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Le ciel et la terre se mettent d’accord ici

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Depuis longtemps, l’Ouest peint l’image de la Chine assez sombre. Abondent les rapports sur la croissance économique ultra-rapide au détriment de toute protection environnementale. Pareil, quand il s’agit de l’accueil des visiteurs. Les nouveaux arrivés une fois en terre chinoise,  à Pékin ou bien dans d’autres méga-villes, doivent attendre, selon les médias,  à une brume épaisse et des régards étranges des locaux.

Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à éviter tout cela sur mon chemin, lors de ma première visite en Chine. Voyageant en avion, d’abord, à destination de Shanghai et puis, prenant le train à grande vitesse qui m’a gardé dans une bulle d’infrastructure hyper moderne et confortable, avant d’arriver à ma destination.

Et cette destination, en dépit d’être seulement une heure loin de Shanghai, est tout et de rien comme vous imaginez la Chine d’être, en même temps.  À Hangzhou, l’air  et les rues – sont propres. Oui, la ville est accessible à pied. Les arbres fleurissent sur le trottoir. Les gens ne regardent pas de façon indiscrète les étrangers (et on pourrait dire un étranger ici, est un espèce plus rare qu’à Pékin ou Shanghai), et les résidents conduisent dans leur voie. Les habitants de Hangzhou ont un fort sentiment d’appartenance à leur communauté. Ils donnent l’air d’aimer et préserver leur ville.

Bien évident pourquoi, c’est parce que la ville accueille l’héritage naturel le plus célèbre en Chine: le parc Xihu ou comme à l’international le West Lake. Visiteurs devraient y consacrer une pleine journée pour en faire le tour à pied (bien que mes amis locaux prétendent l’avoir fait en deux heures), ou une heure en croisière. Ce parc est enregistré dans la liste d’UNESCO pour les sites de patrimoine mondial et a donné le décor pour des histoires mythiques, des légendes urbaines et inspiré… le billet de banque de RMB1. Il ne faut pas surprendre que touristes, domestiques ou internationaux,  visitent Hangzhou et même si mon groupe a fait la visite « high season », le parc Xihu invite de se glisser dans un état de relaxation, surtout au printemps, lorsque l’ensemble du lac est fleurie.  Hangzhou est parfaitement située pour offrir le meilleur de la nature tout-sage –  montagne à l’ouest, une métropole à l’est qui s’ouvre sur le Pacifique, et un climat doux tout au long de l’année.

Bien que la croissance rapide, devenue un destin pour le pays avec la plus grande population au monde, est visible aux alentours de Hangzhou, Xihu existe comme une ceinture de verdure naturelle pour empêcher l’étalement urbain, et il en sera toujours ainsi une contre- balance. Selon un proverbe attribuée à Marco Polo, mais aussi sur les panneaux avec l’image de Deng Xiaoping – « dans le ciel il ya le paradis, sur terre, Suzhou et Hangzhou ».  Et il n’y a pas de Hangzhou sans Xihu. Peu importe à quelle vitesse la Chine se développe, des signes nous rappellent partout de son importance pour Hangzhou. Si le ciel préserve ses trésors, il en demeure de la Terre à faire de même.

 

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Vivre meilleures vies!

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Oui, il ya plus dans la vie que le bureau et la maison et il est temps de s’investir dans la troisième dimension pour vraiment s’épanouir. Y at-il une troisième dimension à votre vie? J’entends par là un élément de votre vie qui dépasse vos activités au travail ou à la maison. Si vous êtes ambitieux de réussir dans votre carrière, une troisième dimension sera utile. Il peut – et, en effet, à un certain niveau devrait – lier avec vos intérêts soit au travail ou à la maison, mais il peut également être d’une nature sensiblement différente.  Pourquoi avez-vous besoin d’une troisième dimension? Pas tout le monde est motivé de sauver la planète ou donner leur argent aux charités. Même si vous avez travaillé dur toute votre vie, je ne pense pas qu’il y ait une obligation de retourner à la société. Bien sûr, il est remarquable de le faire et je garde ici un moment pour réfléchir à la campagne d’Andrew Forrest de mettre fin à l’esclavage mondial. Pourtant, même si vous ne coule pas du sang philanthropique dans votre corps, vous avez besoin de développer une troisième dimension à votre vie. Chaque carrière réussie ou un chemin accompli est construit sur deux compétences de base : Votre capital humain – vos compétences et de l’expérience – et votre capital social – vos relations avec les autres. Des activités de troisième dimension contribuent positivement à toutes les deux à la fois.  Si vous êtes impliqué dans un organisme de bienfaisance ou un club de sport, il vous permettra de développer des compétences et de l’expérience que vous n’avez pas déjà, et il vous aidera à construire des relations avec d’autres personnes. Condition préalable est de s’assurer que vous vous êtes (a) intéressés par de nouvelles rencontres et (b) les autres se sont intéressés à faire la connaissance de vous. En ce qui concerne le paramètre (a), je espère que le lecteur moyen de ce blog est socialement assez habile pour s’intéresser par à d’autres personnes, sinon, s’il vous plaît apprenez à l’être. Point de stratégie, posez des questions – s’assurer qu’elles sont les bonnes et soyez prêt à l’avance si vous savez que vous allez rencontrer quelqu’un pour la première fois. Montrez un intérêt pour eux, leur entreprise, la carrière, la famille et les loisirs. Si la conversation se ralentit, demandez quelque chose qui va la redémarrer.

