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Pourquoi votre T-shirt H&M n´est pas cher du tout? Avez-vous acheté un short, et votre ami a acheté le même la semaine dernière? Vous vous précipitez pour acheter le nouveau vêtement de la dernière publicité? Non? Ne vous inquiétez pas, ça signifie que vous avez confiance en vous et n´avez pas besoin du dernier cri. Au contraire, vous cherchez peut être l´originalité et la durabilité. Oui, c´est le mot, durabilité. On en parle beaucoup aujourd’hui. L´équivalent anglais est „sustainability“ et c´est ce qui se cache derrière ce S dans le titre de notre article. Sustainable fashion.

Le concept de « sustainability » englobe le maintien d´un environnement vivable, repose sur le développement économique durable (qui n´est ainsi pas programmé à une croissance exponentielle) et promeut une organisation sociale équitable. L´idée de « sustainable fashion » est encore une notion nouvelle pour les consommateurs en République tchèque ou en France, où on l´appelle la mode éthique ou équitable. Cette idée est plus répandue aux États-Unis et en Europe du Nord. Chez nous, nous faisons plus attention à l´origine de notre nourriture qu´à l´origine de nos vêtements. Ainsi les produits bio jouissent d’une plus grande popularité qu´un T-shirt fabriqué à partir de coton bio.

Tout le monde raffole de l´alimentation bio ou du commerce équitable (fair-trade), mais avez-vous déjà entendu parler des chaussures vegan ? Vous pouvez les découvrir en cliquant ici.

Certains opposants pourraient juger ce type de vêtement comme étant non-abordable. Que le consommateur ne paiera pas le même prix que pour un jean de fabrication en série, cela est évident. Toutefois, le vêtement durable ne va pas vous coûter les yeux de la tête. Vous paierez un peu plus que dans un magasin Zara.

Les designers

À l´instar des designers célèbres tels que Vivien Westwood, une consultant de mode, d´origine tchèque, Kamila Boudová, s´est mis à la découverte de la mode éthique. Après avoir fini ses études à Paris et Shanghai, elle a récemment introduit la problématique en République tchèque. Grâce à elle, on a pu découvrir la philosophie de la mode éthique. Celle dernière repose sur trois piliers qui sont l´environnement, la société et l´économie. La durabilité est tellement complexe qu´elle n´assure pas seulement un salaire adéquat et de meilleures conditions de travail pour les ouvriers, mais elle est aussi consciente de l´environnement.  En même temps, elle répond aux demandes des consommateurs.

Précédemment, j´ai mentionné le nom de Vivien Westwood. Elle est une icône de la mode et une enfant terrible parmi les créateurs. Elle ne se soumet jamais aux conventions. De plus, elle tente d´incorporer les thèmes actuels de la société dans ses créations et cherche à provoquer. Dans ses dernières collections, elle a récemment introduit la philosophie de la mode éthique. Elle incite les icônes de la mode à promouvoir cette philosophie et elle ne craint pas à s´adresser, par exemple, à la princesse Kate Middleton. Récemment, elle l´a téléphoné pour lui dire qu´elle devrait porter les mêmes pièces de vêtement plus souvent. Elle a incité la princesse à se laisser photographier en portant la même robe, pour que les gens comprennent qu´ils ne doivent pas acheter une nouvelle robe chaque semaine.

(Un)conscious fashion

Ensuite, je voudrais mentionner la dernière campagne d’ H&M, intitulée Conscious fashion. Cette campagne a suscité une vive polémique parmi les supporteurs de la mode durable. Ils ont réagi en créant une « contre-campagne » appelée Unconscious fashion. H&M proclame que leur « vêtement est fabriqué dans les conditions favorables à l´environnement ainsi qu´aux gens qui y travaillent ». Pourtant, la réalité est bouleversante : des centaines d’ ouvriers souffrent dans les usines à cause du travail excessif et de la malnutrition. Tout le monde se souvient de l´événement ignoble de Dhaka au Bangladesh lorsque l’usine s´est écroulée, tuant des milliers de travailleurs.

