Tim

Afrique et dépression : pourquoi tant de rejet ?

Déprimé ? En Afrique ? Ça ne peut pas arriver ! Avec la famille, les amis, l’environnement social… impossible ! La dépression c’est pour les « blancs » ! Comme si la dépression avait une couleur. Comme si la dépression était un luxe que tout le monde – surtout les africains – ne pouvaient pas se payer, parce-que si vous avez le temps d’être déprimé c’est que vous n’êtes pas assez occupé dans la journée.


Baba, un homme bon !

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 Baba Souleymane Konkobo 

Je vais vous parler d’un homme que je n’ai pas eu la chance de connaître mais que j’admire et respecte profondément. Un homme bien, bon et valeureux dont mes belles sœurs et moi avons eu le plaisir de porter et de mettre au monde les petits enfants. Il s’appelait Souleymane Konkobo, ses enfants l’appelaient Baba (papa en langue mooré) et c’est notre beau père.

Tous ceux qui m’ont parlé de lui me dise la même chose : “c’était un homme bon!” ou “il émanait de lui une infinie bonté et beaucoup de joie” “il avait un beau sourire serein”. Un seul article ne pourra pas lui rendre tout l’hommage qui lui est dû mais vous fera découvrir cet homme inconditionnellement burkinabè et exceptionnellement bon.

Son histoire est celle de ces milliers d’hommes et de femmes burkinabè qui un jour ont quitté leur pays pour aller travailler dans la sous région Ouest africaine et surtout en Côte d’ivoire. Ces héros du quotidien qui ne sont que des chiffres et des statistiques pour certains mais dont les vies sont de véritables leçons de courage, d’audace et de détermination.

Baba lui était profondément attaché à ses racines et à sa famille restée au Burkina Faso et a fait en sorte que tous ses enfants connaissent leur pays et leur famille en y revenant souvent pour les vacances. Il a toujours eu pour objectif de rentrer définitivement au pays avec femme et enfants après sa retraite. Il en sera ainsi.

Baba est né à Kandar Zana avec un seul rein. Cette singularité physique n’est que le début de sa singulière et si enrichissante vie. Musulman pratiquant, il est l’unique enfant connu d’un père mossi et le seul fils de sa mère gourounsi qui eut ,après la disparition de son mari, une fille d’un second mariage. Il était l’un des porteurs de masque de son village, rôle qui n’est confié qu’aux initiés. Très jeune il part d’abord à l’aventure au Ghana où entre autres métiers il est tailleur.

Puis il part pour la Côte d’ivoire où il emporte avec lui entre autres choses, sa machine à coudre et sa détermination. Il trouve du travail à Abidjan à la Chambre de Commerce comme gardien. Il revient souvent au Burkina, plus précisément à Latodin (vers la ville de Yako) où est affecté son cousin en tant que catéchiste.

Lors d’un de ses séjours au pays, il jette son dévolu sur une belle et fière mossi qu’il épouse et fait venir à Abidjan pour le rejoindre. Très réticente au départ selon des témoignages et ses propres aveux, il su la convaincre et la rassurer. L’un des avantages de son emploi était d’avoir un logement et c’est dans cette villa qu’ils ont vécu pendant près de 20 ans.

Ma belle mère me racontait souvent, avec beaucoup de fierté et de nostalgie que de nombreuses femmes courtisaient son mari à cause de sa beauté mais « qu’il ne les voyait même pas et n’avait d’yeux que pour elle »! La suite de son histoire vous fera comprendre à quel point il l’a aimé ainsi que ses enfants.

Marié tard, Baba eu son premier enfant à la quarantaine. S’en suivront 6 autres, 7 enfants donc dont 6 garçons et une fille. Tous mes respects à ma belle mère parce que éduquer 6 garçons relève de l’exploit! À Abidjan, le couple a accueilli et élevé de nombreux neveux et parents pour quelques jours ou pour plusieurs années; au Burkina Faso, il a assuré le soutien à plusieurs autres neveux et parents.

Il vint alors à l’idée des parents restés au Burkina de lui envoyer une seconde épouse pour parfaire, selon eux, ce bonheur. Seconde épouse que Baba confit très rapidement pour ne pas dire donne à un de ses neveux sur place à Abidjan qui l’épouse. Les anecdotes de ma belle mère sur cet épisode de leur vie sont cocasses.

Toujours à la recherche du mieux être de sa famille, illettré Baba comprit très vite l’importance de l’instruction et notamment des bonnes écoles. Baba inscrivit alors chacun de ses enfants dans des écoles privées catholiques  sérieuses à Abidjan (l’École Jean Bosco notamment qui a produit nombre de hauts cadres ivoiriens)  pour qu’ils y reçoivent la meilleure éducation scolaire possible. Ses enfants tirent encore les bienfaits de cette décision de visionnaire.

Passionné d’élevage il a investi dans des têtes de bétail et dans l’agriculture. Malheureusement les contrats étant verbaux à l’époque, beaucoup de ses biens furent spoliés ou perdus. Mais avec la diversité de ses investissements il a donné le meilleur aux siens tout en gardant les deux pieds sur terre.

Baba accompagnait son épouse au marché pour l’aider à faire ses courses quand il était disponible. Le dimanche était le jour de lessive où, pour soulager sa femme, il lavait lui même tous les habits de la famille. C’était aussi un jour privilégié pour les enfants parce que chaque enfant passait la journée avec lui à son lieu de service, à tour de rôle et l’aidait pour l’entretien général de l’enceinte de la Chambre de commerce et la lessive hebdomadaire. Mon mari me raconte que ces dimanches avec lui étaient vraiment des moments privilégiés de bonheur pour eux de causeries, de joies et de partages avec leur père. Le bonheur c’est finalement peu de choses…

Il a ouvert pour sa femme une boutique devant leur porte pour lui permettre d’avoir une activité génératrice de revenus pour la famille. Leur maison disposait de la première télévision du voisinage et est vite devenu le lieu de rassemblement des grands et des petits pour la suivre mais aussi pour s’amuser et discuter. Les talents culinaires de ma belle mère y étaient peut être aussi pour quelque chose…

Les visiteurs connus et inconnus étaient biens accueillis et servis. Baba empêchait même ses enfants de jouer à l’heure de la sieste pour que les voyageurs, surtout nomades, de passage puissent dormir et se reposer aussi longtemps qu’ils le voulaient. Tout manquement aux règles était passible d’une menace d’être battu avec sa “crawasse » (c’est comme ça qu’il le prononçait selon mon mari), cravache qu’il brandissait mais qui n’a jamais atteint personne selon ses enfants.

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 Troisième décoration! 

Les années sont passées, il fut décoré à 3 reprises pour son travail et son intégrité par la Chambre de Commerce à Abidjan.  Puis vint l’âge de la retraite et Baba décide de rentrer vivre au Burkina avec femme et enfants. Malgré les réticences de certains et un retour difficile pendant les premiers moments, il les a tous ramené finalement vivre dans la maison qu’il a construit à Ouagadougou à Zogona.

Konkobo signifie en réalité en mooré “kong naam kon kong koob yéé” traduction approximative “si nous n’avons pas eu la royauté nous ne manquerons jamais de cultiver  (travailler)”. Tout est dans le nom! Konkobo Souleymane n’était pas nanti mais il a toujours travaillé dur pour offrir le meilleur à sa famille en leur inculquant des valeurs saines et solides: l’amour inconditionnel de sa famille, le respect, l’intégrité, le courage, la foi, le travail et l’amour du prochain.

