Jean-Paul Amuri Lwesso


La femme africaine sous le poids de la tradition

La femme africaine sous le poids de la tradition

Les mots sont parfois faibles pour décrire certains méfaits commis dans notre société contre les femmes, celles qui nous portent neuf mois dans leurs ventres et nous font voir le jour. La société africaine semble confondre le rôle d’une femme à celui d’un domestique ou un simple objet de plaisir. Ajouté à tout cela les fausses croyances ainsi que certaines coutumes barbares, vraies barrières à l’épanouissement de la femme, elles n’ont pas de lieu où poser les pieds dans notre société. Lire la suite de l’article…


Les Twa : minorité invisible au Burundi

Les Twa (Batwa) est une troisième ethnie souvent oubliée, de l’intérieur et de l’extérieur, du Burundi. Leur nom ne figure même pas dans certaines encyclopédies et pourtant c’est une « catégorie » faisant partie de l’histoire du Burundi. En parlant souvent du Burundi, on évoque seulement les deux grandes ethnies du pays : les Hutu […]


Le cinquantenaire du héros national Burundais

A peine que tu vis quelques mois dans ce pays, que tu entends son nom. Dans les chansons que scandent les enfants du pays, dans le nom de l’un de nos boulevards, le nom d’une de nos grandes cliniques du pays, ou en visitant un mausolée en son honneur à Bujumbura. Son nom est resté pour toujours dans les annales du pays, ineffaçable et irremplaçable. On le surnomme le fils aîné du Burundi. Lui, fils du Mwami Mwambutsa, le Prince Louis Rwagasore.


Une jeunesse victime des cybers arnaques

C’est un de mes amis, vivant aussi ici au Burundi, qui reçut une invitation à participer dans une conférence internationale, sur je ne sais quel thème touchant une problématique d’une préoccupation internationale. Tout lui fut garanti : les frais de transport, les documents de voyage, et même le frais de séjour durant toute la durée […]


Des petites scènes de transport qui gênent à Bujumbura

Depuis le jour de la fête de Noël à Bujumbura et pendant la suite, le transport fait parler la classe moyenne de chez nous. Bujumbura, la capitale du Burundi, situé au centre de l’Afrique, compte plus de 500.000 habitants. Parmi toute cette populace, la plupart se retrouvent chaque jour au centre ville pour différentes raisons. Les affaires, le commerce voire même les études. De même pour l’achat de certains articles, le seul endroit pour les acquérir reste le centre ville.Voilà que nous sommes, presque tous, obligés de nous payer le transport pour toutes ces raisons. Les moyens de transport les plus usités par la classe moyenne au Burundi sont : les taxis-voitures, les taxis-moto, les autobus (bus de transport public), ainsi que les taxis-vélos qui n’opèrent que dans certains endroits en raison de la sécurité routière.

Depuis quelques jours, les taxis-moto n’ont plus doit de franchir les différents ponts qui donnent accès au centre ville de Bujumbura, pour des raisons qui restent encore moins claires. Nos jeunes motards doivent faire leur pêche ailleurs, car l’accès au centre ville est interdit par les agents de la police. En manifestant leur mécontentement, ils ont essayé de franchir de force la barrière policière, action qui a attirée quelques coups violents de policiers sur certains d’entre eux causant aussi l’emprisonnement des autres. Hier (11.Janvier.2011), en prenant mon bus de retour dans mon quartier, on m’informe que les tenants de bus publics aussi ont rehaussé leurs prix, le cout de carburant est à la base de cette décision. Par-ci, par-là on peut entendre les plaintes. Plaintes des jeunes étudiants, des citoyens aux revenus faibles (moins de 100 $ par mois) ou des femmes qui exercent des petites activités en ville et qui doivent payer leurs transports de tous les jours.

