions et ses mœurs religieuses, poussent à s’interroger sur ce qui reste de la valeur symbolique de la dot.
Le mariage ne se limite pas à la dot : c’est plutôt une continuité. Il n’y a donc pas de raison de l’exagérer, puisque les deux familles s’y retrouvent toujours d’une manière ou d’une autre, particulièrement dans des circonstances qui nécessitent des cotisations et/ou d’autres pourparlers (deuil, mariage, anniversaire …), a reconnu madame Eulalie lors d’une rencontre sur le campus de l’UNILU.

Ce phénomène oblige certains jeunes gens soit à faire recours à l’authenticité, c’est-à-dire à se replier au village pour se marier à moindre coût, soit à faire un mariage par téléchargement, auquel cas le jeune homme n’a qu’à envoyer sa dot au village et attendre de recevoir sa future femme.


La vraie démocratie n’est pas au parlement…Elle vie dans la rue !

Nos paroles et nos actes révèlent ce qui nous tient à cœur, ce qui compte vraiment pour nous. C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle dit-on.

C’est ce qu’à fait Lexxus Legal, dans la chanson « Kongo bololo », traduisez : « Congo amère » tiré de son dernier album « Léop’Art » sorti en Décembre 2015.

De son vrai nom Alex Dende Esakanu, Lexxus Legal c’est un rappeur congolais (RDC), figure emblématique du hip-hop congolais. Il est perçu comme une fausse note au pays de la rumba (courant musical dominant en RD Congo), il s’illustre avec des thèmes sociopolitiques qui lui vaut l’étiquette de «Artiste engagé».

Fidèle à sa réputation d’artiste engagé, cette nouvelle chanson « Kongo bololo » s’inscrit dans la logique des titres comme Lumumba «un homme un combat », « le temps de la paix », « l’art de la guerre ».

Kongo bololo

Dans la chanson, il dit : « la vraie démocratie n’est pas au parlement, là (au parlement donc) ils ne parlent que de leurs émolument » après ce constat il dit alors aux parlementaires que nous, le peuple, nous avons maintenant la notion de méfiance car on en a marre de vos motions de défiance, surtout depuis que vous êtes là, aucun ministre n’a jamais quitté le gouvernement.

Interroger à ce sujet sur les ondes de la radio okapi, l’artiste se défend et dit « Je sais que la démocratie, c’est la loi de la majorité, que le détenteur de la majorité au parlement ne pourra pas faire tombé l’un de ses ministres, mais quant-il y a tellement des comportements répréhensibles, on en a vu dans d’autres pays des ministres de la majorité tombé, seulement chez nous ce n’est jamais arrivé, voilà pourquoi nous l’avons chanté »

Il continu dans la chanson en disant : «A la présidence, ils sont tous candidat, ils parlent au nom d’un peuple qui ne connait rien de leurs agenda, une fois élu, il s’engage à respecter nos droits, les lois de la république sauf celle qui limite le nombre de mandat ».

Dans le refrain il enchaine : « Nous vous savons déjà, vous venez vers nous avec des paroles succulentes, une fois aux affaires vous nous produisez un travail amère, mais cette fois-ci, nous sommes déjà avisé. La vraie démocratie, elle habite la rue, elle est partie d’ici, elle mange dans la rue, elle y prend de l’énergie, c’est bien la rue qui la nourrie et c’est le peuple qui décide dans une vraie démocratie »    

L’artiste rappel au peuple qu’il n’a jamais voté car toutes les promesses de campagne (construction des routes, ponts, maternités, écoles, tuyauterie et câble…) n’ont jamais été réalisés.

Cette chanson sonne comme un avertissement à ceux qui sont aux affaires et qui pense qu’ils peuvent changer les règles comme bon le semble, comme Noé, l’artiste s’est chargé d’avertir les gouvernant par rapport au grand risque de voir la rue, qui est la détentrice de la vraie démocratie, se retrouver obligé de décider sachant que dans ce contexte, sa réaction risque d’être foudroyante.

Interrogé sur les conséquences que peut amener une telle chanson dans le contexte actuel de la politique en RDC et surtout en cette année 2016, année du dernier mandat de l’actuel président, l’artiste répond : « je suis auteur de mes écrit, pas des actes des apôtres et pas forcement responsable de l’interprétation que les gens peuvent faire de mes écrits ».

Il s’insurge également de cette façon de faire de leaders congolais, façon de croire qu’ils sont le seul compétent, tout les chefs de parti se considère leader charismatique, candidat d’office à chaque poste qui se propose au parti et candidat automatique aux élections sans le primaire, il a constaté que rarement on émerge dans un parti politique.

En conclusion de la chanson, il dit : « qu’ils diront que je suis un démagogue, que j’invente des histoires à la Patrick Ngemandong pour vendre des disques, que Léopar’Art est un album qui trouble l’ordre public, mais ce qui est vrai ce que les kinois (et congolais en général) savent que c’est la vérité qui est chantée »

“ N’ayant pas connu la colonisation, nous sommes totalement décomplexer, Une évolution mentale de la jeunesse africaine débouchera forcement sur une révolution, Je la souhaite non armée … ” Affirme l’artiste.


RDC, élections 2016, les compositions annoncées!

Depuis septembre 2015  on observe des agitations au sein de la classe politique congolaise. Après l’auto-exclusion du G7 de la majorité présidentielle, nous vous proposons de passer en revue la nouvelle configuration possible de l’espace politique congolais.

Les 11 opposants qui peuvent faire mal, très mal, à Kingakati team!

En prévision de la grande finale de 2016, les deux principaux clubs de la République démocratique du Congo sont en mercato.

Découvrez l’équipe type de l’Opposition Dream Team Football Club, capable de faire très mal à KFC (Kingakati Football Club).

Après la victoire par forfait à la finale 2011, Kingakati FC se trouve pour la première fois dans une position de quasi-minorité. Dans un pays où le football est presque religion, nous vous proposons l’équipe type que pourrait formée l’ODT FC (Opposition Dream Team Football Club).

Gardien de but:

Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Leader charismatique de l’opposition congolaise, l’homme, malgré son âge avancé (128 ans, rire, 82 ans), reste néanmoins une valeur sûre sur laquelle les opposants peuvent s’appuyer. Il faudra toutefois respecter une règle simple: tout le monde doit être d’accord avec lui. A juste tire, et comme le poste l’exige, ya Tshitshi gardera le bois de l’ODT FC et portera le brassard.

Latéraux:

 Fayulu Martin. Ceux qui ont suivie les événements de janvier dernier à Kinshasa le savent: l’homme est un défenseur hors-normes. Capable des marches en pleines rues, Fayulu est un gaucher moderne, dribleur et surtout bon tacleur. Et, il lui arrive de marqué.

Frank  Diongo: Dans le même registre que Fayulu, Diongo c’est un latéral plus tôt offensif à la Danis Alves, comme on les aiment. Les deux sont jugés très compatibles et interchangeables.

Défense centrale:

 Ici repose le codeur de la défense, il faut donc y choisir des robustes, malins et surtout incorruptibles. Ça tombe bien, Eve Bazaïba, est une valeur sûre. Sobre, fidèle… elle pourra être associée à un certain Diomi Ndongala, qui, lui, aime les jeunes adversaires… comme Kabila!

Milieu de terrain

Ici, c’est le coeur du jeu. En récupération, nous avons un certain Gabriel Mokia. Le Genaro Gatuso congolais est un regista de métier. Il joue devant la défense, n’hésite pas à faire faute, nie, et fait porter le chapeau… bref, une valeur sûre à ce poste. Nous l’associons à un certain… Honoré Ngbanda. Le vieux vétéran, dont on n’est pas sûr qu’il ait sa licence de jeu, connaît très bien l’art de coups bas. Mensonges, rumeurs, l’homme saura déstabiliser le camp adverse même sans ballon.

Dans les ailes, nous aurons les véloces Moïse Katumbi, « Messi ». Lui c’est le joueur que tout le monde voulait avoir dans son équipe. Transfuge de Kingakati FC, préféré à la star de la Majorité Présidentielle Joseph Kabila, bien qu’il ait fait parti du trio arbitral qui avait accordé le deux faut penalty à KFC (2006 et 2011) il a récemment claqué la porte pour signer dans l’opposition. Parfait distributeur de billets, eeh pardon, distributeur  de ballon, il est sans doute le plus dangereux de tous. Il sera associé au très calme Pierre Lumbi, dont on ne sait pas grande chose; mais vu les bruits liés au montant de son transfert, il s’agirait d’un ailié de classe mondiale, signalons qu’il à été transfert de KFC vers ODT FC avec six autres joueurs, transfert qualifié de G7 (rire).

Attaque:

 Il est faux en presque tout; il jouera donc un « faux neuf ». Vital Kamerhe, dit « Suarez », a la qualité de passe hors du commun. Des feintes à couper le souffle, une technique de duperie de classe mondiale; comme lors de la finale 2006, lors qu’il a réussit à faire croire que le jeune Kabila avait bien sa licence de jeu. Il sera associé au légendaire numéro neuf Kengo wa Dondo, surnommé: « The Highlander ». L’homme est invisible jusqu’à ce qu’il marque un but. Très vieux, il ne bouge presque pas, lorgnant toujours le long du bois adverse, un parfait renard de surface.

Avec un trio KKK (Katumbi, Kamerhe, Kengo) aucun record n’est imbattable même le célèbre trio MSN n’est pas de taille.

