Ousmane Mamoudou

Quels avenirs possibles pour la politique au Sahel(1)

Je vous propose de découvrir dans cet article consacré au Sahel mes avis sur les possibilités d’avenirs pour cette région en matière politique.

Carte du SahelLe Sahel est une vaste région coincée entre le Sahara au Nord et les zones soudaniennes au sud. Il s’étire d’ouest en est des rives de l’océan Atlantique à celles de la Mer Rouge comme nous pouvons le constater sur la photo ci-contre.

Mais le Sahel que j’aborderai dans ce billet englobe les pays ouest-africains membres du G5, constitué par le Niger, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. Bien sûr la géopolitique ouest-africaines du Sahel ne se limitent pas exclusivement au G5 en ce sens que des pays comme le Sénégal, l’Algérie ou le Nigéria y jouent un rôle conséquent.

L’instabilité des régimes politiques au Sahel

Depuis les indépendances l’Afrique a connu plus de 85 coups d’État, dont 23 pour les cinq États du G5. Dans cette même période plus de 20 présidents africains ont été assassinés dont 3 pour les pays du G5.

Coups d’État et Présidents assassinés au Sahel
PaysNombre de coups d’ÉtatNombre de Présidents assassinés
Niger41 (Ibrahim Barré-Maïnassara, 1999)
Burkina Faso71 ( Thomas Sankara, 1987 )
Mali3
Tchad31 ( François-Ngarta Tombalbaye, 1975 )
Mauritanie6
TOTAL233

Aujourd’hui, les choses ne vont pas mieux car dans aucun de ces États une passation du pouvoir d’un président civil vers un autre président civil a eu lieu. Il faut toujours l’intervention des militaires pour que le pouvoir soit restitué aux mains des partis civils. Souvent ces militaires prennent leurs aises avec le pouvoir et refusent de céder le trône. Dans le pire des cas cette prise de pouvoir par les militaires se transforme en une dictature démolissant toute forme d’opposition. C’était notamment la situation qui prévalait au Burkina Faso et aujourd’hui encore au Tchad.

Une instabilité des régimes politiques qui décourage les investisseurs, puisque la sécurité des fonds et du personnel des entreprises n’est plus assurée. Dans un passé récent, plusieurs cadres de la firme Areva ont été enlevés au Niger de même qu’un humanitaire, des journalistes ont aussi été assassinés au Mali. Le Rallye Dakar ne passe plus dans cette zone et s‘est déplacé en Argentine.

Malheureusement, cette instabilité fragilise les États, les immenses frontières deviennent poreuses et tout y passent. Des migrants, en passants par la drogue et les armes. Aujourd’hui, le Sahel est devenu le fief de pléthores de bandits de tout gabarit mais aussi le sanctuaire de mouvances terroristes.

Une mauvaise conception de la démocratie et du pouvoir

Mauvaise décision

Depuis les indépendances, certaines choses ont évolué mais n’ont pas fondamentalement changé. La démocratie s’est invitée dans majorité des États sahéliens depuis les conférences nationales.

Au Niger, la démocratie a à peine 26 ans et malheureusement notre conception du pouvoir est restée très biaisée. Au Sahel, et un peu partout dans la sous-région, on considère que le pouvoir c’est l’argent et l’argent c’est le pouvoir. Aucun président dans ces 5 États sahéliens n’a perdu des élections qu’il a lui-même organisées depuis les indépendances. Le peuple mauritanien par exemple à dû attendre près de 30 ans pour voir un civil élu Président de la République. Mais Malheureusement Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été renversé à peine un an après son élection.

Une jeunesse désengagée politiquement?

Jeune inactif

Au Sahel, on a l’habitude de dire que les jeunes ne font pas de politique. Ce qui, à mon avis, n’est pas totalement vrai. D’une part parce que les jeunes dans cette partie du monde restent globalement pessimistes et ne sont pas suffisamment influents dans les structures politiques. Et d’autres parts, parce qu’à chaque fois qu’il y’a des élections, les jeunes se mobilisent font campagne, en plus d’occuper les bureaux de vote et de surveiller le processus électoral. Aussi, beaucoup de jeunes au Sahel font de la politique pour espérer décrocher un emploi. Même si cet engagement parait illégitime il vient jeter le contraste sur la manière dont les politiques invitent les jeunes à les rejoindre. Effectivement, dans beaucoup de cas, le gouvernement n’aide que les jeunes (ou du moins une partie des jeunes) qui font partie de la mouvance au pouvoir. Les autres devront se débrouiller.

Les discours adressés aux jeunes dans cette partie du monde sont toujours portés vers le future : « ça changera un jour…les jeunes auront leur place…il faut y croire…». Mais je pense que le monde est déjà en train de changer, que les jeunes se battent déjà sur tous les fronts, aussi bien politiquement que militairement.

Cependant, il faut noter que cette jeunesse n’est pas visible dans les hautes sphères politiques et administratives. Je crois que ceci ne prouve en rien le désengagement politique de cette jeunesse sahélienne, mais dénote plutôt un injuste échelonnement des responsabilités politiques. En effet, une fois élus, les candidats se réfugient dans leurs bureaux climatisés et oublient les partisans en même temps que les promesses qui les ont portés au pouvoir.

Efficacité de la société civile

L’État moderne sahélien est né au lendemain des indépendances. Sa gestion avait été confiée aux fonctionnaires africains issus de l’époque coloniale puisque l’État coloniale s’estimait investi d’une mission de « civilisation ». Dans cette même période une société civile sahélienne a aussi vu le jour et aujourd’hui tous les regards se tournent vers elle.

Les dénonciations des politiques menées par les nouveaux États sahéliens par cette société civile ont été importantes, même si relativement inconséquentes. Car si nous avons l’impression que l’État et la société civile restent d’éternels ennemis, ils ont longtemps esquissés tous les deux des danses nuptiales à l’abri du regard des citoyens. L’État et la société civile sahélienne restent en fait plus que jamais unis. L’État se ressource au sein de la société civile, chacun fait recours à l’autre, mais tous les deux n’ont pas réussi à insuffler le développement tant attendu.

Le Sahel reste globalement dans une situation politique dont la stabilité demeure assez improbable. Cependant, nous avons récemment assisté à l’expulsion de certains dictateurs du pouvoir; Blaise Compaoré du Burkina Faso et Yahya Jammeh pour la Gambie en 2017, même si ce pays n’est pas membre du G5.

Des événements encourageant cependant noyés par une mosaïque de chiffres aussi alarmants les uns des autres.
Une fois de plus nous devront prononcer un discours porté vers le futur et je crois que regarder l’avenir c’est quelque part le bâtir.


Comment créer un site web ?

Dans cet article je vais essayer d’expliquer, de façon ultra basique, la création d’une page web. Si vous avez des connaissances solides dans le domaine cet article ne vous sera pas d’une grande utilité, néanmoins je serais ravi de lire vos retours 🙂

Cet article s’adresse aux nuls, aux zéros, aux… (enfin on a compris ça suffit comme ça !). Ok, aux personnes qui aimeraient bien commencer à comprendre comment ça marche.

Site internet ou site web ?

Tim Berners-LeeSérieusement ! cela fait des années que l’on martèle partout qu’internet est différent du web. Le Web fait partie d’Internet et a été inventé par Tim Berners-Lee en 1991. Tim a 61 ans aujourd’hui et vit en Angleterre. Eh oui ! l’inventeur du Web est encore parmi nous 😉

Pour accéder à un contenu Web il faut toujours passer par le protocole HTTP (Hypertext Transfert Protocol). Même si l’adresse complète pour y accéder peut prendre cette forme : https://www.johndoe.com, il faut savoir que le WWW (World Wide Web) n’est absolument pas obligatoire, il a tout simplement été adopté par les webmasters et est devenu une sorte de convention. Il est aussi appelé Word Wide Web Consortium que l’on abrège par W3C.

Mais alors c’est quoi Internet ?

Internet est tout simplement un ensemble beaucoup plus large qui comprend : le Web, les messageries instantanées, les e-mails, les objets connectés, etc.

Quels sont les outils pour construire un site Web

Outils pour construire une page web

La première des choses consiste à réaliser un croquis de votre site Web sur du papier. Eh oui ! il faut avoir un plan de construction, comme à la manière des architectes. C’est seulement après cette étape que vous pourriez sereinement attaquer la phase suivante.

Ensuite vous auriez besoin d’un éditeur de texte que vous pouvez trouver sur votre PC ainsi qu’un navigateur Web (Mozilla Firefox, Chrome,Safari,etc.) pour notamment tester les résultats que génèrent vos codes.
Pour rappel un éditeur de texte c’est tout simplement le bloc-notes aussi connu sous le nom de Notepad sous Windows, jEdit sur Mac ou encore gEdit sous Linux.

Notepad Windows

Cela parait tout petit mais sachez qu’il est parfaitement possible de construire son site à partir de cet outil aussi simpliste soit-il. Beaucoup de personnes l’ont utilisé et continuent à s’en servir encore aujourd’hui même si des solutions beaucoup plus évoluées existent de nos jours comme le Notepad++.

Qu’est qu’il faut écrire dans le bloc-notes ?

Il faut écrire du code en langage informatique. Un site Web est principalement conçu sur la base de deux langages : le HTML(HyperText Markup Language) et le CSS (Cascading Style Sheets), aussi appelé « Feuilles de style ».
Le rôle du HTML est de gérer et d’organiser le contenu d’un site Web. Il est aussi un langage de balisage (Markup), c’est-à-dire un langage qui entoure le texte brut avec une balise qui contient des informations que l’ordinateur peut interpréter.

Code HTML

Dans cet exemple nous pouvons voir en rouge les balises qui entourent le texte brut, en vert la propriété à appliquer au texte et en bleu le texte brut.

Le CSS quant à lui est un langage qui va vous aider à mieux classer le code HTML, c’est par exemple lui qui formate vos textes, colore votre site, etc.

Cependant si vous vous limitez sur ces deux seuls langages informatiques votre site resterait statique, c’est-à-dire qu’il ne serait pas possible de laisser des commentaires, de compter vos likes, ou de gérer un formulaire de contact.

Pour que votre site soit à la mode, donc dynamique vous devez apprendre encore d’autres langages de programmation comme le PHP (Hypertext Preprocessor). Ce dernier est un langage beaucoup plus évolué que les deux premiers mais ne peut rien faire sans eux. Il est aussi appelé « langage serveur » puisque votre ordinateur ne peut pas l’interpréter.
Facebook par exemple a totalement été construit en PHP.

