Samantha Tracy

Entrepreneurs 2.0… Ces vendeurs d’illusions

Chers entrepreneurs, comment vous dire ça ?

Mieux, comment le dire le plus simplement possible ?

« Entreprendre n’est pas un métier ».

Avant que vous ne continuiez ce billet ou même que vous commenciez à fulminer devant votre ordinateur sur la phrase – oh combien énervante – que je me permets d’écrire ; revenons quelques mois en arrière.

Il y a quelque mois, j’ai assisté à une présentation dans un Institut Supérieur de la place. Une amie m’avait convaincue d’aller à cette présentation que donnait un jeune et brillant entrepreneur. Du moins, c’est ainsi qu’elle avait présenté la chose. En termes tellement élogieux que je me suis dit qu’on n’apprenait jamais assez.

Résultats des courses ? Du vent ! Rien que ça.

Pour résumer, ce jeune homme – entrepreneur à temps plein depuis 5 ans – parlait d’une idée qu’il avait et n’avait pas encore vu le jour. Pas encore.

A son actif, aucune réalisation, si ce n’est sa page Facebook où il passe des journées à donner des conseils qui devraient pousser des jeunes à « travailler pour eux-mêmes » et (ce sont ses termes) à ne jamais dire à quiconque « Patron ».

Ce jeune homme – brillant vendeur de vent – est à l’image de nombreux jeunes qui se permettent aujourd’hui de vendre l’entrepreneuriat comme la manne, la solution à tous les problèmes du chômage sur le continent.

A coup de longs textes sur les réseaux sociaux, ils se présentent – avec une humilité feinte – comme des « Messies » sortis du système et ayant dépassé la dure période de recherche d’un emploi… parce qu’étant devenus employeurs eux-mêmes.

Gros mensonge.

Entrepreneuriat… KESAKO ?

Déjà, évitez le trop connu « Entreprenariat ». Si le mot est très utilisé, il convient plutôt d’écrire « ENTREPRENEURIAT »

Pour Franck Knight et Peter Druker, l’entrepreneuriat consiste à prendre des risques. Pour ces spécialistes du management, l’entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière, sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée. Mieux, il est prêt à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée.

Dans une définition plus moderne, l’entrepreneuriat c’est la capacité d’un individu de créer de la richesse ou dans un sens moins lucratif, de faire adopter un comportement.

Entreprendre suppose donc deux choses : prendre des risques ET mettre une idée en œuvre. Nous ne parlons pas forcément de production de richesse mais de mise en œuvre d’une idée. Rien que ça.

Entreprendre

Entrepreneurs 2.0… ces vendeurs d’illusions professionnels.

Je suis – sans être de la génération Z – une jeune femme qui vit plutôt bien dans ce monde digital. Ce monde qui veut que tout se dise et tout se sache.

En 2015, Umberto Eco qualifiait les réseaux sociaux en particulier « d’invasion d’imbéciles ».

Ils ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.

Les réseaux sociaux ont effectivement donné la parole à tout le monde et à n’importe qui. S’il est vrai que certains VRAIS entrepreneurs donnent de précieux conseils, il y a également ces entrepreneurs auto-proclamés « coach » qui pensent donner des leçons sur une expérience quasi-inexistante. Et Dieu sait que j’ai mis « quasi » pour rester polie.

A coup de « Moi, je… » , ils décrivent l’entrepreneuriat comme la voie à suivre pour chaque jeune qui veut marquer ce monde et encouragent les étudiants à entrevoir l’entrepreneuriat comme la porte du succès. Citant leurs échecs comme des exemples à suivre et la phrase clés restée la même depuis des années : « Le plus important ce n’est pas combien de fois tu tombes mais combien de fois tu te relèves ».

Ils sont effectivement de plus en plus nombreux à s’autoproclamer « Entrepreneurs ». Les plus inspirés vous donneront même une carte de visite avec ce mot comme seule indication et parleront longuement d’un projet qui n’en est toujours qu’à l’étape d’idée. Vendant le rêve d’une vie où ils changent le continent. Euhh…

En attendant, le seul risque que prennent ces entrepreneurs, c’est de rester derrière leurs ordinateurs à écrire plagier des textes pour motiver embobiner une jeunesse déjà trop perdue et sans repères. Dépendants – pour un grand nombre – des finances de papa et maman, ils ont google comme meilleur ami.

