Ruyange Jean-Fraterne

Bayimba festival, Lunkulu island metamorphosed

Bayimba is a festival of arts organized in Uganda. This year, it is in its eleventh edition and brings a very moving innovation that will, without a doubt, enjoy festival-goers: It will be held from 02 to May 05, 2018 on the island Lunkulu, in Lake Victoria and offers a relaxing atmosphere.

The festival will welcome artists from all sides and this adventure will surely secure Bayimba Festival’s name on the scene of Uganda and world music. While waiting for everything to start, I propose, in pictures, the atmosphere around the preparations that started since Monday and, rest assured, this is only a foretaste.

Read the french version here

The atmosphere around the finish

As one of the first people to land on Lukunlu Island for the Bayimba Festival, let me take you to the internal kitchen of the teams preparing the site to welcome festival-goers.

Bayimba-festival-justalokohub
We all arrived by canoe
justalokohub-ile-lunkulu
Some food for survival in the jungle
Lunkulu-festival-Bayimba
The camp is all ready for the night
Sleeping in a tent must be exciting even before the nightfall
camping-lunkulu-island
Campement-lac-victoria
I feel better in a wheelbarrow
bayimba-justalokohub-lunkulu
And if we set a slick line?
festival-bayimba-lunkulu
Let’s see if we have balance
slick*line-festival
It’s easy if we hold hands
Lunkulu-lac-victoria
It turns to acrobatics
justahub-kongoloko-festival
It’s hot in Africa, anti-inflammatories are good

Communion with nature

The Bayimba Festival has chosen its site in the uninhabited part of Lunkulu Island. There are plenty of insects and reptiles here. The most prominent are dragonflies and egrets but the most feared are the snakes even if they remain naturally discreet.

nature-lac-victoria
It’s time to blast off
egret-africa-uganda
An egret tree is a tree which produces egrets
Aigrettes-kampala-lac-victoria
We watch the sea from above
dragonfly-lunkulu-bayimba-festival
I am small but you will always see me because I dominate the island
floating-tree-bayimba-lunkulu
Floating trees also exists in Lunkulu Island

JustaHub and Africa Collective Metamorphose Lunkulu Island

JustaHub, an art platform based  in Scotland is collaborating with Congolese artists (DRC) from the Kongoloko Collective and Afrika Collective, a Ugandan collective of artists Together they have been working on the design of the stages on the island as well as on the decoration.

The vestige of our passage on Lunkulu Island
A tree can serve as both a chair and coat rack
Africa-collective-arts
Swings made in Lunkulu by Afrika Collective
balencoire-afrique-kampala
A swing in the middle of the wooden furniture
foret-uganda
Spotlights to illuminate the forest
bayimba-festival-metamorphose
Decors overwhelm the island
Lunkulu-Kitenge-decor
Justalokohub imposes a decor on the face of the Congolese Kitenge

 


Bayimba festival, Lunkulu island metamorphosed

Bayimba is a festival of arts organized in Uganda. This year, it is in its eleventh edition and brings a very moving innovation that will, without a doubt, enjoy festival-goers: It will be held from 02 to May 05, 2018 on the island Lunkulu, in Lake Victoria and offers a relaxing atmosphere.

The festival will welcome artists from all sides and this adventure will surely secure Bayimba Festival’s name on the scene of Uganda and world music. While waiting for everything to start, I propose, in pictures, the atmosphere around the preparations that started since Monday and, rest assured, this is only a foretaste.

Read the french version here

The atmosphere around the finish

As one of the first people to land on Lukunlu Island for the Bayimba Festival, let me take you to the internal kitchen of the teams preparing the site to welcome festival-goers.

Bayimba-festival-justalokohub
We all arrived by canoe
justalokohub-ile-lunkulu
Some food for survival in the jungle
Lunkulu-festival-Bayimba
The camp is all ready for the night
Sleeping in a tent must be exciting even before the nightfall
camping-lunkulu-island
Campement-lac-victoria
I feel better in a wheelbarrow
bayimba-justalokohub-lunkulu
And if we set a slick line?
festival-bayimba-lunkulu
Let’s see if we have balance
slick*line-festival
It’s easy if we hold hands
Lunkulu-lac-victoria
It turns to acrobatics
justahub-kongoloko-festival
It’s hot in Africa, anti-inflammatories are good

Communion with nature

The Bayimba Festival has chosen its site in the uninhabited part of Lunkulu Island. There are plenty of insects and reptiles here. The most prominent are dragonflies and egrets but the most feared are the snakes even if they remain naturally discreet.

nature-lac-victoria
It’s time to blast off
egret-africa-uganda
An egret tree is a tree which produces egrets
Aigrettes-kampala-lac-victoria
We watch the sea from above
dragonfly-lunkulu-bayimba-festival
I am small but you will always see me because I dominate the island
floating-tree-bayimba-lunkulu
Floating trees also exists in Lunkulu Island

JustaHub and Africa Collective Metamorphose Lunkulu Island

JustaHub, an art platform based  in Scotland is collaborating with Congolese artists (DRC) from the Kongoloko Collective and Afrika Collective, a Ugandan collective of artists Together they have been working on the design of the stages on the island as well as on the decoration.

The vestige of our passage on Lunkulu Island
A tree can serve as both a chair and coat rack
Africa-collective-arts
Swings made in Lunkulu by Afrika Collective
balencoire-afrique-kampala
A swing in the middle of the wooden furniture
foret-uganda
Spotlights to illuminate the forest

 


Il faut désormais payer une taxe de 200 shillings par jour pour accéder aux médias sociaux en Ouganda

Hier, je me réveille tôt le matin et, comme toujours, j’active les données mobiles de mon téléphone avant de sortir du lit, question de consulter mon mail et passer des petits coucous aux amis via WhatsApp… mais en vain. Qu’est-ce qui se passe ? Aucune idée. Je désactive les données mobiles, puis je m’en vais prendre la douche avant de retenter quelques minutes plus tard, mais toujours rien.

Par un heureux hasard, j’essaie d’ouvrir Google, et oups… la page d’accueil Google se recharge sans contrainte. Jusque-là, je ne savais pas que l’accès aux réseaux sociaux en Ouganda, où je séjourne depuis 3 semaines déjà, est désormais conditionné par le payement d’une taxe de 200 shillings, soit 0.05 dollars US. Il faut avouer que je ne m’intéresse pas trop à l’actualité du pays de Museveni, surtout que c’est la coupe du monde, mais aussi, il se passe beaucoup des choses chez nous en RDC.

Quand j’ai vu que je pouvais accéder à la page d’accueil de Google et mener des recherches sans problème, m’est directement venu à l’esprit l’idée d’installer le VPN et hop ! Me voilà de retour sur les réseaux sociaux. Tout Congolais qui se respecte doit avoir un tel réflexe car au pays, nous sommes souvent soumis aux coupures et censures de l’internet. Cela m’a aussi rappelé une blague selon laquelle « pour embaucher un Congolais il ne faut jamais lui demander une expérience car la vie au Congo doit être mentionné sur le CV de chaque congolais. »

Une mesure économique ?

L’Ouganda se serait inspiré des services Cloud comme Amazon ou Azure de Microsoft qui ont généré respectivement 12 milliards et 7 milliards de dollars en 2017. En voyant le chinois Alibaba lancer aussi son service Cloud, l’Ouganda s’est dit qu’il est hors des questions de limiter l’internet aux réseaux sociaux alors qu’il est un enjeu économique considérable. Bah, au fait, ça c’est ce que je pense dans ma tête.

En effet, selon le budget de l’exercice 2018/2019, le gouvernement ougandais s’attend à recueillir environ 400 milliards de dollars par an auprès des utilisateurs des médias sociaux.