Pour finir, le vêtement qu´on porte dit beaucoup à propos de notre personnalité. Grâce aux couleurs et les marques, on peut exprimer notre humeur ou notre puissance. À vous de jouer, voulez-vous porter une marque pour montrer le contenu de votre porte-monnaie ou pour interpréter votre attitude ? Ne soyez pas indifférent à ce que vous portez, exprimez votre originalité et votre conscience à l´égard de  l’environnement !

«Nous nous trouvons á un tournant historique lié á la convergence de trois facteurs», selon Rob Hopkins, professeur de permaculture (culture durable).

En premier lieu, dans quelques années nous allons atteindre le pic pétrolier, ce qui signifie la fin de l´énergie bon marché. Les autres ressources conventionnelles (ressources énergétiques fossiles), ne sont pas inépuisables non plus. De plus, elles contribuent considérablement á la pollution de l´environnement. Le deuxième facteur est étroitement lié au premier, il s´agit du dérèglement climatique. Il faut que nous changions notre comportement et éliminions la production de l´oxyde carbonique, sinon, l´impact sera irrévocable. En dernier lieu, la fin de l´économie global, qui est programmé á une croissance exponentielle, est incontournable. Cette croissance suppose la durabilité et  une fourniture de l´argent incessante. Tôt ou tard elle va se heurter aux capacités limitées de la nature.

L´argent joue un rôle primordial dans notre vie, nous le considérons indispensable et donc immuable. L´argent nous facilite notre vie quotidienne et nous aide á surmonter les difficultés du troc. Pourtant, l´argent devra servir aux gens et non vice versa,
d´après  Stéphane Hessel.

Les systèmes monétaires alternatifs sont devenus le phénomène de nos jours. Comment  ces systèmes fonctionnent et où peut-on les observer en pratique ?

Les débuts sont déjà présents dans les pensées de philosophe Robert Owen. Cet utopiste britannique a écrit dans son œuvre «Report to the County of Lamark» (1821) que «la valeur des produits ne peut être mesuré que par le travail humain». La valeur d´un produit devrait être déterminée par le prix du travail.  Toutefois, le capitalisme dénie cet équilibre car il ne prend pas en compte les disponibilités intellectuelles et physiques de l´individu. En conséquence, il se peut qu´un capitaliste paiera un ouvrier son travail d´une année pour un prix correspondant á la moitié de l´année. Les partisans d´Owen ont voulu un système monétaire dont le déterminant de la valeur sera l´unité de temps. Ainsi le travail humain deviendra le critère de la  valeur et non la loi de l´offre et de la demande. Plusieurs tentatives de «l´argent de temps» ont été effectuées, par exemple dans le magasin «Time Store» en 1827. Le produit concret a été attribué un prix correspondant á la valeur de l´argent de temps (le prix été la somme totale du prix d´achat + service du magasin + transport de marchandises), tout ça a été converti á la quantité du maïs.

Les premiers commerces de compensation locales ont vu le jour dans les années 80…

Les gens y ont travaillé pour eux-mêmes afin de d´améliorer l´économique régionale. Une autre possibilité était d´établir une monnaie locale, ce qui est un procès très important pour la démocratisation de la création de l´argent. Je voudrais maintenant présenter la monnaie Kékfrank qui est utilisé par les habitants d´un village hongrois nommé Sopron. Dans ce village en 2008, plusieurs entrepreneurs ont voulu soutenir le marché local et lutter contre la crise économique. Également ont-ils voulu mettre l´accent sur la dépense locale et les contacts sociaux. Tout d´abord, les entrepreneurs ont introduit les titres restaurant. Ensuite, encouragés par le succès, ils ont présenté un système monétaire complémentaire. Le nom Kékfrank (le franc bleu) a été attribué selon le nom du vin Blaufränkisch qui est cultivé dans la région. Même si la popularité de cette monnaie augmente de plus en plus, il y a des habitants qui restent sceptiques. Une solution peut être apportée sur cette problématique en remboursant les employés partiellement en la monnaie complémentaire.

En tant que deuxième exemple je voudrais mentionner le mouvement «Transition Towns» dont l´objectif est d´initier les habitants à se libérer de la dépendance aux énergies fossiles et aux flux des commerciaux globaux.   Les villes tachent á produire l´énergie et la nourriture elles-mêmes. La ville anglaise Totnes en est exemple, les habitants y paient avec «la livre de Totnes». Cette monnaie est acceptée dans les boulangeries, boucheries ou dans les épiceries locales.