Seul musulman de sa famille composé de catholiques et de protestants, il est resté croyant pratiquant et a donné à ses enfants une bonne éducation tout en leur inculquant l’esprit d’ouverture et l’acceptation des autres dans toutes leurs diversités de cultes, de croyances et d’origines. Il est la preuve que le travail et l’intégrité payent et que la bonté peut être personnifiée. Ses enfants parcourent désormais le monde sans crainte armés de cette éducation et de ses valeurs qui n’ont pas de prix.

Baba nous a quitté le 13 Août 1998, lâché par son seul rein qui avait fait de son mieux pour le porter pendant plus de 73 ans.  Il a été suivi 3 ans plus tard en 2001 par son unique fille chérie et  le 31 Mai 2015 par sa chère et tendre épouse. Nul doute qu’ils veillent tous sur leur famille.

Je ne sais pas ce qu’est pour vous la réussite mais  si plus tard, nos enfants parlent de leur père comme mon mari parle du sien nous aurons réussi! Si nous arrivons à donner à nos enfants l’éducation que nous avons reçue de nos parents nous aurons réussi. C’est le bien le plus précieux que nous pouvons leur laisser. Prenez le temps d’aimer et de profiter de vos enfants et de vos conjoints, ces moments inestimables resteront à jamais gravés dans leurs mémoires.

Merci d’avoir une pensée pieuse pour notre Baba adoré parti il y a 18 ans.  Je n’ai pas eu la chance de le rencontrer mais  je découvre ses traits physiques sur mes enfants et mes neveux et nièces et j’espère aussi retrouver ses traits moraux en eux. Nous ferons de notre mieux pour que perdurent ses valeurs. Il fait incontestablement partie de mes inspirateurs!

Fatim, épouse et heureuse maman de 3 magnifiques Konkobo!


Burkinabè!


Rétrospective d’une semaine d’un coup d’état meurtrier mais déterminant pour la démocratie Burkinabè.

Résistance Burkinabè
Résistance Burkinabè

Je vous plante le décor : Burkina Faso signifie littéralement « pays des hommes intègres ».
Burkina (intégrité, honneur en mooré) et Faso (pays, territoire en Djoula ou Bambara).
Les habitants sont des Burkinabè  (bè étant un suffixe en fulfuldé qui désigne les habitants d’un lieu), c’est un nom invariable.
Capitale Ouagadougou.
18 millions d’habitants.
Diaspora 11 millions de personnes (quand même!).
Pays pauvre et endetté, complètement enclavé.
6 frontières donc 6 voisins.
Economie basé sur l’agriculture, l’or et le Cotton.
Premier producteur mondial de beurre de Karité.
Principales richesses : le courage, le travail, la fierté, l’amour de la patrie!

Mercredi 16 Septembre 2015, des terroristes décident de nous prendre en otage! Une journée normale pour moi à vaquer à mes occupations quotidiennes. Je raccompagne une amie et je finalise mon article hebdomadaire pour le blog. Je regarde mon fil d’actualité sur Facebook et là c’est le choc. Nous sommes otages de 1300 personnes, de leurs armes et de leur barbarie. Les aléas de l’expatriation. J’appelle, je regarde les informations, j’écris… je ne veux pas y croire. Je n’en dors pas. Qui ? Pourquoi ? 

Jeudi 17, nous avons la réponse. Le mot est lâché : « coup d’état« . Coup de massue, coup de poignard dans nos dos nus. Nous savons qui et nous savons pourquoi, même si quelque part ça ne nous étonne pas. La recherche d’informations active continue. Puis les images apparaissent : un peuple désarmé mais déterminé, des terroristes qui tirent et qui tuent, qui blessent. Premier mort et là je sais, j’ai la certitude qu’ils tueront beaucoup mais que les Burkinabè ne lâcheront rien. Plus maintenant, plus jamais.

Vendredi 18 et Samedi 19 : nuits blanches écarlates. La nuit du samedi on nous annonce « une bonne nouvelle » pour le lendemain à 10h. Nous attendons, prions, espérons que ses voisins venus nous aider apportent une solution apaisante. La journée du dimanche 20 fut longue et pénible. Puis vers 22h pour moi (GMT +3) la nouvelle tombe. Je cherche toujours la bonne nouvelle dans les nouvelles. Elle n’y est pas. Je m’énerve, je pleure, de suis abasourdie, mon coeur est comme comprimé, ma gorge nouée. On nous demande d’amnistier nos preneurs d’otages, nos bourreaux, et on leur demande, à eux, quelles sanctions ils veulent qu’on leur applique. On leur fait une proposition de rançon et on nous laisse entre leurs mains assassines pour en discuter entre voisins le mardi.

Pardonner donc encore et toujours au même bourreau qui depuis presque 30 ans nous torture. Il tue, nous pardonnons, il tue de nouveau, nous pardonnons encore. Pour eux, pourquoi pas cette fois encore, puisque nous sommes de grands « pardonneurs » ? On demande au peuple sauvagement violé de pardonner au violeur, de vivre avec lui , mais pire, de l’épouser et qui sait, il finira peut être par l’aimer. Après tout une telle preuve d’amour passionnée et violente est si rare. Nous sommes peut être masochistes après tout. Ignominie! Un coup d’état peut s’expliquer mais en aucun cas se justifier.

Lundi 21 septembre. Après une nuit toujours aussi blanche, je me réveille le coeur lourd. Je suis déçue, comme anesthésiée. Je sais que la lutte sera longue mais que nous en sortirons. L’éternelle optimiste que je suis sais que nous vaincrons, mais quand ? Comme pendant l’insurrection population des 30 et 31 Octobre 2014, je retrouve, ré découvre et découvre des amis, des connaissances, des inconnus, mus par la même volonté de se battre par tous les moyens à leur disposition. Des amis d’ailleurs qui m’écrivent et m’appellent pour prendre de mes nouvelles et des miens aux pays. Merci pour ces pensées!

En octobre 2014 j’étais à Ouagadougou, mes jumeaux avaient un mois et demi et mon aînée 3 ans, leurs oreilles innocentes avaient entendu des tirs, leur nez respiré du gaz lacrymogène et cela avait renforcé mon engagement. Mais là je suis à des milliers de km. Nous échangeons nos infos et nos idées. Entre infos et intox sur le net, à la radio et à la télévision, je suis complètement perdue, au bord de la folie. Certains médias parlent depuis quelques jours « du nouvel homme fort du Burkina » : de quel Burkina parlent-ils? Et là une lueur d’espoir, notre armée dit loyaliste converge vers Ouagadougou pour enfin nous libérer. La nuit est longue, très longue… Et tout à coup les données et le rapport de force changent : le « nouvel homme fort  » devient subitement « putschiste ».

Mardi 22 , nous attendons le dénouement, incertain. La population des 45 provinces reste mobilisée comme au premier jour. Nous attendons, ils discutent. C’est long, mais ce qui est en jeu c’est la paix et la vie. Infos, intox, jeux de communication et de désinformation. La guerre psychologique continue et loin du pays nous en sommes victimes. Vers 21h je tremble de tous mes membres, j’ai le vertige, je me rends compte que j’ai oublié de manger depuis le matin. Je mange et me ressaisis. Le but n’est pas de faire d’autres orphelins… Je m’endors malgré tout à 3h comme toutes les nuits sans nouvelle d’un dénouement. Je m’en remets à Dieu.