Mettre en place une base de données

Base de données

Pour correctement créer et gérer une base de données il vous faut encore connaitre un autre langage informatique. Ce langage s’appelle SQL, et son rôle est de vous aider à gérer les données des utilisateurs de manière organisée afin de vous permettre de les retrouver facilement plus tard. C’est par exemple une base de données construite avec une technologie identique ou similaire à celle-ci qui permet de reconnaître le nom d’un utilisateur dès qu’il se connecte sur son compte.

Dans l’exemple ci-dessous, j’ai souligné en rouge une requête SQL qui dit en gros :
trier (ORDER )les emails par(BY) date (dt) décroissante (DESC).
Code MySQL

Vous avez déjà bouclé votre site Web ?

Évidemment j’ai sauté quelques centaines d’heures de programmation et une possible dépression 🙂
Une fois la construction d’un site terminée, il est envoyé sur un serveur, c’est-à-dire un ordinateur qui ne dort jamais. Mais au préalable il faut réserver un nom de domaine en général chez un hébergeur de sites Web.

Le nom de domaine est en fait une adresse de la forme : mamiejolie.com
En vert vous avez le nom de domaine proprement dit que l’on peut choisir s’il n’est pas déjà pris et en bleu l’extension du nom de domaine. En général il existe une extension par pays (.ne pour le Niger, .ci pour la Côte-d’Ivoire…).

Il faut retenir qu’une adresse web reste avant tout une suite de chiffres et de points qui sont difficilement mémorisables par le cerveau humain. Alors on remplacera par exemple l’adresse : 011.987.456.245 par www.monsite.com beaucoup plus pratique à retenir. C’est un peu comme pour les numéros de contacts de vos amis que vous remplacez par des noms beaucoup plus faciles à retenir dans votre smartphone.

Vous pouvez voir la « vrai » adresse de n’importe quel site ici, si vous la collez dans la barre d’adresse de votre navigateur vous serrez dirigé vers le site en question.

NB : Certains sites n’acceptent pas de telles pratiques.

Comment envoie-t-on le site Web sur le réseau Internet ?

Une fois que vous avez passé toutes ces étapes, il faut maintenant que votre site soit sur Internet. Et pour cela, vous n’allez pas vous rendre chez votre hébergeur avec les fichiers de votre site dans une clef USB.
Vous allez confortablement vous assoir devant votre PC et télécharger un FTP (File Transfer Protocol) comme FileZilla, qui est en fait un logiciel très facile à utiliser vous permettant d’envoyer votre site sur Internet et de le rendre visible par les moteurs de recherche.

J’ai un site sur WordPress et je n’ai pas écrit le moindre code

Aujourd’hui il est en effet possible de posséder une plate-forme Web sans mettre sa main dans le cambouis. WordPress est l’un des CMS (Content Management System) ou système de gestion de contenu les plus populaires et doit sa notoriété principalement à tout un écosystème de développeurs très actifs.

Cependant, je pense qu’un blogueur se doit d’apprendre les langages les plus basiques que sont le HTML et le CSS s’il souhaite avoir une certaine main mise sur son contenu.

Pourquoi la plupart des sites Web existent en version mobile et PC ?

De nos jours, beaucoup de personnes accèdent à Internet via de terminaux mobiles. D’où l’importance d’avoir des sites Web adaptables suivant la plateforme utilisée.

Inutile de poser la question, vous n’avez pas à construire un site Web pour chaque plateforme.
Il suffit juste d’utiliser les Media Queries. Ces derniers sont des propriétés qui permettent grosso modo de dire : si la taille de l’écran est inférieure à telle valeur, tu appliques ces propriétés CSS.

Vous l’avez compris, les media queries sont des bouts de codes à écrire dans le CSS. Il faut quand même retenir que les possibilités d’adaptation qu’offrent les media queries sont très nombreuses tant sur les écrans de smartphones que ceux des téléviseurs ou mêmes des projecteurs.

Ce qu’il faut retenir

Enfant apprenant

Une page Web est principalement construite avec du code HTML (pour le fond) et du CSS (pour la forme). Cependant d’autres langages tels que le PHP de même que les requêtes SQL sont aussi utilisés pour le côté dynamique.
Ces langages ne sont pas les seules et d’autres solutions existent. Cependant ces technologies sont totalement gratuites et libre de droit en plus de disposer d’une solide et importante communauté d’utilisateurs prête à vous aider à tout moment.

Pour aller plus loin

Allez loin

Je vous propose ici quelques cours qui vont vous permettre de tout comprendre. Vous devez savoir que la compréhension de ces langages ne prend pas de temps, au bout de quelques semaines, voire moins, vous aurez appris comment tout cela fonctionne.

  • Apprenez à programmer en HTML et CSS sans installer aucun outils sur votre machine, tous les tests se passent en ligne par ici (en anglais).
  • Apprenez le HTML et le CSS ici et formez vous sur le PHP et MySQL par là, totalement en français 😀
  • Connaissez-vous Bootstrap ? Un très puissant outil totalement gratuit qui vous permettra de gagner énormément de temps dans la conception de votre site Web. Vous pouvez le télécharger ici.


Vers une année scolaire blanche au Niger

Au Niger, cette année a été marquée par une suite de grèves du monde scolaire et académique. Si les grèves étaient plus sporadiques durant les années antérieures, elles ont été, cette année-ci, largement continues et quasi interminables. Effectivement, des mois de grève ont été enregistrés alors même que l’année scolaire n’est pas encore terminée.

Dans cet article, je ne vais pas m’appesantir sur les revendications des grévistes puisque toutes sont principalement liées à des questions d’arriérés de salaire, de pécule, ou de reclassement.

Pourquoi une année devient blanche ou invalidée ?

Une année est dite blanche ou invalidée lorsqu’elle ne répond plus aux principaux critères internationaux fixés par l’Unesco (Organisation des Nations-unies pour l’éducation, la science et la culture). Quelques-unes de ces normes sont, entre autre, l’accréditation ou la durée. Ce dernier facteur, la durée, pourrait être la principale anomalie qui conduirait vers une année blanche ou invalidée au Niger. En effet, même si l’année n’est pas encore terminée, on craint que le volume de cours n’atteigne les 25 semaines requises par l’Unesco. Néanmoins, il convient de noter que la décision de rendre une année blanche ou invalidée est un acte souverain. L’Unesco ne peut obliger un gouvernement à entériner cette décision.

Quelles sont les conséquences d’une année blanche ?

Lorsque l’année scolaire est déclarée blanche, c’est le statu quo, aucun élève ne change de classe ou de statut. Mais si l’année est invalidée, personne ne bouge sauf les redoublants ou les cartouchards (les redoublants de licence à l’université) qui se voient excluent de toute scolarité. Personnellement j’aurais qualifié une telle année d’année noire, au vue de toutes les choses qu’elle implique.

Contexte général de l’école nigérienne

Plusieurs mois après la rentrée scolaire, certains élèves n’ont pas plus de quatre pages de cours dans leurs cahiers. Aucun établissement, public en tout cas, n’a délivré les résultats d’un seul trimestre.

Ecole au Niger

 

Mais on dit que l’année n’est pas encore à terme et je suis d’accord. Mais vous devez savoir qu’au Niger les cours s’arrêtent dans les zones rurales aussitôt qu’une seule goutte d’eau tombe du ciel. D’une part à cause des travaux champêtres et d’autre part, à cause même du caractère extrêmement provisoire des salles de cours. Majoritairement en paillote, elles doivent être refaites tous les ans. On voit clairement que beaucoup de classes ne sont pas adaptées, souvent même le soleil passe au travers, comme le montre la photo ci-dessous.

classe de cour au Niger

Des chiffres qui donnent le tournis

Tournis

Au Niger, en 2015, le taux d’alphabétisation des 15 ans et plus était de 19,1% selon l’Unesco, l’un des plus faibles du monde. Plus de 80% de la population nigérienne reste analphabète. Récemment, des études ont prouvé que 60% des élèves de CP (Cours Préparatoire) n’arrivent pas à lire 5 lettres de l’alphabet français, tandis que 50% d’entre eux lisent à peine une seule lettre. Aussi, environ 96% des élèves du CP et du CM2 ne comprennent pas les enseignements de Français et des Mathématiques.

Concernant les enseignants dont 3 177 d’entre eux ont été évalués en 2016, seule 589 ont pu obtenir une note de 10/20. Pour les autres, les notes ont varié de 0 à 4/20. N’allez surtout pas croire que l’évaluation a été difficile, loin de là. Des enseignants ont eu zéro sur des questions du type : un kilomètre équivaut à combien de mètres ?

Des questions dont beaucoup de réponses ont d’ailleurs été apportées par des élèves.Beaucoup d’enseignants et énormément d’élèves n’ont plus un niveau acceptable. Ces études sont simplement venues confirmer ce que tout le monde savait voici des années.

D’importants investissements qui n’ont pas servi

Argent jeté

Le Niger est l’un des nombreux pays de la sous-région où le bien public est considéré comme le patrimoine des fonctionnaires qui gère cet argent public. Beaucoup d’argent a été dépensé sans objectivité. Des milliers d’enseignants et de classes en matériaux définitifs ont été successivement recrutés et construites juste parce qu’il fallait absolument consommer tous ces fonds qui arrivaient de partout tels des parachutes dorés.

J’ai vu des classes totalement délabrées ou effondrées après quelques mois d’activité. Des écoles ou les enfants n’ont ni eau ni latrines.

Souvent je regarde ce pays comme un laboratoire ou diverses théories de développement sont expérimentées. Des ONG viennent de partout avec toujours de nouvelles stratégies, aux appellations anglicisées, de lutte contre quelque chose. Malgré tout, je n’ai pas l’impression que nous ayons capitalisé sur les erreurs passées. Presque personne dans les agences d’aide comme dans le personnel d’assistance technique ne songe à remettre en cause le chemin emprunté. Toute cette mauvaise gestion ne peut que décourager les bailleurs qui ne font qu’évaluer des écarts négatifs toujours croissants.

À qui la faute ?

Qui est coupable?

Il serait évidemment ingrat d’attribuer tous ces troubles au régime actuel car l’ensemble des gouvernements qui se sont succédés ont aussi leur part de responsabilité.