Comme l’écrivain américain Dale Carnegie a conseillé: «Pour être intéressant à d’autres personnes, vous devez s’intéresser à eux d’abord. » Pourtant, vous devez vous assurer que vous êtes vous-même intéressant(e). C’est là que des activités de « troisième dimension » aident vraiment. Trouvez quelque chose où vous pouvez vous investir et apporter une contribution significative, et non pas quelque chose secondaire. Et bien vos chances de réussir sont multipliées si vous êtes impliqué dans quelque chose en dehors de la maison et la famille. Lorsque vous êtes assis à côté de quelqu’un d’influent à dîner ou dans un avion, lorsque vous êtes interrogé pour un emploi, ce sera la troisième dimension dans votre vie qui vous aidera à vous distinguer. Si vous faites un travail exotique, ce sera peut-être suffisant (bien que si vous êtes un agent secret, vous n’auriez pas le droit de le mentionner), mais votre emploi ne suffit pas toujours pour attirer l’attention des autres pour longtemps. Cela est particulièrement vrai au début de votre carrière. De même, votre famille peut être un élément clé dans votre vie, mais il n’est pas toujours un sujet adéquat de commencer une conversation. Au contraire, la conversation à propos de votre famille pourrait être carrément ennuyeuse. Pas beaucoup d’hommes d’affaires supérieurs  veulent rester coincés à côté de quelqu’un dont la seule conversation porte sur les limites étroites d’un travail étroit ou si les aliments biologiques pour bébé valent de l’argent supplémentaire.  Donc, comment pouvez-vous trouver une activité de troisième dimension? Si vous n’avez pas d’argent supplémentaire, vous pourriez donner de votre temps. Les personnes qui partent pour un bénévolat aux causes humanitaires, par exemple, savent combien ils sont nécessaires et autour d’une table de dîner, beaucoup de gens seraient fascinés d’entendre ce genre de formation que vous obtenez, la variété des challenges que vous affrontez. Et si vous ne pouvez pas épargner le temps de faire un tel changement, pourquoi ne pas aider avec la finance ou le marketing ou l’un des 1001 choses dont les charités ont besoin de charité?  N’oubliez pas ça : Vos activités de troisième dimension devraient être revues régulièrement, de même que pour vos plans professionnels. Si vous avez travaillé dans une entreprise pour plus de cinq ans, que ce soit le coaching au football dans l’école de vos enfants ou de l’exécution d’une collecte de fonds pour une association de bienfaisance, vous avez probablement atteint l’étape où vous n’avez rien de plus à apprendre de nouveau. Signe qu’il est temps de rechercher le prochain défi de votre carrière. Quelle est votre activité de troisième dimension?

 


Nicolas de Cues et l’histoire de calculer la date de Pâques

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Parmi les figures les plus fascinantes dans l’histoire de Pâques est Nicolas de Cues, un avocat de Trèves et homme de la Renaissance, dont l’ambition a conduit à la position de cardinal sous le Pape Eugène IV, en dépit de ses origines modestes.

Nicholas a construit sa réputation au Conseil de Bâle, qui a débuté ses travaux en 1431 et a continué pour les prochains 18 ans. Il est arrivé dans la ville suisse de faire la plaidoyer pour la cause contestée de l’évêché de Trèves, mais a écrit de l’histoire par sa contribution à boucler un accord dans le conflit sanglant entre Rome et les Hussites. Puis Nicolas se tourna vers un sujet exigeant une grande compétence en droit, mathématiques et sensibilité religieuse: le calendrier. Le récit de John Mann dans La Révolution Gutenberg est révélateur:

 «L’Eglise est profondément préoccupée par le sujet du calendrier en raison de la nécessité de calculer la date de Pâques. Mille ans auparavant, le conseil de Nicée, établissant les règles de pratique chrétienne, avait décrété que Pâques devait tomber le dimanche à la suite de la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, l’une des deux dates (au printemps et à l’automne) sur laquelle jour et nuit sont de longueur égale. Mais le calendrier de l’époque contenait une erreur. En fait, l’année (365,25 jours) était de 11 minutes et 8 secondes plus longue, qui dans un total de 1000 ans s’élevaient à sept jours. Du coup, le philosophe et scientifique Roger Bacon avait souligné ce point au passé, mais il a été considéré si intraitable comme problème que les autorités papales ont détourné les yeux. Dans son essai De Reparatione Calendarii (Sur la révision du calendrier), présenté au Conseil en 1437, Nicholas a examiné le dossier et a présenté le seul remède possible: d’adopter un nouveau cycle lunaire, et ne pas ajouter dans le calcul de la date une semaine dans le calendrier – il a suggéré la Pentecôte, parce que c’était une fête mobile et ça passerait inaperçu aux yeux du grand public – et puis, comme un dernier point de régler, d’omettre une année bissextile tous les 304 années. Cela aurait à être validé non seulement par les Grecs à Constantinople, qui appartenait à la même religion, mais aussi les Juifs, qui s’oocuperaient de la révision de tous les accords financiers.»

Compte tenu des fractures au sein de l’église à l’époque, aucune décision n’a été prise. La réforme a dû attendre encore 80 ans plus lorsque le pape Grégoire XII a présenté le calendrier  » grégorien « , comme nous le savons aujourd’hui. Pourtant, la structure qui mesure nos années et garantit des indulgences douces pendant le printemps doit une énorme dette à Nicolas de Cues.

