Ousmane Gueye

Gandiol : le manque d’eau potable, un calvaire chez les habitants

GanL’eau manque cruellement dans la communauté rurale de Ndiébène Gandiol, située à dix huit kilomètres de la région de Saint-Louis. Les habitants continuent toujours de s’alimenter avec l’eau des puits dans la plupart des villages. Beaucoup pointent le caractère nuisible de cette eau. C’est pourquoi, ils en appellent à l’aide des autorités. Quant à la Sénégalaise Des Eaux, ils l’accusent d’être restée sourde à leur soif. La RFM leur a consacré un reportage.

Cet article est à lire également sur le site Sen24heures.com


Le dernier rugissement de Bruno Metsu

BrunoCelui que nous nous apprêtons à mettre en terre a été pendant des années l’artisan de notre propre fierté. Celle, en plus d’une équipe de football, d’un peuple entier. Comme s’il jugeait ce sacrifice insuffisant, Abdou Karim  s’est tout simplement offert aux Sénégalais. D’abord, en embrassant la religion la plus répandue dans notre pays. Ensuite, en demandant que ses os soient confiés à cette terre si chère à la crinière blanche. Peut-être enfin, en suivant d’un œil attentionné l’évolution de notre sélection nationale.

Une sélection qui avance aujourd’hui à reculons. Les mots sont peut-être sévères, mais il nous faut passer par une critique sans ménagement de l’héritage dévoyé de Metsu. Chaque rencontre disputée est un nouvel réaménagement de la sélection. Je suis sûr qu’en mettant Abdou Karim en terre, l’on exécute les dernières pelletées sur la génération de 2002 et ce qui en reste. Il n’est sûrement pas le moment de soulever ce débat, quoiqu’il s’impose à nous tous. Repose en paix !


El Hadj Assane Gueye de la RFM récompensé par le prix Ragnee

Source: Leral;net
Source: Leral;net

Très jeune déjà, cette voix singulière et puissante m’avait captivé. Je m’enivrais de son timbre, de ses accents touchants qui me transportaient. Comme écouter Assane Gueye m’importait en ce temps où je jouissais d’une jeunesse tranquille.Aujourd’hui, cette passion n’a pris aucune ride, si ce n’est qu’elle s’est plus que jamais doublée. Je vous propose mon reportage (RFM) sur la distinction qui lui est décernée hier au Théâtre National Daniel Sorano.


Gandiol: rencontre entre les habitants des Niayes pour une défense commune de leurs intérêts

Ouro 5Samedi dernier, ils ont fait part de leur rage de se faire entendre du gouvernent, les habitants de la zone des Niayes. Ils se sont retrouvés à Ouro-Guedj, village situé entre Mouit et Mboumbaye Gandiol. A l’occasion de cette rencontre, la nouvelle association Bamtaré Zone des Niayes a été présentée à la population du Gandiol. On pouvait noter un fort enthousiasme des habitants qui ont accueilli les invités en grande pompe.

L’association Bamtaré Zone des Niayes est le fruit d’une union de plusieurs secteurs d’activités, notamment l’élevage et l’agriculture. Les Niayes sont réputés pour leur forte productivité et les habitants comptent s’associer pour d’une seule voix, défendre leurs intérêts. Plusieurs sensibilités étaient ce samedi à Ouro-Guedj. On a enregistré la présence de Dakarois, Lougatois, Thiessois et Saint-Louisiens. De Louga, les participants ont reçu la visite de Diamyodi Ba qui a été porté à la tête de la nouvelle structure.

L’association Bamtaré Zone des Niayes va se réunir dans les prochains jours pour dégager des voies de lutte.


La rupture d’avec Abdoul Mbaye : la clé pour accélérer la rupture promise par le Chef de l’Etat ?

Source:malijet.com
Source: malijet.com

La rapidité avec laquelle l’ex premier ministre Abdoul Mbaye a été remercié est déroutante. Mais elle nous laisse tout de même le temps de questionner certaines « non-évidences ».

1)      Aminata Touré doit-elle son ascension pour le moins fulgurante à sa réputation de femme de poigne ?

2)      Le président de la République entend-il donner par cette nomination un signal fort pour accélérer la cadence de la « rupture » ? La séparation d’avec le désormais ex-chef d’orchestre du gouvernement n’est – elle pas une réponse à la pression des alliés et autres ralliés qui exigeaient un « rebattage »  des cartes ministérielles ?