La faute aux programmes d’ajustement structurel, comme disent certains. Ajustements ayant eux-mêmes découlé de troubles encore plus graves. La faute surtout à une administration publique aussi énorme qu’inefficace et qui continue d’engloutir une importante partie du budget de l’État. Même si les fonctionnaires nigériens ont un salaire très faible, je crois qu’il faut estimer les revenus réels de ces derniers en tenant compte des détournements de fonds et de la corruption.

Ce pays fait face à beaucoup de défis, tous les voyants socio-économiques sont aux rouges. En économie, le développement est un exercice d’équilibriste. Aucun secteur ne peut être délaissé au profil d’un autre. Le Niger est comme un ballon troué de partout, si vous mobilisez tous vos efforts pour colmater une brèche, qu’elle soit la plus importante, les autres céderont à coup sûr sous la pression. Alors quelques soit la couleur que prendra cette année scolaire, le Niger est plus que jamais sur une pente raide et devra redoubler significativement d’effort pour sortir de ce bourbier.


Manque d’ eau potable au Niger : source d’inégalités

L’eau, cette ressource aussi rare qu’essentielle pour toute forme de vie sur Terre, voire dans l’univers connu. En ce 21ième siècle l’accès à une eau potable, propre et de qualité est depuis peu considéré comme étant un droit de l’homme.

Au Niger, ce droit semble ne pas être un acquis pour une importante partie de la population. Ce manque d’accès à une eau potable crée de fortes inégalités.

La corvée de l’eau favorise le travail des femmes et des enfants

Enfant transportant de l’eau

Au Niger, beaucoup de ménages ne sont pas reliés à un système d’approvisionnement en eau potable. Et comme dans beaucoup de cas, ce sont les femmes et les enfants qui héritent de la corvée consistant à partir chercher cette eau.

Souvent, les enfants se rendent à une borne fontaine proche de chez eux et recueillent ainsi l’eau dont ils ont besoin. Par contre dans les cas les plus extrêmes, des femmes et des enfants parcourent plusieurs kilomètres par jour pour chercher cette quantité d’eau nécessaire à la famille. Ce qui n’est pas sans conséquences, puisque les femmes ne peuvent plus correctement s’occuper d’elles-mêmes encore moins de leurs enfants. Ce travail est d’autant plus fatiguant puisqu’elles ne peuvent, très souvent, transporter qu’une petite quantité d’eau et doivent refaire ce même trajet plusieurs fois par jour.
Femmes devant une borne fontaine

À Zinder, cette ville où je vis, rares sont les maisons dans lesquelles on ne trouve pas ces types de bidons (voir photo ci-contre). Bidon d’eauD’ailleurs on peut légitimement se demander si stocker de l’eau pendant plusieurs jours dans ces bidons en plastique prévus pour un autre usage, car contenant de l’huile végétale au départ, est vraiment hygiénique. Même si l’on est connecté au réseau de distribution d’eau de la ville, ici tout le monde craint les délestages intempestifs surtout pendant les périodes de fortes chaleurs. Donc chacun fait des réserves à sa manière.

Une eau qui reste globalement non potable

Femme creusant pour de l’eau

Nous avions vu plus haut que trouver de l’eau au Niger était déjà difficile. Alors trouver de l’eau potable l’est encore plus. L’accès aux sources d’eau potable était de 50% en 2011, avec cependant une grande disparité entre le milieu rural (39%) et celui urbain (100%).
Cependant, dans certains centres urbains, beaucoup de personnes s’accordent à dire que l’eau qu’on y trouve est simplement « consommable », elle n’est pas « potable » conformément aux normes établies par l’OMS. Ce qui favorise beaucoup de maladie et une fois de plus ce sont les femmes et les enfants qui en pâtissent le plus. On estime qu’environ 6 000 enfants meurent chaque année au Niger des suites de diarrhées causées par la consommation d’eau non potable.

Pourtant le Niger dispose d’un fort potentiel en eau potable

En effet, des études montrent que le Niger dispose d’une réserve d’eau souterraine estimée à 2,5 milliards de m3 renouvelables chaque année dont moins de 20 % sont exploités. Aussi, le potentiel renouvelable et non exploité est estimé à 2 000 milliards de m3. (Source: Unicef).
La preuve est que ce pays dispose d’une raffinerie de pétrole qui est quand-même une infrastructure réputée pour sa très forte consommation d’eau.

Ce qu’il faut retenir

Au Niger, l’eau est rare et de mauvaise qualité. Ce fléau génère énormément de difficultés dans la vie de tous les jours principalement aux femmes et aux enfants. Ces derniers ne peuvent plus se rendre à l’école en plus de tomber régulièrement malade, sinon d’y laisser leurs vies.

Malgré tous les efforts qui sont en train d’être réalisés, il faut se rendre compte qu’il reste encore beaucoup à faire.
La mission des acteurs de l’eau sera essentielle pour les années à venir. Les situations de catastrophe et de conflit armé que connait le Niger ne sont qu’autant de facteurs aggravant qu’il faille considérer. Les budgets alloués aux ODD (Objectifs de Développement Durable) devront être correctement et efficacement utilisés.

Le manque d’eau engendre de profonds déséquilibres dans la vie de tous les jours et renforce encore plus l’inégalité des genres. Les ONG (Organisation Non Gouvernementale) et le gouvernement nigérien doivent donc réussir à mieux coordonner leurs actions.



Le développement d’internet est-il une priorité au Niger ?

Dans ce précédent article nous avions dit pourquoi le prix d’internet était beaucoup plus pénalisant pour la population du Niger que pour celle de la sous-région. En effet, cela est principalement dû au fait que ce pays reste le plus pauvre de la planète. Pourtant la démocratisation d’internet pourrait permettre de résoudre énormément de problèmes.

Pourquoi l’État semble ne pas se soucier de la démocratisation d’internet ?

Au Niger, on a tendance à considérer que le développement d’internet n’est pas une priorité face à toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les gouvernements.
Pas besoin d’être diplômé d’un doctorat pour en faire le constat. Il suffit juste de se connecter aux principaux sites gouvernementaux et de dresser son propre bilan.

Je vous propose donc une petite escapade qui nous conduira vers quelques plateformes web gouvernementales. Vous n’avez qu’à suivre ces liens :

NB: Il se peut qu’au moment où vous lisez cet article les liens ci-dessous vous conduisent vers d’autres types de pages ou deviennent totalement inaccessibles, car les adresses auront tout bonnement changé.

  • www.mesri.gouv.ne: Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ne fonctionne pas tout le temps).
  • www.elevage.gouv.ne: Ministère de l’Élevage (les données le plus récentes datent de 2013).
  • www.presidence.ne: Présidence du Niger (répond occasionnellement).
  • www.gouv.ne: Site du gouvernement qui récapitule aussi les autres ministères (répond occasionnellement).

Si vous n’avez pas envie de perdre votre temps à charger des pages web au comportement aléatoire, vous pouvez déjà jeter un coup d’œil à ces images qui résument ce que l’on y trouve.

sites web gouvernementaux du Niger

Comme vous pouvez le constater, la plupart des sites restent soit inaccessibles, soit accessibles, mais de manière aléatoire. Sur le moteur de recherche Google, une notification indique un possible piratage. Le coût, la mauvaise qualité d’internet et le laxisme de nos autorités sont principalement les causes de ces inquiétantes contre-performances. On voit clairement qu’il reste beaucoup à faire en matière de sécurité informatique notamment.

À lire: Au Niger, la cherté d’internet pose des problèmes de sécurité informatique

Une maladresse qui tend à l’amateurisme

En observant ces sites les uns après les autres, on remarque que le design laisse à désirer et que les principales informations ne sont pas régulièrement mises à jour. Par exemple, en vous connectant au site du Ministère de l’Agriculture, vous n’aurez pratiquement aucune information sur l’agriculture au Niger. Pourtant plus de 85% de la population nigériane travaille dans ce secteur. Par exemple, un étudiant qui rédige un mémoire ne trouvera pas grand-chose en le visitant. D’ailleurs certaines sections sont totalement vides. Sur certains sites, il y’a quelques informations mais dès que l’on clique dessus, histoire d’en savoir plus, elles disparaissent aussitôt.

Une grosse surprise aussi, c’est la présence d’un “Lorem ipsum” sur le site du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. C’est franchement incroyable! Pour ceux qui ne connaissent pas, le “Lorem ipsum” est un faux-texte que les développeurs web, et pas seulement, utilisent afin d’avoir un aperçu sur la présentation du texte lorsqu’un site web est en phase de développement. En principe, vous n’êtes jamais supposé avoir un “Lorem ipsum” sur un site web déjà en ligne. Le niveau d’amateurisme est vraiment inquiétant pour des sites de carrures gouvernementales, et qui plus est, d’un Ministère chargé de la recherche et de l’innovation.

Le gouvernement n’investit pas assez pour se doter de plateformes web dignes d’intérêt pour le grand public. Personne n’est recruté pour assurer la mise à jour des contenus de ces sites. L’expérience utilisateur est si exécrable que personne n’y retourne. De fait, la plupart des sites ont été conçus avec d’anciennes versions du langage HTLM, qui permet de fabriquer à l’aide d’un langage codé la structure du site. Ce format proposent certaines fonctionnalités compliquées à gérer pour certains navigateurs. D’autre part, certaines options ne peuvent pas être utilisées, comme sur la nouvelle version du HTLM.

Le gouvernement nigérien est en train de rater le virage numérique

Avec 0.3 serveur par personne en 2015 (Source: Rapport numérique,OIF), le Niger doit quand-même décupler ces efforts en la matière.
Je pense que les membres du gouvernement nigérien ne mesurent pas l’enjeu et les opportunités de développement que peut offrir une infrastructure numérique accessible pour tous. C’est peut être parce qu’ils ont évolués dans un monde aux enjeux totalement différents de ceux d’aujourd’hui. Pourtant il faut s’adapter le plus tôt possible, avant qu’il ne soit trop tard: “demain, c’est maintenant”.



