richardrubin

Haïti debout

2010-2020 : Dix ans après le passage du séisme meurtrier, Haïti se relève difficilement de la catastrophe. La faute, notamment, à une gestion chaotique de la crise par les ONG.


Viol entre conséquences et perceptions sociales

Le viol, un déshonneur pour la victime quelle que soit l’issu du procès ! Dans un pays où l’on s’accroche encore à des valeurs qui tendent à perdre toutes formes de significations et de sens dans les grandes civilisations. La magie d’être le premier homme de la vie d’une femme conserve toujours une importance significative pour plus d’un. Le fait pour une fille de subir la brutalité d’un viol revêt d’une compréhension plutôt particulière. La sanction sociale et morale infligée à la victime, sont beaucoup plutôt dures que celle judiciaire appliquée au coupable.

Malgré des luttes constantes des organismes féminines, le fait de dire qu’elle s’est faite violée en lieu et place qu’elle a été violée montre l’implication pour ne pas dire la responsabilité de la fille dans son malheur. À la suite de l’acte crapuleux tout est scruté à la loupe: la mini-jupe qu’elle portait, sa coiffure, sa démarche, la façon dont elle était assise, tout et tout. Dans le seul objectif de démontrer sa culpabilité. Est-il vrai qu’un homme a le droit de violer une femme parce qu’elle portait des habits moulants, qu’elle s’était maquillée, qu’elle s’était assise et le V entre ses jambes sautait aux yeux ? À coup sûr vous allez dire Non, ô ce serait insensé de raisonner ainsi!

Mais la volonté de ne pas insérer les nouvelles technologies dans l’administration de la preuve (les outils de démonstration de la véracité des faits) devant les tribunaux rend toute tentative de punir les vrais coupables impossible. À chaque fois qu’un juge décide de condamner une personne pour viol, le doute qui entoure sa décision crée plus de polémique au sein de la basoche que la réparation d’un fait répréhensible qui a été commis. Avec ce sentiment d’insécurité généralisée sur la mission de la justice : donner à chacun ce qui lui est dût. Nul n’est à l’abri d’une condamnation injuste pour un pseudo viol !

En outre, les assistances psychologiques indispensables à la réinsertion de la victime dans la société sont encore au stade embryonnaire. Ces difficultés quant à la punition du vrai coupable du viol et d’un manque d’appui psychologique contraignent la grande majorité des potentielles victimes à refouler la douleur, la brutalité, la bestialité et le sentiment deshumanisant du viol.

Si les plus braves vont jusqu’au procès malgré l’étiquette d’allumeuse qu’elle aura à la fin,  la peur d’être obligée de laisser sa ville natale pour aller se reconstruire ailleurs paralyse bon nombres de victime de viol. Le silence devient la règle !

En outre, les assistances psychologiques indispensables à la réinsertion de la victime dans la société sont encore au stade embryonnaire. Ces difficultés quant à la punition du vrai coupable du viol et d’un manque d’appui psychologique contraignent la grande majorité des potentielles victimes à refouler la douleur, la brutalité, la bestialité et le sentiment déshumanisant du viol.

Si les plus braves vont jusqu’au procès malgré l’étiquette d’allumeuse qu’elle aura à la fin, la peur d’être obligée de laisser sa ville natale pour aller se reconstruire ailleurs paralyse bons nombres de victime de viol. Le silence devient la règle!


La politique éclipse un évènement planétaire

Quand la politique prime sur l’honneur.

 

J’ai été à une institution financière pour une transaction ordinaire quand un fait soudain vient frapper mon esprit. Je ne m’étais pas rendu là-bas pour espionner les gens, mais les murs ont des oreilles et en cet instant précis, j’étais le mur.

Mis à part de l’anxiété des agents de service qui subissaient l’impatience des clients, mis à part de ces derniers qui augmentaient la pression des agents de sécurité, j’observais un jeune qui se tenait devant cette institution, surveillant les va-et-vient des personnes. La panique commença par m’envahir quand un agent de sécurité l’observait aussi, lui a demandé de se déplacer devant l’institution. Ouf ! J’ai respiré une bouffée d’air. Dieu merci !

 

Dans la ligne interminable, je gardais le silence et écoutais les autres parce que comme le dit la maxime, la parole est d’argent, mais le silence est d’or.

 

Mais d’autres personnes impatientes ont préféré discuter pour tuer le temps. Les débats autour de la politique étaient vraiment houleux. À chacun son candidat favori, tous les pronostics autour des dernières élections sénatoriales et départementales, certains pensent que le parti Lavalas gagnera les élections d’autres pensent que ce sera PHTK. Certains pensent que les élections ont été fraudées d’autres pensent que non.

J’attendais avec impatience la tournure de la discussion au sujet de la Miss haïtienne, Raquel Pélissier qui vient de hisser notre bicolore aux Philippines. Mes oreilles étaient ouvertes pour écouter, qui a applaudi ce pas géant de la culture haïtienne parmi ces commentateurs, mais ma déception a été plus grande que mes attentes. Et sur les réseaux sociaux c’était l’information à l’une même si le manque d’électricité n’a pas permis à plus d’un de vivre ce grand moment. Mais pas ce petit groupe de client impatient qui possédait un ou deux smartphones.