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Le courage et la ténacité de ces personnes qui sortent à mains nues affronter les balles. La pugnacité,  la combativité et la dignité de certains acteurs et surtout de cet homme en blanc pendant cette semaine, ont renforcé ma foi en la nature humaine. Et je sais que comme l’a dit le journaliste Sayouba Traoré : « quelqu’un est fou dans cette histoire et ce n’est certainement pas nous« !

Mercredi 23 Septembre, nous apprenons qu’un accord entre frères d’armes a été conclu dans la nuit. Un accord moral dont nous ne comprenons pas toute la teneur et surtout les implications. Nos chers voisins arrivent pour finalement nous soutenir et acter le retour à l’ordre constitutionnel. Heureusement qu’on ne les a pas attendus… La situation est floue, les termes vagues ou encore très peu clairs pour nos oreilles et yeux de civils.

Enfin nous entendons: encasernement, dissolution, processus de désarmement, justice, paix, dialogue, regrets. Mon coeur s’apaise, mais je suis passée par tellement d’émotions en peu de jours que je n’ose pas y croire. Le gouvernement, « nos otages adorés », reprennent la main. Mais nous restons vigilants et en alerte jusqu’à ce que les actes concrets soient posés et ils semblent l’être. Mais en attendant, le mercredi soir les rues barricadées depuis une semaine par la population ont été balayées, nettoyées par cette dernière, comme le général!

Durant cette affreuse semaine, j’ai discuté et pleuré au téléphone avec ma mère, mes frères et sœurs (surtout ma sœur aînée Zéneb), certaine que mon père nous protégeait et soutenait cette lutte pour notre liberté et notre dignité. J’ai eu le sentiment de vivre au quotidien avec des amies , des promotionnaires perdus de vu, des inconnus devenus proches. Merci infiniment à vous pour cette tranche de vie et de fraternité, pour l’enrichissement intellectuel et moral.

J’ai aussi confirmé mes doutes sur certains que j’ai arrêté de suivre pour le moment pour mon équilibre mental et pour la paix de mon petit coeur. Merci à eux pour cette leçon de vie. J’ai énormément pensé à toutes ces personnes qui vivent des conflits loin de chez eux, en expatriation, et dont le pays vit des troubles. Ça n’a duré qu’une semaine pour nous mais ce fut terrible. Courage! J’ai acquis définitivement la certitude  « que seule la lutte libère » et ce,  dans tous les domaines de nos vies!

Preuve que chacun gère son stress à sa manière, certains ont pendant cette période, eu l’idée de me faire quelques propositions plus qu’équivoques. Je vivais une révolte à distance et ils voulaient créer une révolution dans mon foyer. J’ai préféré en rire et j’en ris toujours. Les histoires drôles nées de cette période trouble, cet humour particulier et corrosif des Burkinabè m’ont donné des fous rire et je remercie tous ces auteurs pour leur génie créateur.

Pour conclure je fais mienne une partie de notre hymne nationale le Ditanyè  (ou hymne de la victoire) qui en dit plus que mes mots et qui résume mon ressenti et toute ma fierté d’être BURKINABÈ!

« Une seule nuit a rassemblé en elle l’histoire de tout un peuple

Et une seule nuit a déclenché sa marche triomphale

Vers l’horizon du bonheur, une seule nuit a réconcilié

Notre peuple avec tous les peuples du monde

A la conquête de la liberté et du progrès,

La PATRIE ou la MORT nous VAINCRONS!  « 

Et nous VAINQUÎMES! 

Tim


Et si ce n’était pas que de la paresse ?

En classe de 3ème j’ai raté la moyenne pour la première fois de ma vie au premier trimestre. Et devinez quoi? Ma chère et tendre mère m’a amené consulter un médecin et j’en suis repartie avec une ordonnance. J’en étais là première surprise. Je trouvais vraiment que la réaction de ma mère était très très exagérée. Et pourtant… Je vous explique donc le contexte avant de vous dire le pourquoi du comment de cette « fameuse ordonnance ».

Mes deux parents étaient professeurs du secondaire, mon père professeur d’Histoire-Géographie et ma mère professeure de Sciences Naturelles. Je suis la benjamine de notre grande famille. J’ai fait mes études secondaires dans le lycée fondé par mon père, de la 6ème à la Terminale. Pour beaucoup j’étais « la fille du Directeur » du Lycée de la Jeunesse, devenu maintenant les Écoles Internationales Adama Abdoulaye TOURÉ (EIJ/AAT). Pour moi et ceux qui me connaissent j’étais juste une adolescente dans un lycée, avec un peu de pression en plus. Lycée dans lequel travaillaient mes deux frères (maintenant Directeurs), mon père étant à l’époque le Directeur. J’avais l’envie et volonté de faire de mon mieux et de les rendre fiers mais sous des centaines d’yeux qui scrutaient mes faits et gestes de petite fille.

Je ne pouvais pas plaire à tout le monde et ce n’était pas du tout mon but. Mon but à moi était qu’à aucun moment quelqu’un ne puisse se permettre de manquer de respect à mon père ou à ma famille à cause de mon comportement. Certains élèves et professeurs profitaient parfois de ma présence pour faire passer leurs messages de mécontentement ou leurs doléances à qui de droit : nous sommes en démocratie et à chacun son canal de communication…

Ça vous forge un caractère tout ça. J’ai appris à être humble mais aussi à me défendre quand c’était nécessaire mais toujours dans le respect. A part ça j’ai eu une scolarité normale et plutôt épanouie et j’ai fait de mon mieux pour être le plus correct possible durant cette période et, si ce n’est pas le cas, prière d’excuser la petite fille que j’étais.

Mon père lui, passait chaque trimestre dans chaque classe pour distribuer les « tableaux d’honneur » aux plus méritants et tous les résultats étaient publiés sur un tableau à la vue et au su de tous. Les 3 premiers avaient même l’honneur de voir leurs noms publiés dans un journal national. « Chacun récoltait ce qu’il avait semé », dixit mon père.

Pendant toute ma scolarité j’ai toujours été parmi les 3 premiers dans chaque classe et j’ai été souvent 1ère et malgré tout mon cher père marquait sur mes bulletins « Peut mieux faire! « . Et moi de lui dire « je suis 1ère, qui veux-tu que je dépasse ? » et il me répondait « toi même! ». Ou, lors de ses passages trimestriels dans les classes en me remettant le tableau d’honneur, il demandait aux autres : « c’est elle votre première (en parlant de moi)? C’est normal : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ». Fier malgré tout de moi, je le sais…

Il était très très moqueur mais surtout très pédagogue et ne m’a frappé qu’une seule fois de toute ma vie (et pas pour mes notes) et je pense qu’il a eu plus mal que moi le pauvre. Il prônait toujours la valeur du travail bien fait. Que l’on soit intelligent ou pas, pour lui, quand on travaille on peut tout réussir.

Au deuxième trimestre de ma 4ème, j’ai eu des problèmes cardiaques et tout effort physique prolongé m’était complètement interdit. Interdiction donc de pédaler mon beau vélo vert pour aller à l’école. Fatigué de m’y conduire tous les jours jusqu’à la fin de l’année scolaire et désireux de me redonner plus d’autonomie, mon père m’a fait confiance et m’a acheté, à la rentrée de la 3ème (rentrée scolaire 2000-2001), ma moto, une « Ninja » noire : le top à l’époque ! En général la moto était le cadeau offert après l’obtention du BEPC mais maladie oblige…

Qu’elle ne fut donc pas sa surprise quand un samedi midi, je suis passée « gaillardement » (dixit mon père) devant lui et à sa question « tu as eu qu’elle moyenne ce trimestre ?« , je répondais « 8,74« . Il le savait mais tenait à l’entendre de ma bouche. Je venais de rater la moyenne pour la première fois de ma vie. Mon père était très énervé non pas que par ma moyenne mais par ma désinvolture affichée. Certains professeurs se sont faits le plaisir de lui dire que c’était à cause de la « moto » que je n’avais pas eu le temps de mériter selon eux. Pauvre Ninja!