CAN 2017 : Quand supporter devient un outil d’identification raciale

Il y a quelques jours, au Gabon, se terminait la CAN 2017, un formidable événement pour toutes celles et ceux ayant un ballon à la place du cerveau… Euh non ! Je veux dire un cœur qui bat au rythme du ballon 😉
Bref, lorsque la CAN ne se passe pas chez vous, plutôt que de rester seul ou avec des amis bien au chaud dans le salon à déguster quelques sodas et à faire s’affaisser encore plus votre sofa, mieux vaut sortir et profiter de l’ambiance.
Cela vous épargnera les regards consternants du reste de la famille qui n’a que faire du foot et qui, grâce à vous, rate une énième fois le même feuilleton diffusé depuis une éternité et dans lequel José ne cesse de répéter en boucle « Maria, t’es ma dulcinée !».
Alors à cause de tous ces problèmes et pas seulement, j’ai décidé de sortir de la maison et de rejoindre un club de supporters afin de regarder jouer mes équipes favorites.

Du darwinisme des fans

Au début tout était normal. Par « normal » je veux dire que l’on n’observait pas une différenciation basée sur la couleur de la peau entre supporters des équipes maghrébines et celles des équipes subsahariennes. En effet, lors des matchs de poule, c’était surtout la qualité du jeu que développait une équipe qui était la source des rugissements des fans. Mais petit à petit, les rangs se resserrent car des équipes sont éliminées, dans le dernier carré, toutes sont désormais « noires », sauf l’Égypte. Au fur et à mesure que les Lions, les Éléphants et autres mascottes regagnaient les placards, je sentais les fans évoluer vers d’autres valeurs cette fois-ci moins fair-play. Plus ont s’approchait de la finale, plus les clubs de fans se radicalisaient.

Le Niger, à l’instar des autres pays d’Afrique, est une mosaïque culturelle et ethnique. Ce pays compte aussi parmi sa population beaucoup de touaregs et un certain nombre d’arabes qui sont de race blanche. Mais ici, en plus de la plaisanterie à parenté, toutes les ethnies et les races sont tellement métissées qu’il est quasiment impossible de crier au racisme. Dans ce pays, on a absolument le droit, voire même l’obligation, d’utiliser un humour souvent très décalé à l’endroit d’une ethnie ou d’une race. Les gens se moquent régulièrement les uns des autres sans crainte de représailles.
Le Niger n’a connu que deux participations à la CAN. Donc chaque fois qu’il y en a une, les nigériens ont tendance à supporter les équipes suivant des critères de proximité géographique. Le critère de sélection par la couleur intervient dès lors qu’il n’y a aucune équipe d’Afrique noire géographiquement ou culturellement plus proche.

Alors le jour du match Égypte-Burkina Faso, je m’étais rendu chez mon coiffeur, je ne voulais pas trop de bruit, étant un peu malade. Chez lui l’ambiance y est excellente et relativement soft.
Mais dès mon entrée dans son salon, alors qu’il était en train de coiffer un touareg, il m’a hurlé :

Mon ami, aujourd’hui se sont les noirs contre les blancs !

La suite, je ne vous la raconte pas puisque l’Égypte a gagné aux tirs au but. Les deux touaregs de la salle se sont aussitôt levés tandis que l’autre lançait un youyou… C’était étonnant, je me demande bien comment il a appris à en faire.
Cependant, quelques jours plus tard, le Cameroun remportait la finale contre l’Egypte, ce qui fut d’ailleurs une petite surprise puisqu’ici tout le monde, ou presque, avait donné l’Egypte gagnante car c’est une équipe qui n’a encaissé qu’un seul but dans les temps réglementaires.

Je ne sais pas si ce type de sélection chez les supporters est spécifique aux pays, n’ayant pas l’habitude de participer aux phases finales d’une compétition internationale. Mais bon, en général ça fini bien car les supporters africains ne sont pas connus pour des actes d’hooliganismes.

Le sport comme baromètre social

Personnellement je pense que ces ambiguïtés dénotent combien il est important d’organiser de telles compétitions. Les matchs deviennent des melting-pots aussi bien sociaux que politiques sur fond de revendication, d’appartenance, de réconciliation mais aussi d’espoir.
À plusieurs reprises le sport est devenu une tribune politique et cette CAN n’a pas été épargnée. En effet, quelques gabonais ont appelé au boycott de cette compétition principalement dans les stades, suite à la réélection contestée d’Ali Bongo.
Malgré tout, des équipes comme l’Egypte, absente depuis des années de la CAN à cause de troubles politiques, ont prouvé qu’il fallait y croire et rester soudés jusqu’au bout, même s’ils ont été battus en finale.

En définitif, je pense que le sport demeure une compétition à tous les niveaux mais aussi un véritable outil de décrispation sociale.


Au Niger, la cherté d’internet pose des problèmes de sécurité informatique

La sécurité des systèmes informatiques est l’ensemble des moyens humains, économiques, matériels ou immatériels mobilisés dans le but de protéger et d’assurer l’intégrité du système d’information.
Le système d’information est la source qui collecte, traite et diffuse l’information en général grâce à un ordinateur. Si votre informateur (ordinateur) n’est pas viable, c’est tout ce que vous aurez dit ou fait qui sera couvert de soupçons et remis en cause.

Depuis quelques années, l’utilisation de systèmes informatiques dans la production et la sécurisation d’informations de toutes natures s’est développée à tous les niveaux. La sécurité informatique est donc très vite devenue le domaine d’État. L’exemple récent de l’ingérence russe dans la politique américaine en est la preuve.

C’est quoi le lien avec la cherté d’internet au Niger ?

Au Niger, très peu de personnes utilisent un système d’exploitation Linux ou Mac OS, réputés pour la solidité de leur architecture logicielle. C’est d’ailleurs globalement la même chose dans le reste de la planète.
Au Niger, la cherté de l’accès internet combiné à la mauvaise qualité de celui-ci transforme rapidement l’ordinateur en incubateur de programmes malveillants. Parce-que l’ordinateur n’est plus en mesure de correctement télécharger d’importantes mises à jour de façon régulière.

Lorsque la connexion internet est de mauvaise qualité, le plus souvent, l’ordinateur se trouve dans l’impossibilité de télécharger des correctifs de sécurité. Mais dans le cas où l’accès est excellent, il télécharge en moins de 5 minutes un forfait d’un dollar. Ce qui oblige beaucoup d’utilisateurs à empêcher manuellement le téléchargement des mises à jour.

Personnellement, j’ai dû interdire tout processus de mise à jour principale sur mon système. Je garde active cette fonction uniquement pour les antivirus. En plus, avec l’arrivée de Windows 10, télécharger une mise à jour devient encore plus « datavore ». En gros Microsoft dit à Windows 10 de partager des fichiers volumineux vers plusieurs autres machines en utilisant votre ordinateur principal et donc vos datas. Les raisons sont expliquées ici. Ceci a suscité de nombreuses critiques et des révoltes de consommateurs à travers le monde.

Quels sont les entités touchées par ces problèmes d’insécurité ?

Les principales victimes sont évidemment les particuliers. Cependant, la plupart des administrations publiques de l’État au Niger connaissent les mêmes embûches.
Dans l’institution ou j’effectue mon stage, tous les PC sont infectés, à tel point que personne ne branche son support de stockage (clef USB et autres). Les documents les plus importants sont stockés dans nos propres machines. Ce qui amplifie d’avantage la lourdeur administrative.

Cette problématique crée aussi des coûts supplémentaires dans la gestion de plusieurs organisations.
D’un point de vue économique, toutes les organisations publiques ou privées disposant d’un parc informatique relativement important, sont obligées de financer de grosses opérations de maintenance fréquemment. L’infection devient si grave, au bout d’un moment, que l’ordinateur devient impossible à exploiter.

Cependant, les pertes occasionnées ne restent pas seulement pécuniaires. Beaucoup de documents administratifs, techniques, etc. disparaissent aussi dans la foulée ou se retrouvent entre les mains d’individus souvent sans scrupules. Évidemment, en regardant la conjoncture économique locale, on ne peut pas en vouloir aux startups n’ayant pas pu investir dans la sécurité de leurs matériels informatiques.

Il faut aussi savoir que l’Afrique n’est pas épargnée par les attaques de pirates de par le monde.
Ce graphique illustre la nature des attaques de même que leur proportion exprimée en pourcentage.
Les attaques recensées concernent principalement :

  • Les Chatbots, c’est-à-dire les agents de conversation en ligne
  • L’accès aux ressources : la lecture et l’écriture de fichiers sur votre disque dur
  • Le transfert de documents : c’est-à-dire le vol de documents
  • Autres : Toutes les autres formes de piratages qui n’ont pas été listées

S’il n’y a pas beaucoup de vols de documents, c’est probablement parce qu’il n’y a pas suffisamment d’entreprises en Afrique. Cependant, la nature de la plupart des attaques n’est pas connue. On peut donc inclure beaucoup d’autres programmes malveillants.

Ma conclusion

Nous avons vu que tout le monde était touché par ces questions d’insécurité causées par un accès onéreux et de mauvaise qualité à internet au Niger et probablement dans beaucoup de pays d’Afrique. Cette faiblesse vient fragiliser encore plus un écosystème numérique en train de réaliser ses premiers pas sur le continent. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que nos États courent le risque de se faire pirater par des groupes de bidouilleurs. Mais je reste quand même assez perplexe lorsque je jette un coup d’œil sur les piratages qui ont marqués l’année 2016. Beaucoup de pays, pourtant moins laxistes que les nôtres sur les questions de sécurité informatique, ont été touchés.

Évidemment aujourd’hui une petite mise à jour ne suffit pas pour se protéger d’un espionnage organisé par des États. Mais à l’échelle individuelle, il a été prouvé que se protéger contre les failles de sécurité courantes a toute son importance.

Internet reste globalement un remède contre plusieurs handicaps. Mais lorsqu’il est cher et de mauvaise qualité, il devient la source d’autres handicaps et d’autres difficultés.


Quand le selfie devient une faille de sécurité informatique

À l’heure du smartphone, beaucoup de personnes prennent des photos d’eux-mêmes ou de leurs amis en réalisant des mimiques loufoques ou parfois des postures 100% viriles 😀 …Le selfie est devenu, en quelques années, un moyen d’affirmer son identité, sa personnalité, etc. Sauf qu’en affichant son identité partout, on fini un jour par dévoiler certaines parties de son anatomies qui auraient du rester bien au chaud. Ces deux organes qu’il faut à tout prix éviter d’exposer devant une caméra sont : vos mains ! Ils portent vos cinq doigts et donc toutes vos empreintes digitales.

Aujourd’hui un nombre très croissant de téléphones mobiles et d’ordinateurs se déverrouillent grâce aux empreintes digitales. Il suffit juste de poser son doigt sur un lecteur biométrique pour s’éviter une fastidieuse saisie de quelques caractères.