La réaction des internautes ougandais

Je ne suis pas le seul à avoir pensé aux VPN en Ouganda. Quelques heures seulement après l’introduction de la taxe sur les médias sociaux, la recherche de VPN sur le moteur de recherche le plus populaire au monde, Google, a explosé en atteignant la valeur maximale ‘100’ au cours des dernières heures. Selon Google, entre le 24 juin et le 29 juin, la recherche de VPN n’était pas allée au-delà de la valeur de recherche de Google, soit 5. En fait, au 24 juin à 7h du matin, il y avait ‘0’ recherche. Les VPN masquent l’emplacement exact de l’utilisateur et permettent ainsi de contourner facilement le blocage.

Les compagnies de télécommunications (MTN, Airtel et Africell) ont annoncé dans un communiqué que les internautes devront payer 200 shillings par jour et par utilisateur pour accéder aux réseaux sociaux.

Twitter, Facebook, Instagram ont été éteints par les télécoms ce 1er juillet à minuit. La première fois que les Ougandais ont massivement utilisé le VPN, c’était en 2016 lors des élections présidentielles après que le gouvernement ait bloqué les médias sociaux dans le pays.

La toile ne manque jamais d’humour

Ça c’est une particularité propre à la toile. Les internautes trouvent toujours de quoi amuser la galerie dans chaque situation. Ici, j’essaie de vous traduire les déclarations amusantes sur lesquelles je suis tombé et qui m’ont marré.

1. Ok, vous ne pouvez pas ajouter les 200 shillings sur le prix du sucre et laisser Internet en paix?

https://twitter.com/genoeric1/status/1013397033993064451

2. L’Ouganda n’est plus Wakanda, elle est Jumanji #SocialMediaTax

3. Je n’arrive pas à croire comment certains députés qui ont appuyé l’imposition des médias sociaux téléchargent aussi des VPN

https://twitter.com/Andrewmatsiko2/status/1013318083753185280

4. Les gars arrêtons de parler des VPN et prétendre que nous avons payé la taxe. Comme ça Museveni et ses crétins peuvent commencer à se battre entre eux à la recherche de qui a volé l’argent #socialmediatax

5. Payer des impôts à un gouvernement corrompu n’est pas patriotique, c’est de l’esclavage.

6. Je vois des gens en ligne mais pas encore d’argent, que se passe-t-il? #SocialMediaTax

https://twitter.com/_mwes/status/1013176329490108416


Ces 4 choses que vous ne saviez pas sur les femmes ougandaises

Il y a de l’abondance en Afrique et les femmes ougandaises en font partie. Je suis en Ouganda depuis un moment déjà et le pays d’Amin Dada n’arrête pas de me surprendre. Winston Churchill a appelé un jour l’Ouganda «la perle de l’Afrique». Il a été impressionné par sa magnificence. Jean-Fraterne RUYANGE, à son tour, appelle maintenant l’Ouganda «la terre des curiosités intrigantes». Que les générations futures me citent. Voici 4 choses que vous ne saviez pas sur les femmes ougandaises.

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Photo: WikiCommons

Par Jean-Fraterne RUYANGE

  1. Elles ont des hanches plus larges

Oui, les courbes de la plupart des femmes ougandaises ont dépassé la limite élastique. C’est parce que leurs hommes ont aussi de grands engins. Selon une légende urbaine très rependue à Kampala, la capitale ougandaise, il y aurait des hommes qui évoquent « les droits extra-larges » comme raison de réduction de la dot auprès de la famille de la mariée. Zut, j’entends des hommes ougandais avoir des engins la taille du bras de The Rock. Vous pouvez imaginer ce que leurs femmes traversent. Si vous avez un engin qui n’est pas XXL, vous ne pouvez pas gérer une femme ougandaise. Elle va lire des potins dans le journal alors que vous avez du mal à… Ne paniquez, je ne sais rien affirmer de tout ça, surtout que je n’ai rien essayé. C’est juste une rumeur, curieusement, très rependue.

2. Elles adorent l’alcool

Les femmes ougandaises sont des gourmandes avec un taux de conversion des bouteilles par heure très élevé. Leurs ventres ont une capacité de 3000 cc de bière. Visitez un club de Kampala et vous serez étonné. Elles boivent de la bière comme un Chinois boit du café. Et c’est de l’alcool fort. Pas des bières en bouteilles comme Guinness ou Heineken avec taux d’alcool faible comme vous pouvez l’imaginer. Leurs plaquettes sanguines sont habituées à l’alcool, car vous les trouverez rarement ivre malgré le prix trop bas des liqueurs en sachets.

3. Elles aiment un homme à vélo

En Ouganda, vous n’avez pas à posséder une Lamborghini pour impressionner une femme. Elles adorent un homme à vélo. C’est le symbole de statut ultime. Ou mieux encore, si vous possédez une moto, vous pouvez ramasser des femmes du point A à Z comme le légendaire Reno Raines de Renegade. Ou encore comme Jack Stellar des Fils de l’Anarchie.

4. Elles sont formées sur comment faire l’amour

Les femmes ougandaises sont formées par leurs mamans et tantes sur la façon de faire l’amour de la bonne façon. Après avoir couché avec une donzelle ougandaise, il vous faudra une sieste de plusieurs jours. Même les femmes rurales de Jinja et de Tororo, des villages très reculés du pays, maitrisent bien le Kamasoutra. Elles ne se contentent pas de performer, elles se comportent comme des boss.


Mon coup de foudre pour le Rwanda

« Dieu se trouve partout mais le soir il revient dormir au Rwanda », proverbe Rwandais.
Je n’ai jamais compris la philosophie de ce proverbe et cela ne me surprend pas car le pays des milles collines c’est aussi le pays des milles surprises. Mais pourquoi Dieu devrait opter pour le Rwanda comme unique dortoir ? Mon récent voyage dans ce paradis africain m’a permis de le découvrir.
Mon voyage commence à Gisenyi, une ville qui est à l’Ouest du Rwanda et qui partage la frontière avec Goma, la ville congolaise qui m’a vu naître. De Gisenyi, j’ai pris un bus qui devait m’emmener à Kigali, la capitale Rwandaise. Avant de fouler le sol de la capitale, c’est le paysage verdoyant qui a le plus attiré mon attention, au point de me faire oublié que j’avais un livre en mains.

Nous avons marché sur des nuages

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Du brouillard dans des vallées au Rwanda
CC : Pixabay

Après 4 heures de route, mes yeux se sont posés sur des grattes-ciels, perchés sur des collines. Une ville qui s’élève sur des montagnes comme pour imposer à tous les regards de se tourner vers elle. A côté des ces maisons grandioses, ce sont les arbres qui dominent le visage de Kigali. L’air y est frais et le climat doux. De quoi charmer Imana (Dieu en Kinyarwanda) en lui offrant un environnement de choix pour son repos vespéral.