3)      Les relations entre le président Macky Sall et son ci-devant homme de confiance ont- elles buté sur des désaccords qu’ils n’ont pas porté à notre connaissance ?

4)      Est-il vrai qu’Abdoul Mbaye a été limogé pour n’avoir pas satisfait aux attentes du président de la République ? Si oui, sur quels points a-t-il vraiment échoué ?

Tout reste possible dès lors que le père de la Nation ne s’est pas clairement expliqué sur cette affaire. L’aurait-il d’ailleurs fait, rien ne nous oblige à croire à ces versions officielles auxquelles nous ne sommes que trop habitués maintenant.

Aussi, la presse a la manie de mêler les citoyens-électeurs à ces calculs et autres réaménagements. Elle leur demande par exemple : « quel genre d’homme pour tel problème ? «, « Tel peut-il aider à tel autre blocage ? ». J’ai la faiblesse de penser que le citoyen n’est pas obligé de se triturer le cerveau. Les politiques sont portés au pouvoir pour soulager les maux de la population.


Gandiol: Gloire aux travailleuses du sel

Cukture du sel à Tassinère Gandiol par Ousmane GueyeElles sont toutes braves et résolues dans leur travail. Quand vous empruntez le chemin menant vers Mboumbaye, il faut être franchement malchanceux pour ne pas les croiser. Vous n’avez pas besoin de lunettes pour les voir. Vous pouvez les apercevoir, en les distinguant de loin, les bassines sur la tête.

Ces dames de fer sont les travailleuses du sel à Gandiol. Chaque année, en cette période précise, elles partent sur les lieux pour  la récolte du sel. Hélas, comme beaucoup d’observateurs l’ont remarqué, ce précieux « or blanc » est mal vendu, sinon pas vendu au prix qui devrait être le sien. Vous figurez-vous : une bassine ou un sac de sel à 500 Frs ?

Grande asymétrie quand on sait que ce sel est nécessaire à la marmite et que par analogie, ce même « or blanc » est l’indicateur même de l’homme censé intéressant, pertinent, voire charmant.

Il  suit de ce qui précède  que ce sel est doté d’une extrême importance sur tous les angles d’analyse. La Communauté rurale de Ndiébène Gandiol ne trouverait pas mieux que d’encadrer les femmes, de les assister en vue d’être plus productives. Cela peut aussi aider à réduire la braderie à sa plus simple expression. Cet « or blanc » pourrait être beaucoup plus valorisé, voire plus commercialisé.

Je vous propose ce reportage de Mamadou Amar Ndione sur la RFM diffusé le 26 Juin 2013.


Gandiol: encore des usagers du mobile non identifiés


Adama SowA Gandiol, certains usagers ne sont pas à l’abri de mauvaises surprises.  Pour cause, ils n’ont pas pu s’identifier à temps et n’ont qu’un court délai pour s’exécuter. Dans cette communauté rurale située à quelques kilomètres de Saint-Louis, le réseau est loin d’être parfait, ce qui pour beaucoup, a été un facteur bloquant pour s’identifier. Aussi, il n’y a aucune agence naturellement en raison sûrement de l’absence du courant électrique dans nombre de villages. La dernière chose à y avoir contribuer est le niveau des habitants dont l’écrasante  majorité n’a jamais été à l’école.

Je vous propose mon reportage sur le sujet diffusé samedi dernier sur la RFM (Radio Futurs Médias).

 


Pour une éthique de la civilisation

Source: Dakaractu
Source: Dakaractu

Que le Ministre des Sports ait pu tenir des propos d’une telle acuité n’a rien de déplacé. Il est même de son devoir de dire ce qu’il pense de la gestion d’une structure qui est sous sa tutelle. Aurait-il été un simple citoyen, personne ne peut lui en tenir rigueur. A fortiori quand c’est une autorité sensée exiger des comptes à rendre à la F.S.F.

Mais, il est une race de personnes issues de tous bords, qui ne répondent à la force de l’argument que par l’argument de la force. Que personne ne vienne me rétorquer que la violence est consubstantielle à l’idée de société. Cela relève de l’évidence. Un collectif d’hommes aux aspirations et caractères nécessairement différents ne saurait échapper à la conflictualité. C’est pour cette raison que les sociétés ont, de tous temps, mis en place des dispositifs et autres méthodes de gestion du « contradictoire ». Ça s’appelle le politique.