Entreprendre

Ce qu’il fallait dire…

Il est vrai que le titre de cet article pourra prêter à confusion. Précisons donc les choses. Je respecte PROFONDÉMENT les entrepreneurs, les vrais. Ceux qui ont choisi de prendre le risque de réaliser leurs rêves et qui se battent pour que les choses se fassent.

Un exemple qui m’a toujours épaté reste celui de Mariama Touré. Communicatrice de talent qui décide de lancer le 1er Centre de danses urbaines au Sénégal.

Je me souviens de ma réaction lorsque j’en ai entendu parler : What the fuck ! Oh My God!

Mon esprit parfois trop carré se demandait comment il était possible de tout lâcher pour mettre en place une école de danse, en sachant que ce n’est pas dans les habitudes africaines de payer pour apprendre à danser.

Trois ans plus tard, c’est avec le sourire et beaucoup de fierté que je vois sa réalisation mais encore plus, je suis touchée lorsqu’elle n’hésite pas à dire que c’est avec beaucoup de travail et de sacrifice qu’elle en est arrivée là.

Croyez-moi, si vous la rencontrez après une des longues journées comme elle en a le secret, elle vous dira ce qu’il fallait dire… ce n’est pas facile.

Parce que oui, c’est ce que trop d’entrepreneurs – coachs – vendeurs d’illusions professionnels oublient de dire. Entreprendre, c’est difficile. Ce n’est pas un tour de passe-passe, votre compte en banque ne se retrouve plein à craquer du jour au lendemain.

Avant de quitter votre emploi…

Oui, vous en avez marre de dire « Oui, Patron » mais si vous voulez quitter votre emploi pour entreprendre, ne le faîtes surtout pas sur un coup de tête.

D’ailleurs, vous pouvez entreprendre en étant tout de même salarié quelque part ailleurs. Vous devrez travailler plus dur mais vous aurez de quoi tenir, en attendant d’être autonome.

L’histoire de Steeve jobs est tellement inspirante mais il y a un pas entre lire et faire. Un énorme pas.

Avant de voir l’entrepreneuriat comme l’ultime solution…

Je ne vous dit pas le nombre de jeunes fanatiques que je rencontre et qui osent me dire qu’ils ne chercheront pas un boulot mais seront illico presto leurs propres patrons… C’est la chanson à la mode.

 

Mais Samantha, il n’y a pas d’emploi. Et puis pourquoi travailler pour les rêves d’un autre quand on peut avoir le sien ?

Ma réponse est simple.

Pour apprendre.

Au delà du « Oui, Patron » que personne ne veut dire, il y a l’expérience qui s’acquiert avec le temps. Des choses qui ne s’apprennent pas toujours sur les bancs de l’école.

Les associations d’entraide et de soutien aux jeunes entrepreneurs ne font malheureusement pas grand chose, si ce n’est d’organiser des réunions pour prouver à leurs partenaires qu’ils travaillent.

Avant de tout perdre…

En me lisant, vous penserez peut-être que je suis contre l’entrepreneuriat. Que nenni ! Je pense sincèrement que c’est une des solutions pour faire avancer le continent. Mais que ce n’est pas la seule et unique solution.

Si vous souhaitez entreprendre, allez-y ! Mais gardez la tête sur les épaules et sachez que même si les prétendus gourou-entrepreneurs ne le disent pas : TOUT LE MONDE NE PEUT PAS ENTREPRENDRE.

Rien à voir avec le dessin animé « Ratatouille » où tout le monde peut cuisiner. Nous sommes dans la vraie vie et c’est un fait, nous ne sommes pas tous fait pour entreprendre.

Alors essayez, donnez le meilleur de vous, vivez votre rêve… mais sachez quand arrêter. Et tentez autre chose.

Soyez patients, soyez réalistes aussi car dans cette aventure que vous aurez choisi d’entreprendre, vous serez SEUL.

