Solo NIARE

Bénin : c’est le nom de la bête qui fait l’équipe nationale de football

Bon voilà,  »Les Écureuils », l’appelation de l’équipe nationale de football du Bénin, serait sur le point de changer, fatiguée des quolibets ou peut-etre d’un manque de performance. L’info m’a fait glousser. N’y voyez aucun mépris de ma part SVP, « j’ai un ami béninois ». Voilà, je sors ma carte de « mon ami noir » ici, ça marche à tous les coups. Coucou, Nadine.

Dans toute la savane là, dense en espèce de toutes sortes, où tu as des lions, des éléphants, des crocodiles, des léopards, des rhinocéros, des aigles, bon c’est vrai, tous déjà pris, eux, c’est seulement pour un minuscule insignifiant petit écureuil que le Bénin se prenait. A rappeler que certains ont fait pire ailleurs en se faisant appeler les Coqs. Eux par contre arborent deux étoiles sur leur maillot. Le pays de mon ami béninois avait quand même tellement de choix entre les pangolins, les porcs-épics, les phacochères, oui, bien sûr, l’équipe de Sedan s’appelle bien les sangliers non ? Les gnous, les zèbres, les bonobos, vous savez ces singes qui règlent tout par un coït par-ci un coït par-là.

Bon là, il faut le reconnaître, ils seraient la risée de la terre entière en s’appelant les onze grands bonobos du Bénin. Même la ricaneuse, le grand éboueur de la savane, la hyène, ils ont snobé.

Pour rappel, à part les Pharaons d’Egypte et les « Etoiles Noires » Black Stars du Ghana, les grandes nations du football en Afrique prennent toutes leur nom dans le bestiaire de la savane : les lions indomptables du Cameroun, les léopards du Congo, le Syli (éléphant) de Guinée, les éléphants de la Côte d’Ivoire, les lions de la Teranga au Sénégal, les Etalons du Burkina Faso, les aigles du Mali, les Green Eagles (Aigles verts) du Nigeria, les Fennecs (Renards des sables) d’Algérie, les lions de l’Atlas pour le Maroc, etc…

Héy, le Bénin, faites vite, hein, l’animal fait l’équipe.
Bisous là bas 😘


La légende du boubou pare-balles

C’est l’histoire de quelqu’un que je connais très bien, mais vraiment très bien et qui croyait à la légende du petit boubou pare-balles en tissus bogolan de la Guinée forestière. Tout le monde parle de boubou pare-balles à l’africaine, mais personne n’a reçu à prouver leur efficacité, en tout cas pas la victoire des troupes coloniales sur les grands résistants d’antan.

Mais c’était sans compter le verbe enjôleur d’un commercial rompu au service d’un sombre sorcier officiant dans un village éloigné sous la canopée infranchissable au flanc du mont Nimba qui vint convaincre le type que je connais.

Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. ( Source : UNESCO partenariat GLAM-Wiki )

Après deux jours de marche et d’escalade de falaises escarpées chargé comme une mule d’un sac de riz de 50 kilos, d’une mesure de deux grosses calebasses de colas, d’un bidon de vingt litres de vin de palme et des espèces sonnantes et trébuchantes à hauteur de 900000 FCFA (1372€), il se rendit, totalement persuadé, auprès du charlatan pour acquérir le super pouvoir d’invincibilité à l’épreuve des Kalachnikovs des rebelles de Charles Taylor qui crépitaient à l’époque dans la région. Ambitionnait-il de rejoindre une faction rebelle de l’autre côté de la frontière ? Je ne sais pas.

Arrivé dans la petite bourgade, il fut incroyablement bien accueilli par le chaman, ce qui finit définitivement de le rassurer.

Le lendemain, au premier chant du coq, le sorcier, accompagné de deux assistants, un portant un fusil artisanal calibre 12 et l’autre le nécessaire pour le cérémonial, l’amena en dehors de son campement au bord d’un marigot, un lieu étrange parsemé d’une multitude de termitières naines. Il le mit à poil, le fit laver avec plusieurs décoctions de sa pharmacopée, des racines d’arbres aux essences hallucinogènes, le badigeonna de mélange de cendres et de latérites qui lui donnèrent l’air d’un puisatier. Tout cela sous le rythme d’incantations et de chants polyphoniques. Le bougre planait déjà, s’imaginant invincible à toutes sortes d’armes et en train d’affronter l’humanité pour un objectif que lui seul gardait en secret.

Arriva le moment où le sorcier l’installa à 5 mètres de lui à genoux sur un mortier entre deux termitières, lui fit porter le petit boubou convoité par toute l’Afrique, mais dont aucun Africain n’a encore réussi à prouver la résistance aux balles et l’ajusta avec le fusil préparé pour le grand test.

Mon oncle (oui, je vous avais dit au départ que je le connaissais très bien, non ?) tout heureux d’être dans le petit boubou bogolan de toutes les convoitises, insouciant comme un lionceau entouré de sa meute, un sourire grand qui lui fendait le visage d’une oreille à l’autre, s’offrit les bras ouverts à son bourreau qui l’avait à bout portant. Le sorcier ne pouvait le rater d’aucune façon et, après avoir psalmodié une dernière incantation très bruyante, il fit feu, boooooooooooummmm !

Plusieurs bruits retentirent simultanément dans la jungle après le coup de feu, le cri très caractéristique des chimpanzés effrayés, celui des oiseaux effarouchés et un dernier très étrange d’un mec râlant de douleur et se vidant à terre de tout le sang de son corps.
Le sorcier ne l’avait pas raté, la balle du calibre 12 lui avait arraché une bonne partie des cotes à travers un gros trou dans le pseudo anti-balle censé le rendre invulnérable. Mon oncle a agonisé deux heures avant de passer de vie à trépas. Paix à son âme.

(Histoire réelle)


8 mars : Ces droits des femmes qui s’acquièrent sur le dos d’autres

Au cours de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, j’ai fouillé en vain et je n’ai trouvé aucune trace de la moindre indignation sur la traite au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire etc… des petites bonnes appelées aides ménagères contre un salaire de misère dans ces pays. Rien, même auprès des grandes militantes des droits des femmes. 7.500 CFA (11€) par mois pour les mieux payées de ces servantes pour des journées interminables de servitude, de brimades et d’humiliations. Un salaire que beaucoup d’entre elles auront d’ailleurs du mal à se faire payer en fin de contrat. Une injustice sur une autre.

Une connivence regrettable :
Ce sont des milliers de petites mains d’origine rurale, des esclaves entre 7 ans et 18 ans, qui sont ainsi exploitées dans un mépris total de leur droit au vu et au su de tout le monde.

Celles qu’on appelle les « 52 » au Mali, parce qu’elles travaillent 52 semaines par an, sans jamais de vacances font partie du paysage quotidien, débout avant le muezzin et ne retrouve le sommeil le soir dans le cagibi qu’après toute la famille.

Et dire que la plupart des grandes militantes qui se sont affichées hier pour la journée internationale des droits des femmes ont chacune, sans exception, une de ces petites esclaves chez elles. C’est toute l’Afrique Subsaharienne qui est concernée par ce fléau. Culturel diront certains. Non, la traite d’être humain n’est pas une culture, c’est une monstruosité à combattre sous toutes ses formes ! Vous êtes des gens sans cœur sur la question des petites servantes. Des décennies que cela dure. « Des gens sans cœur », je le redis, car il n’y a pas une famille en milieu urbain qui n’en exploite pas contre des miettes en échange de tâches quotidiennes inhumaines.

Le plus aberrant est que les expatriés dans ces pays au compte d’ONG prônant les droit de l’homme, la santé pour tous, la démocratie et la bonne gouvernance font également appel à cette main d’œuvre devenue la norme.

Une justification tirée par les cheveux :
L’excuse que vous brandissez toujours et qui serait que vous rendez à ces jeunes filles un service en les sortant de leur misère rurale est une esquive méprisable. C’est à l’image de ce que l’on reproche à ces droits de certaines femmes qui s’acquièrent sur le dos d’autres…


Après vous êtes les premières (vous, les grandes militantes du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Niger, de la Mauritanie, de la Guinée, du Burkina Faso etc… ) à brandir les « droits de l’homme » ou la « démocratie » partout où vous le sentez utile pour en tirer les lauriers.

Commencez par retirer à ces filles leur balai quotidien et utilisez-les vous-mêmes pour nettoyer devant chez vous avant de venir faire la danse du ventre parées dans des uniformes de pagne wax devant les Institutions internationales à la recherche de subventions.

Déjà, faire travailler une fillette (un enfant) est un crime. A l’inverse, vous ne voudriez jamais qu’on fasse cela à vos propres enfants. Jouer aux bourgeoises sur la misère de pauvres gamines qui auraient dû être scolarisée n’est autre qu’un manque cruel d’humanité.


Mali : quand le machisme ambiant enfante la culture du viol

Dire aujourd’hui qu’il n’y a pas pire pays sexiste que le Mali est loin d’être un leurre et, encore moins, une offense à un peuple qui en a fait une culture. Ne cherchez plus la société patriarcale par excellence, vous y êtes. Dans ce pays, le quotidien des femmes dans tous les domaines d’activité l’illustre à plus d’un titre. Discrimination, inégalité salariale, exploitation, mariage forcé et/ou précoce, harcèlement et viol sont quelques uns de maux dans leur routine.


