Ousmane Wade

Guinée Equatoriale: une terre maudite pour le Sénégal

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L’histoire se répète. L’équipe nationale du Sénégal avait en effet trébuché en 2012 à la coupe d’Afrique des nations CAN en Guinée Equatoriale. Elle n’avait pas sorti réussi le premier tour, totalisant ainsi trois (3) matches et trois (3) défaites. Les autorités de la fédération avaient promis de situer les responsabilités. Le coach d’alors Amara Traoré avait été démis de ces fonctions et ces proches collaborateurs. C’est la seule sanction de cette édition.

Janvier-février 2015, la Guinée Equatoriale organise encore avec beaucoup de tintamarre  la coupe d’Afrique des nations CAN suite au désistement du Maroc pour les causes de la maladie à hémorragie Ebola qui sévit en Afrique de l’ouest. Le Sénégal participe cette édition de la CAN après un parcours honorable lors des éliminations avec une seule défaite.

La préparation de l’équipe sénégalaise s’est en effet  effectuée au Maroc avec à leur Alain Giresse. L’ETAT du Sénégal a en effet mis les moyens nécessaires pour mettre l’équipe dans de bonnes conditions. Des matches amicaux ont été joués contre respectivement le Gabon et la Guinée Conakry soldée par des victoires. Le Sénégal partage ainsi le groupe C avec l’Algérie, le Ghana et l’Afrique du sud pour la coupe d’Afrique des nations CAN.

Le 19 janvier 2015, l’équipe sénégalaise entrait en lice pour la compétition contre le Ghana, matche terminait sur une victoire du Sénégal. Le deuxième matche contre l’Afrique du sud le 23 s’est soldé sur un nul. Ces matches ont été effectués à Mongomo. Le dernier matche contre l’Algérie, favorite du groupe, a été joué le 27 à Malabo avec la victoire de l’Algérie sur le Sénégal. Le Sénégal est éliminé au profit du Ghana et de l’Algérie qui totalisent cinq (6) points.

Le Sénégal a encore complètement passé à coté de la CAN. Les sénégalais se posent la question à savoir pourquoi la déroute de l’équipe nationale en compétition solennelle? La responsabilité est-elle au niveau de la fédération de football ou de l’entraîneur? Les joueurs ont-ils donné à fond?

La responsabilité du coach est toujours mise au devant de la scène. Il est en effet accusé de mauvais coaching. A cela s’ajoute l’attitude très molle de l’entraîneur devant les joueurs durant les matches. Les changements ont été effectués tardivement, le plus souvent vers la fin du matche.

La fédération sénégalaise de football a une part de l’échec de l’équipe. En effet depuis 2008 n’a pas fait une bonne campagne en compétition solennelle. Les sanctions sont seulement tombées sur la tête des coachs avec des limogeages. La fédération devrait également prendre sa part du gâteau puis que les responsabilités sont partagées.

 


Quand Dakar fait sa mue pour accueillir la Francophonie

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Le XVe sommet de la Francophonie se tiendra à Dakar, au Sénégal, les 29-30 novembre 2014 et portera sur le thème « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». Cette manifestation se prépare à grande pompe dans la capitale sénégalaise, Dakar fait sa grande toilette. Toutes les grandes artères et les avenues ont été nettoyées.

Chaque matin les techniciens de surface de l’entente Cadak-car et ceux de l’Ageroute, des sociétés œuvrant respectivement dans le nettoiement et la réfection des routes sont mobilisés pour décharger Dakar de ses insalubrités et réparer les nids de poule. Les autorités ont également déployé le gros « arsenal ». Le ministre du Tourisme et du Transport aérien a déclaré dans la presse la mise en place d’un projet de nettoiement et de purification de la voie de contournement nord (vdn) permettant ainsi la réduction du chômage des jeunes.

Sur le plan sanitaire, l’aéroport international Léopold Sedar Senghor de Dakar a pris des mesures draconiennes pour parer au virus Ebola.  Il existe en effet, un travail de synergie entre la douane sénégalaise et les médecins. Des innovations sont ainsi apportées pour barrer la route à Ebola. On assiste à l’installation de caméras thermiques et des salles d’isolement pour les cas suspects. Les personnels de santé sont désormais équipés de combinaison de protection.