Oui, ceux qui vous encouragent ne seront certainement pas là lorsqu’il faudra boucler des fins de mois difficiles alors prenez-en note : vous ne pourrez compter que sur vous même.

Et ça, on ne vous l’a pas assez dit.

 

 




Le slam s’invite au Sommet de la francophonie

Le sommet de la francophonie se tient du 22 au 27 novembre 2016 à Antananarivo à Madagascar. En marge a lieu la formation annuelle des mondoblogueurs. Une occasion pour la slameuse blogueuse que je suis de me faire mon idée sur cet événement. Et devinez quoi ? Au pavillon de la francophonie…On slame.

 

Hier, j’ai joué l’écolière la blogueuse buissonnière…

Alors que mes co-mondoblogueurs suivaient studieusement la formation, je suis sortie prendre l’air dans le village de la Francophonie. Une promenade balade de santé au cours de laquelle j’ai été détournée par des mots…Oui ! Des mots ! Ou du Slam plutôt.

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis slameuse au sein d’un collectif dakarois et j’ai un amour tout particulier pour cette forme d’expression. Mais qu’est-ce donc le slam ? Est-il aussi francophone qu’on le croit ?

La petite histoire du Slam

Le slam est un mouvement social, culturel et bien sûr, poétique. En 1980, Marc Smith ; jeune écrivain de Chicago organise une compétition de poésie dans le bar green Mill. En plus d’inviter le public à être jury, Smith envisageait de faire descendre la poésie de son piédestal parce que considérée comme étant l’apanage d’une élite sociale.

Pari largement tenu puisque le Slam a conquis un public hétéroclite qui s’est chargé – au fil des années – de lui donner une identité très urbaine.

Le slam s’invite au sommet de la francophonie

Le pavillon de la Francophonie accueillait des jeunes élèves, venus découvrir ce concept qu’ils connaissent de nom mais en ignorant le sens. Autour d’une slameuse souriante, ils ont découvert le slam dans toute sa splendeur.

Curieuse, j’ai demandé à un groupe d’enfant d’à peu près 11 ans si ils comprenaient mieux ce qu’étaient le slam. C’est avec le sourire, qu’ils m’ont répondu.

Le slam ? C’est comme une récitation. Mais c’est plus cool. C’est comme du rap.

Le village de la francophonie m’avait déjà éblouie avec ses murs pleins de graffitis, comme un clin d’œil à la culture urbaine. J’ai encore plus été étonnée en tombant sur cet atelier d’initiation au slam.

Un autre clin d’œil de la francophonie à cette génération curieuse et métissée qui s’emploie à réinventer la langue française.

Je disais que le français était coloré. Il est aussi jeune et facile à modeler.

Je ne peux donc qu’être heureuse de voir que la francophonie entre peu à peu à l’ère d’une franco-folie où les mots ont une histoire, s’adaptent et s’emploie dans un contexte autre qu’un dictionnaire.

La preuve en vidéo… Un texte. Un slam. Signé par votre servante.

 


Quand Francophonie rime, entre autres, avec graffiti

Curieuse, j’ai arpenté les rues du village de la francophonie et pour vous, je partage mes découvertes et mes coups de cœurs.

 

  • Les jeux de la francophonie, Cote d’Ivoire 2017

Akwaba ! Bienvenue !

Le stand des prochains jeux de la francophonie vous donnera le sourire à coup sûr. Faro, mascotte officielle de ces jeux sera votre premier contact. Avouez qu’il est attachant !

Faro est la mascotte officielle des Jeux de la Francophonie 2017. Crédit photo : Samantha Tracy

A l’intérieur du stand, vous retrouverez la Cote d’Ivoire comme importée à Madagascar : Le fameux cacao local, les chips de banane et de patate, le café…Oui ! Je sais que je parle que de nourriture mais chacun ses centres d’intérêts.

Bonus francophonie : La Cote d’Ivoire est certainement le pays africain où le français très coloré, revisité à la « sauce locale ». Ne soyez donc pas étonnés si jamais en sortant, les hôtesses vous demandent si vous êtes enjaillés. (NDLR : contents).

