tiasyraconte


Ma première fois à Fenerive-Est !

En tout cas, si vous me demandez quelle ville je préfère à l’Est de Madagascar, je dirai Fenerive, à partir de maintenant. Notre cher Président voulait tant transformer Toamasina en Miami, alors qu’il y avait un vrai Miami juste à côté ! xD



Démystifier les « mpivoaka alina » à Madagascar

« Mpivoaka alina » ou « quelqu’un qui sort la nuit ». Voilà une expression qui vous classera parmi les « mauvaises personnes » de la société, à Madagascar. Vous serez vite étiqueté, notamment si vous êtes une femme, de quelqu’un de mal élevé, mal poli, une pécheresse, une vraie dévergondée, et j’en passe.


Le monde, Madagascar et « malagasy » – Ce sentiment de LBP ! – Partie 1

Entre la Covid-19, le vaccin, les humains qui perdent de plus en plus de leur humanité, les humains « malagasy » qui croient tout connaître, les humains malgaches qui, eux aussi, croient tout connaître, le monde de l’entrepreneuriat à Madagascar qui donne envie de se suicider, le fait de vivre seule ou de ne pas vivre seule, les routes, la pluie, la Jirama… Oui, je me sens LBP. Et quoi de mieux que de faire un billet sur l’elbépéité !




Je me suis lancée le défi de vivre une vie d’adulte

Il y a deux ans, je me suis lancée le défi de vivre seule pour avoir un aperçu de la vie d’adulte. Donc, un bon matin, j’ai décidé d’aller me chercher une maison. C’était un jour du mois de Décembre 2018. Et comme toutes les personnes vivant à l’ère des réseaux sociaux, j’ai commencé par faire des recherches sur Facebook.




Ankazobe – 90 kilomètres pour passer dans une autre dimension

Je voulais commencer l’année avec un article inspirant, inspiré, inhabituel, original. Une histoire qui vaille la peine d’être racontée et qui dégagerait à la fois bonheur, joie, mélancolie, nostalgie, envie d’aventure… Mais surtout, un article où je pourrai raconter ma dépression sans avoir à déprimer. Car oui, j’avais fait une dépression (c’est passé maintenant, ou presque… :p) et j’ai survécu à l’année 2019 !




Madagascar : Liberté d’expression, paix à ton âme !

Je suis dégoûtée! Au vingt-et-unième siècle, je vis dans un pays où dire ce que l’on pense et se faire apprécier pour cela est devenu un crime. Hier, en lisant le journal, j’ai tout simplement compris qu’il n’y plus rien à espérer de ce pays, de ce Gouvernement… Non, car même parler, qui est votre liberté la plus stricte, liberté que même le grand Dieu ne vous a pas enlevé, vient d’être piétinée. Liberté d’expression, paix à ton âme !

La parodie devient un crime…

Silence-radio jusqu’au moment où j’écris… Barry Benson est jusqu’à présent en fuite, tel un évadé de prison ! Ce fut avant-hier matin. Barry Benson, présentateur de l’émission « Tsy mahaleo ny sampona »(1), parodié de l’émission du Président de la République « Fotoam-bita »(2), a pris la fuite après avoir dormi chez un ami. En effet, il a su que cinq personnes en tenue civile ont voulu le prendre de force chez lui, ce matin-même. Seulement comme il n’était pas là, c’est sa mère qu’ils ont emmené ! On ignore encore ce que ces personnes veulent faire de sa mère. Il faut rappeler que cette émission est produite par le Mouvement pour la Liberté d’Expression (MLE). Un mouvement né en 2016 à Madagascar suite à la décision du Gouvernement d’adopter le nouveau Code de la Communication ! Un horrible Code, si je peux me permettre ! Qui entrave à la liberté d’expression sur tous les plans : médias, utilisateurs Facebook, groupes Facebook… Un Code qui est utilisé pour TERRORISER la communauté et l’empêcher de parler librement ! Notre Daesh, car ici, la psychose est devenue tellement grandiose que même faire un statut politique sur Facebook terrifie les internautes… Mais ils ont quand même « liké » la page Facebook de l’émission parodiée. Cette page a atteint les 1549 j’aime juste en une émission. Et c’est ce que des entités n’ont pas supporté… Voilà. Faire de la parodie est devenu un crime…

La marche du Mouvement pour la Liberté d’Expression le 12 juillet 2016 dernier à Ankorondrano, Antananarivo, Madagascar. © Tiasy

Paix à ton âme !

Nous ne pourrons plus nous plaindre. Nous ne pourrons plus exprimer nos idées. Nous ne nous pourrons plus « liker » les pages qui pourraient véhiculer des idées contraire à ce que veulent certaines entités… Oui. Que vont-ils advenir des autres parodies ? « Vaovao adaladala »(3) sur Radio Don Bosco(4), « Tontakely »(5) sur RTA, et toutes ces autres émissions qui parodient des personnalités publiques semblables aux les Guignols de l’Info et ces autres émissions parodiques étrangères. Ou est-ce que ces émissions sont inoffensives ?

