Stanislas NTAMBWE

Malaise dans le système bancaire congolais

Une extension de la Biac à Kinshasa
Une extension de la Biac à Kinshasa

Pas un seul siège vide. Bousculade. Depuis des heures, des foules importantes de clients, debout devant les guichets, attendent d’être servis.

Aux aguets, des comptables publics se frottent déjà les mains. Sur les visages, désolation et énervement s’en mêlent. Ce tableau peint partiellement le décor observé depuis près de deux semaines, devant certaines banques commerciales à Kinshasa. Principalement celles qui prennent en charge la paie des salaires mensuels des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Les non experts parlent en termes de faillite, évoquant le retard constaté dans la paie effective des salaires du mois d’avril en cours. Alors que leurs comptes ont été crédités depuis le 15 de ce mois.

À malin, malin et demi !

Les clients devant les guichets d'une banque à Kinshasa
Les clients devant les guichets d’une banque à Kinshasa

« Nous n’avons pas de liquidité. Il faut attendre. La situation pourrait être décantée dans l’après-midi », sont là des réponses que des caissiers des banques donnent à leurs clients qui désirent retirer de l’argent. Le plafond pour le retrait est fixé à 500 (pour le dollar américain) 1 million (pour le Franc congolais). Cette politique bancaire, conçue pour essayer de servir tout le monde, n’arrange cependant pas les gros clients qui se sentent bloqués.

Comme pour contourner ces restrictions des banques, certains de leurs clients font la ronde des agences. Ainsi, par exemple, pour retirer 5000$Us, ils se voient obligés de retirer le même montant dans différentes agences, tout en respectant le plafond.

« Si j’avais… », ainsi lâche une dame, visage renfrogné et agent de l’Etat, rencontrée mardi au sortir d’une banque commerciale au centre- ville de la capitale, d’où elle espérait retirer sa prime mensuelle du mois d’avril courant. En colère et bordereau de retrait à la main, un autre agent de service public s’interroge : « comment comprendre que l’accès à mon propre compte bancaire devienne un casse-tête ? ». Ces deux cas sont loin d’être isolés.

Ce spectacle désolant qu’offrent certaines banques commerciales de Kinshasa à leurs clients, risque de freiner cet élan de la culture bancaire. Pourtant le système bancaire en RD Congo a quelque peu mis fin à la thésaurisation. Depuis plus d’une décennie, les Congolais de Kinshasa ont rompu avec la thésaurisation de la monnaie au profit d’une culture bancaire émergente. Ce changement de mentalité est l’une des conséquences positive du boom bancaire observé dans le pays. Principalement à Kinshasa où certaines transactions sont facilitées moyennant une carte bancaire électronique.

Mais, à partir du moment où toutes ces banques perdent la confiance de leurs clients, il y a donc risque de faire marche arrière. La population risque de renouer avec ses anciennes habitudes : garder l’argent à la maison. La situation actuelle des banques requiert donc des mesures urgentes pour freiner la dangereuse allure d’une descente aux enfers que semblent prendre certains établissements de placement. Pour l’instant, plus d’un Congolais a l’œil rivé sur le Gouvernement national. Tout donc. Sauf le retour aux Comptables de l’Etat.


RDC : 20 des 26 provinces contrôlées par la Majorité au pouvoir

Territoriale
Territoriale

Comme on s’y attendait, la Majorité Présidentielle (MP) en RD Congo s’arrache le contrôle des 20 provinces sur les 26 que comprend le pays.

A l’issue de l’élection des gouverneurs tenue, samedi 26 mars 2016, dans les 20 nouvelles provinces issues du découpage territorial, 14 membres candidats de la famille politique du chef de l’Etat sont élus gouverneurs, selon les résultats provisoires de la centrale électorale (CENI). Les cinq autres ont été élus comme indépendants. La publication des résultats définitifs est prévue le 18 avril 2016.

Au Sud-Ubangi, l’élection n’a pas eu lieu suite à l’annulation de l’élection du bureau définitif de l’assemblée provinciale. Les membres du nouveau bureau ont été élus le même samedi. Le gouverneur et le vice-gouverneur seront élus le 1er avril prochain. Alors que dans le Nord-Ubangi, un second tour doit être programmé par la Ceni. Aucun candidat n’a obtenu la majorité requise.

Commissaire spécial/gouverneur

Curieusement, l’élection des candidats de la MP à la tête des nouvelles provinces est perçue comme une sorte de confirmation de ces derniers, dans la mesure où ils étaient nommés, inconstitutionnellement, « Commissaires spéciaux » dans les juridictions où ils sont dorénavant élus gouverneurs de province.

Au Tanganyika issue de l’ex-Katanga, le candidat de G7 Christian Mwando, a reconnu sa défaite face au candidat de la MP,  Richard Ngoy Kitangala. Le malheureux candidat a appelé ses sympathisants au calme:

« La démocratie veut qu’il y ait un gagnant et un perdant. Si les élections étaient au suffrage direct, et si c’est la population qui devait voter, je crois que j’aurais réussi. En tant que démocrate, c’est d’abord d’accepter les résultats. Mais, j’ai été trahi par des députés », a déclaré Christian Mwando.

Corruption ?

Gabriel Kyungu, cadre du G7, accuse le président de l’Assemblée nationale de corruption. « Chaque député a eu au moins 10.000 USD de Minaku hier », a-t-il affirmé vendredi 25 mars. « Heureusement aujourd’hui les gens se sont ressaisis », s’est-il félicoté, soulignant que « nous allons continuer à protester contre la malhonnêteté du pouvoir en place ».

« Les uns ont été convoqués à Kinshasa pour des consignes de vote, d’autres sont en train de recevoir des injonctions dans leurs entités de la part des instances de la MP en déplacement », a déclaré Rostin Manketa, directeur exécutif adjoint de la VSV pour qui cette démarche de la MP est « suicidaire, mettant à mal la cohésion nationale et la démocratie dans toutes les nouvelles provinces ».

« La majorité a utilisé l’argent, elle a utilisé la fibre tribale, elle a utilisé des pressions », a dénoncé la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaïba Masudi.

Le 08 mars 2016, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), avait dénoncé des ménaces et intimidations dont étaient victimes les députés provinciaux. Cette Ong de défense des droits de l’homme relevait qu’après la publication, le 28 février 2016, des listes des candidats gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces, des députés provinciaux de la MP et de l’opposition ont été urgemment convoqués à Kinshasa en vue de recevoir des consignes de vote.

« C’est le résultat d’une politique efficace et d’une campagne menée de façon efficiente. Nous avons jeté notre secrétariat dans la bataille. Nous sommes d’ores et déjà satisfaits de ce résultat qui va nous permettre de mener notre politique sur terrain», s’est réjoui André-Alain Atundu, porte-parole de la MP.

Par ailleurs, les cinq autres provinces ne sont pas concernées par cette élection. Leurs gouverneurs respectifs restent en fonction. Il s’agit de Provinces de Kinshasa, Congo centrale, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema. Celles-ci n’ont pas été non plus démembrées. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Difficile à répondre. Ce qu’il faut noter c’est que, les gouverneurs de ces cinq provinces sont tous de la Majorité présidentielle.

Nouveaux gouverneurs et vice-gouverneurs de province

  1. Bas-Uele:

Gouv.: Kasubu Mbaya Borrey Armand (indépendant)

Vice-gouv.: Mayonga Bare-Kanombe François Berthelemy (indépendant)

  1. Equateur:

Gouv.: Bolamba Tony Cassius (indépendant)

Vice-gouv. : Mme Ntombi Embele Jeannine (indépendante)

  1. Haut-Katanga :

Gouv. : Kazembe Musonda Jean Claude (MP)

Vice-gouv. : Mme Mushitu Kat Mfundu Bijou (MP)

  1. Haut-Lomami :

Gouv.: Mbuyu Kabango Mukolwe Célestin (MP)

Vice-gouv. : Mme Ilunga Nkulu Nene (MP)

  1. Haut-Uele :

Gouv.: Lola Kisanga Jean-Pierre (indépendant)

Vice-gouv. : Mangbukele Mangadima Prosper (indépendant)

  1. Iruri :

Gouv. : Abdallah Pene Mbaka Jefferson (MP)

Vice-gouv. : Keta Upar Pacifique (MP)

  1. Kasaï :

Gouv.: Manyanga Ndambo Marc (MP)

Vice-gouv. : Mbingho N’Vula Hubert (MP)

  1. Kasaï Central :

Gouv.: Kande Mupompa Alex (indépendant)

Vice-gouv. : Milonga Milonga Justin

  1. Kasaï Oriental :

Gouv. : Ngoyi Kasanji Alphonse (MP)

Vice-gouv. : Mutanda Kabuya Jean-Pierre (MP)

  1. Kwango :

Gouv. : Kabula Mavula Larousse (MP)

Vice-gouv. : Kaputu Vita Emery (MP)

  1. Kwilu :

Gouv. : Kinyoka Kabalumuna Godel (MP)

Vice-gouv. : Bulukungu Nera-Kay Nicolas (MP)

  1. Lomami:

Gouv.: Kamanda Tshibangu Muteba Patrice (MP)

Vice-gouv. : Kazadi Ngoy Gabriel (MP)