 


Journée de la Femme 2015: On est où?

En vue de la rétrospective du phénomène « Björk » au Museum of Modern Arts (MoMA) à New York,  l’artiste islandaise s’est plainte, lors d’une interview, du traitement sexiste d’une part de ses collègues et journalistes hommes, qui lui reconnaissent rarement des  qualités de producteur ou de compositeur de la musique.  Exaspérée du phénomène général dans la société,  elle pense qu’ « il  est  le bon moment pour ouvrir enfin  la boîte de Pandore et  commencer à parler de ces questions (des sexes)».  Dans une autre occasion, Patricia Arquette a porté une plainte similaire, lors de la remise de prix aux Oscars dénonçant les scandaleux décalages salariaux à l’industrie du cinéma.

A l’occasion des célébrations pour la Journée internationale de la Femme prévues pour ce dimanche,  aucun(e) ne doit être surpris(e) : Les chiffres sont décourageants dans le secteur culturel.  A la liste de 100 films les plus rentables de 2014,  seuls 12% des premiers rôles étaient féminins. Que faire ? On peut commencer par financer des scénarios qui déconstruisent des clichés qui accompagnent souvent les caractères féminins. Le simpliste test Bechdel est, en ce point, révélateur de comment on aborde les personnages féminins.

Part de la responsabilité, également, aux séries télévisées populaires, dont l’exemple le plus explicit serait l’américain True Detective , pour contribuer à reproduire de modèles plutôt passives de l’existence féminine. De l’autre côte, xxceptions fortes dans ce tableau morose constituent les héröines de House of Cards et Borgen qui récompensent tout spectateur face à l’égard des représentations stéréotypées de genre. Côté culture pop,  il est plus impératif que jamais d’en sensibiliser et d’en faire le plaidoyer pour la cause d’égalité des sexes.  Voix critiques comme Bjork et Arquette ont une énorme influence, même si la manière de s’exprimer n’est pas toujours la plus élégante


Où sont les frontières?

Pour Lhasa de Sela, la question de frontière était ouverte tout au long de sa vie. D’origine américaine, elle a fait une carrière remarquable à la chanson et la composition. Grandie partiellement aux Etats-Unis et au Méxique, elle a continué à mener une vie nomade après comme adulte, partageant son temps entre la France et le Canada.

Quand elle avait cinq mois, ses parents fascinés par la culture hippie, ont choisi son nom d’un livre homonyme sur le Tibet. A sa jeunesse, Lhasa s’est habituée à des longs voyages traversant les Etats-Unis jusqu’aux frontières méxicaines dans un bus avec sa famille.

Bien qu’elle nous ait quitté très tôt, à l’âge de 37 ans,  battue de cancer, il ne demeure pas moins qu’ elle nous laisse son œuvre autobiographique qui ouvre de pistes de réfléxion sur la notion des frontières.

 



La piste aux espoirs

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Une masque ne pourra pas changer le monde – rendre tout le monde heureux, enrayer l’exclusion, déraciner la logique du profit qui empoisonne le genre humain, remettre la balle dans le canon, stopper la haine qui camoufle la peur vertigineuse de vivre libre. Non, face à ce Goliath, cette forme artistique, avec sa petite fronde, semble bien dérisoire.

On propose de voir les choses dans l’autre sens. Et si, justement, dans l’intimité de nos cœurs, celle permettait de cimenter nos bases, d’équiper nos consciences, de ne pas se sentir seuls, de faire groupe non pas pour détruire ou souffrir, mais pour construire, rencontrer, parler, écouter, rire, pleurer se disputer avec joie, ne pas être d’accord, aimer ? Et si l’art, en général, nous permettait de vivre enfin ?

Loin des notions de commerce ou de consommation, on sent qu’une nouvelle conscience est agissant un peu partout sur terre. Elle œuvre à différents niveaux : environnement, agriculture, échange des savoirs, entreprise coopérative. Elle n’est pas toujours sûre d’elle-même, ni de ses modèles, mais elle est convaincue d’une chose : Ne pas abandonner ses rêves à d’autres qui en décideraient pour leur bénéfice. En toute forme de l’art, de tels mouvements existent. Il suffit d’aller à la rencontre des quelques « bâtisseurs» pour qui l’art est le levier vers une plus grand cohésion entre les habitants tout en créant du lien, au sens propre.

De tout évidence, le patchwork culturel que nos villes forment souligne plus volontiers les frottements que l’incroyable richesse. Et ça se construit, ne s’achète pas…

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Bonheur en terre nippone

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Barboter à plusieurs dans l’eau chaude d’une station thermale, en pleine nature, telle est l’image du bonheur pour un Japonais. Si l’on veut atteindre la félicité, on ajoutera un plateau de bois flottant sur l’eau, garni de tasses de saké tiède. Au pays, le nirvana est collectif et bien chauffé. Le bonheur consiste à contenir ou à maîtriser les aspects violents du plaisir, en une sérénité finalement assez perverse : à la fois épicuriens et stoïciens, si l’on tient aux normes occidentales. En fait, la tradition japonaise – qui mélange les influences taoïste, shintoïste et bouddhiste- ne se réfère ni à l’argent ni à l’amour. Le bonheur n’est ni un combat, ni un but, ni un objectif. Il découle de l’harmonie avec la nature – une nature soigneusement reconstruite selon les thèmes convenus – et de l’absence d’effort.
Cette vision minimaliste se retrouve dans l’art, les sentiments, la nourriture. Selon un proverbe, il suffit de très peu de riz pour avoir l’abondance et la richesse du goût. Tout cela peut sembler bien mince à un Occidental. Qu’y faire ? Les Japonais sont trop nombreux pour ne pas cultiver une exquise politesse et refouler toute violence privée. L’espace de l’île lui-même est mesuré. Peut- être sont –ils condamnés, en tout, à la sobriété.
Bien évidemment, chaque génération interprète de telles notions abstraites à travers ses propres repères…