Les forces de l’ordre avaient barré la route aux partisans du MLE à Ankorondrano, ce 12 juillet même. © Tiasy

Elles sont différentes parce qu’elles disent parfois des faits crus sur un ton humoristique, tandis que « Tsy mahaleo ny sampona » s’avère plus sérieux… C’est ce que j’ai entendu dire quelque part. En tout cas, le monde de l’expression est

 

endeuillé, mais aussi terrorisé. Et bientôt toute forme d’humour de ce genre ne sera plus permise dans ce pays… Avec ça, nous reculons plusieurs décennies en arrière. Et nous nous enfonçons encore plus dans un gouffre sans fond car un pays sans voix de l’expression n’avance pas… Ce qui me laisse un goût amer dans la bouche car en tant que journaliste, j’y croyais, à cette lutte pour une liberté d’expression! J’y croyais vraiment… C’est presque la seule chose à laquelle je croyais à un moment donné, tellement mon pays est dévasté. Je vais creuser une tombe et réserver à l’avance des jours pour les funérailles de notre chère liberté d’expression. Mandria am-piadanana !(6)

 

(1)« Tsy mahaleo ny sampona » : littéralement, cette expression malagasy signifie « ne peut contrer les bizarreries »
(2)« fotoam-bita » : « rendez-vous »
(3)« Vaovao adaladala » : « de folles nouvelles »
(4)Radio Don Bosco : nom de la plus célèbre radio catholique à Madagascar
(5)« Tontakely » : « petites gens »
(6)« Mandria am-piadanana » : « Paix à ton âme » en malagasy.


Madagascar – Quand une génération condamnée dit « Non ! »

Je voulais, au début, écrire cet article sur notre blog d’actualités, Book News Madagascar. J’ai mis une semaine à rechercher un angle, à essayer de voir de quelle manière je pourrai le mieux transmettre le message qui me tient à cœur… J’ai fini par la trouver ! Et je veux la transmettre ici car, en 2017, j’avais écrit un article sur le cri de détresse d’une jeunesse condamnée à Madagascar. Aujourd’hui, je reviens, pour clamer haut et fort que la génération condamnée dit « Non ! ».

« Non ! » à la corruption, « Non ! » à la pression de la société sur les stéréotypes, « Non ! » au sexisme, « Non ! » à la condamnation !

On s’est réveillés !

Cela fait presque deux ans que je fais le raid de toutes les conférences, ateliers, workshops, séminaires, débats et autres dénominations d’évènements du genre, pour assister et écouter comment les gens de mon pays, les JEUNES de mon pays, vivent cette situation de condamnation.

Bien que j’aie horreur de ces événements en général, vu comme les échanges et discussions sont stériles et inconsistants – désolée pour ceux que ça choque mais c’est vrai ! –  j’ai quand même noté un changement depuis les derniers mois où j’ai assisté à ces genres d’événements.

En fait, c’était un peu avant les élections présidentielles du novembre dernier à Madagascar. Les conférences, débats, partages, témoignages, etc., se sont multipliés. Et pour une fois, il m’a semblé que les mots que l’on se disait entre ces quatre murs étaient enfin les mots que j’attendais. Des mots qui sortaient de la bouche des JEUNES ! Des jeunes comme moi, qui en avaient juste marre de cette atmosphère stérile dans laquelle nous vivions, qui étaient peut-être aussi à deux doigts de laisser tomber et de « fuir » littéralement le pays, en recherchant une quelconque bourse d’études, plus vue comme une échappatoire que comme un moyen d’avoir un « bon » diplôme… Des jeunes comme moi, qui voulaient apporter un changement, parce qu’ils étaient conscients, quelque part, d’avoir des responsabilités, en tant que citoyens, en tant que malagasy, en tant que femme, homme, JEUNE… « Le futur du pays », comme on dit ! Mais en fait non, car c’est maintenant que ça se joue ! MAINTENANT ! C’est du PRESENT qu’on parle ! C’est maintenant que les jeunes doivent « briser les règles » ! Et j’ai trouvé des jeunes comme moi, qui voulaient eux aussi briser les règles !

Oui, des jeunes qui se sont réveillés ! Un peu avant les élections mais c’était le moment ou jamais ! Les débats sont partis ! Les échanges ont fusé de partout et cela continue aujourd’hui. Et je ne m’en lasse pas une seule seconde car ça y est, on s’est réveillés ! Et on réveille chaque jour un peu plus de gens, à travers des talks, des dialogues, des débats, des « loa-bary an-dasy »(1)… Ces derniers touchent d’ailleurs plusieurs domaines : de l’agriculture au digital, en passant par la corruption, le droit des femmes, la citoyenneté, le journalisme, ces discussions sont devenues les principales plateformes où nos jeunes s’expriment pour dire « Non ! »

« Non, on ne veut pas ! »

« Non, je ne veux pas ! »

On ne veut pas beaucoup de choses. Je ne veux pas beaucoup de choses. Mais aujourd’hui, j’ai choisi de parler de « Non, on ne veut plus de ces inégalités et stéréotypes ! ».