Ces quelques plaintes restent entre nous, modestes citoyens habitants de Bujumbura. Les grands hommes ne se plaignent pas. Ou peut-être que leur tour viendra aussi. Mais ce qui m’effraye c’est que « quand les gros s’amincissent les maigres disparaissent », que cela n’arrivent pas ! De toutes les façons la vie continue, avec un bus ou à pieds les modestes citoyens atteignent le centre ville pour vaquer à leurs activités quotidiennes. La cherté de la vie, le chômage ou le revenu faible…n’empêchent pas la classe moyenne d’être active. On se bat encore pour mieux vivre, nourrir sa famille, bien étudier…car après la guerre tout est à refaire. On n’a pas droit de croiser les bras dans un pays sorti des longues années de guerre causant plus de 300.000 morts et un million de déplacés et réfugies. En observant comment la lutte est intense pour la survie chez nous, je suis d’avis que l’espoir fait vivre. Il fait vivre la classe moyenne qui lutte tous les jours, sans arrêt, pour une vie meilleure à Bujumbura.


Burundi : la vie reprend au nord de Bujumbura

C’est un coin perdu du monde. Une partie de Bujumbura appelée quartiers Nord. Un milieu habité essentiellement par des gens à faibles revenus. Les maisons sont construites en matériaux semi-durables et la grande majorité d’entre elles n’est raccordée ni à l’eau ni à l’électricité. La grande majorité de la population vit de petits métiers et du commerce. Quartier ravagé par la guerre, cette guerre impitoyable qui ne laisse rien de bon sur son passage.Des vies humaines perdues, des maisons détruites, tous les signes extérieurs d’une guerre civile enflammée par la haine. Cette guerre qui m’a obligé à me refugier en RD Congo pendant onze ans, loin de mon quartier dans un coin perdu au Burundi. Me voici déjà diplômé d’Etat en provenance d’Uvira, à l’Est de la RDC. Diplômé en Mathématiques et Physique. Dans la tête un bagage composé des intégrales bornée, des équations bicarrées, des asymptotes, des paraboles dégénérés ou autres noms encore très mathématiques plus compliqués que du Chinois. Rien de pratique, sauf quelques notions des dissertations que je maîtrise un peu mal. Je n’ai jamais touché un ordinateur, le mot internet ne fait pas partie de mon vocabulaire et je me demande quel genre d’animal peut être bien ce cyber café que j’entends souvent parlé dans la bouche de certains amis. Cependant par-dessus tout, quelque chose reste vraie dans mon quartier : il y a la vie, les mouvements et la chaleur humaine.


L’espoir règne dans ce coin perdu du monde. Les enfants jouent avec joie dans toutes les rues. Les robinets publics sont des lieux où l’eau est puisée. Dans la plupart de parcelles du quartier, des petits jardins potagers sont entretenus. Pas d’usines polluantes ni d’embouteillages de la ville, on peut respirer l’air frais et laisser son enfant jouer librement dans la rue. L’espoir n’est pas perdu. Des nouvelles maisons se construisent, on apprend l’informatique dans certains centres du quartier, les écoles de métiers ne manquent pas aussi. La vie reprend de plus belle! On peut cueillir des légumes dans son jardin et faire une bonne sauce « homemade.» L’amitié aussi a encore sa place. On peut encore manger à bas prix dans un restaurant du quartier. Les gens du quartier semblent être tous des frères, ils se saluent amicalement. Le problème de l’un fait la préoccupation des autres. J’admire ces valeurs et apprécie cette vie. Je reste encore convaincu que le bonheur n’existe pas dans l’abondance des possessions mais dans le contentement de ce qu’on a ; de même la véritable richesse reste la richesse intérieure, celle que nul ne peut voler et que la guerre n’a pas pu ravir à mon beau quartier. La vie a triomphé de la mort et l’espoir du désespoir. Le rêve de paix, de prospérité, d’un Burundi nouveau anime encore la population de mon quartier. Puisse la réalité rattraper le rêve en cette nouvelle année 2011.


