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L’International Jazz Day : une journée particulière

«Le jazz est la révolte de l’émotion contre la répression.» Joel A. Rogers.

«Music is the fruit of your experiences, your feelings and your wisdom; if you don’t feel it you will not play it…» Charlie Parker.

Ces dernières années, on assiste à un foisonnement de journées internationales consacrées par les Nations unies ou les institutions spécialisées –quelquefois des organisations non gouvernementales pour souligner un fait historique, une cause noble ou une date marquante, certains nobles, d’autres portant prétexte à des railleries : Journée internationale contre le cancer, Journée mondiale du sida, Journée mondiale de l’homme et j’en passe. Parmi ces journées, il y en a une qui attire l’attention du mélomane qu’est l’auteur de ces lignes, la bien nommée International Jazz Day.

Pour rappel, il y a trois ans, l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture Unesco a désigné le 30 avril comme journée internationale du jazz, connue sous son acronyme anglais International Jazz Day. Cette journée commémore le legs du jazz au patrimoine commun de l’humanité, en matière de musique.

Cette journée souligne l’apport significatif d’un genre musical qu’est le jazz à la culture de l’humanité. Cette musique originaire de La Nouvelle-Orléans, au sein, de la culture afro-américaine, est une sorte de subtil mélange de cultures africaines et de sonorités occidentales; elle s’est propagée aux quatre coins du monde. Le jazz est d’abord l’expression de la liberté, il s’élève contre l’académisme des écoles classiques de musique et il fait de l’improvisation, son douillet nid pour s’épanouir. Art Blakey ne disait-il pas et avec raison d’ailleurs que : « Quelqu’un a joué une fausse note, et le jazz est né. » Parlant d’ailleurs de l’improvisation, un autre grand nom du jazz fait écho aux paroles de Blakey, Chick Corea en ces termes :

« L’improvisation est moins une technique qu’une tournure de l’esprit. » Ce point a tout son intérêt, car la forte dose d’improvisation que se trouve dans le jazz fait dire à certains détracteurs qui veulent réduire ce genre musical à une simple technicité sans âme. Cette journée est aussi une occasion de rendre hommage aux grands noms du jazz que sont : Duke Ellington, Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, John Coltrane, Fats Waller, Miles Davis, Ornette Coleman, Charlie Parker, Nat King Cole, Lester Young,… et bien d’autres. Aujourd’hui, il existe un grand nombre de festivals prestigieux qui drainent d’immenses foules autour du jazz : Festival international de jazz de Montréal, Festival de jazz de Saint-Louis,…

Pour terminer, mentionnons ces paroles de John Philip Sousa qui décrit, à lui seul, l’essence du jazz : « Le jazz durera aussi longtemps que des gens écouteront cette musique avec leurs pieds au lieu de l’entendre avec leurs oreilles. » Il ne me reste plus qu’à souhaiter à toutes et tous une joyeuse International Jazz Day, en musique et en mots suaves.

 

Thierno Souleymane Barry, Babaen


Un pèlerin culturel dans Montréal par une Nuit blanche!

« Montréal est grand comme un désordre universel

tu es assise quelque part avec l’ombre et ton cœur

ton regard vient luire sur le sommeil des colombes »

Ces mots du chantre québécois de la poésie Gaston Miron, tirés de son poème La Marche à l’amour, décrivent, avec éloquence, la grande métropole québécoise, Montréal. L’auteur de ses lignes fut témoin de la justesse de ces propos lors de sa participation, hier, 1 er mars 2014, à la 11e  Nuit blanche, un évènement artistique et littéraire qui fait partie intégrante du Festival hivernal Montréal en lumière. Oui, cher Miron, Montréal est un beau désordre tel que se doit de l’être l’art et la culture : désordre cohérent.

Suivons les pas de Babaen, ce pèlerin culturel, à travers les méandres de Montréal, par cette Nuit Blanche, ornée d’arts et

Un groupe de circassiennes à L'Escalier, en pleine prestation!
L’auteur et conteur Franck Sylvestre en pleine lecture, à L’Escalier!

NB3de culture.