 

  • Big Orange…

Avant d’arriver à Antananarive, je n’avais jamais entendu parler de « Big Orange », une boisson gazeuse qui ne m’a absolument pas payée pour que j’en parle que je n’ai pas encore gouté.

Ce que j’ai adoré dans ce stand, c’est la présence de la meilleure équipe au monde FC Barcelone. Pas en vrai malheureusement mais vous y trouverez des représentations de Messi, Neymar et Suarez entre autre. What else ? Quoi d’autre ?

La meilleure équipe du monde est au village de la Francophonie

 

Bonus francophonie : La langue la plus parlée sur les terrains de Football est l’anglais. Dommage pour nous les francophones mais la sphère des « footeux » est plus anglophone que francophone.

  • Le Royaume du Maroc

Fresques, garde royale et ambiance apaisante…Bienvenue au Royaume. J’ai beaucoup aimé la présence marocaine au village de la francophonie. Le stand est à lui seul une invitation à découvrir ce pays.

Vous y trouverez quelques supports qui racontent ce pays.

Stand du Maroc. Village de la Francophonie. Crédit photo : Samantha Tracy.

Bonus francophonie : L’Arabe est la langue officielle du Royaume du Maroc, avec le Berbère. Seuls 13,5% des marocains sont pleinement francophones selon l’Organisation internationale de la Francophonie.

  • Le Québec

Vous êtes un jeune entrepreneur ? Ça tombe bien, le Québec fait la promotion du « Marché aux projets» : Partagez une idée, défendez –la directement au stand du Québec et tentez de remporter une des trois bourses de mobilité pour concrétiser ou développer votre projet.

Feuillet disponible au Stand du Québec

Bonus francophonie : Le Québec fait partie de l’Amérique française. En effet, on y parle le français.

 

  • Quand Francophonie rime avec graffiti

En arrivant au village de la francophonie, la chose qui m’a le plus surpris c’est la décoration des murs.

Imaginez donc ! Le village de la francophonie a des allures de Harlem.

Des graffitis sur les murs, comme un clin d’œil à cette jeunesse francophone.

A l’heure où les arts urbains se cherchent encore une place dans nos sociétés protocolaires, j’ai particulièrement aimé voir ces murs colorés qui racontaient une histoire.

Une histoire d’un espace francophone qui se rajeunit.

Un mur au village de la Francophonie

Bonus francophonie : Le singulier de graffiti est…graffito ! Oui, prenez des notes.

Voici donc mon top 5 des stands à visiter si jamais vous faîtes un tour au village de la francophonie.

 


Sommet de la Francophonie : mes coups de coeur

Le sommet de la francophonie se tient du 22 au 27 novembre 2016 à Antananarivo à Madagascar. En marge a lieu la formation annuelle des mondoblogueurs. Une occasion pour la blogueuse que je suis de me faire mon idée sur cet événement. Curieuse, j’ai arpenté les rues du village de la francophonie et pour vous, je partage mes découvertes et mes coups de cœurs.

 

  • Les jeux de la francophonie, Cote d’Ivoire 2017

Akwaba ! Bienvenue !

Le stand des prochains jeux de la francophonie vous donnera le sourire à coup sûr. Faro, mascotte officielle de ces jeux sera votre premier contact. Avouez qu’il est attachant !

Faro est la mascotte officielle des Jeux de la Francophonie 2017. Crédit photo : Samantha Tracy
Faro est la mascotte officielle des Jeux de la Francophonie 2017.
Crédit photo : Samantha Tracy

A l’intérieur du stand, vous retrouverez la Cote d’Ivoire comme importée à Madagascar : Le fameux cacao local, les chips de banane et de patate, le café…Oui ! Je sais que je parle que de nourriture mais chacun ses centres d’intérêts.

Bonus francophonie : La Cote d’Ivoire est certainement le pays africain où le français très coloré, revisité à la « sauce locale ». Ne soyez donc pas étonnés si jamais en sortant, les hôtesses vous demandent si vous êtes enjaillés. (NDLR : contents).