Tout le monde s’émeut hypocritement aujourd’hui sur les réseaux sociaux d’un viol des plus dégradants qu’une femme puisse subir, mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est le résultat d’une tradition qui impose aux femmes maliennes de subir tous les maux de la société. Cette pression est tellement forte que vous verrez ces mêmes femmes qui seront les premières à venir réagir violemment à ce post. 
La société malienne a formaté ses femmes à la résignation la plus totale.

Les trois singes de la sagesse illustrant la résignation de femmes du Mali. Source :https://pixabay.com/fr/trois-singes-1212616/

 

 

Subir fièrement au point d’être celle qui ira elle-même chercher une 2ème, 3e ou 4e épouse pour son époux polygame. Et gare à celles qui s’émancipent de ce diktat, elles sont immédiatement taxées d’être à la solde d’un Occident enquiquineur qui vient foutre en l’air des traditions séculaires, un phallocentrisme inoculé depuis le berceau, consolidé dans le cadre familial et plébiscité par l’enseignement et la rue.

La culture de l’impunité

« La petite ménagère », une des premières récitations dans les écoles du Mali

Tant que le balai restera le premier outil que les parents maliens seront fiers de voir leur fillette de 3 ans manier à la perfection, tant que des séminaires sur « Comment devenir une bonne épouse pour son mari » continueront à être organisés pendant que les hommes maliens continuent impunément et au vu et au su de la société leur championnat d’adultère, tant que les couloirs des lieux de pouvoirs serviront de lieu de débauches où les prédateurs abuseront de leur pouvoir sur des femmes impuissantes, tant que tous les autres viols revendiqués gaillardement dans les grins de délinquants (ces lieux de regroupement de fainéants affalés sur une chaise de maille se partageant un mégot de cigarette à 10) à ce jour connus ne sont pas punis, tant que des violeurs, enfants de hauts cadres de l’administration ou enfants de parlementaires qui les soustraient à la justice ne répondent pas de leur forfaiture, tant que les femmes elles-mêmes ne se décident pas, pas par mimétisme du #metoo qui secoue mondialement la hiérarchie machiste, tant que cette société malienne continuera à toujours nier à ses femmes un statut d’être humain à respecter, des viols, le Mali continuera à les compter.



L’Afrique vous maudit, Schwarzenegger, Chuck Norris, Stallone et cie

Schwarzenegger, Chuck Norris et Stallone, héros de film de guerre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les années 80, ou années Reagan, les Etats-Unis avaient trouvé au cinéma le terrain de leur revanche sur la guerre du Vietnam. Bien que la postérité ait retenu la déroute d’une super armée contre de modestes soldats vietnamiens qui ont su tirer profit de leur connaissance de la jungle, il fallait trouver un moyen d’édulcorer cette défaite monumentale face à mille fois plus faible qu’eux. Qui plus que la magie d’Hollywood pouvait flatter l’orgueil d’une Amérique en manque d’exploit héroïque ? C’est ainsi que Rambo, Commando et le commandant McCoy furent rappelés à la rescousse pour offrir aux yankees les héros militaires qu’ils n’ont pas pu se faire face aux Vietcong. Quel est le rapport avec l’Afrique, direz-vous ?

C’était à l’heure des magnétoscopes et des cassettes VHS, pour ceux qui avaient les moyens de s’en procurer, où passaient en boucle les exploits de ces héros super armés, seuls contre tous et pouvant faire de tous les objets usuels à leur portée une arme de destruction massive. Beaucoup d’adolescents se faisaient la malle des salles de classe et partaient pendant leur école buissonnière suivre ses exploits de guerre dans des vidéos clubs de l’époque. Résultat, un autre phénomène est venu s’ajouter aux multiples causes des décrochages scolaires. Sortis prématurément de l’école et livrés à eux avec pour seule qualification la délinquance juvénile, c’est l’armée qui devenait pour ces jeunes le point de chute rêvé. La grande muette en est ainsi devenue le dépotoir de tous les grands malfrats que les pays africains pouvaient compter.

Quelques années plus tard, ces recrues ont pris du vent en poupe avec le nombre de putschs dans lesquels elles ont souvent été sollicitées. Se pensant désormais invincibles, ce sont ces Rambo d’opérette que l’on retrouve dans des situations bien cocasses, ne ratant aucune occasion pour se prendre à leur tour pour ces héros de film de guerre face à des civils désarmés sur lesquels ils tirent sans frémir. Et ils se racontent dans des faits divers les plus invraisemblables comme ci-après :

Dans un maquis bondé de clients venus noyer leurs soucis quotidiens dans des rasades de bière frelatée, un soldat à demi enivré dégoupille discrètement une grenade dans la pénombre et la roule sous une table à pied bot. Bilan après la déflagration : les testicules arrachés d’un artiste local, des morts et des blessés graves.

Dans un magbana, un minibus dont l’intérieur a été réaménagé avec le triple du nombre de places de sa norme d’usine, un jeune soldat somnole agrippé au canon d’une kalachnikov. Coincé entre une mareyeuse et un docker, il se dandine à chaque coup d’accélérateur du chauffeur et manque de se renverser sur son arme aux virages brutalement pris par ce transport en commun. Brutalement stoppé par un policier de la routière, le chauffeur donne à sa voiture un nerveux coup de frein qui renverse les passagers les uns sur les autres. Dans ce tumulte, le fusil mitraillette du soldat s’emballe. Après les crépitements de la rafale qui s’en suivent plus tard, le bilan est lourd : des morts et des blessés graves.

Des lycéens à l’approche du bac ont du mal à réviser leurs cours les soirs, car les délestages se font intempestifs. Ils ne voient qu’un seul responsable à cette situation : l’Etat vers lequel ils décident d’aller revendiquer de l’électricité pour pouvoir étudier. Ils improvisent une marche pacifique sur une artère qui mène au quartier d’affaires. Sur leur parcours deux jeunes gendarmes les intiment de rebrousser chemin. En réponse, les bidasses reçoivent quelques huées de désapprobation des jeunes qui ne font qu’à leur tête et avancent vers la ville. Soudain, sans sommation, des tirs de mitraillettes à l’horizontale les stoppent dans leur élan. Bilan : des morts et des blessés graves.

Toute ressemblance entre ces exemples et des faits ayant existé serait de loin la faute à pas de chance. Le quotidien de la population africaine rime avec ces types de faits divers que seuls Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Chuck Norris et compagnie ont inspiré à ces bidasses en carence de cervelle.
Que ces héros d’Hollywood soient maudits.

@SoloNiare


Polygamie, le mariage de trop

Alboury Ndiaye n’allait pas aussi facilement s’en tirer comme toutes les fois où, en vacances à Kaolack dans sa bourgade natale, il s’offre une nouvelle femme quand ça le prend et comme il veut. Immigré en France depuis quatre décennies, ce seul statut faisait de ce sexagénaire un nanti loin de tout souci matériel. Alboury savait en jouir et ne vivait que pour entretenir cette illusion. Tout lui semblait permis, du moins, c’est l’unique impression qu’on pouvait garder de lui. La polygamie semblait être pour lui un droit divin.

Immigrés en attente pour des démarches administratives. Sous-préfecture Antony. Crédit photo : Solo Niaré

Mariages en cascade
A ce petit jeu, 5 femmes au compteur, dont 3 en France et les deux dernières à Kaolack, semblaient ne plus le suffire. Ces grands enfants, spectateurs impuissants des faits d’armes du serial polygame qu’était leur papa, vivaient avec la hantise, à chacun de ses voyages, de le voir convoler à une nouvelle noce. Leurs différentes primes de rentrée scolaire ayant couvert tous les aspects de ces unions répétées, qui n’étaient pas sans coût, leur avait laissé un goût très amer. Quant à ces anciennes femmes, elles étaient tenues par le respect d’une tradition qui n’avait de cesse de faire la part belle à ses époux lancés dans une espèce de championnat du harem le plus fourni.

Comme à l’accoutumée, il venait encore de les informer d’un nouveau mariage qu’il avait fraîchement scellé à Kaolack, avec une jeune dame du même âge que Ndeye, sa première fille, médecin à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Les mœurs, très légères de cette nouvelle épouse selon les informations reçues du village, vont alors pousser Ndeye, excédée par cette situation récurrente et ses lourdes répercussions sur le peu de confort qui leur restait, à réunir les trois épouses parisiennes et ses autres frères pour une réponse à cet écart de trop de leur papa.

Dissuasion d’un polygame
Comment aborder ce sujet avec des mamans, qui n’ont connues que ce système patriarcal, moulées depuis leur tendre enfance pour intégrer un foyer « multigame » comme épouse consentante et participante dans la résignation la plus totale, sans donner l’impression de s’opposer à une tradition ancestrale et paraître irrespectueuse envers son papa ? Toute la subtilité se trouvait là pour Ndeye. Ses connaissances dans le domaine sanitaire aidant, elle s’appuie alors sur la réputation volage de la nouvelle mariée comme sujet principale de sa petite exposée devant sa famille.

Rien de mieux que les ravages des maladies sexuellement transmissibles dans les familles polygames, illustrés par des années de statistiques terribles qu’elle a pu glaner avant la rencontre. Ndeye, avec gravité, leur fera comprendre une possible contamination de Alboury par sa nouvelle jeune femme et qu’à son retour, dans ce cas de figure, il pourrait à son tour la leur refiler. Une réaction à la chaîne qui finira alors par décimer toute leur famille. À ce moment, il était bien évident que les mamans ne vivaient pas que de Thiep et de Bissap seulement, le plaisir de la chair ne connaissant pas de retraite, vu que pour l’instant elles avaient des restes. Elle se réserva de parler directement d’activités sexuelles, mais trouva les mots pour qu’elles comprennent.