J’ai choisi ce thème dans le cadre de la célébration du 8 mars, la journée internationale des femmes.

« Real Men Movement 2019 »

J’ai choisi de parler de deux événements auxquels j’ai assisté ce mois de mars, autour de la célébration de la journée internationale des femmes.

Le premier événement s’appelle « Real Men Movement 2019 ». Un mouvement organisé par l’association Empowermen Madagascar, une organisation fondée par des jeunes Malagasy qui ont pour vision de faire des hommes des acteurs de développement social et économique du pays.

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Ny Ranto Rabarison, Chargé de communication au sein de l’Empowermen Madagascar, en plein speech lors de la conférence, le 6 mars 2019.
cc: Tiasy

L’événement consiste en une série de conférences et de talks réalisés par différents jeunes panélistes, hommes et femmes, qui sont des acteurs de changement dans différents domaines, et qui sont même classés comme des « leaders » parmi la jeunesse malagasy actuelle. Un événement qui a eu lieu du 6 au 16 mars 2019 dans la capitale.

Ce qui m’a vraiment marqué par cet événement en fait, c’est l’unité dans laquelle il a été créé : des jeunes hommes et femmes réunis dans une même salle pour discuter des réels problèmes de la société. Les sujets qui divisent la société malagasy comme l’engagement citoyen, la violence conjugale, la culture du viol, ou encore le harcèlement sexuel et le harcèlement des rues, la valorisation des inégalités et des stéréotypes… Ces sujets ont été décortiqués dans les débats, sur un ton convivial, humoristique, mais en même temps formel.

« Ce sont ces stéréotypes qui empêchent d’avancer. Il est ancré dans la tête des gens que pour être un homme, il faut être ceci, pour être une femme il faut être ceci. C’est la société elle-même qui a émis ces principes. Pourtant, ces principes entravent le développement. Pire, la culture aussi met en avant ces principes. C’est le cas dans le Sud de Madagascar où on relève encore beaucoup de cas de sexisme », rapporte Ny Ranto Rabarison, chargé de communication au sein de l’Empowermen Madagascar.

Pour l’Empowermen, l’éducation est la base du changement de la mentalité. Une vision avec laquelle je suis complètement d’accord.

D’autre part, bien que l’égalité des sexes soit petit-à-petit acceptée dans la société malagasy depuis quelques années maintenant – d’après mes observations personnelles, je trouve quand même qu’un certain sexisme existe encore dans certains domaines. C’est le cas dans le domaine digital, et je ne peux juste pas conclure cet article sans en parler ! Passion du digital oblige !

« Women Rock in Digital »

Chers hommes, chers frères, chers cousins, chers maris, chers… tous ! xD Nous ne sommes pas juste bonne à faire le ménage et à cuisiner ! Je dis « Non ! » Il y a des filles qui ne sont pas doués pour cuisiner – dont moi, tout comme il y a des hommes qui ne sont pas doués en informatique et en digital ! Les stéréotypes, stop ! Cela n’a plus lieu d’être dans le monde d’aujourd’hui ! Tout est question de compétences, tout simplement.

C’est dans cette vision de compétences, de connaissances, de capacités, que Bocasay et la startup Passion 4 Humanity, avec laquelle je travaille en étroite collaboration en tant que blogueuse, a organisé l’événement « Women Rock In Digital », le vendredi 8 mars dernier.

Tout comme l’événement « Real Men Movement 2019 », il s’agissait d’une série de talks donnés par de jeunes femmes travaillant dans le digital, qui a eu lieu le 8 mars dernier.

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Des femmes travaillant dans le digital se sont alternées pour faire des talks, lors de l’évènement « Women Rock in Digital », le 8 mars dernier.
cc: Tiasy

Le digital et l’informatique ont longtemps été des domaines où le mâle domine. La femelle devait se tenir en retrait, regardant le mâle à l’œuvre. Une geekette, de toute manière, ce n’est pas très sexy, ce n’est pas beau à voir, ça n’a pas de forme et ça passe son temps derrière son PC. Eh ben non, Monsieur ! On peut faire des choses ! Mieux que vous !