1)  Équipement et Billet l’Occasionnelle

Pour débuter la soirée, il faut mettre beaucoup de couches d’habits (oui, l’hiver est rigoureux par ici) : mitaines, foulards, manteaux, gants, bottes et une gourde de café chaud. Se rendre dans la bouche d’un métro et acheter l’Occasionnelle, le fameux ticket soirée illimitée dans toutes les lignes du métro montréalais, en bus comme en métro, de 18 h à 5 h pour 5 $. Les vraies choses débutent.

2)  Halte à Berri-Uqam avec les Etoiles du métro

Les chanteurs du métro ont fait leur part. Les musiciens des Étoiles du métro se sont succédé tout au long de la soirée : les deux luxes, Vivian Kaloxilos, Elephant Shoes & Raphaël,…

3)  Soirée artistique à L’Escalier

De la musique au métro, c’est bien. Mais Babaen, fidèle à ses habitudes, alla se réfugier à L’Escalier, ce bistro-café alternatif qui lui rappelle les maquis de Conakry, un lieu où se croise la belle faune anarchiste de Montréal. Au programme, de la peinture en direct, du slam, de la poésie, divers groupes de musique…

4)  Karim Ouellette au Club Soda

Le mythique Club Soda grouillait du monde venu entendre le talentueux artiste, Karim Ouellette. Babaen n’a pas hésité un instant à se rejoindre à la foule et esquisser quelques pas de danse.

5)  La danse au métro Jean-Talon

L’organisme La ligne bleue a encore réédité le bel exploit de l’an passé : faire danser du monde dans la station de métro.

6)  De la musique dehors Place des festivals

Entendre la musique du groupe Old Time Honey sous un filet de neige fut aussi une merveille.

7)   « Tête de lecture » à la librairie Gallimard Montréal

Cette belle librairie a servi de cadre à une « nuit aléatoire et littéraire » avec le comédien français Yves Heck et plusieurs autres auteurs.

8)    Retour à L’Escalier et p’ti dej dehors

Oui, chaque personne a son coup de cœur, celui de Babaen est définitivement le Off-Nuit Blanche, organisé à L’Escalier. Il y retourna pour finir la soirée et prendre le petit déjeuner dehors en compagnie du public. Quoi de mieux qu’un café chaud, en pleine Sainte-Catherine, le matin, en compagnie de poètes, d’artistes et de simples personnes inconnues?

9)    …

C’est ça Montréal! Ville d’art et de culture! À l’an prochain pour une autre Nuit blanche!

Thierno Souleymane Barry, Babaen


Quid de la protection des journalistes! Journée mondiale ou comment aller plus loin?

 

Une journée mondiale pour la protection des journalistes, c’est bon! Mais une convention internationale, c’est encore mieux!

Norbert Zongo. Guy-André Kieffier. Ghislaine Dupont. Claude Verlon. Yara Abbas. Ahmed Abdel Gawad… Ce n’est pas là l’énumération de journalistes ayant remportés un prix quelconque; c’est l’appel de journalistes tombés sous les balles, morts en prison ou disparus, tous en devoir. Selon le bilan révisé du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), un organisme voué à la protection des journalistes basé à New York, il y aurait eu 70 journalistes morts en devoir, pour la seule année 2013. Ce bilan rejoint celui de nombreuses autres organisations non gouvernementales telles Reporteurs Sans Frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Human Rights Watch (HRW), lesquelles chiffrent, à plus de cent, le nombre de journalistes tués dans le monde. Cependant, quel que soit le chiffre retenu, il convient de souligner que ce bilan est plus que lourd.

La consécration du 02 novembre 2013, date d’assassinat des deux de RFI (Ghislaine Dupont et Claude Verlon) au Mali, comme la Journée mondiale pour la protection des journalistes par les Nations Unies représente un pas de plus dans la protection des journalistes et ce, à un double titre. Premièrement, cette consécration permet de rendre hommage à deux journalistes intègres, qui sont morts, sur le terrain, en essayant d’exercer leur métier, celui de recueillir et de livrer l’information au public. À travers eux, c’est un hommage au journaliste anonyme qui exerce un métier périlleux dans de conditions parfois difficiles et au péril de sa vie qui est souligné. Deuxièmement, cette consécration permet de mettre l’emphase sur la protection des journalistes qui sont visés tant par les gouvernements en place que par les autres groupes de la communauté internationale.