 

Tant de questions me sont venues à l’esprit. Pourquoi avons-nous connu un tel succès qui pourra encourager nos jeunes femmes et que certaines personnes préfèrent primer un débat politique que d’en discuter ? À quoi sert notre progrès technologique où tout le monde est connecté sur les réseaux sociaux ? Quand soudain, l’agent de service m’a appelé pour me dire que c’était à son tour. Mais j’ai repris espoir quand j’ai laissé cette institution financière et dans un taxi, une douce musique d’Abner G me caressa les oreilles, Lavi pa fini.

 


La lecture et sa place chez les jeunes en Haïti

 

 La lecture sous les feux des projecteurs en tout début d’année!

À l’instar des grandes manifestations culturelles et artistiques avec la 7e édition de la journée du livre l’ECOLO JEUNE tente de ranimer une flamme qui a tendance à disparaître.

Depuis plusieurs années déjà un groupe de jeunes réunis sur le label ECOLO JEUNE consacrent une journée pour faire la promotion de la lecture. Et l’année 2017 n’a pas échappé à cette grande tradition littéraire.

Dans une ambiance cordiale ce samedi 21janvier sur la cour de l’école des Sœurs Salésiennes, des centaines de personnes toutes couches confondues étaient suspendues aux lèvres des auteurs et des écrivains présents à l’activité. Des comtes, des romans, des livres de développement personnel tout le monde pouvaient trouver quelque chose à son goût.

À côté de la musique que vous écoutez et des personnes que vous fréquentez, les livres que vous lisez constituent un matériau primordial parmi ceux qui façonnent votre personnalité. Un tel commentaire, rien de mieux pour éveiller la curiosité des participants, les interrogations : comment lire? Qui lit quoi?Pourquoi lire? ont été traités en cascade. Inciter les jeunes à développer un intérêt particulier pour la lecture et l’écriture à marteler James Peterson Noncent président de l’association juvénile.

Je me réjouis de pouvoir rapporter le bonheur que je puis lire sur le visage des jeunes en contact avec des auteurs comme : Garry Victor, Jessica Généus,  Billy Mondésir. Et Amos Sincir jeune président d’Haïti. Une jeunesse sous la férule d’un jugement rétrograde qui ne connaisse que le bòdègèt pour bon nombre de personnes.

Pour clôturer en beauté cette journée o combiens intéressants, une soirée de Gala s’invite de la partie. Le café D’Val était le théâtre d’un renouveau culturel à la ville des Cayes un spectacle hors pair minutieusement préparé a été offert au public. Les artistes de la troisième ville du pays ont fait parler leur talent pour présenter une soirée en l’honneur de Jessica Généus invitée de marque à la journée du livre cette année! Chanteurs, chanteuses, diseurs, ont rendu au centuple ce que le public attendait d’eux. Un cocktail à la couleur locale avec des classiques du terroir notamment d’Emeline Michel.

Dans un mélange de mots comparable à un morceau de Mozart magnifiquement exécuter le talentueux slameur MAGIC a provoqué un orgasme auditif de tous les spectateurs, pour reprendre ses propres propos. Sous le tam-tam du tambour, instrument incarnant la force et l’envie de vivre de la race noire, retentit les douces paroles des autres artistes.

Maintenant, il reste à sensibiliser les participants à faire de la lecture une activité quotidienne au même titre que le manger et le boire. L’équipe vous donne rendez-vous l’an prochain pour la 8e édition.

Je lis et vous?


La culture au service de l’éducation

Un homme, un amant de la culture haïtienne, Yves-Ner Perrin, le dernier souffle d’une culture au mal-en-point.

 

Éducateur de profession, Yves-Ner Perrin enfile le costume de gardien d’une culture qui ne demande qu’à être vendu au monde entier. Ce n’est qu’en 2003, que débute l’épopée du natif de Camp-Perrin à la radio Vision Éclair de Port-au-Prince en faisant office de présentateur de l’émission socioculturelle Plateau des Jeunes. Étant formé à l’école mannequinat de Magalie Adolphe Racine et de Michel châtaigne deux Figures très connues du monde culturel haïtien. Et en s’appuyant sur ses expériences dans le domaine de la communication, Yves-Ner en collaboration avec Jean Renel Sénatus a lancé le concours de Miss Ganthier en été 2008. Du fait de sa créativité et son sens de l’innovation la première édition a connu un succès hors pair, à cette première édition succèdent trois autres respectivement en 2009, 2010 et 2011.

Un retour au bercail pour donner à son travail ses lettres de noblesse.

À la suite du passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010 Yves-Ner a conclu que l’heure était venue pour lui de venir s’installer définitivement chez lui à Camp-Perrin. Toujours guidé par son credo plaire et instruire par la culture, il a apporté à la jeunesse camp-perrinoise assoiffée d’un espace sain de divertissement le concours Miss Camp-Perrin. Accueillies favorablement par une jeunesse en manque de repères culturels, les éditions de 2012 et de 2013 témoignent de leur gratitude envers l’initiateur de ce réveil culturel.

 

Et pourquoi pas les garçons? À partir de questionnement l’ingénieuse idée d’impliquer le genre masculin a fait surface. En 2014, le concours a connu une nouvelle tournure Miss et Prince Camp-Perrin devenait la nouvelle appellation de l’événement culturel de l’année dans le Sud. La plus grande salle de spectacles de Camp-Perrin frère Thomas Night-Club n’était plus en mesure de recevoir cette avalanche de personnes. La nouvelle sonne comme un coup de tonnerre. Tout le Sud veut en profiter de ce beau spectacle. En 2015 et 2016 Princes et Princesses devient un concours départemental organisé dans le chef-lieu du département du Sud, la ville des Cayes.