Les étals des marchands ambulants n’ont pas échappé à l’opération de ratissage de la capitale à grand renfort de bulldozers et autres engins de nettoyage. Des jeunes affectés par des mairies ont été chargés de ce travail. Cette opération de « déguerpissement » a toutefois suscité le mécontentement des occupants illégaux. Ces derniers se sont heurtés au personnel chargé de les faire partir. Il a fallu l’intervention des forces de sécurité qui ont dû user de grenades lacrymogènes pour mettre un terme aux échauffourées. L’occupation anarchique de la voie publique a atteint un niveau inacceptable. Ce qui constitue un réel problème d’insécurité pour les populations riveraines et la circulation des usagers.

A ce grand chantier de nettoiement et désencombrement de la capitale sénégalaise s’ajoute un dispositif sécuritaire. En prélude du sommet de la Francophonie, les forces de l’ordre surtout la police et la gendarmerie ont déployé les gros moyens. Tout l’effectif du Service régional de sécurité publique (Srsp), des éléments de la Bip, du Gmi, de la Dpj et de l’Ecole nationale de police sont mobilisés. De nombreuses personnes ont été interpellées dont certaines pour des cas vérification d’identité, des personnes prises pour détention et usage de chanvre indien. Il y a également des cas d’ivresse et des troubles à l’ordre public. La liste des interpellations est d’être exhaustive pour permettre à Dakar de bien accueillir la Francophonie et ses hôtes.


Achoura ou tamkharit au sénégal: la face cachée du « tadiabone »

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C’est un évènement religieux célébré par la communauté musulmane, l’Achoura ou tamkharit pour les Sénégalais est fêtée dans la nuit du 9ème au 10ème jour du premier mois de l’année musulmane. La célébration de la tamkharit se fait en effet par des prières et des réjouissances à travers des actes religieux qui marquent le début de l’année musulmane. Cet évènement cache ainsi des aspects purement traditionnels et typiquement Sénégalais: le « Tiéré » ou couscous et le « Tadiabone ».

La tamkharit est aussi appelée la fête du « tiéré » ou couscous au Sénégal. Toutes les familles musulmanes s’activent en effet sur les préparations du plat traditionnel. Elles égorgent des bœufs tôt le matin ou la veille et font le partage dans chaque quartier. Chaque famille doit ainsi verser une somme pour l’achat des bœufs. Des femmes en fil indien se forment devant le moulin pour transformer le mil en farine pour les besoins du couscous comme repas du soir. Ce traditionnel plat est accompagné d’une sauce de pate d’arachide ou de tomate avec de différents légumes. Certaines familles vont ensuite partager une part de leur « tiéré » avec des proches.

Cependant après la dégustation du traditionnel «tiéré », les sénégalais en particulier les enfants et certains adultes se retrouvent dans les rues pour faire le « tadiabone ». C’est une sorte de carnaval pour enfants, cette manifestation est une pratique purement sénégalaise qui se perpétue de génération en génération. Auparavant c’était les talibés qui avaient la tradition de faire cette coutume. Ils faisaient de porte en porte pour sermonner ainsi les fideles musulmans sur les prières et des bienfaits de cette nuit. Les talibés recevaient cependant en retour du riz ou de l’argent en guise d’aumône.

Les années passent et d’autres viennent, la tradition se transmet de génération en génération avec des modifications et des changements. Le « tadiabone »est aujourd’hui perpétré par toute la population sénégalaise. En effet les garçons s’habillent en tenue de fille et les filles en garçon avec des maquillages pour se farder le visage. Alors enfants et adolescents courent ainsi dans les rues avec des tambours et des tams-tams, en chantant allant de maison en maison, pour demander du riz ou de l’argent. Le « tadiabone » prend un autre aspect folklorique et perd petit à petit son sens religieux, éducatif ou étymologique. C’est une véritable loi de la jungle qui s’y déroule, les groupes les plus forts pillent et dépouillent les moins faibles. On remarque également à cet effet des cas de vols et des enfants égarés et qui ont du mal à retrouver leur chemin. A cela s’ajoute des malfaiteurs tapis dans l’ombre qui profitent de ces situations propices pour commettre leurs forfaits. Des viols et des agressions sont ainsi notés. La manifestation dure toute la nuit. C’est dans ces prestations de danses et les rigolades, mélangés de cocktail de confusion que les Sénégalais s’amusent comme des fous lors du « tadiabone ».


la situation à dakar à la veille des fetes:un vrai casse-tête!

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la situation est aussi inquiétante le matin quand on veut se rendre à son lieu de travail ou le soir à la descente.En effet les habitants de Dakar sont traumatisés par les embouteillages à la veille de la fête de tabaski.