Il n’y a pas que les maisons qui sont perchées au Rwanda. Les routes aussi. Elles parcourent des collines élevées en offrant une vue panoramiques dans les profondeurs des vallées exhalant du brouillard tout alentour. Je me suis attardé sur ce spectacle on ne peut plus alléchant où j’ai vu le vent emporter des brouillards épais sous forme des nuages.
Je me suis retourné vers Providence Baraka, mon compagnon de voyage et lui ai soufflé : « regardes, nous marchons sur les nuages ». Sans vous mentir, pendant un laps de temps je me croyais déjà au ciel. Se retrouver au-dessus des nuages ça n’arrive pas deux fois dans une vie.
Rwanda-tourisme-voyage
Une route tracée sur la montagne
CC : Pixabay
Si Dieu a vraiment créé le monde, Il doit être fier de son chef-d’œuvre qu’est le Rwanda. A sa place, je n’aurais pas non plus besoin de passer mes nuits ailleurs, mis à part les exigences de l’ omniprésence. Ce pays offre une attraction hors-norme : des rivières par ci, des chutes d’eau par là. Des montagnes verdoyantes se suivent à perte de vue. Devant ce tableau merveilleux, mon ami Providence, ébahi, s’est exclamé : « Au Rwanda, c’est plus de milles collines. »

Le Rwanda est amour

Arrivés à Kigali, Providence et moi avons eu un problème de communication. Nous avons eu du mal à trouver un cyber café et communiquer avec les habitants de la ville n’a pas été chose simple. Alors que les Rwandais sont sensés être polyglottes, ils ne parlent mieux que le Kinyarwanda. La transition du pays de la francophonie vers l’anglophonie pèse encore sur les Rwandais, ils sont partagés entre un Français en agonie et un Anglais inaudible.
Curieusement, cela ne nous a pas coûté trop cher car les  Rwandais comprennent avec le cœur. Ils nous ont compris sans nous entendre. Qui plus est, cela nous a plutôt valu assistance. Je me souviens que, quand il m’a fallu passer un appel dans une cabine, j’ai été exempté du payement pour le simple fait que le revendeur d’unités a compris que j’étais un étranger. « C’est un service rendu », m’a-t-il dit.
Je me suis senti bien et fier de me retrouver étranger au Rwanda car cela m’a fait découvrir le degré de générosité de ce peuple enthousiaste. Si l’amour est charitable, le Rwanda est amour comme Dieu l’est aussi. Imana avait donc raison d’établir son dortoir au Rwanda car il est amour et il ne peut que vivre au milieu d’un peuple qui aime inconditionnellement.


Mohamed Salah, ballon d’or 2018 !

Comme l’avait bien souligné mon compatriote Franck Ngonga dans un article sur son blog, le football européen a déjà volé la vedette au football congolais et c’est aussi bel et bien le cas pour tous les autres pays africains.
Maintenant que nous sommes à quelques jours de la finale de la Ligue des Champions européenne, cet événement fait couler autant d’encre que des salive en Afrique. Le débat y est houleux, plus encore qu’en Europe je suppose, et il prend de plus en plus  d’ampleur sur les réseaux sociaux.
Mohamed-Sallah-ballon-d-or
Une image montrant Salah avec le ballon d’or
CC Seneplus

Bien que Mohamed Salah et Sadio Mané ne soient pas les premiers africains à accéder à la finale de cette prestigieuse compétition, les yeux de tous les Africains amoureux du ballon rond sont tournés vers eux. L’Afrique souhaite que Liverpool écrase le Réal Madrid, tenant du titre, lors de la finale de Kiev ce 26 mai 2018. Derrière ce rêve, car il le demeure jusqu’à preuve du contraire, il y a l’espoir de voir un africain sur le podium du ballon d’or.

La fin de la rivalité Ronaldo-Messi ?

Depuis une décennie déjà, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi règnent en seuls maîtres sur le podium du ballon d’or. Quand ce n’est pas l’un qui remporte ce trophée, c’est l’autre. Ils ont fait du ballon d’or leur bataille individuelle. Chacun des deux joueur prend les succès de l’autre pour en faire ses catalyseurs.

Ils ont tellement dominés le paysage footballistique qu’aujourd’hui la plupart des amoureux du ballon rond sont soit pro-Ronaldo, soit pro-Messi. Dans l’envie d’être le meilleur, ils placent la barre de plus en plus haut à chaque fois, et les autres prétendants cèdent toujours. Mohamed Salah va-t-il sortir du lot ?

Les chances pour Mohamed Salah

Si Lionel Messi a emmené les siens au sacre en Liga, Ronaldo est au point de faire de même en Ligue des champions. Signalons en passant qu’ils sont respectivement meilleurs buteurs de ces championnats. En cas de sacre du Réal Madrid à l’issue de la finale de Kiev, tout sera fini pour Mohamed Salah et nous attendrons que la coupe du monde départage ces deux poids lourds.

Dans le cas contraire, Mohamed Salah sera parti du bon pied en remportant la Ligue des Champions car Ronaldo sera de ce fait provisoirement éliminé de la liste des prétendant au ballon d’or cette année. Si pas totalement, ses chances de remporter ce précieux trophée individuel seront minimes.

De ce fait, le duel sera signé Messi-Salah et là, il y aura encore la coupe du monde qui s’invitera pour trancher. Il faudra alors que l’Égypte de Salah fasse mieux que l’Argentine de Messi. Ce qui reste un rêve. Mohamed Salah est donc, pour le moment, le seul à pouvoir s’interposer entre les deux. Cependant, même si l’enjeu est grand, ses chances restent aléatoires.

Une première pour un Africain ?

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Georges Weah, le premier africain ayant remporté le ballon d’or
CC : Wiki commons
Si tout se passe comme le souhaitent les Africains, Mohamed Salah ne sera pas le premier joueur du vieux continent à remporter le Ballon d’or. Georges Weah, l’actuel président du Liberia et l’ancien sociétaire de l’AC Milan l’a remporté en 1995. Cela vient confirmer l’idée que Mohamed Salah a bien sûr aussi le droit  d’y rêver, tout comme ces milliers d’Africains qui attendent voir « Mohamed Salah ballon d’or 2018 » !


Divorcer ou souffrir, opte pour le moindre mal

Seulement quelques mois après votre mariage, le symptôme du divorce a plané sur votre couple. Celui qui était supposé te protéger est devenu ton pire cauchemar. Toi, ma sœur, affamée du bonheur, au barreau du conformisme social, tu t’es retrouvée condamnée à avoir chaque jour trois repas complet d’affliction et de l’amertume au dessert !

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Image utilisée à titre d’illustration
Photo : Wikicommons, réutilisation autorisée

Tu croyais suivre la bonne voie, celle que nous imposent nos traditions. Tu as dit au revoir à ta famille, à tes amis, tu lui as pris la main, pensant être en la compagnie du prince charmant alors que derrière sa coquetterie se cachait un crapaud. Tu lui as ouvert le cœur mais lui t’a ouvert les veines. Il te fait saigner, il te fait pleurer, il te rend malheureuse.

Tu as fait fausse route, tu le sais, tu le sens, mais c’est cette bague au doigt qui continue de te dicter : « C’est cela le mariage, tu dois le supporter. » Non, moi je ne suis pas de cet avis. Le mariage c’est pour le meilleur et pour le rire ; au diable le pire ! Et tu sais quoi ? Le diable, il faut le fuir.

Tu n’as pas raté ta vie

Tu es encore trop jeune pour noyer ton enthousiasme dans un quotidien maussade. Ta vie tourne à l’orage, pourquoi t’obstines-tu à rester dans ce navire qui chancelle ? Abandonne ces mauvaises vibrations, ces ondes négatives qui te retiennent dans un mariage qui ne fonctionne que de nom et d’apparence.

Tu as le droit d’y croire, oui, je sais combien c’est difficile mais il y a une vie après le mariage, rassure-toi. Certes, des regards lourds vont se poser sur toi mais que cela ne ralentisse pas envie d’avancer. Si la société va discréditer la femme que tu es, ne cherche pas à te justifier car une divorcée n’est pas une femme ratée, c’est juste une femme qui est tombé sur un mari taré.

divorce-mariage-amour
Photo : Pixabay.com

Tu lui as donné une deuxième chance, une troisième, puis une quatrième et ainsi de suite… Au lieu de changer, il a ancré en lui sa grossièreté et son obscénité. Regarde, combien autour de toi ont perdu leur vie en essayant un mariage râpé, combien se sont retrouvées avec des handicaps physiques et/ou émotionnels en tentant de sauver l’honneur d’un foyer infâme ?

