Yanik

Je Suis Paris, Je Suis Beyrouth, Je Suis Humain

Comme beaucoup de Français, j’entame cette semaine dans le brouillard. Cette fois-ci, il n’est pas dû à un week-end festif mais aux tristes événements qui ont frappé le pays. Sonné, KO mais debout, la peine engendrée par les attaques terroristes n’a pas altéré mes convictions humanistes.

Paris

 

Samedi matin, la France se réveille meurtrie, attaquée comme jamais par une vague terroriste d’envergure. L’émoi est à la hauteur du drame. Abasourdi par la nouvelle, choqué par les détails, j’erre d’écran en écran jusqu’à comprendre que je ne trouverai jamais l’explication d’une telle horreur. Sur le web, les réactions sont vives : tristesse, colère, haine… Finalement, c’est un magnifique message pacifiste qui sera véhiculé en guise de réaction ; une tour Eiffel en forme du symbole Peace & Love. Apaisement.

Quelques heures plus tard, Facebook propose à ses utilisateurs de marquer leur soutien aux victimes en teintant leur photo de profil des couleurs du drapeau français. En moins d’une journée, l’immense majorité de mes amis présents sur ce réseau ont appliqué le bleu blanc rouge sur leurs trombines. Pas moi.

J’ai déjà eu à l’exprimer après les attentats contre Charlie Hebdo, ma peine ne se limite pas à l’annonce de décès sur un sol français et/ou occidental, mon cœur ne fait pas de distinction. Hier j’étais Charlie, j’étais Baga, j’étais Garissa… aujourd’hui je suis Paris, je suis Beyrouth… et demain je serai toutes les victimes de la folie meurtrière, quelque soit leur nationalité, leur race, leur religion où le lieu de leur décès.

Pas plus que le drapeau nigérian, kenyan ou libanais, je n’ai arboré les couleurs de ma citoyenneté car avant d’être français, je suis humain. Mon cœur, à l’instar de la planète sur laquelle nous vivons aujourd’hui, n’a pas de frontières. Voilà une donnée que les gouvernants et gouvernés de ce pays ont bien du mal à intégrer. Dans notre monde globalisé, les capitaux circulent, les marchandises traversent les océans, les informations se répandent, les gens se déplacent… le terrorisme aussi.

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J’oubliais, à la liste de sentiments ressentis s’ajoute aussi l’indignation devant les réactions de nos politiques dont très peu ont eu des paroles au niveau de l’enjeu. « Il faut éradiquer Daesh » disent les uns comme s’il découvraient aujourd’hui la puissance de nuisance de l’organisation. « On doit expulser les djihadistes », déclare une autre en oubliant certainement qu’il est impossible d’expulser un ressortissant français. Un tas de phrases insipides qui révèle une fois de plus l’indigence de notre classe politique.

Dans le monde du XXIème siècle, toute problématique impose une réflexion globale, bien au-delà des frontières hexagonales. Car face à une multinationale du crime comme Daesh, des réponses franco-françaises ne seront d’aucune efficacité.


Vidi Legi Amavi #25

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; légèretés « musico-estivales » et chef-d’œuvre littéraire.

Bon week-end 🙂

Musique : Inigo Montoya

Les quatre garçons formant le groupe d’Inigo Montoya produisent une électro rock, un brin trash, chantée en français et souvent tournée vers les choses de l’amour et du sexe. Il n’en faut pas plus pour porter ces Parisiens au top de la hype. Pour illustrer cette musique et ses propos, voici un couloir nocturne habillé de néons pour le moins explicites…

 

Musique : Aufgang

On monte en température avec la dernière livraison vidéo du duo Aufgang. Pour le titre « Summer », chanson estivale aux sonorités aussi engageantes qu’un dancefloor à la belle étoile, le clip joue dans l’interactivité. En effet, plusieurs versions sont disponibles en fonction de la météo de l’endroit d’où l’on le regarde. Pour ma part, j’ai eu droit à la version ensoleillée avec 30 degrés, très, très hot !

Vivement qu’il pleuve pour en apprécier une autre.

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Livre : Haruki Murakami « La ballade de l’impossible »

Après les légèretés musicales évoquées ci-dessus, je vous parle d’une des lectures effectuées cet été ; un magnifique roman de l’auteur japonais Haruki Murakami. Après l’avoir refermé, j’appris qu’il s’agit de l’œuvre phare de l’écrivain, celle qui a véritablement propulsé sa carrière. Et je comprends pourquoi !

Une leçon d’écriture, de délicatesse et de mélancolie autour de la vie sensuelle et amoureuse du jeune Watanabe. Un chef-d’œuvre dont j’ai également lu qu’il avait été adapté au cinéma. Dois-je prendre le risque de visionner le film ?