Aussi, en tant qu’hommes, nous sommes censés faire preuve de transcendance dès lors que nous jouissons d’une faculté qui nous place au dessus de l’animal : la raison. Qu’est ce qui a empêché ceux qui se sont sentis offusqués par l’appréciation du ministre de saisir la presse au nom du  « droit de réponse » ? Qu’est-ce qui les a mis dans l’ « impossibilité » de répondre à l’autorité verbalement pendant que la presse était là ? Puisque, en ce jour d’élections, il pouvait manquer de tout, sauf des caméras et des micros ?

Mais, -sans en excuser la chose-, ces évènements malheureux ne sont que le reflet de ce qui est profondément ancré en nous : l’instinct barbare. Osons le qualificatif. Que l’on se souvienne de l’assassinat de Demba Diop. En ce jour de triste mémoire du 3 Février 1967, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a reçu une pluie de coups de coteaux à Thiès. La tentative d’assassinat du président Senghor à la Grande Mosquée de Dakar par Moustapha Lô, quelques mois plus tard, le 22 Mars précisément. Que dire du geste de Mouhamadou Massaly qui a mis le feu à la tribune officielle des socialistes lors d’un meeting à Thiès ? Vous souvenez-vous du lendemain chaotique des élections présidentielles et législatives de 1988 quand des gens désespérés ont mis le désordre dans le milieu de l’électorat populaire (Pikine, Guédiawaye …) parce qu’ils n’étaient pas satisfaits de l’issue ? C’est assez inquiétant pour ne pas ajouter la tentative d’assassinat de Talla Sylla en octobre 2003, le saccage des locaux de l’As et de 24 Heures Chrono ? Et j’en passe, et des pires…

Plus que l’impossibilité d’exercer des criminels économiques, j’en appelle à une véritable réflexion constructive sur le traitement à faire aux criminels tout court. Voyez comme c’est dangereux d’ouvrir le boulevard du pouvoir à cette classe de brutaux et de sauvageons, qui demain, transformeront notre Cité à un théâtre de ravage interminable. Il est plus qu’urgent de punir les actes d’outrance et d’ « auto-justice ». Nous devons, pour le meilleur de notre société, mettre en place une véritable éthique de la civilisation où chaque personne qui s’estime offensé, peut porter l’affaire devant la justice. Mais, cela passe inévitablement par le perfectionnement de nos appareils judiciaires et leur mise à l’abri de toute instrumentalisation.


Mon histoire avec le journalisme

Composition1

Il a toujours été ma passion, le journalisme. Avant même d’intégrer le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (Cesti), je n’ai eu de cesse de me rapprocher de la presse, de vivre par procuration ces moments sublimes où on se met au service des autres avec tous les risques que cela implique. Une fierté ? Oui, sûrement. J’en suis d’autant conforté, voire réconforté lorsque je suis allé couvrir pour la RFM l’assemblée générale extraordinaire de l’amicale des anciens du Cesti. Ce samedi là, j’ai croisé le chemin d’hommes effacés, qui s’oublient même parfois. 444


In memoriam: Ousmane Masseck Ndiaye, un éternel ami du Gandiol

Ousmane Masseck Ndiaye à Mouit Gandiol
Photo: Le Gandiol en un CliC

Il aimait d’un amour sans bornes le Gandiol. Il ne manquait jamais l’occasion d’y mettre les pieds alors que la communauté rurale est pourtant très loin de Dakar. Mais, c’était à sa manière, une façon de célébrer la longue amitié qui l’a toujours lié aux villageois. Ousmane Masseck Ndiaye nous a quittés récemment.

C’est par un matin singulier que je l’ai appris sur la RFM. Il avait une attention pour moi. Plus d’une fois, il avait fait montre de son souhait de me voir enfin servir dans les médias sénégalais. Ce compagnonnage avec le Gandiol ne finira jamais. Cet éternel bâtisseur, à qui Saint-Louis doit beaucoup, est un authentique produit du Parti Démocratique Sénégalais. Très vite, il a gravi les échelons dans le PDS. Ousmane Masseck Ndiaye avait un attachement attendrissant pour Abdoulaye Wade. Il était convaincu de la sincérité de l’ancien Chef de l’Etat à travailler pour le Sénégal. Tout le contraire de milliers de gens qui ne faisaient que figure de courtisans.