  1. Lualaba:

Gouv.: Muyej Mangeze Richard (MP)

Vice-gouv. : Mme Masuka Saini Fifi (MP)

  1. Maï-Ndombe :

Gouv.: Ngobila Mbaka Gentiny (MP)

Vice-gouv. : Massamba Malika Antoine-Job (MP)

  1. Mongala :

Gouv.: Essimba Baluwa Bolea Bienvenu (indépendant)

Vice-gouv. : Bokungu Bubu Aimé (indépendant)

  1. Sankuru :

Gouv.: Ulungu Ekunda Lukata Pierre (MP)

Vice-gouv. : Lokadi Otete Opteha Pierre (MP)

  1. Tanganyika :

Gouv.: Ngoy Kitangala Richard (MP)

Vice-gouv. : Ali Bin Omari Simukinje

  1. Tshopo:

Gouv.: Ilongo Tokole Jean (MP)

Vice-gouv. : Basango Makedjo Léon Déhon (MP)

  1. Tshuapa:

Gouv.: Lomboto Lombonge Cypien  (MP)

Vice-gouv. : Ifoku Mputa Mpunga Marie-Josée (MP)

  1. Nord-Ubangi : un second tour devrait être programmé par la Ceni car aucun candidat n’a obtenu la majorité requise. Marie-Thérèse Gerengbo (MP) est arrivée en tête avec 9 voix sur 18, suivi d’André Teddy Kapalata du MCL (8).
  2. Sud-Ubangi : cette élection n’a pas eu lieu au Sud-Ubangi du fait que la Cour d’appel de Mbandaka a annulé vendredi 25 mars 2016 l’élection du bureau définitif de l’Assemblée provinciale du Sud-Ubangi. La Ceni devrait décider du nouveau calendrier de l’élection  du gouverneur.


Drôle de gouvernance !

Territoriale
Territoriale

Cela n’a rien d’un conte de fées. Il s’agit, bien au contraire, d’un mélodrame qui se joue dans le microcosme politique congolais, avec comme metteur en scène la Majorité présidentielle.

Autant elle n’arrête pas de chercher à tourner en bourrique une bonne partie de la population, autant la Majorité présidentielle (MP) s’emploie, par de funestes subterfuges, à repousser à bien plus tard, voire à jamais, les élections présidentielle et législatives de novembre 2016.

Bras séculier du pouvoir, la MP semble avoir habitué certaines strates de l’opinion publique à ses « jongleries », marquées malheureusement sous le sceau de la tricherie et de l’intimidation. Et elle fait des pieds et des mains pour pouvoir s’en tirer à bon compte. Le dernier ballet en date, c’est celui qu’elle vient de faire revivre aux Congolais à travers les élections – à vite oublier – de gouverneurs de province.

La logique mise en avant – logique sortie, il va de soi, des officines de cette plate-forme, est tout ce qu’il y a de plus renversant. Avant-hier « gouverneur de province », hier « commissaire spécial » et aujourd’hui gouverneur « élu » ou de nouveau gouverneur, dans le format de 22 nouvelles provinces, c’est à cet embêtant exercice que « nos (…) mandataires » d’un autre genre ont été soumis dans l’actuelle gouvernance signée MP.

Le moins que l’on puisse dire pour le moment est que le pays s’est fait embarquer dans un drôle de gouvernance politique. Ce qui, à première vue, apparait comme un simple jeu de mots, n’en est pas un. C’est au contraire la partie visible d’une réalité dont la dangerosité ne pourrait être prise à la légère par les bonnes consciences.

Dans tous les cas, les Congolais n’ont aucun bénéfice à tirer d’une gouvernance logée à une enseigne qui a pour nom : tricheries, magouilles, coups bas, bref antivaleurs. A quoi peut-on s’attendre lorsqu’à la Majorité présidentielle on a préféré prendre les antivaleurs pour mode de gouvernance politique ?

Bien évidemment, pas à quelque chose de bon qui puisse faire avancer et consolider la paix, l’unité et la concorde nationales… Le pays en a grandement besoin au lieu de continuer à lui faire perdre son temps notamment dans des forfaitures comme c’est le cas ces derniers temps.

Tout compte fait, les Congolais gagneraient s’ils voyaient les choses dans le sens de la réaffirmation des valeurs de paix et de justice qui fondent la société congolaise.


Goma: le conflit Hutu-Nande s’exporte à l’université!

Bâtiment de l'Université de Goma
Bâtiment de l’Université de Goma

Le conflit entre deux Communautés au Nord-Kivu, dégénère et s’invite dans les milieux estudiantins. Plusieurs bureaux de l’université de Goma ont été brûlés et plusieurs personnes blessées, mardi 22 mars 2016 à Goma, au Nord-Kivu.

« Une centaine de personnes ont fait irruption ce matin au campus de l’Université de Goma. Ces personnes ont brûlé des bureaux dont le mien et blessé des étudiants et quelques membres du personnel académique », a affirmé Dénis Nahayo, président des étudiants de l’université de Goma.

Il ajoute qu’« ils étaient armés des couteaux et des bidons d’essence. Ils ont blessé plusieurs personnes dont un chef de travaux qui est actuellement admis aux soins à l’Hôpital Général ».

La même source précise que les assaillants protestaient contre « l’absence des Nande à la tête de l’université et des instituts supérieurs à Goma. Ils estiment que les hutu prennent le contrôle de l’université au détriment d’autres communautés ». Ceci est tributaire aux récentes nominations du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire dans tous les établissements publics de la République

Acte prémédité ?

Selon nos sources à Goma, un des assaillants a enfermé dans une salle, d’autres étudiants pour y être asphyxiés, après avoir mis le feu. D’autres se sont mis à bruler des archives académiques. Tout semble être planifié. La fumée partout, le feu, la révolte, le sang mais également, la fuite et la peur. L’objectif de ces actes de vandalisme reste un mystère.

Des présumés auteurs des troubles interpellés par la Police
Des présumés auteurs des troubles interpellés par la Police

Cet avec un grand retard que les agents de la Police vient atténuer la tension, en commençant par éteindre le feu, forcer les portes et aider les étudiants enfermés à se sauver. Le Campus du Lac loge dans ses locaux, plusieurs universités et institutions supérieurs. Notamment, l’ISTM, l’ISSNT, l’UNIGOM, l’ISTA, l’ISTOU…

« Nous étions prévenus que ces personnes viendraient ce matin et avons prévenu à notre tour la police, mais rien n’a été fait », se désolé Dénis Nahayo, déplorant plusieurs cas de blessures. D’après Thomas Kubuya, enseignant et autorité académique à l’Université de Goma, le conflit ethnique n’est qu’une partie du problème par rapport à ce qui s’est passé ce matin.

« A côte du conflit entre communautés, il y a depuis quelques temps un conflit ouvert entre les étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) et d’autres instituts supérieurs », a-t-il relevé. Thomas Kubuya présume que « ce qui s’est passé ce matin, c’est une sorte des représailles des étudiants de l’ISTA sur ceux de l’UNIGOM ».

Tireurs de ficelles

Un étudiant blessé
Un étudiant blessé

Aux dernières nouvelles, des présumés auteurs de ces actes (une quinzaine) ont été interpellés par la Police. Le samedi 19 mars 2016, il y avait également des échauffourées entre les deux camps. « Et aujourd’hui, ceux de l’ISTA sont venus se venger. Tout ceci sur fond des tensions interethniques », a-t-il fait savoir Kubuya.

Il sied de relever que depuis quelques mois, les Communautés Hutu et Nande, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu) se regardent en chiens de faïence. Après des consultations qu’il a entamées en février 2016 à Miriki avec ces deux groupes ethniques, le gouverneur de province, Julien Paluku avait accusé les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), d’être à la base des violences observées entre les deux communautés. Cette accusation a été rejetée par les FDLR, alors que la Société civile de Lubero dénonçait des manœuvres politiciennes.

Une accalmie précaire était observée ces derniers jours à Lubero. Mais, semble-t-il, le fond de la question qui divise les deux communautés n’a pas encore été abordé. Ce qui laisse à penser que les violences pouvaient reprendre de plus belle à tout moment.

Pourtant, le vendredi 18 mars 2016, le gouverneur Paluku a déclaré qu’ « à l’issue de la restitution de différentes missions de sensibilisation à la cohabitation pacifique, le constat en général est qu’il n’y a pas de conflit inter ethnique au Nord-Kivu ». Toutefois, il a reconnu qu’ « il y a eu plutôt des tensions qui, si elles n’étaient pas bien gérées, pouvaient dégénérer ».

De son côté, l’opposant Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale et fils du terroir, a initié et conduit mardi 15 mars, un groupe de leaders influents du grand Kivu, en faisant le tour des institutions à Kinshasa pour rencontrer différentes personnalités. L’objectif était de convaincre tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir, comme l’Etat congolais ou la Monusco, de mettre tout en œuvre pour anticiper un conflit latent susceptible de dégénérer en massacres.