Pourquoi la culture?

Un peuple sans culture n’existe pas. Je ne suis qu’un maillon dans la chaîne. Voir la culture haïtienne pérennisée au-delà d’Yves-Ner Perrin mon plus grand souhait affirme-t-il lors de notre entretien! Un seul mot pour qualifier l’engagement de ce combattant dans la sphère de la culture ‘’FOLIE’’.


Président sans pouvoir versus Premier ministre plénipotentiaire

La campagne électorale de la présidentielle de novembre 2016 s’était clôturé le 18 du mois en question. Les promesses de campagne pleuvaient de partout allant des plus farfelues jusqu’au plus réalistes. Le choix du prochain chef de l’État sera fait en fonction de la vision du monde de ce dernier élaborée dans ses promesses. Mais quand la constitution du 29 mars 1987 amendé dépouille le président de toutes autorités politiques pour les conférer au chef du gouvernement en l’occurrence le Premier Ministre, on se questionne sur la finalité des promesses des candidats à la magistrature suprême de l’État haïtien.

 

Les articles 136 à 154 de la constitution en vigueur élaborent limitativement les attributions du président de la république et il ne détient aucun pouvoir réel. Par contre, le chef du gouvernement qui est choisi selon le cas soit parmi les membres du parti ayant la majorité absolue au parlement, la seule fois que cette situation a été possible fut en 1996 avec Rosny Smart comme Premier ministre. Soit par le président de la république en consultation avec le président du sénat et celui de la Chambre des députés conduit la politique publique de la nation.

 

Comment un candidat à la présidence devenue président peut-il combler les attentes de ses mandats quand il n’a pas les moyens politiques nécessaires? Pourquoi un président de la république élu au suffrage universel direct détient-il moins de marche de manœuvre politique qu’un Premier ministre nommé? Il n’est à noter que le locataire de la primature n’a jamais pris un quelconque engagement vis-à-vis de la population. Les priorités de tout gouvernement se trouvent dans la loi de finances et cette dernière étant élaborée par le ministre de l’Économie et des Finances reflète à coup sûr les aspirations du supérieur hiérarchique du ministre de l’Économie. Car il n’est pas redevable par-devant le président de la République, mais devant le chef de la primature, situation conflictuelle que quelque Premier ministre exploite pour élaborer leurs agendas politiques.


Résultats partiels de la présidentielle, plus qu’une surprise

Et si le scrutin du 25 octobre dénoncé comme une vaste campagne de fraude, n’était qu’en réalité la volonté souveraine des électeurs. 9 jours après la tenue des élections du 20 novembre 2016 le conseil électoral provisoire (CEP) dirigé par Léopold Berlanger a publié les résultats partiels. Après plusieurs heures d’attente dans une atmosphère non sereine le directeur exécutif de l’institution électorale annonce l’arrivée en tête de lice de Jovenel Moïse le protégé de l’ex-président Michel Joseph Martelly avec un score de 55.67%.

L’opposition toujours au second rang

Jude Célestin le candidat de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation d’Haïti (LAPEH) vient en deuxième position avec un total de 19.52% des votes. Le candidat de la plate-forme politique Pitit. Desalin, Jean-Charles Moïse qui a mené une lutte acharnée contre les dérives de l’administration de Michel Martelly complète le podium avec un score 11,41%. Malgré la participation active de l’ancien président Jean Bertrand Aristide dans la campagne électorale de la candidate de son parti Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse s’est finalement contente de la quatrième place avec 8.99% des votes.

Et les 23 autres candidats partagent les votes restants. La période de contestation débutera le 3 décembre et le 29 décembre est retenu pour la publication des résultats définitifs. Dans ce laps de temps la montée d’adrénaline chez la population va se faire sentir à nouveau.

Le verdict des urnes garde une certaine constance

Cependant, il est à noter que les résultats de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015 annulée pour fraudes massives sont quasiment identiques avec ceux du 20 novembre 2016 à l’exception de Jovenel Moïse qui est élu dès le premier tour selon ces résultats préliminaires.

 

Il y a lieu de mettre en doute la bonne foi des acteurs politiques locaux qui étaient les premiers à demander de jeter dans les poubelles de l’histoire des élections qui coûtaient 100 millions de dollars US à l’État haïtien, qui ont été grandement financées par la communauté internationale.

 

 

 


Élections 2016 : implication de la population haïtienne

 

 

Coincés dans un processus électoral depuis plus d’une année de 2015 , les électeurs haïtiens ont voté le 20 novembre dernier pour élire un président et des parlementaires. Sans grandes affluences les plus assidus ont emprunté le chemin vers les urnes pour renouveler les personnels politiques, notamment un président provisoire qui n’avait pas reçu la bénédiction populaire. Avec 27 candidats à la présidence soit la moitié de ceux de l’élection de l’année dernière, des aménagements sur le plan logistique et des dispositifs de sécurité de la police. Le jour du scrutin s’est déroulé dans une atmosphère sereine. Sous un ciel nuageux les quelques sudistes, qui croient encore dans l’avenir d’une démocratie naissante, se sont également rendus dans des centres de vote pour exercer leur droit de vote.

 

Si les élections d’octobre 2015 se sont vues jetées dans les poubelles après une vaste campagne de dénonciations des leaders politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des hommes de médias, des personnes de la société civile pour fraudes massives. En autres bourrages d’urnes, falsifications des procès-verbaux, celles de novembre 2016 sont loin de cette réalité politique.