Le polygame face à son œuvre
Dès la première nuit de son arrivée du Sénégal, Alboury, fut très surpris de constater que le rituel n’était plus le même. Dans la pénombre de la chambre, Djebou, l’épouse qui le recevait ne l’avait pas rejoint, parée, comme d’habitude, du petit pagne moulant qui lui dépasse à peine la moitié de la cuisse, elle n’avait pas non plus autour de la taille ses colliers de perles qui mettent en valeur ses courbes tant désirées et, aussi surprenant que cela puisse paraître, l’habituel encens n’avait pas été préalablement brûlé pour inonder l’ambiance de son effluve érotique. En revanche, c’est dans un déroutant jogging Adidas, à la corde solidement nouée à sa ceinture, qu’elle se trouva une place à l’autre bout du grand lit qu’ils partageaient, tout en ayant pris soin de lui tourner le dos.

À tous ses soupirs et ses raclements répétés de gorge, habituels signaux du degré de son désir d’amour, Djebou resta de marbre, le dos toujours tourné depuis le début la soirée. Il se décida finalement de lui demander directement si elle ne voyait pas qu’il avait envie d’elle. La réponse, préparée avec minutie et dictée au préalable par sa médecin de fille à toutes ses épouses, ce qu’il ne savait pas, était claire : « Tu n’auras rien tant que tu ne n’effectueras pas une batterie d’analyses médicales : Hépatite A, B et C, MST VIH et tuberculose».

Ses yeux s’exorbitèrent dans le noir. Il cria à l’outrage et lui signifia de la congédier avant de se raviser aussitôt. Tout avait été prévu dans les détails prêts. Dans un calme olympien, Djebou lui fit savoir qu’elle ne s’opposerait nullement à cette décision, mais que c’est à lui Alboury de prendre ses bagages et de trouver un autre logement. C’était dit dans des termes clairs et tellement précis qu’il comprit que ce n’était pas des paroles en l’air et se tint à carreau.

Ce fut une des nuits les plus longues de sa vie. Ses yeux rivés au plafond, il médita longtemps sur cette soirée jusqu’au petit matin et, écœuré par ce qu’il considérait comme un affront, il sortit de la maison plus tôt que prévu pour rejoindre dans un autre arrondissement parisien, Bathio, sa deuxième femme, sans pourtant avoir fini ses deux jours coutumiers chez Djebou. Là aussi, il n’échappa pas au même traitement, ni chez Mandinka, sa troisième femme.

Le soutien de la communauté
Durant 6 semaines, Alboury usa de tous les moyens de pression dont il disposait, en vain. Djebou, Bathio et Mandika lui opposèrent une détermination sans égale avec les mêmes arguments de résistance. Alboury ne s’avouait tout de même pas vaincu et mis sur la table la dernière cartouche qui lui restait : le recours au bureau des notables parisiens de la communauté des ressortissants de sa bourgade, dont il était un membre respectable. Connaissant le désamour que toute cette assemblée portait aux assistantes sociales, il chargea ses trois épouses de s’être laissées corrompre par l’équipe sociale de sa mairie.

Convoquées devant les assises présidées par les représentants les plus conservateurs des traditions de Kaolack, les trois épouses devraient répondre d’un curieux chef d’accusation de manque de respect à l’égard de leur mari. Venue chacune accompagnée pour la circonstance de tous leurs enfants, 4 pour la première, 3 pour la deuxième et 2 pour la troisième, toute la smala d’Alboury lui fit face. Répondant au nom de ses coépouses, Djebou souhaita auprès de l’auditoire que leur mari dise publiquement en quoi ses épouses lui avaient-elles manqué de respect afin qu’ils puissent de trouver une solution tous ensemble.

Alboury ne put placer aucun mot, certes par pudeur, mais probablement de honte et, pris à son propre piège, il assista impuissant à la levée de la séance pour défaut d’explications détaillées de l’accusation.

Plus aucun recours ne lui était possible ou, du moins, le seul lui restant était finalement de se plier à l’unique exigence de ses épouses : les analyses médicales. Croyant alors solliciter confidentiellement sa fille médecin, s’il savait, il lui demanda de l’accompagner discrètement se soumettre aux tests indiqués. Ce qui fut fait sans tarder et, sacré coup de bol pour le serial polygame, il était passé par les mailles des filets des MST. Un ‘ouf’ de soulagement pour la famille qui retrouva alors toute sa sérénité et sa routine d’avant.

Il est évident que même en changeant les noms des personnes citées dans cette histoire, qui est réelle pour préserver leur anonymat, beaucoup d’entre vous reconnaîtront un papa, un oncle, un cousin ou un voisin, au pire, la polygamie dans ses tristes travers.


Exciseuses : bourreaux et inévitables alliées

Maillon non négligeable dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), les exciseuses passent pour les parents pauvres d’un mécanisme qui a tout intérêt à faire corps avec elles. Prendre en compte ces femmes (principales exécutantes des mutilations), que certaines traditions élèvent au statut de préceptrices, est important si l’on veut lutter efficacement contre le phénomène de l’excision. Bien qu’elles apparaissent comme les bourreaux de la situation, il faut…


Conakry : partouze, sextape et une poignée d’hypocrisie

Depuis quelques jours, une sextape enflamme la toile guinéenne. Un « threesome » (une partouse à trois) tourné dans un salon bien cossu de la Minière, un quartier résidentiel de Conakry. Bien connus du public, les acteurs, Moctar Keïta, Makhou, au moment des faits conseiller chargé du protocole auprès du PDG de GUICOPRESS, Noah Conté un opérateur économique à la tête d’une entreprise minière qui a pignon sur rue et une demoiselle résident à Reims en France. Mise en ligne par un internaute non encore identifié, la sextape tournée à l’image des cuvés de Youporn à vite fait le tour du web, passant d’un smartphone à l’autre à une cadence effrénée.

Ce que l’on pourrait retenir après avoir pris connaissance de ces ébats d’un tout autre ordre, c’est que l’acte en soi n’est pas si mauvais que ça, étant donné que ce sont des adultes consentants qui se livrent à une partie d’échangistes. On peut comprendre que beaucoup de guinéens soient choqués visiblement par cette pratique livrée au grand jour, car, vu les réactions, il n’y aucun doute que l’échangisme n’ait pas sa place dans les moeurs dans ce pays, du moins, « publiquement » pour une catégorie donnée.

La belle hypocrisie, longue vie à toi

Le constat d’une dérive réelle des mœurs est flagrant aujourd’hui dans la société guinéenne. On se voilerait la face à vouloir occulter cet état de fait de plus en plus décrié publiquement pour se donner bonne conscience, mais contre lequel rien n’est fait pour stopper. Au contraire, il prospère, car il réside sur un étonnant terreau : la précarité quotidienne et une meute de flambeurs prêt à tout pour conquérir la moindre silhouette féminine. Un brillant rappeur de la nouvelle génération, Diani Alpha avait tiré la sonnette d’alarme dans un de ses sons, « On se tape les mêmes go » en août 2016, citant nommément Bambino, Bénédi, Tidiane World, Malick Kébé et d’autres… qui s’échangeraient leur copine entre eux. Un tollé général avait accueilli son œuvre prophétique, rendant ainsi inaudible une dénonciation subtile du championnat d’adultère dans lequel personnalités publiques et citoyens anonymes semblent s’être lancés.

On retrouve ce même faux-fuyant dans le débats public durant le procès entre l’ex sociétaire du Syli national, Titi Camara et sa femme sur leur divorce au TPI. Audience qui a levé le voile sur ce cocuage intensif devenu monnaie courante. Elle avait donné lieu à un déballage sur les frasques d’une autre personnalité très connue de la place, qui serait, comme par hasard, le patron d’un protagoniste de la présente sextape.

Et récemment, suite à la dernière élection Miss Guinée, on retrouve une autre preuve de cette hypocrisie dans la violente charge du Ministre de la culture contre la COMIGUI, sous prétexte d’une atteinte grave à l’image de la femme guinéenne. La Guinée serait alors un pays de Mollah du jour au lendemain sans qu’on ne le sache. La vraie atteinte est celle qui réduit l’image de la femme Guinéenne à une élection Miss, sans compter le fait de réunir rien que des mâles autour d’une table pour décider à la place de premières concernées, un véritable crime de lèse-majesté en somme.

Pour revenir à la consternation presque générale, beaucoup de personnes sont furax contre un des protagonistes, du fait d’une rumeur qui lui attribuerait une contamination au VIH. Et s’il est par ailleurs avéré qu’il est séropositif, on peut préconiser un acte pénalement répréhensible, car ce dernier ne se protège pas durant ses ébats avec la jeune fille tandis que son acolyte lui, si. Une attitude jugée obscène et criminelle. Alors, même son compère serait en droit de porter plainte contre lui pour exposition volontaire à la contamination au VIH. A moins que ce ne soit à l’insu de son plein gré.

Par conséquent, ce serait à la justice de s’auto-saisir et de mener des actions qui s’adaptent à de telles situations.

Le nommé Makhou aurait précipitamment quitté Conakry dès que le scandale a éclaté pour trouver refuge au Maroc. Selon des sources proches de lui, il aurait promis de ne pas couler seul. Il serait en possession de plusieurs sextapes de personnalités politiques et du monde des affaires en Guinée, ajoutent ces mêmes sources. Ce qui s’annonçait donc comme un scandale ponctuel risque de prendre la forme d’un feuilleton croustillant dans les jours à venir.