 

  • Big Orange…

Avant d’arriver à Antananarive, je n’avais jamais entendu parler de « Big Orange », une boisson gazeuse qui ne m’a absolument pas payée pour que j’en parle  que je n’ai pas encore gouté.

Ce que j’ai adoré dans ce stand, c’est la présence de la meilleure équipe au monde FC Barcelone. Pas en vrai malheureusement mais vous y trouverez des représentations de Messi, Neymar et Suarez entre autre. What else ? Quoi d’autre ?

La meilleure équipe du monde est au village de la Francophonie
La meilleure équipe du monde est au village de la Francophonie

 

Bonus francophonie : La langue la plus parlée sur les terrains de Football est l’anglais. Dommage pour nous les francophones mais la sphère des « footeux » est plus anglophone que francophone.

  • Le Royaume du Maroc

Fresques, garde royale et ambiance apaisante…Bienvenue au Royaume. J’ai beaucoup aimé la présence marocaine au village de la francophonie. Le stand est à lui seul une invitation à découvrir ce pays.

Vous y trouverez quelques supports qui racontent ce pays.

Stand du Maroc. Village de la Francophonie. Crédit photo : Samantha Tracy.
Stand du Maroc. Village de la Francophonie.
Crédit photo : Samantha Tracy.

 

Bonus francophonie : L’Arabe est la langue officielle du Royaume du Maroc, avec le Berbère. Seuls 13,5% des marocains sont pleinement francophones selon l’Organisation internationale de la Francophonie.

  • Le Quebec

Vous êtes un jeune entrepreneur ? Ca tombe bien, le Quebec fait la promotion du « Marché aux projets» : Partagez une idée, défendez –la directement au stand du Québec et tentez de remporter une des trois bourses de mobilité pour concrétiser ou développer votre projet.

Feuillet disponible au Stand du Québec
Feuillet disponible au Stand du Québec

Bonus francophonie : Le Quebec fait partie de l’Amérique française. En effet, on y parle le français.

 

  • Quand Francophonie rime avec graffiti

En arrivant au village de la francophonie, la chose qui m’a le plus surpris c’est la décoration des murs.

Imaginez donc ! Le village de la francophonie a des allures de Harlem.

Des graffitis sur les murs, comme un clin d’œil à cette jeunesse francophone.

A l’heure où les arts urbains se cherchent encore une place dans nos sociétés protocolaires, j’ai particulièrement aimé voir ces murs colorés qui racontaient une histoire.

Une histoire d’un espace francophone qui se rajeunit.

Un mur au village de la Francophonie
Un mur au village de la Francophonie

Bonus francophonie : Le singulier de graffiti est…graffito ! Oui, prenez des notes.

Voici donc mon top 5 des stands à visiter si jamais vous faîtes un tour au village de la francophonie.

 


Alerte : Mondoblogueurs à Antananarivo

 Aéroport. Douanes. Valises. Café. Horaire. Passeport…

Voici les mots clés de mon dernier week-end.

En compagnie de Lucrèce, j’ai quitté Dakar.

Un voyage de près de 11 heures, entrecoupé d’escales et nourrit de fous rires, pour enfin atterrir à Antananarivo. À Madagascar. L’île rouge qui reçoit cette année le sommet international de la francophonie et surtout, la formation annuelle de Mondoblog.

J’y suis depuis quelques jours maintenant et attendant de vous faire un résumé de mon périple malgache, Je vous invite à faire la connaissance d’une partie des Mondoblogueurs de la saison 5.

Mot d’ordre : ne tombez surtout pas amoureux de leurs sourires… et de leurs plumes.

 


J’ai 25ans et tout l’avenir derrière moi – Lucrèce G

Je n’ai jamais aimé fêter mon anniversaire.

Quand j’étais plus jeune ma date d’anniversaire coïncidait généralement avec la rentrée des classes et bien évidemment les parents étaient plus occupés par les fournitures scolaires et les frais de scolarité plutôt que par une fête.

En grandissant je me suis fait une raison. D’ailleurs je ne comprenais pas pourquoi il fallait fêter le fait qu’on vieillissait.