L’adoption de cette résolution marque un début prometteur dans la protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction. Cependant, il serait souhaitable que les Nations Unies adoptent, dans les meilleurs délais, une convention internationale sur la protection des journalistes, une convention de nature contraignante, prévoyant des obligations aux États et à tous les acteurs de la communauté internationale et instaurant de sanctions sévères en cas de non-respect des dits-prescriptions.

Par analogie, cette démarche rejoint les Principes de Paris, adoptés par les Nations Unies, pour assurer la protection des commissions de protection des droits de la personne, par ricochet, des protecteurs des droits de la personne. Car qui dit protection des droits de la personne, dit implicitement protection des protecteurs de ses droits que sont les sentinelles constituées des personnalités civiles, des ONG et même des journalistes – qui informent l’opinion publique des violations des droits de la personne à travers la planète.

Pour terminer, laissant la parole à Albert Londres qui rappelle le métier de journaliste en ses termes : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas enfant de cœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Au-delà d’une Journée Mondiale, le temps est venu pour une Convention internationale pour la protection des journalistes dans l’exercice de leur métier.

Thierno Souleymane Barry, “Babaen”


Mohamed Bouazizi, l’étincelle qui alluma le printemps arabe

Comme tous les grands changements depuis des siècles, il a fallu l’action d’un individu pour amorcer l’un des grands bouleversements géopolitiques de cette décennie depuis les transitions démocratiques des années 90.

Comme Rosa Parks qui refusa de céder sa place dans un autobus en signe de protestation contre la ségrégation aux États-Unis, comme Gandhi qui jeta ses habits occidentaux pour boycotter les produits britanniques en signe de révolte contre la domination coloniale, comme…(les exemples sont légion), Mohamed Bouazizi (Sidi Bouzid, 29 mars 1984 – Ben Arous, 4 janvier 2011) préféra donner sa vie aux nations arabes en s’immolant par le feu contre les répressions policières qui avaient cours en Tunisie.

En effet, ce matin, du 17 décembre 2010, ce vendeur ambulant, devant les exactions répétées de la police de sa ville, tenta de se suicider par immolation. Il succombera à ses blessures deux semaines plus tard.

Cet acte héroïque fut à l’origine de la révolution dite de jasmin en Tunisie et donna, sans aucun doute naissance, à ce qu’il convenu d’appeler le « printemps arabe ». Cette étincelle se propagea dans plusieurs pays du Maghreb et du Proche-Orient. S’il est toujours difficile de cerner le rôle joué par les forces étrangères notamment occidentales dans les soulèvements endogènes des peuples arabes, une constance demeure : celle de reconnaître que ces derniers vivaient sous le joug de dictatures d’un autre âge. Du Maroc en Syrie, du Yémen en Libye, tous les régimes ont été ébranlés et ont été soit balayés (Tunisie, Égypte, Libye,…) ou soit forcés d’opérer des réformes (Maroc, Algérie,…).

Certes, ces émeutes et révolutions ont mis fin à certains régimes, mais elles ont eu comme fruit amer la montée de l’intégrisme religieux, l’atteinte aux droits de la femme, l’émergence de velléités identitaires, l’accroissement de l’insécurité et la décroissance économique. Plusieurs jeunes, qui ont été les fers de lance de ce « printemps arabe », se sentent aujourd’hui trahis et réclament un retour aux valeurs pour lesquelles ils se sont battus; des valeurs qui ont pour nom : respect des libertés, instauration d’un processus démocratique et réalisation d’une justice sociale en faveur de toutes les composantes de la nation sans discrimination.

L’espoir est encore permis quand on voit ces juges, avocats et groupes féministes qui refusent le dictat de l’intégrisme religieux et qui parfois meurent pour leurs idées, à l’instar de Chokri Belaid froidement assassiné. L’espoir demeure dans ces forces populaires qui tentent de rectifier les dérives du « printemps arabe », comme ces mouvements laïcs de la place Tahrir en Égypte.

L’espoir est dans la voix de ces jeunes poètes de rue de Tunis. Donnons, d’ailleurs, la parole à Shams Radhouaouni Abddi pour conclure :

« L’idée est une bombe à retardement qui fait tic-tac […]/Les idées originales n’ont pas besoin de masque/L’idée vit sous terre/C’est une mine, si vous marchez dessus, elle explose/L’idée guérit les mots… et les douleurs/L’idée naît là où il n’y a pas d’électricité/Elle est ensuite couchée par écrit/Elle plonge au cœur de l’esprit puis rejaillit sous forme d’électricité.» Ce souvenir de Mohamed Bouazizi s’adresse aussi à ces milliers de héros connus et anonymes tombés sur le champ de la liberté.