Remplaçant:

Olivie Kamitatu. Lui, tout le monde se méfie de lui. Jugé par fois trop véloce, il passe d’une moitié de terrain à une autre avec vitesse à faire jalouser Gareith Bale.

Kyungu wa ku Mwanza, l’homme est bien connu pour ses réactions polémiques envers le camp d’en face, pour ça il n’a rien à envié à Gérard Piqué.

Charles Mwando, le vieux briscard est valeur sûre sur laquelle l’ODT FC pourra compter quant ont sait que dans ce genre de match à élimination directe, l’expérience des ainés est un atout pour la victoire finale.

Danis Banza, on ne sait pas grande chose sur lui, jeune transfuge du KFC, une étoile montante dans le milieu, valeur sur laquelle l’opposition  Dream Team FC pourra compter pour l’avenir car on sait que pour une équipe qui veut exister sur le long terme, il faut un deuxième souffle.

L’Opposition Dream Team FC dont la majorité de joueur vient de Kingakati FC aura toutefois à fort travailler ses automatismes. La confiance qui n’est pas toujours au rendez-vous, serait, d’après les observateurs, le Tallon d’Achille de cette équipe à fort potentiel.

Mais elle pourra compter sur l’incroyable talent de son entraîneur l’américain CIA, réputé spécialiste de ces genres de situation.


Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils…

De la mauvaise interprétation et compréhension des versets bibliques sont nées une multitude de confessions religieuses dans le monde, chacune d’elle prétendant détenir la vraie interprétation et la vérité avec. Alors vous êtes-vous déjà demandé : « Pourquoi la Bible est-elle si difficile à comprendre ? »

Si vous êtes chrétien, vous avez sans doute reconnu le verset d’où est tiré le titre de notre article, rassurez-vous ce n’est pas pour parler religion.
Ce titre est tiré du livre de Jean à son troisième chapitre, le dix-septième verset a fait polémique en novembre dernier dans la ville de Kolwezi chef-lieu de la toute nouvelle province de Lwalaba.
Voici à quoi peut mener la mauvaise interprétation et compréhension de ce verset dans la cité Gécamines Luilu dans la ville de Kolwezi.

Depuis le mois de septembre 2015, l’entreprise Kamoto Copper Company (KCC) a arrêté sa production de cuivre et de cobalt avec comme conséquence une mise en congé technique d’une partie de ses agents et la résiliation de contrats avec les sous-traitants entraînant aussi une mise au chômage d’environ  7 000 agents sous-traitants. Depuis, la vie et la situation économique de la ville deviennent compliquées. Tout ce monde doit revoir son train de vie et chercher comment survivre.

C’est dans cette optique de chercher quoi faire que monsieur Trésor Mwamba, la trentaine révolue,  creuseur de son état est allé consulter un féticheur qui devait l’aider à augmenter la teneur de ses minerais (cuivre). Ce dernier après avoir fait des incantations va lui transmettre les exigences des esprits par rapport à sa demande, entre autres le fétiche ayant exigé de la main du creuser un sacrifice humain.

De retour chez lui, monsieur Mwamba se trouvant  seul avec ses trois enfants va profiter de l’absence de sa femme pour prendre sa fillette de dix-huit mois. Il emprunte la route qui mène vers les champs pour enfin faire le sacrifice réclamé par les esprits.

Se trouvant enfin seul avec sa fillette à l’écart de tout regard, monsieur Mwamba va étrangler le nourrisson et le brûler pour avoir de la cendre à mélanger aux minerais comme prescrit par les esprits.  Ce qui aurait pour effet, une augmentation mystique de la teneur en cuivre du produit de son creusage et le rendre riche au point de mieux prendre soin des siens.

En rentrant à la maison la femme constate l’absence de son mari ainsi que de son nourrisson. A 20 heures le mari revient à la maison seul. Quand sa femme lui demande où est la petite, avec autorité il lui répond : « Je l’ai envoyée à Lubumbashi chez ma tante qui l’emmènera en Namibie ».

Vingt jours vont passer, vingt longs jours d’une mère sans nouvelle de sa fillette de dix-huit mois. A chaque fois qu’elle voulait appeler Lubumbashi pour savoir comment allait son bébé, elle butait  sur la violence verbale et physique de son mari. Finalement, elle va se décider d’en parler à ses parents qui vont alerter la police.

Le couple va être arrêté et conduit au poste de police. Lors des interrogatoires, l’homme va avoué son forfait et pour sa défense, il n’a eu que ces mots : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin de sauver le monde. Moi aussi j’ai tant aimé ma famille au point que j’ai sacrifié ma fillette pour sauver le reste de ma famille et je pense même que Dieu est d’accord avec mon acte ! »


Les jeunes congolais et les loges mystique

En République démocratique du Congo, le phénomène « loge » bas son plein. Tout accès à la « réussite » est conditionné par des appartenances à des organisations occultes qui, parfois, obligent à faire des sacrifices aussi macabres que terrifiants.

Nous le savons tous qu’étant Africains, nos ancêtres ont souvent eu recourt à la divination et aux sortilèges en vue de protéger les membres de famille. De nos jours qu’en restent-ils de ces pratiques?

Les rituels furent donc le quotidien de nos alleux. Dans la capitale congolaise, une prolifération de sectes « occultes » fait une fulgurante poussée. Les Francs-maçons d’un côté, ceux de  de l’autre, en passant par la Rose Croix, ou même ceux que l’on ignore… bref, le jeune congolais n’a désormais qu’à faire le choix. Comme qui dirait : « Nzambe sala ozonga, mokili ekomi na suka ce qui se traduit par Dieu revient, le monde court à sa fin».

Pour ce faire remarquer et assurer sa suprématie parmi ses amis, collègues de travail, en famille comme étant le pilier principal, il faut donc avoir son « lititi »  l’herbe, comme disent les kinois (habitants de Kinshasa).

Tout jeune à Kin par exemple, du moins dans la majorité des cas, ce qui fait, doit sa stabilité aux nuits tourmentées d’incantations et demandes intempestives du monde de ténèbres. Aucun « jeune » ne peut donc dire que son appartenance à une loge nocturne à pour objectif la protection des siens ; bien au contraire, c’est pour sa propre image au détriment de la famille qu’il sacrifie à petit feu.

Ce phénomène formation en France, Belgique et partout ailleurs serait donc une voie par excellence de l’initiation des « élites » de l’actuelle société.

Aujourd’hui le phénomène prend de l’ampleur à Lubumbashi et ce dans tout le domaine, l’emploi, le commerce et même les études universitaire, je me rappel encore comme si c’était hier, de mon professeur d’électricité en premier graduat à l’université de Lubumbashi, qui nous a dit un jour sans rire que notre niveau spirituel était faible et de ce fait on ne pouvait pas comprendre les postulats de la science et qu’on ne deviendrait jamais efficace sans appartenir a une fraternité.

Pour avoir de l’emploi aujourd’hui on parle de réseau, de connexion, de parrainage, tout ces mots non rien d’ordinaire, connexion, réseau, parrainage, tout cela fait appel a l’appartenance à une loge mystique.

Les femmes et même les concubines se plaignent du degré élevé d’appartenance de leurs conjoints aux regroupements dits «fraternels ». Pire encore est le constat alarmant des sectes dites églises aux pratiques illicites où les jeunes adeptes se retrouvent obligé de garder leur bouche fermée parce que leur dénonciation est interdite.

Le comble dans l’histoire c’est que c’est juste pour des voitures, des costumes, les derniers téléphones, des grandes maisons…le jeune congolais, comme le jeune africain, court inexorablement à sa perte.

Beaucoup meurent jeunes, laissant toute leur vie derrière. D’autres, les plus chanceux, devient fous, errant dans les poubelles de la capitale du cuivre…


La disparition d’un être cher

Ce poème est proposé pour honorer la mémoire du docteur Stanislas Mulangu, médecin directeur de l’hôpital général de référence de kalenda bay-wayobw, un village du sud du Kasaï-Oriental, tragiquement arraché de la terre de ses ancêtres suite à un assassinat, la nuit du 05 Novembre 2014 à 2 heures du matin et dont le procès n’a jamais eu lieu .

Précieuse était ta valeur

Radieuse était ton allure

Parfait était ton sourire

Rassurantes étaient tes mains

Affectueuse était ta parole

Tu nous as quittés sans dire au revoir

Nous continuons à te pleure sans ménagement

Ton départ restera un coup dur pour nous

Car personne ne te remplacera

A l’instar de feu Mzee L.D. Kabila

Ta bravoure rassurait le devenir de ton terroir

Le Dieu tout-puissant t’avait doté d’une sagesse

Et d’une intelligence  dont tu as fait montre

Pourvu d’immenses potentialités

Tu avais gagné ta place dans cet hôpital

Stanis, pour tous ceux qui t’aiment

Aujourd’hui, suite à ton départ

Je ne m’en remettrai jamais

De la charge que tu me laisses

La nation, la famille, …

Je laisse couler les larmes

Je deviens fou, je crie, je cours

J’implore les cieux de te réveiller

Tu es parti, pourquoi refuses-tu de revenir ?

Stanis, je laisse couler les larmes

Pour pleurer ton départ précoce

Je ne m’en remettrai jamais

Croire que tu es parti dans l’au-delà

Croire que tu vis encore, tu vivras à jamais dans nos cœurs

Est la seule raison qui me donne aujourd’hui la force de vivre

Affectueuse était ta parole

Frères, sœurs, cousins, ami, père, fils…

Je me rends compte que tu ne reviendras plus…

Stanis, je pleure ta disparition

Repose en paix…


Regard croisé sur la prostituée en RDC

La sexualité qui, hier, était un tabou, est aujourd’hui un problème d’actualité. Tout le monde en parle (enfants, jeunes, adultes et vieux), chacun essayant d’en dire ce qu’il peut et comme il peut. Il est donc opportun de se faire une opinion à la fois objective et adaptée sur ce problème.