Il est difficile de circuler librement à Dakar à la veille des fêtes. En effet, nous sommes à quelques jours de la fête de tabaski, toutes les artères de la capitale sont bloquées par des embouteillages. Des marchants ambulants profitant de la situation, des petits « daral », endroit où on regroupe les moutons pour les vendre à l’occasion de la fête, meublent le décor de la ville.

Le dernier mercredi qui précède la tabaski, nous somme au rond point de la station de Keur Massar, un quartier de la banlieue de Dakar, un immense fil de voitures circule à pas de caméléon. Un rond point non loin du marché hebdomadaire qui se tient tous les mercredis, il y a également l’implantation d’une usine qui s’active dans le domaine de l’aviculture constituent le cocktail qui embelli le décor d’embouteillage. Au rebord de la station et sur le trottoir, les étals et des marchands ambulants participent dans l’environnement de l’embouteillage.

La majorité de la population de la capitale passe la fête à l’intérieur du pays. Une occasion privilégiée pour revoir la famille. Le marché hebdomadaire de Keur Massar propose en effet une bonne opportunité pour ceux qui vont voyager pour s’approvisionner des produits manquants ou rares dans les zones reculées. C’est ainsi dans cette atmosphère que les piétons arpentent la chaussée en bousculade avec les voitures pour vaquer à leur occupation.

Il est ainsi 18h, l’heure de la descente, Dans un décor assez folklorique, de longs fils de véhicules se dressent de part et d’autre du rond point à l’aller comme au retour sur la route. De nombreuses voitures en particulier des « Ndiaga Ndiaye » en fil indien venant du centre ville contribuent à l’image monstrueuse de la circulation. Un agent de la circulation, le visage fatiguant avec la canicule, fait de son mieux pour faire réguler la circulation. Des passagers ne pouvant pas supportés la longue attente et la chaleur infernale préfèrent abandonner les cars pour marcher.

Ce phénomène de suspicion semble profiter les marchands ambulants qui affichent un sentiment d’affection à ce phénomène d’encombrements sur la voie publique. Ce qui permet en effet pour ces vendeurs qui ont trouvé, à travers les embouteillages un bon marché pour écouler leur marchandise. A cette situation de criard s’ajoute ainsi le klaxon des voitures et le bruit des marchants qui tympanisent. Des piétons qui se faufilent entre les voitures pour se rendre au marché hebdomadaire.

Par ailleurs, avec la dynamique qui s’effectue dans la longue file des voitures, beaucoup d’entre eux sont souvent victimes de graves d’accidents de voitures. Dans leurs précipitations, les scooters roulent à vive allure entre les voitures, et oublient de faire attention à ces piétons. Les déplacements durant les préparations de fête sont ardus et pénibles dans la capitale Sénégalaise. C’est dans ce caractère rocambolesque que la préparation de la tabaski s’effectue à Dakar.