Je me rappelle. Mon site WordPress avait rencontré un énorme problème… J’ai fait appel à trois amis ingénieurs et aucun n’a pu résoudre mes bugs. En squattant sur des forums, en lisant des documents et en regardant des vidéos sur Youtube, j’ai fini par régler le problème moi-même… « Oui ! Nous sommes fortes en digital ! »

Pour revenir à un ton plus sérieux, depuis quelques années maintenant, de plus en plus d’entreprises informatiques recrutent des femmes à Madagascar. C’est le cas de l’entreprise eTech, ou encore de Passion 4 Humanity. Ces entreprises ont d’ailleurs témoigné de l’efficacité du travail que fournissent les femmes dans le secteur.

D’après Landy Rafalimanana de Passion 4 Humanity, le principal problème, encore une fois, se situe au niveau des stéréotypes.

Pour les parents malagasy, les filles doivent poursuivre leurs études universitaires en filière littéraire, et les garçons en filière scientifique. Mais non, ce n’est plus cela depuis des siècles !

Chers parents, ne condamnez pas vos enfants à ces stéréotypes ! Ni vos fils, ni vos filles ! Ils ont tellement de potentiel…

Tout comme à l’Empowermen, Landy s’accorde à dire que la solution de base est l’éducation.

« Non ! »

Bref, ces deux exemples ne sont pas les seuls exemples d’une génération qui se réveille.

La jeunesse malagasy est consciente que quelque chose ne va pas et elle essaie d’y remédier.

L’éducation en est la base. Et d’ailleurs face à cela, à Madagascar, des mouvements naissent ici et là, tous initiés par des jeunes. Des mouvements pacifiques, mais qui manifestent corps et âmes que nous sommes là, que nous sommes vivants, que nous osons dire « Non ! », que nous osons briser les règles !

Des mouvements qui ne semblent toujours pas axés sur cette voie, mais en fait si, ils sont axés sur l’éducation. L’éducation peut prendre beaucoup de formes aujourd’hui. Comme le mien qui se fait à travers le blogging et le digital. Même l’éducation est victime de stéréotypes ! xD

Mais non ! Nous sommes tellement mieux que ces stéréotypes ! Nous sommes tellement mieux qu’une génération condamnée à fuir le pays ! Non ! Nous pouvons apporter un changement à Madagascar ! Nous pouvons apporter un changement positif !

Nous sommes réveillés. Nous ne nous rendormirons plus !

 

(1)« loa-bary an-dasy »: expression malagasy pour définir une discussion approfondie sur un sujet


Quand une blogueuse se réconcilie avec elle-même

Ça fait des mois que je n’écris plus… Que je n’arrive plus à coucher la moindre ligne, le moindre paragraphe… Que je fixe mon écran pendant des heures en espérant que finalement une idée va étinceler, le déclic va arriver. Un article va prendre forme dans ma tête, les idées vont jaillir et je remplirai facilement ce papier blanc au format A4… Mais rien…
Les semaines se sont multipliées. J’ai été engloutie dans une brèche qui m’avait séparée de mon alter-ego: cette blogueuse qui ne voulait rien de plus qu’écrire, raconter, partager…

blogueuse
Une blogueuse en face d’elle-même…
cc: Maeva

Engloutie par le digital

J’adore le digital. Je me suis découverte une passion pour le blogging, le vlogging, les réseaux sociaux, et tout ce vaste monde du cybernétique, en 2016, alors que j’avais été nominée pour couvrir les élections présidentielles aux Etats-Unis. Là-bas, j’ai pu comprendre que la technologie pouvait être passionnante et apporter beaucoup à la communauté. Il fallait juste la conjuguer sur une note positive.

Seulement voilà. Le digital, ça vous aspire. Plus vous le découvrez, plus vous vous faites engloutir. Grâce au blogging, j’ai pu capitaliser sur mes premières connaissances en coding, renforcer mes capacités en graphisme, améliorer toutes ces stratégies de référencement, de rédaction journalistique et web, de photographie…

J’ai aussi pu me libérer de ces contraintes d’écriture que j’avais rencontré dans les desks d’organismes médiatiques, notamment par rapport a la ligne éditoriale souvent liée à la politique…
Seulement, avec cette aventure, je suis aussi devenue une victime de cette digimania.

Je n’arrivais plus à me défaire de la connexion. Je devais être connectée sans cesse. C’est devenu plus une obligation qu’un moment de détente, car je travaillais sur les réseaux sociaux.

J’ai pu trouver du travail grâce au blogging. J’ai pu donner des conférences, partir en mission, voyager, et bien sûr gagner ma vie. Oui, car si j’aime valoriser mes talents, j’aime aussi les rentabiliser.

Tiasy
J’ai visité la QMM à Fort-Dauphin, en novembre dernier.
cc: José Belalahy

J’aime être reconnue pour mes compétences, mes capacités, mes talents, mes valeurs, les causes que je défends. Seulement, toute médaille a son revers.

Entre gagner ma vie et conserver la source de mon inspiration, un fossé s’était creusé. J’avais oublié pourquoi j’avais, au début, blogué. J’avais décidé de bloguer. Pourquoi? Pour qui?