 Saviez-vous que la prostitution constitue la troisième activité commerciale du monde, après la vente de drogues et le trafic d’armes. La prostitution est l’un des vieux métiers de l’humanité depuis des millénaires en dépit des efforts déployés pour tenter de l’extirper. A travers l’histoire de l’humanité, la prostitution a connu une évolution assez rapide tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

Malgré la diversité de vues sur la prostitution, les problèmes qu’elle pose restent presque partout les mêmes : filles-mères, familles instables, maladies, avortements, enfants abandonnés…D’aucuns pensent, cependant, qu’il est injuste de ne voir que son mauvais côté et prétendent que le commerce de la chair peut avoir un côté positif. Aucun milieu n’est épargné par la prostitution, à la campagne comme en ville.

La femme qui fait de la prostitution en RDC est confrontée à différents contrôles, notamment le regard des autres qui la culpabilisent et la condamnent. Suite à cette stigmatisation, la femme prostituée s’identifie comme une personne déviante des normes sexuelles sociales, un processus qui la stigmatise.

Loin d’être des appareils électroniques, les Dos et Ventre Dehors (DVD) et les Ventres et Cuisses Dehors (VCD) sont des styles vestimentaires des prostituées congolaises.

La prostituée vue par les musiciens

 Nous allons tenter de dégager les traits caractéristiques des prostituées à travers cinq chansons des artistes musiciens congolais.

Dans la chanson ‘Mamou’ sotie au milieu des années 80, Franco Lwambo constate que, même les femmes mariées s’adonnent à la prostitution et les traits comportementaux y associés sont : la ruse, l’infidélité, le mensonge, l’impudicité, la cupidité et l’ignominie. La prostitution de la femme mariée est stigmatisée et condamnée dans la plupart des cultures congolaises, mais celle des femmes libres est encouragée, car, elle constitue une source de revenus des prostituées.

De son côté, Nyoka Longo et le Zaïko Langa-Langa, dans Amando remix de 1999, la prostitution est vue dans un angle d’une pratique qui n’honore pas, qui facilite la multiplication des candidats et ceci amène à l’infidélité que les hommes ne tolèrent pas.

Pour Soki vangu, Bella Bella dans la chanson Kalala (1974) la prostitution a un double visage. Elle est ignoble, mais elle est un métier qui a ses exigences psychologiques et physiques (prédisposition à la prostitution et visages charmants).

Tabu Ley dans « Mpo ngai ndumba » (1969), nous présente le portrait d’une femme prostituée stressée, violentée psychologiquement avec des pensées suicidaires. Il constate que les conditions de vie médiocres et les déceptions poussent certaines femmes à la prostitution.

L’examen de la chanson 77 X 7 (1999) de Nyoka Longo, nous permet de constater une fois de plus que la prostitution de la femme mariée est mal vue voire condamnée en milieu congolais. Elle a des conséquences fâcheuses aux prostituées et à toute la société. Elle fait disparaitre les vertus de la femme.

La chanson « Comme la rue » (1998) d’Emeneya à un support pédagogique, il compare la femme prostituée à une rue ouverte à tout le monde, avec toutes ses implications. Toute femme mariée qui s’adonne à la prostitution devient menteuse, infidèle, indigne.

Le poète Lorca dans son poème’ « la femme » disait : La femme et l’hymne secret qui fait danser les buissons, elle est crépuscule, la muse du poète et le thème de prédilection du musicien… Comme on le remarque la femme est une véritable source d’inspiration des écrivains, des artistes, des poètes et des musiciens. Des tous temps et en tous lieux, la femme a toujours retenu l’attention de l’homme pour qu’elle symbolise la pureté, la beauté, la perfection et la vertu.

Il n’est donc pas étonnant que la prostituée alimente les couplets et refrains de la musique congolaise. Du reste, la relation entre le musicien et cette catégorie de femmes est complexe.

Les musiciens congolais pour la plupart pratiquent l’art d’Orphée sans formation musicale particulière, simplement mus par leur passion ou leurs dons naturels, nous entendons ici leur prédisposition naturelle à la musique.

Leur thématique centrale est et reste la femme. Le chanteur français d’origine antillaise, Voulzy disait dans sa chanson « désir » : « toutes les chansons racontent la même histoire ; il y a toujours un garçon et une fille au désespoir … ».

Les diatribes des musiciens contre la femme prostituée ne seraient elles pas la conséquence d’un certain désespoir qu’ils endurent ? Ou est-ce plutôt une moralisation de la société au travers de la chanson ? Où carrément un règlement de compte envers une amante réticente ?

Prenons le cas d’Amando chanson dans laquelle, Nyoka pleurniche plus qu’il ne chante. Il dit en substance : « Ma bouche est fermée (paralysée) de jalousie et ma langue est amère. Impossible de m’adresser aux nombreux rivaux que tu m’as dénichés ».

Il s’agit plus d’un cri de désespoir que d’une chanson moralisatrice. La femme qui est ici dénigrée est une amante qui s’est sûrement lassée de son ex-soupirant.

Il sied cependant de souligner que les chansons quel qu’en soit le thème alimentent la nuit, les soirées chaudes dans les boîtes de nuit et sur les terrasses qui sont les territoires de chasse des prostituées. C’est grâce à ces chansons qu’elles aguichent leurs clients. Si pour le musicien, une chanson est un cri d’alarme ou un moyen de moraliser la société, pour la prostituée cependant c’est un outil ou mieux un stratagème de conquête d’hommes en quête d’aventure amoureuse sans lendemain.

Par ailleurs, une prostituée est une cliente par excellence d’œuvres musicales, une vraie consommatrice des chansons quel qu’en soit le thème. La preuve c’est sa présence massive, quasi envahissante aux concerts de Zaiko, de Wenge Musica, Koffi Olomide, Papa Wemba, Fally Ipupa et, à l’époque, aux shows de Franco Lwanbo, Tabu Ley, Grand Kallé, Nico Kasanda, Sosoliso, Bella Bella…

Nous affirmions plus haut que la relation musicien congolais-prostituée était complexe. De fait, il y a comme un rapport de force qui s’établit entre le musicien et la prostituée, mieux un abus de pouvoir de la part du musicien qui use du micro pour fustiger le comportement de celle-ci tandis qu’elle en retour le fait vivre en consommant ses œuvres. C’est une guerre quasi sentimentale qui s’est engagée depuis très longtemps entre l’homme(le musicien dans notre cas) et la gourgandine.

Il convient de noter que beaucoup de ces chansons ont comme source d’inspiration les faits de la vie quotidienne. Cependant le choix n’est pas désintéressé   voire innocent,   ni simplement dicté par un souci pédagogique.

Il est de notoriété publique que nos musiciens ne mènent pas une vie exemplaire sur le plan moral. Et pourtant ils s’érigent en défenseurs de la morale sociétale. Leur cible préférée est et demeure la femme et ce dans son mauvais rôle de femme.

Les prédatrices de budget

 La femme prostituée est vue à travers le prisme des préjugés sociaux, moraux , culturels et même religieux. Elle est à la fois dénigrée sur le plan moral mais aussi   socio-économique.

L’illustration parfaite en est faite par Koffi dans une de ses chansons. Il dit en substance : « Olingi mwasi kaka mbongo. Olingi mwasi pesa mbongo ya kolya, ya kolata, ya monzele nionso kaka mbongo na yo po balingi yooo… »

Traduisons : « si tu aimes une femme, il faut de l’argent. Si tu aimes une femme donne-lui de l’argent pour se nourrir, se vêtir et se faire belle… »

Nous nous rendons vite compte que la femme prostituée est non seulement une violeuse de morale mais une prédatrice de budget.

Noé Willer, un chanteur français, dans sa chanson Toi, femme publique entonne ce refrain : Femme publique, dans ta tête tu es pudique, femme publique, même si tu leur prends leur fric, femme publique, pour toi chaque homme est unique. Tu te donnes, tu te donnes, tu te vends. Cette chanson a été classée disque d’or en 1985.

Comme nous pourrons le constater, la gourgandine est déconsidérée même dans la société occidentale.

Il apparaît donc clairement que les musiciens congolais usent de toutes astuces pour décrier la prostitution en donnant à leurs paroles une valeur mieux une épaisseur pédagogique, didactique. Ils jouent le double jeu de sentinelle sociale mais aussi celui de pyromane de par leur vie débridée à la limite de la perversité.

Les prostituées congolaises considèrent la prostitution comme l’aboutissement d’un choix parmi plusieurs options possibles pour atteindre un niveau de vie acceptable. La prostitution évolue dans un contexte paradoxal : d’une part, elle est libre et s’exerce partout, elle est marquée par son caractère clandestin, caché et incontrôlable par le système pénal. D’autre part, elle s’en trouve isolée, marginalisée et ne bénéficie pas des droits communs parce que le cercle de la prostitution s’éloigne des aspects culturels de la République Démocratique du Congo. Aucune structure d’encadrement ni d’enregistrement n’est envisagée. Il n’existe pas de statistiques sur la prostitution en République Démocratique du Congo (R.D.C.) à cause surtout de son caractère clandestin.


RDC : quelle politique des loisirs pour les vacances ?