les inondations à dakar:une perturbation de la quiétudes des habitants

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L’hivernage se prépare. Toute la banlieue dakaroise est sous l’émoi. Les populations sont anxieuses, inquiètes et surtout stupéfiées par le phénomène d’inondation qui hante leur sommeil. Depuis 2005, ces populations de la banlieue qui vivent dans des taudis sont en effet traumatisées par les inondations. L’hivernage est source de cauchemar elles.
Ces populations habitent dans des quartiers caractérisés par un manque d’assainissement, une occupation anarchique de l’espace et une insalubrité ambiante meublant le décor. C’est ainsi que, dans cette atmosphère, les inondations sont venues bouleverser la tranquillité des populations durant l’hivernage. Ces inondations engendrent, dans la plupart des cas, une dislocation des familles.. A cela s’ajoute de réels bouleversements découlant des incontournables problèmes de relogement.
Une pauvreté ambiante
A ce phénomène naturel d’inondation qui finit de mettre à genou la stabilité des populations s’ajoute la situation désastreuse de ces milliers de familles vivant dans une pauvreté alarmante. En effet, la précarité des habitats et surtout les multiples problèmes de survies constituent ainsi la préoccupation centrale empêchant les populations de ces milieux de s’épanouir convenablement. Les inondations sont devenues un facteur bloquant au développement harmonieux dans la banlieue parce qu’elles occasionnent des pertes économiques énormes, dégradent notre environnement, créent des crises sociales sans précédent.
Ballotées de gauche à droite les familles guettent partout des quartiers non inondables qui peuvent leur alléger, en partie, cette vie cauchemardesque. Certaines vont même jusqu’à déménager vers l’intérieur du pays auprès d’autres parents souvent asphyxiés par des problèmes économiques. D’autres préfèrent diguer ou surélever le niveau du sol des maisons afin de réduire les dégâts au prochain hivernage. Les populations ne restent pas inactives pour trouver, réduire voire éradiquer le phénomène d’inondation. Le remblai des maisons s’effectue en effet sur la base des gravats achetés après la destruction des bâtiments vétustes. Dans certaines zones de la banlieue, la surélévation des maisons se fait par la construction des étages. On constate ainsi des maisons abandonnées et enterrées sous des remblais à base de déchets, de sables et de gravats. Des toits sont surélevés, des ouvertures bouchées pour empêcher l’eau d’entrer dans les maisons. Des murs en ciment ont été édifiés et des sacs de sable mis sur place pour barrer la route à l’eau.
Malgré toute cette activité de bricolage par ci et de bricolage, rien n’y fit. Et pourtant les populations sont également assistées par les autorités étatiques. Le lancement depuis quelques mois de grands travaux d’assainissement et de curages des canaux constitue une phase préventive à d’éventuelles inondations. A cela s’ajoutent des programmes de recasement des populations des zones inondées afin d’apporter une réponse pertinente et pérenne face à la lancinante problématique du logement. De nouvelles cités répondant aux exigences d’aménagements et d’assainissements sont ainsi érigées. Des canalisations sont en train d’être aménagées dans des quartiers de la banlieue afin de soulager la peine des habitants.
Les sites de relogement
Parmi les solutions à ce phénomène qui, de par sa nature et son impact, est un blocage à tout effort de développement durable, est le relogement des populations dans de nouvelles cités. Ces dernières constituent en réalité une illusion, un véritable leurre pour les populations car présentant d’autres difficultés qui freinent l’épanouissement des habitants. Dans ces cités aménagées pour ces circonstances, on note en effet un manque criard d’infrastructures d’accompagnement. L’accès dans ces zones par des voies de communication représente la principale difficulté. Le déplacement s’effectue ainsi par des charrettes ou par des « clandos » taxis brousses avec des prix souvent exorbitants sur des pistes caillouteuses. A cela s’ajoute le manque d’eau potable. Ce qui constitue un vrai fardeau pour les populations qui consomment directement, à l’aide de pompes manuelles, l’eau de la nappe souterraine, sans aucun traitement au préalable.. Ainsi, les maux de ventres et les diarrhées d’origine hydrique constituent dans ces zones des pathologies endémiques, surtout chez les enfants. Les infrastructures sanitaires constituent un luxe pour ces populations qui, pour se soigner, doivent faire souvent plusieurs kilomètres, et parfois à pied. Dans ce tableau sombre, ce sont les femmes enceintes et les enfants qui ressentent plus le problème, ce qui entraine accroit considérablement la mortalité maternelle et infantile dans ces zones, notamment celle néonatale. Dans ces cités, ce sont des abris provisoires sur des tentes ou des bâches qui font office d’écoles. Ce qui constitue un danger permanent pour les enfants. Une telle situation ne saurait manquer d’impacter négativement les résultats scolaires des enfants.
A ces difficultés s’ajoute le manque d’activités rémunératrices qui auraient pu permettre à ces populations de subvenir à leurs besoins. Elles s’adonnent, en effet, au maraichage ou à l’activité de manœuvre afin de pouvoir assurer la dépense quotidienne. L’insécurité représente également un souci primordial pour ces populations. L’absence de Poste de Police et de Caserne de Sapeurs Pompiers constitue un handicap majeur. Pensant terminer le calvaire d’inondation vécu de longues années, les populations sont déplacées dans des zones dénudées de toutes infrastructures d’accompagnement. Tous les problèmes rencontrés par les populations dans ces nouvelles zones de recasement sont loin d’être exhaustifs.
Pendant ce temps là, l’inquiétude des populations est encore présente. Les grands travaux lancés, à cet effet, depuis des mois ne sont pas encore achevés. Les canaux à ciel ouvert et les bassins de rétention non protégés présentent des risques certains pour des habitants riverains. Face à ces dangers immédiats, les populations s’en remettent au ciel qu’elles scrutent quotidiennement tout en priant qu’il n’ouvre pas encore ses vannes. Ainsi, elles sont arrivées à souhaiter que l’hivernage en cours ne soit pas aussi pluvieux que les ceux des années précédentes.