Tu le sais bien, il n’y a rien que tu puisses encore sauver. Tout comme ce qui est mort ne peut mourir1, on ne peut distinguer un cadavre d’un défunt. Alors ce qui te reste, c’est de chercher à sauver ta peau. Tu as encore toute la vie devant toi, tu as encore le temps de te remettre et de vivre, ou mieux de goûter à la vie.

Je t’écris tout ça juste pour te dire que si tu savais quel destin te réserve Dieu, tu t’en irai danser nue sur la plage2 au lieu d’aller te faire tuer par ton débile de mari ivrogne qui ne sait pas voir le charme de ton sourire, les étincelles de tes yeux et l’éclat de ton visage. S’il veut se débarrasser de toi, tant pis pour lui, laisse-le, nous tes amis, nous ta famille, nous ne voulons pas te perdre

1Devise des habitants des îles de fer dans la série « Game of thrones ».
2Prophétie faite par un sage à Rollo, frère de Ragnar Lothbrok, qui se plaignait de sa misérable vie dans la série « Vickings »


Le livre résistera-t-il à la numérisation du monde ?

Je me permets de me poser cette question car le monde actuel est en pleine mutation vers cyber-génération où tout est sur le web! L’internet favorise aujourd’hui bien des choses, en scrutant presque tous les domaines de la vie. À la limite, le web est quasi indispensable. Qu’en est-il de la littérature?

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Un tas des livres
Photo; PxHere, image libre de droit

Par Jean-Fraterne Ruyange

Désormais, les étudiants ne se posent plus de questions quand il s’agit de devoir trouver des informations pour un dossier ou une présentation: ils interrogent leur meilleur ami : Google.

Le réflexe de leurs parents était tout autre, faisant le succès des bibliothèques. Cette évolution doit-elle être considérée comme un progrès ou comporte-t-elle des risques? Quelle sera le sort du livre si ce comportement prenait des proportions encore plus grandes?

Dans quelle mesure le livre est-il menacé par les technologies nouvelles ?

Les partisans des méthodes nouvelles ont toujours tendance à surestimer leur effet sur le cours normal des choses, comme si quelque nouveau rouage dans le mécanisme pouvait immédiatement fournir la panacée à tous les problèmes de la planète. Dans les années 30, la radio, et dans les années 50, la télévision, ont été exploitées pour différentes causes. Nul ne saurait nier que ces moyens, utilisés au mieux, ont fourni (et fournissent encore) des programmes originaux et novateurs. Mais ils n’ont pas remplacé le livre : en vérité, de nombreuses émissions de radio et de télévision ont dû être accompagnées de livres.

Tous ces concepts ont au début l’avantage de la nouveauté. C’est un changement agréable de regarder et d’écouter un programme de télévision au lieu de regarder et d’écouter un troubadour. Mais, dans les sociétés occidentales au moins, où elles existent depuis longtemps, la radio et la télévision ont perdu l’attrait de la nouveauté ; elles sont devenues plutôt un fond presque continu. I1 est tout à fait banal de voir des enfants en train de lire devant leur poste de radio ou de télévision. La lecture exige quelque effort de concentration intellectuelle, ce que la radio et la télévision n’exigent pas.

Il serait assurément insensé de prédire que les avancées technologiques quotidiennes n’auront pas sur le livre un aussi grand impact que certains de ceux qui les ont précédées. Les opinions varient largement quant à l’influence probable de l’internet sur la lecture et l’écriture des livres. On ne pourra la mesurer avant quelques années, pas même dans les pays avancés.

Quelques points inquiétants

– La question de la gratuité

Le livre est peu à peu dans la sphère du numérique et beaucoup s’inquiètent de le voir subir dans l’avenir le même sort que la musique. Le téléchargement illégal de la musique n’est plus uniquement le fait de quelques pirates isolés, aujourd’hui, malgré les lois contre le téléchargement illégal. Ce sont des milliers d’internautes qui font le choix de ne plus payer pour obtenir de la musique.

– La guerre pour le monopole

Trois grandes entreprises s’enthousiasment sur l’avenir du livre numérique en renforçant leur techniques d’innovation. Apple tente de s’imposer sur le marché du livre après avoir remporté une victoire dans le domaine des smartphones. Son concurrent le plus sérieux, Amazon, assure que, de nos jours, la commande des livres numériques transcende celle des livres sur format papier.

Enfin, l’entreprise américaine Google détient actuellement un grand réservoir de documents numérisés en ligne. Google Books Search est aujourd’hui encore libre d’accès et pose de nombreux problèmes quant au respect du droit d’auteur.

Une cohabitation forcée

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Bouquin électronique iLiad en plein soleil sur une pile de livre
Photo: Wikicommons, image libre de droit

Les différentes mutations du livres au fil du temps semblent avoir suscités des réactions comparables à celles provoquées par l’apparition du numérique. Le livre et la lecture ont maintes fois été l’objet des prédictions moribondes et bien souvent, les intellectuels se sont montrés inquiets face aux nouvelles techniques.

« Le passage du manuscrit à l’imprimé a permis d’augmenter considérablement la porté d’une œuvre en facilitant sa diffusion », nous confie Grerbert Pauline. Ce changement d’échelle rappelle notamment ce qui se produit avec internet où les frontières spatiales mais aussi temporelles sont désormais abolies.

Si, d’un coté, aller sur Internet permet d’accéder en un temps record à une grande quantité d’informations ; d’autre part, préciser ses sources à la fin d’un projet, les livres font toujours bonne impression, prouvant que l’on s’est investit dans des recherches.

Si, les autres moyens précités (la radio et la télévision) n’ont pas pu mettre un terme à l’usage du livre mais ont plutôt été des moyens favorisant la vulgarisation de la lecture, l’internet va aussi, sans l’ombre d’un doute, être utile pour les mêmes fins.

Le livre perdure mais peut-être pas à la façon dont on entend l’écho des sentences des éternels gourous virevoltants. Ce n’est pas la permanence du livre que je préconise, c’est la coexistence de médias différents sans qu’il y ait forcément de médium dominant. Et là est peut-être la véritable nouveauté.

Il est difficile de surestimer les avantages du livre. C’est un objet de faible dimension et facilement transportable. Il est complet en soi, totalement indépendant de toute source d’énergie et n’est pas sujet à des pannes de mécanique.

On peut l’étudier n’importe où, à n’importe quel moment. Il est permanent. Il est bon marché. Celui qui l’utilise peut y ajouter ses propres informations ou commentaires. On peut difficilement imaginer un support d’instruction plus efficace ou ayant un meilleur rapport coût-efficacité.


Ma première fois en prison : les trois leçons retenues

Oui, c’est arrivé. Normalement, je devais avoir honte d’en parler car j’avais fait le serment que « mes pieds ne fouleront jamais une prison ». Hélas ! le serment a été violé… Bah, voilà, j’ai été en prison. Comme je ne me reproche rien, comme je n’ai commis aucun crime , je crois qu’il faut que je partage la mésaventure qui m’a conduit jusque-là, ainsi que les trois leçons que j’ai pu en tirer.

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Image utilisée à titre illustratif
Photo: Wikicommons

Un peu de lumière pour comprendre l’histoire

Tout commence ce samedi 31 mars. Je rentrais de mes routines journalières, quand j’ai entendu sonner mon téléphone avant même de rejoindre le toit familial. Au bout du fil, l’une de mes grandes sœurs, d’une voix pleine d’affliction, me disant : « Viens vite, je suis foutue, ton beau-frère vient encore de faire ce qu’il sait faire le mieux. » Conscient des épisodes malheureux qu’elle est en train de vivre dans son foyer, j’ai tout de suite compris que quelque chose clochait.

Je me suis donc précipité chez elle et, sans surprise, je l’ai retrouvée dans un état critique, non parce qu’elle était malade mais parce que son mari avait disposé sérieusement d’elle. Mon premier réflexe était d’appeler les secours, ce que je fis. Elle a été conduite à l’hôpital et comme il commençait à faire nuit, je suis resté chez elle, question de veiller sur sa maison, son lâche de mari ayant déjà fuit l’affaire.