Cependant, c’est au Nord-Kivu que Vital Kamerhe et son équipe sont le plus attendus. C’est là où ils doivent réunir leur réserve diplomatique pour amener Nande et Hutu à enterrer la hache de guerre et cohabiter pacifiquement.
La difficulté de la démarche de Kamerhe réside dans le fait que, pour parvenir à une solution durable dans cette région, il faut au préalable identifier les tireurs des ficelles de ce conflit. Or, ceux-ci sont tapis dans l’ombre, ils opèrent incognito. Les démasquer, relève d’une gageure et il faut disposer des moyens institutionnels pour y parvenir.

Nombre de ces tireurs de ficelles sont des personnages peu recommandables qui manipulent aussi les milices locales. Le Nord-Kivu en proie à la cruauté d’une kyrielle de groupes armés étrangers et nationaux. Certaines communautés locales ont leurs propres milices armées jusqu’aux dents.


Reconnu coupable par la CPI, Bemba risque jusqu’à 30 ans d’emprisonnement

Jean-Pierre Bemba à la CPI, le lundi 21 mars 2016
Jean-Pierre Bemba à la CPI, le lundi 21 mars 2016

Jean-Pierre Bemba est reconnu coupable de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour les viols et meurtres commis en Centrafrique, entre 2002 et 2003.

Les juges de la Cour pénale internationale ont affirmé, lundi 21 mars que, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), est responsable de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour les viols et meurtres commis par sa milice en Centrafrique, en 2002-2003.

Selon la juge Sylvia Steiner, « Jean-Pierre Bemba agissait de fait en tant que commandant militaire et avait le contrôle effectif de ses troupes en Centrafrique pendant toute la durée de l’opération ». « Il est coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre », ajoute-t-elle.

Toutes les charges ont été retenues contre Jean Pierre Bemba qui avait toujours plaidé non-coupable à l’ouverture de son procès en novembre 2010. Il appartient au juge de décider la peine qui lui sera infligée. Géraldine Mathioli, de Human Rights Watch a déclaré sur VOA Afrique que, « Bemba va rester en détention », arguant que « la peine n’a pas été prononcée car à la CPI, il s’agit d’une audience séparée, d’un processus séparé qui va prendre encore quelques semaines. C’est la même chose pour les réparations ».

30 ans de détention ?

Elle ajoute que « les victimes ont la possibilité de demander réparation lorsqu’une personne est trouvée coupable. Ce processus se fera aussi dans les semaines qui vont suivre à la CPI ». La sentence de Bemba sera prononcée à une date ultérieure par la CPI. Le sénateur congolais risque jusqu’à 30 ans de détention ou la prison à perpétuité, si les juges estiment que l’ « extrême gravité du crime » le justifie.

A Kinshasa, c’est une déception totale pour les militants du MLC pour qui ce verdict était le seul espoir si jamais il tournait en faveur de leur leader. Cependant, c’est « un sentiment de satisfaction parce que le jugement a été rendu à l’unanimité des juges », a confié à VOA Afrique, maître Marie Edith Douzima, l’une des avocates des victimes centrafricaines.

C’était la première affaire à la CPI, qui siège à La Haye, qui se concentrait sur l’utilisation de viols et violences sexuelles en tant qu’armes de guerre et le premier procès où un chef militaire était tenu responsable des atrocités commises par ses hommes même s’il ne les a pas ordonnées. C’est aussi le quatrième jugement pour la CPI, fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde et le premier contre un ancien vice-président.

Ancien chef rebelle du nord de la RDC, Jean-Pierre Bemba est poursuivi, non en tant qu’auteur ni co-auteur mais, en tant que « chef militaire », en vertu du principe de la « responsabilité du commandant ».

En octobre 2002, environ 1.500 hommes en armes de l’ancien chef rebelle s’étaient rendus en Centrafrique pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d’une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé. Là, ses troupes ont « violé, pillé et tué », a expliqué la juge.


CPI : un verdict de tous les enjeux pour J.P Bemba

Le sénateur J.P Bemba à la Haye
Le sénateur J.P Bemba à la Haye

Partira, ne partira pas ? A Kinshasa, la question est sur toutes lèvres qui attendent, ce lundi 21 mars, la sentence de JP Bemba à la CPI.

Toute la ville en parle, surtout ceux qui soutiennent l’ancien Vice-président de la RD Congo, Jean-Pierre Bemba Gombo. Impatients, ils ont tant attendu ce moment. Enfin, le dénouement du procès qui oppose J.P Bemba à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour des présumés crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique, intervient lundi 21 mars 2016.

« Les juges devront prononcer leur arrêt par rapport aux faits de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui ont été allégué par le Bureau du Procureur », a précisé Me Aimé Kilolo, ancien avocat de Bemba qui n’intervient plus pour avoir été mis en cause dans cette affaire qu’il a conduite comme conseil principal pendant plusieurs années.

Dans l’hypothèse où l’on pourrait s’imaginer d’une décision par laquelle le juge considérerait que le temps que Bemba a passé en détention préventive suffirait à sa remise en liberté, les experts pensent qu’on peut recourir à la jurisprudence, comme dans l’Affaire Matthieu Ngudjolo.

Culpabilité ou acquittement ?

Le sénateur Jean-Pierre Bemba à la Haye.
Le sénateur Jean-Pierre Bemba à la Haye.

Mais qu’à cela ne tienne, en cas de décision favorable dans l’affaire principale, J.P. Bemba devra attendre l’issue de la deuxième, celle de subordination de témoins pour savoir s’il va quitter définitivement ou non la CPI. A en croire Patrick Tshibuyi, chargé de sensibilisation de la CPI en RDC, ce verdict peut prendre deux formes : une décision de « culpabilité » ou d’ « acquittement ». A présent, souligne-t-il, « personne à la CPI, ni les avocats de Bemba ni le Procureur de la CPI, ne connait la décision qui sera rendu par le juge ».

Il sied de relever que, le sénateur J.P. Bemba est poursuivi pour deux affaires. La principale est celle dont le verdict est attendu ce lundi 21 mars. Il porte des allégations sur des crimes commis par ses troupes en République centrafricaine (RCA). Et en cas d’acquittement dans celle-ci, le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) sera encore poursuivi, conjointement avec quatre autres personnes, pour une seconde affaire portant sur atteinte à l’administration de la Justice.

Mais, ayant été remis en liberté provisoire, plus d’une année après leur détention à la CPI, ces autres coaccusés dans cette affaire comparaissent au procès comme libres provisoirement. Alors que Bemba est encore en détention au regard de la seconde affaire. Sera-t-il condamné indéfiniment en détention ? Pas du tout ! Il y a la possibilité, pour chacune des parties en conflit (le procureur et la défense), de faire appel du jugement au regard du statut de Rome de la CPI.

Rien à craindre

La CPI-Kinshasa n’entame en rien le moral des supporters de Jean-Pierre Bemba. On fait observer qu’il avait déjà bénéficié d’une liberté provisoire dans l’affaire de subornation des témoins, avec ces quatre autres coaccusés. Selon le juge à l’origine de cette mise en liberté, la durée de détention préventive devenait plus longue que la peine encourue par les détenus pour ce type d’infractions. Comme quoi, même si le procès d’atteintes d’administration à la justice suit son cours normal, les fans de Bemba n’ont rien à craindre, quoiqu’il arrive.

Le sénateur Bemba est un poids lourd de la politique congolaise. Le verdict de ce lundi retient l’attention des médias congolais et étrangers. Dans un contexte marqué par des divergences sur la meilleure façon de relancer le processus électoral en RDC, la sortie de prison de Bemba est perçue comme une aubaine pour l’Opposition, obligée de tisser des alliances pour l’emporter aux prochaines élections.

A Kinshasa, sa base et son parti ont décrété depuis vendredi, trois jours de prière pour un verdict équitable en faveur de leur leader. Détenu à la CPI depuis 2008, le procès de Bemba s’est ouvert en novembre 2010. Les crimes pour lesquels il est poursuivi auraient été commis par ses troupes en Centrafrique. À la tête d’une rébellion (MLC) à l’époque, J.P Bemba avait envoyé ses miliciens combattre la rébellion qui menaçait le président centrafricain d’alors, Ange-Félix Patassé.


RDC: Dr. Mukwege du bloc opératoire à la politique ?

Dr. Dénis Mukwege
Dr. Dénis Mukwege

Le réparateur des femmes considère que les résultats au bloc opératoire n’arrêtent pas les atrocités contre les femmes en RDC. Son discours critique devient politique.

« L’homme qui répare les femmes » est arrivé à Kinshasa le week-end dernier, sur invitation de l’Institut français pour présenter deux films qui lui ont été consacrés. Notamment, « L’homme qui répare les femmes : La Colère d’Hippocrate », un documentaire réalisé par Thierry Michel et Colette Braeckman sur le travail de Mukwege.