Les mois de juillet et août sont reconnus pour les mois au cours desquels les différentes catégories de personnes prennent leurs vacances après un temps d’activité relativement long.
Pour se refaire une santé mentale ou même une santé physique qui replace dans des conditions de reprise de travail optimales, les personnes sont appelées à s’offrir un bon loisir. Ce dernier a une grosse incidence sur le rendement des travailleurs ou même de toute personne exerçant une quelconque activité.
Loin d’être une affaire strictement individuelle, l’Etat est appelé à y veiller en sa qualité de garant de la santé de ses citoyens. Voilà qui justifie pour notre pays l’existence du ministère des Sports et Loisirs : un ministère qui a plusieurs fois hésité entre plusieurs dénominations. Toutes ces tergiversations sont le signe manifeste d’une absence de politique véritable prenant en compte le loisir.
Il est des choses qui relèvent tellement du quotidien qu’il devient difficile d’en parler. Pourtant ces choses au sujet desquelles on observe parfois un mutisme incompréhensible et même embarrassé participent parfois à l’explication de certaines logiques du fonctionnement de la société. Le terme loisirs   donne du fil à retordre aux personnes lorsqu’elles ont à en donner le sens.
Dans le cadre du loisir de développement, l’Etat congolais devrait réviser sa conception de l’éducation centrée sur l’école et mettre en place une vraie éducation permanente. Celle-ci attire notre attention sur une méprise qui nous guette : celle de penser que l’éducation permanente ne devrait concerner que tous les âges de la vie. Ce qui importe c’est de mettre en place une éducation permanente qui sache tirer profit de la banalité du quotidien et plus particulièrement du temps de loisir. De ce fait, jeunes et adultes devraient maintenir une continuité dans les apprentissages en vertu du principe selon lequel : « Il n’est jamais trop tard pour apprendre ». Etant donné que l’accent doit être mis sur le quotidien, la pédagogie étatique des loisirs devrait s’y référer constamment et bondir sur des savoirs ordinaires pour élaborer un savoir savant.
A l’intérieur de nos loisirs se joue le drame de notre société entière : la qualité des loisirs des uns et des autres suffit à tracer les frontières sociales et à en déterminer l’importance de la fracture. C’est dire combien, certaines logiques du fonctionnement sociétal se cachent derrière certaines choses qui semblent aller de soi et au sujet desquelles nous nous taisons ou n’avons que des réponses brèves.
L’importance des loisirs ayant été déterminée, il appartient à notre Etat de s’engager dans l’institutionnalisation des loisirs collectifs en vue de l’équilibre et de l’épanouissement de l’homme congolais qui ploie sous le joug d’un travail producteur harassant souvent très mal rétribué. La reconstruction nationale y est largement tributaire.
A bon entendeur !


Nous avons respecté la Constitution, à qui le tour ?

La nouvelle carte de la RDC
La nouvelle carte de la RDC

Après la province de l’Équateur et la Province-Orientale, c’était le tour le jeudi dernier du Katanga d’éclater en quatre nouvelles provinces.

Juste après la manifestation ayant sanctionné ce démembrement, le dernier gouverneur du Katanga s’est exprimé pendant quelque 3 minutes à ce sujet. Avec une amertume à peine voilée, il a tiré le bilan de son action à la tête de cette province. « Le Katanga, je le laisse dans un état magnifique. C’est la province pilote. Nous sommes le premier contribuable au niveau de la RDC. Et le Katanga est une province prospère aujourd’hui qui est enviée par tout le monde » .

Moise KATUMBI, l'ex-gouverneur de l'ex-province du Katanga, source: Katanganews
Moise Katumbi, l’ex-gouverneur de l’ex-province du Katanga, source: Katanganews

UN JEU DES MOTS

Par 5 fois, le gouverneur Moise Katumbi utilise le verbe « QUITTER » et appelle par 9 fois « au respect de la Constitution », cela en moins de 3 minutes d’interview. Une manière pour lui de monter qu’il quittait ce poste de gouverneur par respect de la démocratie et de la Constitution. Avec la question « A QUI LE TOUR ? » on comprend que Moise Katumbi totalement séparé (politiquement) du président Joseph Kabila veut inviter ce dernier à faire comme lui…

« J’étais au départ contre le découpage de la province, mais étant donné que la Constitution l’a consacré, je me suis plié et j’ai accepté la chose. La Constitution étant pour nous ce qu’est la Bible pour les chrétiens, le Coran pour les musulmans et la Torah pour les juifs », a conclu le très populaire gouverneur.

De son côté, le sulfureux président de l’ex-assemblé provinciale du Katanga Gabriel Kyungu wa Kumwanza, lors de la séance plénière de la réception du rapport de la commission chargée du démembrement de la province, a déclaré : « Nous avons respecté la Constitution en ce qu’il fallait démembrer la province. A votre tour arrêtez de nous renvoyer 6 % en lieu et place de 40 % ». Gabriel Kyungu wa Kumwanza faisait allusion ironiquement à la rétrocession de 40 % de recette provinciale par le gouvernement central.

wait and see, disent les Anglais.

Le sulfureux Antoine Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA
Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza

 

 


Le Saint-Esprit tue un bébé à Lubumbashi

L’histoire que je vais vous conter n’est pas une fiction, mais une réalité. Le Saint-Esprit, qui d’habitude descend pour sauver ceux qui sont habités par des esprits méchants, cette fois-ci est descendu pour prendre la vie d’un nourrisson de quatre mois.
Le fait se déroule la nuit du 9 au 10 juillet 2015 au quartier Kafubu dans la commune de Kampemba à Lubumbashi au sein de l’église Petit troupeau, Shamba la okovu.

Dans un billet sur : « l’Eglise et la politique », je vous avais dit que les églises de réveil en RDC élargissaient leur assise populaire en « délivrant, exorcisant ou guérissant » par la prière.
Cette fois-ci, lors d’une veillée de prière organisée par l’église Petit troupeau, une séance de délivrance est organisée suivant le rituel de ce genre de rencontre.

Il est presque minuit, la séance de délivrance commence. Comme d’habitude, l’Esprit saint descend. C’est le moment de l’intercession. Des jeunes filles entrent en transe et se sentent tout à coup envahies par un souffle, une force surnaturelle qui permet de chasser le mal.

En général, cette séance se déroule bien sans problème, mais ce jour là ,une fois, la jeune fille d’une vingtaine d’années à été transporté et dans son agitation elle est tombée sur un nourrisson de quatre mois qui est décédé, victime d’un étouffement.

« Il était minuit et mon bébé a eu sommeil, ne pouvant pas prier en le portant, je l’ai déposé afin qu’il se repose et que je puisse facilement me consacrer à la prière. Et voilà que vers 1 heure du matin, une jeune fille a été remplie de l’Esprit saint et  est tombée sur mon bébé » a raconté la mère du nourrisson.
A l’heure qu’il est, l’affaire est portée devant la justice.

Pour le maire de la ville, il y a un temps pour tout : un temps pour travailler, un temps pour prier, et la nuit est un temps pour dormir. Conséquence, l’église est fermée jusqu’à nouvel ordre. Dixit le maire de la ville.


Les coupures de courant meurtrières

Une nouvelle sur les coupures de courant et ceux qui en profitent pour commettre des méfaits.


A l’occasion d’une fête de mariage, à la fin de la cérémonie religieuse, toute la foule des conviées s’était massée dans la belle salle de restaurant aux aspects ravissants. Une musique moderne, tantôt nationale, tantôt sud-africaine ou brésilienne fendillait les murs de ce somptueux patrimoine. Des jeux de lumière rutilaient dans toute la salle, en nettoyant avec des jets multicolores les vestes fripées et les godillots rustiques de certains invités.

Plongés dans une ambiance à tout casser, les convives en goguette se trémoussaient avec gaieté sur les airs de rumba et de salsa que les maestros inventaient, envoûtants jeunes et vieux. Les autres invités, assis autour de tablettes bien arrosées, se racontaient des niaiseries, en mastiquant majestueusement des croque-monsieurs et en frappant du pied au rythme ensorcelant de la musique. Des jeunes servantes circulaient partout et s’adressaient avec gentillesse aux gens. L’heureux couple venait à peine d’être invité à ouvrir le bal.

Quelques minutes après vingt-deux heures, alors que la plupart, sous l’action de la bière, rivalisaient de danses et de conversations frivoles, une catastrophe non prévue gâcha le tout. Sans crier gare, houp ! Le courant était parti. La musique se tut brusquement. Les jeunes filles servantes, bras et jambes en coton, restèrent sur place sans faire un moindre mouvement. Parmi ceux qui dansaient sur la piste, il y a eu un monsieur qui a osé se déplacer afin de regagner sa place. Il se heurta violement contre une tablette et se renversa sur le tapis suivit de verres, de bouteilles et la boisson qu’ils contenaient. En voulant se sauver, une dame dont le super wax était sérieusement salie par toutes ces boissons, valsa elle aussi sur une table voisine en entraînant et les plats et les bouteilles, elle se déchira grièvement la fesse gauche avec les débris de verres cassés sur lesquels elle était tombée.