C’est quoi le problème avec le selfie ?

Les empreintes digitales sont des mots de passe. Alors, lorsque vous prenez un selfie devant une caméra de plusieurs mégapixels, et que vous pointez vos doigts vers l’objectif, c’est comme si vous disiez au monde entier: « Yo ! Regardez mon mot de passe ! » 😮

Ceci est aussi valable pour les vidéos en HD (Haute Définition) ou 4K. En fait, il suffit tout simplement de zoomer pour voir à quoi ressemblent vos empreintes digitales. Ainsi, les empreintes peuvent être reproduites grâce, notamment, à de la résine ou une imprimante 3D.

Des chercheurs japonais ont reproduit cette expérience. Dans leurs conclusions, ils précisent, aussi, qu’on n’a pas besoin d’outils avancés pour copier une empreinte digitale à partir d’une photo. Surtout lorsque les doigts sont bien éclairés, visibles, et à moins de trois mètres de l’objectif. Une fois vos empreintes récupérées, l’attaquant pourra les utiliser à volonté dans tous les services concernés.
Il faut noter que toutes les années de nouvelles bêtes de courses informatiques débarquent dans le monde numériques. Les smartphones deviennent de plus en plus puissants et embarquent des caméras toujours plus sophistiquées. Ce qui rend l’exercice encore plus aisé.

empreinte digitale

 

Des exemples de cette pratique relevés en Russie

En décembre dernier, l’application FindFace a été bannie des services du réseau social Twitter. Cette application, d’origine russe, est capable de retrouver une personne parmi plus de 300 millions d’utilisateurs de Twitter en moins d’une seconde. Son objectif initial était d’aider à retrouver les vrais personnes qui se cachaient derrière de faux comptes de partis ou de personnalité politiques (du moins selon son créateur). Cette application utilise une technologie basée sur le croisement de photos de profil. Mais sachez qu’il est devenu très facile de retrouver exactement une personne en liant un visage à une empreinte digitale (volée où pas). De nombreuses bavures sur des célébrités avaient été enregistrées en Russie.

Comment faire pour se protéger ?

Le plus gros problème que pose cette faille de sécurité, c’est son caractère irréversible. En effet autant vous pouvez changer un mot de passe classique autant il est impossible de changer votre empreinte digitale. L’empreinte digitale reste une clef de sécurité physique et publique puisque tout le monde peut la toucher et la voir. Tandis qu’un mot de passe en forme de suite de caractères reste dans votre tête, donc immatériel et secret.

La solution que je recommanderais aux personnes dont les mains s’emballent devant une caméra, c’est de penser à montrer la face opposée à la pomme de leur main. Ou de porter des gants… 😀

Cependant, des correctifs de cette faille de sécurité sont déjà en cour de développement. Avez-vous suivi le CES 2017 ? …Non ? Dommage, c’était il y a une semaine… Eh bien lors de ce salon, la firme Goodix a reçu le prix de l’innovation dans la catégorie « technologie embarquée ».

Goodix a conçu le seul système de détection optique au monde capable de saisir la biométrie du doigt combiné à l’authentification des pulsations cardiaques. Vous n’avez rien compris ? Cela signifie tout simplement que cette technologie vérifie si l’empreinte utilisée est bien « vivante », et donc bien utilisable, en l’associant à vos pulsions cardiaques. De plus, le capteur biométrique est capable de détecter des empreintes digitales 2D et 3D, fausses ou clonées, dans la première solution intégrée matérielle et logicielle.

À tous les fans de selfie, désormais pensez à tourner sept fois vos doigts dans la bouche avant d’en prendre un!
Et surtout, jamais de « V » de victoire avec les deux doigts en gagnant au loto, vous risquerez d’être effectivement à deux doigts d’empocher la cagnotte 🙂


Au Niger, l’internet est cher et de mauvaise qualité

Imaginez-vous : non seulement l’internet au Niger coûte un bras, mais en plus, il faut des heures pour charger la moindre pages sans vidéo ni images. Habituellement, lorsqu’il y’a une telle différence de prix entre des produits similaires, le plus cher reste celui qui présente les meilleurs avantages en terme de service. Pas au Niger.

Je vous propose d’avoir une petite idée sur la qualité d’internet dans mon pays en regardant cette courte vidéo que j’ai pu envoyer sur YouTube au milieu de la nuit. Je m’excuse d’avance pour la qualité du son 😉

Une mauvaise qualité de l’accès internet conditionnée par l’absence de concurrence

En économie, on nous a toujours appris que le marché s’autorégule grâce au principe de la « main invisible ». Au Niger, l’opérateur historique, SONITEL,  appartenant à l’État, n’a pas résisté longtemps à l’arrivé des alternatifs (concurrents). Aujourd’hui, notre opérateur historique n’est que l’ombre de lui-même. En effet, il n’a aucun monopole sur l’attribution des licences 2G et 3G. Il ne dispose aussi d’aucun service d’internet mobile haut débit.

Finalement la concurrence s’est installée et c’est une bonne chose. Mais malheureusement, en regardant de plus près, on se rend compte que cette concurrence n’existe quasiment pas. En effet, le leader et le challenger s’arrangent toujours pour proposer typiquement les mêmes produits et se partagent ainsi la clientèle. Quant aux prix, ils restent globalement dans une fourchette quasi identique.

L’absence de concurrence est encore plus intrigante quand on regarde les statistiques, assez prometteuses, concernant ce marché sur le continent. C’est à croire que nos gouvernements ont hypothéqué le marché des télécoms à quelques opérateurs.

Aujourd’hui tout le monde est d’accord pour dire que l’Afrique est la terre promise des opérateurs au regard du potentiel qu’il renferme. Malheureusement, cette terre promise reste le terrain de jeu de quelques garnements. Et ces derniers n’ont absolument pas envie de céder le moindre cailloux.

Pour le moment, les opérateurs (alternatifs) continuent à vendre des œufs de lézard au prix du caviar.

Au Niger, par exemple, il n’y a principalement que deux opérateurs (alternatifs) qui gardent le contrôle sur le portefeuille de plus de 400 000 internautes. Le graphique ci-dessous illustre les prix des forfaits 3G, leurs volumes en mégaoctets, soit le volume de données qu’ils peuvent charger et la validité en jours, c’est-à-dire l’échéance à la fin de laquelle le forfait expire.

En regardant ce graphique on remarque que tous les prix sont presque identiques, à l’exception d’un seul forfait. En effet pour 499 FCFA, Airtel propose 500 mégaoctets de data, pour une semaine. Son concurrent Orange en propose 200 mégaoctets. Mais cette différence de prix est quasiment insignifiante. En achetant ce forfait, Airtel vous autorise à utiliser seulement 150 mégaoctets dans la journée (de 5 heure du matin à 00 heure du soir). Les 350 mégaoctets restant ne sont utilisables que de 00h à 5h00. On se demande bien qui ira se connecter à une heure pareille ? Sauf les objets connectés… 😀

Mais pourquoi les opérateurs encouragent les abonnés à se connecter tard dans la nuit ?

C’est principalement dû à la faiblesse de l’infrastructure des réseaux mobiles. En effet, cette infrastructure n’est pas suffisamment performante pour gérer d’important trafics de données durant les journées.

Et c’est ici que se pose la question du développement de ces infrastructures

Dans ce comparatif, regardons du côté du pays le plus connecté de la planète, la Corée du Sud en l’occurrence. Ce pays dispose d’une infrastructure numérique solide et performante. Cette qualité est en grande partie la résultante des investissements massifs opérés par les fournisseurs d’accès. Les sud-Coréens acceptent alors de payer leur internet plus cher qu’en Europe, parce qu’ils sont sûrs de disposer des meilleurs services. Chez eux, la 4G a été lancé depuis 2011 et, quelques mois plus tard, même dans le métro.

Pourquoi donc en Afrique, les opérateurs n’investissent pas beaucoup dans le développement des infrastructures numérique, alors même qu’ils enregistrent probablement autant de bénéfice car l’internet y est nettement plus cher qu’en Corée du Sud ? Dans ce pays, avec un peu plus de 13 000 F CFA (environ 20 euros) vous avez un forfait triple play très haut débit.

Au Niger, les antennes relais sont aussi éparpillées que les points d’eau dans le Sahara! Il y’en a peu, même dans les centres urbains. La qualité du réseau peut varier suivant votre emplacement dans une ville de quelque milliers d’habitants. Des villes qui n’ont aucun gratte-ciel à même de perturber la transmission du signal vers les terminaux mobiles.

Alors si vous êtes super addictif au jeu Pokémon Go, pensez à prendre des antidépressifs pour votre passage au Niger…Pikatchou et ses potes sont aussi rares qu’une orchidée. Et quand un seul se pointe, vous n’avez aucune chance de le capturer, parce que tout le monde s’y colle ; des mamans au foyer jusqu’aux oulémas… 😀


Google supprime les autocomplétions pour « les africains sont »

Il y’a quelques jours j’écrivais cet article sur les suggestions automatiques de Google .
Plusieurs jours après avoir publié l’article et contacté Google au sujet des autocomplétions sur les termes « les africains sont », les recherches les concernant retournaient toujours des suggestions offensantes. Mais Google a finalement décidé de supprimer toutes les suggestions sur ces termes en guise de cadeau de nouvel an. Désormais, lorsque vous tapez « les africains sont » il vous retourne une réponse qui ressemble à la limite à de la drague… 😀

Suggestion de Google pour

Pourquoi Google supprime certaines suggestions et pas d’autres ?

Dans le mail que j’ai adressé à Google, je voulais voir les suggestions de recherches pour deux (2) requêtes annulées. La première a eu gain de cause mais, visiblement, la seconde n’a pas été traitée. En effet lorsque vous tapez : « les noirs s », vous avez tout de suite des autocomplétions pas très sympas qui s’affichent.

Cependant, lorsque vous prenez la peine de consulter les contenus, vous vous rendez compte que les articles sérieux qui en parlent n’ont de méchant que les titres. Par exemple la première suggestion renvoie vers un article qu’a écrit une femme noire racontant ses déboires au travail. Les contenus les plus offensants se trouvent dans les forums. Celui-ci par exemple est un forum de gamers s’affrontant à coup d’injures les uns des autres à propos d’une odeur particulière qu’aurait les noirs. La difficulté avec les forums est que les intervenants sont la plupart du temps couvert d’anonymat, donc difficile à gérer.