Le lendemain matin, son mari revint avec une meute armée jusqu’aux dents de toutes les menaces et insultes du monde : « Celui qui est dans notre maison doit voir aujourd’hui de quel bois nous nous chauffons », clamaient-ils. Épeuré, je me suis enfermé dans la maison, me sachant pas assez fort pour les affronter tous. Entre temps, ma grande sœur avait entamé une procédure auprès de la police pour faire arrêter son bourreau de mari.

J’attendais donc l’intervention de la police pour sortir enfin de sa maison sans risquer de me faire… Mais son mari n’a pas attendu, il a aussi fait appel à la police pour me faire sortir de la maison. Et comme on le dit souvent : « Quand le mal prend l’ascenseur, le bien  prend l’escalier ».

L’intervention demandée par le bourreau a été plus rapide que celle de sa victime, ayant était motivée. Sans rien demander, sans vouloir appréhender la réalité des choses, la police a directement procédé à l’effraction, juste pour saisir le petit poète et blogueur étudiant que je suis.

Jusqu’à trois portes ont été cassées par la police nationale congolaise pour me faire sortir de ma cachette. Baïonnettes, coups de poings, coups de pieds, injures… sont les mets qui ont assaisonné la coupe des tortures que m’a fait avaler notre police toute puissante, me laissant le goût salé du sang plein la bouche. Ils m’ont donc emmené comme un vrai criminel, ligoté, les coudes serrés l’un contre l’autre dans le dos.

Voilà en résumé la suite des événements qui m’ont conduit jusqu’en prison. Heureusement, la souffrance est aussi bon professeur que la joie. De cette expérience malheureuse, j’ai donc retenu quelques leçons.

1. La police protège les pots de vin et ceux qui les paient

Les OPJ alertés par ma grande-sœur sont donc arrivés quand j’étais déjà aux arrêts. Ils devaient alors intervenir pour que je sois libéré avant de poursuivre leurs enquêtes. Une fois libre, mes effets extorqués par la police étaient portés disparus. Je ne sais pas si je dois parler de vol ou comment. Quand les policiers prenaient ces objets, ils les mettaient directement dans leurs poches. Je peux donc en déduire que leur intention était de voler.

Il s’agissait de mon sac à dos contenant un ordinateur portable, son chargeur et tant d’autres petits trucs dont mes écouteurs, mon chargeur, ma montre, mes flashs disques… ; mon portefeuille contenant ma carte d’électeur, trente dollars U.S et quelques francs congolais ; voire même mon mouchoir contenant de la mor**. Quelle honte !

Ayant constaté que le criminel était leur bienfaiteur, celui qui les a payés pour qu’ils me torturent, ces même policiers ont organisé son évasion. Alors qu’il devait être mis en détention préventive pour faciliter les enquêtes, il a ainsi échappé aux officiers de police judiciaire (OPJ), grâce au professionnalisme cynique de notre police.

2. L’unité de mesure de la loi c’est l’argent

Le lendemain, un mandat d’arrêt a été émis contre mon « beau-frère ». Accompagné par les OPJ, nous avons tenté tant bien que mal de le retrouver et, Dieu aidant, nous l’avons retrouvé. Il a été mis en détention préventive le temps que les OPJ dressent un procès-verbal sur mes déclarations. Je l’ai donc laissé entre les mains de la justice en attendant que justice soit faite. Curieusement, dans la soirée, on m’a rapporté qu’il circulait au quartier en homme libre.

« Comment est-ce possible ? », c’est tout ce que je me suis murmuré. Pendant que sa femme croupissait à l’hôpital, sans tenir compte des circonstances aggravantes de son forfait au vu de ce qu’il m’a fait subir, un trait était déjà tiré sur l’affaire qui l’incriminait. Des fuites selon lesquelles il a déboursé jusqu’à 1000$ nous sont aussi parvenues.

L’affaire était donc classée sans suite. Les dommages subis par ceux qui ne peuvent pas acheter la justice, on s’en tape ! C’est ta capacité à remplir les poches des hommes des lois qui te place au-dessus ou au-dessous de la loi.

3. L’État est mort, vive la jungle

La justice congolaise entonne chaque jour le requiem de la « Res publica »Mais les gros poissons avalent les petits sous les yeux indifférents de la loi. L’actuel paysage politique du pays en est l’argument le plus éloquent. L’impunité prend des drôles des proportions qui débouchent pour la plupart sur les règlements des comptes, la vengeance, tout ça de la faute de la justice.

Imaginez un peu, un pauvre étudiant extorqué de tout ce qu’il possédait et que la justice l’abandonne à son triste sort… Quel serait son premier réflexe ? Ou alors une femme battue à mort par son mari, puis abandonnée sans aucune assistance…

Cela ronge le cœur, crée la haine et la rancœur. Oui, je n’ai pas peur de le dire, ces bavures judiciaires nous plongent dans une jungle qui ne dit pas son nom. Je ne suis pas le premier à en être victime, c’est pourquoi je ne vais pas taire ces aberrations. Au-delà de démasquer les promoteurs de ces absurdités, je suis aussi prêt à les déshabiller pour que leur folie criminelle soit enfin mise à nue.

 


Ô poète

Sans même que tu t’en doutes
Par la grâce de ton chant
Tu nous soutiens sur la route
Où nous allions en trébuchant.

Quand tout nous pèse et nous coûte
Qu’on pleure les jours d’antan
C’est toi qui mets en déroute
Nos soucis et nous détends.

Le corps s’épuise et se voûte
Et le froid sur nous descend
Mais sitôt que l’on t’écoute
Agit ton charme apaisant.

Ainsi, sans que tu t’en doutes
Ô poète par ton chant
Tu nous soutiens sur la route
Où nous allions en trébuchant.

Poème apparue dans Au Rencard des Lots. Cliquez sur ce lien pour acheter le livre en ligne.

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Au rencard des lots, par Jean-Fraterne Ruyange et Ange Banyene, est un recueil des poèmes qui a remporté le Prix RDC du Manuscrit Francophone 2016


Prière d’un blogueur congolais

Prière d’un blogueur : Seigneur, c’est Toi qui a permis que je naisse à l’ère du numérique, pour qu’au milieu des peuples, je repende Ton amour, Ton pardon et Tes lois ; à travers le web.

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Photo: Pixabay.com; réutilisation autorisée

Par Jean-Fraterne Ruyange

Et voilà, maintenant, toutes les flèches de l’ennemi se tournent vers moi. Moi qui hausse les cris de détresse de Ton peuple muselé ; moi qui défend Ton peuple meurtri, je suis devenu la cible principale de la haine et de la rancœur de ceux qui persécutent Ton paisible peuple.

Seigneur, rends mon cœur persévérant, afin qu’il ne capitule pas devant l’aigreur de leurs menaces. Seigneur Consolateur, Libérateur et Défenseur, élève une barrière de protection autour de moi, de toute ma parenté, de tous ces blogueurs que je porte dans cette prière, de mon travail et du leur, de notre mission au milieu de Ton peuple, afin qu’aucun trait pervers de l’ennemi ne puisse emmener malheur et que le découragement ne s’approche de nous, pas plus que le désespoir.

Seigneur, avec la croissance des NTIC, c’est Toi qui a établit le blogueur que je suis, pour qu’au milieu des Congolais, je rependes Ton message repu d’espoir. Je suis la voix de ton Esprit-Saint, moi, en qui, du plus profond de l’âme, du plus clair des pensées, du plus tangible des rêves, du plus orageux des passions, Tu as fait jaillir la puissance de la foi, le cri de la délivrance.