Vidi Legi Amavi #23

Vidi Legi Amavi #23

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; un court-métrage de la prodigieuse FKA Twigs, une initiative Street Art sociale, et le son électro idéal pour boucler une nuit agitée.

Bon week-end 🙂

 

Musique : FKA Twigs « M3LL155X »

Brillante par le son et par l’image chaque livraison de cette artiste britannique est un pur régal. Avec une vidéo de 16 minutes publiée hier, la jeune femme nous surprend encore par son talent décidément immense. Articulé en trois phases, le court métrage offre des séquences aux ambiances différentes, le tout formant un mélange de sorcellerie mystique aux accents de science-fiction. Niveau sonore, les influences sont aussi nombreuses. Après un début sombre qui n’est pas sans rappeler le trip hop de Tricky, on dérive vers quelques digressions en passant notamment par un passage typé Beyonce, époque Destiny’s Child. Un film et une musique aussi mystérieux que le regard de Tahliah (son vrai prénom).

 

Art : Dog Life Project

Voilà trois ans que Joris Arnaud met son talent de graffeur au service d’une noble cause. Dans nos villes où l’anormalité est devenue banale, plus personne ne s’émeut pour des gens n’ayant pas d’abris dans l’un des pays les plus riches du monde…

Afin de sensibiliser la population au sort de ceux qui vivent dans la rue, l’artiste marseillais croque le visage de ses hommes sans nom et les reproduit sur des affiches géantes, collées sur les murs de la cité phocéenne.

Une gamme de skates et de t-shirts reprenant ces motifs a également été développée par le collectif Dog Life. Il va sans dire que les bénéfices sont reversés aux associations œuvrant dans la ville.

https://www.youtube.com/watch?v=gAxYgtvi_oE

 

Électro : Yung Gutted Ft JO$H

Ce « Treat U Right » est un morceau doux et puissant à la fois, sombre et solaire, comme un lever de soleil après une nuit blanche. Un son exquis dont la fin brutale n’exige qu’une seule action : replay !

https://soundcloud.com/yung-gutted/treat-u-right-feat-joh

© Dog Life Project
© Dog Life Project


Vidi, legi, amavi #22

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; un son électro aussi frais que votre cocktail préféré, du hip hop pour buller et un fantasme devenu réalité.

Bon week-end 🙂

© Yannick Revel
© Yannick Revel

Musique : GRiZ

La musique est une question d’instants et je suis sûr qu’en ce moment vous ne serez pas contre ce morceau de GRiZ. Avec ce titre joyeux et ensoleillé, le beatmaker de Detroit produit le parfait son estival. Direct dans ma playlist !

 

Le skateboard de « Retour vers le futur » devenu réalité

Souvenez-vous : Michael J Fox dans « Retour vers le Futur », se déplaçant sur une planche sans roulettes, comme un tapis volant des temps modernes. Vous auriez aimé en faire de même ? Le fabricant automobile américain Lexus a réalisé ce fantasme.

Après dix-huit mois de recherches, le prototype « Slide » était dévoilé avant-hier, et une poignée de riders chanceux ont pu le tester, parmi lesquels Ross McGouran qui a participé aux tests durant la période d’élaboration.

Littéralement en lévitation, cet hoverboard plane à quelques centimètres du sol, sans la moindre roulette sous la planche. Vous vous y voyez déjà ? Du calme, le prototype n’est pas voué à la commercialisation. En effet, la vidéo ci-dessous a été réalisée dans un skate park conçu spécialement pour l’occasion, un terrain de jeu totalement magnétisé, indispensable au bon fonctionnement du « Slide ».

https://www.youtube.com/watch?v=ZwSwZ2Y0Ops

 

Musique : Kweku Collins

Cette semaine, je découvre ce rappeur américain avec son second Ep publié en juillet sur Soundcloud. Le type excelle sur des registres lents ou rapides et montre sa capacité à coller sur diverses ambiances. En règle générale, la tendance est néanmoins au rythme cool, aux sonorités tropicales. Pas le genre de hip hop pour faire du sport mais plutôt celui sur lequel on bulle tranquille.

En bonus, le garçon nous permet de télécharger librement son Ep sur le lien ci-dessous.