C’est là que mon exceptionnelle mère entre en jeu. D’habitude plus ferme et beaucoup plus sévère que mon père, elle a été la première pourtant à le calmer et à lui demander de la laisser prendre le relais sur ce coup. Elle était convaincue que j’avais un problème et comptais bien le prouver à tous. Comme mon père c’est mon comportement qui l’a interpellé. J’avais raté la moyenne et le problème est que ça ne semblait pas du tout m’affecter, mais vraiment pas le moins du monde. J’étais d’une sérénité surprenante et inquiétante. Aucune insulte ne semblait me toucher.

Ma mère a dû donner comme conseil à toute la famille de ne pas me parler de ma moyenne et de la laisser me gérer parce que je n’ai plus eu aucune remarque de qui que ce soit après le sermon de mon père. Voilà comment nous nous sommes retrouvées toutes les deux devant notre médecin de famille qui me demande « alors Fatim, qu’est qui ne va pas? «  et moi de répondre en souriant « je vais très bien tonton » et ma mère de répondre « elle ne va pas bien, elle est malade! ».  Donc rater la moyenne est une maladie ??? Je m’efforçais vraiment de ne pas éclater de rire. Le médecin, après nous avoir bien écouté (surtout ma mère), nous a prescrit des examens de sang à faire et m’a remis une ordonnance pour des vitamines. Pour moi, c’était un vrai film comique tout ça.

Résultats de mes examens : carence en magnésium (élevé), en fer et en calcium. Ordonnance donc de mon cher oncle de médecin : cure de magnésium et autres minéraux et nutriments sur 6 mois. A la lecture d’une des notices de mes médicaments, à la partie « Dans quels cas utiliser ce médicament » je découvre avec stupéfaction :

– changement d’humeur 

– baisse de la rentabilité scolaire

– irritabilité soudaine 

– etc.

Y a donc bel et bien des médicaments pour ça ??? Je venais de l’apprendre…

Sous la surveillance de ma mère j’ai donc commencé mon « traitement ». Résultats : 2ème trimestre j’ai eu un peu plus de 10 de moyenne, au 3 ème trimestre 12,20 et j’ai réussi à mon BEPC du premier coup, avec un peu plus de 12 moyenne aussi.  J’étais guérie ! Et ma mère de dire à tous « Voilà! Je vous avais bien dit qu’elle avait un problème ».

Pendant cette année scolaire mouvementée j’ai décidé, à la grande joie de ma mère, de ne pas participer aux activités culturelles du lycée pour me concentrer sur mon examen et aussi éviter tout effort démesuré. Mon père l’ayant appris m’a dit ceci : « si faire un ballet va t’empêcher d’avoir ton BEPC c’est que tu ne devais pas l’avoir. Dans ta vie tu seras amenée à gérer beaucoup de choses en même temps et il faudra pouvoir le faire. Travailler c’est bien mais les loisirs aussi sont importants. Donc tu feras deux ballets et tu auras ton BEPC. Débrouille-toi ».

Ma mère m’a aussi dit plus tard ceci, et c’est la seconde grande leçon que j’ai retenu de cette période : « ta baisse est due à des carences cette fois, c’est vrai, mais ça t’aura aussi appris que tu peux rater la moyenne, que tu peux échouer et c’est bien. Dans la vie on ne gagne pas toujours, tu peux aussi tomber ou faiblir, l’essentiel est de savoir que ça peut t’arriver et de pouvoir te remettre en question pour mieux te relever ».

Effectivement j’avais des carences sévères et aucune insulte, aucun mot assez dur, aucune gifle n’auraient pu insuffler du magnésium ou du calcium dans mon corps. Ce n’était pas de la paresse, c’était une carence en minéraux essentiels. Fallait le savoir… Pensez y au cas où vous remarquez un changement de comportement soudain, une baisse de la rentabilité scolaire ou professionnelle chez vous ou chez votre enfant. Les causes peuvent être autres, elles peuvent aussi n’être qu’un manque de magnésium! Observez vos enfants, communiquez avec eux, consultez si vous avez un doute,  ou mieux : si vous avez l’intuition que quelque chose ne va pas.

Je n’aurais jamais assez de mots pour remercier mon incroyable mère pour tout. Elle qui comme une lionne se bat pour chacun de ses enfants et fait de chacun de nos combats et de nos victoires les siens. Elle qui est le socle et l’énergie de cette famille. Elle aura 72 ans cette année 2016 In Shaa Allah et nous prions Dieu pour qu’elle reste à nos côtés le plus longtemps possible dans la santé et le bonheur. Je me ferais un plaisir de faire un article complet sur cette femme extraordinairement forte mais profondément humble.

Merci à mes parents pour ces valeurs inculquées et MERCI à maman de me connaître mieux que moi même!

Tim

 

 

 

 

 

 

 


A la découverte d’Antananarivo!

 

Taxi de Tana
                                Taxi de Tana

Lors d’une journée culturelle à mon université à Dakar, un promotionnaire malgache en présentant son pays nous dit « vous trouvez que les Sénégalais mangent beaucoup de riz ? Vous ne connaissez pas Madagascar, chez nous nous mangeons le riz matin, midi et soir ! ». Je comprends désormais pleinement ses propos. Les malgaches AIMENT le RIZ sous toutes ses formes!!!

Madagascar compte 23 812 681 habitants dont plus de 2 200 000 à Antananarivo et une superficie totale de 587 040 km2. C’est la cinquième plus grande île au monde après l’Australie, le Groenland, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Bornéo.

Un Malgache consomme en moyenne 140 kg de riz par an (certaines données vont même jusqu’à 200 kg). La population malgache est le résultat d’un métissage entre des peuples venant d’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Europe et surtout de l’Asie du Sud Est plus précisément de l’Indonésie. C’est un peuple afro-asiatique. Ceci peut expliquer cela !

Il existe ici une large variété de riz, long , brisé, blanc, brun ou complet (excellent), local, importé, etc. Il y a des rizières sur de nombreux lacs et points d’eau de la capitale Antananarivo. J’ai découvert ici les pâtes de riz (comme des spaghettis mais tout blanc). Le riz est consommé avec ou sans sauce, avec des légumes, des feuilles, de la viande de porc, du bœuf, du chèvre, du poulet, du canard, des crevettes, du poisson, … Du Riz cantonnais pour ce week-end?

L’eau de riz appelé ici ranon’ampango est aussi énormément consommée. Elle est obtenue en ajoutant de l’eau au fond de riz brûlé dans la marmite que l’on laisse bouillir. Cela donne une boisson brune que l’on consomme tiède. Elle sert à combattre efficacement la déshydratation et serait efficace contre la diarrhée. Vous constatez qu’à Madagascar rien ne se perd dans le riz!

A part le riz, l’autre chose qui me marque à Antananarivo ce sont les taxis. Ouiii des Renault R3, R4, R16,… bref des collectors. Des voitures que l’usine Renault ne produit plus. Ces taxis côtoient aussi des bus (cars rapides) comme dans de nombreuses capitales africaines pour faciliter  (ou pas) le transport des personnes, des animaux et des biens. Le mélange de ces collectors et des 4×4 et voitures neuves crée une ambiance particulière dans cette ville.