Thierno Souleymane Barry, Babaen


Le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme et cérémonie d’hommage à Nelson Mandela : une date, deux évènements, un même sens

La date du 10 décembre a été choisie chaque année pour commémorer l’adoption en 1948, à la même date, de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Ce jour a une signification particulière cette année en raison de la cérémonie d’hommage de celui qui a le plus incarné les idéaux tracés dans cette Déclaration, idéaux qui ont pour nom droits de la personne, liberté, égalité et humanité, Nelson Mandela (Mvezo, 18 juillet 1918-Johannesburg, 05 décembre 2013).

La DUDH renferme en seul document l’affirmation solennelle de la liberté et de l’égalité (art.1) de tous les êtres humains, sans aucune discrimination (art.2). Elle reconnaît à chaque personne des droits civils et politiques  comme le droit à la vie, l’interdiction de la torture, le droit à un recours collectifs (les articles 3 à 16, art.18,…) et des droits économiques, sociaux et culturels comme le droit à la propriété, le droit à la sécurité sociale, le droit au travail (art.17, art.22, art.23…).

Le combat de Nelson Mandela, de ses compagnons et compagnes de lutte s’oriente dans la même direction que la DUDH. Ils se sont levés pour lutter contre l’un des régimes les plus abjects que l’humanité ait eu à connaître, l’apartheid. Ce système mis en place avait pour fondement la séparation des races, la négation de l’être humain, en l’occurrence les noirs d’Afrique du Sud et les violations arbitraires des droits de la personne.

Cette lutte pour les libertés et les droits de la personne devrait être inlassablement poursuivie. Il y a espoir de voir la peine de mort totalement aboli, la torture et autres peines et traitements inhumains exempts de toute impunité, les droits économiques mis en œuvre en faveur de tous et toutes… Les actes de chaque individu et de chaque organisation comptent pour l’édification d’un tel projet de société pour l’humanité. Les appels d’Amnesty international (AI) contre la peine de mort et la libération des prisonniers, les initiatives de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en faveur des droits de la personne, les programmes de Human Rights Watch (HRW) contre l’impunité et bien d’autres actions ce genre s’inscrivent parfaitement dans cet idéal promu par la DUDH et qui a servi de réceptacle à l’œuvre de N. Mandela.

L’heureuse coïncidence de ces deux évènements en ce 10 décembre est à saluer car l’humanité a toujours besoin de modèle d’unification; la DUDH et N. Mandela en constituent les symboles vivants. Comme le disait si bien, d’ailleurs, N. Mandela : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Ces paroles font écho à l’article 28 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, une disposition qui stipule que : « Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet ». Le règne d’un monde de liberté et de respect des droits de la personne est ainsi érigé au rang d’un droit de la personne pour chaque être humain!

Yaako Madiba! Bonne fête pour la Journée internationale des droits de l’homme!

Thierno Soueymane Barry, Baabaen


Partage (à Nelson Mandela)

Partage
à N. Mandela

Partageons
Partageons le verbe
Mon frère
Ma sœur
Quand dans tous les sens
Virevolte la langue
Les membres se raidissent
Se taisent
Point de place pour la haine
Toutes ces armures deviennent
Colombes
Ultimes outils
Qui nous obéissent
Et non haches lâches
Que nous servons
Mon frère
Ma sœur
Partons partout
Partager le verbe de l’amour.
Tous ensemble
Gravissons les hauteurs du vent
Humons
Les neiges éternelles
Du Kilimandjaro
Pour humidifier
Les rocs de nos cœurs
Pour extraire
Toutes les haines
Qui les hantent
Toutes les misères
Qui les habitent
Montons tous
Purifier
Nos âmes mortelles.

Thierno Souleymane Barry,

in  » Au-delà de l’océan », Ottawa/Montréal, Les Éditions DrArt, août 2013, 115 p, pp.107-108.


Fête d’Halloween, citrouille et autres bonnes actions!