Vidi, legi, amavi #21

Avec un léger décalage (Fêtes de Bayonne obligent), ma chronique du vendredi vous est livrée ce samedi avec un programme riche et varié. Au menu de cette semaine: des vibrations picturales en noir et blanc, un beau mariage piano électro, un projet street art d’envergure et un son poisseux du sud-américain. Bon week-end 🙂 

Exposition : Mathieu Chavaren à Anglet

Habituée à nous montrer ses choix au Château de Brindos, la galerie Get Arty nous présente en ce lieu un artiste local au talent indéniable. Visuellement puissantes, les œuvres en noir et blanc du jeune peintre renvoient des vibrations multiples, exerçant sur le spectateur une attraction quasi magnétique. Poésie moderne, littérature ou partition musico-picturale… le pinceau de Mathieu Chavaren entraîne le regard dans une danse tourbillonnante, à expérimenter jusqu’à fin octobre dans le cadre lacustre et raffiné de l’hôtel cinq étoiles.

©Get Arty
©Get Arty

Musique : Grandbrothers

Piano et musique électronique forment un mariage exquis quand ces deux univers sont aussi bien croisés. Le duo Grandbrothers nous le prouve avec brio sur leur album « Dilation », où les notes du clavier flottent sur des boucles et arrangements électro. Je vous mets ci-dessous leur dernier clip mais d’autres titres de l’album vont plus loin dans l’expérimentation (conseil du chef : « Notbrause »).

 

Street Art : Palmitas Project

Dans la ville de Pachuca, à 94 km de Mexico, un groupe de graffeurs a pu s’en donner à cœur à joie, non pas sur un mur, ni sur une maison ou un bâtiment, mais sur tout un quartier. Plus de 200 maisons de la colline de Palmitas on été recouvertes par le Germen Crew, un collectif d’artistes mexicains dont la mission était de peindre 20 000m² de parois. Le travail est désormais terminé et le résultat ainsi que le « work in progress » sont visibles sur ce lien.

©Germen Crew
©Germen Crew

 

Hip Hop : 2 Chainz « Watch out »

On termine en restant dans la culture street. On passe la frontière direction les USA, d’où le rappeur 2 Chainz vient de livrer un nouveau son. Une pure ambiance « dirty south » à la production musicale dépouillée pour laisser la part belle à une voix au charisme incroyable. A écouter tard, très tard dans la nuit…


Vidi, legi, amavi #20

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; un étrange cocktail funky exotique, une électro sensuelle et une expo qui sent bon le sable chaud.

Bon week-end 🙂

® Yannick Revel
Beach street art, plage de l’Océan à Anglet (photo: Yannick Revel)

 

Musique : Gwilym Gold

En attendant la sortie de son prochain album (le 21 août), l’artiste britannique livre en avant-première sur son compte Soundcloud des perles de sensibilité. Une électro riche, accompagnée de piano et d’une voix fragile à haute sensualité. Quatre titres pour patienter jusqu’à l’oeuvre complète, intitulée « A Paradise ». Tout un programme…

 

Exposition : Marlon à Pau

Je vous avais déjà parlé de ce jeune et talentueux artiste lors de l’épisode #8 de cette chronique. Cette fois-ci, le peintre et dessinateur a frappé à Pau avec une exposition qui dévoile une dizaine de nouvelles pièces par rapport à son premier show à Anglet. Un évènement ensoleillé baptisé « Rise of the Sun », visible jusqu’au 8 août à Pau.

Marlon, "Rise of the Sun" (©Get Arty)
Marlon, « Rise of the Sun » (©Get Arty)

 

Musique : Bon Voyage Organisation

Pour terminer, on ne se prend pas au sérieux et on sirote un étrange cocktail funky exotique. Influences africaines et asiatiques se croisent sur musique rétro et voix féminines haut perchées. Furieusement décalé et carrément irrésistible !


Vidi, legi, amavi #19

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; une délicieuse pop française anglophone, un mariage « artistico-bijoutier », et une série photo amusante et douloureuse.

Bon week-end 🙂

Musique : Pegase

Pop positivement mélancolique, ce titre de Pegase reste accroché à l’esprit longtemps après l’écoute. La douce souffrance vocale, atténuée par un gimmick repris en boucle façon comptine enfantine, donne une belle profondeur au morceau. Délicieusement mise en image par un clip terminant sur une happy end, l’esthétique sonore et visuelle de cet artiste nantais n’en finit pas de séduire.

 

Exposition : Gaëlle Guingant-Convert à Biarritz

L’art se trouve parfois dans des endroits atypiques, et c’est dans une vitrine de joaillier que l’on peut admirer les œuvres de la plasticienne céramiste Gaëlle Guingant-Convert. Par de précieux et subtils microcosmes, parfois inspirés du monde marin, l’artiste exprime un univers minéral, précieux et fascinant, à découvrir jusqu’au 01/08 à Biarritz.