En attendant, ces premières vidéos sont devenues virales sur le web, faisant de la Guinée la risée du monde. Les commentaires vont bon train, les live-Facebook s’enchaînent au gré des opinions des internautes. Et rien ne dit que certains d’entre ceux qui font les Muftis sur les réseaux sociaux à propos de ces vidéos ne sont pas en train de se détendre avec en privé, en les faisant tourner en boucle sur les ordinateurs ou les téléphones. Mais on vous voit.

Solo



Excision en Guinée : l’histoire de l’arroseur arrosé

Connaissant le vieux patriarche El Hadji Boukari, 71 ans, et ses positions tranchées en faveur de l’excision, personne, dans la bourgade de Bolokodougou, à 490km de Conakry, ne pouvait imaginer qu’un jour, il serait lui-même confronté aux abominations des mutilations génitales féminines et à la douleur de celles qui en sont victimes contre leur gré. Cette situation insolite prête, certes, à se gausser jusqu’à se décocher la mâchoire. Mais, au fond, c’est la leçon qui en découle qui paraît la plus incroyable.

Chef coutumier de Bolokodougou, Boukary était marié à cinq femmes, c’est-à-dire plus de femmes que ce que lui autorisait la religion. Sa dernière femme, une jeune fille de 24 ans, mariée huit ans plutôt, avait été la seule à faire un enfant avec lui : un garçon qu’il chérissait plus que tout.

Boukari s’était érigé une réputation d’irréductible contre toutes les campagnes menées en milieu rural contre l’excision. A cet effet, son statut de chef coutumier lui servait à opposer un droit de veto à certaines décisions administratives relatives à la nomination des représentants de la fonction publique dans sa localité. Plusieurs agents de santé ont été mutés vers d’autres régions pour avoir voulu tenter une démarche de sensibilisation contre les méfaits des mutilations génitales féminines, auprès de la population. Boukari, quotidiennement mis au courant de toutes ces tentatives, par un réseau d’informateurs, actionnait alors une procédure de mutation des agents « indélicats ». Face à ce petit seigneur, les ONG et les associations caritatives ne savaient plus à quel saint se vouer pour faire bouger les lignes.

Boukari avait un objectif unique : perpétuer pour l’éternité les festivités précédant la campagne annuelle d’excision. Des jeunes filles de 6 à 15 ans étaient alors regroupées et amenées en forêts, vers une étape qualifiée par lui et les siens d’ « essentielle » pour faire d’elles « de vraies femmes ». Au nom d’une tradition aujourd’hui très obsolète et sur la base d’une interprétation erronée de textes religieux, Boukari et le conseil coutumier défendaient farouchement cette rencontre annuelle. « Le clitoris, c’est « haram » (impur), jamais il ne franchira les portes du paradis. Il faut l’ôter de la femme pour la rendre pure », disaient-ils souvent durant les prêches qu’ils menaient contre les ONG. Certaines fois, ils ne manquaient pas d’ajouter qu’ « une femme sans clitoris est moins enclin à aller voir ailleurs. Mettre fin à l’excision, c’est la porte ouverte à l’infidélité ».

Jeunes filles en tenues rituéliques lors d'une cérémonie d'excision -  Fresque de Papus Bangoura
Jeunes filles en tenues rituéliques lors d’une cérémonie d’excision – Fresque de Papus Bangoura

Une fois le crépuscule amorcé, le jeune garçon du patriarche ayant revêtu d’une robe, lors d’un jeu de travestissement avec ces copains et copines d’âges, il se voit soudainement happé par la main ferme d’une exciseuse, qui l’amène précipitamment avec elle dans une maison à l’orée du village. Ces cris d’appel au secours restent inaudibles, étouffés par l’ambiance générale des festivités de réjouissance. Regroupés avec plein de jeunes filles arrachées également des mains de leurs parents dans des circonstances tout aussi brutales et cruelles, les pleurs de l’enfant ne sont pas prêts de se calmer, face à l’air déjà effrayé de ces compagnons d’infortune.

L’une après l’autre, les jeunes filles terriblement apeurées subissent le canif de l’exciseuse, dans une totale résignation pour certaines, tandis que d’autres, n’ayant aucune alternative, poussent des cris que des vieilles femmes se précipitent d’étouffer en leur collant les mains sur la bouche.

D’un geste rapide et précis, l’exciseuse aiguise frénétiquement la lame coupante après chaque passage sur une pierre granitique. Dans une ambiance de plus en plus sombre avec la nuit qui s’annonce, les bouts de chairs s’envolent jusqu’au tour du garçon du chef de village, qui aura beau crié en vain. Son frêle petit corps oppose peu de résistance quand sa bourelle, aidée de ses acolytes, sans tenir compte du jeune prépuce qu’elle considère comme une anomalie de la nature, le lui arrache sans état d’âme, ajoutant cette horrible ablation à sa longue liste. Le garçon perd connaissance de douleur et, se vidant de tout le sang de son corps, est jeté sur une natte sans ménagement.

L’exciseuse et ses acolytes, toutes joyeuses célébrant leur acte, et surtout la manne financière qu’elles en tirent pour tout le reste de l’année, se réjouissent dans une danse soutenue par des chants initiatiques. Elles déambulent entre les cases dans l’effervescence et croisent une procession dépêchée à la recherche du jeune garçon. Après quelques échanges entre les deux groupes, la méprise ne fait plus aucun doute. La communauté la plus réticente à l’arrêt de l’excision, une mutilation génitale injustifiée sous toutes ses coutures, apprend ainsi à ses dépends qu’elle vient de castrer l’unique héritier du patriarche, le plus fervent soutien de leur tradition archaïque.

A l’annonce de la nouvelle, Boukari, inconsolable, se fend dans un hurlement qui déchire toute la nuit, ces cris portant à plusieurs kilomètres à la ronde. Des jours durant, Bolokodougou ne rythme plus qu’au son des lamentations de son vieux polygame.

Sans aucun doute, la douleur de Boukari rappelle celle de toutes les victimes de l’excision, sauf qu’en dehors du malheur de son pauvre garçon, la sienne est le reflet d’une justice du sort qui voudrait qu’il en tire la leçon qui s’impose : l’arrêt total de son soutien à ces actes barbares.

Solo Niaré


Mariage forcé : l’immolation, l’ultime recours d’une Tchadienne

Fatimé Zara, comme toutes les jeunes filles tchadiennes de son âge, avait le même rêve : arriver au bout de sa scolarité malgré les facteurs discriminants, trouver un travail et être aussi citée comme fierté chez elle, à l’image des grandes cousines qui le sont assidûment dès qu’il est question d’exemple dans une société qui offre peu de chance aux femmes. Au regard du modèle d’éducation qu’elle recevait des siens, il y avait pour elle de quoi croire à l’aboutissement d’un tel destin, certes inaccessible, d’après les statistiques, à beaucoup de jeunes filles de son milieu social. Fatimé Zara avait une confiance aveugle en ses parents qui remplissaient leur rôle à merveille, elle les aimait d’un grand amour et voyait en eux les meilleurs du monde. Elle le leur rendait bien en retour, s’attelant et respectant à la lettre leur discipline pour honorer sa famille si appréciée, une des plus pieuses de sa petite bourgade tchadienne.

Coiffée d’un voile qui couvre toute sa tête, sa bouille d’adolescente avait ses habitudes dans les petites rues où on la voyait passer, pleine de vie, joviale et très respectueuse, c’était la jeune fille sans problème.

Cérémonie de mariage traditionnel - Tchad
Cérémonie de mariage traditionnel – Tchad

Un après-midi, de retour de l’école, Fatimé Zara trouve un folklore de réjouissance improvisé devant chez elle et, tout logiquement, s’y mêle. Emportée par cette frénésie, une main ferme, celle d’une grande tante, vient subitement la surprendre, l’agrippe et, tout en lui couvrant la tête avec un grand pagne sur-le-champ, la tire à l’intérieur de la maison. Manu militari, Fatimé Zara se voit installer, contre son gré, sur une grande natte, au milieu d’un groupe de femmes, toutes ravies de la voir dans cet accoutrement nuptial. Fatimé Zara se rend alors compte, à cet instant précis, qu’elle représente le sujet principal de tout ce tintamarre. Ce qu’une autre femme vint aussitôt lui confirmer.

– Ça ne se fait pas de danser ainsi à son propre mariage, Zara. Il faut laisser cela aux autres, lui dit-elle.

En temps normal, Fatimé présumerait de cette situation un peu cocasse une plaisanterie de très mauvais goût, mais un autre souvenir non moins traumatisant et encore frais dans sa mémoire, celui du rapt qu’elle a subi dans une semblable mise en scène lors de son excision lui rappelle immédiatement le sérieux de la situation. Et comme ce jour, elle a le même réflexe et crie plusieurs fois le nom de sa mère au secours, sans réponse également comme le jour de son excision. Les femmes qui l’entourent sur la natte la retiennent de force et, sans tenir compte de son regard perdu, la sermonnent sans ménagement.

– Gare à toi si jamais tes cris dépassent le seuil de cette maison, ta famille sera déshonorée. Beaucoup d’entre nous sont passées par là, calme-toi, tout ira bien très vite, finit par lui dire sa grande tante.

Cette nouvelle, malgré la banalité avec laquelle elle a été annoncée, tombe comme un couperet sur l’espoir d’un destin que Fatimé Zara voyait autrement. Choquée, elle réalise qu’elle est la dernière à apprendre qu’elle est, à son jeune âge, au cœur des festivités de son propre mariage. Les discours de sensibilisation qu’on lui distille passent d’une oreille à une autre, étouffés par ses sanglots qu’elle n’arrive plus à retenir. Tout ce qu’elle souhaite à l’instant, c’est de voir sa mère et de se jeter dans ses bras. Même dans le pire de ses cauchemars, elle ne se voyait pas subir un aussi atroce revirement de sa vie paisible.