D’aucuns voient de mauvais œil cette action de Denis Mukwege et pensent que ce dernier veut jeter sa blouse blanche pour des ambitions hautement politiques. Mais, pour un Mukwege qui dit être le « porte-voix » des femmes, « un homme est libre d’émettre ses opinions ».
Ambitions politiques ?
Toutefois, sans lui prêter des intentions, il sied de se focaliser sur l’humanisme de ce gynécologue de renom, au-delà de toute ambition purement politicienne. « Tout homme est politique. Mais, tout homme n’est pas politicien », croit-il savoir, estimant qu’en tant que citoyen, il se doit de défendre la Cité.
Il faut aussi avouer que la situation de la femme et de l’enfant préoccupe au plus haut niveau, le gynécologue Mukwege qui voit au quotidien, des femmes et des filles violemment abusées, venir solliciter ses services à l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu. Surtout, lorsque les auteurs des crimes ne sont pas poursuivis. « En temps de paix, ces femmes sont capables de travailler pour elles-mêmes. Mais en temps de guerre, malheureusement, elles sont ciblées », déplore-t-il.
« Je crois qu’on ne peut pas continuer à traiter les conséquences, il faut s’attaquer aux causes », a estimé Denis Mukwege qui considère que la cause, « ce sont les conflits perpétuels en RDC». D’après lui, l’une des solutions à ce problème « c’est le respect de la constitution qui entraînera l’alternance pacifique ».
Mais, comment expliquer qu’un médecin quitte le bloc opératoire pour parler du respect de la Constitution, discours incontournable de l’opposition ?
Paix et Justice
« Quand vous opérez une femme pour la deuxième ou la troisième fois, je ne sais pas si vous pouvez être convaincu que vous êtes en train d’appliquer une meilleure stratégie », explique le réparateur des femmes.
« Quand je leur pose la question à propos de leur souhait, poursuit-il, elles souhaitent la paix et la justice ». Avant de souligner que « les résultats au bloc opératoire ne sont plus suffisants pour arrêter les atrocités qui sont commises sur les femmes et les enfants ».
Pourtant, on sait que « Paix et Justice » sont deux concepts et valeurs susceptibles de favoriser un environnement propice où des conflits armés et l’impunité ne font pas la loi. Cependant, pour que ces valeurs soient effectives, il faut l’instauration de l’autorité de l’Etat et de la stabilité dans les coins et recoins du territoire national.
Cependant, le contexte politique actuel de la RDC est éloigné de la démocratie et l’alternance démocratique au pouvoir qui constituent le prix à payer pour une Justice et une Paix durable dans le pays. « Si on n’a pas une alternance politique, chacun viendra avec ses principes et ce sera une perturbation et une insécurité générales. Dans ces conditions, il n’y aura pas de développement », selon Dr. Mukwege.
Et, « on ne peut pas parler du développement dans la confusion et si la Constitution n’est pas respectée », croit-il savoir. De son point de vue, 2016 doit être « une année qui garantit aux femmes la sécurité et la paix », condition nécessaire pour leur développement.
En plus, nous devons tous amener notre pierre pour que 2017 soit une « année d’espoir pour tout le peuple congolais. Car, on a beaucoup parlé de viol, de guerre, de destruction », estime-t-il.
Le docteur Dénis Mukwege a été plusieurs fois décoré à l’étranger pour son travail en faveur de la femme. Il interpelle régulièrement les dirigeants congolais, tout en dénonçant l’impunité dont jouissent les auteurs des violences sexuelles.


Investir dans la région des grands Lacs, une illusion?

Le S.G. de l'ONU, devant les participants à la Conférence
Le S.G. de l’ONU, devant les participants à la Conférence

Kinshasa a accueilli, du 24 au 25 février, la conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des grands Lacs.

Comment investir dans les grands Lacs, alors que la région connaît des tensions et conflits ? Ban Ki Moon fait un plaidoyer auprès des investisseurs et des politiques. Kinshasa a accueilli, du 24 au 25 février, la conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des grands Lacs. Ce Forum organisé par le bureau de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour la région des grands Lacs, a connu la participation du patron de l’ONU, Ban Ki-Moon.
Cinq pays forment la région des grands Lacs : la RD Congo, le Burundi, le Rwanda, le Soudan du sud, l’Ouganda et la Tanzanie. Les quatre premiers, sont des pays où on enregistre le plus de cas de violence.

Mais, comment l’ONU compte-elle s’y prendre pour que les populations de la région jouissent des retombées de ses efforts ? Pour Ban Ki-Moon, « cette conférence constitue une initiative très importante, particulièrement opportune » et le fait que la RDC ait organisé ces assises pour attirer des investissements étrangers, est « essentiel pour le développement durable de ce pays », a-t-il déclaré à la presse, à la fin de sa visite.
Il note que la RDC a fait des progrès socio-économiques importants. Mais, souligne-t-il, « il y a des sujets de préoccupation en matière de sécurité et de paix, surtout dans la partie est du pays. »

Accord-cadre pour la paix

Pour parvenir à la sécurité et une paix durable, il est important, selon Ban Ki-Moon, que les dirigeants de la région se réunissent et commencent à travailler sur l’ « accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération » en RDC et dans la région des grand Lacs signé, le 24 février 2013, à Addis-Ababa en Ethiopie. Dans cet « accord-espoir », tous les pays signataires se sont engagés, entre autres, à : «Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays voisins ; ne pas tolérer ni fournir une assistance quelconque à des groupes armés ; respecter la souveraineté et l’intégrité des Etats voisins ; renforcer la coopération régionale, à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles ; faciliter l’administration de la Justice, grâce à la coopération judiciaire dans la région ».

Trois ans après sa signature, l’accord souffre dans sa mise en application par les uns et les autres. Les ressources naturelles dont regorge la RDC, attirent la convoitise de ses voisins. Mais, le secrétaire général de l’ONU ajoute que le pays a également « des ressources humaines compétentes et éduquées ».

S’attaquer aux causes profondes

Ban Ki-Moon a encouragé les dirigeants des grands Lacs à « créer un environnement favorable à la croissance économique, permettant aux populations de réaliser leur potentiel ». Il connaît, non seulement la région, mais aussi, ses habitants qui travaillent dur. « La succession des conflits et des souffrances les a empêchés de réaliser leur potentiel », a-t-il relevé.

Par ailleurs, le diplomate onusien a rappelé la nécessité d’une «bonne gouvernance et d’un état de droit» afin que «les populations de la Région soient en bonne santé, éduquées et dynamiques». Il a fait un plaidoyer en faveur de tous, afin qu’ils exercent des emplois «décents». Aux dirigeants du secteur privé africain, il a déclaré que les populations de la région comptaient sur eux « pour contribuer pleinement à l’objectif de transformer la région». Quant aux partenaires de développement, il leur a demandé de « renforcer les capacités productives des pays de la région et d’aider à changer la nature des exportations afin de passer à des exportations à valeur ajoutée». En outre, sans l’environnement favorable, les investissements du secteur privé dans cette région ne seraient qu’une illusion.


RDC: l’indifférence du pouvoir étonne

Le professeur André Mbata brandit la Constitution de la RDC
Le professeur André Mbata brandit la Constitution de la RDC

« La vérité est têtue ». Sinon, qu’est-ce qui peut vraiment justifier le silence, plutôt assourdissant, de la classe dirigeante à l’occasion du dixième anniversaire de la Constitution de la République ?

À peine une décennie (18 février 2006-18 février 2016), la loi suprême de la République est orpheline. Aucune déclaration officielle n’a été faite pour célébrer la Constitution votée massivement par le peuple congolais. A la place du peuple congolais, les chefs des Missions diplomatiques accrédités en RDC sont montés au créneau pour célébrer les dix ans de la Constitution congolaise.

« La constitution est le fruit de longues négociations et de compromis entre un large éventail de parties prenantes congolaises, puis endossée par une forte majorité de la population dans un élan d’expression de volonté nationale, et promulguée par le Président de la République », indique-t-ils dans un communiqué, publié jeudi 18 février 2016.

Les Ambassadeurs Michel Lastschenko de la Belgique, Ginette Martin du Canada, James Swan des États-Unis et Graham Zebedee du Royaume-Uni, tous accrédités en RDC, considèrent que la Constitution est un « texte visionnaire » qui consacre le souhait des congolais d’être gouvernés « selon les normes démocratiques après avoir souffert des décennies sous un régime de parti unique, décennies qui se sont terminées par une période de grande turbulence politique et de conflits violents ».

« Expression intemporelle des valeurs »

« Nous félicitons le peuple congolais pour le 10ème anniversaire de la promulgation de la Constitution fondée sur un consensus national et l’expression intemporelle des valeurs communes d’un peuple », ont-ils déclaré dans leur document signé conjointement.

« Nous partageons l’espoir des congolais tel qu’exprimé dans ce document fondamental, pour un +État de droit et une Nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle+ », rappellent-ils.

Cependant, ses premiers bénéficiaires ont complètement ignoré l’évènement. Ils ont continué à faire la propagande du dialogue qui passe désormais pour le « salut » de la RDC. En plus du silence, les officiels Congolais ont brillé par leur indifférence, la semaine dernière, au Colloque international, seul évènement de haute portée scientifique, organisé autour de la Constitution de la République.

L’objectif de ce colloque était de sensibiliser les acteurs politiques à développer la culture du respect de la Constitution. Il a suffi d’assigner à ces échanges scientifiques un tel objectif pour effrayer tous les officiels.

Aucun d’eux n’a répondu à l’invitation des organisateurs, la faculté de droit de l’Université de Kinshasa et l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA). Même le recteur de l’Université de Kinshasa a préféré sacrifier la science au diktat de ses parrains politiques.