Accompagné des autres membres du staff, le directeur de la fête chauffa les pneus de sa voiture Hiace vers la résidence du technicien de la société d’électricité. Il fallait plusieurs acrobaties pour atteindre sa maison située dans un quartier où la circulation automobile était loin d’être saluée. Sur la grande avenue, les voltigeurs et les prévôts faisaient leur patrouille. Vraiment le malheur ne vient jamais seul. Tous les sujets ramassés jusque-là étaient sans intérêt : soit un ivrogne qui rentrait chez lui après avoir vidé ses poches, soit un étudiant qui revenait d’une soirée culturelle. Toute la harde humaine barra la route juste à l’endroit où elle était boueuse, en braquant des torches allumées sur la voiture. La vase obligea le chauffeur de ralentir la vitesse en louvoyant pour ne pas patauger. Il accéléra et dépassa de deux mètres, la ligne de front formée par ces nuisibles gardes du peuple. Dans leur furie, ils se précipitèrent sur le véhicule et l’entourèrent.

Les coups de feu en l’air

 – Monsieur, double infraction ! disait un soldat, vous avez voulu fuir ! Vous êtes donc des voleurs, des brigands, des escrocs et des rebelles !

Non monsieur, nous ne sommes pas tout cela, nous sommes des….

– Ta gueule, sinon…

Et comme pour montrer de quoi ils étaient capables un des militaires, un véritable rustre, ouvrit le feu en l’air. Le coup retentit dans les arbres, répété par l’écho qui continuait à crépiter sur la ville où planait un calme nocturne.

« A terre et haut les mains !« , ordonna un autre, l’arme pointée sur le nez du chauffeur, les quatre messieurs exécutèrent cet ordre sans tousser. « Mon commandant, dit un militaire en s’adressant à l’un d’eux difficilement identifiable, ce sont des éléments dangereux !« . Le mon commandant n’a pas articulé une phrase, il se tenait à l’écart avec une sorte de coutelas à la ceinture, il a tout simplement compté deux chiffres : « Quinze-huit« , dit-il et alors l’opération commença : une fouille systématique. Même les parties les plus intimes du corps n’étaient épargnées.

Dans moins de cinq minutes, les quatre messieurs étaient dépouillés de leurs appareils de communication, des billets de la monnaie nationale et américaine, des vestes, montres et souliers. Les mains et les pieds solidement ligotés, les quatre amis roulaient les yeux au pied d’un manguier. Ils n’avaient plus pour habits que leurs sous-vêtements. Le muni-bus fut réquisitionné pour la soi-disante patrouille. « Gare à toi si ton réservoir se dessèche avant la fin de notre mission ! », fut avertit grossièrement le chauffeur par le sous-commandant et le muni-bus disparut avec à son bord six militaires.

Six autres étaient restés sur le lieu d’arrestation avec les trois messieurs victime de l’insécurité, du désordre, de l’indiscipline et du terrorisme qui règnent dans la ville et devant lesquels les autorités politico-administratives affichent une indifférence et un silence on dirait complice.

Des pleurs

Cette nuit-là, le quartier Brian était l’hôte des hommes en uniformes. Le chauffeur était grossièrement orienté par ses nouveaux patrons. A quelques mètres de la parcelle où la construction était très moderne, quatre coups de fusil troublèrent les rêves des habitants qui étaient endormis. Cinq éléments se retirèrent et laissant l’un d’eux, bien armé pour veiller sur leurs prisonniers et leur véhicule. Des coups de feu retentirent de nouveau. Des pleurs. Puis un silence. Le propriétaire de la belle villa gisait dans un bain de sang. Sa femme toute nue était attachée au lit de leur chambre.

Dans le véhicule où il était, le chauffeur tremblait comme une feuille de palmier agitée par une tornade. Il se demandait s’il rêvait ou si tout cela était vrai. Il pensa à sa chère future épouse, fit siennes ses craintes, ses inquiétudes et ses interrogations. Il se demandait le sort de ses trois amis restés sous la garde des six bourreaux. Il revoyait le couple à l’honneur en se posant des questions sur la suite du banquet, fruit d’une organisation très musclée de sa part. Le maudit courant est-il revenu ou non ! Qu’est-ce qu’ils ont dû trouver comme moyens pour chasser les ténèbres ? Qui est cet incivique qui s’est permis d’assombrir à son gré toute une ville sans qu’il y ait même une panne technique ? Effectivement, il ne s’agissait pas d’une panne de ce genre.

Toute une machination s’orchestrait autour de cet incident surtout le week-end, afin d’obliger les utilisateurs du courant électrique à engager des sommes d’argent pour grossir les poches de l’équipe chargée de l’électrification.

Quelques instants après, les conquérants revinrent avec les butins dont ils encombrèrent le véhicule. « Départ !« , ordonna le sous-commandant. Le pauvre directeur-chauffeur fit plusieurs manœuvres pour se dégager sur une ruelle. Il reçut un coup de fer qui lui blessa la nuque. « Faites vite, civil !« , lui dit le même escadron qui lui avait asséné le coup.

Encore du sang ! il formait un petit fil le long de la colonne vertébrale et fut avalé au niveau de la ceinture par le pantalon, il ne sut même pas se gratter, alors que la plaie lui faisait très mal.
Il était deux heures vingt sur le tableau de bord du véhicule, rongé par la tristesse, les soucis, la peur et le sommeil, il conduisait comme un robot. Parfois les larmes jaillissaient de ses yeux et lui obstruaient la vue. A un endroit inconnu, noir comme une géhenne, les militaires lui dirent d’éteindre le moteur. Il fut surpris de les voir déjà à onze. Ceux qui étaient restés avec les trois messieurs avaient déjà rejoint cet endroit, leur lieu de rencontre, de rendez-vous ? Sait pas. En voyant les cinq autres, son esprit se surchauffa davantage. Pour lui, ses amis étaient liquidés sans autre forme de procès. Mais il s’encouragea à l’idée qu’il les voyait à cinq. C’est qu’un seul était resté surveiller les trois prisonniers.
Les neufs s’attelèrent rapidement à l’ouvrage, en déchargeant le bus de tout son contenu.

Le commandant et le  sous-commandant les regardaient faire en surveillant les abords. Une fois le véhicule vidé, le commandant s’adressa de nouveau au chauffeur : « Je compte jusqu’à cinq. Si je te vois encore, je te descends. Un….deux. »
Heureusement pour lui, le démarreur avait directement obéi. Il déchira l’air avec sa bagnole à toute vitesse, sans savoir où il allait, l’essentiel étant d’abord de disparaître devant ces sauriens humains, capable de tout. Quelle route, quelle avenue prendre pour atteindre ses amis dont le sort jusque-là n’était pas connu.

Nuit sombre, nuit obscure, nuit tragique, nuit de grand sinistre

La nuit devenait de plus en plus noire, à cause des nuages orageux qui polluaient le ciel. Le pauvre chauffeur ne se retrouvait toujours pas. Lorsqu’il descendait avec une avenue, il se voyait en face d’un gros ravin. Il remontait avec la même pour s’engouffrer dans une brousse. Il se sentit encore plus en insécurité que lorsqu’il avait été sous les griffes des soldats. Il se mit à frissonner plus de peur que de froid. Entre temps, il ne cessait de se demander ce que pourrait être son sort si le gens du quartier mettaient la mais sur lui. La route qui devait le conduire à la grande avenue longeait le gigantesque ravin. Il la retrouva par un pur hasard. Juste le temps de s’engager sur la principale, les nuages se brisèrent. Est-ce à cause du poids des eaux qu’ils n’ont pas pu contenir ou bien attendaient-ils qu’il se dégage de ce gouffre ? Il stationna sur une petite pente asphaltée pour éviter le ruissellement. Une heure après, l’orage s’était adouci. Il fallait d’abord attendre que les eaux libèrent les routes afin d’éviter tout risque.

Vers quatre heures du matin, il atteignit le lieu de leur arrestation. Il parqua le muni-bus à coté du gros manguier sous lequel il était assis, mains et pieds menottés, avant bien sûr de faire sa tournée nocturne. Il se rappela que ses amis étaient gardés à cinquante mètres de lui, quelque part en amont et se décida de les rejoindre. Personne. Il se mit à vociférer comme un crieur de nuit, en les appelant par leurs noms. Un profond silence lui répondit. Il s’arrêta, fit un tour sur un rayon de trente mètres. Il recula encore pour continuer ses recherches et trébuchant ; il se renversa sur un corps rigide, inerte. Il le palpa minutieusement, c’était un corps humain. Vite, il courut vers son véhicule, alluma rapidement le moteur, avança en éclairant cet endroit avec les phares. C’est alors qu’il vit ses trois amis nus, couchés à même le sol, mais à de différents intervalles. Déjà hors de lui, il se précipita vers eux comme pour les réveiller, les embrasser et leur raconter son aventure avec les nocturnes. Alors, il se rendit compte que ses amis avaient été flingués.

Sa tête tourna douze fois, son corps se mit à transpirer comme une bouteille de bière glacée. Il s’écroula par terre et s’évanouit. Nuit sombre, nuit obscure, nuit tragique, nuit de grand sinistre. La coupure du courant, ce simple geste, a peut-être profité à son auteur. Mais les conséquences néfastes et lourdes se sont ramifiées partout. L’ingénieur, le docteur, le professeur et plusieurs autres victimes, pauvres ou riches en ont payé le prix. Quelle perte ! Les événements malheureux de ce genre n’étaient pas propres à cette circonstance. Ces actes auxquels assistaient impuissant les autorités compétentes, étaient enregistrés partout dans le pays. Oui, le sang avait coulé et continuait à couler. Aujourd’hui il a encore coulé. La pluie, ce témoin oculaire envoyé par la providence, est tombée à bon escient. Elle a emporté ailleurs et plus loin, ses traces, comme pour lui permettre de couler davantage et davantage souiller les terres immondes, pour enfin crier vengeance auprès de celui qui a toujours plaidé la cause des damnés, la cause des laissés-pour-compte.