Je blogue…

J’ai mis du temps à me retrouver. J’ai dû faire, littéralement, la paix avec moi-même.

Je blogue parce que j’ai besoin d’écrire. Oui, c’est un besoin, plus qu’une envie. J’ai besoin d’écrire pour aligner mes idées, pour évacuer toutes ces pensées dans ma tête qui m’empêchent de dormir la nuit. Je blogue pour moi.

Je blogue pour partager ce que je ressens, ce que je vois, ce que je vis, à qui veut bien le lire. Ça me fait du bien de savoir qu’il y a sur cette Terre des gens qui partagent mes ressentis, que je ne suis pas si seule dans ma folie.

Je blogue aussi pour me dégager de ma solitude. Car il y a des choses que l’on ne peut pas dire, mais qui sortent et se comprennent mieux à l’écrit.

Pour partir plus loin dans mes motivations profondes, je blogue car j’ai envie de contribuer à apporter un changement positif à ma communauté, et c’est un moyen pour moi de faire la part des choses.
Le changement ne sera peut-être pas immédiat, pas même dans un futur proche, mais à travers mes textes, je pense quand même apporter ma modeste contribution au développement de mon pays. Et le digital me facilite grandement la tâche!

Entre un leader d’opinion, si j’ose le dire, et un Influenceur positif, voilà ce qui me pousse à taper ces mots sur mon clavier. A partager, à inspirer, à former…

Et c’est ce qui m’a, après plusieurs semaines de contre-production, poussé à écrire de nouveau.
Apres plusieurs mois de conflit intérieur, je me suis réconciliée avec mon alter-ego : cette blogueuse forte et pleine de vie que j’avais pensé perdre, qui était passée en mode silence-radio, que je croyais être complètement disparu de mon être. C’est elle que mes lecteurs attendent.

Cette pression de devoir produire m’oppressait. Non pas parce que j’avais, justement, une obligation de produire, mais surtout parce que ma blogueuse préférée avait plongé dans le coma.
Elle s’est réveillée aujourd’hui, plus forte qu’auparavant, prête à affronter cette nouvelle année avec tous les défis qui se présentent! Rebonjour Tiasy!

Tiasy
Rebonjour! :3 😀
cc: Natia Tsiky Ranaivoarisoa


Sauvons le Sohisika (Partie 3) – Le making-off !

Récemment, j’ai publié deux articles sur la mauvaise gouvernance dans la conservation du Sohisika à Madagascar. Mais derrière ces deux articles publiés, il y a eu tout un travail, une véritable aventure, vécue entre nervosité, anxiété, fatigue, dégoût et extase. Tout ça pour l’amour du Sohisika.

Pour l’amour du Sohisika

Il était 6 heures et 25 minutes quand mon compagnon Lucas et moi nous avons débarqué à la gare routière à Vassacos, Antananarivo, pour prendre le taxi-brousse qui va à Ankazobe. A peine arrivés, nous avions envie de rentrer. Bruits de moteur, cris de « receveurs » (1), marchands ambulants, insalubrité… Je ne pourrai jamais me faire a cette débandade qui règne dans les gares routières malagasy… Bref…

Nous avons approché un petit hangar qui servait de lieu de vente des tickets et avons demandé :

« Deux places pour Ankazobe !

– Par ici la monnaie ! », a lancé le responsable avec une voix exaspérée. (Il devrait arrêter son boulot, lui !)

Il nous a donné nos tickets et a pointé du doigt un car, type Mercedes-Benz destine à la casse, plein à ras bord…

Comme mon ami et moi on semblait perplexe, il a ajouté « Mbola malalaka be io e ! » pour nous dire qu’il y avait encore beaucoup de places libres.

Lol. Durant tout le voyage, Lucas et moi on a dû supporter le supplice du strapontin, assis entre quatre personnes, des sacoches, des valises, des « gony« (2), sur un trajet de trois heures. Ouf ! Heureusement ça n’a pris que trois heures. A ce rythme, on arriverait peut-être à rentrer tôt a la maison. Peut-être…

Une fois arrive à Ankazobe, nous étions sensés appeler le président de l’association Sohisika qui devait nous amener à la réserve qui se trouvait encore à 30 kilomètres d’Ankazobe. On l’a appelé, il était déjà parti et nous attendait là-bas.

On a du donc y aller tout seuls, en prenant un taxi-brousse qui a mis trois heures à arriver à Ankafobe, car il attendait que le car soit plein, mais aussi, il ne roulait pas à plus de 30 kilomètres a l’heure…

Nous sommes arrivés a la réserve d’Ankafobe vers midi trente. Solofo, le président, nous attendait au siège, très visible sur la RN4 car c’est le seul bâtiment qui se dresse aux alentours, avec une plaque « Réserve d’Ankafobe » à côté.