Les rires et les pleurs de Noël chez nous

Tout est prêt pour  le bon déroulement de cette fête de Noël qui fait chanter et danser tous les enfants que je rencontre dans les rues de Bujumbura. Depuis quelques jours avant ce samedi, le marché central de Bujumbura regorge, en cette occasion, de tout ce qui attire les regards. Des habits aux denrées les plus préférées rien ne manque. Partout on chante baisse des prix pour attirer encore plus. Ici et là « solde » est le mot magique. Même les CDs et DVD vierges sont soldés, cette dernière nouvelle m’intéresse personnellement. J’aime graver des chansons et des films sur des CDs, surtout s’ils se vendent à bas prix. Les foules endimanchées font des va-et-vient dans toutes les directions. Toutes les petites buvettes de mon quartier sont remplies, croyez-moi la boisson fait partie de la culture de fêtes au Burundi. Tellement que la circulation est intense, la police routière limite les courses des motards. Ils ne vont pas au centre ville. La sécurité est prioritaire chez nous. Me voici en route vers le centre ville de Bujumbura. Partout je croise une foule des gens tirées à quatre épingles. La fête chez nous c’est la fête. Des nouveaux habits, des visites chez les amis, des nourritures bien aromatisées et surtout la boisson. Bière ou boisson traditionnelle, bien fermentée, voilà la fête à la burundaise. Je salive déjà en pensant aux mets délicats qui m’attendent là où je suis invité à l’occasion de cette fête de famille.

Bientôt je débarque au centre ville. Tout est beau. Les gens que je croise, les magasins qui ouvrent leurs portes embellies de jeux de lumière…, tout est cérémonial. Je fais mes quelques pas pour prendre un second bus qui me conduira à la destination finale. Dans ce couloir entre deux parkings je croise un enfant. Une fillette de huit ou neuf ans. Elle est mal habillée et mal peignée. Elle me tient la main, je comprends que c’est un enfant de la rue. Elle me dit d’une voix suppliante « papa donne-moi dix francs pour Noël.» je suis ému et pense au sort de cette fillette qui fête Noël dans la rue. Loin d’une maison dans la chaleur des parents et frères et sœurs qui s’intéressent à elle. Seule au-milieu d’une foule habillée en habit de fête. Peu importe la cause de sa présence dans la rue ; pauvreté de sa famille, exploitation par des adultes malintentionnés ou une mauvaise mentalité de mendicité…, elle ne mérite vraiment pas de fêter dans la rue. En lui glissant un petit billet je la regarde pour la dernière fois avant de m’éloigner à pas de géants.

Non, ce visage ne me quitte pas, je le porte encore en rédigeant mon article de Noël. J’ai honte de nous, chrétiens ou humaniste que nous sommes, nos portes restent à moitié ouvertes. Seuls les amis, les proches, les gens bien habillées peuvent y entrer. Cela n’est pas étonnant que Jésus sois né dans une étable. Peut-être s’il naissait aujourd’hui chez nous, il ne trouverait même plus une étable disponible. Noël des pleurs et des rires. Rires pour tous les enfants choyés et gâtés par le Père Noël, rires des tous les hommes heureux que j’ai rencontrés dans les rues de Bujumbura. Noël des pleurs pour cet enfant et ses semblables passant leur fête dans la rue. Encore pire  pour ces quatre hommes tués par la foudre dans une église à Kananga(RDC) célébrant Noël. Ainsi Noël suffit aussi sa peine et sa joie chez nous, au Centre du continent Africain.


Les géants du Lac Tanganyika à l’air libre

Il se fait tard et je suis en retard. Tout se passe très vite,  j’ai même l’impression que le temps aussi est complice d’emporter  précipitamment ces quelques jours qui restent de l’an 2010. Je prends une moto dont le conducteur se presse aussi d’amasser ses dernières recettes de la journée. A 18h c’est l’heure limite pour la circulation des motards à Bujumbura. Allons-y vite, dis-je au motard qui aussi trouve son intérêt confondu au mien. Hâtes-toi, lui crie-je encore. Tout se passe encore rapidement autour de moi.Des voitures que je rencontre, des piétons et même les oiseaux qui regagnent leurs nids. Le chemin nous mène du côté du Lac Tanganyika à côté du port de Bujumbura où plusieurs trafiques s’y passent. En effet, le Lac Tanganyika ou Tanganika est l’un des grands Lacs d’Afrique ; il est le deuxième Lac Africain par la surface après le Lac Victoria dont les ressources sont partagées entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Notre cher Lac est encore deuxième au monde par le volume et la profondeur après le Lac Baïkal.  Il est encore le plus poissonneux du monde, selon certaines sources. Toutes les activités autours de ce grand Lac passent inaperçues devant mes yeux. Je n’ai que ma destination finale devant mes yeux.