Tripatouillage de la Constitution

Rien ne peut justifier une telle attitude des dirigeants congolais si ce n’est leur volonté de modifier les prescrits de la loi suprême, à défaut de la changer carrément dans l’ultime objectif d’assurer une présidence à vie à leur autorité morale. Aussi l’idée d’un référendum sur la Constitution a-t-il été plus d’une fois défendue par les cadres du parti présidentiel, le PPRD.

Face à ce projet de changement des règles du jeu en plein processus électoral, toutes les institutions de la République se sont mises au pas de la Majorité présidentielle. Le gouvernement n’a jamais mis à disposition les financements nécessaires arrêtés dans les budgets nationaux depuis 2012. Le Parlement tergiverse et refuse d’apprêter toutes les lois inhérentes à la tenue des élections dans les délais constitutionnels. Ce, pour éviter à tout prix l’alternance au sommet de l’État le 20 décembre 2016.

Quant à la Céni, elle refuse d’être indépendante conformément à la Constitution et s’est mise sous la férule de la famille politique du chef de l’État. Ainsi, l’expertise acquise depuis la tenue de deux élections n’est pas mise au service pour accélérer le processus électoral.

C’est dans ce contexte que la RDC est suspendue à la tenue d’un dialogue national inclusif, à quelques mois de la fin du deuxième et dernier quinquennat de l’actuel président de la République. La Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. Mais sa famille politique estime que, tant que les élections ne seront pas organisées le chef de l’État, occupera son fauteuil.

À cette question, le professeur André Mbata, constitutionaliste et organisateur du colloque international sur la Constitution, a répondu sèchement : « C’est vrai que la Constitution stipule : Le président sortant reste en place jusqu’à l’installation du président élu ».

Cela, dans le respect des délais constitutionnels. Jamais la Constitution n’a prévu que le président sortant doit rester en fonction jusqu’à l’élection du nouveau chef de l’État. Il faut éviter de faire une mauvaise lecture de la loi fondamentale du pays qui se veut sacrée. Le silence et l’indifférence des autorités congolaises face à ce 10ème anniversaire de leur Constitution étonne plus d’une personne.


Utilisez la puissance de la vision

L'Oeil humain
L’Oeil humain

L’œil est, parmi les cinq sens, le premier qui nous donne accès au monde extérieur à la naissance, bien avant les quatre autres qui sont l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. L’entretien de la vision extérieure est une marche vers l’acquisition de la Vision Intérieure. Petite leçon d’entretien physique et spirituelle de l’œil.

Les premières mesures d’urgence

Il existe de nombreux termes pour caractériser l’importance spirituelle de la vison :
–    la Vision Intérieure,
–    la Claire Lumière,
–    la Voyance,
–    le don de double vue…

Ce rôle capital de l’œil se trouve aussi dans le langage courant :
–    avoir une vision claire des choses,
–    en prendre ou en mettre plein la vue,
–    adopter un point de de vue,
–    prendre de la hauteur de vue…

J’entends par « mesures d’urgence » : l’entretien physique de l’œil, avant d’aborder plus bas l’entretien psychique de l’organe de la vue. Voici 4 mesures.

1- De par sa structure physique aqueuse (composée principalement de liquides), l’œil a besoin d’être en permanence humide. Aussi, évitez les atmosphères trop sèches ou, s’il vous arrive de vous y retrouver (comme des voyages dans des pays chauds ou au cours de fortes vagues de chaleur), utilisez des gouttes oculaires.

2- Si vous travaillez sur écran d’ordinateur ou passez beaucoup de temps devants des moniteurs (TV ou jeux vidéo), mettez aussi des gouttes comme précédemment et faites aussi régulièrement des pauses. Si vous ne voulez pas manquer un match, un film ou suivre un jeu, clignez des yeux pendant trente secondes afin d’humidifier à nouveau vos yeux.

3- Ayez une alimentation « pro-oeil ». Parmi les deux pigments importants présents dans le cristallin, on trouve la lutéine et la zéaxanthine. Le but est donc de manger régulièrement des aliments en contenant, principalement les légumes verts (épinards, chou vert, brocolis, petits pois….)

4- Parmi les fruits, la myrtille est particulièrement recommandée pour l’entretien de la vue. Celle-ci contient des anthocyanidines et de la vitamine C, tous deux indispensables à la bonne santé de l’œil.

Le Yoga des yeux

Il existe aussi un certain nombre d’exercices qu’on regroupe sous l’appellation générale de Yoga des yeux qui possède, à la fois, des effets bénéfiques sur la prévention des maladies oculaires comme la cataracte et des troubles de la vision (myopie, presbytie, hypermétropie, astigmatisme).

Il existe de nombreux exercices pour maintenir et entretenir une bonne vision. Je vous en livre ici quelques-uns des plus connus.

Le palming : cette technique inventée par le Dr Bates au début du 20ème siècle est efficace pour reposer les yeux et prolonger leur longévité. Mettez la paume de vos mains sur vos yeux pendant 3 à 4 minutes les doigts joints de façon à former une obscurité la plus totale possible. Exercice idéal pour se débarrasser de la fatigue oculaire.

La technique latérale : tendez votre bras en avant, l’index levé. Suivez votre doigt avec vos yeux tandis que vous effectuez un mouvement horizontal de gauche à droite puis de droite à gauche. A faire lentement et cinq fois de suite.

Le roulement d’yeux : fermez les paupières et roulez des yeux en faisant des cercles de droite à gauche puis de gauche à droite à 10 reprises minimum.

Conclusion : A Première Vue

Cet entretien physique de votre vue devra être complétée par des pensées positives concernant l’usage que vous désirez faire de votre vue dans le but de mieux découvrir et comprendre le monde qui vous entoure.
Cette attitude renforcera votre connexion au monde matériel et vous aidera à déchirer le voile des apparences pour accéder à la Connaissance Suprême.


RDC-Tensions intercommunautaires au Nord-Kivu : le PAM assiste 12 000 ménages déplacés à Lubero

Les déplacés bénéficiant de l'assistance du PAM au Nord-Kivu (Photo: Jacques David)
Les déplacés bénéficiant de l’assistance du PAM au Nord-Kivu (Photo: Jacques David)

Au moins 12 000 ménages déplacés et localisés depuis, mi-novembre 2015 à Kataro, Kauma, Luofu,  Miriki et Kimaka, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), bénéficient d’une assistance alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) en RD Congo.

Depuis fin 2015, de vives tensions intercommunautaires ponctuées de flambées de violence et d’affrontements entre groupes armés ainsi que les attaques sur les populations civiles dans la partie nord du territoire de Walikale et le sud du territoire de Lubero poussent la population à fuir.

Par conséquent, les zones de Kataro, Kauma, Luofu, Miriki et Kimaka dans le sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu) accueillent un nombre important de personnes déplacées. Les conséquences humanitaires pour les plus vulnérables (les femmes et les enfants), sont très importantes. En plus, la présence de déplacés dans ces zones a intensifié les tensions intercommunautaires dans la région.

Vu l’intensité des besoins humanitaires d’urgence, le PAM, en partenariat avec World vision international (WVI), a procédé, mercredi 17 février 2016, à l’assistance alimentaire d’urgence en faveur de 6 200 ménages (soit 41 000 personnes) localisés à Kataro, Kauma et Luofu.

Et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a débuté le 13 février 2016, une distribution des vivres du PAM, à 6 400 autres ménages localisés dans les villages voisins de Miriki et Kimaka.

Réponse à la crise

« Une allocation de 960 000 dollars américains a été octroyée par le Fond Commun Humanitaire de la RD Congo, étant donné le nombre considérable de ménages à assister et l’urgence de la crise », explique un communiqué du PAM paru, mardi 19 février à Goma.

Cette assistance d’urgence s’inscrit dans le cadre d’une réponse rapide aux besoins alimentaires des déplacés, retournés, autochtones et familles d’accueil. Mais aussi, pour « atténuer les tensions intercommunautaires », précise le communiqué.

Laquelle assistance a été décidée après une analyse des risques effectuée mi-janvier et fait suite à une première intervention d’urgence du PAM (fin décembre) en partenariat avec la Fédération luthérienne mondiale (LWF). Elle avait ainsi permis d’assister 48 000 personnes avec des biscuits à haute valeur énergétique.

De source du PAM, l’on indique que la distribution de vivres en cours pourrait être suivie par celles d’articles ménagers essentiels, d’abris, de matériel médical et de protection, « selon la disponibilité des ressources », souligne-t-on.

Regain de violence

Les humanitaires sont « particulièrement préoccupés » par ce regain de violence qui sévit dans la zone du Sud-Lubero, et par les conséquences humanitaires qui en résultent. Ils appellent les autorités compétentes à « prendre des mesures pour apaiser les tensions et assurer la protection des personnes touchées par le conflit et par l’insécurité ».

« Des milliers de personnes ont dû fuir leurs villages à la hâte, sans rien emporter », a déclaré lundi 15 février 2016, Philippe Beauverd, chef de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Goma.

Et Philippe Beauverd de poursuivre que « toutes ces familles dans la détresse n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins ». Car, dit-il, « n’ayant plus accès à leurs champs». Il a affirmé que « les conditions de vie sont extrêmement difficiles, la situation sécuritaire est instable et les gens ont besoin de nourriture ».