 

Cependant, malgré l’enjeu crucial que représente cet exercice démocratique les électeurs haïtiens a une nouvelle fois boudé cette rencontre avec ceux qui aspirent à prendre les rênes du pays. Ils manifestent clairement une espèce de désintéressement à l’égard de l’avenir politique du pays. Le faible taux de participation que les organismes d’observation ont enregistré soit 22 à 24% témoigne de cet état de fait. Le sentiment de ras-bol alimenté par le caractère immuable de leur condition de vie en dépit des choix de nouveaux dirigeants politiques dans le passé reste et demeure la cause principale de la non-participation du plus grand nombre.

 

Inscrit dans la charte fondamentale du pays la tenue des élections maintient la vie démocratique en dépit de ses faiblesses. A fortiori elle donne à la population l’opportunité de choisir des dirigeants qui aspirent à changer le lendemain de ses mandants. Mais quand la situation socio-économique de la grande majorité de la population se dégrade de jour en jour beaucoup plus malgré les divers changements dans l’appareil étatique les électeurs s’interrogent sur le sens et la finalité du vote. Pourquoi voter quand rien ne change?


L’union libre une autre manière de concevoir la vie à deux

Passer dans le creuset de la religion et des mœurs,  la constitution des couples doit obéir à la loi du mariage pour avoir toute sa légitimité. Vivre maritalement jadis considéré comme une entorse à l’ordre social est en passe de devenir le modèle de couple le plus répandu en Haïti. L’union libre n’apparait plus comme un élément négligeable.

 

Qu’est-ce qui explique cet état de fait? Est-ce une forme de désacralisation du mariage? La réalité sociale évolue en fonction des exigences de l’heure. Si le mariage a été perçu pendant longtemps comme la rencontre de deux familles, cette tendance tend à diminuer pour voir dans ceci la mise en commun de deux personnes distinctes. Partir de cette compréhension du mariage, l’union libre n’est plus considéré comme l’antichambre de ce dernier, mais un essai avant de se passer la bague au droit.

 

Dans d’autres cas le concubinage est la voie choisie par deux personnes pour vivre ensemble sans avoir l’intention de légaliser  cette relation. Sur 10 couples hétérosexuelles constituées en Haïti plus de la moitié vit dans l’union libre. Prenons en exemple un couple qui vivait dans l’union libre pendant plus de 47 ans, la réputation dont jouissait la femme comme étant épouse de son concubin était  de taille. Elle dépassait de très loin même celle de véritables épouses.

 

La protection de ceux qui vivent en concubinage s’avère une nécessité maintenant. Comme des époux, des concubins, peuvent connaître des difficultés qui peuvent les pousser à se séparer. Mais il n’y a rien qui règle les modalités de séparation, des biens matériels le cas échéant.

 

Les plus conservateurs tiennent un discours semblable à leur image que les couples concubins s’étaient constitué en marge de la loi et ils doivent demeurer ainsi. Et que légaliser l’union libre s’apparente à élever cette dernière au rang de mariage de surcroît saper les fondements moraux de ce dernier. Mais l’injustice qui règne au sein des couples qui vivent maritalement dans certains cas doit interpeller les législateurs haïtiens pour encadrer cette société en miniature.

 


Familles, rêves et obligations

Vivre le rêve américain une situation aussi destructive que prometteuse pour des familles haïtiennes.

Les conditions socioéconomiques des haïtiens les poussent à migrer dans d’autres pays. Les États-Unis d’Amérique demeurent leur destination de prédilection, car ils  attirent la grande majorité de ses rêveurs d’un lendemain meilleur. La preuve en est bien grande, ce pays comporte la plus forte proportion de la diaspora haïtienne. Des célibataires, des personnes mariées, des jeunes, des vieux, des professionnels, toutes catégories confondues font le saut vers cet  inconnu. Et comme tout projet humain, les résultats varient toujours entre réussites et échecs.

La couche la plus vulnérable lors de cette séparation reste et demeure les familles. Une séparation de fait engendrée par les aléas de la vie. Cette dislocation des familles est la résultante d’une société prédatrice qui broie ses proies sous la couverture d’un mieux-être idyllique.

Cette diaspora haïtienne injecte, plusieurs millions de dollars us dans l’économie haïtienne chaque année. Cet argent permet à des enfants d’aller à l’école, couvre des frais d’hospitalisation, de fiançailles, de mariages, d’université et autres. Ces arguments ne vous suffisent-ils pas assez pour convaincre de l’indispensabilité de l’aide qu’amène la diaspora à la population?

De l’autre côté de la rive la décrépitude de la société à tous les échelons n’en demeure pas moins une conséquence de l’absence d’une figure parentale au sein des familles. Laisser l’épouse en Haïti pour aller travailler en terre étrangère afin de subvenir aux besoins de la famille est un acte héroïque. Mais faut-il, au nom d’un mieux-être économique, sacrifier la présence d’un parent ? Le déficit d’une figure d’autorité entraîne le plus souvent des conséquences beaucoup plus néfastes qu’une mauvaise condition économique : des grossesses prématurées, de la prostitution, de l’homosexualité, de la pornographie, des vols, du proxénétisme, etc.