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(Image 1 Part de l’exposition itinérante Urbanism of Negotiation, par des étudiants de l’Université de Western Australia.. Image 2 Tirée des magazines actuelles janvier 2015.)


Vous avez dit bonheur ?

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A l’aube du 19eme siècle, deux grandes voix à l’Occident décident de parler du bonheur aux sociétés contemporaines en pleine mutation. « Le bonheur est une idée neuve », dit Saint-Juste. Et Madame de Stäel : « La gloire n’est que le deuil éclatant du bonheur. » L’un affirme la radicale nouveauté d’une société qui prendrait pour objectif le bonheur de ses membres. L’autre oppose les plaisirs de la renommée aux déceptions qu’elle entraîne dans la vie privée, lieu supposé du bonheur. L’un et l’autre posent, en ces temps révolutionnaires, le bonheur comme valeur et problème majeur.

Ce qui est nouveau, c’est d’oser dire que le bonheur est de ce monde et pour tous, que l’objectif d’un bon gouvernement devrait être de réaliser « le plus grand bien-être possible pour le plus grand possible » (Bentham) et d’inciter les individus à quitter les villages pour les villes aventureuses ; à préférer l’intimité des amis, la musique de chambre, la conversation, la promenade, la rêverie, l’inclination des cœurs à se décrire et s’aimer enfin. L’élite, aristocratique et bourgeoise, atteint ces rives du moi légitime. Mais elle n’est pas seule. Dans cette phase d’expansion prodigieuse qui marque l’ère des Lumières, la société tout entière vibre du désir d’accéder à cette « douceur de vivre ».

Les attitudes des populations changent donc. Elles n’acceptent plus la fatalité de la mort précoce ou celle des naissances non désirées. Et ce volontarisme démographique s’enracine dans la conscience que l’existence individuelle est le souverain bien. On célèbre l’allongement de la durée de la vie comme une conquête dont les vieillards sont le signe honoré. Le soin croissant accordé aux cimetières, la dignité des funérailles, occasion d’évoquer ce que fut une existence, cette attention à la mort n’est que l’envers d’un immense désir de vivre et d’un grandissant souci de soi. On pourrait avancer –non sans paradoxe- que l’envie d’être heureux, de jouir de la vie sourd dans l’ébranlement révolutionnaire. Des révolutions pour le bonheur ?

Peut-être. Après la vague d’indépendances des nations, le XXème siècle inaugure une ère d’instauration des disciplines et de restauration des valeurs collectives. Si Dieu bat de l’aile, famille et nation subordonnent leurs membres à leurs propres fins. Atome de la société civile, la famille, fondée sur le mariage, impose silence aux voix dissonantes. Aux femmes, vouées à leurs devoirs d’épouse et de mère. Aux enfants, qui doivent obéir, apprendre et se taire. « Tu épouseras Jules », ordonnent les pères à leurs filles qui soupirent pour Octave.

L’ordre collectif pèse moins lourd, dans la mesure où les Etats n’ont pas les moyens de leur politique. Les mailles du filet sont encore lâches. Pourtant, les modes de contrôle des identités, des mobilités, des illegalismes se resserrent. Partout le pouvoir s’insinue. Surtout, il cherche à produire l’adhésion par une morale du consentement. L’école est à cet égard exemplaire. Aux écoliers, invités à se fondre dans la solidarité citoyenne, elle inculque des comportements civils.

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(Graffiti de rue)

Et pourtant le feu couve et rien n’arrête plus désormais l’affirmation du droit au bonheur personnel. Voici d’abord les murmures des marginaux de toutes sortes : vagabonds qui préfèrent les risques à la sécurité du foyer ; voyageurs avides en quête d’ailleurs ; dandys assoiffés de distinction élégante ; artistes affranchis des visions conventionnelles ; écrivains qui recomposent un paradis imaginaire dans le secret de leur chambre…

Dans les familles secouées de crises cachées, les jeunes s’enhardissent. Les migrations favorisent l’indépendance des étudiants. Passé 18 ans, nombre de jeunes ouvriers n’acceptent plus de verser leur salaire à leurs parents ; ils se mettent en ménage. Les filles supportent mal d’épouser sans amour ; le taux de célibat féminin augmente. La « femme nouvelle » de 1900 s’affirme comme une personne libre du choix de son destin. Enfin, la classe ouvrière tout entière réclame sa place au soleil. Elle veut vivre mieux et pas seulement de pain. Le slogan des « trois-huit » est dominant aux grèves du 1er mai 1890 et comporte d’ailleurs la volonté de disposer des deux tiers de sa journée : huit heures de sommeil, huit heures de loisirs, pour soi, rien qu’à soi. Plus que de pouvoir, c’est le temps libre que rêvent les ouvriers. Et les photographies du début du siècle les montrent sortant des usines comme une volée de moineaux – premières images d’un monde qui ambitionne encore naïvement de construire le Bonheur…


Femmes fatales

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Fatale, le mot fait doublement rêver. Fatale aux hommes bien sûr, la femme l’est aussi au sens antique (fatum, le destin) : elle incarne l’inéluctable. Comme le destin, elle est forcément énigmatique. A l’éternelle question masculine « Mais qu’est-ce qu’elle veut ? », elle n’oppose que son mystère insondable.