En RDC, des enfants travaillent dans les mines de diamant

Enfant à la recherche du diamant

Cet article est le premier d’une série que je consacre au travail des enfants dans les mines de diamant dans la province du Kasaï oriental en RDC.

La province du Kasaï oriental est située au sud de l’Equateur et à l’est du méridien d’origine.

Elle s’étend entre 1° 49’ et 8° de latitude Sud et entre 21° 49’ et 26° 16’ de longitude Est. Sa superficie est de 168 216 km², représentant 7 % de la superficie de la République Démocratique du Congo. Elle comprend trois districts ruraux et deux villes.

La province du Kasaï oriental dans sa configuration actuelle a toujours été dominée par une activité économique caractérisée par l’agriculture, l’industrie extractive des diamants (avec la société minière de Bakwanga MIBA en sigle depuis 1908 et avec la SACIM ancien Sengamines depuis 1998), et un important déploiement du commerce et autres services ainsi que du secteur informel.

Mais, depuis 1990, tout comme l’ensemble du pays, la province du Kasaï oriental connaît une situation socioéconomique très préoccupante marquée par le chômage quasi généralisé, la répartition inégale des richesses provinciales, la dégradation du pouvoir d’achat de la population, la faible production agricole par rapport à la demande et enfin l’exploitation artisanale du diamant qui a développé dans l’inconscient collectif de la population l’illusion d’un enrichissement facile et rapide dont les conséquences sont incalculables sur les autres secteurs de la vie en province.

Par ailleurs, l’environnement socioéconomique de la province est aussi caractérisé par une quasi-absence d’investissements (l’arrêt de la MIBA et de l’ex-Sengamines en est une illustration) et par d’énormes difficultés d’accès à l’énergie, aux soins de santé, à l’éducation, à l’eau potable, etc. Ces difficultés ont amenuisé sérieusement les possibilités de la population de satisfaire les besoins essentiels.

Confrontée à un tableau aussi désastreux, la population du Kasaï oriental a développé des mécanismes de survie ayant pour effet des mutations sociales. Nous citerons entre autres le développement d’un secteur informel caractérisé par le petit commerce, les petits métiers et la montée fulgurante de la délinquance juvénile en même temps que l’effritement de la solidarité familiale. C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’exacerbation du phénomène enfants de la rue et celui de travail des enfants dans les mines d’exploitation artisanale des diamants.

Nous présentons dans cet article l’interview de quelques enfants qui s’adonnent à quelque activité lucrative sur les mines d’exploitation artisanale des diamants que nous avons visitées récemment. En raison du grand nombre d’enfants dans les mines et de l’impossibilité matérielle de réaliser notre étude sur l’ensemble de la population cible, nous avons été amenés à sélectionner un échantillon.

Nous avons recouru à un échantillon empirique de 30 cas, tirés de cinq sites retenus par notre enquête, à savoir : Bakwa Bowa, Bakwa Tshimuna, Bena Kabongo et Bena Mabika, Boya, et Luamuela.

Dans la pratique, nous avons abordé les enfants ou ceux qui en avaient l’apparence, demandé leur âge réel ou l’année de naissance et si le sujet (fille ou garçon) avait moins de 18 ans, nous sollicitions son accord avant de procéder à l’ interview. Ceux qui ont accepté de se prêter à cet exercice de plus ou moins 60 minutes ont fait partie de notre échantillon.

Les questions posées au sujet se rapportaient  à l’identité du sujet ; aux informations relatives aux parents (professions, état matrimonial, conditions so:cioéconomiques, habitat) ; aux  circonstances d’entrée dans les mines (ancienneté, motivations, impressions sur le travail, gains) ; aux modalités de faire face aux intempéries, aux ratées, au manque d’argent, à la violence, à la tentation de la sexualité ; aux perspectives d’avenir (projet personnel, modèle identificatoire, qu’envisage-t-il en cas d’échec du projet ?) ; à l’exploitation et à la rémunération (équitable, injuste) ; aux réactions au cas où ses droits sont bafoués.

images (2)

Nous avons choisi de présenté nos sujets sous anonymat, nous les appellerons tout simplement cas n°… suivi du site où nous l’avons rencontré.

CAS N°1 : à Bena Kabongo à Mbujimayi

Sexe    : masculin, aîné

Age    : 14 ans.

Parents : unis, père débrouillard, mère vendeuse d’œufs et cacahuètes au rond-point                                 de l’université à Mbuji-Mayi.

Non scolarisé : abandon, il y a une année en première année secondaire avec intention exprimée de suivre un cursus scolaire à condition de trouver les moyens financiers par les parents ou lui-même.

Habitat : une cabane en pisées mais avec des vieilles tôles à la périphérie de la ville.

Activités : tamisage, recherche sur les lieux de travail, travaille en groupe de 3 garçons de son quartier dont lui-même pour la sécurité et pour l’efficacité, car tous bénéficient de l’effort de chacun.

Position dans le groupe : membre, mais il y a un de nous trois qui est plus grand en âge, il a 16 ans, c’est lui qui est notre chef d’équipe.

Outillage : bêche, seaux en plastique, tamis, 3 sacs en raphia.

Pénibilité du travail : oui, il y a pénibilité quand il y a un puits qui paye, le poids de gravier est lourd, et fatigant mais compensé vite si on gagne quelque chose, on ne sent rien.

Temps d’exposition : ça dépend des jours, mais on vient ici toute la journée par exemple de 7 h 30 à 17  h 30 ou 18 h (généralement 10 heures/jour)

Entrée dans la mine : il y a une année. J’ai abandonné l’école, j’avais 13 ans, en 1ère année par manque de moyens financiers. Un vieux du quartier m’a dit que je pouvais aller travailler avec eux dans les mines, j’ai demandé à papa, il a accepté.

Modalités de faire face aux intempéries, aux ratés, au manque d’argent : on s’abrite dans ces hangars qui servent de restaurant, on se mouille souvent et c’est ce qui pousse d’autres enfants à fumer ou à boire l’alcool.

En cas de violence : on résiste aux enfants de notre âge ou de l’âge de notre vieux en nous battant ou on s’appuie sur les vieux du quartier qui nous connaissent pour la défense.

Projet : trouver de l’argent pour aller à l’école ou au contraire poursuivre la recherche pour trouver de l’argent et devenir trafiquant ou grand commerçant comme tous les grands, comme le gouverneur de province.

En cas d’échec : on va faire comme tout le monde, aller soit au champ ou chercher un emploi manuel quelconque pour vivre, ainsi de suite… Dieu ne vous abandonne pas.

Réactions : on subit la loi du plus fort, Dieu rend justice.

Rapports avec parents : très bons, je donne à papa ma part si j’ai gagné 5.000FC environ 5,5 USD ou à maman. C’est maman qui garde mon argent. Souvent elle ne me le remet pas. Elle dit qu’elle a acheté à manger. Bon c’est ma mère eh !

Frères et sœurs : très bons : je leur fais des cadeaux : biscuits, bonbons, beignets.

Etes-vous satisfait du travail dans ce milieu ? ça va quand même.

 

CAS N°2 : à Bakwa Bowa

Sexe    : féminin

Age  : 11 ans

Parents : unis

Scolarité : elle continue en 4e année primaire

Profession du père : il fait tout, creuse le diamant, fait même les champs, coupe les noix de palme.

Profession de la maman : vend les beignets, les morceaux de manioc, les cacahuètes, même les fruits dans les mines, voire au petit marché du quartier.

Habitat : précaire, mais ses parents habitent une parcelle de l’une de leurs relations où il a construit une case et restent avec les enfants.

Activités : accompagner la maman quand elle a une grande charge pour l’aider à transporter une partie, parfois je vends à sa place quand elle se déplace.

Position dans le groupe : fille de maman sur les lieux de vente, c’est tout.

Temps d’exposition : deux à trois heures. On peut rester toute la journée si on achète beaucoup. A ce moment-là maman remonte pour se réapprovisionner et revenir dans la mine, mais c’est rare.

Entrée dans la mine : c’est depuis deux ans que je suis allée dans les mines pour la première fois. Ce dernier temps on n’y va même plus, il n’y a plus de diamants, maman va souvent au petit marché.

Modalités de faire face aux intempéries, aux ratées, au manque d’argent : on se faufile dans les « mitanda » de restaurants ou on se mouille carrément. Si je glisse et tombe, je me relève même si ici, on se moque beaucoup de quelqu’un qui tombe. Si on ne vend pas beaucoup, nous rentrons avec et le soir on va vendre au petit marché du quartier car là on peut rester jusqu’à 20 h 30 voire 21 heures lorsqu’il y a la lune.

En cas de violence : Pas de cas de violence sur moi, mais les garçons dérangent, d’autres ne payent pas, il faut l’intervention des adultes, amies de maman pour qu’ils payent.

Relations sexuelles : Non pas encore ! A mon âge ? Non.

Projet : Etudier jusqu’au bout, avoir mon diplôme aller travailler partout où je peux aller.

En cas d’échec  de ce projet : si mes parents n’ont pas d’argent, ah ! je vais arrêter… me marier quand je serai grande.

Rémunération : maman ne me paie pas c’est elle ma mère, elle va me payer comment ! je l’aide et je vais à l’école. Papa paye pour moi à l’école quand il trouve quelque chose, même maman aussi.

Et quand vous manquez de nourriture : parfois nous en manquons et nous dormons. C’est rare car, chaque jour nous mangeons le soir. Si nous manquons, maman nous donne même ce qu’elle vend.