A ce propos on me recommande souvent de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Une année de plus est une grâce etc. Mais cette année j’ai beaucoup plus de mal.

J’ai 25ans et je m’endors souvent en rêvant de pouvoir remonter le temps.

Mon 25eme anniversaire, j’ai eu la chance de le fêter avec ma famille.

Enfin, il faut encore relativiser la notion de chance!

J’ai été réveillée à 5h du matin par ma mère et ma grand-mère qui ont tenu à prier pour moi. N’allez pas penser que j’ai quelque chose contre les bénédictions parentales mais là c’était comment dire… épique.

Seigneur mon Dieu fais qu’elle trouve un mari, oh Seigneur aies pitié de moi, donnes un mari à ma fille !

Ma grand-mère elle, orientait déjà ses prières vers le genre de mari qu’elle veut pour moi basée évidemment sur son expérience de la vie. Ce n’est pas la première fois que j’ai droit à ces prières mais la ferveur qu’elles y mettaient ce jour là m’empêchait d’en rire cette fois. Cela m’interpellait plutôt sur le fait que je venais de taper le code d’accès à la vraie vie d’adulte : 25.

Enfant docile et sage en apparence, j’ai toujours été surprotégée et cela n’a jamais été pour me déplaire, même que j’en abusais sans honte. Mais depuis, je me rends compte que pour avancer j’ai besoin d’abandonner la facilité et prendre la vie à bras le corps. Il y a des erreurs que je ne pourrai plus me pardonner. Les mauvaises décisions que je prenais avant même d’agir parfois, je les catégorisais facilement dans la liste des erreurs de jeunesse pour me donner bonne conscience sauf que désormais je ne me sens même plus jeune. Mes journées commencent désormais avec un grand nombre de pensées que je trouve stupides mais dont je n’arrive pas à me défaire. Il me faut être plus… moins… arrêter de… mieux faire… Et si finalement je n’y arrive pas ?

Professionnellement, j’ai tout ce qui est nécessaire, je sais apprendre. Je suis beaucoup moins pessimiste de ce coté, non pas parce que j’ai atteint tous mes objectifs mais le contexte actuel où il n’y a plus vraiment un modèle classique de carrière où l’on est « obligé de gagner sa vie tout en l’inventant » me paraît plus stimulant. Heureusement ou malheureusement je n’ai que ma bouche à nourrir et donc encore la latitude de choisir en pensant seulement à moi.  Pas encore besoin d’épargner pour la maison ou les études supérieures d’un enfant qu’au demeurant je condamne par le simple fait de lui donner la vie à voir la fin du monde. Donc oui, les angoisses de réussite et d’épanouissement professionnels, je les garde pour ma crise de milieu de vie. Pour tout le reste, je me rends compte que l’acné est la plus insignifiante des  préoccupations quand on grandit. Il faut désormais compter, calculer, mieux réfléchir… Adieu l’insouciance, c’est le moment de faire le deuil de sa jeunesse.

Je me rappelle avec nostalgie de ces fois où mes ainés m’envoyaient au lit parce que le film est déconseillé aux moins de 18ans. Contre mon gré, j’allais me coucher en rêvant de mon bel appart, de mon écran géant avec lequel je regarderai tout ce que je voudrai quand je serai grande. Dans le doux cocon de la jeunesse, je ne comprenais pas encore que l’autonomie et la liberté que je visualisais s’accompagnent d’obligations. Aujourd’hui, il m’arrive de tomber sur des offres (concours, projets…) réservés aux moins de 25ans et de ressentir la même frustration. Belle illustration de l’éternelle insatisfaction de la nature humaine ! Mon pessimisme légendaire m’oblige encore à voir le verre à moitié vide. Evidemment le « moins de 25ans » n’est pas la limite d’âge courante pour les projets réservés aux « jeunes » mais cela ne m’empêche pas de penser qu’il y a des choses que je ne pourrai plus faire à cause de mon âge et qui étaient peut-être nécessaires pour mon avenir. Dans ma « quaterlife crisis » (oui oui ca existe), j’ai du mal à accepter le « tu es jeune, tu as l’avenir devant toi ».