© Get Arty
© Get Arty

Photo : Sandro Giordano

« In Extremis – Bodies with no regrets », tel le nom de l’étrange série développée par Sandro Giordano. L’acteur italien converti à la photographie, poste régulièrement sur son compte Instagram des clichés de corps désarticulés dans des scénarios de chutes aux mises en scènes burlesques et masochistes. Un projet évolutif à suivre pour le plaisir ou pour souffrir !

© Sandro Giordano
© Sandro Giordano

 


Vidi, legi, amavi #18

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; une session live les pieds dans l’eau, de l’histoire de l’art en bulles et un premier album remarquable. Bon week-end 🙂

(©Yannick Revel)
(©Yannick Revel)

Musique : Cosmo Sheldrake

Découvert grâce à mon ingénieur du son préféré, j’enchaîne depuis quelques jours les titres de Cosmo Sheldrake. Multi-instrumentiste, le jeune homme joue avec des instruments traditionnels, mais aussi avec sa voix et les machines électroniques pour composer ses riches musiques. Bidouilleur de génie, il a également l’excellente idée de performer live dans des lieux aussi insolites qu’une ferme anglaise, une charrette dans les montagnes hongroises ou, comme ici, aux thermes marins de Budapest.

 

BD : Pablo

Publiée aux éditions Dargaud, cette série de 4 tomes a pour ambition de raconter le Pablo antérieur à la célébrité. Dans le premier volet, intitulé « Max Jacob », tout démarre en l’an 1900, date à laquelle le peintre ibérique découvre les joies de la vie parisienne. Narré par Fernande, qui fut sa compagne de 1904 à 1909, cet épisode suit les pérégrinations de ces deux protagonistes jusqu’à leur rencontre au Bateau-Lavoir.

La fine ligne et la mise en couleurs de Clément Oubrerie (Aya de Yopougon) nous plongent immédiatement dans le Montmartre encanaillé du début du 20e siècle. La plume de Julie Birmant jette dans les bulles de croustillants dialogues à la hauteur des esprits ici dépeints.

Le premier tome refermé, une seule obsession ; vite la suite !

Pablo-MaxJacob

 

Musique : Maribou State

Avec ce premier album, le duo britannique de Maribou State livre un bel échantillon de son talent. A l’aise dans son electro-pop, le groupe surfe sur de multiples facettes : tantôt « ambient », parfois dansant, mais toujours d’une grande et belle sensibilité.

Tous les morceaux sont en écoute sur Youtube, mais pour vous quitter il fallait bien un titre à danser !

 


Vidi, legi, amavi #17

Après une semaine d’absence, votre rubrique préférée du web est de retour !

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; sonorités tropicales from Paris, du rap scandinave, un roman froid pour la plage et un petit groupe bien de chez nous. Bon week-end 🙂

© Yannick Revel
© Yannick Revel

Musique : Papooz

Second degré et mélodies légères sont la marque de fabrique de ce duo parisien à la sonorité tropicale. Pour ce titre irrésistible, Armand et Ulysse n’ont pas failli à leur réputation en employant une pop doucement rétro dont l’ambition est de nous mettre de bonne humeur. Garçon, un autre s’il vous plait!

 

 

Musique : Noah Kin

Les dernières semaines me réconcilient avec un de mes premiers amours : le rap. La découverte du moment vient de Finlande et livre un son à la croisée du hip hop et de l’électro. Sur ce beat hybride, le jeune et prolifique scandinave (déjà 4 albums à 21 ans) pose un flow clair, énergique et bondissant. Voilà qui ira très bien dans ma playlist de running.

 

Livre : Camilla Lackberg « Cyanure »

Un vieux milliardaire convoque sa famille pour un séjour isolé sur une île. Tout à coup le patriarche s’effondre aux yeux de tous et de ceux du policier petit ami d’une de ses descendantes. Commence alors l’enquête en huis clos (l’île est coupée du monde par une tempête de neige) jusqu’au dénouement de l’intrigue.

Avec une situation de départ peu originale, l’auteure suédoise à succès réussit le tour de force d’emmener le lecteur au point final en un rien de temps. Ce n’est pas le livre de l’année, encore moins de la grande littérature mais un polar rafraîchissant, à dévorer en deux ou trois séances de bronzette.

CamillaLackberg_Cyanure

 

Musique : Archetype

Il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin pour dénicher une pépite. Celle-ci se trouve dans la bonne ville de Pau et se nomme Archetype. Un jeune groupe qui pratique une électro pop rock entraînante. Des débuts extrêmement prometteur pour une formation qui n’a que 16 abonnés sur Soundcloud, mais cela ne devrait pas durer. Et j’aurais été le premier à vous en parler.