Dans notre for intérieur, tu continues de vivre. Puisse Dieu faire de toi un heureux habitant du paradis. Nous ne t’oublions jamais, cher homonyme.



Enfin, un marché hebdomadaire à Dégou-Niayes

Photo: Ousmane Gueye
Photo: Ousmane Gueye

Véritable prouesse du conseil rural, le marché hebdomadaire de Dégou-Niayes. Chaque mercredi, c’est une quasi-fête qui se tient ici : vendeurs venant de tous bords (Potou, Léona, Saint-Louis), sans compter les autres villages de la communauté rurale. Cette réalisation  est née d’un pari audacieux. Pour le conseil rural, il fallait mettre sur pied un instrument pour booster et valoriser la production agricole. Dégou-Niayes a donc été choisi pour abriter ce que, dans le découpage imaginaire du terroir, on appelle un « pôle économique ».

En effet, la zone Sud du Gandiol produit énormément  de légumes. La communauté rurale doit particulièrement sa bonne réputation, en dehors de la production du sel, à la culture de l’oignon. Au nouveau rendez-vous du mercredi, on trouve tous les produits ou presque en relation avec l’agriculture. Hormis les légumes, l’œil du visiteur croise des mangues, de la friperie, du matériel pour travaux et entretiens champêtres, etc. Chaque semaine, c’est une foule hétéroclite qui prend d’assaut cette place d’élection située à Dégou-Niayes.

Le conseil rural n’a pas encore mis sur pied un comité de gestion du marché. Pour le moment, les vendeurs ne sont pas astreints à s’acquitter d’une taxe, chose qui ne va pas tarder selon une source autorisée.

Le marché se glisse lentement dans le quotidien des villageois. Ceux-ci ne disposaient pas jusqu’ici d’un rendez-vous hebdomadaire. C’est désormais fait. Toutefois, l’état cahoteux de l’axe Tassinère-Potou vient contrarier  le bonheur des populations. Depuis toujours, elles interpellent l’Etat pour la construction d’une route goudronnée. C’est un maillon nécessaire de la chaine, car pendant l’hivernage, les eaux rendent impraticable l’axe Tassinère- Potou. Aussi, l’éclairage du marché s’impose avec une telle acuité et une telle urgence qu’on ne saurait le retarder. La nouvelle réalisation ne saurait tenir ses promesses sans l’adjonction d’infrastructures de base. Or, de l’électricité, il en manque toujours. Voir article.

Fruit d’un cofinancement du Programmes d’Appui aux Collectivités  Locales et du Conseil rural de Ndiébène Gandiol,  le nouveau marché a coûté vingt-quatre millions neuf-cent-mille francs Cfa (24.900.000 Frs).


Et si Macky Sall avait trahi les Gandiolais ?

Source:Le-dakar.com
Source:Le-dakar.com

La question est certes provocatrice, elle ne manque pas de justesse. En pleine campagne, dans l’entre-deux tours de la mémorable présidentielle 2012, celui qui n’était encore qu’un candidat au perchoir avait fait une descente au Gandiol. Bien sûr, dans l’unique but de recueillir les voix des villageois. Ces derniers étaient restés béats : depuis plusieurs années, ils pleurent sur leur triste sort (précarité des bornes fontaines, état cahoteux de l’unique route menant vers Saint-Louis, caractère désolant des conditions de santé, manque de courant électrique, …). Voilà que l’indiscutable futur président de la République venait à leur rencontre. Macky Sall avait été accueilli comme un héros à Mboumbaye par les populations.

Depuis son élection, plus possibilité pour les villageois d’entrer en contact avec le Chef de l’Etat. Ce qui accentue le désespoir des Gandiolais, c’est que la rumeur court que le président de la République n’a même pas songé à eux lors du Conseil des ministres décentralisé dans la région de Saint-Louis. Toutefois, ils ont pu lui parler à nouveau de leurs doléances. Depuis, aucune nouvelle.

Joint au téléphone hier, un des politiques du Gandiol, en l’occurrence Arouna Sow confesse que leur seul contact à ce jour est le frère de la première dame, Mansour Faye. Ils sont allés de demande d’audience en demande d’audience. Les villageois caressaient le rêve de voir leur communauté rurale enfin toute électrifiée, mais voilà que les lampes qui commençaient à éclairer, ont été vite éteintes. Explication ? Ils sont convaincus que c’est une astuce pour faire d’eux des « vaches électorales ».