Rien que pour mes opinions, rien que pour avoir pris position, je suis censuré, incriminé et guerroyé . Comment pourrais-je supporter ces aberrations qu’ils font subir à Ton peuple? Fallait-il que je reste passif devant leur barbarie qui prend des proportions insupportables? Non, j’ai refusé de m’allier à leur cruauté, je me suis rangé du coté de Ton peuple, de mon peuple.

Ne laisse pas ma plume chavirer car, Seigneur, je veux partager leur douleur, je vais lutter pour la paix, la liberté et la démocratie avec eux, peu importe les dangers que je vais encourir car je sais que Toi, Seigneur des armées, Tu vas combattre contre nos persécuteurs.

Permets-moi alors de parler encore plus longtemps, dans Ton langage d’amour, de la justice vivante, de la fraternité et de la non-violence. Permets-moi de plaider, comme chaque fois, pour les délaissés pour compte, pour les sans défense, pour les détenus et les exilés…

Permets-moi de défendre les femmes violentées, les enfants abandonnés, les hommes assassinés. Donne-moi le courage de dénoncer toutes ces vanités et futilités car j’abhorre la violence, les massacres et l’injustice.

Inspire-moi ce billet qui portera jusqu’aux extrémités de la Terre la parole qui réconcilie, l’expression qui unit, la locution qui pardonne…

Seigneur, vole au secours de ce blogueur, aussi pécheur soit-il, car son pain quotidien est de célébrer Ton amour  et Ta Gloire dans chacun de ses posts, dans chacune de ses publications. Notre Père qui est aux cieux, que Ta volonté soit faite sur son blog comme sur ses réseaux sociaux.


La maison de la femme de Goma aide les Congolaises à s’émanciper

Le statut de la femme est en train de changer, mais cela ne va pas toujours dans le bon sens. C’est en tout cas le constat que j’ai par rapport à la journée internationale des droits de la femme. Je suis sur que mon avis sera partagé par plus d’un.

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Des femmes qui défilent à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.
Photo : Flickr, réutilisation autorisée

Par Jean-Fraterne Ruyange

En cette journée, ma plume a été saisie de rage et ne cherchait qu’à exprime le dégoût que j’ai pour cette journée. Oui, je suis dégoûté en voyant toutes ces femmes vivant dans ma société en tant que femmes et dont on se rappelle l’existence que dans une seule journée durant toute l’année. Ces femmes qui sont exaspérées de tout faire, ces femmes violentées, ces femmes étouffées par le sexisme…

Mise en lumière

Je rêve d’un monde où on aura pas besoin de braquer la lumière sur les femmes pour se rendre compte de leur existence. Ce qui ne veut pas dire que je suis contre la célébration de la journée des droits de la femme. Cependant, tout en m’insurgeant contre les anti-valeurs liés à cette journée, je suis conscient de la valeur de sa célébration, encore plus de l’émancipation de la femme.

La seule chose que je soutienne est donc le fait que la plupart des femmes ne se rendent pas compte de l’urgence de repenser les méthodes de la célébration de cette journée du 8 mars. Comme le dit bien sa dénomination : « Journée Internationale des Droits de la femme », cette journée n’est pas à bourrer par des artifices sournois, des discours aléatoires et des agissements impubères.

Pour la grande partie des femmes de Goma, la date du 8 mars se résume au port des pagnes, aux sorties ambiantes entre femmes pour se divertir – par la musique, la danse et les boissons – et bien plus pour pervertir.

La Maison de la femme, ma consolation

Une des rares initiatives du gouvernement au profit de la société, la Maison de la femme de Goma, est un service du ministère du genre, famille et enfants. Ici, en cette date, il a été question de rappeler à la femme son rôle économique dans un monde en rapide mutation.

Au cœur du discours de cet espace gouvernemental, l’urgence de l’autonomisation de la femme, qui favorise son émancipation. La maison de la femme encadre les femmes en mettant en pratique ce que la professeure Christine Lagarde appelle les 3 L de l’autonomisation des femmes : « Learning, Labour and Leadership ».

Pour ce qui est du Learning, la maison de la femme estime que l’éducation est le fondement même du changement. Parmi les valeurs qui sont inculquées aux femmes, nous avons l’amour du travail et l’envie d’aller de l’avant.

Quant au Labour, la maison de la femme vise à alléger fardeau de la femme qui porte le poids du monde sur ses épaules en la sortant de la pauvreté. Pour renforcer la capacité d’autofinancement de la femme, par le biais des Organisations internationales, la maison de la femme accorde des micro-crédits pour soutenir leurs activités génératrices de revenu.

Pour finir avec le dernier L qui est celui du Leadership, l’idée est de sortir la femme de cette conception « ménagériale » qu’elle lie à son essence. Le but ici étant la célébration de la femme d’influence, ce dernier L est utilisé pour rappeler à la femme qu’elle a le pouvoir d’influence, qu’elle peut être un agent de changement, qu’elle a la capacité de rassembler. Ce qui a permis aux femmes qui ont évolué dans cette structure gouvernementale de retrouver, nourrir et célébrer des valeurs telles que l’authenticité, l’empathie, l’intuition, la créativité, la bonté, le partage et la paix.

Voilà en quelque sorte les piliers sur lesquels repose l’action de la Maison de la femme, convaincue que l’émancipation de la femme ne dépend que de sa capacité à se prendre en charge.


Hommage à Rossy Mukendi Tshimanga

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Rossy Mukendi
Illustration : M. Kadima Art, avec son aimable et amicale permission

Rayon de soleil qui s’éteint
Obscurité qui se repend sur toute une génération
Sémillante, résolue à l’ultime bataille
Sans se soucier de la hauteur du danger, quitte à
Y laisser la vie, pour anéantir le joug de la dictature.

Mourir pour la liberté, était ton credo
Usant ta bravoure pour exiger une démocratie sans
Kalachnikov, un idéal qui les a tourmenté…
En tirant sur toi, c’est sur l’avenir du pays qu’ils
Noient dans la barbarie et l’affliction.
Demain, ces adeptes de la perfidie tenant les rênes
Ignobles de la tyrannie seront terrassés…

Toujours sur le créneau
Sans jamais courber l’échine,
Humant l’arôme alléchante d’une liberté
Imbibée d’espoir, se profilant à l’horizon
Mukendi, tu as été, pour nous tes compatriotes,
Admiration, une inspiration et fascination.
Nous poursuivrons cette lutte, combien périlleuse
Gémissant ou souriant, peu importe,
Afin que tu ne sois mort pour rien.

« La peur a changé de camp,

la victoire est certaine! »

Par Jean-Fraterne Ruyange


Développer son charisme, une clé cruciale du succès : illustration du parcours de Lumumba

Il nous arrive souvent de nous poser la question : « pourquoi je ne parviens pas à saisir telle ou telle autre opportunité ? » Je ne me rappelle plus qui a dit : « La latitude compte pour nous faire arriver à l’altitude. » Il est cette valeur qui fait que nous soyons diffèrent du vulgum pecus (commun des mortels) et qui nous donne la latitude d’obtenir ce que nous désirons : le charisme.

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Lumumba prononçant le discours de 30 Juin 1960
Photo via Wikimedia Commons, image libre de droits

Par Jean-Fraterne Ruyange

D’aucuns considère le charisme comme un pouvoir surnaturel ou mystique, parce qu’il confère à celui ou celle qui en est doté(e) le rayonnement. Cependant, il est autant possible de le cultiver que de l’acquérir en travaillant sur sa personne.

Avant d’exposer une courte doctrine sur la manière dont le charisme peut s’acquérir, il serait impérieux de donner l’illustration du parcours de Patrice-Eméry Lumuba, héros national de la République Démocratique du Congo.