Ce tueur silencieux, la migration des haïtiens à l’étranger, tend à devenir la règle dans un pays où la conception d’un avenir meilleur passe inévitablement par sa jouissance hors des frontières haïtiennes. Le dilemme est, de taille, laisser ses gosses crevés de faim ou les donner à manger au risque de produire des bombes destructrices à retardement.

 


Une famille éprouvée garde espoir

Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016 l’ouragan Matthew a sérieusement frappé le grand sud d’Haïti. Des toitures en tôle se perdent dans un tourbillon de vent et d’une pluie fine. À l’intérieur d’une maisonnette se trouvait une famille qui dès l’entame de l’ouragan a perdu leur toiture. Sous la pluie glaciale, sur un parterre boueux sont installés les deux enfants de la famille. Malgré l’instance avec lequel le sommeil leur hantent, ils ne sauraient être emportés par Morphée pris au piège par une tornade. Quelque instance après les larmes des parents en présence de la promiscuité ou précarité des enfants va effectuer leur rentrée en scène. Au milieu de cette situation chaotique dans laquelle l’inimaginable côtoie le réel, l’espoir d’un mieux-être subsiste encore chez cette famille. J’ai vu la douceur avec laquelle la mère berçait les enfants dans un abri provisoire. L’énergie que dégageaient les yeux du plus jeune. Le courage que le père s’est armé pour reconstruire leur petite maison le lendemain même en vue d’héberger dignement sa famille. L’amour qui sillonnait l’atmosphère à put transpercer la noirceur de la catastrophe pour rayonner un demain prometteur pour toutes les victimes de l’ouragan .Le désir d’aller de l’avant, d’être un exemple pour d’autres personnes se trouvant dans une situation similaire s’exclame le couple était leur source de motivation. A côté bien évidemment du besoin de loger leur progéniture dans un endroit décent. Si le laxisme des autorités nationales n’étonne plus la grande majorité de la population en matière d’accompagnement. La force de caractère de cette ingénieuse famille supplante le comportement parasitaire trop souvent reproché à mes frères haïtiens. Cette flamme qui a sur animer les cœurs de ces rescapés pourtant si fragiles pourra, je l’espère, fait de même pour la nation entière. Dans cette avalanche de désespoir, de désillusion et de perte de biens généralisés la suite logique voudrait que les victimes soient abattues. Le comportement inattendu de la famille Malval s’invite comme l’exception du fait de son côté inapproprié. Ce regard admiratif que je porte à cette famille fait abstraction des difficultés ponctuelles de l’heure pour hisser la compréhension de plus d’un a la dimension des efforts consentis par les protagonistes en pareil moment.


Candidats sans discours politique

Les électeurs haïtiens sont appelés à élire de nouveaux parlementaires pour compléter l’assemblée législative et un président le 20 novembre prochain. Débutée depuis plusieurs semaines, la campagne électorale bat son plein : des meetings, des caravanes, sont organisés par des candidats pourtant l’indécision persiste chez la plupart des électeurs. Nous assistons à une campagne aux allures carnavalesques avec des chars musicaux, des DJs, des groupes musicaux traditionnels (RARA) jouant les hits les plus populaires.

En signe de démonstration de leur mépris à l’égard des conditions infrahumaines de la population, ils sont accompagnés de cortèges de plusieurs douzaines de voitures, de centaines de motocyclettes et ils ont des billboard de plusieurs milliers de dollars us. Malgré tout 4 des 27 candidats à la présidence sont sortis du lot : Jovenel Moïse candidat du Parti haïtien tèt Kale, Jude célestin de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation d’Haïti, Marise Narcisse de fanmi Lavalas et Moise Jean-Charles de la plate-forme politique pitit Dessalines.

Cette démarcation est-elle faite sur quelle base ? Ces 4 candidats bénéficient de cette légitimité en vertu de laquelle? Faisons un coup d’œil rétrospectif sur eux : Lavalas a déjà été au pouvoir à deux reprises, plus d’un finit par conclure que ces mouvances politiques ont tué tout espoir de l’implantation d’un régime de gauche en Haïti, car il a galvaudé l’essence du socialisme, mais pourquoi Marise bénéficie de cette sympathie populaire? Jovenel Moise Candidat du parti de l’ex-président Martelly qui vient de passer cinq ans au pouvoir sans réaliser une élection. Et maintenant il nous parle des rivières, du soleil, des personnes comme ressources pour développer le pays, mais Mr. Moïse, ces ressources n’existaient pas, il y a 5 ans de cela?

Après l’échec de Préval dans son plan macabre de passer le pouvoir en douce à Jude Célestin, en 2011, ce dernier a passé tout le mandat de l’équipe des crânes rasés sans dire mot; la corruption, l’insécurité, le chômage, la faim et d’autres maux rongeaient le pays pourtant, il continue dans son mutisme à outrance. Mr. Célestin qu’est-ce qui me garantit maintenant que vous êtes intéressé au sort du peuple haïtien?

Moise Jean-Charles ex-sénateur de la 49e législature qui a su construire une notoriété grâce à ces dénonciations intempestives des dérives de l’équipe Martelly. Et de surcroît exploite cette posture de défenseur de la masse pour se porter candidat à la magistrature suprême de l’État. Mais Mr. Jean-Charles qu’elle a été votre position quand vous devriez voter la loi d’urgence après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010? Les intérêts de la classe défavorisée n’étaient pas encore à l’ordre du jour?