Elles sont réputées pour ne pas consommer beaucoup de gazole ou d’essence. Par contre je me demande encore comment ils font pour les faire fonctionner encore et toujours et ce, toute la journée ? En traversant la route le mardi 13 octobre passé, j’ai obligé l’un de ces taxis à ralentir, quelle ne fut pas ma surprise quand les passagères sont tout de suite descendues pour maintenir et pousser la voiture afin qu’elle ne s’éteigne pas. Une fois libre de circuler elles sont remontées et le taximan a continué sa route tranquillement. J’étais abasourdie ! Leurs gestes étaient tellement naturels… Les joies de la découverte en expatriation !

Ce qu’il faut savoir aussi c’est que Madagascar est le pays de la Mora-Mora (prononcée moura -moura) qui signifie « doucement ». C’est vraiment un art et une manière de vivre, c’est une nonchalance à toute épreuve parfois irritante et perturbante quand on a l’habitude de tout vouloir tout de suite. J’ai souvent l’impression que la notion de 60 minutes/heure n’est pas la même pour tous. Mais comme partout nous nous adaptons et nous découvrons. On ne va pas dans un pays pour changer ses habitants… Cependant le sourire, la politesse et l’accueil de nombreux Malgaches nous permet de mieux supporter notre quotidien ici.

J’ai  hâte de découvrir les autres villes de ce magnifique pays. Je vous reviens avec d’autres découvertes et émerveillements très bientôt ! Veloma  (au revoir en malagachy)!

Tim

 

 

 

 

 


Maman, maman tu sais…?

« Maman tu sais j’ai fait un beau coloriage à l’école aujourd’hui ». « Maman j’ai faim ». « Maman je me suis blessée en jouant ». « Maman… maman… maman!!!«  Vous êtes vous déjà demandées combien de fois on vous appelle maman chaque jour?

J’ai fini par faire un décompte. Vous vous direz que j’ai beaucoup de temps… Pourtant pas. Mais je voulais vraiment savoir à combien de sollicitations maternelles sérieuses, futiles et rigolotes je répondais chaque jour. Je suppose que ça les rassure de nous appeler, que c’est leur manière à eux de bien nous identifier et de communiquer, et il est important de les écouter autant que possible.

Mon aînée m’appelle en moyenne 5 fois/heure quand elle est à la maison (et moi aussi) et qu’elle est éveillée. Donc pour une journée normale d’éveil ensemble de 8h à 20h (8h et 20h inclus) ça nous fait 13h donc 65 fois. Mais elle au moins me dit quelque chose de compréhensible (même si c’est souvent futile pour moi mais très très important pour elle).

Les jumeaux eux m’appellent chacun en moyenne 20 fois/jour et très souvent pour rien, juste pour entendre le son de leur propre voix. Donc, au total, 105 appels et interpellations par jour en moyenne. Sans compter les jours de maladies, les poussées dentaires où ils sont particulièrement grincheux et ceux où ils décident de faire du mot « maman » une chanson pour me rendre folle !

En début de journée je réponds toujours: « oui chérie » « oui champion » « oui mon coeur » « oui bébé ». Plus la journée avance plus les petits surnoms disparaissent ça devient « Oui » tout court et après ça vire à « Hummm » puis à bout je réponds « Quoi???« . Je sais, c’est pas sympa, mais au bout du 80ème appel sans raison sérieuse, il y a que quoi péter un plomb.

Je me demande comment a fait ma mère avec 7 enfants (plus tous ceux qu’elle a élevé qui sont tout aussi nombreux). Bravo et encore merci maman pour tout!!! Certains enfants qui peuvent téléphoner appellent même leurs mères plusieurs fois par jour juste pour demander « quel biscuit manger au goûter », où pour expliquer « comment son frère ou sa soeur l’a frappé au point de le blesser et qu’il saigne beaucoup beaucoup… » Oui, quitte à appeler, autant exagérer et paniquer maman pour qu’elle rentre.

Remarquez que quand nous sommes en danger nous avons tendance à appeler au secours « maman!« , ça doit être un réflexe naturel. Actuellement mon fils appelle même son père « maman » , ça ne réjouit pas beaucoup ce dernier mais c’est une étape. Il sait pourtant très bien dire « papa« . Bravo aussi aux papas qui assument brillamment leurs rôles et qui soutiennent les mamans au quotidien!

La majorité des enfants dit toujours : »si le monstre m’attaque c’est papa qui va le taper » mais quand ça chauffe c’est bien « maman » qu’on appelle. C’est peut être parce que inconsciemment ils savent tous que papa peut taper le monstre mais c’est maman qui soigne les bobos réels et imaginaires, ceux du corps et de l’âme, et cela, toute sa vie.

Mais c’est plutôt mignon, je vais en profiter pendant qu’ils le font avec autant de joie et d’amour. Avant les crises de pré-adolescence, d’adolescence et les départs pour les études (où je quémanderai les appels), le mariage et toutes les aventures et étapes que la vie leur réserve. Tout ça est bien loin pour le moment, que Dieu nous permette de les vivre à leurs côtés. Pour le moment j’en profite quitte à me rendre joyeusement folle.

Les futures mamans préparez vous! En attendant, prenons tous bien soin de nos mamans si elles sont toujours de ce monde, prions pour elles si elles ne sont plus et aidons les orphelins tant que nous pouvons car c’est vraiment dur de grandir sans sa mère, sans père ou même sans ses deux parents dans ce monde.

Je vous laisse car on m’appelle encore pour la énième fois aujourd’hui et je dois aussi appeler ma maman…

Coucou à vos anges!

 

Tim

 

 

 

 

 


Incivisme au Burkina : entre Yaré et défiance

 

Engins incendiés Source photo lefaso.net
Engins incendiés
Source photo lefaso.net

Au Burkina Faso nos plus grandes richesses sont notre ardeur au travail, notre fierté et notre intégrité. Selon Le Point Afrique du 2 Juin 2016,  The Legatum Institute qui dévoile l’indice de prospérité de 142 pays à travers le monde depuis 2006, le Burkina Faso est dans le top 10 des pays les plus prospère d’Afrique à cause notamment de ses performances en terme de liberté individuelle et de gouvernance. L’institut a pour ambition de ne pas mesurer uniquement la richesse économique, mais aussi le bien-être de la population d’un pays.

>> A lire Burkinabè

Mais depuis quelques temps des actes d’incivisme très graves secouent le climat social. Pourquoi? Comment en est-on arrivé là?  Incivisme des jeunes, Yaré (désordre en  langue mooré) ou défiance face aux frustrations du quotidien? Ces questions me tourmentent et voilà ce que j’en pense.

Cet état de fait est la conséquence de plusieurs années d’impunité et de violences sourdes. Des enfants qui sont nés et ont grandi dans un Burkina où la justice ne sanctionne pas assez ou assez longtemps et en tout cas pas les plus dangereux.

Un Burkina où on retire des mandants d’arrêt, qui n’ont jamais été vraiment bien lancés, ou bien émis et qui finissent dans un jeu juridico-diplomatique. Au final on ne sait pas qui est toujours poursuivi où pas. En tant que jeune je me demande donc si la séparation des pouvoirs n’est pas qu’un doux rêve naïf. Quand on a une population à majorité analphabète il est important de communiquer clairement sur ces aspects sinon pour les intellectuels comme les analphabètes ce sont des entourloupes, sinon ça y ressemble fortement.