Sohisika
La réserve d’Ankafobe fait 133 heactares, dont 33 hectares de forêt et 100 de savane et de forêt secondaire.
cc: Tiasy

Apres une séance d’interviews, nous sommes descendus dans la foret. Le stress et l’anxiété a vite laissé place à l’extase. La découverte du Sohisika, l’air pur, la vue de la nature dans toute sa splendeur, le sentiment d’être détachée du monde et de pouvoir admirer en toute sérénité cette merveille en plein cœur d’un désert, ont remis mes émotions à zéro.

J’ai été tellement impressionnée et inspirée que j’ai même tourne une petite vidéo sur les lieux, que vous pouvez voir ci-dessous:

D’autre part, nous étions en très bonne compagnie. Solofole président de l’association Sohisika, et les autres membres de l’association nous ont servi de guides. Ils étaient conviviaux, sympathiques, souriants, et maîtrisaient parfaitement le sujet dont ils parlaient (ils parlaient surtout du Sohisika, évidemment).

Nous avons exploré le fin fond de cette foret inexplorée, qui regroupe jusqu’à présent 200 espèces, selon l’inventaire. Parmi ces 200 espèces, 5 espèces endémiques et 35 oiseaux identifiés. La réserve abrite aussi une pépinière et un lieu de camping.

Nous avons effectué un circuit court qui a duré deux heures environ.

Sohisika
Les guides membres de l’association Sohisika (en arrière-plan), Lucas, et moi, en pleine réserve d’Ankafobe.
cc: Tiasy

Nous sommes repartis vers 15 heures, sur les préventions des guides selon laquelle les derniers taxi-brousses pour Antananarivo, que nous devions prendre à Ankazobe, partaient à 15 heures 30. Nous avons eu un petit pincement au cœur en repartant, après avoir rempli le cahier de souvenirs qu’ils réservaient aux visiteurs de la réserve.

Un retour aux multiples péripéties

Le taxi-brousse qui nous a ramené jusqu’à Ankazobe a été le même que celui qui nous avait amené a la réserve. Presque une heure pour 30 kilomètres, en s’arrêtant tous les kilomètres pour amasser du charbon en « gony« …

Nous sommes arrivés à Ankazobe vers 16 heures. On se serait crus dans une ville morte ! Les marchands avaient quitté leurs étalages, les restaurants avaient fermé leurs portes, le parking où on prenait le taxi-brousse était vide… Seuls quelques hommes, les yeux rouges, le regard hagard, plus ou moins dévêtus, une bouteille d’alcool à la main, étaient assis devant les kiosques sensés distribuer les tickets. Ils disaient qu’il n’y aurait plus de cars avant le lendemain matin, et qu’on ferait aussi bien mieux de trouver un hôtel où s’installer. Je me suis crue dans un film d’horreur…

Ankazobe ne m’inspirait nullement confiance. Avec cet air de ville-fantôme comme dans les westerns, j’avais l’impression que le lendemain n’arriverait jamais…

Mais nous n’étions pas seuls à attendre un car. Les passagers du bus dans lequel nous étions devaient aussi partir pour Tana. D’autres personnes, qui visiblement étaient déjà au parking avant nous, attendaient aussi. Malgré les affirmations des hommes ci-dessus, nous ne voulions pas accepter l’évidence. Il devait bien y avoir un car quelque part.

Au bout de quinze minutes d’attente, un des hommes qui nous avaient parlé plus tôt est venu vers nous.

« Vous partez pour Tana ?

– Oui !

– On peut trouver un car pour vous… Mais vous devez payer 30 000 Ariary (environ 8 euros, près de 9 fois le prix normal) ! »

Lucas et moi on s’est regardés. Quelle horreur, ces gens ! Alors c’est ça leur technique ? S’assurer que les voyageurs sont à l’agonie pour faire apparaître un véhicule ! Ry Malagasy namako, fa dia nahoana ? (3)

Une femme, qui attendait aussi, avait entendu. Elle est venue à notre encontre :

« 30 000 Ariary ? » lança-t-elle.

L’homme acquiesça, une cigarette a la bouche.

« Ok ! Je peux même payer tout le car pour moi toute seule si vous voulez ! Je veux juste rentrer ! », fit-elle.

J’ai compté mes sous dans ma tête puis j’ai regardé mon copain, qui opina du chef.

« OK ! » lançai-je.

L’homme est reparti vers ses amis. Ils discutèrent pendant quelques secondes, puis il traversa la rue en nous lançant qu’il allait récupérer un car. Nous nous sommes sentis un peu mieux.

La dame nous a dit qu’au pire des cas, des taxi-brousses venant de Majunga pouvaient aussi s’arrêter et nous prendre… Mais tous les taxi-brousses qui passaient étaient plein à ras bord ; il était 16 heures 30.