Chacun d’eux charrie leur lot de responsabilité dans la dégradation des conditions de vie de la population haïtienne soit directement ou indirectement. Cette acceptation apparente de la majeure partie des électeurs engendre, un désintéressement total des candidats dans cet exercice si important soit-il, la vulgarisation de leur projet de société. Le discours politique qui découle normalement de l’idéologie et de la philosophie du parti politique n’a pas été invité dans l’arène.

La population ne sait pas ce qu’ils pensent de l’éducation, de la santé, de l’énergie, de la sécurité, du tourisme, de la croissance économique, de la démographie, de la relation haïtiano-dominicaine. Des slogans bien charpentés par des activistes politiques semblent à leur goût combler ce devoir. La gestion de la cité ne saurait être confiée une nouvelle fois à des amateurs qui n’ont aucune vision de l’État et qui voient l’espace publique comme étant une source d’enrichissement.


Haïti et voies après le baccalauréat

Après la publication des résultats des examens officiels en Haïti, les jeunes vont commencer leurs nouvelles pénitences. Attestations en main, diplômes de fin d’études. Fini tous les tralalas finis les bat night, plus de pression scolaire et en route pour une nouvelle aventure. En Haïti, l’aventure après le bac II reste incertaine pour certains jeunes. Certes, ces derniers sont joyeux parce qu’ils ont terminé quatorze années d’études primaires et secondaires, mais qu’en est-il de leurs rêves?

Quand ils étaient petits, certains d’entre eux voulaient devenir médecin, agronome, avocat, infirmière, ingénieur. Ils ont grandi avec ce rêve dans la cour, ce qui les a motivés à étudier pendant quatorze années toutes les matières enseignées même s’il y en a qui ne serviront à rien dans la vie réelle. D’ailleurs, l’Humoriste français Gad Elmaleh nous en dit plus dans l’un de ses spectacles « A l’École, on nous apprend le triangle isocèle, mais tu es déjà sorti d’un appartement que t’as visité et que tu dis à l’agent immobilier, je l’aime bien, mais je le trouve un peu isocèle ».

Bon quand même, ils ont payé le prix afin d’obtenir ce nouveau titre d’universitaire. C’est un mot qui pèse lourd dans notre cher pays. Les plus chanceux, après leurs études, se rendent soit aux États-Unis, au Mexique, ou chez notre voisin, la République Dominicaine. D’autres restent en Haïti, mais fréquentent les universités les plus prestigieuses qui savent, après leurs études, avec le support de leur doyen, ils pourront obtenir un visa pour faire une étude avancée.

Quant aux plus braves, ils doivent se rendre à Port-au-Prince pour leur baptême de feu. Cette ville où la moyenne de vie est de 24 heures. Certains d’entre eux n’ont même pas de famille là-bas, mais s’y rendent quand même, comme on le dit si souvent : Yo sou kont Bondye. Et pour avoir accès à l’une des facultés publiques, quelques fois le parrainage est exigé par plus d’’un. Avoir une personne assez influente dans la haute société comme on les appelle souvent dans notre langage populaire colonne, c’est déjà un point en plus par rapport aux personnes qui n’en ont pas. Pour ceux qui n’en ont pas tant pis. Ensuite vient le moment des concours maquillés.

D’autres jeunes ont toute une autre conception de l’aventure universitaire après les études primaires. Ils préfèrent rester, dans leur ville natale, apprendre un métier manuel ou professionnel afin de le mettre au service de leur communauté, ce qui quelquefois n’est pas toujours le cas avec le taux de chômage élevé en Haïti. Enfin, les plus vulnérables restent sur le béton et constatent avec désespoir quatorze années d’études gâchées.


Comédie grotesque

La Comédie instrument de socialisation entre les mains d’amateurs sans contrôle institutionnel! Nous vivons dans un monde où tout est lié même les faits les plus insignifiants concourent à la construction de l’image d’une société. Les valeurs codifiées dans les instruments juridiques et pratiquées selon les bonnes mœurs symbolisent le thermomètre que nous utilisons pour mesurer le degré de civilité de toute société. Le rire et la bonne plaisanterie incarnent l’essence de toutes activités comiques. Mais jusqu’où les comédiens peuvent-ils aller pour procurer ce dièse d’adrénaline à leurs spectateurs?

La qualité du contenu de la comédie en Haïti a été pendant longuement relégué au second plan, si nous remontons à l’époque de la rivalité PAPA PYE et de LANGUICHATTE. Le premier représente la vie dans les milieux reculés (ANDEYO) et le second la vie citadine. Cette polarisation de cette activité artistique constituait un obstacle à la productivité des artistes à l’Instar de la règle des trois unités de la littérature française. Par peur de relater des faits n’appartenant pas à leur classe sociale et d’être fidèle à leurs traditions respectives ses deux troupes comiques se trouvaient refermer sur eux-mêmes.

Plus de 20 ans après, la situation comédienne haïtienne a évolué, il y a plus de comédiens, de moyens de diffusion donc plus d’opportunités économiques. Cette expansion pour ne pas dire prolifération dans le domaine de la comédie s’est-elle faite selon des normes? Existe-t-il une moralité dans la sphère de la comédie? Quand en est-il de l’éthique professionnelle?

Dénigrement ou comédie?