Où des parents aigris et frustrés par leurs conditions de vie n’ont pas le temps d’éduquer leurs enfants, à défaut ils les élèvent, la télévision et les réseaux sociaux font le reste. Un pays où les nouveaux riches ne refusent rien à leurs enfants en croyant se venger d’on ne sait quoi. Où les enfants des moins nantis frustrés deviennent souvent envieux et prêts à tout pour réussir.

Où certains pères n’apparaissent  qu’en flash à la maison, maquis, buvettes et autres, obligent. Finalement ils ne font qu’apercevoir leurs enfants et en fin d’année ils s’étonnent qu’ils redoublent leurs classes. Des mères souvent frustrées par une vie de couple qui n’en est pas vraiment une. Qui doivent être femmes, mères, épouses, filles, soeurs, collègues, amies parfaites, et qui avec tant de pression ont besoin de s’épanouir, un peu, quand même. Entre tous ces challenges, la télévision élèvent les enfants en attendant que les parents rentrent.

Où les enfants de certains riches et surtout nouveaux riches se croient dans une télé réalité aux USA ou à Ibiza où tout n’est que illusions et démesures. Ils vivent dans un monde parallèle, complètement déconnectés des réalités et on appelle ça « réussir ». 

Où les plus nantis essayent de cacher une partie de leurs biens et restent discrets parce qu’au moindre écart on peut brûler votre voiture, votre maison ou vous même, tant qu’à faire. Toutes richesses est source de suspicion malheureusement. 

Où une femme qui semble réussir est forcément soit une fille très facile qui a couché pour réussir, soit la fille ou la soeur de quelqu’un. Parce que son intelligence seule et son travail ne peuvent pas lui permettre d’avoir tout ça, évidemment!? Dommage.

En tant qu’étudiante Burkinabè à Dakar,  j’ai eu plus de facilité à obtenir des stages et même un emploi à Dakar qu’à Ouagadougou. Ouagadougou où on me demande de qui je suis la fille ou la soeur. Où on te propose un « petit pot » avant même de lire ton CV. Tu comprends vite que ton petit stage non ou très mal rémunéré dépendra de l’acceptation ou non de ce « petit pot ». Que tu acceptes ou pas ce sont les mêmes, qui frustrés, te traiteront de tous les noms plus tard.

>> A lire Mon père, mon héros

Un Burkina où pour revendiquer tout et n’importe quoi on bloque des routes nationales pendant des heures voire des jours. Sans stress. L’incidence sur l’économie?! On s’en fout, nous on veut juste un dos d’âne, en attendant « nous pas bouger! »

Où des parents qui transportent 3 enfants sur une moto brûlent le feu rouge et insultent au passage le policier qui les interpelle. Après ça cogner et tuer un policier dans l’exercice de ses fonctions, en brûlant le feu, c’est dans l’ordre des choses…

Un Burkina où des kolgweogos  (milices armées) se sont formées dans certaines zones pour se défendre face aux agresseurs, les forces de l’ordre n’ayant pas les moyens d’assurer la sécurité de ces populations. Mais leurs jugements extra judiciaires violents et mortels, mêlant colère et traditions inquiètent. Il faut un encadrement plus stricte par l’Etat de ces milices et surtout l’octroi de moyens adéquat aux forces de l’ordre et de défense. Sinon gare au revers de la médaille.

Où une société de transport, STAF, fait des accidents mortels sont label. Après avoir tué 24 personnes, ils ont décidé eux même, de fermer leurs portes en signe de deuil. Et c’est tout? Y a t il des plaintes? Des demandes d’indemnisation pour les victimes et parents de victimes? J’espère que vraiment que oui. Ne mettons pas tout le temps les conneries des inconscients sous la volonté de Dieu, aidons Dieu à nous sauver en agissant pour que les choses changent.

Un Burkina où on casse et brûle le drapeau national, des maisons et engins d’enseignants. Mieux, des postes de police pour libérer des violeurs et des criminels en menaçant de mort la mère de la fille violée. Après tout fallait pas qu’elle s’habille de telle manière ou qu’elle refuse les avances. Jusqu’à preuve du contraire NON veut dire toujours NON et signifie un refus!

Mes frères, brûler l’assemblée nationale et brûler le poulailler de votre professeur, dans votre village où faire l’école est un privilège, ça  n’a pas du tout la même valeur symbolique. Réveillez vous!

Ce qui se passe actuellement n’est que la démonstration d’une colère enfouie depuis longtemps, l’incivisme grandi et est entrain de désintégrer notre société et nos valeurs. Il faut donc que l’état agisse très très fermement en ne pensant pas qu’aux échéances électorales.

Je suis pour les droits de l’homme mais aussi pour ses devoirs,  pour que la justice agisse dans toute sa rigueur et même au delà. Une vraie justice qui soit la même pour tous. Des cours de civisme dans toutes les écoles, lycées et universités s’imposent. Sinon pourquoi s’étonner que les citoyens se fassent justice eux même?  A ce rythme les kolgweogos ne sont rien fasse aux milices armées qui nous attendent.

L’incivisme est un frein au développement. Quel investisseur viendra investir pour qu’au moindre problème on brûle tous ses biens plus le poste de  gendarmerie de son quartier? Le Yaré ne peut faire prospérer aucun état. Nous sommes en démocratie mais attention à ne pas virer dans l’anarchie.

Seuls l’éducation, l’équité, la communication, et le respect des valeurs de l’Etat de droit peuvent nous permettre de venir à bout de cette défiance, de ces frustrations. Nous avons fait la fierté de tout un continent en 2014 puis en 2015 tâchons de demeurer fiers de nous même.

A part tout ça mon beau pays est très accueillant, ne soyez pas effrayés! Nous aimons les étrangers et quel que soit notre colère elle ne vise que nous même. Venez nous voir, un accueil très chaleureux vous attend!

 

Tim


L’expatriation, un choix de vie

 

Lac Victoria
Lac Victoria

 

L’expatriation, un choix de vie ou pas ? Pour moi, l’expatriation a été un choix de raison, d’amour et surtout de principe, je dis bien pour moi. Parce que je pense qu’il est important de vivre ensemble quand on est une famille et que cela est possible (conditions matérielles, physiques et sécuritaires).

Malgré mon BAC+5 en Marketing Stratégique, je suis femme au foyer semi active, je travaille ou pas selon les pays et leurs réglementations. Sinon je fais du commerce (jus, beurre de karité, vêtements, pochettes, savons, henné, etc.) ou je donne des cours dans des écoles supérieures, je m’adapte selon les réalités et les besoins des pays en question. Il est important pour moi de rester active intellectuellement et financièrement (même si ce n’est pas toujours évident). Pour moi, rester humble et se rappeler qu’il n’y a pas de petit métier est essentiel, les opportunités sont partout et il faut savoir les saisir.

D’aucuns pensent que nous, les femmes d’expatriées ou en expatriation, menons la belle vie, et que nous avons une armée de domestiques à nos ordres pour satisfaire nos moindres désirs. Que nous sirotons des cocktails toute la journée les pieds en éventail devant nos « piscines », que nous faisons du shopping quand ça nous plaît,… Il est vrai que ça peut arriver à certaines, mais comme cela peut arriver à de nombreuses personnes partout dans le monde.