Apres 10 minutes, l’homme est revenu. Il nous a dit en pouffant de rire qu’il n’y avait pas de voiture…

Il s’est rassis devant le kiosque de tickets.

Un autre homme, toujours des leurs, nous a approché à son tour.

« On peut faire un auto-stop pour vous si vous ‘mametraka kely’ ! » (4)

Ah, le « mametraka kely« , le début de toute une chaîne de corruption… C’est dégueulasse…

Mais ici, il s’agissait plus d’un échange de services. Le terme étant utilisé malproprement.

Il a fait plusieurs auto-stop avant qu’un homme conduisant un 4×4 Galloper ne finisse par s’arrêter. Prix du trajet : 10 000 Ariary par personne, et 5 000 Ariary pour l’homme qui a fait de l’auto-stop.

Il était 17 heures 25, nous allions enfin partir pour Tana, avec la femme à nos côtés et un homme avec elle, son homme-à-tout-faire, d’après ses explications.

La nuit tombait, on ne pouvait pas rouler très vite malgré la puissance du Galloper qui roulait à 70 kilomètres à l’heure. 100 kilomètres à l’heure si la route était mieux entretenue et s’il faisait jour, racontait le chauffeur.

Avec les embouteillages dès qu’on arrivait à Ambohidratrimo, à environ 15 kilomètres d’Antananarivo, nous ne sommes arrivés en plein cœur d’Antananarivo que vers 19 heures 30.

Le chauffeur, qui rentrait à Itaosy, à l’ouest de la Capitale, nous a déposés en centre-ville. Nous l’avons remercié, mais on a dû attendre encore 15 minutes pour avoir un bus et rentrer chez nous, à l’est de la Capitale.

Nous sommes arrivés chez nous vers 20 heures 15, complètement exténués mais aussi soulagés et très contents d’avoir découvert ce petit bout de paradis qu’est la réserve d’Ankafobe !

 

(1) receveur: aide-chauffeur dans les transports en commun, plus destinés à recevoir les frais de transport qui se paient en espèces et à crier dans les arrêts-bus
(2) « gony« : sorte de gros sac tissé utilisé par les commerçants pour y stocker leurs produits, notamment le riz, le sucre, le sel, le manioc, le charbon…
(3) « Cher Malagasy, pourquoi ? »
(4)« mametraka kely »: expression familière pour dire « donner de l’argent! ».


Mon agression par une folle furieuse, en pleine rue, à Madagascar

Je n’aurai jamais cru rédiger un autre article sur ce sujet… Six mois après la sortie de mon premier article sur mon agression par un fou furieux, je me fais à nouveau agressée, cette fois-ci à Ambondrona, un quartier en plein centre-ville.

La folle furieuse

Je me suis faite à nouveau agresser par une folle furieuse, à Ambondrona, un quartier de la capitale. Il est environ 17 heures, les rues sont encore bondées et comme des queues-monstres se forment aux arrêts de bus, je décide de faire un certain bout de chemin à pieds. Sûrement pas la meilleure décision du jour…

Alors que je marche, une femme noire, les cheveux cours, vêtue d’un manteau noir – je doute que ce soit la couleur d’origine du vêtement – à peine reconnaissable, pieds nus, un sein à l’air, me barre le passage. Elle fait un geste pour m’arrêter et tend la main avec un regard menaçant. « Omeo vola ah !” (« Donne moi de l’argent ») Ah, il ne manquait plus que ça ! Une folle qui mendie, donc qui pense… Une demi-folle… Mais pourquoi c’est tombé sur moi?

folle furieuse
J’avais cette tête, quand elle me rackettait! Cc: Pixabay

Je réponds : “Tsisy vola!” (« Je n’ai pas d’argent ») Elle me menace avec son poing. Je me sens plus perplexe qu’apeurée… Je force le passage mais elle continue à me suivre en menaçant de me frapper. What the hell ? Et pendant tout ce temps, les gens regardent tranquillement le « spectacle ». Je suis d’ailleurs plus outrée par l’attitude des « spectateurs » que par celle de la folle furieuse.

Comme elle continue à me suivre, je lui dis de partir. Elle refuse fermement. Elle tire sur mon sac que je porte à l’épaule, et je tire aussi. La situation devient critique, et personne ne bouge le petit doigt pour venir à mon secours… Et alors, alors… La folle brandit son poing pour me frapper!