Soudain du côté du lac on aperçoit quelque chose qui émerge. Deux corps énormes, un peu nus, font face. Deux gros hippopotames sont visibles dans l’eau à côté du rivage où l’herbe pousse créant ainsi la beauté du paysage. Cette scène me fascine de même que mon motard. Nous nous arrêtons pour admirer ce phénomène étrange. Quelques passants, des badauds venus de je ne sais où se joignent à nous. Le spectacle s’improvise. Rien n’inquiète ces géants du Lac, ces animaux aquatiques massifs au corps en forme de tonneau. Ces êtres qui selon leur comportement passent la journée dans l’eau pour se protéger du soleil ou caché en forêt, dans les marais voir dans des terriers. Je me pose quelques questions sur ces êtres dépourvus d’expression. La cause de leur présence à la surface de l’eau, notre rôle ou celui du gouvernement pour la défense de ces créatures et de leur milieu d’habitation. Sont-ils sortis de l’eau pour une sieste? Ou peut-être que l’eau, trop polluée devient insupportable pour ces êtres. Je pense aux tonnes de déchets que le Lac Tanganyika absorbe tous les jours, les déchets toxiques des certaines usines de Bujumbura, les boites des conserves vides, des objets en plastique, des bouteilles vides…. Cela n’est qu’une pensée qui me passe par la tête. La pollution de l’eau et de l’air nous menace aussi, nous habitants de Bujumbura, autant que ces êtres aquatiques, me dis-je en repartant encore vite que avant.


Quand les écrits s’envolent la parole reste

Me voici penché sur mes papiers les coudes posés sur la table. Une lampe « made in China » éclaire d’une lumière fade la pièce. Mon corps semble avoir une capacité d’immobilité. Il est droit et incliné du côté gauche. J’écris et réécris, lis et relis sans arrêt. Ma main soutient ma tête trop lourde pour penser. Confusion et fusion des pensées de toute sorte, je suis dans une lutte sans fuite déterminé à terminer. Il me faut produire, créer, innover, inventer pour nourrir mon blog. Rien ne me passe par la tête. J’écris des conneries. Impossible même d’impressionner par mes mots un gars de la campagne.

Je suis frustré. J’ai la tristesse de soi en voyant la pauvreté de mes écrits, envie de me réfugier avec joie dans n’importe qui d’autre que moi. Je pense à mon désir ardent de plaire, d’obtenir l’acquiescement, la sympathie, d’étonner, d’être approuvé, remarqué. Je dois m’inspirer à tout ce qui se passe autour de moi : le fondateur de Wikileaks en liberté avec un bracelet électronique, le TP Mazembe en final, Alassane Ouattara et Lorent Gbagbo disputant le pouvoir, la saison de fête de fin d’année au Burundi, Haïti avec l’épidémie de choléra, etc.…Je pense et repense à tout ce que j’ai vu, senti, touché, manié, flairé, regardé, goûté, bu, mérité, souffert, vomi, soupçonné, observé, aimé, haï, convoité, craint, détesté, admiré, pris en dégoût, détruit, construit….. Je pense à notre professeur de Français, cet homme musclé, baptisé par les élèves monsieur « n’est-ce pas », qui nous traitez des petits mabouls. Mais rien ne vient de tout ceci. Rien sur papier.