Cela dépend des pays mais aussi des femmes concernées. Pour ma part, cette vie loin de chez moi est parfois jalonnée de doutes, de craintes, de frustrations parce que je me voyais travailler à plein temps, avoir un très bon salaire et les avantages qui vont avec. Prendre de l’argent de poche même quand son conjoint vous le donne sans problème est parfois dure a accepter. Ne pas avoir de carrière toute tracée malgré ses diplômes, ne pas avoir de cotisation sociale pour sa retraite, ne pas avoir d’épargne conséquent, ne pas être chez soi, ne pas savoir ou on sera dans 6 mois, 2 ans ou 5 ans… tout cela ne relève pas de l’évidence.

Etre parfois réduite à connaître et calculer le prix des denrées alimentaires sur le marché local , et à se poser la question quotidienne qui tue bon nombre de femmes: « qu’est ce qu’on prépare aujourd’hui ?   » Je peux vous faire un rapport sur le cours de la tomate en Afrique selon les saisons, et c’est très sérieux !

Mais le plus difficile c’est sans doute d’être confrontée à cet appel ou ce message que toutes les personnes qui sont loin de chez elles redoutent, celui qui vous annonce la perte d’un parent ou d’un être cher. Devoir rentrer précipitamment, n’avoir pas pu faire nos adieux comme il se doit. C’est atroce et extrêmement douloureux. Je l’ai vécu deux fois et j’espère ne plus jamais vivre ça loin de chez moi. C’est aussi ça la vie d’expatrié.

>> A lire : Mon père, mon héros !

Cependant cette vie est riche en aventures, en joie et surtout en découvertes. Que de découvertes ! Des rencontres fabuleuses ou hasardeuses, des amitiés brèves mais intenses et fidèles. Je reçois tous les jours des leçons de vie. L’important dans tous les cas est de rester positive et d’avoir des objectifs (familiaux et personnels) précis car cette vie renforce les couples mais peut aussi les séparer.

>> A lire Vivons heureux, vivons loin ?

Quand en plus vous avez des enfants en bas âges, il nous faut être fortes et positives pour les rassurer et leur permettre de s’adapter. Il faut leur présenter ce changement comme une chance, comme un nouveau départ, leur dire que les amis qu’ils ont quitté resteront à jamais les leurs et qu’ils se reverront un jour ou l’autre. Mais expliquer ça à un enfant de 3 ans en maternelle est une véritable aventure psychologique pour lui comme pour vous…

Pour celles et ceux qui hésitent, pour de multiples raisons, je vous dirais que tout dépend de vous, de votre conjoint, de vos obligations antérieures, de vos principes de vie… Tout quitter pour dépendre d’une personne qui vous rappelle à la moindre occasion que vous êtes un fardeau, c’est horrible. Mais cela peut aussi être une expérience unique de bonheur et d’harmonie familiale. C’est quoi qu’il arrive un nouveau départ !

Que l’expatriation soit un choix de vie ou pas, qu’elle soit contrainte ou pas, cela reste un déchirement. Mais c’est aussi un doux et merveilleux voyage vers les autres.  C’est une chance que nous devons accepter comme telle, c’est une aventure physique, psychologique, intellectuelle et humaine. C’est la mienne et je la vie pleinement!

A vous mes soeurs, amies, mères, d’ici et d’ailleurs : enjoy your life ! Nous sommes des wonderwomen, des exploratrices à notre manière, des mines d’expériences et de connaissances diverses et variées ! Pour ma part, je sais que je reste le repère de tous, quand tout change autour d’eux.

>> A lire Soyez des mines !

Bon voyage !

 

Tim

 


Musulmane toi ? On dirait pas…

Tu es musulmane toi? Ah bon? On dirait pas… Cette phrase je l’ai souvent entendu surtout pendant mes études à Dakar. Et la question que je leur posais à mon tour était « à quoi ressemble une musulmane? » Et surtout « à quoi je ressemble?? » Et pourtant je suis musulmane! J’ai fini par comprendre pourquoi je ne ressemblais pas à « l’idée » que ces personnes avaient d’une musulmane, une amie a tenté tant…


Dakar, Kampala, Libreville puis Antananarivo.

PhotoGrid_1462773859637-1Cela fera 12 ans le 14 Septembre que je ne réside plus dans mon beau pays le Burkina Faso (à lire Burkinabè ). 12 ans dans ma petite vie… Avant de vous parler de mon nouveau pays de résidence qui est Madagascar (que je découvre tous les jours un peu plus) je veux faire un bref récapitulatif des pays ou j’ai résidé. Je vais vous dire ce que j’ai retenu de ces pays et de leurs habitants avec mon oeil d’étudiante puis d’expatriée. J’ai appris différentes choses dans chaque pays et j’en suis toujours sortie plus riche d’expériences donc je ne serai pas ingrate comme me l’a si bien inculqué mon cher père et je resterai du mieux que je peux « positive » et objective.

Complètement à l’Ouest: Dakar, Sénégal 2004-2009, 5 ans

J’ai tellement de souvenirs dans ce pays d’un peu plus de 14 700 000 habitants, parce que c’est celui de mes années d’université. Et quelles années… Ce que j’aime au Sénégal c’est ce mélange de tradition et de modernisme qui se côtoient au quotidien. Ces femmes qui savent si bien prendre soin d’elles, de leurs conjoints et de leurs lieux de vie. Le poisson, le riz sous toutes ces formes (c’était avant de connaître Madagascar), les fruits de mer, l’encens, les marchés Sandaga et HLM et Nice Cream (oui difficile d’y résister!). Les négociations interminables avec les marchands qui te disent « on discute waye on est pas à la pharmacie, dis ton prix seulment » pour finalement acheter le produit à 1/10 ème voire 1/50 ème du prix.

Le taximan qui peut te ramener à ton lieu de départ initial à cause d’une discussion, à son initiative, sur le montant de la course qu’il avait préalablement accepté. Ce pays peut extravertir tous les introvertis comme me l’a dit une fois mon amie Balkissa. Le fait que l’on peut tout ou presque y acheter au détail , le vinaigre, la moutarde, le café, mais aussi la pâte dentifrice et le déodorant (si si c’est très sérieux) et j’ai trouvé cela superbe parce que quelque soit vos revenus vous pouvez vous nourrir et avoir le minimum pour votre hygiène corporel au jour le jour.

C’est une capitale en ébullition et en chantier et s’il est vrai que le manque d’espace et la vie dans des immeubles peut très vite lasser,  je trouve aussi avec le recul que Dakar est une bonne capitale pour élever un enfant à cause de l’offre éducative et surtout de la richesse de la vie culturelle. Théâtre, centres de loisirs, récitals, concerts, tous les arts sous toutes leurs formes s’y côtoient. Saly, Ngor, Saint louis, Thiès et Gorée que j’ai eu le plaisir de visiter. Mais Dakar c’est aussi les loyers exorbitants, la saleté de certains quartiers, la pédophilie aussi, et la cherté de la vie, mais ça c’était avant de connaître le Gabon… L’hospitalité la fameuse Teranga y existe certes mais pas plus que dans de nombreux autres pays africains ou du monde. Je retiens mon passage à Niyel ou j’ai énormément appris et et rencontré des collègues extraordinaires. Il y a aussi eu les galères, les joies, les peines, les aventures et mésaventures de la vie d’étudiant et surtout surtout les amitiés exceptionnelles qui sont nées de ce séjour, je pourrai faire un livre sur ce sujet en 3 tomes. Dieureudieuf Sénégal!