 

Ici, le bel été a déjà laissé sa place à l’automne des couleurs. Les arbres se sont parés de leurs beaux costumes : du gris se mêlant au jaune, du rouge se greffant à du violet vif,… Mais novembre pointe à l’horizon, mois de grisaille, mois de courtes journées, mois de soleil en moins…Les arbres ont perdu de leur superbe, le fort vent a fini par faire tomber le peu de feuilles qui pendaient sur les branches.

Le décor est planté. La fête peut commencer. C’est cette période morte qu’est célébré l’Halloween. D’où nous est venue cette fête? Pour rappel, il s’agit d’une fête anglo-celtique qui est célébrée en Amérique du Nord, spécialement au Québec, le 31 0ctobre de chaque année. Halloween! Vestiges des fêtes païennes!

Les enfants, seuls ou accompagnés de leurs parents, passent de maison en maison, déguisés, qui en lutin, qui en Spiderman, qui en fée, etc., sonnent aux portes pour solliciter des friandises devant les maisons décorées de citrouilles reproduisant de figures de sorcières, des squelettes et autres images de peur. Ils sillonnent les quartiers tout au long de la nuit.

La fête d’Halloween n’est-elle pas identique au Taajaboon au Senegal? Cette fête lors de laquelle, les adultes, les jeunes et les enfants, bien déguisés passent de porte en porte pour réclamer du mil, du riz et autres céréales ainsi que des bonbons et des pièces de monnaie. Les femmes déguisées en général en hommes. N’est-elle pas similaire aussi à la fête de Jombentè, avec notre Soryamba, en Guinée? Cette fête qui correspond au nouvel an musulman mais qui a gardé une certaine forme païenne. Je me souviens bien qu’on partait en chantant et tapant des calebasses remplies d’eau, de maison en maison, en quête de sous, de riz et de pains blancs. Nous remerciions ceux qui nous en donnaient et disions des mots non répétables ici à ceux qui nous donnaient rien – ce qui était rare. Le tout en toute immunité. Comme quoi, malgré les diversités qui caractérisent ce monde, l’humanité constitue une seule communauté.

Cependant, ce qui a le plus marqué votre serviteur, l’auteur de ses lignes, c’est celui de voir des enfants passer à la maison et chercher, outre les bonbons d’Halloween, des sous pour des organismes comme Leucan (un organisme sans but lucratif qui amasse des fonds pour encourager la recherche sur le cancer des enfants). Un pur bonheur et une foi en l’humain. L’implication sociale s’apprend très tôt…. Les parents qui encouragent un tel acte posent un geste salutaire dans l’éducation de leurs enfants. N’aimant pas les fêtes à cause de l’accaparement commercial qui les caractérisent de nos jours, finalement de tes actes me font aimer l’Halloween.

Thierno Souleymane Barry, « Babaen »


Le Comité International de la Croix Rouge fête ses 150 ans ou le rêve d’un homme -Henri Dunant – devenu réalité

Le droit international humanitaire et les structures tournant au tour de la Croix Rouge (CICR, FICR, Sociétés nationales,…) doivent beaucoup au rêve et aux actions d’un homme : Henry Dunant (Genève, 8 mai 1828 – Heiden, 30 octobre 1910).

Pour la petite histoire, ce commerçant fut témoin d’une bataille entre la France et l’Autriche dans la ville italienne de Solférino (1859). Face aux atrocités de part et d’autre, il organisa les secours aux victimes des deux camps sans distinction. Il écrira un livre « Souvenir de Solférino » à partir de cette expérience (1862). Puis, avec d’autres personnes (Gustave Moynier, Louis Appia, Guillaume-Henri Dufour et Théodore Maunoir), il fonda le Comité internationale de secours aux militaires blessés, en 1863, qui deviendra, en 1876, le Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR).

Avec des idées simples mais bien utiles pour gérer les conséquences des conflits armés, il parvient à établir des règles apportant un peu d’humanisme dans les hostilités. Au nombre de ces idées figurent, entre autres, celle de considérer tout militaire hors combat, blessé, malade ou capturé comme un humain dont il faut porter secours car il cesse d’être ennemi; celle d’accorder une immunité au personnel soignant en tout temps et en tout lieu; celle de faire la distinction entre combattant et non combattant.