Encore jeune, il fréquente déjà les cercles culturels de Léopoldville (future Kinshasa). Là, il va se construire une vision : libérer son peuple de l’emprise coloniale.

Il va se forger un discours qu’il va infléchir jusqu’à arriver à la formation en 1958 du Mouvement National Congolais (MNC). Son charisme est vite devenu une arme redoutable qui va l’imposer comme un intermédiaire incontournable dans le contexte de la décolonisation du Congo.

A l’époque, une légion d’hommes et de femmes condamnaient le colonialisme. Lumumba n’avait rien d’extraordinaire par rapport à ceux-ci. Toutefois, la précision de sa vision, la profondeur de son message émouvait sans détour les cœurs de ses compatriotes. Il était un homme persévérant qui ne doutait pas de sa vision, il avait une conviction inébranlable.

Lumumba savait bien tous les problèmes que traversaient ses compatriotes et il en a fait preuve dans son célèbre discours du 30 juin 1960. Il savait faire le choix entre les intérêts de son peuple et les intérêts des étrangers (notamment les Belges, les Américains…).

Chemin faisant, établissons le parallélisme entre le parcours du héros national Patrice-Eméry Lumumba et la petite doctrine sur le charisme.

D’après Robert Greene, dans son célèbre ouvrage Art de la séduction, il existe des ingrédients qui peuvent nous aider à accroître notre charisme. Il parle notamment de :

1. Avoir un projet

Les gens vous suivront d’instinct si vous leur faites croire que vous avez un plan, et que de ce fait, vous savez où vous allez. C’est le poumon même de la réussite de la lutte de Lumumba. Beaucoup des gens ont cru en lui à cause de la précision de sa vision.

2. Avoir le sens du mystère

Adoptez un langage fait avec autorité de telle sorte que l’on s’imagine que c’est une parole d’évangile ou une vérité ex catedra. Comme ce fut le cas pour Lumumba, sa parole était perçu comme le message de Moïse face au Pharaon, pour libérer les Israélites. Quand il parlait, les autorités coloniales Belges sentaient des effets.

3. Avoir confiance en soi

Il serait inconcevable de faire confiance à une personne qui doute en permanence. C’est là donc la clé même du charisme. C’est ce qui est encore plus intéressant chez Lumumba.

4. Savoir trancher

Le principe est « on ne peut pas plaire à tout le monde ». Même Jésus-Christ, l’homme le plus charismatique de l’histoire, n’a jamais fait l’unanimité. Lumumba aussi le savait très bien. Il savait faire le choix quand les intérêts de son peuple étaient opposés à ceux des partenaires extérieurs.

Ceci est-il valable pour toutes les situations que nous rencontrons dans notre vie ? Je ne l’affirme pas mais si cela peut nous permettre de saisir des opportunités de la vie et d’exceller sur différents plans, il en vaut la peine de le mettre en pratique tout de suite.


A mort Cupidon !

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Peinture Cupidon
Photo : Pixabay.com, réutilisation autorisée

Vénus est distraite
Aphrodite est morte
Valentin n’est qu’un mythe
Et toi tu te dispute les assiettes !

Tu devrais aller à la retraite
Pour ne pas troubler l’utopie de Cendrillon et Barbie
Laisse Picasso redonner l’éclat aux cœurs tristes
Halte! Ne te mêle pas des contes des fées de Walt Disney.

Dispenser l’amour, provoquer une alchimie magique
Voilà à quoi étaient destinées tes flèches empoisonnées, Cupidon,
Tu as rendu l’amour rare et monstrueux, ton bilan est catastrophique
En créant Valentin tu as été con, ce mec est un vrai bidon.

Il n’offre les cœurs sensuels qu’aux plus offrants
C’est aux enchères qu’il vend les histoires les plus romantiques
Jamais tu n’as su placer tes foutues flèches correctement
Et les vrais amoureux en payent le prix : Nostalgie, crise cardiaque.

Es-tu conscient de la pagaille que tu sème au milieu des gens :
Que des beaux yeux rougissent pour pleurer des voyous vauriens
Que pour des salopes s’effacent des sourires charmants
L’amour vire vers la calamité, tout ça de ta faute crétin.

« A mort Cupidon » Tel est le cri de tous ces célibataires anonymes
Qui joignent leur voix aux rimes enragées de mon poème
Et si cela n’est pas la solution, c’est en tous cas notre proposition
Car tu as sans doute failli à ta mission !
« A mort Cupidon!!!!!!!!!!!!! »

Par Jean-Fraterne RUYANGE


Safer Internet day : 3 routines pour être en sécurité sur Facebook

Facebook est le réseau social le plus utilisé au monde d’après ce classement de webmarketing. Cela est aussi valable chez les jeunes de Goma, une ville à l’Est de la République Démocratique du Congo. Autant le réseau présente d’avantages, autant il expose ses utilisateurs à plusieurs risques.

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Arsène Tungali, tenant le micro, explique les dangers qu’encourent les utilisateurs de Facebook.
Photo : BloGoma

Par Jean-Fraterne Ruyange

Faire du monde un village, cela est l’un des objectifs quasiment atteint par Facebook. Actuellement, je n’ai pas besoin de me rendre au village pour saluer ma grand-mère, nous le faisons tous les jours en ligne. Je n’ai pas non plus besoin d’allumer ma radio pour être à la pointe de l’actualité. Il suffit de me connecter sur Facebook pour avoir toutes les informations, des nouvelles qui font le buzz aux « Habari Moto Moto », expression utilisée par les journalistes de Goma, signifiant « les scoops les plus récents et les plus chaud ».

C’est ainsi qu’à l’occasion du Safer Inernet day, Arsène Tungali, cofondateur de Rudi International, a partagé aux élèves et étudiants de Goma trois routines à apprivoiser pour se sécuriser sur Facebook.

1. « Traiter son mot de passe comme sa brosse à dents »

En disant cela, j’ai compris qu’il voulait dire que nous sommes appelé à traiter notre mot de passe de la manière la plus intime qui soit. Le mot de passe est personnel et son partage avec qui que ce soit est une aberration. C’est une absurdité sans fondement car cela nous expose à un danger futile qui n’allait pas exister si et seulement si nous avons veillé à ce petit astuce. En plus du caractère intime auquel nous devons soumettre notre Mot de passe, nous devons aussi le modifier régulièrement. Ceci permet de prévenir les dangers qui subviendrait si votre mot de passe venait à être piraté.

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Elèves et étudiants prenant part à l’exposé d’Arsène Tungali à l’occasion du Safer Internet day Photo : BloGoma

2. Revoir régulièrement ses paramètres de configuration

En revoyant nos paramètres de configuration régulièrement, nous pouvons décider deux choses :

Qui peut publier sur notre mur : cet astuce nous permet de veiller sur le contenu des publication qui apparaissent sur notre mur. Est-ce conforme à nos convictions ? Sommes-nous à l’aise en le voyant ? Ne va-t-il pas importuner nos followers ? A part ces questions, Facebook fixe aussi ses conditions d’utilisation qu’il ne faut pas violer.

Qui peut voir nos publications : cette astuce nous permet de cibler l’audience qui aura accès à nos publications (photos, vidéos, textes, statuts, informations personnelles…). Créer des listes d’amis est donc incontournable. Mais comment le faire ? La réponse dans cet article de Facebook.

3. Lutter contre l’embarras

Voici alors ce qui est le plus important : se sentir libre d’agir pour assurer sa propre sécurité. Tu dois te fixer une ligne de conduite qui sera imposable à tous tes amis Facebook. Nul d’entre eux ne doit aller à l’encontre de cette ligne de conduite.

S’il y en a de tes amis qui publient sur ton mur des images, vidéos ou textes non conformes à ta ligne de conduite et que cela t’embarrasse, sens-toi libre de les retirer de ta liste d’amis. L’image que donne ton mur Facebook reflète aussi ce que tu es.