Depuis 2015, le PAM assiste 17 000 personnes vulnérables à travers diverses distributions à Lubero.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la province du Nord-Kivu compte « plus de 604 000 personnes déplacées ». Il fait remarquer que « 282 000 personnes déplacées qui sont rentrées dans leurs villages d’origine depuis janvier 2015, y ont souvent trouvé leurs maisons, écoles et champs endommagés ou détruits ».


Kinshasa : Kimse Yok Mu apporte un appui financier à l’orphelinat Lisanga ya Klisto

Coupure de ruban symbolique par Mme Emrah Ozkan
Coupure de ruban symbolique par Mme Emrah Ozkan

Le Centre orphelinat Lisanga Ya Klisto (COLK), installé à Kinshasa (RD Congo) dans la commune de Ngaba, vient de bénéficier d’un appui financier de l’Ong turque Kimse Yok Mu avec ses partenaires Dialogue, Amour et Fraternité pour la paix dans le monde, pour sa réhabilitation.

Les représentants de ces trois associations sans but lucratif (Kimse Yok Mu, DAF et AUBE) ont procédé, samedi 13 février 2016 à l’inauguration de cet orphelinat qui existe depuis février 1994 sous l’initiative de Monique Bagi Paleo. COLK héberge à ce jour, 98 enfants (40 filles et 58 garçons) orphelins et abandonnés dont l’âge varie entre 3 mois et 18 ans.

En encadrant et en scolarisant, l’objectif du Centre est d’amener ces enfants vers l’intégration sociale.

« Nous tenons à rendre un vibrant hommage à l’Ong Kimse Yok Mu qui a pris l’initiative de réhabiliter le Centre COKL qui nous permettra aujourd’hui, à bien héberger les enfants en vue de les encadrer dans des bonnes conditions », a déclaré Joakim Nday, coordonnateur du COLK, aux personnalités présentes à la cérémonie.

Il a, par la même occasion, encouragé d’autres partenaires à continuer à les aider avec leurs moyens et à emboîter le pas à Kimse Yok Mu sur les plans vestimentaire, alimentaire et soins médicaux, pour le bien-être de ces enfants vulnérables.

Les travaux de réhabilitation, financés par Kimse Yok Mu et dont le coût n’a pas été révélé, ont consisté en la réfection des salles de classes, des dortoirs et des toilettes, selon les normes acceptables. Un bloc de dortoirs supplémentaire, pouvant accueillir une quarantaine d’enfants, a été construit pour élargir la capacité d’accueil et permettre à ces enfants de dormir dans de bonnes conditions.

Une provision annuelle

Le
Le Président de D.A.F Asb, Mr Önder Kar, avec quelques enfants orphelins du COLK

Outre les travaux de réhabilitation, l’Asbl Kimse Yok et ses partenaires ont doté cet orphelinat d’une provision annuelle composée de produits alimentaires et hygiéniques. L’orphelinat a également bénéficié de nouveaux lits à étages et de matelas.

Selon la donatrice de cette œuvre caritative, Emrah Ozkan, il lui a fallu « plus de 20 ans pour cotiser » en vue de concrétiser cet acte de bienfaisance. Présente à cette cérémonie, la philanthrope Emrah Ozkan et sa famille ont remis divers cadeaux à tous les enfants de l’orphelinat.

« Kimse Yok Mu est une ONG turque dont le nom signifie +Y’a-t-il quelqu’un pour aider ?+ », a expliqué le coordonnateur des projets à Kimse Yok Mu, Mehmet Göksu, venu spécifiquement pour la circonstance. Satisfait d’être en RDC, il a demandé aux bénéficiaires de faire bon usage de ce don.

Le représentant légal de Kimse Yok Mu en RDC et secrétaire exécutif a.i. du DAF, Sefa Tohumcu, a indiqué que la réhabilitation de ce centre et le don de nourriture aux orphelins du COLK, sont « la première étape des actions humanitaires que kimse Yok Mu prévoit entreprendre en République démocratique du Congo ».

« D’autres projets, tels que le forage des puits d’eau à Kinshasa et à l’intérieur du pays devront être exécutés dans les prochains jours », a ajouté Sefa Tohumcu.

Kimse Yok Mu est une organisation humanitaire internationale qui compte plus de 200 000 donateurs. Elle œuvre dans la formation, l’aide humanitaire, les hôpitaux et projets de santé, l’encadrement des orphelins et enfants vulnérables, le développement agricole.

Par ailleurs, c’est la Mission première du COLK qui a attiré l’attention de Kimse Yok Mu pour venir à son chevet. En effet, COLK est engagé dans des actions humanitaires et sociales et œuvre pour le bien-être de l’enfant et de la famille, particulièrement en situation difficile.


RDC: Un doigt accusateur pointe les FDLR dans le conflit Hutu-Nande

Des rebelles FDLR à Pinga, dans  l’Est de la RDC  (Photo: Radio Okapi
Des rebelles FDLR à Pinga, dans l’Est de la RDC (Photo: Radio Okapi)

Depuis un certain temps, les Communautés Hutu et Nande, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, se regardent en chiens de faïence.

Le gouverneur de province, Julien Paluku, accuse les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) d’être à la base des violences observées ces derniers jours entre les communautés Hutu et Nande dans le Sud de Lubero. Il a porté ces charges, mardi 09 février, lors des consultations qu’il a entamées à Miriki avec ces deux groupes ethniques. Cependant, les FDLR rejettent cette accusation. Alors que la Société civile de Lubero dénonce des manœuvres politiciennes.

« Lorsque nous avons parlé à toutes les communautés, il se fait que les rebelles hutu rwandais des FDLR constituent le problème central. Ils sont à l’origine des manipulations enregistrées dans la région. Ils se sont établis là-bas où ils ont créé une administration et même voulu changer le pouvoir coutumier de la place », a affirmé Julien Paluku.

À Lubero, le pouvoir coutumier est tenu par les Nande. A en croire les propos du gouverneur Paluku, les FDLR veulent y placer des chefs de leur obédience.

Faute d’autorité de l’État

« La grande disposition que nous venons de prendre ici avec l’armée, est de relancer très rapidement les opérations contre les FDLR et les Maï-Maï. Parce que les populations, de part et d’autre, ont tendance à chercher protection les unes chez les FDLR et les autres chez les Maï-Maï », a reconnu Julien Paluku.

Avant d’ajouter que « nous devrions coupler ce travail avec une enquête diligentée par les magistrats militaires pour que les tireurs des ficelles qui sont localisés même en dehors de cette région, soient identifiés et éventuellement, mis aux arrêts pour qu’ils cessent d’instrumentaliser les populations qui sont pourtant disposées à vivre en paix ».

Du côté des FDLR, l’on dément toutes ces allégations de l’autorité provinciale qui les accusant d’avoir massacré des gens, dimanche 07 février à Mukeberwa. Ils ont affirmé à Jeune Afrique qu’une faction dissidente de la rébellion hutu-rwandaise pourrait être impliquée. D’où, l’incertitude qui plane sur ce massacre. D’une source à l’autre, le bilan varie entre 15 à 32 personnes tuées dans ce village du Sud de Lubero.

Le RUD coupable ?

Les morts du week-end dernier seraient la conséquence de combats opposant les FDLR à deux milices congolaises (l’Union des patriotes pour la défense des innocents « UPDI », à dominante nande, et le Nduma defence of Congo « NDC » de Sheka, majoritairement nyanga).

« Dans ces endroits où il y a eu les affrontements, il n’y a aucun FDLR », confie à Jeune Afrique, La Forge fils Bazeye, porte-parole de la rébellion rwandaise. Le Cercle international pour la défense des droits de l’Homme, la paix et l’environnement (Ciddhope) soutient aussi que cette rébellion n’est plus présente dans la région. Sinon, seulement une faction dissidente y reste active : le Ralliement pour l’unité et la démocratie (RUD), du « général » Jean-Damascène Ndibabaje (alias Musare).

La Forge fils Bazeye assure que « depuis 2005, c’est une organisation à part » des FDLR, mais un rapport d’experts de l’Onu basé sur 2014 dément cette version. Il relève que le RUD et les FDLR ont combattu le NDC « à plusieurs reprises en mai-juin et en septembre-octobre 2014 ». Cinq anciens combattants du RUD interrogés évoquent, en outre, de « bonnes relations » entre ces deux groupes qui, selon un ex-officier du RUD et un employé de la Mission onusienne en RDC, ont même signé un « pacte de non-agression ».

Le RUD compterait quelque 650 hommes. « Il échangerait du chanvre contre des armes avec des militaires et des armes contre des minerais avec des Casques bleus », rapporte le secrétaire exécutif du Ciddhope, Delly Mbambu.

Par ailleurs, la Société civile des groupements Tama et Itala, au Sud de Lubero, propose l’organisation d’un dialogue social entre Nande et Hutu, pour mettre fin à l’escalade de violence entre ces deux communautés. Cette structure affirme qu’environ, une vingtaine de personnes ont été tuées, seize autres portées disparues, dix-neuf grièvement blessées et neuf cent et huit maisons incendiées au cours de ces tensions ethniques.