L’intervention

Je ne sais plus trop si je dois fuir pour éviter que la folle ne me frappe et lui laisser mon sac – qui contient toute ma vie – ou si je dois me battre peu importe ce qui risque de se passer. Euh… Mon cerveau fait une analyse à 360 degrés tandis que je continue à forcer sur mon sac. Et c’est alors qu’une femme, d’une quarantaine d’années environ, me tire le bras en disant : « Viens ! »

Un homme, d’une vingtaine d’années, apparaît derrière la folle qui, consciente qu’une menace arrive, part en courant. Et je me retrouve entre deux inconnus, longeant la rue dans le sens inverse alors que je devrais plutôt marcher dans la direction où la folle vient de fuir. Dilemme : si je prends la même direction, je risque de la recroiser et de revivre le même  drame. Mais si je prends le sens contraire, je dois faire la queue à l’arrêt-bus, ce qui prendrait toute la soirée. Il se peut même qu’il n’y ait plus de bus et que je doive rentrer en taxi en pleine nuit…

Je suis de plus en plus perplexe. Déjà parce que je me demande où je dois aller, mais aussi parce que pour la toute première fois de ma vie, après plusieurs attaques par des fous, des gens m’ont sauvée.

Un ange

Comme je semble complètement perdue, j’imagine, l’homme qui est intervenu me demande si ça va. Je me sens enfin soulagée que quelqu’un me pose la question. Non pas une question du genre « Fa ahoana e ? » (« Eh ben alors? ») comme la dernière fois, mais une question humaine. Oui, car pour la première fois depuis plusieurs mois, j’ai rencontré un humain. Un vrai humain, avec un regard simple et attendrissant, et non pas un regard qui juge et qui est rempli d’hostilité.

« – Ça va ?

–          Oui ça va. Merci. 

–          Je t’en prie. »

Comme j’ai l’air encore perplexe, il me demande :

« – Tu es vraiment sûre que ça va ?

–          Oui, enfin… Je dois aller dans la direction opposée en fait, mais, j’ai un peu peur au cas où la folle est encore dans les parages.

–          Ah bon ! Allez viens, je te ramène ! »

Je crois que je n’ai jamais été aussi franche en exprimant ce que je ressentais, depuis très longtemps, et je n’ai jamais autant fait confiance à un inconnu. Mais la nuit va tomber et je ne me sens pas du tout en sécurité.

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La nuit allait tomber et je ne me sentais pas du tout en sécurité…
cc: Maeva Roiz

Nous reprenons le chemin inverse. Quelques mètres plus tard, la folle, le regard toujours aussi menaçant, nous regarde. Elle vient dans notre direction, puis fait demi-tour. Mon cœur bat la chamade.

L’homme, que je considère comme mon ange-gardien, pendant ces quinze minutes, me ramène jusqu’au prochain rond-point. Je le remercie profondément et continue mon chemin, moins inquiète, après avoir une dernière fois sillonné le paysage derrière moi pour voir si la folle ne nous a pas suivis.

Humanité

Je ne reprendrai plus le paragraphe sur la sécurité publique et combien les fous sont mal considérés à Madagascar. Combien une insécurité croissante demeure dans la Grande île, en partie à cause d’eux. J’ai suffisamment palabré sur le sujet lors de la Partie I, et sachez que rien n’a changé depuis…

folle furieuse
Antananarivo vu du village d’Akamasoa, le village construit par le Père Pedro.
Cc: Tiasy

Je voudrais plutôt aborder la question de l’humanité. Pendant ces près de cinq minutes de combat avec une malade mentale, j’ai compris à quel point les sentiments constituaient l’être humain. Pendant que la folle me menaçait, je dévisageais son visage, son air enragé, pleine de haine, mais en même temps, son comportement était rempli de désespoir. Je n’ose imaginer ce que cette femme a dû subir pour en arriver à ce point.

Je me demandais où était sa famille, si elle avait eu un mari, des enfants… Je me disais que si elle mendiait, c’est qu’elle était consciente de sa pauvreté. Et si elle menaçait, c’est aussi qu’elle ne le supportait plus.

Je ne peux imaginer à quel point ces gens souffrent, mais aussi, à quel point ils sont libérés. En effet, un fou, ça marche dans les rues toute la journée, ça s’assoit sur le sol, ça chantonne, ça fait des grimaces, et ça vit comme ça. Ça s’amuse quoi, comme un être humain aux premières années de sa vie. Je donnerais tout pour m’amuser comme ça, en tant qu’être humain normal bien sûr ! Haha.

Toujours d’un point de vue humain, je ne comprends pas comment on peut laisser ces gens livrés à leur propre sort. D’accord, je comprends que la prise en charge de ces personnes nécessite une contribution financière, mais ce n’est pas comme si tout était à construire aussi. De mon point de vue, une aide à l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina de la part du gouvernement, que ce soit technique, matérielle ou financière, serait d’une grande utilité. Bien sûr, cela ne fait pas partie des « priorités », comme on le dit si souvent.

D’autre part, je suis reconnaissante de savoir que des gens sont encore assez humains à Madagascar pour vous venir en aide en cas d’attaque de pickpockets, de bandits armés et de fous furieux. Des gens prêts à protéger autrui, en pleine rue. Des personnes prêtes à mettre leur vie en danger. Des anges tombés du ciel…