Ne soyez pas étonné si je vous dis que les scènes comiques que les comédiens offrent à la population haïtienne soit par le biais des films ou des spectacles ont comme seule finalité le rire. Peu importe les blagues concoctées, les personnalités impliquées dans la plaisanterie, les mots utilisés. En outre, on voit une mainmise de l’amateurisme dans un secteur qui devait normalement être contrôlé par des professionnels. Des personnalités politiques, des artistes, des écrivains, des directeurs d’opinion, des hommes de médias, des hommes et femmes religieux, des héros font les frais d’une bande de cupides qui pour arriver à leurs fins banalisent tout ce qu’il y a de plus honorables et de plus sacrées.

Mais pourquoi ce comportement ne choque-t-il pas beaucoup de personnes? Et qu’en signe de gratitude un comédien qui scande des propos malsains et qui dans la plupart de ses réalisations fait l’apologie du vol, d’un hors-la-loi est indubitablement considéré comme le plus grand comédien et par extension le plus grand publiciste haïtien de l’heure. Nul n’est besoin de vous le rappeler que tant vaut les valeurs cultivées tant vaut la société. L’anarchie est partout là où il n’y a pas de règles et personne n’est à l’abri de ces briseurs de personnalités.


La société, ses responsabilités envers les enfants

Nous sommes arrivés à un stade dans notre société où le mot valeur perd tout son sens. Nous nous interrogeons même sur son existence dans les vingt prochaines années. Et pourquoi?La réponse est assez simple. Toute maison sans fondation solide est vouée à l’effondrement. Peut-on être pessimiste à voir un jour Haïti s’effondrer faute de base solide. Et qui dit base solide, dit éducation. L’éducation élève L’homme à la dignité de son être. Parler d’éducation en Haïti, c’est parlé d’un sujet assez tabou pour plus d’un et pour d’autres c’est la prière quotidienne. En Haïti, l’enfant, dès son plus jeune âge, ses parents consentent à lui envoyer à l’école afin de lui donner une éducation répondant aux normes de cette société. Mais peut-on parler d’une bonne éducation en mettant de côté ce mot appelé valeur. En quête de cette dernière, les enfants ont besoin de modèle. Quel grand peut lever son petit doigt pour dire que je suis un vrai modèle pour eux. Je parle des grands de la haute et basse société. Ils regardent vos actions et se questionnent sur leur futur incertain.

En quête d’espoir

Chère société, sur le banc des accusés, plus tard vous devez répondre à la question des enfants de la nation? Comment as-tu planté la graine d’espoir? Pourquoi investir dans les choses futiles alors qu’ils souffrent de maladies financières? Où sont passés les taxes prélevées sur tout ce que l’on possède? Pardonne mon article interrogatoire, mais il y a tellement de questions à poser dans ce pays que j’ai peur qu’un millénaire ne suffise pour les répondre.

Chère société, quand réaliseras-tu que vous tuez leur rêve quand votre poche cible seulement et seulement le pouvoir et non la concrétisation de leur rêve. Il n’est pas trop pour prendre conscience de notre situation désastreuse. J’ai peur qu’un bon matin, on ne se lève et on assiste à une révolte juvénile. Chère société, ne leur enseigne pas la misère, ne leur enseigne pas un esprit de pauvreté parce qu’un jour ils pratiqueront ce que vous leur avez appris dans les années antérieures. Contribuez à leur rêve si vraiment vous croyez qu’ils sont l’avenir de ce pays.

 


Médicaments illicites : un marché florissant en Haïti

Quand l’État faillit ainsi dans ses attributions régaliennes, le laisser faire devienne la norme : la vente des médicaments est devenue un gagne-pain pour plus d’un sans aucune formation adéquate. Sous un soleil brûlant, panier rempli de médicaments (comprimés et sirops) dans une main et un mégaphone dans l’autre, ces vendeurs de médicaments sillonnent toutes les rues des villes et des campagnes du lundi au dimanche pour écouler leurs marchandises. La responsabilité de contrôler la qualité des produits que consomment la population est dévolue à l’État. Cependant cette charge ne saurait être satisfaite sans que l’appareil étatique ait une vision précise et structurée de la santé.

Au fil du temps, le phénomène de machann grenn (vendeur de médicaments ambulant) s’est étendu sur la totalité du territoire. Les gens les moins avisées les appellent parfois doktè (docteur en médecine) car ils exécutent des prescriptions des vrais médecins, et d’autres fois il suffit seulement de leur raconter votre malaise et ils te donnent des médicaments eux-mêmes. Tolérance ou insouciance de l’État haïtien sur le contrôle de la qualité des médicaments ? Quelle banalisation de la santé ou de la vie par extension pouvez-vous vous exclamer !

Cette pratique répond à un double besoin : le vendeur qui veut gagner sa vie dignement et l’acheteur qui veut se procurer des médicaments à un prix plus ou moins abordable sans bien évidemment penser aux conséquences néfastes que peuvent provoquer un médicament qui a été trop longtemps exposé au soleil. L’inacceptable qui côtoie le quotidien a provoqué une amnésie chronique chez la majeure partie de la population. Même au plus niveau de l’État, c’est peut-être ce qui explique la présence de quelques vendeurs sur le parquet des bureaux sanitaires, devant des hôpitaux.

Ce mutisme, assimilable à un silence complice, favorise l’expansion de la vente de médicaments. Comment l’État qui n’arrive pas à donner du travail à des vendeurs de médicaments ambulants peut leur demander d’abandonner leur activité existentielle ? Chaque seconde de plus compte : des malades qui ne prennent pas de médicaments vont mourir plus tôt que s’ils consomment ceux qui sont périmés et poussiéreux. Ils ont le choix de la rationalité fondé sur l’instinct de survie. Le non-respect des normes sanitaires en matière de conservation, de contrôle et de vente des médicaments, a déjà semé le deuil dans plusieurs familles à Haïti. Devrions-nous rester sans dire mot et regarder la précarité avoir gain de cause sur la vie?