Dans un mouvement vif, Fatimé Zara se défait du pagne et tente une échappée vers l’extérieur, mais plusieurs mains se saisissent de son petit corps tout frêle et la ramènent sans ménagement à sa place malgré ses cris. Sa maman alors fait son apparition en ce moment et la sermonne copieusement.

– Quoi que tu fasses, tu te maries demain. Ton père n’est pas content et ne veut te revoir qu’après que tu auras fait de ce mariage une réussite. Tu nous fais honte en te comportant ainsi. Ton oncle, Idriss, a déjà tout arrangé. Ton futur époux sera là, demain, pour votre première rencontre, c’est El Hadj Mahamat Saleh que tu connais déjà, lui balance sa maman, sans état d’âme et la laisse entourée de ses gardiennes nuptiales.

Fatimé Zara, tombe des nues devant cette nouvelle : elle, si jeune, devenir la femme du vieux commerçant prospère au marché central, El Hadj Mahamat Saleh, polygame trois fois déjà, dont le premier fils Moussa flirt avec la quarantaine.

Destin scellé et confirmé par celle auprès de laquelle elle comptait trouver de la compassion, Fatimé Zara passe la nuit sans fermer les yeux, déçue et avec un terrible sentiment de trahison des siens avant de rentrer dans un mutisme total jusqu’à la fin du mariage. Le face-à-face avec ce vieux mari, plus âgé que son papa, avide de consommer ce mariage très rapidement, à la limite du viol, lui enlève toute envie de se laisser faire et d’être un maillon non consentant d’une tradition archaïque. Profitant alors d’un moment d’inattention, Fatimé Zara rejoint la cour familiale et, très rapidement, arrive à se procurer d’un liquide inflammable avec lequel elle s‘asperge abondamment et y met le feu. Devenue un brasier incandescent à une vitesse éclair, elle émet un terrible hurlement qui déchire la nuit. Les premiers secours sur place ont de la peine à venir à bout de la géhenne dans laquelle elle se consume.

Brûlée au quatrième degré, avec des lambeaux de chair calcinée qui lui pendent sur plusieurs parties du corps, elle est admise à l’hôpital totalement défigurée et la peau carbonisée par l’ampleur de cette malheureuse immolation. Fatimé Zara, dans une forte pestilence de viande brulée, reçoit les premiers soins dans un état extrêmement critique, le pronostic vital engagé. L’équipe de service de l’hôpital se démène comme un beau diable pour la garder en vie. Elle y restera trois semaines en réanimation intensive pendant laquelle sa famille et son époux prendront leur distance, après que l’hôpital leur a signifié la nécessité d’une intervention chirurgicale. Fatimé Zara semble être finalement bannie par les siens, époux compris, pour s’être opposée à leur bon vouloir.

L'équipe chirurgicale au chevet de Fatima Zara dans la salle d'opération - Tchad - Mariage forcé
L’équipe chirurgicale au chevet de Fatima Zara dans la salle d’opération – Tchad – Mariage forcé

Personne ne la reconnaît dorénavant, méconnaissable, plusieurs muscles hypertrophiées, avec notamment le menton collé au cou, les brûlures ont fait des dégâts irréversibles sur son corps. Les multiples appels de l’hôpital aux proches de sa patiente la plus critique restant sans réponse, la chirurgie pour lui donner un minimum de confort tarde à se faire au détriment du risque fonctionnel qu’elle encoure.

Les jours se succèdent, neuf mois au total, plongeant Fatimé Zara, au fur et à mesure, dans le désarroi. Les médecins, les infirmiers et tous les internes font de leur mieux pour donner un sourire à son regard inexpressif, car vitrifié par la cicatrisation de grande brûlée qu’elle est.

Au lendemain de la promulgation d’une loi essentielle sur le mariage précoce au Tchad, arrive alors un chef de service de l’hôpital, un chirurgien de retour d’une mission, qui, lors d’une visite, fait la découverte de cette patiente et de son histoire triste et tragique. Il prend à bras le corps le dossier et promet de lui donner plus de dignité.

Pour la première fois, Fatimé Zara, au bout d’un effort incommensurable, détend ses muscles faciaux et laisse deviner un sourire de bonheur sur le visage. Elle est déjà heureuse et se plie avec joie à tous les examens préliminaires. Elle a hâte de pouvoir faire des haussements de tête, comme tout le monde. Ce chirurgien, réputé comme un des meilleurs de tout le Tchad, est pour elle le Messie qu’elle attendait. L’équipe chirurgicale y a mis du sien et a mobilisé toutes les ressources possibles. L’opération, très délicate, longue et laborieuse, est une réussite. Toute la salle d’opération se congratule pendant que Fatimé Zara, encore sous l’effet de l’anesthésie générale, est amenée dans la salle de réveil, en réanimation.

Le praticien à l’initiative de cet acte bien charitable est un homme comblé. Malgré son ancienneté dans ce métier et la multitude de patients, aussi poignants les uns que les autres, qu’il voit défiler tous les jours, le cas de Fatimé Zara l’a particulièrement touché. Le soir, il rentre chez lui, gardant en image tous ces coups de scalpels, avec un sentiment de service rendu, à raison. N’eût été son remarquable don de soi, la jeune fille mariée de force aurait eu du mal à bénéficier d’une nouvelle résurrection, sa famille ainsi que son mari ayant pris leur distance depuis les premiers jours de son admission à l’hôpital. Il a hâte de la retrouver le lendemain et la voir, souriante et s’efforçant de lui faire oui d’un haussement de la tête.

Le sort en décide autrement, car contrairement à ces attentes, le chirurgien en chef reçoit un message de l’hôpital, lui signifiant que Fatimé Zara, celle qui avait l’âge de ses enfants donc quelque part sa fille, ne se réveillera plus, plus jamais. Une terrible nouvelle qui le déstabilise et l’amène à précipiter son retour au travail.

Lorsqu’il arrive à l’hôpital, complètement effondré et inconsolable pour quelqu’un qui ne laisse habituellement rien transparaître, les mots lui manquent pour exprimer toute sa tristesse. Devant la dépouille de Fatimé Zara, tout le monde devine son émotion. Ses poings serrés et son visage fermé ont tout l’air d’un engagement que ce décès, auquel personne ne s’attendait, ne saurait resté vain. Un serment qui est devenu mien et qui m’amène à la rédaction de ce témoignage, un hommage, certes pas à la hauteur du sacrifice de Fatimé contre le mariage forcé, mais que je voudrais qu’il soit entendu.

Solo Niaré
___________________
PS : Les noms et certains détails ont été sciemment omis pour préserver l’anonymat des acteurs de cette tragédie.


Mariage forcé: l’immolation, l’unique et ultime recours d’une Tchadienne

Fatimé Zara, comme toutes les jeunes filles tchadiennes de son âge, avait le même rêve : arriver au bout de sa scolarité malgré les facteurs discriminants, trouver un travail et être aussi citée comme fierté chez elle, à l’image des grandes cousines qui le sont assidûment dès qu’il est question d’exemple dans une société qui offre peu de chance aux femmes. Au regard du modèle d’éducation qu’elle recevait des siens, il y avait pour elle de quoi croire à l’aboutissement d’un tel destin, certes inaccessible, d’après les statistiques, à beaucoup de jeunes filles de son milieu social. Fatimé Zara avait une confiance aveugle en ses parents qui remplissaient leur rôle à merveille, elle les aimait d’un grand amour et voyait en eux les meilleurs du monde. Elle le leur rendait bien en retour, s’attelant et respectant à la lettre leur discipline pour honorer sa famille si appréciée, une des plus pieuses de sa petite bourgade tchadienne.

Coiffée d’un voile qui couvre toute sa tête, sa bouille d’adolescente avait ses habitudes dans les petites rues où on la voyait passer, pleine de vie, joviale et très respectueuse, soit pour les emplettes de sa maman dans le marché voisin, soit pour l’école ou pour ses heures d’apprentissage coranique. Fatimé Zara était déjà un modèle pour tout le voisinage qu’elle gratifiait constamment d’amabilités et d’un bonjour ou d’un bonsoir, selon le moment de la journée. C’était la jeune fille sans problème.

Cérémonie de mariage traditionnel - Tchad
Cérémonie de mariage traditionnel – Tchad

Un après-midi, de retour de l’école, Fatimé Zara trouve un folklore de réjouissance improvisé devant chez elle et, tout logiquement, se précipite pour y prendre part. Mêlée à cette petite foule au rythme des chansons qui s’enchaînent, elle applaudit la performance des griottes et des danseuses et s’égaye au point d’esquisser quelques pas à son tour. Emportée par cette frénésie, une main ferme, celle d’une grande tante, vient subitement la surprendre, l’agrippe et, tout en lui couvrant la tête avec un grand pagne sur-le-champ, la tire à l’intérieur de la maison. Manu militari, Fatimé Zara se voit installer, contre son gré, sur une grande natte, au milieu d’un groupe de femmes, toutes ravies de la voir dans cet accoutrement nuptial. Fatimé Zara se rend alors compte, à cet instant précis, qu’elle représente le sujet principal de tout ce tintamarre. Ce qu’une autre femme vint aussitôt lui confirmer.

Ça ne se fait pas de danser ainsi à son propre mariage, Zara. Il faut laisser cela aux autres, lui dit-elle.