Mon coup de blues n’est pas seulement un caprice d’enfant gâtée qui semble comprendre des fondamentaux de l’existence un peu trop tard mais plutôt un réveil amer, une prise de conscience difficile mais nécessaire à l’adulte que je veux être. Toutes ces questions qui me taraudent, ces incertitudes qui m’angoissent, ces changements que je juge nécessaires d’apporter à ma vie sont destinés à faire de moi une meilleure personne, enfin j’espère, mais Dieu que c’est effrayant !

Lucrèce G


Ma contributrice du mois :

Lucrèce est une TECHNOFILLE. Une sorte de Geek, dans sa version très féminine. Ingénieur en réseau et télécommunications, cette jeune femme d’origine béninoise a également trouvé le moyen de tomber amoureuse de la langue française et de se passionner pour la cuisine! Plus multitaches, tu meurs!

Elle est mon coup de coeur de ce mois de novembre. Ne manquez surtout pas de la suivre sur son blog.


 









A Dakar, la « Téranga » a déserté les rues…

Sénégal, pays de la Téranga. Dakar, capitale africaine où « le donner et le recevoir » sont érigés en règles sacro-saintes. En y arrivant, on t’apprendra que l’on invite toujours un étranger à partager son repas ou même, dans l’art du bol ; qu’il est important de partager le peu que l’on a. On te dira que l’étranger – qu’il soit blanc, noir, jaune ou vert – est le bienvenue chez toi.

Tu apprendras, avec émerveillement, que l’héritage ancestral de la TERANGA (l’hospitalité à la Sénégalaise) est la base de chaque rencontre, chaque relation, chaque histoire.
C’est cette vision là que l’on a du pays de Senghor.

Il y a bientôt une décennie que j’ai quitté mon Congo natal pour le Sénégal. Pour des raisons d’études j’y suis venue ; pour des raisons professionnelles, j’y vis et pour des raisons humaines, je l’aime.
Malheureusement, en 10 ans ; j’ai eu le temps de tirer certaines conclusions.
Allez à Saint-Louis, visitez Thies, Kolda ou même Zinguichor… Vous y trouverez sans aucun doute la douceur de l’hospitalité à la Sénégalaise.
Revenez à Dakar et vivez-y, vous comprendrez en très peu de temps qu’ici, la Téranga n’est plus qu’un vieux souvenir du Sénégal d’avant.  A Dakar, la « Téranga » a déserté les rues…

L’Etranger, ce NIAK…

La première fois qu’on m’a appelée NIAK, je n’y ai pas prêté attention. Il faut dire que dans la plupart des pays, il y a un terme plus ou moins anodin pour désigner l’étranger. Curieuse, j’ai voulu en savoir plus. Que voulait donc dire ce terme « NIAK ».

De ce que j’ai appris, à l’origine le NIAK (ñak en wolof) est une personne originaire de la forêt, qui y vit et qui n’est pas civilisée : un sauvage.

Le terme NIAK, dans son étymologie, fait donc référence aux sauvages qui tentent d’envahir les terres de personnes plus civilisés.

Cependant, il y a NIAK et NIAK…

A Dakar, le NIAK aka l’étranger, à qui le respect semble être dû de droit, reste le blanc, le toubab. Que ce soit dans les services publics ou privés, il semble que la peau blanche donne d’office un statut que le NIAK africain n’aura pas forcément.

Le problème, c’est l’autre…

Alors que j’étais dans un bus, un Monsieur d’un certain âge expliquait que la jeunesse sénégalaise s’était pervertie depuis que les “NIAK” s’étaient installés. Mieux, il insinuait que le pays se porterait mieux sans la présence de ces fameux étrangers.
Choquée, je n’ai pourtant pas relever ses insinuations. Je suis d’avis que vieillesse n’est pas toujours synonyme de sagesse.