Satisfaite d’évoluer en ces lieux ? Oui, ça m’amuse parfois avec les scènes que je vois…

Nous sommes deux filles et deux garçons, je suis la grande, je suis bien avec mes parents et mes frères et ma sœur, seulement celui qui vient après moi dérange, il est taquin.

 

CAS N°3 : à Bena Kabongo

Sexe  : féminin

Age  : 15 ans

Parents : unis, père polygame

Profession : négociant de diamants mieux, commissionnaire

Mère : vendeuse de produits vivriers divers (beignets, patates douces frites, arachides, eau fraîche, etc.) dans la mine et à la cité.

Scolarité : arrêt provisoirement en 2e secondaire (2012-2013) à cause de la colère du père d’apprendre qu’il y a des hommes qui suivent sa fille sur le chemin de l’école. Si le père revient aux bons sentiments, elle peut reprendre la fréquentation scolaire…

Habitat : briques adobe et tôles sur la parcelle du père et la 2,e femme de papa et les autres enfants sont dans une autre parcelle.

Activités : vendre avec maman ou pour elle, parfois l’accompagner dans les mines en transportant une partie de ce qu’elle vend. Sinon aider la maman à la maison dans les travaux domestiques. Je sais également tresser les cheveux.

Outillage : seulement les bassins, les bidons d’eau, etc. aucune fois, j’ai fait le PANACO (transporteur du gravier diamantifère) ou tamisage.

Pénibilité du travail : c’est pénible seulement lorsqu’on doit transporter beaucoup de produits à vendre, mais comme ce n’est pas tous les jours, elle est déjà habituée.

Temps d’exposition : 30 à 45 minutes de marche avec la charge de 6 h 30  à 17 h-18 h et cela, deux, trois, voire quatre fois par semaine. Parfois tous les jours s’il y a des activités aux mines.

Entrée dans la mine : dès l’âge de 12 ans ; j’accompagnais maman sur les lieux de vente. Mais depuis cette année, j’y vais souvent. Avant c’était seulement les jours de congé ou pendant les vacances.

En cas d’intempéries, de ratées, de manque d’argent : on s’abrite contre la pluie et la chaleur en dessous des hangars des restaurants, mais ce n’est jamais confortable. On s’en tire toujours un peu mouillées, dans ce dernier cas, on se réchauffe au feu, on boit du thé, parfois on ne fait rien, les habits sèchent comme ça. Les garçons prennent l’alcool dit « super » ; les fumeurs fument et le marché de ces stupéfiants rapporte beaucoup.

En cas de violence : une fois un garçon a mangé les beignets, il ne voulait pas payer, je l’ai tenu dans les habits pour qu’il paie, il m’a giflée et j’ai réagi, il y a eu bagarre. Les responsables des mines sont venus l’arrêter et l’obliger à me payer. Quand maman est venue, elle a voulu recommencer, les autres femmes lui ont conseillé de se calmer, étant donné que c’est l’esprit dans les mines.

Relations sexuelles : Silence…! Silence…! Pas dans les mines ou avec un creuseur. Quelqu’un qui voulait m’épouser, je l’aimais, mais papa avait refusé, c’est tout, seulement lui.

Projet : rentrer à l’école, terminer les humanités, aller à l’université comme les autres filles que je vois.

En cas d’échec de ce projet : je ferai tout ce qui va se présenter : commerce, mariage, ouvrir un salon comme je sais tresser…

Rémunération : la maman m’achète les habits, elle achète à manger, papa aussi. Mais pourquoi je vais demander qu’ils me payent ? Pas du tout, c’est elle ma mère, elle va me payer comment ! je l’aide lorsque j’allais à l’école, papa payait pour moi à l’école quand il trouve quelque chose, même maman aussi.

Rapports avec les parents : très bons avec maman même avec papa. Seulement il n’a pas voulu que je continue à aller à l’école à cause de l’histoire de ce monsieur. Mais comme j’ai chômé cette année, je crois qu’il acceptera de me laisser rentrer à l’école l’année prochaine.

Rapport avec les frères et sœurs : maman a seulement trois enfants, un garçon avant moi et un autre après moi. Tous deux sont chez la marâtre avec nos demi-frères de là. Moi je suis seule avec maman. Tout va bien, pas de problème.

Satisfaite dans ces milieux ? C’est bien, mais à l’école c’est mieux.

Dans le prochain article, nous présentons les candidats 4 à 8.


L’Eglise et la politique en RDC

Eglise pour la patrie, pour la foi, pour l’avoir ou pour la gloire ?


L’Eglise joue un rôle prépondérant dans les Etats, elle sert de repère pour le pouvoir, un outil de cadrage, mais elle est souvent critiquée pour son immixtion exagérée dans les affaires politiques. Le foisonnement d’églises en RDC prend, de plus en plus, des allures inquiétantes. C’est devenu un véritable phénomène de société.

Presque toutes les grandes agglomérations de la RDC vivent cette réalité. Des maisons de prières poussent de partout sans que l’on sache trop si elles se conforment aux écritures saintes.

En République démocratique du Congo, c’est dans les années 1990 que le pays a connu une sorte de boum ecclésiastique. L’Eglise catholique majoritaire et influente à l’échelle internationale était devenue gênante pour le pouvoir en place. Dans ce contexte, les églises dites de guérison (église de réveil), qui évoluaient encore dans l’ombre, obtiennent alors les autorisations de fonctionner.

Un des traits communs de ces nouveaux ministères est qu’ils ont été fondés et se sont développés dans les villes, à l’initiative d’individus plutôt jeunes et appartenant à des milieux sociaux relativement aisés. Leurs leaders pasteurs, prophètes, apôtres, évangélistes et autres, aux talents oratoires, certains, sont bien souvent issus des élites urbaines instruites (étudiants, enseignants du supérieur, fonctionnaires, cadres). La plupart appartiennent à la génération des « déçus » de l’après-indépendance, qui ont souffert des promesses de développement non tenues et de la faillite des stratégies classiques d’accumulation et d’ascension sociale.
Pour cette génération en porte-à-faux entre deux mondes, l’occidental et le traditionnel, l’affiliation à ces mouvements leur permet d’atténuer en partie leur « échec social ». En devenant pasteurs, ils deviennent « quelqu’un ». Au Congo, devient pasteur qui veut. Question de se faire imposer des mains par des « aînés dans la foi » même s’ils sont eux-mêmes douteux.

On est frappé d’ailleurs par la facilité avec laquelle les animateurs de ces ministères se déclarent « pasteurs ». Une simple « révélation », et le tour serait joué ! La majorité de ces églises ont un impact local et social incontestable, certaines d’entre elles ont des chaînes de radiotélévision recueillant des audiences de plus en plus importantes.

Scène de campagne d'évangélisation en plein air.
Scène de campagne d’évangélisation en plein air.

Quelque 10 000 églises

A Kinshasa, la capitale du Congo démocratique qui abrite entre 6 à 7 millions d’habitants, on estime leur nombre à 10 000. Des données toutefois difficiles à établir, certaines églises n’ayant jamais déposé de demande de reconnaissance. Leurs déménagements, disparitions, changements de dénomination, scissions, sont fréquentes, ce qui rend le paysage religieux « évangélique » extrêmement mouvant.

Les pasteurs les plus connus sont à la tête de véritables entreprises et jouissent, de par leur popularité, d’un réel pouvoir. Le monde politique, désireux de s’attirer les faveurs des électeurs, courtise alors ces pasteurs, dont le soutien constitue une garantie électorale.

Quant aux adeptes, ces « chrétiens nés de nouveau » par le baptême de l’esprit, ils adhèrent à ces églises pour diverses raisons. Pour retrouver de nouvelles formes de solidarité et de sociabilité dans un monde urbain difficile et dans un environnement socio-économique en pleine déconfiture, voire pour se refaire une « nouvelle virginité », après des années de vie de « patachon ».

Le désir de se trouver une nouvelle « famille » n’est toutefois pas la seule motivation. On se rend,  en effet, dans ces églises pour rechercher la solution à des problèmes matériels : argent, santé, travail, amour, enfants, etc. Laquelle solution passe par la recherche de nouvelles façons d’être et de vivre, qui, elles, devraient permettre de résoudre ces problèmes, dixit le pasteur !

Quant aux lieux de prière pas de souci à se faire, maisons inachevées, anciens dépôts des marchandises et bars, hangars construits de fortune servent d’abris à ces « chercheurs de la vie éternelle ». Dieu n’habite-t-il pas dans les cœurs des hommes et non dans des maisons construites de leurs mains ? Une certaine connaissance de la Parole, la verve oratoire, des tambours et quelques chantres suffisent pour démarrer cette affaire même en dessous d’un arbre.

On est frappé également par la place importante occupée par la sorcellerie dans ces courants religieux.

Des miracles invraisemblables

Ces églises fonctionnent en effet et élargissent leur assise populaire en « délivrant, exorcisant ou guérissant » par la prière. C’est l’aspect le plus connu de leur action. Ainsi on y parle en permanence d’envoûtements et de sorcellerie et on y pratique en pagaille cures d’âmes et cérémonies de « désenvoûtement ». Du coup, tout fidèle peut être suspecté de sorcellerie. Si tel est le cas, il sera délivré bien sûr par son pasteur. Car, en général, c’est lui qui est habilité à détecter le « mal » et à délivrer celui qui en est touché ! Au Congo démocratique, de plus en plus, ce sont les enfants qui sont accusés de sorcellerie et donc maltraités.