En temps normal, Fatimé présumerait de cette situation un peu cocasse une plaisanterie de très mauvais goût, mais un autre souvenir non moins traumatisant et encore frais dans sa mémoire, celui du rapt qu’elle a subi dans une semblable mise en scène lors de son excision lui rappelle immédiatement le sérieux de la situation. Et comme ce jour, elle a le même réflexe et crie plusieurs fois le nom de sa mère au secours, sans réponse également comme le jour de son excision. Les femmes qui l’entourent sur la natte la retiennent de force et, sans tenir compte de son regard perdu, la sermonnent sans ménagement.

Gare à toi si jamais tes cris dépassent le seuil de cette maison, ta famille sera déshonorée. Beaucoup d’entre nous sont passées par là, calme-toi, tout ira bien très vite, finit par lui dire sa grande tante.

Cette nouvelle, malgré la banalité avec laquelle elle a été annoncée, tombe comme un couperet sur l’espoir d’un destin que Fatimé Zara voyait autrement. Choquée, elle réalise qu’elle est la dernière à apprendre qu’elle est, à son jeune âge, au cœur des festivités de son propre mariage. Les discours de sensibilisation qu’on lui distille passent d’une oreille à une autre, étouffés par ses sanglots qu’elle n’arrive plus à retenir. Tout ce qu’elle souhaite à l’instant, c’est de voir sa mère et de se jeter dans ses bras. Même dans le pire de ses cauchemars, elle ne se voyait pas subir un aussi atroce revirement de sa vie paisible.

Dans un mouvement vif, Fatimé Zara se défait du pagne et tente une échappée vers l’extérieur, mais plusieurs mains se saisissent de son petit corps tout frêle et la ramènent sans ménagement à sa place malgré ses cris. Sa maman alors fait son apparition en ce moment et la sermonne copieusement.

Quoi que tu fasses, tu te maries demain. Ton père n’est pas content et ne veut te revoir qu’après que tu auras fait de ce mariage une réussite. Tu nous fais honte en te comportant ainsi. Ton oncle, Idriss, a déjà tout arrangé. Ton futur époux sera là, demain, pour votre première rencontre, c’est El Hadj Mahamat Saleh que tu connais déjà, lui balance sa maman, sans état d’âme et la laisse entourée de ses gardiennes nuptiales.

Fatimé Zara, tombe des nues devant cette nouvelle : elle, si jeune, devenir la femme du vieux commerçant prospère au marché central, El Hadj Mahamat Saleh, polygame trois fois déjà, dont le premier fils Moussa flirt avec la quarantaine.

Destin scellé et confirmé par celle auprès de laquelle elle comptait trouver de la compassion, Fatimé Zara passe la nuit sans fermer les yeux, déçue et avec un terrible sentiment de trahison des siens avant de rentrer dans un mutisme total jusqu’à la fin du mariage. Le face-à-face avec ce vieux mari, plus âgé que son papa, avide de consommer ce mariage très rapidement, à la limite du viol, lui enlève toute envie de se laisser faire et d’être un maillon non consentant d’une tradition archaïque. Profitant alors d’un moment d’inattention, Fatimé Zara rejoint la cour familiale et, très rapidement, arrive à se procurer d’un liquide inflammable avec lequel elle s‘asperge abondamment et y met le feu. Devenue un brasier incandescent à une vitesse éclair, elle émet un terrible hurlement qui déchire la nuit. Les premiers secours sur place ont de la peine à venir à bout de la géhenne dans laquelle elle se consume.

Brûlée au quatrième degré, avec des lambeaux de chair calcinée qui lui pendent sur plusieurs parties du corps, elle est admise à l’hôpital totalement défigurée et la peau carbonisée par l’ampleur de cette malheureuse immolation. Fatimé Zara, dans une forte pestilence de viande brulée, reçoit les premiers soins dans un état extrêmement critique, le pronostic vital engagé. L’équipe de service de l’hôpital se démène comme un beau diable pour la garder en vie. Elle y restera trois semaines en réanimation intensive pendant laquelle sa famille et son époux prendront leur distance, après que l’hôpital leur a signifié la nécessité d’une intervention chirurgicale. Fatimé Zara semble être finalement bannie par les siens, époux compris, pour s’être opposée à leur bon vouloir.

L'équipe chirurgicale au chevet de Fatima Zara dans la salle d'opération - Tchad - Mariage forcé
L’équipe chirurgicale au chevet de Fatima Zara dans la salle d’opération – Tchad – Mariage forcé

Personne ne la reconnaît dorénavant, méconnaissable, plusieurs muscles hypertrophiées, avec notamment le menton collé au cou, les brûlures ont fait des dégâts irréversibles sur son corps. Les multiples appels de l’hôpital aux proches de sa patiente la plus critique restant sans réponse, la chirurgie pour lui donner un minimum de confort tarde à se faire au détriment du risque fonctionnel qu’elle encoure.

Les jours se succèdent, neuf mois au total, plongeant Fatimé Zara, au fur et à mesure, dans le désarroi. Les médecins, les infirmiers et tous les internes font de leur mieux pour donner un sourire à son regard inexpressif, car vitrifié par la cicatrisation de grande brûlée qu’elle est.

Au lendemain de la promulgation d’une loi essentielle sur le mariage précoce au Tchad, arrive alors un chef de service de l’hôpital, un chirurgien de retour d’une mission, qui, lors d’une visite, fait la découverte de cette patiente et de son histoire triste et tragique. Il prend à bras le corps le dossier et promet de lui donner plus de dignité.

Pour la première fois, Fatimé Zara, au bout d’un effort incommensurable, détend ses muscles faciaux et laisse deviner un sourire de bonheur sur le visage. Elle est déjà heureuse et se plie avec joie à tous les examens préliminaires. Elle a hâte de pouvoir faire des haussements de tête, comme tout le monde. Ce chirurgien, réputé comme un des meilleurs de tout le Tchad, est pour elle le Messie qu’elle attendait. L’équipe chirurgicale y a mis du sien et a mobilisé toutes les ressources possibles. L’opération, très délicate, longue et laborieuse, est une réussite. Toute la salle d’opération se congratule pendant que Fatimé Zara, encore sous l’effet de l’anesthésie générale, est amenée dans la salle de réveil, en réanimation.

Le praticien à l’initiative de cet acte bien charitable est un homme comblé. Malgré son ancienneté dans ce métier et la multitude de patients, aussi poignants les uns que les autres, qu’il voit défiler tous les jours, le cas de Fatimé Zara l’a particulièrement touché. Le soir, il rentre chez lui, gardant en image tous ces coups de scalpels, avec un sentiment de service rendu, à raison. N’eût été son remarquable don de soi, la jeune fille mariée de force aurait eu du mal à bénéficier d’une nouvelle résurrection, sa famille ainsi que son mari ayant pris leur distance depuis les premiers jours de son admission à l’hôpital. Il a hâte de la retrouver le lendemain et la voir, souriante et s’efforçant de lui faire oui d’un haussement de la tête.

Le sort en décide autrement, car contrairement à ces attentes, le chirurgien en chef reçoit un message de l’hôpital, lui signifiant que Fatimé Zara, celle qui avait l’âge de ses enfants donc quelque part sa fille, ne se réveillera plus, plus jamais. Une terrible nouvelle qui le déstabilise et l’amène à précipiter son retour au travail.

Lorsqu’il arrive à l’hôpital, complètement effondré et inconsolable pour quelqu’un qui ne laisse habituellement rien transparaître, les mots lui manquent pour exprimer toute sa tristesse. Devant la dépouille de Fatimé Zara, tout le monde devine son émotion. Ses poings serrés et son visage fermé ont tout l’air d’un engagement que ce décès, auquel personne ne s’attendait, ne saurait resté vain. Un serment qui est devenu mien et qui m’amène à la rédaction de ce témoignage, un hommage, certes pas à la hauteur du sacrifice de Fatimé contre le mariage forcé, mais que je voudrais qu’il soit entendu.

Solo Niaré

PS : Certains pseudonymes et détails ont été sciemment omis pour préserver l’anonymat des acteurs de cette tragédie.


Dossier Bassolé : de quoi pourrait bien accoucher la montagne ?

Voici le dossier dont on attendait beaucoup au Burkina, le pays des hommes intègres et pour lequel on reste, à notre grande surprise, sur notre faim. Après un emballement, suivi d’annonces tintamarresques, le dossier a tout l’air de faire du surplace. Les inculpations annoncées ça et là tardent à venir, seules celles de Djibril Bassolé et de Diendéré semblent beaucoup plus intéresser la transition plus qu’une autre.

Djibril Bassolé

Revenons au cas emblématique de Djibril Bassolé. Les chefs d’accusation retenus contre lui sont très lourds comme chacun le sait, sans qu’on ne sache vraiment sur quel fondement ils reposent. Ce qui est mis en avant ce serait les faits suivants, discutables en somme : un appel téléphonique avec une personnalité politique d’un pays de la sous-région. En attendant que les juges divulguent l’aspect criminel de la conversation, on est étonné qu’on puisse reprocher à une personnalité comme M. Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères, d’avoir des contacts téléphoniques avec des personnalités. Outre les relations personnelles qui peuvent exister, n’est-ce pas le travail quotidien d’un diplomate de haut rang que d’entretenir des contacts suivis avec ceux qui comptent ? Au demeurant, le général Diendéré, l’auteur principal de la tentative de putsch, a disculpé lui même Djibril Bassolé en affirmant qu’il n’avait absolument rien à voir dans leur entreprise.