Personnellement, je crois que Google retire des suggestions lorsqu’elles renvoient dès les tout premiers résultats vers des discours haineux ou des contenus pornographiques. Mais aussi lorsque l’auteur ne se cache pas derrière un pseudonyme et qu’en plus le site dispose d’une certaine fréquence de visite. C’est ce qui explique qu’une suggestion peut être supprimer dans une langue mais pas dans d’autres, car la nature des contenus n’est pas la même.

Pour tenter de gérer ce casse-tête, Google fait appel à une armée de modérateurs de par le monde. En 2015, 2 millions de billets étaient publiés sur internet par les blogueurs et autres acteurs du web chaque jour. Ces modérateurs ne pourront jamais, à eux seuls, scruter cette énorme masse d’information et prendre des décisions effectives.
Évidemment, pour une telle tâche, le recours aux algorithmes est privilégié. Mais quoi que l’on dise, ces programmes informatiques sont pour le moment incapables de comprendre et d’interpréter des phénomènes sociaux ou comportementaux, par nature, impossible à quantifier. L’exemple des critères d’affinité utilisés par les sites de rencontre et les réseaux sociaux en est la preuve.

Pourquoi les explications de Google sont toujours généralistes?

Faute de trouver une explication compréhensible par le grand public, Google se cache souvent derrière la rigueur mathématique de ses algorithmes. Comme si cette complexité pouvait servir d’excuses et justifier de tels manquements.
Impressionné par les discours rigoureux ; c’est en croisant les bras, bouche ouverte, les yeux brillants de fascination que nous assimilons la précision à l’exactitude lorsque la firme de Mountain View dit la messe.
En général, Google explique des centaines de milliers, voire de millions, de lignes de code en quelques mots, ou par un simple tweet.
Mais bon, même s’il expliquait de A à Z comment fonctionne sa technologie, seuls les érudits du domaine comprendraient quelque chose 😉

Je pense que Google n’explique pas en claire les processus conduisant aux suggestions pour des raisons de confidentialité. Car bien de petits malins tripoteurs de programmes n’attendent que cela. Essayer de comprendre comment ça marche, pour s’engouffrer dans la moindre brèche et faire des dégâts.
En 2015 par exemple, lancer une recherche avec les termes « nigger house » (maison du nègre) et « nigger king » (le roi nègre) retournait des résultats vers la Maison Blanche sur Google Map. Google n’a jamais fourni aucune explication officielle mais s’est simplement excusé. C’est dire combien il tient à rester muet sur sa technologie, comme une mère tigresse qui ne cède devant rien pour disculper son enfant pourtant instable.

Pour résumer, je crois que Google devrait peut-être encourager ses utilisateurs à signaler des abus, et surtout veiller à ce que les abus notifier soit vraiment traité. Il doit adopter une politique collaborative et inclusive,mais pas exclusive.


Pourquoi l’internet coûte si cher en Afrique ? Ce que je constate au Niger

Avant de commencer tout bavardage vous devriez savoir ceci : à cause de l’instabilité d’internet, j’ai passé près de quatre journées dans la rédaction et la mise en forme de cet article que vous lisez en ce moment. Télécharger une image d’illustration d’à peine 500 Ko dure une éternité souvent. Côté finance, cela m’a coûté près de 1500 F CFA (à peu près 2.5 euros). Quand on connait le niveau de vie du pauvre nigérien, et bah ce n’est pas donné 😮 Je ne suis pas en train de jouer la carte de la victime, mais désormais pour chaque article que vous lirez, tâchez de penser aux investissements que cela implique 😉

L’accès à internet au Niger est trop cher, aussi cher que dans la plupart des pays développés. Cependant, sur le continent, le Niger est loin d’être l’unique concerné par ces prix élevés d’internet. En effet, beaucoup de pays de la sous-région en souffrent. Nous pourrions citer l’exemple du Tchad, du Mali, du Cameroun…
C’est dans ce contexte que nous tentons de mobiliser tous les blogueurs et activistes intéressés, de même que les ONG, les associations de consommateurs pour nous soutenir dans cette quête de transparence et de vérité qui manque au secteur des télécommunications face au mutisme des opérateurs mais aussi des agences de régulation gouvernementales. En attendant, la flambée des prix continue de plus belle quand bien même de nouveaux câbles sous-marins se sont arrimés au continent.

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Pourquoi le Niger ?

Parce que ce pays est tout simplement le plus pauvre de la planète. S’abonner à l’internet fixe équivalait, en 2014, à investir les deux tiers de son revenu pour un débit de 0.26 Mb/s, soit un internet très lent. Heureusement, dans la foulée c’est aussi développée la large bande mobile. Nécessitant moins d’infrastructures physiques pour se déployer, l’internet mobile a réussi à faire passer le Niger de 5 000 utilisateurs d’internet en 2000 à plus de 400 000 en 2016. (Sources: Internet world stats).

Cependant, cette embellie est restée relativement courte et nuancée car la baisse des prix n’a pas tenu ses promesses. Pour un dollar au Niger, vous avez droit à un forfait internet 3G d’un volume de 200 Mb en prépayé valable une semaine. La 3G ne couvre que 2% des connexions au Niger (source: GSMA). Ce qui veut dire que plus de 90% des internautes nigériens achètent une connexion internet de niveau 2G au prix de la 3G. Les fournisseurs d’accès proposent des services et des tarifications identiques selon que vous vous trouvez dans une zone couverte ou non.

En France par exemple, à partir de 20 euros (un peu plus de 13 000 F CFA), vous pouvez déjà trouver des formules d’abonnement proposant un accès mensuel illimité d’internet en 4G. En plus, ces abonnements sont aussi des forfaits « multi-play », c’est-à-dire qu’ils incluent aussi des appels, Sms, Mms, illimités. Au Niger avec 15000 F CFA (à peu près 23 euros), vous avez accès à un forfait internet prépayé de 7Go pour un mois en 2 ou 3G sans aucune formule « multi-play ». Généralement le forfait s’épuise au bout de quelques heures de navigation sur le web. Par contre si votre zone n’est pas couverte par la 3G, au bout d’un mois vous auriez probablement réussi à consommer à peine 10% de ce volume qu’il s’épuise.

La hausse des prix et le câble sous-marin

Il n’est un secret pour personne que l’Afrique manque cruellement d’infrastructures numériques. L’une de ces infrastructures, et non des moindres, est le câble sous-marin. Les câbles sous-marins représentaient 99% des trafics de données dans le monde en 2013.
atterrissement d’un câble sous-marin
Pour faire transiter des données, le câble est nettement plus performant qu’un satellite géostationnaire. Un câble sous-marin permet en effet d’économiser jusqu’à 0,24 seconde par rapport au satellite. Si 0.1 seconde pour un être humain ne représente pas grand-chose, un supercalculateur comme le Sunway TaihuLight est capable de réaliser 930 millions de milliards d’opérations dans ce laps de temps. Aujourd’hui la plupart des smartphones ont au moins un processeur cadencé à plus de 2 GHz (fréquence horloge), c’est-à-dire capables d’effectuer plus de 20 millions d’opérations en 0.1 seconde.

Les avantages qu’offrent les câbles sous-marins en termes de connectivité sont immenses. Cependant, pour l’Afrique si des avantages existent, ils sont tout sauf économiques.

Coût de l’internet et bande passante : un lien de cause à effets

En effet, le coût de la bande passante reste relativement élevé. Les capacités des câbles pour ce qui est des bandes passantes s’expriment en bits par seconde (bits/s). Si le câble sous-marin est une autoroute, alors la bande passante est tout simplement le nombre maximal de véhicules qui peuvent l’emprunter en une seconde. En général pour emprunter une autoroute on paye une taxe, de même vous devez payer pour louer une bande passante.

Le graphique suivant montre :

  • les principaux câbles sous-marins actifs sur le continent africain, comme par exemple, le WASC – (West Africa Submarine Cable) ou l’Orange Marine.
  • le nombre de points d’atterrissement de chacun, soit le nombre de connexions de chaque câble sur le contient. Le point d’atterrissement est comme une « prise » sur chaque câble permettant de connecter un pays au reste du monde.Sachez néanmoins qu’un pays peut se connecter (brancher) plusieurs fois sur un même câble, très souvent en divers endroits de son territoire.
  • leurs capacités (exprimées en térabits/s), c’est-à-dire le « volume » de données qu’est capable de transporter le câble.
  • l’année de mise en service du câble.

À partir de 2010, arrivent sur le contient des câbles avec de plus grandes capacité. Ceci s’explique par des besoins croissants en bande passante, conséquence du fulgurant développement de la téléphonie mobile. Aussi, en observant ce graphique, on remarque que les câbles les plus récents, naturellement plus performants, enregistrent moins de points d’atterrissement. La bande passante y est tout simplement plus chère. Paradoxalement, le coût de production des câbles a connu des baisses relativement importantes dans le monde.
Ce graphique illustre l’évolution de ce coût sur 20 ans en milliards de dollars américains. Sources: Telegeography .

Evolution coût de production des câbles sous-marins

Lançons l’enquête de l’internet trop coûteux !

En regardant tous ces chiffres, nous sommes bien en droit de nous demander pourquoi le coût de l’accès à internet ne baisse-t-il pas sur le continent ? Quand bien même certaines études prouvent que beaucoup de câbles atterrissant en Afrique sont même totalement amortis.

Mais qui sont ces consortiums, que font-ils et ou sont nos autorités ?
Pleins de questions auxquelles nous essaierons de répondre bientôt!


Autocomplétion dans Google Suggest: qu’en pensez-vous?

Lorsqu’on a rien à faire un soir, on se dit « tiens, je vais taper ce mot dans Google! ».
En « googlant », comme on le dit pas assez, vous tombez sur des résultats souvent inattendus. «Googler» est d’ailleurs devenu un véritable hobby pour celles et ceux devenus accros à la sérendipité. Surtout lorsqu’on sait que Google a rendu la chose encore plus savoureuse en y intégrant, depuis 2008, un algorithme d’autocomplétion. Cet algorithme suggère des résultats en même temps que vous tapez un mot dans l’espace de recherche. Les termes suggérés apparaissent alors en caractères surlignés que vous pouvez sélectionner.