Toujours dans le même genre, je me souviens qu’à une certaine époque, alors que je vivais avec des amies, nous avons appris que dans l’immeuble – où nous étions les seules étrangères – nous avions un tarif “spécial” pour le loyer.
Pire, le reste des locataires s’approvisionnaient en électricité via notre compteur, à notre insu. Et lorsque nous avons crié au scandale, la réponse n’a pas tardé :

Vous êtes des NIAK, vous avez de l’argent…

Malheureusement, cette phrase résume à elle seule, la façon de voir d’un grand nombre de Sénégalais. Pour certains, le fait d’être étranger en terre sénégalaise signifie que nous avons tous un papa Ministre ou une bourse étatique à 10 chiffres.

La grosse blague!

Les étudiants étrangers ont tous une histoire à raconter sur les soirées de galère où l’on s’endort en se contentant d’un bout de pain et d’un verre d’eau. Pour la plupart, ce n’est que grâce aux sacrifices consentis par nos parents que nous avons eu la chance d’étudier à l’étranger.

Avec le temps, on assiste à une déshumanisation totale de bon nombre de Dakarois. D’ailleurs, à l’origine de ce coup de gueule, la mésaventure d’un ami qui a été cambriolé au vu et au su de ses voisins et qui a dû subir l’indifférence de la police locale. Il en parle d’ailleurs ici.

Ce Sénégal Dakar qui fait peur…

Je disais au début de ce texte que j’aimais Dakar, avec ses forces et ses imperfections. Mais j’ai peur du Sénégal de demain.
Plus le temps passe et plus le Sénégalais lambda traite ses voisins africains avec un mépris que je ne m’explique pas. Les plus touchés d’entre nous sont sans aucun doute les Guinéens qui – heureusement – gèrent bon nombre des petits commerces de la capitale.

Des intellectuels dans les salles de classe aux petits commerçants dans les rues, il semblerait que le mot ait été passé pour signifier que le NIAK, c’est le problème.
Pourquoi donc?
Nous payons nos impôts, nous payons des loyers souvent très élevés et même au niveau de certains établissements scolaires, nous payons le double de ce que paient les nationaux.
Où est donc le problème ? Doit-on se justifier de vivre en terre étrangère ?

J’aime trop le Dakar que je vois au travers des yeux de grand nombre de mes amis locaux. Ce Dakar qui tend la main à l’autre et qui va puiser dans l’essence même de la Teranga pour accueillir sans aucun mépris l’étranger qui frappe à sa porte. Ce Dakar chaleureux où l’amitié et les sourires ne se vendent pas contre quelques CFA et où, finalement, chaque rencontre est une richesse.

N’oublions pas… Chacun a un “chez soi” mais le monde d’aujourd’hui est trop ouvert pour que l’on croit que nous ne deviendrons pas tous des nomades. Parce qu’après tout, pour que les choses changent, il faut que les gens bougent.

J’écris ces lignes avec le cœur lourd , avec le regard triste parce que Dakar se déshumanise. Et si seulement je pouvais dessiner à nouveau le Dakar d’avant. Celui où le “Kay lekk” (Viens manger) n’est pas qu’une simple politesse mais une vraie invitation. Celui où l’on t’accueille les bras tendus en te souhaitant la paix, rien que la paix. Diam ak Salam.
En attendant de peindre un tableau plus éclairci de la capitale du Y’en a marre, celle du mbalakh, celle du wolof et des sabars…

 Bou leune meusseu fatt, jamm, mome li fi Mame yi bayi …

N’oubliez pas, la paix c’est que les ancêtres vous ont léguée… Votre paix! Celle que vous saviez transmettre à tous ceux qui passaient chez vous. Celle qui fait que l’on aime Dakar et le Sénégal sous toutes ses facettes.

J’ai parlé.


Un destin bâclé…C’est ce dont je parle.

Un destin bâclé…C’est ce dont je parle. Mais au Congo, on risquerait de croire que je verse dans l’activisme. Heureusement, ce n’est qu’une fiction. Ou pas. Dans tous les cas, lisez silencieusement. Il avait claqué la porte. Oui, il l’avait claquée et était parti comme une fusée. Je n’avais pas vraiment compris sa réaction mais je me gardais bien de le suivre. J’écoutais au loin ses pas qui s’éloignaient tandis…