Soudain j’entends les tirs d’une arme à feu. Une kalachnikov ou une autre arme je ne saurais pas dire. Les portes des voisins se tirent lentement car la nuit n’annonce toujours pas bonne nouvelle aux pays sortis d’une longue guerre. Les voleurs main-armées, les simples tueurs payés par un jaloux…tous sont présents. Je résiste un peu à l’idée de fermer ma petite porte en bois. La pensée qui me vient c’est la parole de ma grand-mère qui disait « un enfant sage voit le mal de loin et s’en écarte. » Cette parole me fait agir. Vite je ferme aussi ma petite porte. J’ai l’idée de ce qu’une seule balle peut faire à ma petite tête soutenu par mon petit cou posé sur le petit buste. Rien qu’une seule balle et le monde ne saura même pas que j’ai existé. Peut-être une seule de mes paroles ou mes écrits témoignera de ma présence. Je pense à ma feue grand-mère qui n’a même pas écrit un poème mais qui reste vivante par ses paroles. Une pensée me vient alors de cette réflexion; les contes, les chansons ou même les proverbes racontés sont une graine dont la récolte reste inestimable. J’écrirais et parlerais de ce dont je connais, me dis-je en renfermant mes papiers !


La sueur et le sang pour un téléphone

Je vis dans une ville qui a connu à fond les atrocités de la guerre, le banditisme et le vol à main armée. Ce vent a soufflé plus fort laissant des dégâts énormes sur son passage. Pendant qu’ailleurs on chante pour manifester sa joie, il y a peu d’années à Bujumbura, pour fêter le nouvel an on tirait des balles partout dans tous les coins de la ville pour manifester la joie. Et de plus, ce sont des civils, armés illégalement, qui se permettaient cette nouvelle manière de dire « bonne année ! ». Aujourd’hui, Dieu seul sait, comment cette barbarie à pris fin pour aussi laisser place à d’autres barbaries. Le vol de téléphone est devenu monnaie courante, parfois on y laisse même sa peau  !

Dans cette ville comme dans tant d’autres villes, la vie se fait de plus en plus chère, attirant une foule de gens qui veulent vivre grâce aux poches des autres. Ces pickpockets vous chipent tout et surtout des téléphones portables. Ce bidule de téléphone qui a saturé nos marchés se vend sans problème. C’est qui est choquant est bon nombre des nos compatriotes se font tués à cause de cet appareil qui nous accompagne jusque même au lit.

Pendant une soirée de dimanche, jour où on veut tous paraitre chrétien dans un pays 90 % chrétiens ou soi-disant chrétiens. Je rentre avec un ami dans mon quartier, l’un des quartiers le plus touché par cette affreuse guerre civile de 1993 à 2005. Je sors mon téléphone pour qu’il me serve de petite torche. Mon ami, pris d’une peur bleue sursaute et me supplie de cacher cet outil qui risque de nous coûter la vie. Deux de mes voisins sont déjà mort, me dit-il, à cause de leurs portables. Cette histoire de tuerie à cause d’un téléphone portable est parmi les histoires que je déteste, j’essaie de la nier. Mais les faits sont là, des vies périssent à cause de ce machin. Rien ne prouve le contraire. C’est vrai les gens meurent à cause de leurs portables.

Le cas le plus touchant s’est produit le mois passé où les gens armées ont pu entrer dans un bus de transport publique et ont fait un cas de vol de téléphone exceptionnel. Le convoyeurs d’habitude nous demandent de l’argent. Ces fameux brigands demandaient des téléphones portables aux passagers du bus. D’autres brigands l’ont fait dans une clinique, et ont pris les téléphones de malades et garde-malades. Je ne saurais pas dire assez sur les dégâts causés par cet appareil, qui nous séduit tant, loin de résoudre nos problèmes, il nous en a crée des plus énormes. La sueur et le sang des honnêtes citoyens coulent à cause de téléphone.


Le swahili à la conquête du Burundi

Le Swahili ou Kiswahili est une langue africaine parlée officiellement dans plus de 5 pays Africains. Cette langue bantoue tire son origine de sud du Kenya, ensuite elle s’est métissée à d’autres langues africaines et surtout à l’Arabe. De nos jours dans toute l’Afrique subsaharienne, le Swahili joue un rôle important comme langue véhiculaire. Le préfixe « ki » signifie ici « langue », Swahili désigne la côte, le Kiswahili est donc la « langue de la côte ».