Ensuite, il semble que le second fondement des soupçons qui pèsent sur Bassolé serait qu’il a demandé aux gendarmes d’assurer le maintien de l’ordre pendant la période de crise. On peut y voir une collusion, mais on peut aussi imaginer que Djibril Bassolé, sachant parfaitement que les militaires ne sont pas formés au maintien de l’ordre, a dû demander cela, en bonne intelligence, à ceux dont la mission est d’épargner les vies. Peut-être que si les gendarmes l’avaient écouté, les 11 vies cruellement arrachées ne l’auraient pas été. Hélas, la liste des morts s’est allongée inutilement. Même si la transition semble avoir un penchant pour les martyrs, le mieux c’est de ne pas en produire.

Et puis il y a d’autres questions :

1 – Pourquoi de « Monsieur », on n’entend plus que «général » Djibril Bassolé depuis son arrestation ?

2 – Qu’est-ce qui explique cette entreprise de vouloir absolument l’associer au général Diendéré ?

3 – Ces associations fantaisistes ne visent-elles pas, au forceps, à concocter des chefs d’accusation pour le traduire devant un tribunal d’exception (militaire) ?

Solo Niaré


Le top 10 de ce qui fait du Parisien un grincheux notoire

Des clichés sur les Parisiens, il en existe des tonnes. Voici quelques comportements et situations cocasses qui font la réputation de ces célèbres acariâtres :

Le Parisien est un enfant pourri gâté quand il rate un métro alors que le suivant est à deux minutes. Il laisse alors place à capitaine Haddock… sans bulle.

Un sourire dans les transports en commun à Paris aux heures de pointe est coté à la Bourse.

le-metro-parisien_2

 

Un minuscule bout de la Tour Eiffel vue du 9 m2 du parisien suffit pour que son trou à rat prenne une valeur inestimable à ses yeux. « On voit la Tour Eiffel de ma fenêtre ».

Deux phrases qui veulent dire la même chose : « Le râleur est un Parisien pour beaucoup de choses » et « le Parisien est un râleur pour un rien »

Donnez un billet de 10 € à un serveur d’un bar parisien pour un verre à 4 €, vous avec 9 chances sur 10 après l’avoir encaissé qu’il vous présente 3 pièces de 2 €. #LaChasseAuPourboire

Déboulez dans un tabac parisien bondé de monde et vous devenez le Martien du coin après leur avoir adressé votre meilleur « bonjour ».

Le Parisien qui vous dépasse dans la rue à pas rapides et qui a l’air de chasser ses WC est tout sauf pressé. Vous êtes pour lui une source de distraction : la course. Il s’ennuie le pauvre.

Les bobos ? Les quartiers bobo qui veulent faire « populaire » et qui coûtent les yeux de la tête comme les troquets parisiens ou certaines boutiques… les trucs à bobos quoi !

Le bon plan du Parisien est toujours un petit quelque chose : un petit restaurant, un petit théâtre. En revanche, il trouvera toujours un moyen pour ne pas communiquer l’adresse. « Oui, mais, toi tu n’es pas de mon quartier. »

Le 10 devient paradoxal quand on voit les campagnards fraîchement installés à Paris qui se hâtent tous d’apprendre les noms de quelques stations de métro par cœur pour crâner et dire je suis Parisien.

Paris reste malgré tout une ville où il fait bon vivre. Je m’attèlerai la prochaine fois à vous livrer un top 10 de ce qui fait d’elle l’une des plus belles villes du monde.

@SoloNiare


Au pays des sobriquets, « mes Peuls » sont rois

Tous les moyens sont bons pour charrier ces chers Sanakou.
En Guinée, il est habituel de voir les ressortissants de chaque région entreprendre des initiatives remarquables dans leur village d’origine dès qu’ils acquièrent une certaine aisance financière. Les Peuls du Fouta Djallon sont très coutumiers de ce fait, ils rivalisent en construction d’infrastructures publiques, de centres de santé, d’écoles ou clôturent tout leur patelin avec des barbelés. Ces marques de générosité dont chaque donateur s’enorgueillit fièrement s’accompagnent d’un épiphénomène qui leur colle au nom, comme un pseudonyme, une espèce de signature indélébile de l’acte social posé, diront certains.

A la suite de ces réalisations et en réponse aux questions qui fusent de certains curieux, comme :

– Qui a fait cette œuvre ?

– Ko Baldé ! (C’est Baldé, en peul) répondront ceux qui savent ! (Vous pouvez remplacer le Baldé par n’importe quel autre nom de famille)

– Baldé, hombô ? (Lequel des Baldé) ?

Immeuble Baldé-Zaire à Sandervalia - Conakry
Immeuble Baldé-Zaire à Sandervalia – Conakry

Baldé Zaïre, par exemple, un richissime homme d’affaires peul qui avait fait fortune dans l’ex-Zaïre, avait acquis ce sobriquet pour avoir souvent inondé gratuitement son village de riz et d’huile de cuisine à la veille du mois de ramadan !

Au fil du temps, l’usage en a fait pratiquement une mini tradition dont la pratique révèle la drôlerie de l’association, des noms et de l’anecdote, qui en est l’origine. Un florilège de noms composés les uns plus insolites que les autres s’engouffrent dans ce jeu, donnant ainsi lieu au plus risible championnat de sobriquets qui puisse exister. Des opérateurs économiques, en passant par des leaders d’opinion jusqu’aux citoyens lambdas, chacun y trouve son compte.

La marque des opérateurs économiques :

Diallo-Cravate
Diallo-Cravate

Le célèbre Diallo-Cravate, un ex- milliardaire spolié de ces biens dans un litige avec l’Etat du Congo, qui arpente généralement la 6e avenue du quartier des affaires qu’il pleuve, qu’il vente ou sous un soleil de plomb, toujours tiré à quatre épingles, doit son pseudonyme à son goût pour la cravate qu’il arbore chaque fois qu’on le croise. Le tonitruant Ousmane Sans Loi, du fait de son audace et de son grand je-m’en-foutisme face au risque dans les affaires qui sont à l’origine de sa fortune, s’est vu ainsi attribuer le sien et le porte comme un trophée, symbole de sa réussite. Plusieurs opérateurs économiques et non des moindres, s’ajoutent à cette longue liste comme : Barry Angola, un richissime homme d’affaires évoluant à Luanda, Bobo Hong-Kong dont les affaires prospèrent dans le pays du soleil levant, Aladji Bah Dubai, qui a su saisir une affaire opportune dans un pays du Golfe, des pétrodollars, Barry Anvers, un fortuné résident guinéen du Plat-pays, Alhadji Mbulu, Oury Bireedi, Boubacar Bonbonre, etc.

A l’origine, un fait particulier :

La palme des pseudonymes par anecdote revient à Abdoulaye-Breveté, lire Bérévété, un artiste musicien, qui aurait buté un grand nombre de fois contre le brevet du collège, 10 diront ces pourfendeurs. Un client certain pour le Guiness des records, mais il faudrait qu’il parcoure cet article. Une célèbre bière, à son tour, est venue s’ajouter à cette mode en affublant son promoteur en Guinée du nom de sa marque : Barry Becks. Il hérita logiquement de ce pseudo suite à son activité très dense de représentation en sponsoring et probablement de la présence du logo de la marque sur son véhicule de fonction.

Les politiques aussi… 

Si ces pseudo patronymes ont fait fortune, c’est le cas de le dire ! – pour certains, pourquoi pas nous, semblent se dire les politiques, à leur tour. Le plus célèbre d’entre eux, Cellou Diallo porte celui de son village, Dalein. Egalement, Ousmane Diallo, député uninominal n’est reconnu que par Gaoual d’où il est originaire, pour ne citer que ces deux exemples. Mais bien avant, une autre grande figure politique portait le même type de nom composé, il s’agit du regretté leader de l’UNR, Bah Mamadou Banque mondiale.

Cette mode aurait forcément donné des compositions très cocasses ailleurs si jamais c’était le cas dans toutes les régions de la Guinée. On aurait ri à se décocher la mâchoire devant un Alpha Baro pour Alpha Condé, Sydia Boké pour Sydia Touré ou Papa Koly N’Zérékoré pour Papa Koly Kourouma. Par contre, un d’entre eux, qui est actuellement sur la sellette, semble faire exception et porte le nom de son village comme surnom, Damaro.

Et vous, à qui attribuerez-vous la palme du nom composé le plus réussi ?


Le yoyo d’ebola : une histoire dont les héros sont connus

La Guinée, toujours en proie à la pire épidémie de fièvre Ebola, fourmille encore de stations de lavage des mains à l’eau chlorée devant ses lieux publics qui favoriseraient une contamination de masse. Ces caractéristiques bassines bleues, vertes, rouges ou blanches à robinet, remplies de solutions granulées, presque devenues l’image d’Epinal du pays, montrent à quel point Ebola est loin de s’essouffler. Au contraire, tout laisse croire, vue l’imprévisibilité et l’enchaînement des foyers naissant, que l’épidémie s’y plaît dans un total confort au grand dam du bataillon d’ONG déployé dans tout le pays pour le combattre.