Quelle est donc la différence entre la monnaie conventionnelle et celle complémentaire?

La monnaie complémentaire ne peut être dépensée que dans la région où elle a été introduite. Plus que tout, la monnaie complémentaire n´est pas en opposition avec la monnaie conventionnelle (nationale) et elle ne veut pas la remplacer.

Quelle image l’Inde veut-elle se donner d’elle-même ?

A l’hiver 2012, je me suis rendue en Inde en tant que mannequin et admiratrice de l’ancestral savoir-vivre indien. Je suis retournée à New Delhi en 2013. Il s’agissait du même pays, de la même ville, du même quartier, et pourtant quelque chose avait changé et s’était immiscé pour toujours dans conscience de la société moderne.

Le viol ignoble de décembre 2012 a suscité des réactions vives non seulement en Inde, mais à travers le monde. Outre les réactions d’indignation, une nouveauté a surgi en Inde, et s’est amplifiée sur le plan national : l’émancipation des femmes.
En débarquant en Inde, on se rend compte que si l’on ne respecte pas les conventions et coutumes locales, on ne sera pas considéré, on ne sera pas estimé, qui plus est si l’on est une femme. Les femmes des pays occidentaux doivent prendre en compte que les tabous qui entourent le corps et la sexualité sont toujours présents.

Comment donc se comporter afin d’éviter les mésaventures ? Dans la rue, il suffit de se couvrir comme il est d’usage; dans les transports en commun, il faut emprunter les compartiments réservés aux femmes. Il n’est surtout pas recommandé de se promener seule dans la ville après le coucher du soleil car, même s’il s’agit de la capitale, les transports publics cessent à minuit et les rues de Delhi deviennent désertes.

Un matin, en jetant un coup d’œil sur internet pour lire des journaux, j’ai appris qu’une étudiante indienne de 23 ans avait été brutalement violée dans le quartier. Avec son petit copain, ils ont monté ensemble dans le bus où, plus tard, l’incident s’est déroulé.
Les coupables, c’est-à-dire un groupe de six hommes indiens, parmi lesquels le plus jeune n’avait que 17 ans, ont jeté les deux victimes hors du bus, après avoir commis le crime. Bien que la jeune femme ait été immédiatement hospitalisée, elle est morte de ses blessures deux semaines plus tard. La nation tout entière a été bouleversée par ce viol collectif. Les journaux du monde entier ont également fait écho de cet acte de barbarie. Sur les réseaux sociaux, les gens en ont discuté et ont organisé une manifestation à l’India Gate pour demander au gouvernement indien de réagir à ce crime.

Ne pouvant prendre part aux rassemblements, mes copines et moi, sommes restées des témoins indirects. A la différence, des milliers d’Indiennes indignées se sont réunies pour crier leur mépris. Les chaînes de télévision ont diffusé des émissions mettant l’accent sur les problèmes de la société contemporaine tels que l’inégalité issue de l’esprit de castes, l’incompétence de la police et la corruption. Les citoyens, en particulier les filles originaires de la caste la plus basse (les dalits dits «intouchables») sont victimes de violences. Selon les statistiques, le nombre d’agressions violentes augmente chaque jour. Contrairement à la classe aisée qui bénéficie de protections, le reste de la population ressent l’abandon puisque les plaintes portées par les femmes, quand elles ont le courage de le faire, sont que rarement suivies de cause à effet de la corruption des forces de police.

Grâce à la pression populaire qu’a suscité cette affaire, plus de cas viols ont été éclaircis et de coupables jugés. C’est encourageant, mais l’optimisme n’est pas de mise pour autant. Il y a encore beaucoup de choses à changer. Pour commencer, il faudrait aggraver les sanctions à l’encontre des auteurs de viol, pousser la société conservatrice à reconnaître de tels crimes, et à agir en faveur des femmes. Faute de quoi subsistera toujours une contradiction entre l’Inde ténébreuse et l’image qu’elle veut donner d’elle-même.