Ne te dis pas « celui-ci c’est un ami au quartier ou un oncle ou cousin, je ne dois pas le retirer de ma liste d’amis ». Rappelle-toi une chose : un ami au quartier est différent d’un ami sur Facebook. Ne le laisse donc pas t’embarrasser.


La disgrâce du héros

Marc (nom d’emprunt) était passionné par la vie militaire depuis sa tendre enfance. Il passait la plupart de son temps à fantasmer sur des films d’actions hollywoodiens montrant des scènes guerres. De Schwarznegger à Chuck Norris, en passant par Stallone, Bruce Willis,… c’étaient là les vedettes de son enfance.

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Laurent-Désiré Kabila et ses Kadogo
Photo: Médias Congo, réutilisation autorisée

Par Jean-Fraterne Ruyange

Son rêve a toujours été d’intégrer l’armée pour défendre l’intégrité territoriale de son pays, le Zaïre, et participer à la construction de la paix. A l’époque, ces deux motivations étaient illusoires car avant de combattre pour la paix, il fallait combattre contre la dictature.

Les années de gloire

C’est ainsi, qu’en 1995, il a intégré l’AFDL, la rébellion qui a renversé Mobutu, alors qu’il n’avait que 14 ans. Avec tant d’autres KADOGO (enfants soldats en swahili), Marc a combattu vaillamment de victoire en victoire, contre le régime dictatorial. Sa joie était immense, la fierté débordée son ame en se voyant porter l’uniforme de la vigueur et de la bravoure.

Entre 1996 et 1997, Marc parcourut plus de 1500km à pieds, soit de Fizi (dans la province du Sud-Kivu) à Kinshasa, en passant par le Nord-Kivu, le Maniema, la province Orientale et l’Équateur. Une fois dans la capitale congolaise, c’était mission accomplie, c’était la victoire ultime des combattants du peuple. La lueur de la démocratie surgit, l’espoir d’un lendemain radieux survint.

Mais comme on le dit souvent, et d’ailleurs c’est bien évident, « les bonnes choses ne durent pas longtemps. » Le 16 janvier 2001, celui qui a su combattre la dictature, celui qui a redoré le blason de toute une nation, celui qui a redonné l’espoir à toute un peuple, le  Mzée comme on aimait l’appelait, fut assassiné…

Laurent-Désiré Kabila est mort. La gaieté du peuple congolais s’est envolé, la lutte on ne peut plus périlleuse qui a vu une participation combien nombreuse des KADOGO s’assombrit. C’était le chaos total, c’était le désespoir, un revers qui affecta les Congolais aux quatre coins du pays. L’armée fut sujette à des défections, les rebellions naquirent, le bout du tunnel s’éloigna de plusieurs lieux.

La misère apprivoisée

Marc a vécu son rêve le plus fou encore adolescent. Il s’est fait enrôler, il a combattu et il a vaincu. Désormais, il a 19 ans et tout semble s’envoler. L’officier qui était au commandement de son bataillon a rejoint une rébellion avec ses hommes. Marc fut l’une des rares têtes ne l’ayant pas suivi, soucieux de rester au  » service de la nation « .

Il a donc été attaché à un autre bataillon mais il perdit tout enthousiasme envers l’armée. Plus de cause noble pour laquelle se battre avec ardeur, plus de salaire ni d’encadrement pour les hommes en uniforme. Le film de sa vie s’est brutalement transformé en une répugnante scène suscitant remords et culpabilité chez l’homme qui voyait naître en lui un héros de patrie.

Plusieurs guerres, plusieurs batailles se succédèrent où il ne combattait que pour sa survie et Marc s’en sortait toujours un seul morceau. Son courage et sa force ne se sont pourtant jamais vu récompenser à leur juste valeur. Lui qui a participer à « la guerre de libération », lui dont le rêve était de combattre pour l’intégrité, la stabilité et la paix dans son pays, il se retrouve aujourd’hui domestique(valet) dans la maison d’un colonel avec comme mission : faire la vaisselle, balayer la cour, faire le ménage, cuisiner et puiser de l’eau pour son supérieur.


Kargasok : une légende chinoise qui tue la jeunesse de Goma

« Depuis l’antiquité, l’homme a pressé les raisins pour en recueillir du jus. La fermentation naturelle, due à l’action de levures présentes dans le moût a transformé le sucre en alcool et en gaz carbonique. Le gaz s’échappant de lui-même, il en est resté le jus alcoolisé. Ainsi naquit le vin. » – Gérard Gosselin

Ma mère est parmi les premières personnes à être tombées sous le charme du Kargasok, à Goma. Je ne sais plus en quelle année elle a commencé à en fabriquer, mais je me souviens quand même que cela remonte à ma petite enfance. A l’époque, c’était une « merveille » inconnue du grand public. Elle en fabriquait pour une consommation domestique familiale. Elle n’en vendait pas, et même si elle pouvait en vendre, je suis sûr qu’elle ne pouvait pas avoir des clients à cette époque-là. Mais, d’abord, c’est quoi le Kargasok ?

Une légende ?

Le Kargasok est un jus alcoolisé obtenu à partir d’un champignon du thé dit « Kombucha », un mot russe signifiant littéralement « algue de thé ». D’après le site eBay, où il est possible d’acheter le fongus via internet, ce jus serait originaire de la Chine. Ici, sa consommation a vu le jour deux siècles avant notre temps et on l’appelait « élixir d’immortalité ».

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Un verre de Kargasok

Il a revêtu plusieurs noms à travers les âges et les pays où il a été importé. En Russie on l’appelait « fontaine de jouvence », au Japon « champignon des héros », sous d’autres cieux « champignon miracle » ou encore « champignon de charité »…

Si le Kargasok a toujours été prisé, c’est suite à une liste exhaustive des maladies qu’il soignerait qu’il a connu son essor. Sa préparation requiert une si grande vigilance ainsi que plusieurs exigences. Même si le Kargasok est considéré comme étant une boisson miraculeuse et bénéfique pour l’organisme, ses bienfaits ne sont traduits qu’en simples témoignages des personnes qui l’ont consommé et qui, dès lors, ont retrouvé la forme et la santé.

Cependant, en essayant de creuser dans mes recherches, je ne suis tombé sur aucune étude approfondie sur le Kargasok en termes d’efficacité, à proprement parler, sur la régulation du système immunitaire. Si quelqu’un peut m’orienter dans ce sens, merci de me laisser un commentaire.

Comment le Kargasok tuerait la jeunesse de Goma ?

Cette dernière décennie, le thé mystérieux a été mis à nu. Il a tellement affolé toute la population gomatracienne qu’il s’est retrouvé commercialisé à tous les coins de rue. Les commerçants ont attribué au Kargasok d’autres vertus, oubliées dans la légende chinoise, dont celle d’aphrodisiaque et d’apéritif pour accroître leur clientèle.

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Fongus servant à fermenter le Kargasok

Ce marketing a été payant et a envoûté simultanément la curiosité et la soif de plusieurs jeunes. Pour ne pas perdre leur clientèle déjà conquise, les commerçants ont dû modifié la formule traditionnelle du Kombucha. Actuellement, à Goma, pour sa préparation, les commerçants font intervenir plusieurs roueries : des noyaux d’avocats aux racines d’arbres en passant par des stupéfiants et drogues, dont le cannabis.

De « fontaine de jouvence » à « fontaine d’indécence », le Kargasok a fait des victimes parmi les jeunes, sous l’œil indifférent des autorités politico-administratives. Alors que l’OCC (Office Congolais de Contrôle) a émis des doutes sur ce jus car ne provenant d’aucun fruit et n’étant pas un médicament prouvé scientifiquement, sa consommation n’est soumise à aucune réglementation.