Elle accuse les autorités politico-administratives de mal gérer le conflit entre Nande et Hutu, estimant que les FARDC et la Monusco sont passives face à cette situation. C’est ainsi qu’elle propose aussi la délocalisation des ex-combattants FDLR cantonnés à Kanyabayonga, en vue de restaurer la paix entre ces deux communautés du Nord-Kivu.


Face au Mali, la RDC remporte la finale du CHAN (3-0)

Les Supporters congolais au Rwanda
Les Supporters congolais au Rwanda

La RDC confirme les pronostics de meilleure équipe du tournoi en remportant la 4ème édition du Chan-Rwanda 2016. Ils se sont imposés face au Mali sur le score écrasant de 3 buts à 0.

Les Léopards de la RDC ont réalisé un bel exploit continental en écrasant les Aigles du Mali sur le score de 3-0, dimanche 7 janvier 2016, en finale de la 4ème édition du Championnat d’Afrique des nations.

Dans le stade Amaroro, on assiste à une véritable démonstration. Les hommes de Jean-Florent Ibenge jouent le pressing dès l’entame de la rencontre, empêchant les Maliens de construire. Le bloc congolais fonctionne de telle sorte que tout le monde attaque et tout le monde défend.

C’est le grand jour d’Elia Meschak, meilleur joueur du tournoi. Le sociétaire de Don Bosco de Lubumbashi ouvre le score à la 29ème minute de jeu. Il réussit à fusiller le portier malien du côté droit. Le marquoir indique 1-0 et c’est l’explosion dans les tribunes du stade dans lequel les couleurs congolaises dominent. Le onze de la RDC parvient à conserver son avantage jusqu’à la mi-temps.

Réplique incertaine

De retour des vestiaires, les « Léopards » ne baissent pas les bras. L’incontournable Meschak malmène la défense malienne. C’est la panique bien avant la sensation qu’il créé à la 60ème minute, où il concrétise une action collective en effaçant le portier malien avant de loger le cuir au fond de filet. A 2-0, la réplique des Aigles maliens devient incertaine face à des fauves congolais bien en place et déterminés à contenir leurs adversaires.

On observe une défense congolaise très compacte avec le capitaine Joël Kimwaki dans un grand jour. Et derrière, le portier Matampi Vumi Ley assure impeccablement le dernier rempart. Le troisième et dernier but des Léopards est signé : Jonathan Bolingi M’pangi, à la 72ème minute. C’est une frappe de grande classe qu’il place dans la cage du portier malien, après un excellent travail de Lomalisa Joyce.

La RDC trône désormais sur l’Afrique avec le meilleur palmarès au Chan. Quatre participations sur les quatre éditions. Résultat : deux titres, champions des éditions 2009 et 2016.

Parcours élogieux

Depuis le début du tournoi, les analystes français prédisent la victoire des Léopards. Logée dans le groupe B en compagnie de l’Ethiopie, l’Angola et le Cameroun, la RDC a terminé en deuxième position avec 6 points.

Lors de la première journée, on assiste à une véritable démonstration de force de l’équipe congolaise face à l’Ethiopie. Les Léopards ont placé la barre très haute en étrillant leurs homologues éthiopiens sur un score fleuve de 3-0. C’était un signal fort pour la suite de la compétition. Soucieux d’arracher sa qualification avant le dernier match, le coach des Léopards, Florent Ibenge, n’a pas baissé les bras.

En demi-finale, le Syli de la Guinée voulait anéantir le rêve des Congolais. A l’issue d’un match plein de suspense, les Léopards se sont imposés à la séance des tirs au but. Avec pour héros, le gardien Matampi Vumi Ley. Le match s’est soldé sur le score d’un but partout. Une victoire qui a permis aux Léopards de valider leur ticket pour leur deuxième finale de cette compétition, après celle remportée en 2009 face au Ghana, en Côte d’Ivoire.

A Kinshasa, la population n’a pourtant pas eu le loisir de jubiler comme ce fut le cas lors des quarts et demi-finales. Partagés entre la peur et la réjouissance à la suite de la mise en garde du commissaire provincial de la police contre tout dérapage, les supporters kinois n’ont pas pu manifester leur joie.

Comme en période de guerre, la ville a été quadrillée par un impressionnant dispositif sécuritaire déployé dans les artères de la capitale. Par endroits, les habitants de la capitale ont bravé l’interdit pour prendre les rues d’assaut.
L’équipe congolaise est attendue ce lundi à Kinshasa, où un accueil chaleureux est réservé aux vaillants Léopards.


RD Congo : l’Ong DAF plaide pour la tolérance mutuelle dans la diversité d’opinions

Le président du DAF (au milieu) entouré de représentants des confessions religieuses
Le président du DAF (au milieu) entouré de représentants des confessions religieuses lors d’une rencontre à leur intention

Dialogue, Amour et Fraternité pour la paix (DAF), c’est le nom d’une Ong turco-congolaise qui milite pour la tolérance dans la diversité d’opinions pour la paix dans le monde.

Créé en 2012 à Kinshasa (RD Congo), DAF s’est engagé dans la promotion des valeurs culturelles et de réchauffement des relations humaines, dans la tolérance mutuelle, à travers le dialogue, dans n’importe quel domaine de la vie sociale (religion, politique, sport, culture…).

Au cours d’une interview qu’il nous a accordée, le secrétaire général exécutif du DAF, SefaTohumcu, a indiqué que « l’objectif principal poursuivi par cette organisation, est d’apporter des réponses pragmatiques aux problèmes sociaux rencontrés dans la Société humaine ».

« Ces réponses tournent autour de deux axes : la réflexion, la recherche et les activités sur terrain, accordant de l’importance privilégiée à la sensibilisation de l’opinion publique sur la nécessité du dialogue interculturel », a-t-il expliqué. Il ajoute que « DAF cherche à stimuler le débat intellectuel sur les enjeux de vivre ensemble, à travers l’organisation des séminaires et conférences ».

Déjà en 2012, DAF a pu organiser un grand projet de rapprochement des peuples, grâce au concours des artistes congolais et turcs. Notamment, avec le groupe Tillo de la Turquie. Et du côté congolais, la structure culturelle « Bomoko connexion» avec les groupe 6 600 volts et Cartel Yolo.

Il a aussi organisé et parrainé plusieurs séminaires, conférences et ateliers dans différents domaines initiés par certaines organisations de la Société civile.

Inauguration du Centre culturel Mésopotamie

Dans le cadre de ses activités liées à sa mission, l’Ong DAF en collaboration avec ses partenaires AUBE-ASBL qui s’occupe de l’éducation et KIMSE YOK MU qui œuvre dans l’action humanitaire, va inaugurer, le samedi 13 février 2016, le Centre orphelinat Lisanga ya Klisto (COLK-ASBL), après sa réhabilitation dans la Commune de Ngaba.

Dans le domaine culturel, une maison des artistes dénommée, le « Centre culturel Mésopotamie (CCM) », sera également inaugurée dans les prochains, à Kinshasa, dans la Commune de Bandalungwa. Cette œuvre est la matérialisation d’un grand Projet initié par Bomoko connexion qui avait sollicité le financement du DAF pour la construction d’un cadre pouvant permettre l’exposition des œuvres artistiques.

A travers ce Centre, DAF veut permettre aux jeunes désœuvrés d’apprendre à utiliser les instruments de musiques ainsi que la langue, la cuisine de différents peuples, etc. Ce qui cadre avec sa vision la plus grandiose : « la tolérance dans la diversité pour la paix dans le monde ».

Le CCM servira également d’espace pour les expositions,les vernissages des œuvres d’arts et la présentation des différents spectacles.

« S’il y a plusieurs centres pareils, les jeunes iront moins faire le +Kuluna+. Ils viendront plutôt, chercher des solutions aux problèmes directs de leur société », a estimé Maître Sbo Mangambi, Assistant-projets et chargé des relations publiques au sein du DAF.

Pour le président de la Structure Bomoko Connexion et coordonnateur du Centre Culturel Mésopotamie, Jérôme Ekoko,« ce centre sera un lieu de connaissance où nous aurons à partager avec la population locale ». « Le CCM comprendra aussi un cyber café qui pourra permette aux usagers d’approfondir leurs connaissances », a-t-il souligné.

Jérôme Ekoko a exprimé sa gratitude aux responsables du DAF qui n’ont pas hésité de rendre possible la concrétisation de ce grand projet. « Tous les projets qui vont dans le cadre de la vision du DAF sont les bienvenus et nous sommes prêts à les accompagner », a rassuré Sefa Tohumcu.


Caméras burundaises

Le président burundais P. Nkuruziza
Le président burundais P. Nkuruziza

Bien désillusionnés doivent être les peuples d’Afrique qui croyaient que la session de l’Union africaine (UA), fin janvier 2016 à Addis Abeba, ferait avancer la cause du peuple burundais face au tsunami nommé Pierre. Décidément, on ne fait pas un pagne neuf avec un patchwork de tissus usagés.

Tant que les vieux syndicalistes de la première et de la deuxième heure seront aux commandes dans leurs monarchies respectives, l’UA fonctionnera encore et toujours aux couleurs de l’OUA. Avec, en plus, l’odeur des cadavres ensevelis dans des fosses communes.