Scène de délivrance lors d'une séance de campagne des prières.
Scène de délivrance lors d’une séance de campagne des prières.

En RDC, un pays en crise multiforme où ses machines sociales devraient jouer un rôle primordial, ces églises sont cependant des lieux de vente d’espoir caractérisés par des miracles les plus invraisemblables, des guérisons de toute sorte, notamment de maladies relevant généralement du domaine mental. Ces églises proposent donc un espoir d’amélioration soudaine des conditions de vie.

Les thèmes favoris auprès des fidèles ont toujours été : « La prospérité, la liberté, l’enrichissement, la guérison ou la délivrance. » Rares sont les thèmes à caractère civique pour l’éveil patriotique des fidèles.

Autre fait, ces églises sont financées par les dons des fidèles à titre de gratitude à l’égard des pasteurs dont le train de vie luxueux se fait  au détriment des pauvres fidèles, un véritable paradoxe.

Scène de récolte lors de la campagne d'évangélisation.
Scène de récolte lors de la campagne d’évangélisation.

A quelles fins ? En tout cas, si ces églises « éveillent » leurs adeptes à une nouvelle spiritualité cela reste à prouver, ce qui est sûr, c’est qu’elles maintiennent leurs ouailles dans une forme de fatalité. En revanche, certains réussissent à accéder à des fonctions politiques. Propulsés par une popularité acquise grâce à la taille et au nombre des fidèles dans leur église, ils combinent ainsi le sacerdoce et la politique. Alors églises de réveil ou d’endormissement ? Eglises pour la patrie, pour la foi, pour l’avoir ou pour la gloire? On peut se poser la question.


Entêtement ou nationalisme ?

tintin

Kinshasa répond à Bruxelles…

Réponse de la RDC à la Belgique : «Tintin au Congo » est dépassé ».


Depuis quelques semaines, luttant dans l’ombre contre son peuple, le pouvoir mené par Joseph Kabila tente de faire taire les contestations par tous les moyens à sa disposition. C’est ce qu’a voulu dénoncer le ministre belge qui a, il faut le dire, oublié tout de même le principe de non- intervention dans les affaires d’un pays souverain; la Belgique ayant eu, par le passé, à jouer un rôle trouble dans les différends politiques ayant opposé certaines fractions rivales dans le pays.

C’est par la voix de Lambert Mende Omalanga, ministre de la communication en RDC que le pouvoir en place a décidé de répondre à l’imprudent ministre belge  de la Coopération au développement. Et c’est dans des termes lourds de sens que M. Mende s’est exprimé, laissant de côté toute courtoisie : « Votre discours dans une langue, le néerlandais, que très peu de Congolais maîtrisent, témoigne en effet d’une méconnaissance du fait que le monde a changé depuis l’indépendance de notre pays en 1960 et que les fictions infantiles de Tintin au Congo sont passablement dépassées, comme grille de lecture des faits et des idées ».

Le ton ainsi donné, le ministre a également évoqué les cas des personnes arrêtées. Une réponse qui ne devrait pas plaire du côté belge, d’autant plus que le pays compte financer les élections congolaises. Notons toutefois qu’en RDC, l’opposition a applaudi la déclaration d’Alexander De Croo.

La lettre du ministre Mende au ministre belge De Croo

            Monsieur le Ministre, Grâce à l’aimable traduction faite par le journaliste Maroun Labaki, j’ai pris connaissance, comme d’autres compatriotes, de la volée de bois vert que vous avez cru devoir infliger aux autorités de la RDC auxquelles vous avez reproché « des mesures liberticides « , vous insurgeant particulièrement contre des arrestations arbitraires, l’instrumentalisation de la justice ainsi que le blocage d’Internet et des réseaux sociaux par lesdites autorités.

Passons sur le ton : n’est pas diplomate qui veut…

            On aurait pu mettre les propos vitriolés dont le gouvernement qui vous recevait a été gratifié sur le compte de ce mimétisme colonial par procuration auquel d’autres émissaires belges en d’autres temps nous avaient habitués.

Il faut, hélas, constater qu’il s’agit tout simplement d’ignorance. Votre discours dans une langue, le néerlandais, que très peu de Congolais maîtrisent, témoigne en effet d’une méconnaissance du fait que le monde a changé depuis l’indépendance de notre pays en 1960 et que les fictions infantiles de Tintin au Congo sont passablement dépassées comme grille de lecture des faits et des idées.

Certes, l’esprit philanthropique qui vous pousse à prendre la défense des populations congolaises qui seraient victimes des sévices est-il louable. Mais j’ai du mal à comprendre pourquoi au moment même où tous les pays du monde, y compris le vôtre, prennent des mesures conservatoires et envisagent un resserrement des législations contre la cybercriminalité, vous vous évertuez à dissuader la RDC, victime de l’extrémisme violent, d’entreprendre cet exercice légitime de vigilance.

Lundi 23 février 2015, à l’occasion du dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le président de la République française, M. François Hollande, a déclaré à ce sujet que « les réseaux sociaux font partie de notre monde. Ils doivent faire partie de notre législation. Les propos racistes, xénophobes doivent sortir du champ du droit de la presse pour intégrer le droit pénal « . Vous entendra-t-on, lors d’une prochaine visite en France, adresser des remontrances à ce chef d’Etat européen qui vient, en plus, de dépêcher son ministre de l’Intérieur à la Silicon Valley pour placer les majors américains d’Internet devant leur responsabilité en leur exigeant un cahier des charges pour mieux contrôler les applications des réseaux sociaux » ?

Peut-être vous rendrez-vous ensuite au Saint-Siège pour y faire grief au pape François de ses propos peu après l’attentat de Charlie Hebdo quand il a déclaré que « l’impératif sécuritaire peut commander que des limites soient apposées à la liberté d’expression » !Last but not least, il vous faudra aussi envisager d’admonester les autorités américaines et nigérianes qui viennent de prendre la « mesure liberticide » de boucher le compte twitter de Boko Haram au Nigeria…

Je suis sûr, Monsieur le Ministre, que vous n’y pensez même pas. D’où ma perplexité de vous voir édicter depuis les jardins de l’ambassade belge à Kinshasa un principe d’immunisation des auteurs de délits et crimes commis au moyen de la toile, principe qui ne serait d’application qu’en République démocratique du Congo.

Je suis néanmoins perturbé devant le fait que les présumés pillards des 19 et 20 janvier dont vous êtes devenu l’avocat passionné avaient ciblé quasi exclusivement les intérêts chinois à Kinshasa. J’ai donc la pénible impression que c’est moins l’intérêt des « pauvres Congolais » que celui de ces groupes mercantilistes rivaux des Chinois qui nous oppose. Plaise à Dieu qu’elle soit fausse !

Lambert Mende Omalanga
Ministre de la Communication et Médias de la RDC


Les printemps Arabes: SE REVOLTER EST-CE LA SOLUTION ?

www.google.cd
www.google.cd

TUNISIE, le 17 Décembre 2010, Mohamed BOUAZIZI, 26 ans, n’en peut plus. Il est vendeur ambulant et ne parvient pas à trouver de meilleur emploi. De plus, il sait que des fonctionnaires réclament des pots-de-vin. Ce matin-là, des agents municipaux confisquent son stock de fruits. Lorsqu’ils s’emparent de sa balance, il résiste. Des témoins affirment qu’une policière le gifle.

Après s’être plein au bureau du gouverneur sans obtenir gain de chose, il va s’asperger d’un liquide inflammable et craquer une allumette, il va mourir de ses brûlures moins de trois semaines plus tard.

S’en est suivit des soulèvements qui ont fait tomber le régime de Ben Ali en Tunisie et n’ont pas tardé à gagner d’autres pays, l’Egypte avec la chute de Moubarak, la Lybie avec l’assassinat de Kadhafi, pour ne citez que ceux-là.

Qu’ont produit ces révoltes ? Les partisans des ces révoltes ont cru que leur mouvement avait produit de bons résultats avec l’organisation des élections en Tunisie, Egypte et la mise en place des gouvernements issu des élections libre dans ces deux pays.

Aujourd’hui deux ans après, la Lybie est instable et dans une insécurité qui n’épargne personne pour preuve l’enlèvement récent du premier ministre par un groupe des anciens rebelles.

Cependant, les contestataires n’obtiennent pas toujours ce qu’ils souhaitent. Des dirigeants préfèrent sévir plutôt que céder, le président de la Lybie avait dit qu’il combattrait jusqu’à l’assèchement de la dernière goutte de son sang, ce qu’il n’a pas hésité de faire, le président Syrien à déclarer au début de la contestation dans son pays, je cite : « Il faut l’écraser d’une main de fer. » Résultat, des milliers des contestataires et des victimes civiles ont perdu la vie et la situation est loin d’être finit.

Même lorsque les contestataires pensent avoir atteint leurs objectifs, le lendemain apporte de nouveaux problèmes. Une année après avoir obtenu la confiance du peuple dans les urnes, le président Morsi a vu le même peuple se retourner contre lui alors qu’il était porteur de tous les espoirs avant d’être renverser quelques jours plus tard par l’armée et que dire de la situation instable du gouvernement Tunisien ?

Il faut cependant reconnaitre que dans d’autre cas la contestation à servi à quelque chose : en décembre 2011, des dizaines de milliers de gens ont manifesté contre la construction d’une centrale thermique au charbon près de Hong Kong, car ils s’inquiétaient des risques de pollution et il ya quelques temps, une révolte s’est déclenchée en Turquie contre un projet de démolition et ces deux projets ont été abandonné.