De la mythologie grecque au cinéma hollywoodien, la femme fatale hante toutes les époques.  Mais elle ne cesse de changer de visage.

Depuis l’Antiquité, les figures réelles ou mythologiques de femmes dangereusement belles, tentatrices, criminelles… n’ont pas manqué. Mais elles n’étaient heureusement pas le modèle unique. Les chrétiens descendaient d’Eve, la tentatrice, et adoraient Marie, la mère du Sauveur. L’éternel féminin restait coupé en deux.

Eve

Dans la Bible, Eve n’occupe que quelques versets au deuxième chapitre de la Genèse, mais elle sera, avec Marie, le personnage féminin que les chrétiens représenteront le plus souvent. En général, elle est vue comme la cause de la chute originelle, la première pécheresse, plus rarement comme la mère de tous les hommes. Les peintres symbolistes soulignèrent sa connivence avec le serpent.

Dalila

Pour venir à bout du géant hébreu Samson, les Philistins firent appel, contre une importante somme, à sa maîtresse, la superbe Dalila. En interrogeant Samson, elle perça le secret de sa force invincible : sa chevelure. Pendant qu’il dormait à ses côtés, elle le rasa. Samson tomba alors sans résistance aux mains de Philistins qui lui crevèrent les yeux. Devenue, dès la Bible symbole de la félonie féminine, Dalila inspire de nombreux tableaux symbolistes et un opéra  célèbre, Samson et Dalila (1877) de Saint- Saëns.

Salomé

L’Evangile rapporte le supplice de saint Jean- Baptiste sans citer le nom de Salomé (qui nous est connu par Flavius Josèphe). Hérode, le tyran de la Galilée, donnait un banquet. Salomé, la fille de son épouse Hérodiade, dansa si merveilleusement qu’il lui dit : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai. » Salomé demanda qu’on lui apportât sur un plat la tête coupée du prophète. Salomé devint parmi les sujets les plus souvent traité en art.

Pandora

Les dieux voulant punir les hommes qui, grâce à Prométhée, leur avaient volé le feu, envoyèrent la belle Pandora. Epiméthée, le frère de Prométhée, l’épousa. A peine mariée, Pandora ouvrit la jarre scellée que les dieux lui avaient confiée avec interdiction de l’ouvrir. A l’instant se répandirent sur l’humanité les pires fléaux : faim, soif, guerre et violence.    

 

C’est plus tard, dans le grand reflux de la religion, que les premières « fatales » pointent leurs minois dans la littérature. Comme Manon de l’abbé Prévost, elles sont d’un naturel enfantin, instinctif, irrésistible. Pas perverses, simplement amorales. Leur curiosité naturelle, leur appétit insatiable de liberté et de jouissance les rendent dangereuses pour leurs amants et même pour tout l’ordre social. L’honnête Des Grieux, pour l’amour de Manon, manque à tous ses devoirs et finit par la suivre en Louisiane lorsque l’aventurière- prostituée est condamnée au bagne. L’héroine de l’abbé Prévost, charmante écervelée au grand cœur, est pour la société une vraie bombe. 

En 1845, Prosper Mérimée lance avec Carmen, la bohémienne indomptable, une femme fatale infiniment plus élaborée.  Elle a la beauté et le naturel de Manon, mais le tempérament méridional, la fougue et la passion de la liberté en plus. Son amant don José, s’il ne peut en devenir maître, n’en sera pas non plus l’esclave. Cette longue nouvelle installe dans un cadre pittoresque, une Espagne misérable sur fond de castagnettes, une vraie tragédie populaire. Carmen ne deviendra célèbre qu’en 1875, avec l’opéra de Bizet. Mais après tout, Carmen n’est qu’une femme singulière et exotique.

Que serait le cinéma sans Louise Brooks et Rita Hayworth ?

C’est au siècle suivant, dans la grande perte de toutes illusions romantiques et libérales, que la femme fatale s’impose comme modèle unique de la Femme. Cet immense fantasme va alors faire frémir voluptueusement artistes, poètes et peintres, romanciers et cinéastes, compositeurs et stars du music-hall, pendant plusieurs générations. Pâle et satanique, la « vamp » tient toujours l’affiche, nudité bardée de bijoux ou sanglée de cuit noir.  Les anges sans cœur ne sont pas de quitter l’écran Tout y est : le corps, les yeux, l’ambiguité, le pic à glace, et ce désir millénaire d’y laisser toutes ses belles plumes. Absolument toutes.

Surexploité commerciellement, est-il temps ce modèle à réinventer ?