Ebola : Dispositifs de désinfection des mains dans des bassines d'eau chlorée en Guinée
Ebola : Dispositifs de désinfection des mains dans des bassines d’eau chlorée en Guinée

Elles sont pléthoriques, ces ONG : OMS, UNICEF, MSF, UNMEER, OIM, CDC, SAVE THE CHILDREEN, Croix rouge, MSF, OSIWA, le 2e régiment de dragons de l’armée française pour ne citer que celles-ci, et malgré tout, leur impact reste mitiger après 18 mois de terrain. Après plusieurs annonces spectaculaires de promesses d’une fin prochaine de l‘épidémie dont le « plan zéro Ebola en 60 jours », un fiasco qui a pris fin le 10 mars et le « plan de riposte intérimaire » fixant le 15 avril comme objectif, les populations sont toujours dans l’expectative et dans la hantise, effarées de constater jour après jour l’intensification et la réapparition soudaine de nouveaux foyers dans d’autres zones à l’absence de cas source.

Ebola - Parc automobile des ONG à Dubrékà - Guinée
Ebola – Parc automobile des ONG à Forékharia – Guinée

Les réticences

La récurrence de cette situation a été attribuée, en grande partie, à une inefficacité dans le suivi des contacts et, malheureusement dans certaines zones, à l’extraction difficile des cas suspects identifiés et les enterrements en catimini non sécurisés auxquels ces populations s’adonnaient. A ces faiblesses déjà constatées, contre lesquelles tous les efforts actuels s’orientent, s’ajoutent la question sensible de l’inadaptation de la sensibilisation selon les différentes zones. Tous les signaux préconisent d’associer très fortement les notabilités (les religieux, les patriarches et les femmes âgées) de ces zones à la riposte contre l’épidémie et de montrer un espoir de libération rapide des personnes détenues pour des actes répréhensibles de résistance. Sans cela, les communautés concernées continueront de nourrir un sentiment de peur lié aux interventions des forces de sécurité et, par conséquent, continueront toujours de se dissocier, comme c’est le cas, de toutes les démarches entreprises par les autorités administratives sur le terrain.

Le 29 mai les jeunes du quartier de Toumou à Kamsar se sont opposés violemment au transfert d’une patiente suspecte avec agression d’un Imam (photos Touré Demba)
Le 29 mai les jeunes du quartier de Toumou à Kamsar se sont opposés violemment au transfert d’une patiente suspecte avec agression d’un Imam (photos Touré Demba)

En effet, plusieurs emprisonnements avaient été effectués suite aux premières réticences aux exigences contre la chaine de contamination. Les communautés vivent avec l’amertume de ces arrestations encore toutes fraîches dans leur mémoire et semblent donc garder de la compassion à l’égard de ces personnes toujours en prison. A rappeler que ces populations, comme certains observateurs, ont également du mal à comprendre la découverte de cas confirmés, apparus comme par magie et qui ne remontent à aucun cas source dans leur communauté, comme si la recrudescence de l’épidémie profiterait à un esprit malveillant. A l’absence d’une réponse claire à cette situation étrange, ces communautés n’hésitent pas à lier ces incongruités aux essais vaccinaux en cours sur le terrain.

Évolution des taux d’incidence pour 10000 habitants des cas confirmés déclarés pour la capitale et les préfectures proches des semaines 39/2014 à 22/2015 (Coordination nationale)
Évolution des taux d’incidence pour 10000 habitants des cas confirmés déclarés pour la capitale et les préfectures proches des semaines 39/2014 à 22/2015 ( Prof. René Migliani & Coordination nationale)

Quand l’épidémie rime avec perdiem

Comment expliquer alors qu’il suffit que les statistiques montrent un certain recul pour que plusieurs nouveaux cas voient subitement le jour dans des régions éloignées des foyers récents ? Cette interminable évolution en dents de scie devrait tenir compte d’un aspect qui n’a pas profondément été analysé jusqu’à présent et qui serait, d’après des rumeurs à prendre au sérieux, celui des agents qui s’engagent dans la lutte, plus pour la fortune amassée que pour l’éradication réelle du mal. Négliger l’appât du gain de ces personnes mal intentionnées, sans revenus il y a deux ans et qui, grâce à l’épidémie, affichent un salaire brut moyen de 2.000 $ et des per diem de 100 $ par jour serait un leurre. Il est possible que certains de ces agents causent intentionnellement la propagation de l’épidémie devenue une manne. Ce qui laisserait à penser que le ver serait dans le fruit et en train de se repaître tranquillement.

A suivre…


5 bonnes raisons sur 100 pour devenir marabout

Ne cherchez plus. Le seul métier au monde qui ne connaît ni la crise, ni la disette, encore moins la faillite, est trouvé. Si jamais, au plus grand hasard, vous optez pour « marabout » en Afrique, c’est bingo ! Le marabout est une personne reconnue pour avoir le pouvoir de résoudre tout type de problème. Le marabout est aux Africains et, de plus en plus aux Occidentaux, ce que le psy est à ceux qui ont des sous à jeter par la fenêtre.

Flyer type d'un marabout
Flyer type d’un marabout 3.0

Dans son attirail, il faut compter un grand boubou, une barbe blanchie ou rougie par du henné, un galet en granite frotté régulièrement, mais discrètement sur le front afin d’y laisser cette marque -si caractéristique qu’affiche un fidèle rompu à la prière-, quelques versets déclamés avec emphase, un chapelet d’un mètre de diamètre égrainé à longueur de journée, quelques gris-gris composés de tête de corbeau gris et de cornes de bouc, une pléthore de décoctions d’arbres entreposées dans un 9 mètres carrés, sombre et à l’effluve volontairement putride. Enfin, une grande natte tissée dans la paille permet de recevoir des clients ou des patients en détresse affective. Place ici au seul quidam subsaharien qui défie la misère quels que soient les aléas de la crise.

Les avantages que procure le maraboutage sont nombreux et ne se rencontrent dans aucun autre métier sur Terre. Tels des demi-dieux au pouvoir incommensurable, les marabouts règnent en pacha et s’arrogent le droit d’ingérence totale et entière dans tous les aspects de la vie de leur communauté, du moins dans la vie de ceux qui ont eu, une fois, recours au service.

1 – Le marabout est un homme dont la richesse ne fait que croître : 

En plus des fortes sommes d’argent que ses patients lui payent, les dons en nature et les offrandes perçues pour intercéder contre le mauvais sort donnent à ces auto-déclarés « faiseurs de bonheur » un éventail plus large de patrimoine. Les gens affluent nuit et jour vers eux. Le client est facturé à la tête, car le marabout sait qui est qui dans sa communauté et lui pompe toujours le maximum qu’il peut en fonction de son niveau social.

2 – Le marabout est un homme craint et respecté : 

Détenir le pseudo-pouvoir de faire des miracles, là où toutes les autres forces occultes se sont avouées impuissantes, est logiquement en mesure de «foutre la pétoche» au commun de ses pigeons. Le marabout joue brillamment sur cette corde sensible et s’efforce à faire le lit de sa réputation sur l’extrême crédulité de ses clients. Il construit constamment des mises en scène pour susciter en eux une reconnaissance ad vitam aeternam.

3 – Plus blanchi et nourri qu’un marabout, vous êtes un roi :

Les offrandes et les sacrifices conseillés par le marabout dans la résolution des problèmes que lui exposent ses clients cachent, en partie, ses propres envies. Il suffit qu’il ait envie d’un gigot d’agneau, d’une bavette de bœuf, d’une cuisse de poulet ou d’une papaye bien mûre comme dessert, pour glisser cette liste dans les demandes formulées à ses clients pour qu’ils puissent débloquer leur situation. Il n’a pas besoin de sortir pour aller faire ses emplettes, c’est le caddie qui le rejoint à domicile, rempli de victuailles, tous les vendredis, le jour des offrandes, où il semblerait que les prières ont une forte probabilité d’être exaucées. Le client qui se verra prescrire un bazin* brodé à offrir doit comprendre qu’il est devenu à son tour « faiseur de bonheur » d’un marabout habillé à ses frais.

4 – Les femmes, ah, les femmes !

Parmi les plus grands experts du « rendre l’utile à l’agréable », le marabout trône en tête de liste.

« C’est curatif ! Un petit coup, madame, vous irez mieux ! ». Voici presque un leitmotiv dans son petit cabinet exigu, en fonction de la fragilité de la patiente. C’est un réel abus qui est l’objet d’une omerta sans nom. Malgré les quatre femmes que la religion lui permet d’épouser, le marabout ne manque pas d’arguments financiers pour fournir son harem. Je me demande d’ailleurs si je dois noter ce point 4 parmi les bonnes raisons. Bref !

5 – Aucune porte ne résiste au marabout :

S’il existe quelqu’un sachant brillamment jouer sur la peur, c’est le marabout, maître chanteur en puissance. C’est dans les sous-entendus que les menaces s’illustrent le plus souvent.

– Tu sais à qui tu as affaire ? C’est moi, Karamba Diaby Gassama, le marabout du ministre des Finances.

Autrement dit : « C’est moi qui ai intercédé pour qu’il soit nommé à ce poste. Si tu ne bouges pas ton popotin pour régler mon problème, au mieux, je ferai agir mon carnet d’adresses pour que tu sois limogé ou, pire, je te jetterai un sortilège pour te boucher* à vie.

Les 95 autres bonnes raisons, non inventoriées ici, sont tout aussi insolites les unes que les autres. Ce ne sont pas mes frères « Diakanké», mes chers et adorables « Sinakoun*, qui me démentiront, car ils ont presque fini d’en faire leur chasse gardée.
C’est de l’humour 😉

______________________
Bazin : vêtement en étoffe spéciale (100 % coton) très utilisé comme habit d’apparat en Afrique subsaharienne
Sinakoun : cousinage à plaisanterie
Diakanké : communauté d’origine Soninké, très portée sur l’expansion pacifiste de l’islam.