Prédateurs de la démocratie, le Gambien Yahya Jammeh, l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et l’Égyptien El Sissi Morsi ont brillamment défendu la cause Nk… Njiji. Au point de faire fléchir la position salvatrice de la bande à Nkosazana Zuma. Ce n’est qu’un sursis.

Ban Ki-moon a annoncé son atterrissage à Bujumbura en février. Pour, dit-on, la médiation de la dernière chance. L’ONU reprend donc la main après l’échec de l’UA. Le secrétaire général avait l’espoir que les Africains enverraient au Burundi une force de maintien de la paix comptant 5000 hommes. Mais leur rétropédalage, sous la pression des prédateurs patentés des droits de citoyens, relance l’ONU comme médiateur essentiel. Faut-il, après tout, s’en plaindre ? Oust ! Hors d’ici !

Une chose est sûre néanmoins : le numéro 1 onusien sera accueilli par des caméras de surveillance, que le premier vice-président burundais, Gaston Sindimwo, vient de recommander. Convaincu de ses bonnes intentions, le « vice-prézo » indique que c’est « pour mieux sécuriser Bujumbura […] contre l’irruption de graves accidents de roulage causés par l’excès de vitesse, eux-mêmes consécutifs à l’ivresse ».


Le Prophète Méconnu : Nicolaas van Rensburg

Le Prophète Méconnu : Nicolaas van Rensburg

Nicolaas van Rensburg est né et a vécu en Afrique du Sud de 1864 à 1926. Il fit des prédictions d’une étonnante précision pour celles qui se sont déjà réalisées.

Qui est Nicolaas van Rensburg?

Nicolaas van Rensburg est né en août 1864 dans une ferme près de la ville de Wolmaransstad en Afrique du Sud, pays dont il devint le voyant le plus connu. Il fit des prédictions stupéfiantes concernant son pays mais énonça aussi des prophéties à propos d’événements d’importance mondiale.

Pourtant, à la base, Nicolaas van Rensburg semblait un enfant comme les autres. Dans son enfance, il alla très peu à l’école comme beaucoup d’enfants en Afrique du Sud à l’époque car les parents préféraient les conserver à la ferme pour aider aux travaux agricoles.

Très tôt, il fit preuve d’une grande intelligence mais aussi d’une grande fragilité physique, comme sa mère, qui lui apprit à lire dans la Bible. Ses dons de voyant n’apparaîtront que l’année de ses sept ans en 1871 alors que, jusque-là, il semblait être un enfant semblable aux autres.

Nul n’est prophète en son pays

Nicolaas van Rensburg atteignit la célébrité à partir de 1899 durant la Guerre des Boers qui opposa les descendants des premiers Sud-Africains, arrivés en Afrique du Sud aux 17ème et 18ème siècles, aux Britanniques.

Ses dons de prédiction lui permirent d’avoir des visions concernant les mouvements des troupes anglaises et de donner ainsi l’avantage à l’armée des Boers durant de nombreux combats alors que leurs troupes étaient largement inférieures en nombre à celles de l’armée anglaise.

Cependant, malgré les premiers succès des troupes boers, Nicolaas van Rensburg prédit la défaite des Boers. Il eut en particulier la vision des camps de concentration où les Britanniques enfermèrent les Sud-Africains vaincus qui y moururent en masse de faim, de soif et de maladies après leur défaite.

Malheureusement, à l’époque des premières victoires sud-africaines, ces sombres prophéties lui vaudront d’être rejeté par nombre de ses compatriotes qui le jugèrent alors défaitiste. Hélas pour eux, ces révélations s’avérèrent finalement exactes. Ce qui confirma encore le fameux adage : « Nul n’est prophète en son pays ! »

Les prédictions réalisées de Nicolaas van Rensburg

Une fois la guerre des Boers finie, Nicolaas van Rensburg commença à énoncer des prophéties stupéfiantes concernant le monde entier. Parmi ces prédictions s’étant réalisées, on trouve celles concernant :
•    La Première Guerre mondiale et la défaite de l’Allemagne
•    La pandémie de grippe espagnole, responsable de 25 à 50 millions de morts à la fin de la Première Guerre mondiale
•    L’apparition et la chute du communisme
•    La partition de l’Allemagne après la guerre
•    La réunification de l’Allemagne et la chute du Mur de Berlin
•    L’indépendance de l’Inde, de l’Irlande, de l’Afrique du Sud
•    La constitution de l’ONU, de l’Union Européenne
•    La fin de l’Apartheid et l’avènement de Nelson Mandela
•    Les deux guerres du Golfe

Les gens comme le sud-africain Nicolaas van Rensburg sont nombreux à travers le monde. En République démocratique du Congo, nous avons par exemple, Simon Kimbangu de qui émane l’Eglise kimbanguiste et Kadima MUAKUIDI, Fondateur de l’Eglise évangélique des Sacrificateurs.

Mais, pourquoi les comprennent-ils l’importance du message d’un prophète et le vénèrent que quand il quitte ce monde. A chacun sa réponse.


Les besoins humanitaires en RDC nécessitent 690 millions USD

Rein Paulsen, chef de Bureau Ocha-Rdc
Rein Paulsen, chef de Bureau Ocha-Rdc

Le Plan d’action humanitaire 2016 pour la RDC est là. Il faut 690 millions USD comme réponse aux besoins humanitaires.

La communauté humanitaire a présenté, hier mardi 2 février 2016 à Kinshasa, le Plan d’action humanitaire (PAH) 2016 pour la République démocratique du Congo. Au moins, 690 millions USD sont requis pour assister les personnes affectées par la crise dans le pays. Toutes ces précisions ont été données au cours de la cérémonie de lancement de ce plan présidée par le vice-Premier ministre de l’Emploi, Willy Makiashi, représentant le Premier ministre.

Le Plan d’action humanitaire 2016 vise la « protection et l’amélioration immédiate des conditions de vie de personnes affectées par la crise ; l’assurance du respect de leurs droits ; la diminution de leur surmorbidité ainsi qu’une action rapide, efficace et adéquate en accord avec les principes et standards humanitaires ».

Des décennies de conflits successifs en RDC ont intensifié les besoins humanitaires et la vulnérabilité de la population. A la fin de 2015, environ 1,5 million de personnes étaient en situation de déplacement à cause des conflits. Les sources humanitaires indiquent que leur nombre devrait passer à 1,6 million en 2016.

Les dynamiques politico-sécuritaires dans la région des Grands Lacs ont également eu des conséquences sur le territoire national. Les sondages montrent qu’en 2016, la RDC continuera d’accueillir l’afflux des réfugiés.

Crise complexe et prolongée

Ces mouvements des populations à l’intérieur du territoire national et vers les pays voisins aggravent les niveaux, déjà très élevés, de vulnérabilité de 1,2 million de Congolais, générant ainsi des besoins humanitaires supplémentaires.

Cette crise humanitaire complexe et prolongée aux proportions massives a plongé 7,5 millions de personnes dans le besoin d’assistance et de protection, soit près de 9% de la population congolaise projetée pour 2016.

C’est ainsi que la communauté humanitaire en RDC vise à répondre à trois conséquences majeures de cette crise, identifiées dans l’aperçu des besoins humanitaires (HNO). Cette réponse reposera sur la « norme humanitaire fondamentale de qualité et de redevabilité (CHS) », traduisant son engagement à améliorer l’efficacité de la réponse.

« Nous estimons qu’une personne sur dix aura besoin d’une assistance humanitaire, soit 7,2 millions de Congolais et 0,5 million de réfugiés venant des pays voisins. Sur ces 7,5 millions de personnes dans le besoin, les humanitaires cibleront les 6 millions des plus vulnérables », a déclaré Rein Paulsen, chef du Bureau de coordination aux affaires humanitaires en RDC (OCHA RDC).
Ce, compte tenu de la probable évolution de différents contextes (sécuritaire, socioéconomique et politique) en 2016.

Au total, l’assistance humanitaire nécessaire pour venir en aide à ces 6 millions de personnes ciblées s’élève à 690 millions de dollars américains.

Entre risques et espoirs

Ce montant qu’il faut à tout prix mobiliser auprès des bailleurs de fonds correspond à la somme des coûts d’assistance de chaque secteur auxquels leurs coûts de fonctionnement et les financements nécessaires à la réalisation de l’ODD4, portant sur l’amélioration de la qualité de la réponse humanitaire.

Pour les humanitaires, 2016 constitue ainsi une « année charnière, porteuse de risques et d’espoirs ». Car, constatent les humanitaires, la situation politico-sécuritaire en RDC et la tenue des élections générales dans cinq des neuf pays qui l’entourent entre 2016 et 2017, pourraient engendrer de nouveaux besoins humanitaires tant sur le plan national (avec l’afflux de nouveaux réfugiés) que dans la sous-région.

D’après le coordonnateur humanitaire en RDC, Mamadou Diallo, « le PAH se veut un outil léger et flexible », en ce sens que « la communauté humanitaire l’a rédigé de telle manière qu’il puisse réellement jouer son rôle de document stratégique de référence. Il a été élaboré sur la base d’une planification rigoureuse participative et inclusive lui permettant de cerner l’évolution de la crise dans ses contours les plus détaillés et d’en faire ressortir les différents profils de vulnérabilité », a déclaré par ailleurs Mamadou Diallo.