Tanguy Wera


Grandeur des minuscules

Comme vous j’aime le feu. J’aime l’énergie brûlante des monstres sacrés. J’aime la fougue des héros déterminés dès l’aube à voler le soleil. Comme vous, je peux ressentir, je crois, la fièvre des stades et l’amour pour les moteurs vibrants des grosses cylindrées. Je comprends la vitesse qui grise et la puissance qui électrise. Et quand rougeoie le soir, mon œil sait briller au reflet du brasier où tourne le…



Non, je n’arrête pas la politique

Après cela, continuerai-je la politique ? Bien sûr que oui. Parce que tout est politique et que je ne compte pas m’extraire du monde que nous partageons. On y fait tous de la politique, qu’on le veuille ou non et je préfère la faire que la subir.


Ma langue de bois

Écrire ici, c’est assumer une parole qui m’échappe toujours un peu. La preuve : il y a quelque temps, un billet posté ici même s’est retrouvé partagé, non seulement un peu partout dans le royaume, mais jusqu’au Liban et dans différents coins d’Afrique. Du coup, autant par respect pour ceux de mes lecteurs qui me lisent en dehors des 108 km² de la commune de Stoumont, que par réserve vis-à-vis d’une plateforme…



Egotrip

Il faut une sacrée dose d’immodestie pour mettre en scène sa propre vie avec la conviction profonde que cela va intéresser autrui. Il existe pourtant deux ou trois lieux où cela passe plutôt bien : La littérature contemporaine où le prétexte de l’autofiction et une dose de voyeurisme à moitié assumée des lecteurs offrent aux écrivaines et écrivains l’occasion de se dévoiler avec plus ou moins de filtres. Le rap où…


Désolé

Pardon pour le dérangement. On a conscience qu’on vous tape sur les nerfs depuis un bon moment. On a cassé l’ambiance à deux ou trois reprises. On a gâché pas mal de bons moments : des repas de famille, des matchs de foot et des vacances aux Baléares. Désolé pour ça. Vraiment. I. Au fur et à mesure qu’on en apprenait plus sur la crise climatique, la chute de la…


Le mobile du crime

Il y a quelques mois, dans ma ville, un homme, excédé de voir, tous les matins, en allant prendre son train, une publicité pour une voiture sur écran géant a simplement coupé la prise. Le temps d’un instant, il a simplement fait cesser l’arrivée électrique d’un écran publicitaire consommant autant de courant que plusieurs ménages à l’année. Ce crime lui a valu une arrestation musclée et de porter le chapeau du train mis en retard « par sa faute »… du fait de son arrestation, en réalité.


Ascenseur émotionnel

À quoi ressemblerait un journal qui jouerait volontairement à l’ascenseur émotionnel avec les cœurs de ceux qui, comme moi, aspirent à voir un monde un peu plus aligné sur les enjeux de dérèglement climatique et la chute de biodiversité? En cette fin du mois d’octobre 2022, ça donnerait quelque chose comme :


Maldives, Japon, Serbie… : les 6 endroits qu’il fallait découvrir cet été !

Nager avec les requins-tigres à Cuba, voir agoniser un renne en Laponie, choper le Zika à Rio de Janeiro et uriner sur les neiges du Kilimandjaro… Des articles avec des titres racoleurs comme celui-ci, il en existe par centaines. Je ne vous ferai pas l’insulte de prétendre vous apprendre qu’aucune étude scientifique ne semble démontrer qu’on soit durablement plus heureux après avoir gratté 48 pays sur une carte du monde.


Cassandra fait de la politique

Je ne crois pas qu’on puisse changer le monde sans la volonté farouche de regarder les germes de bonheur qui poussent entre les pavés. La révolte, la colère, l’indignation contre les océans de bitume, ça prend aux tripes, certes, ça mobilise le temps d’une manif, d’un coup de gueule, d’un débat puis on s’y écrase, on se noie dans l’amer du désespoir.


Entrez, on a déjà commencé

Vous aviez balayé nos projets d’un revers de la main, on s’est rassemblé et on s’est mis au boulot. Cet autre monde possible dont on vous parlait, on a commencé à le construire. On a beaucoup semé, on s’est beaucoup aimé et on a récolté des moissons festives. Pendant que certains commentateurs se grattaient la barbe en se demandant si le monde d’après avait été englouti par un retour de…


Moissonner nos fêtes brûlantes

C’était un été comme celui-ci. De violents orages interrompaient d’interminables jours de plomb. Le soleil dévorait les vies, balayant les espoirs d’un ciel clément. Pizzica tarantata Quand la lande ne brûlait pas, les ruisseaux faméliques se faisaient torrents et dévoraient les berges. Ah oui, et on faisait la fête aussi. Beaucoup. La musique et le vin aidant, nos fronts perlaient de sueur à force de danser sous la lune. La…



Dormir, déplaire et décevoir

Dans un monde idéal, je me verrais bien militant. Ca sonne bien, militant ! On y retrouve le côté flamboyant du chevalier blanc, combattant inlassable des nobles causes, porte-drapeau des justes combats…



L’homme politique le plus bête de Belgique

S’il fallait une cérémonie pour remettre la palme à l’homme politique le plus bête de Belgique et qu’il m’était donné de la présider, mon jugement serait rapide. Je serais le grand gagnant. Oui, avec un aplomb et un sens du conflit d’intérêts dont la fonction politique a parfois le secret, en assumant être, sans distinction, juge et partie, je m’autoattribuerais la palme de la stupidité en politique.