Choléra onusien en Haïti

Le mystère du choléra enfin élucidé en Haïti! Plus de 6 ans après son apparition sur le sol haïtien, nous sommes en mesure de mettre une étiquette sur les responsables qui ont introduit le choléra en Haïti, ce fléau qui a causé tant de maux au peuple haïtien. Comme le secret des grandes familles, l’Organisation des Nations Unies a tout mis en œuvre pour obstruer la vérité sur les véritables origines du choléra.

Il apparaît opportun ici ne serait-ce que très succinctement de rappeler les circonstances dans lesquelles ce fléau a vu le jour : des soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation à Haïti (MINUSTHA) déversaient leurs excréments contenant les germes du choléra, par imprudence ou par irrespect total de l’environnement, dans un fleuve du pays et les riverains de la zone consommaient l’eau provenant de ce fleuve. C’est à ce moment là que la maladie est devenue effective. En très peu de temps, la maladie a franchi le cap de l’épidémie. Il suffit seulement d’être en contact avec la nausée ou les matières fécales d’une personne infectée et de mettre la main dans la bouche sans la laver pour être infecté à son tour. Les conditions d’existence difficile de bon nombre de gens de la population s’imposent comme un terrain fertile à la propagation du choléra. Chaque jour, le bilan s’alourdit : hommes, femmes, enfants toutes catégories confondues sont touchés. Le choléra a fait plusieurs milliers de morts, les périodes pluviales alimentent les foyers de choléra et favorisent son expansion. Mais nous autres Haïtiens, peut-être dans un élan patriotique, nous nous sommes toujours opposés à la thèse qui soutient que le cholera était d’origine haïtienne. À la suite des luttes médiatiques acharnées, des sit-in devant le siège social de l’ONU, la nouvelle résonne comme du tonnerre : enfin l’ONU reconnaît son implication dans l’introduction du choléra en Haïti.

Si la réparation pécuniaire des victimes du choléra découle de la logique même, car tout fait qui cause un préjudice à autrui mérite d’être réparé. Mais le plus important, c’est que cette reconnaissance supplante une forme de stigmatisation, voire une souillure morale que le choléra causait au peuple haïtien. Les séquelles de la maladie ne me permettant pas de m’exprimer avec un sentiment de satisfaction par contre, un ouf de soulagement n’est pas de trop.


Protection de l’Environnement sa face cachée

Environnement un sujet de disparité sociale. Les réflexes environnementaux qui se développent durant la fin du 20e siècle visent à protéger l’espace géographique des Terriens. Des accords signés entre des pays de différents niveaux de développement matérialisent cette volonté manifeste de réduire au minimum la dégradation que subisse la planète étoilée. Tous les ans de nouvelles mesures sont adoptés pour faire en sorte de causer moins de dégâts possibles : la transition des voitures qui fonctionnent à base des produits pétroliers à des voitures hydrauliques, la fermeture de quelques usines de production et de consommation sont autant d’efforts qui ont été conjugués depuis cette prise de conscience de la nécessite d’émettre le moins de gaz carbonique que possible dans l’atmosphère. Si dans le temps la richesse des pays du Nord reposait dans l’exploitation de l’être humain par le truchement de l’esclavage avec la révolution industrielle, elle trouve son essence dans les machines, celles-ci remplacent l’homme dans la chaîne de production. La révolution industrielle apporte plus de résultats dans un temps record conséquemment plus de richesse. De ce fait, des industries abondent les pays européens et les pays de l’Amérique du Nord, ils ont amassé pendant quatre siècles des richesses inestimables et parallèlement ils ont creusé la tombe de tous les êtres vivants de la terre. Mais enfin ils ont eu conscience de la gravité de la situation et obligent les véritables victimes de leur cupidité à signer des accords pour réduire l’émission de CO2 dans l’atmosphère. Les pays sous-développés devraient-ils être doublement victimes? Ils paient pour crimes qu’ils n’ont pas commis, car ils ne polluent pas l’atmosphère autant que les pays industrialisés et maintenant le recours à l’implantation de grandes usines leur est carrément prohibé. En un mot, ils sont condamnés à demeurer dans leur état actuel. Pourriez-vous me donner un seul pays qui soit parvenues à se moderniser, à se développer sans l’apport de grandes usines capables d’accueillir une grande masse d’employés? Sans vouloir faire l’apologie de la mendicité mais les fruits recueillis des industries par les pays du nord ne sont pas partagés au prorata avec ceux qui sont du sud en revanche, ils les obligent à se courber à ce qu’ils appellent les exigences de l’heure. Je cherche une once de justice à travers ce comportement, mais cela m’échappe toujours. Loin de froisser les fervents défenseurs de l’environnement mais je place l’être humain au centre de toutes mes préoccupations. La protection de l’espace physique au monde s’avère une condition sine qua non pour la survie de l’existence de la vie sur la terre, cependant avant de demander à un pays qui croupisse dans la misère de parapher un quelconque document pour le compte de la protection de l’environnement et qui réduise à néant ses chances de sortir de la miser fait une analyse même cartésienne entre le niveau de vie de tes habitants et les siens. Et dites-moi ce que vous allez faire pour combler le fossé!