L’étonnant Benoit Ruelle

Bien des années après son départ de Radio France Internationale (RFI), Benoit Ruelle résonne encore à mes oreilles. Des résonances aussi étonnantes que profondes, savantes aussi. Mon écoute est endeuillée, mes dimanches déserts et sa voix qui s’est tue, s’élève comme jamais et rien ne peut plus être comme avant. Je republie ce texte que j’avais rédigé à son propos le 28 Octobre 2010.

Je ne l’oublierai jamais, ce rude après midi du dimanche 28 Mars 2010.

Ce jour là, je l’avais manqué ainsi qu’il en est d’habitude puisque trop pris entre les tables bancs. J’étais alors en seconde année de sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Un ami, après quelques échanges coutumiers de nouvelles, m’instruisit du prochain départ de celui qui fut l’apôtre des « Idées » sur RFI pendant plusieurs années.
Benoit Ruelle, c’est bien son nom, me laisse orphelin, plongé que je suis dans une éternelle solitude. Je ne suis plus servi des étonnants « bonjour et bonsoirs » tous les dimanches dès 16h10 temps universel. Nous étions nombreux, étudiants, professeurs à lui tendre l’oreille. Même si nous le manquions, nous nous précipitions sur la Toile pour télécharger les dernières éditions. Benoit Ruelle vivait profondément en nous et continue encore de nous inspirer, bien des semaines après son départ de RFI.
Ce qui me subjuguait surtout en ce génie, c’est son extraordinaire capacité à problématiser, à synthétiser aussi. Chose dont je reste encore bien nostalgique. Quand il introduisait son émission, on eût dit qu’il rédigeait une thèse tant il donnait de l’importance à ce qu’il faisait. Un ami journaliste trouvait même sa bibliographie dans les émissions de Benoit Ruelle en achetant les livres qu’il recommandait.
Tes propos de ce jour du 28 Mars 2010 résonnent encore à mes oreilles : « Bonjour ou bonsoir, vous le savez c’est la dernière fois que je me trouve derrière ce micro pour vous présenter Idées. Rendez vous hebdomadaire, après Panorama International et Résonnances que je vous ai proposé il ya 15 ans. Mon ambition fut simple : défendre avec modestie et détermination la cause des idées et par le fait des essais et des revues culturelles. En effet, j’ai la faiblesse de penser que vivre en humain libre et responsable suppose la maitrise intellectuelle d’un certain nombre d’enjeux qui conditionnent notre vivre-ensemble. Comment beaucoup d’entre vous ont le plus grand mal faute de moyens matériels de toute sorte à accéder à cette maitrise, la mission du journaliste que je suis fut de mettre à votre disposition par l’entremise des ondes ce à quoi vous ne pouvez accéder facilement. J’espère ne pas avoir trop démérité, j’espère que nous pourrons nous retrouver un jour ou l’autre pour d’autres aventures intellectuelles. J’émets enfin le vœu que Radio France Internationale maintienne un niveau d’échanges intellectuel susceptible de rapprocher les femmes et les hommes de bonne volonté ».
Tu nous manques énormément très cher professeur. Reviens vite parmi nous.

 N.B: Vous pouvez le retrouver sur son blog.


L’université du risque?

Il ne se passe plus de mois sans qu’une panne, si minime soit-elle, vienne enrayer la machine universitaire. Même si elle donne l’impression que tout semble réparé ou tout au moins déparé, c’est une machine secouée par tant de mois de grève qui s’échine ridiculement à vrombir.

Comme vous, probablement, très chers lecteurs, j’ai entendu toutes sortes de propos, des moins quiétistes aux plus alarmistes. Quelques illuminés n’ont eu de cesse de prophétiser la mort de l’année. Au train où vont les choses, difficile de réprimer ce catastrophisme puisque le suspense -en tous les cas pour l’observateur que je suis- demeure entier.

Si j’ai du mal à prendre parti entre le « pour » et le « contre » « année blanche », c’est parce que je me sens pris dans un entre-deux difficile. Je suis en effet partagé entre ces deux avis : décréter une année blanche afin de mieux réfléchir aux problèmes de l’Université plus profonds qu’ils n’en donnent l’impression (j’y reviendrai plus loin), et sauver l’année car ce nouveau régime n’est pas signataire des accords Etat-SAES qui nous ont conduits dans ce semblant d’impasse.