Une des activités les plus significatives du Comité International de la Croix Rouge est sans doute l’adoption d’instruments conventionnels internationaux encadrant les secours et les autres aspects connexes lors des conflits armés. Dès 1864, la première Convention de Genève fut adoptée. Suivront les quatre Conventions de Genève du 12 août 1949, leurs deux protocoles additionnels du 8 juin 1977 et leur troisième protocole additionnel du 8 décembre 2005. Ces conventions et leurs protocoles additionnels portent respectivement sur les blessés et les malades des forces armées sur terre (Convention I), sur les blessés, les malades et les naufragés des forces armées sur mer (Convention II), sur les prisonniers de guerre (Convention III), sur les personnes  civiles (Convention IV), sur la protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole I), sur la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II) et enfin, sur l’adoption d’un signe distinctif additionnel (Protocole III).

Aujourd’hui, autour du Comité International de la Croix Rouge, gravite une série d’organisations vouées principalement à la gestion des effets des conflits armés qu’ils soient internes ou internationaux. Le Comité International de la Croix Rouge est gardien des Conventions de Genève et de leurs protocoles additionnels et dispose d’un statut particulier en droit international. C’est l’une des rares organisations non gouvernementales qui a reçu mandat des États à exercer certaines prérogatives de protection relevant de la compétence de ces derniers, notamment la visite des prisonniers sans aucune interférence de l’État. Dans divers états, il s’est créé également des sociétés nationales de la Croix Rouge et du Croissant Rouge avec pour objectif d’intervenir au niveau local dans la gestion des divers secours aux catastrophes entre autres. Ces sociétés se sont regroupées au sein de la Fédération Internationale de la Croix Rouge (FICR) qui agit à titre de coordonnatrice des actions de ses composantes. L’ensemble de ces entités forme le Mouvement International de la Croix Rouge. Arborant le symbole de la Croix Rouge (et ses variantes) et avec le principe de neutralité, ces entités interviennent pour secourir sans distinction toutes les personnes touchées par les effet des hostilités.

Ce qui importe le plus dans cette célébration, c’est surtout le rappel qu’une idée peut naître dans la tête d’une personne et prospérer, à travers d’actions concrètes, pour contribuer à bâtir une société plus juste et plus humaine. Cela nous rappelle aussi l’histoire du colibri, une histoire amérindienne telle que racontée par Pierre Rabhi, du mouvement Terre et humanisme : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. ». Chacun peut « moyen » un peu, comme on dit au bled. Joyeux anniversaire, Mouvement international de la Croix Rouge! Hommage à Henri Dunant!

Thierno Souleymane Barry


Prologue

Chères lectrices, chers lecteurs,

Sous vos yeux, l’acte un d’une nouvelle aventure: Les Chroniques de Babaen. Ces récits se veulent des actes de partage et de prise de parole, de plume surtout!

Les Chroniques de Babaen se constituent en notes de vie d’ici, dans ce Nord de résidence et  de souvenirs d’ailleurs, du Sud d’origine de l’auteur de ces lignes. Des contreforts du Fouta Djallon, logés au centre de ma Guinée jusqu’aux rives du Saint Laurent, berceau de ce Québec mien, dont les berges ont vu naître le Canada de liberté et de paix, en passant par le Bénin, le Sénégal, la France, la Belgique, la Hollande, les États-Unis et ailleurs, j’ai suivi mes pas nomades – j’en suivrai encore…

De temps en temps, je vous livrerai mes modestes opinions tant sur les sujets d’actualité concernant la marche du monde que sur des brefs instants de vie.

Le ton sera fonction de l’humeur du moment, l’humour et le sérieux feront bon ménage. Les sages paroles de Grand’pa et les contes de Grand’ma côtoieront les citations de nos grands écrivains et les doctes maximes de droit. Bref, poésie et droit valseront selon leur bon vouloir.

Vos commentaires, vos contributions et même vos coups de …sont vivement souhaités et souhaitables. Cependant, nous avons pris le parti d’inscrire ce blog dans le respect de l’autre et dans la liberté de ton; par conséquent, nous allons opposer un refus ferme à l’accueil de tout langage vexatoire, chargé d’attaques personnelles, porteur de haine, de racisme et d’autres « ismes » de même nature.

Les Chroniques de Babaen sont autant les miennes que les vôtres. Je vous ouvre largement la porte de la maison, chères lectrices et chers lecteurs.

Babaen