Quelques années auparavant au Burundi, parler Swahili ou Kiswahili était détestable dans certains milieux du pays. On a vu des parents refuser à leurs enfants l’usage de cette langue dans leur famille. Celui qui parlait cette langue était qualifié d’ « Umuswahiri » ou Swahiliphone et considéré comme étranger. De nos jours cette langue se voit accorder une place avantageuse dans toute la Communauté Est Africaine.

Au Burundi cette langue est maintenant enseignée aux enfants dans les écoles publiques du pays et sert de pont reliant toute la communauté Est Africaine dont le Burundi et le Rwanda sont membres depuis 2007. Cette langue occupe aussi une grande place dans les affaires entre les pays de cette communauté. Les hommes d’affaire se voient dans le besoin de l’apprendre pour mieux réussir leurs affaires. Aujourd’hui, si vous comptez investir dans la Communauté East Africaine, apprenez quelques mots de cette langue. Cette « langue de la côte » ne fait que conquérir toute l’étendue.


Des voleurs sous le manteau de motards à Bujumbura

Après plus d’une décennie de guerre civile au Burundi, les conséquences de toutes ces années de violence sont visibles. La pauvreté et le chômage font l’objet des efforts de tous les citoyens. Bujumbura, capitale du Burundi, n’en fait pas exception. Des jeunes doivent se battre pour gagner leur vie. Certains ayant étudiés, peuvent enseigner dans les écoles privées ou publiques du pays, cependant les autres qui n’ont pas étudié doivent apprendre des métiers pouvant leur assurer la survie. C’est ainsi que l’on trouve des jeunes chauffeurs, mécaniciens, voire aussi taxi-motards qui travaillent pour gagner leur vie. Il arrive aussi que parmi des jeunes motards des voleurs s’y introduisent et exercent cette même fonction.

Il est 18h à Bujumbura. Une femme seule se promène avec son sac à main. Elle marche juste à côté de la route. Un motard s’approche et tient son sac. Il accélère sa moto en tenant aussi le sac de cette femme. La femme aussi tient fort, et est obligée de courir au rythme de son agresseur, elle crie et appelle au secours. Le motard de même applique encore beaucoup d’efforts. La femme crie et son agresseur lâche le sac pour fuir. Cette femme tombe et se fait blesser. Des tels événements arrivent souvent dans notre chère ville de Bujumbura vers le soir. Au cas où vous y arrivez le soir tenez bon vos sacs !



Les héros oubliés d’Uvira (RDC)

La guerre : voilà un mot que tout enfant de ma génération n’oublie pas. Certains portent même ce nom du fait qu’ils sont nés pendant la guerre. Certaines personnes ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis de ce mal de notre génération et son cortège de malheur et ont payé de leur vie. Croyez-moi dans un pays déchiré par des guerres incessantes, l’injustice, la corruption, les viols et pillages….leurs actions valaient vraiment la peine. Le mal qui s’est fait à l’Est de la RDC et continue impunément n’a jamais eu de pareil. A titre d’exemple, les forces déchue Rwandaise de FDLR pillent tout sur leur passage et violent des femmes. Pendant que les autres troupes dans d’autres pays prennent même des otages vivants pour que les gages leurs soient payés, eux ils vous prennent même le cadavre que vous pleurez afin que vous le récupériez avec de l’argent. Ils s’établissent dans votre village et vous font payer des taxes, le dégât commis est sans mesure ! Voici un cas des héros, bien que non-chantés, de la ville d’Uvira.