Karibu Kampala! Ouganda 2010-2012, 9 mois

Magnifique pays aux paysages époustouflants d’un peu plus de 32 300 000 habitants. Béni des Dieux tant la terre y est riche. Un climat tempéré presque toute l’année. J’y ai fait 9 mois sans ventilateur, climatiseur ou chauffage dans notre maison. Les légumes, le poisson grâce au lac Victoria (gigantesque) ,les épices et les fruits à profusion surtout le Jack fruit que j’ai découvert et que j’adore (c’est comme un très très gros Corossol sans l’acidité et c’est très sucré). A lire Parlons popote, parlons bien! Le thé, le café et la musique. La musique ougandaise est exceptionnelle, d’excellents chanteurs et très peu de concerts en play back, les shows là bas sont de vrais shows en live. Les taxis motos appelés « boda-boda » (comprenne qui pourra), le vainqueur de Rfi musique 2010, Maurice Kirya était Ougandais et a gagné avec le titre « Boda-Boda hurry up, hurry up », vraiment hurry up!

Les Ougandais mangent, ils mangent vraiment beaucoup mais bien et le plat principal est le Matoké (tô de banane). Ils ont 7 variétés de banane plantain et chacune à sa particularité (pour la friture, pour les beignets, pour le Matoké, pour la grillage,..). La ville de Mbarara, la ligne de l’équateur l’un des endroits ou on peut s’arrêter en plein milieu des 2 hémisphères de notre planète. Et surtout JINJA où se trouve la source du Nil, le plus grand fleuve du monde. On peut y voir l’eau jaillir des profondeurs du Lac Vitoria, 2 eaux, l’eau douce et l’eau de mer qui coulent sans jamais ce mélanger, c’est exceptionnel, c’est ahurissant c’est tout simplement unique!

L’artisanat est si riche et si beau. Les crèches pour enfants payables à la journée, le pragmatisme des anglophones est ce qui les fait avancer. Mais les d’enlèvements d’enfants à l’époque contre rançons m’ont vraiment marquée ainsi que les attentats de Juillet 2010 le jour de la finale de la coupe du monde car l’un des lieux (le restaurant Éthiopien) était à moins d’un km de chez nous à côté de Kabalagala. J’ai pu y improve my english car ils sont anglophones. Mais ils ont cette particularité de ne pas mélanger vies privées et relations professionnelles, ils ne reçoivent pas beaucoup chez eux (en tout cas je n’ai pas eu cette chance) mais ils sont ouverts aux autres et vous laisse vivre en paix tant que vous  ne faites rien de répréhensible. J’y ai vendu du jus de gingembre et ça me rapportait plus que mon salaire de Coordinatrice Culturelle à l’alliance Française parce qu’ils ne connaissent pas. Donc pensez y si vous y êtes! Des rencontres fabuleuses et enrichissantes…Asante Ouganda!

Mbolo! Libreville, Gabon 2011-2015, 4 ans

C’est tellement compliqué d’entrer dans ce pays d’un peu plus de 1 500 000 habitants et aussi d’en sortir (visas, paperasse,…) que je m’attendais a découvrir un petit Quatar mais que ne ni… loin de là! Très beau paysage , une terre riche mais si peu exploitée. Un climat agréable (9 mois de pluies sur 12).  Le bord de mer, le grand marché Mont-Bouet une afrique en miniature car les commerçants y sont en général installés par nationalités et par produits. Le village artisanale qui regorge de décorations en pierres taillées, bois de toutes les variétés, raphia, pagnes,… Les feuilles de manioc, le chocolat, le gluant, le poisson salé, les fruits de mer, les embouteillages monstres, le faussé entre riches et pauvres et la chèreté de la vie! Mais aussi les contrôles de police, les longues heures pour avoir une autorisation de sortie du territoire ou pour renouveler sa carte de séjour en supportant le mépris et parfois les injures des agents de l’immigration. Les crimes rituels et sordides qui m’ont traumatisée et rendue paranoïaque,  les difficultés pour trouver une bonne nounou et le personnel de maison en général. A lire 6 conseils pour recruter une nounou.

On y trouve tout ou presque pour son alimentation mais à quel prix!? Le salaire minimum légal est de 150 000 frs CFA mais c’est comme vivre avec 50 000 frs CFA à Ouagadougou. J’y ai surtout appris le self control. Disons que je n’avais pas tout à fait le même sens de l’hospitalité que beaucoup de gabonais. Venant de l’Afrique de l’Ouest  certains comportement m’ont heurté jusqu’à ce que je m’y fasse et que j’y réponde fermement.  J’y ai vendu beaucoup de beurre de Karité, des tenues en pagnes tissés du Burkina , j’ai donné des cours de Marketing dans des écoles supérieures mais j’y ai toujours des impayés parce que faire crédit à Libreville est suicidaire. Évitez!!!

Mais j’y ai fait des rencontres formidables et je n’oublierai jamais le personnel de la clinique Union Médical ou j’ai mis au monde ma fille aînée, le personnel a été d’une gentillesse et d’une disponibilité qui m’ont marqué à jamais. Malheureusement je n’ai pas pu découvrir les autres villes du pays à cause de la maternité et de l’accès aux villes de l’intérieur.  Merci Gabao!

Tonga Soa! Antananarivo, Madagascar 1 mois

Ce pays que je découvre au fil des jours est beau et surtout la vie y est peu chère, le niveau de vie est à peu près le même qu’au Burkina mais avec une plus grande variété de fruits, légumes, d’épices et de riz. Le riz sous toutes ses formes,variétés,. A lire A la découverte d’Antananarivo.  Tout y pousse et je découvre des fruits et légumes rares pour tous les goûts. Un climat doux sur les côtes mais l’hiver est rude. D’immenses immeubles mais aussi des maisons en étages mais en banco… Oui car Tana est une belle ville mais j’y ai découvert la misère, je connaissais la pauvreté mais ici j’ai vu des familles dormir dehors sous 6° celsius tout simplement parce qu’elles n’ont pas de toits et encore moins de quoi manger ou se vêtir, la mendicité infantile vous tirent les larmes des yeux. Remercions Dieu pour nos acquis!

Les malgaches sont sympathiques, plutôt réservés de prime abord, ils ont une forme de nonchalance appelée ici la « mora-mora » (prononcer moura-moura) rythme le quotidien et leurs activités. C’est déroutant au début mais quand on les comprend on sait comment s’adapter et obtenir ce que l’on veut.

Hummm la vanille de Madagascar, les sacs, nattes, chaussures en rafia. La beauté et l’originalité de l’artisanat, fin délicat, coloré, ingénieux, tout simplement magnifique… A lire Exotiquement votre!  Je découvre, j’apprend chaque jour, chaque mois, chaque saison,  sur ce beau pays, mon nouveau chez moi! Salàma!

Ma soeur aînée Zeneb m’a dit: » on ne peut pas vivre dans un pays et vouloir changer ses habitants, c’est à toi de t’adapter ». Et c’est tellement vrai. On apprend toujours des autres et on sort toujours grandi d’un pays, riche d’expériences et de souvenirs! L’expatriation est une expérience fabuleuse, cependant je pense que quand on a le choix il ne faut pas faire plus de 3 ans dans un pays, en tout cas c’est mon seuil de tolérance.

A vous tous que j’ai rencontré pendant mes séjours et qui avez chacun à votre manière enrichie ma vie je vous dis MERCI!!! parce que sans toutes ces expériences je ne serai pas celle que je suis aujourd’hui… Ami(e)s d’ici et d’ailleurs Barka!

Tim