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L’éternel mesquin

 

Abdoulaye Wade n’a jamais su se donner de la hauteur. Même au plus fort de ses jours « présidentiels », cette mesquinerie caractérisée n’a eu de cesse de l’habiter. Je me suis toujours demandé quel pouvait bien être l’«insociable» pulsion qui lui faisait dire des propos à l’emporte-pièce, inopportuns, injurieux, colériques, malveillants, subversifs… qui suspectent un mal-être profond.

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle dont nous venons « macabrement » de sortir, je m’étonnais de son éternelle posture d’opposant, même au pouvoir ! Je donnais à voir dans cette réflexion les signes évidents, voire pertinents qu’il avait manifestement maille à partir avec la grandeur que doit avoir un Chef d’Etat. Et pour le dire avec les termes d’un grand communicateur, le papa de Karim Meîssa Wade était plutôt un homme de détails.

Ce qui est préoccupant, sinon bouleversant avec ce sombre vieux, c’est l’illusion d’ascendance sur tous les Sénégalais lui faisant croire qu’il est notre père éternel, le serviteur, le guide, le berger… Je le revois avec son air impudent, martelant à ceux qui voulaient l’entendre que toutes ces morts n’étaient que du vent. Il le disait avec une assurance surprenante, m’amenant à m’interroger sur sa lucidité.

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Présidentielle 2012 : Qui a dit que les Sénégalais sont dupes ?

Même comparée à celle de l’an 2000, l’élection présidentielle (du moins le premier tour), a manifestement suscité toutes les curiosités. Jamais scrutin n’avait été aussi omniprésent dans les médias internationaux. On pourrait avancer comme principale raison que c’est l’élection qui aura accaparé l’attention de par sa masse massive d’originalité.

De la candidature de Youssou Ndour en effet,  à l’entrée dans le champ politique sénégalais de Diouma Dieng Diakhaté passant par le forcing d’Abdoulaye Wade, toutes les grandes saveurs avaient été au rendez-vous pour « charmer » la presse.

Le fait que le Président sortant soit en passe d’accéder au second tour tient, comme je le disais ce matin, de la plus insondable des énigmes. Je ne comprends pas, après tant de souffrances infligées aux populations sénégalaises, tant de morts « sans auteur », tant de fautes de gestion sans correction, qu’Abdoulaye Wade sorte « indemne ». Le Pape du Sopi serait, selon toute vraisemblance, sauvé d’une cruelle déculottée.

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Le Gandiol en un clic: un défi

C’est ensemble, avec un groupe de jeunes garçons, que nous avions quitté notre petit village à la conquête du monde. Monde de la connaissance, monde des savoirs, bref de tous les savoirs. Comme exprimé dans La marche du temps, nous étions tous animés par la fougueuse envie de tendre la corde du sauvetage à nos parents. Ceux là qui croupissent toujours, de l’autre coté, là-bas et non loin, à Gandiol, dans la grisaille du quotidien.

Quand ce n’est pas de nuit, ni d’aube, c’est de jour, de plein jour, sous le Soleil d’Afrique, que nous travaillons sans relâche pour la cause finale. En un mot, elle peut être contenue dans cette expression : le sens de l’humanisme.

Nous sommes très loin de réfléchir l’image d’un îlot fortuné par le paysage quand l’environnement qui nous entoure reflète la misère. Nous entendons, partout et pour tout, porter les idéaux de notre terroir oublié, les crier vers la direction de tous les vents avec le même enthousiasme, la même détermination et la même conviction.

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Dans les rues du Gandiol

Chers lecteurs, je vous donne à lire (une fois de plus) cet article que j’avais rédigé il y a bien longtemps.  Il relate de choses qui me tiennent beaucoup à cœur. Un écrit empreint de tristesse où je me revois dans les rues paisibles et poétiques du Gandiol. Quand je le rédigeais, je sentais les souvenirs de « dans les rues de Colobane » d’Aminata Sow FALL me peser.

Nous étions une dizaine d’enfants, insoucieux de l’air du temps dans les rues de Dégou-Niayes. Nous nous précipitions, tous les matins, sauf les jeudis et vendredis à nous rendre à l’école coranique d’OustazDjibril, non loin de nos demeures. Nous composions un formidable groupe d’amis : Magatte Sow, Souleymane, Mamadou Seybatou, Mouhamet Ba, Issa Malal Sow, Daouda Hadjel…

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