Jouer les bons citoyens

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Une vertu souvent attribuée à la délibération publique est qu’elle serait en mesure de former de « bons citoyens ». Face au déclin de la participation électorale, au désenchantement à l’égard de la politique partisane, voire à l’apathie grandissante d’une partie du public, la participation au gouvernement – généralement au niveau local – ouvrirait l’esprit et le cœur des citoyens, les inciterait à se tourner vers l’intérêt général et offrirait ainsi un canal alternatif de socialisation politique face au déclin des corps intermédiaires qui assuraient autrefois cette fonction. La démocratie deviendrait ainsi sa propre école, transformant des individus atomisés en citoyens aptes à constituer un public démocratique. Ce discours sur l’éducation par la participation politique a une longue histoire dans la pensée occidentale.

« L’activité civique entraîne les individus à penser en termes publics, en citoyens, et leur statut de citoyens les dote d’un sens utile de la collectivité et de la justice. […] La politique devient sa propre université, la citoyenneté son terrain pratique, et la participation son guide »

Benjamin BarberDémocratie forte.

Cette question connaît aujourd’hui un certain renouveau suite au développement du concept de capital social tel qu’il voit dans la participation associative un moyen de refonder un lien civique en crise et de former une citoyenneté vertueuse.

La délibération, qui en suit par conséquence, aurait pour vertu de transformer les individus, d’orienter leurs préférences et leurs intérêts, voire leur identité, vers le bien commun. Dans la mesure où ce concept précise l’idée d’école de citoyenneté,  c’est la participation politique par la délibération publique qui est à même de transformer les citoyens.

Cette intuition  n’est néanmoins pas restée à l’état spéculatif. Depuis quelques années un nombre croissant d’études empiriques en sciences sociales a cherché à évaluer les effets de la délibération sur les participants.

Les résultats sont à ce jour contrastés et soulignent avant tout le rôle joué par le contexte dans lequel se déroule la délibération. Or, les nouvelles technologies permettent et facilitent de  se concentrer sur « l’entre-deux », sur l’espace d’interaction où les individus discutent, échangent et agissent de concert, et prennent occasionnellement – selon la situation – le rôle de bons citoyens. Selon la situation d’interaction les individus peuvent progressivement modifier leurs arguments et leurs comportements publics, et se tourner vers ce qui est défini collectivement comme l’intérêt général.

Voici, un exemple de cet esprit :


Baignés dans le monde des images

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Selon Rithy Panh, réalisateur de L’Image Manquante, « le passé nous renseigne sur ce qui peut arriver demain, les images sont là pour nous faire réfléchir, pour nous nourrir, c’est notre force pour avancer ».

Tous actuellement baignés dans le monde des images, qui reste à être en charge de collecter quelles images sur quels critères ? Quel acteur assumera la tâche de préserver et diffuser le patrimoine culturel à travers images et son , et par conséquence,  créer des passerelles entre le passé et le présent?

 

 

La collecte des archives est une pratique à travers le monde visant à multiplier les regards sur un pays, une culture, une langue. Plus important, la mise à disposition à un public élargi, permet de lui offrir une plus grande diversité et surtout d’approches. L’indéxation, le référencement, la description et le traitement des archives sont pour les spécialistes. Grâce à des visionnaires qui se sont pris à rêver d’un lieu de mémoire et de création, où le patrimoine audiovisuel serait sauvegardé, cette nécessité a retrouvé un sens et une nouvelle dynamique.


Les archives de demain

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Faire vivre la mémoire, faire circuler le savoir et l’information, favoriser l’expression de la société civile, l’esprit critique, le dialogue entre les générations, c’est œuvrer pour une société plus ouverte et plus démocratique. Notamment, dans des pays qui ont connu de longs conflits, en vrai danger de l’effacement de tout un pan de leur mémoire – à l’exemple du Cambodge, du Laos, des Philippines en Asie du Sud, ou bien du Cameroon, du Burkina-Faso, du Rwanda en Afrique sub-saharienne – cette mission est aussi urgente que fondamentale, vu que la valorisation de leur mémoire constitue un clé de voûte d’une culture de paix.

D’autre part, une jeunesse mondiale, qui se baigne dans le monde des images et investit les réseaux sociaux dans les temps records, et qui a besoin de s’exprimer avec ses propres regards et sensibilités, et bien sûr, avec l’appétit d’innover en terme de contenu. Plusieurs idées sont déjà lancées ou en phase de recherche, par la conception et la réalisation d’un webdocumentaire au développement de plateformes interactifs qui donnent voix aux histoires locales. Cet espace d’accueil de Mondoblog en fait la preuve du succès.

A travers des différentes pistes de développement, les objectifs derrière demeurent les mêmes visant à exporter les nouvelles technologies, de transmettre et d’échanger, toujours dans cet esprit de connaissance et de partage, d’échange, de collaboration et de solidarité.

Ligne de base ? Connaître son histoire, c’est avoir en main un savoir, une mémoire, des outils d’analyse et de comparaison. Cela signifie également combattre les préjugés et en partie, les racines de la violence, et plus important, offrir à des jeunes générations, parfois manipulées, d’être davantage maître de leurs choix et de leur avenir.

Comme l’en est bel exemple, le nouveau lancé webdocumentaire Quipu Project. 


Le dépays de Chris Marker (1982)

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(Photo sous CC, retirée du groupe Facebook dédié Black Hole)

« Tout est dans le geste du tireur. La flèche n’a pas plus de but que n’en a la vie: ce qui compte c’est la politesse envers l’arc. Telles sont les choses de mon pays, mon pays imaginé, mon pays que j’ai totalement inventé, totalement investi, mon pays qui me dépasse au point de n’être plus lui-même que dans ce dépaysement. Mon dépays. »

C-H-R-I-S M-A-R-K-E-R

Trouvez ici les essais de ce grand écrivain Français, témoignages vifs de ses voyages au Japon.