Google est un système fortement « corrélationniste », c’est-à-dire capable d’interagir avec de gigantesques masses de données dans un intervalle de temps relativement court. Des centaines de millions de fois plus alerte qu’un cerveau humain, Google peut même s’offrir le luxe de corriger vos fautes d’orthographes en temps réel. Alors même qu’il traite 63 000 autres recherches, simultanément avec la vôtre, toutes les secondes.
Pour l’année 2016, Google devrait avoir traité un peu plus de 2000 milliards de requêtes. (Source: Search engine land).

Quid de cette autocomplétion ?

C’est clair que Google contribue beaucoup à la vulgarisation et au partage de l’information dans le monde. Cependant en chacune des œuvres humaines réside un semblant d’imperfection. Alors en tant qu’africain et fidèle utilisateur de ce moteur de recherche, j’ai essayé de savoir ce que celui-ci pensait de nous. J’ai donc tapé la phrase suivante : « les africains sont », et j’ai eu la joie de contempler ces merveilleuses suggestions:
Suggestion de Google pour
Si certains des articles que j’ai consulté ne paraissent pas bien méchants, d’autres le sont. Évidemment d’autres suggestions toutes plus ahurissantes les unes que les autres existent avec une panoplie de termes de recherches.
Il faut savoir néanmoins que Google n’est aucunement responsable des contenus qu’il indexe. Mais c’est le fait qu’il suggère de consulter en premier de tels articles qui peut faire tiquer.
Aussi, ces suggestions sont basées sur un certain nombre de critères et de conditions en rapport avec le nombre de clics. Et qui dit « nombre de clics » dit aussi «nombre de visiteurs » qui peuvent souvent se traduire par « nombre de clients potentiels ».

En termes plus clairs cela signifie que certaines entreprises, souvent sans le savoir, cautionnent ces types de liens en finançant des annonces publicitaires sur ces pages. Comme le propriétaire du site est payé au clic, il n’hésite pas à publier des billets chocs pour générer un maximum de trafic. Je pense que Google a quand même largement les moyens de vérifier qui fait quoi, , quand et comment. Il peut donc « normaliser » certaines pratiques, comme ce fut le cas il y a quelques années avec le référencement.

La recherche c’est Google, et Google c’est la recherche

De Calico qui se fixe pour objectif de tuer la mort, en passant par Deepmind qui veut résoudre l’intelligence, la holding Google Alphabet est plus que jamais un titan du monde de la recherche.
En moins de vingt ans, Google (désormais une filiale d’Aplhabet) est devenu une sorte de vieux sage prodiguant conseils et solutions à nos moindres problèmes. En tant que saharien, j’ai appris à faire, correctement, mon premier turban grâce à un tutoriel glané sur Google… la honte 😮
C’est justement ce degré d’instantanéité et de fiabilité dans le traitement des recherches qui a séduit nombre d’internautes qui ont définitivement fini par adopter cet outil.

Les algorithmes de Google sont certes dotés d’un certain niveau d’entendement, mais Google doit songer à ajouter de l’éthique à cette intelligence. Nous vivons une époque où l’humanité n’a jamais été aussi unie dans les luttes qu’elle mène pour un monde meilleur. Des activistes, des humanitaires, des penseurs luttent quotidiennement contre le racisme, l’antisémitisme, et d’autres inégalités.
Il serait dommage, en cette ère du numérique, que Google crée cette forme de contre-courant à même d’annuler d’importants efforts.
Aujourd’hui, un lecteur sur le web lit en moyenne 100 000 mots par jours environ (Source vidéo: Mooc Rue89). Il devient d’un coup logique de craindre qu’il devienne, un jour où l’autre, influençable par une information incorrecte ou négative. Et malheureusement, beaucoup d’internautes qui piochent une information sur ce site acceptent et défendent même parfois sa véracité.

Y a-t-il eu des plaintes aux sujet de cette autocomplétion ?

Plusieurs fois Google a été obligé de retirer certaines suggestions de son moteur de recherche. La dernière en date concerne les autocomplétions en anglais lorsque vous tapez ces termes : « are women » (les femmes sont), « are Jews » (les juifs sont), « are Muslims » (les musulmans sont). Je vous laisse imaginer les suggestions de Google concernant ces requêtes… Vous pouvez lire l’article publié sur le site du Gardian ici (en anglais).
Au bout de quelques jours, Google a évidemment retiré toutes les suggestions sur ces mots mais uniquement en anglais apparemment.
À la communauté francophone donc de se mobiliser contre les suggestions offensantes dans sa langue.


Le hashtag: quèsaco?

De nos jours, il est difficile de réagir sur un contenu web sans utiliser un «lol» du «mdr» ou un hashtag. Ce dernier, aussi appelé mot-dièse en français, est défini comme un mot ou un groupe de mots précédé du signe #(croisillon). Cepandant #789 n’est pas un hashtag, car ce symbole ne se place jamais devant des chiffres uniquement…sur Twitter du moins. Le hashtag c’est comme un panneau de signalisation qui peut soit indiquer un emplacement, un sens, une humeur, etc.

Hashtag ou dièse ?

Il faudrait, en effet commencer par là. Ce symbole: # représente le hashtag ou croisillon, tandis que celui-ci: représente le signe dièse. Le dièse est en fait un signe musical permettant de modifier la hauteur d’une note, lisez par ici.
On peut donc légitiment se demander pourquoi le hashtag se nomme « mot-dièse » en français alors qu’il aurait été plus correct de l’appeler « mot-croisillon ». Bon, le français reste une langue vivante… 😉

De la genèse du hashtag

Les origines du croisillon (hashtag) sont très obscures. Il serait, entre autre, apparu suite à la simplification de la ligature lb ; abréviation de libra qui est le nom latin de la livre en tant qu’unité de masse.
Dans le monde informatique, le mot-dièse est utilisé depuis 1970. En 1978 par exemple, son utilisation a été définie dans le langage de programmation C pour précéder des mots-clefs jugés prioritaires. Il est aussi utilisé dans d’autres langages informatiques comme Python ou le CSS (avec les codes couleurs ou en mode sélecteur).

ircEn dehors des utilisations assez techniques, le mot-dièse est utilisé dans les protocoles de communication IRC créé en 1988. Un canal IRC (Internet Relay Chat) est en quelque sorte l’ancêtre des réseaux sociaux actuels. Dans un tel canal, on discute de thématiques variées reconnaissables au hashtag accroché à chacune. Les canaux IRC existent aujourd’hui encore, et je pense qu’on y trouve des réponses beaucoup plus pertinentes car les discussions sont vraiment très thématisées et animées par des personnes très impliquées même si souvent trop puristes. En effet, étant utilisateur de linux, je suis plusieurs fois tombé sur des réponses du genre RTFM(Read The Fucking Manuel) signifiant « Lire Le Put*i* de Manuel ». En fait linux fournit un manuel gratuit très bien élaboré. Il ne faut donc poser que des questions n’ayant pas de réponses dans ce manuel. Autrement, bah RTFM 😀 ce n’est pas du tout méchant!

Le hashtag et Twitter
twitter

La naissance de Twitter en 2006 est incontestablement la période à partir de laquelle l’utilisation du mot-dièse prend d’autres proportions. Grâce à Twitter, le hashtag devient un lien entre les flux de discussions et sort donc du seul cadre thématique. Un moteur de recherche indexant les hashtags a même été mis au point. Mais cette popularité que Twitter a donnée au croisillon va le propulser largement au-delà du territoire de l’oiseau bleu. Aujourd’hui le mot-dièse est utilisé dans tous les médias (journaux papiers, TV, et même à la radio…).
Tout le monde s’y met, des politiques aux entreprises en passant par les activistes. On parle aujourd’hui d’un hashtag activism (lien en anglais) propre au militantisme sur internet. Le mot-dièse est tellement tendance que Facebook l’intègre à son tour, même si je n’ai jamais compris pourquoi, étant donné que celui-ci n’est pas dans la contrainte du nombre restreint de caractères.

Quel fut le tout premier hashtag sur Twitter ?

Le tweet avec le tout premier hashtag date de 2007 et avait été posté par Chris Messina. Premier hashtag
Twitter conseil d’ailleurs d’utiliser entre 1 et deux mot-dièse dans un tweet, sur Instagram on peut aller jusqu’à dix car celui-ci n’a pas de limite réel en matière de texte. En suivant ces conseils vous aurez beaucoup plus de chance d’être retweeté.

Le hashtag est passé du petit symbole typographique anodin en véritable star des réseaux sociaux.
Pour finir, je vous site ce proverbe qui dit: « petit à petit, l’oiseau bleu fait son nid ». Twitter est venu et le hashtag a grandi.


Usage des anglicismes : XVIième Sommet de la Francophonie

Bienvenue au XVIième Sommet de la Francophonie ! Si vous faites partie des invités, vous avez sûrement remarqué le mot de bienvenue affiché à l’Aéroport d’Ivato?
Non ? Bah! moi si. C’est écrit, sans être raciste, en noir sur blanc que : « Nul n’entre ici s’il n’est francophone »…Alors tant pis pour les nuls 🙂
Par francophones, comprenez qu’il s’agisse de personnes qui parlent et écrivent franco le français. Lorsqu’à l’aéroport, la « police des langues » vous interpelle et vous signifie de passer le test…enfin, je veux dire l’épreuve 😉 n’hochez surtout pas la tête en disant : « Okay! ». Si jamais c’est le cas, je vous conseille de répondre par : « Excusez-moi monsieur l’agent, j’avais le hoquet ». Cela pourrait vous éviter la verbalisation. Car ici, les fans d’anglicismes ont le même traitement qu’un poseur de bombe…

Pourquoi autant de mesures contre les anglicismes ?

C’est une fatwa qu’a prononcée Michaël Jean, l’archange de la Francophonie. Et ce n’est surtout pas parce que l’anglais séduit plus de monde que le français…enfin! dans une certaine mesure 😉 Je crois qu’il s’agisse plus d’un code de conduite qu’il faille observer ou d’une certaine pudeur en hommage à la Francophonie. Cet événement c’est quand même la grand-messe de la langue française. Et une messe se commémore avec du pain et du vin et non du hamburger et du soda 😉

Mais supprimer les anglicismes de la langue française, il y a des conséquences pour la francophonie non ?

Effectivement, avec un Donald Trump comme nouvel « guide américain », le monde francophone risqueraient d’être bien surpris…
Ils seraient surpris de même par le nombre de soutiens peu scrupuleux, voire gênants de la part des terroristes. En effet, ces derniers heureux de constater cette sorte de trahison du monde francophone par rapport aux américains tenteront de mettre en place de nouvelles formes de tortures à infliger aux francophones utilisant des anglicismes dans leurs phrases.