Nous sommes en 1997 dans la ville d’Uvira. Uvira est une ville de la province du Sud-Kivu en RDC. La ville est à 120 Km de la ville de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu et 15 Km de la ville de Bujumbura, la capitale du Burundi. Le premier régime, de Mobutu, vient de tomber et la ville est dans les mains de ses soi-disant libérateurs. Pendant cette période l’enlèvement se font par-ci par-là, on trouve un voisin mort, tué chez lui, ou un autre mort loin de chez lui. Les causes personne ne vous les diront, cependant c’est à cause de leur appartenance à l’ancien régime. Cela dure un bout de temps au point où tout le monde en a marre. Ce matin de jeudi, encore d’autres personnes trouvées mortes. Cette fois-ci les peuple prennent les corps de victimes et font une marche contre ces actes barbares. Les jeunes, les moins jeunes portent ces corps sans vie. Arrivé au centre de cette ville les soldats sont en face. Aucun de manifestant ne bouge, les soldats ouvrent le feu ! Après quelques minutes c’est le silence. Des morts sans sépulture. Les corps d’une cinquantaine de personnes sont récupérés et jetés on ne sait où. Ces sont nos héros, on ne les verra plus. Ces deux camarades de classe de mon petit-frère ne reviendront plus jamais à l’école, ils sont morts et enterrés loin de leurs. C’est sont les héros non-chantés de notre histoire.


Un conte de mon pays sur l’amitié

Mes grands-parents avaient une façon de présenter les choses par des contes et des proverbes. C’est ainsi que se transmettait la sagesse africaine sur différentes situations et faits de la vie. En voici un conte de mon pays sur l’amitié et les liens familiaux.
Dans un village vivait un oncle et son neveu. Ce dernier était un grand chasseur. Chaque jour il revenait de la chasse avec un gibier, qu’il distribuait entre ses amis, sans penser à son oncle. Un jour il abattit même un éléphant qui fit la joie de tout le monde dans le village ; mais l’oncle du chasseur n’en apprit que la nouvelle, le neveu ne songea même pas à lui donner un tout petit morceau.
Un autre jour, le fameux chasseur abattit un buffle. Il réfléchit et se dit: « j’ai beaucoup d’amis, mais j’ignore qui d’entre eux est mon véritable ami. » il décida alors à les mettre tous à l’épreuve. Après avoir bien couvert son buffle, il remonta au village et se rendit au domicile d’un de ses amis à qui il raconta ceci: « cher ami, je viens de connaître un accident de chasse ; j’ai tiré sur une cible que je croyais être un buffle. Malheureusement c’était un homme, et il est mort. Peux-tu venir m’aider à transporter son corps au village? »
L’ami en question refusa de l’accompagner en lui disant que cet accident ne le concernait pas, et qu’il ne voulait pas qu’on mêle son nom à une histoire aussi grave. Tout déçu, notre chasseur s’en alla voir un autre ami à qui il raconta la même histoire qu’au premier. Celui-ci le chassa à coup de pieds en le menaçant de le dénoncer aux autorités s’ils s’avisaient de citer son nom dans une sale histoire.
Notre chasseur fit le tour de ses prétendus amis sans en trouver un qui acceptât de l’aider. Il découvrit alors toute l’étendue des illusions dans lesquelles il vivait. Désabusé, notre chasseur voulut du coup savoir quel serait le comportement de son oncle si un tel malheur se produisait réellement. Il se rendu alors chez son oncle à qui il raconta la même histoire qu’à ses amis. L’oncle lui dit : «je sais que tu ne m’aimes pas ; mais les ancêtres me jugeraient très sévèrement si je t’abandonnais dans un tel malheur. Allons transporter le corps de la victime, nous étudieront ensuite la meilleure procédure pour présenter le problème devant les autorités. » il prit une couverture et un drap blanc et suivit son neveu à l’endroit de l’accident. Mais, au lieu du corps de l’homme, l’oncle fut surpris de trouver un buffle abattu. Le neveu expliqua alors à son oncle pourquoi il avait imaginé cette histoire. Il ajouta à l’intention de son oncle : «désormais je sais que tu es la seule personne en qui je peux pleinement avoir confiance. »
La véritable amitié est une bonne chose, mais elle ne remplace jamais les liens du sang. Le compte est terminé !