 


Le mobile banking en Afrique, exemple archétypale d’innovation

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Cinq des sept milliards de terriens utilisent la technologie mobile. Parmi les nombreux enjeux de développement auxquels elle répond, la question de la bancarisation et de l’accès aux structures financières pour les populations les plus en besoin est centrale. En Afrique, la population non bancarisée se sert de son téléphone portable pour effectuer ses opérations financières courantes. Pour les opérateurs, c’est une source de revenus non négligeables. Si les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes sur tout le continent où la technologie mobile, bastion de l’innovation, a depuis un temps noué des partenariats forts avec plusieurs secteurs, l’industrie des services financiers est optimiste quant à l’avenir du mobile comme vecteur d’innovation dans la fourniture de différents services.

Certains Africains paient désormais les factures d’eau et d’électricité, transfèrent de l’argent à des tiers ou encore achètent dans des boutiques ou magasins à travers le téléphone portable. Et tout cela simplement à partir de n’importe quel mobile, sans avoir besoin de compte bancaire. Plus besoin d’effectuer de longs déplacements coûteux, ni de passer plusieurs heures dans de files d’attente. Les opérations de transfert et de paiement se font en deux minutes, le gain est évident…

S’il faut citer une success story, c’est certainement celle du Kenya. Avec la solution de paiement M-Pesa, Safaricom, filiale de Vodafone au Kenya, est une référence en Afrique de l’Est et dispose d’une longueur d’avance sur ses concurrents. M-Pesa représentait plus de 16 millions d’utilisateurs actifs début 2013, et 650 millions de dollars de transaction chaque mois. Le client abonné dispose d’un e-compte dans sa carte SIM sur lequel il peut verser de l’argent, le recevoir ou le transférer à un tiers.

Le secret de M-Pesa ? Un maillage de 50 000 agents répartis sur l’ensemble du territoire kenyan pour être au plus proche de la population, y compris rurale. Ces intermédiaires sont propriétaires d’une petite épicerie de proximité, revendeurs de mobiles, employés d’un corner dédié dans un cyber café. Ils ouvrent les comptes M-Pesa sur simple présentation d’une carte d’identité, et effectuent les dépôts et les retraits d’espèces. M-Kesho, un service complémentaire de M-Pesa, permet au client d’ouvrir un compte bancaire dans une banque traditionnelle à travers son mobile et de disposer des services de gestion sans jamais se rendre dans une agence bancaire. Enfin, récemment, Safaricom a offert à ses clients M-Pesa la possibilité des payer des frais de scolarité, des factures (supermarchés, taxis…), d’effectuer des prêts sociaux ou encore collecter des fonds.

Le boom de la téléphonie mobile, incontestablement, a fait le terreau du succès de M-Pesa au Kenya. Mais la simplicité et l’accessibilité des applications, couplées à de faibles coûts, sont des facteurs d’attractivité que l’on retrouve ailleurs. Car le continent tout entier est truffé d’exemples illustrant l’effet de levier d’une faible bancarisation des populations sur l’essor des applications de mobile banking.

En Egypte, où 10% de la population possède un compte bancaire alors que le taux de pénétration du mobile est supérieur à 80%, Mobinil et Vodafone ont respectivement lancé des applications avec BNP Paribas de France. En Côte d’Ivoire, où le taux de bancarisation tombe à moins de 8%, MTN et Orange se livrent une bataille acharnée. A Madagascar, Airtel, présent dans les coins les plus reculés grâce aux bureaux de poste malgaches, se partage le territoire avec Orange, qui distribue sa solution Orange Money dans les épiceries. Orange Madagascar a d’ailleurs poussé l’innovation plus loin en proposant aux Malgaches un système de rémunération de l’épargne. Car ce système « gagnant – gagnant » agit aussi souvent sur le taux d’épargne de la population. L’expérience kenyane, où le taux de bancarisation a augmenté de 58%, prouve que la technologie mobile peut faire décoller l’accès aux services financiers dans un pays en voie de développement. En Afrique du Sud, où le taux de pénétration du mobile dépasse les 100%, les banques commerciales sont les moteurs de l’essor du paiement mobile en finançant des programmes qui permettent de faire du paiement quel que soit le type de téléphone utilisé.

Selon l’Union internationale des télécommunications (ITU), les organes de régulations de l’activité bancaire ont ainsi un rôle à jouer. Ils doivent redessiner les contours d’une régulation qui rend possible l’innovation, sans pour autant créer de déséquilibre au sein du système financier. Ils doivent également veiller au principe de transparence, c’est-à-dire à ne pas défavoriser certains organismes au profit d’autres, et ainsi entretenir une saine concurrence. Selon l’expérience, la régulation trop stricte est davantage favorable aux établissements bancaires, qui se voient seuls attribuer les licences.

L’Afrique semble embrasser une vision des transactions monétaires qui est celle du 3e millénaire : la dématérialisation de l’argent et des échanges. Celle de la transition en cours d’un système monétaire physique vers un système monétaire virtuel. Le « paiement mobile » est l’exemple archétypal de l’innovation frugale et aujourd’hui regardé comme une opportunité d’avenir.  Le processus d’innovation est donc enclenché et nous appelle à figurer le prochain Big Thing #ubunifu.