Vous êtes avertis, la prochaine fois que vous prononceriez un mot d’origine anglaise en cette glorieuse semaine, soyez d’abord sûr que vous n’êtes pas suivi!
Et ce, même si nous sommes convaincus que la langue française (mais aussi les autres langues) est un outil extrêmement modulaire en ce sens qu’elle tire sa richesse de la diversité des mots qui la composent.

Bon séjour…


Le français en chiffres dans le monde

À quelques jours du XVIième Sommet de la Francophonie, il serait intéressant de passer en revue quelques statistiques autour de la langue française.
Le Sommet de la Francophonie est un événement international, et le français se trouve justement être la 2ème langue utilisée dans les organisations internationales. Il est aussi la langue officielle de 30 États parmi les 80 membres de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) et rassemble 274 millions de locuteurs autour de la planète.
Si cette langue indo-européenne ne date pas d’aujourd’hui, il faut savoir que 60% des francophones ont aujourd’hui moins de 30 ans.
La langue de Molière demeure de même la 10ème langue la plus difficile au monde. Mais cette difficulté peut compter sur l’engagement des 900 000 professeurs de français éparpillés aux quatre coins de la planète, qui contribuent à faciliter l’usage et l’apprentissage de cette langue. Le français et l’anglais, sont les deux seules langues qui enregistrent des locuteurs sur les cinq continents.

Ce graphique illustre la part de francophones sur les différentes parties du monde.

Il faut combien de mots pour s’exprimer en français ?

Des études montrent que les Français utiliseraient en moyenne 5000 mots. Cependant, le nécessaire se dit en 600 mots, car ces 600 mots représenteraient aussi 90% de n’importe quel texte. Mais très souvent, la compréhension d’un seul mot nécessite la connaissance d’un paquet d’autres. Donc pour comprendre un texte, il faut connaitre ces 600 mots mais aussi en amont, une centaine d’autres. Mais bon! En apprenant 10 mots par jours, pendant 10 mois, vous y arriverez.

Pourquoi ce XVIème Sommet est à Madagascar ?

Tout bonnement parce que c’est au tour des Malgaches d’accueillir ce grand événement. Mais personnellement, j’embrasse l’idée que la Francophonie tienne à redorer son blason auprès des Malgaches. En effet, dans ce rapport de l’OIF datant de 2014, on peut lire qu’à Antananarivo, 4 personnes sur 10 considèrent que la langue française n’est pas essentielle. Aussi, moins de la moitié de cette population se sent francophone ou solidaire de la francophonie. Il est donc indispensable pour la Francophonie de renforcer le fihavanana, comme disent les Malgaches, qui l’unit à ce peuple.

Quelle est la place du français sur Internet ?

À la fin d’une compétition, il n’y a que trois place sur le podium. Malheureusement, sur Internet le français occupe la quatrième place en comptabilisant l’ensemble des locuteurs francophones. Par contre, toujours selon le même rapport, si l’on ne tient compte que des locuteurs de langue maternelle, le français se retrouve entre la 7ème et la 8ème place sur la toile.

Des statistiques plus désagrégées nous apprennent encore plus.

  • À propos des blogs par exemple, le français est classé 3ème.
  • Sur WordPress, il occupe la 7ème place, mais ce classement ne concerne que les locuteurs de langue maternelle.
  • En 2012, sur Wikipédia, le français était la troisième langue la plus utilisée en termes de publication d’articles. Toutefois, des analyses datant de novembre 2013 renvoient le français en 5ème position. Pour cause, l’ascension du néerlandais et du suédois, qui ont respectivement ravi les 2ème et 4ème places.
  • Sur YouTube, les francophones occupent la 6ème place avec 3% des vidéos visitées.
  • Sur Facebook et Twitter, les francophones sont respectivement à la 4ème place avec 7% des utilisateurs et 5ème place, avec 4% des utilisateurs.

Vous noterez que tous ces chiffres sont tirés du site de l’Observatoire de la langue française. Même si ces données datent de 2014, elles demeurent plus fiables que celles issues d’autres études usant de méthodologies contestables. Pour un résultat objectif et réaliste, il faut par exemple faire le lien entre des variables comme la langue des usagers d’Internet et celle des contenus visités.

Qu’est-ce que ces chiffres nous enseignent?

Même si un patrimoine linguistique ne se mesure pas au nombre de pages s’y associant sur Internet, il faut quand même dire que le français est à la traîne. Dans plusieurs cas, il se trouve en concurrence avec des langues comme l’arabe, l’allemand, le russe, le hindi ou l’italien. Ces langues ont généralement un espace géographique limité, contrairement au français. En effet, le français reste la 2ème langue étrangère la plus apprise dans le monde.

Si ces résultats ne paraissent pas très élogieux, ils suscitent néanmoins un énorme engouement. Il faut effectivement savoir qu’un grand réservoir d’internautes « dormants » reste à ce jour inexploité. Ces internautes sont majoritairement localisés en Afrique, un continent où l’accès à Internet reste très limité. En révélant son potentiel, l’Afrique pourrait bien évidemment faire grappiller quelques places à la langue française dans le monde.

Il faut espérer que ce XVIème Sommet apporte des solutions efficaces afin que la langue française continue à mieux se porter.


les algorithmes envahissent le monde

Dans ce billet, je vous propose d’explorer le monde merveilleux des algorithmes numériques. Vous ignorez ce qu’algorithme signifie ? Savez-vous cuisiner au moins ?…non ? Bon, achetez un livre de gastronomie. En effet, l’algorithme tout comme la cuisine, est une suite d’instructions aboutissants à un résultat. De nos jours, les algorithmes sont incontournables. Ils interviennent dans des domaines aussi bien techniques que cognitifs et sont utilisés pour automatiser les tâches répétitives.

Donc l’homme utilise les algorithmes parce qu’il est paresseux?

Euh oui, car beaucoup de personnes se font réveiller le matin par leur smartphone ou une horloge numérique… 😆
Et non, parce que les algorithmes permettent surtout de gagner du temps et de l’argent. Ils sont beaucoup plus rapides, efficaces et précis que l’homme. Vous vous imaginer si Facebook était une plateforme de rencontre par correspondance sur papier ?? J’aurais été obligé de commander mon vrai « Livre des visages »(Facebook) pesant une tonne, avec des photos… 😮 Enfin, vous l’aurez compris ce n’est absolument pas commode 😀

Quoi ? Facebook est un algorithme ? Comment en créer un ?

La plupart des algorithmes sont conçu pour être utilisé sur un support numérique. Donc pour créer un algorithme il faut d’abord savoir parler aux machines (ordinateurs, smartphones, serveurs, objet connectés…). Les gourous qui connaissent le langage des machines sont appelés « programmeurs ». Il faut aussi savoir que les machines comprennent et parlent plusieurs langages. Facebook a majoritairement été conçu avec du PHP, une langue de programmation.

L’essor que connait l’utilisation des algorithmes dans le monde est, d’une part, lié à la naissance de Google en 1998. En à peine 20 ans, Google est capable de nous indiquer un itinéraire, de traduire des textes, de trouver une page web… Il a même réussi à battre le meilleur joueur au monde du jeu de go, grâce à AlphaGo.

Certains algorithmes comme Watson d’IBM pourront faire de la consultation médicale. D’autres comme PAWS essaient de prévoir où et quand les braconniers attaqueront. Il existe beaucoup d’algorithmes conçu pour la protection de l’environnement. Néanmoins, le secteur de l’automobile a été éclaboussé par plusieurs scandales. il y en a même qui nous apprennent à écrire, après des années d’études et un CV long comme le bras 😉 Quant aux traders, ils sont remplacés par des algorithmes de trading à haute fréquence. Personnellement, j’aimerai bien une imprimante qui n’imprime que sur un papier certifié écologique 💚

Sommes-nous dépendant de ces algorithmes ?

Aujourd’hui les journées commencent par un like et se terminent par un tweet, mais l’inverse est aussi vrai. On ne part plus au boulot ou à l’école avec un smartphone chargé à moitié. Dans les sacs des filles, toujours bourré de kit de maquillage, un intrus a trouvé sa place : l’odieux câble de recharge 😯 Nous avons une vie numérique plus que jamais liée aux algorithmes. Ces derniers supplantent l’homme dans beaucoup de domaines. Et la dépendance s’accroît car il y’a quelque jours Elon Musk a indiqué que toutes les nouvelles Tesla seront 100% autonome grâce à la puissance des algorithmes qu’elles vont embarquer.
On peut voir dans cet extrait vidéo les prouesses qu’accomplie cette voiture.

Y’a-t-il un risque de donner tant de place aux algorithmes dans nos vies ?

Oui bien sûr qu’il y’a un risque, sinon ça ne serait pas cool… 😀
Écoutez cette douce voix :

Beaucoup d’utilisateurs de Windows ont, au moins une fois, fantasmé sur elle… 😳

Évidemment, le danger c’est le piratage et désormais les pirates veulent carrément faire tomber internet. Notamment, en utilisant les failles de sécurité que présentent nos objets connectés. C’est ce qui s’est passé en France et quelques semaines plus tard aux États-Unis.
Les objets connectés étaient estimé en 2015 à 4,5 milliards et pourraient atteindre les 20 milliards d’ici 2020.

Comment ces objets peuvent-ils arrêter internet ?

Les téléviseurs, réfrigérateurs, ou brosses à dents connectées envoient des données vers d’autres ordinateurs puisqu’ils sont reliés à internet. Ces données peuvent être de nature diverses.
Donc, si votre ampoule connectée est corrompue par un algorithme, elle se réveillera toute seule la nuit, comme un zombie et commencera à envoyer les informations qu’elle a collecté vers une autre machine, et ce, plusieurs fois par seconde. Sauf qu’il n’y a pas un seul zombi, mais des millions d’autres qui font la même chose. Si des millions de connexions pointent vers votre blog, à la minute, il sera inaccessible.

Ce qui est inquiétant, c’est qu’aucun grand fabricant d’objets connectés ne s’est prononcé par rapport à cette faille gigantesque qui risque de mettre internet à terre. Pour le moment Mirai, le virus qui s’attaque aux objets connectés, continu tranquillement sa besogne.

C’est quand même incroyable d’acheter, loger, nourrir, et d’obéir à des zombies 😈
Le vaudou à de beaux jours devant lui.