Camp de l’intégrité et de l’innovation #Ubunifu

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Quelle est la récette de l’innovation? Devenant le relais actuel de la croissance de l’économie mondiale, le concept de l’innovation voit la mise en oeuvre des strategies diverses, traditionnelles ou novatrices, d’internationalisation des entreprises et du présent florissant des start-ups s’essouflant dans une géographie économique changeante.

Premier temps, l’innovation. Par essai de définition, la mise en place d’un nouveau procédé, la création d’un nouveau produit, d’un nouveau service ou d’une nouvelle organisation qui se distinguent d’une invention, technologique ou non, par le fait qu’ils ont rencontré un marché.

Deuxième temps, le processus de l’innovation incluant de l’innovation poussée par l’offre (technology push décrite par Schumpeter), caractérisée par la volonté d’introduire une nouvelle technologie sur le marché, à l’innovation poussée par la demande (demandpull mise en avant par Schmookler en 1966), caractérisée par un produit conçu à partir des besoins des utilisateurs finaux.

Au besoin urgent d’innover dans les services publics , le camp régional de l’intégrité des jeunes #Ubunifu (innovation en swahili) a essayé de répondre, la semaine dernière, à Nairobi au Kénya.

 

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Souffler un vent de dynamisme 

Organisé par l’agence PNU pour le développement et avec le soutien de la Présidence de Kénya, l’organisation Transparence Internationale et le réseau InfoNet, le camp a regroupé plus de 50 jeunes professionnels engagés dans le secteur public, privé entrepreneurs ou des militants des droits de l’homme, et  ressortissant de nombreux pays, bien au delà du Continent africain. Pendant cinq jours, des ateliers interactifs ont proposé des facteurs clés de succès: Touchant à la stratégie de l’innovation, favorisant  l’organisation d’une équipe de collaborateurs porteuse d’un projet innovatif, et bien évidemment, focalisant à la gestion d’une innovation pour ajouter valeur dans la cohésion sociale.Selon les conseils de certains expertsqui encadraient ces ateliers, l’innovation implique un changement de culture profond caractérisé entre autres par la valorisation de l’expertise des personnels implantés localement, l’émergence de nouvelles compétences créatives au sein des équipes porteuses du projet, et la création d’un véritable écosystème participatif, à l’échelle locale, nationale mais aussi régionale, qui favorisera le développement durable, et d’un business model fondu dans le tissu local. Enfin, elle suppose une réelle autonomie aux jeunes innovateurs: La jeunesse, force motrice de changement et d’innovation, doivent pouvoir partir d’une feuille blanche pour créer de nouvelles solutions et définir un dispositif de gouvernance approprié à leur situation et réalité locales.

S’il existe un espace pour la mise en oeuvre de partenariats fructueux entre le secteur public et privé, l’entrepreunariat social, la societé civile, l’horizon temporel de diffusion transnationale de l’innovation est une terre promise. Il revient à chacun porteur d’une idée novatrice d’utiliser la boîte d’outils technologiques et sociaux, de comprendre les besoins réels des membres de la société et d’intégrer dans la démarche de conception les éléments essentiels de performance, de durabilité, de simplicité.

C’est à ces conditions que l’innovation ne sera pas seulement une source de retombées économiques lucratives, mais bien réellement un lévier de projet de société plus ouverte, plus démocratique, plus inclusive…

 

 


L’espace, le temps, la morale, la passion…

La question essentielle que pose tout projet artistique dans l’espace public est : l’art peut-il exister en dehors des lieux qui lui sont consacrés ?

Peut-il y exister sans se perdre, s’abîmer, se désactiver ? Voire, plus positivement, que peut-il éventuellement gagner ou engager comme mutation qualitative dans ce transfert contextuel ?

Au début, l’investissement de la rue par les artistes répondait en grande partie à une nécessité anti-institutionnelle, le musée, sclérosé dans ses modes de monstration, s’avérant soudain inadapté à l’explosion des nouvelles formes de la création. Aujourd’hui que l’on sait que le musée peut tout absorber, tout valider, pour le meilleur ou pour le pire, l’art n’a plus besoin d’investir l’espace public de manière réactive mais plutôt de manière active. Soit, pour des projets spécifiques, dont une confrontation à une certaine réalité sociale apparaît nécessaire et urgente. C’est dans cette perspective qu’il s’avère le plus intéressant.


JIV 2014: Célébrons la capacité de faire bouger les choses

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On a souvent la tendance à oublier le véritable impact sociétal du volontariat, qui comprend la capacité de  répondre à des besoins, de lutter contre les injustices, mais également de soutenir les plus fragilisés. L’ensemble des citoyens engagés à l’aube de 2015 sont eux aussi acteurs majeurs de changement en jouant un rôle important de contre-pouvoir quand c’est nécessaire et en faisant évoluer les mentalités. Engagés dans les communautés de bases, les volontaires de tout âge, couleur et ethnicité, portent au jour le jour les enjeux sociaux d’aujourd’hui et de demain, créant un espace de participation permettant d’un renforcement de la bonne gouvernance, une cohésion sociale, la paix et le développement durable.

En cette Journée Internationale du Volontariat, un grand merci, alors, aux millions des volontaires nationaux et internationaux qui, par leur engagement, contribuent à une véritable évolution sociétale de notre planète.