Vidi Legi Amavi #14

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine.

Au menu du jour ; un type mauvais et fier de l’être, le premier album d’une auteur compositeur française, et le monde de l’art raconté en dessins. Bon week-end !

JeanneAdded

Musique : Jeanne Added « Be Sensational »

Après un Ep remarqué et des prestations scéniques saluées par la critique, Jeanne Added livre son premier album chez le label Naïve. La rémoise d’origine, initiée au chant lyrique et au violoncelle a laissé tomber l’archet pour la basse, omniprésente dés l’entrée en matière dans « A war is coming ». Figurant déjà sur le mini album, ce titre positionne parfaitement l’auditeur dans l’atmosphère sonore de l’artiste. La suite navigue entre rock et electro, portée par la puissance vocale de la chanteuse parfaitement mise en valeur par la production signée Dan Levy ( moitié masculine du duo The Dø).

Bande Dessinée : « Art Contemporain » de Jean-Philippe Delhomme

Cette BD (qui n’en est pas vraiment une) croque avec brio les acteurs du monde de l’art contemporain. Un régal pour le lecteur qui se délecte des scénettes reconstituées par des illustrations à la gouache et des légendes qui font mouche. Un must have dont vous pouvez retrouver une chronique complète sur ce lien.

Détail de la couverture
Détail de la couverture

Blog : Un Odieux Connard

Hier sortait en librairie un bouquin intitulé « Un odieux connard ». Bonjour l’originalité me dis-je. Après le succès de la connasse, voici venu sa version masculine. Rien de très engageant…

« Détrompe toi » me lance un camarade en m’invitant à me rendre sur le blog de l’auteur.

Depuis 2009, celui qui se fait appeler l’odieux connard publie des posts que je m’empresse de découvrir via la section archives. Dés les premières lignes, le sourire vient aux lèvres et le plaisir se prolonge au fil de la lecture. L’humour cynique est distillé sur des sujets divers (société, politique, cinéma…) avec un langage soutenu (sans être littéraire) et un verbe aussi tranchant que les lames de Dexter.

Un festin sarcastique dont la découverte me met en appétit pour le livre dont j’espère vous parler bientôt.

odieuxconnard


BD : Art contemporain de Jean-Philippe Delhomme

Une bande dessinée avec un tel titre, pas de doute, elle est pour moi. Sitôt vue, sitôt embarquée sous le bras et presque aussitôt dévorée. Mais avant d’attaquer le corps de l’ouvrage, j’en apprends un peu sur son auteur en lisant la troisième de couverture sur laquelle figure une bio de Jean-Philippe Delhomme. L’illustrateur et romancier français a plutôt un beau pedigree, avec notamment de prestigieuses collaborations pour le New Yorker, le Sunday Times ou le New York Times Magazine.

Détail de la couverture
Détail de la couverture

En 2001, il publie deux oeuvres ayant pour cadre les microcosmes de l’art contemporain, le roman « La dilution de l’artiste » et la bande dessinée dont je vous parle en ce moment. Il ne s’agit pas d’une BD classique, dont les planches se composent de plusieurs dessins et où les bulles entourent les dialogues. Dans ce bel ouvrage, une seule illustration couvre une page entière, parfois même une double page. Sur un fond clair souvent bleuté, de longues silhouettes campent les personnages de cet univers si particulier dans des scènes dont on imagine aisément qu’elles reconstituent des moments vécus.

La première page donne immédiatement le ton. Sous le dessin réalisé à la gouache, la légende dit : « Je sais que c’est ridicule, mais lorsque je pénètre dans une galerie, je me sens obligé d’avoir l’air intéressant ». Un humour truculent présent tout au long de l’album où aucune des catégories d’acteurs n’est épargnée. Artistes, regardeurs, galeristes, collectionneurs, tous passent à la moulinette satirique de Jean-Philippe Delhomme sous l’œil amusé du liseur.

Une collection d’instantanés formant une rafraîchissante critique d’un monde dont les travers tirent parfois vers la caricature. Du pain béni pour un illustrateur, un régal pour le lecteur.

Illustration page 79 de l'album
Illustration page 79 de l’album


Vidi, legi, amavi #13

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; une avancée humaniste au pays de l’oncle Sam, une peinture graphique et critique, et un groupe danois aux sonorités éclectiques et énergétiques . Bon week-end!

Droits de l’Homme : Abolition de la peine de mort au Nebraska

C’était la nouvelle du jeudi matin, celle qui met de bonne humeur en ouvrant le smartphone. Malgré la réticence du Gouverneur, fermement opposé à la suppression de cette peine, le vote de la chambre législative de cet état américain a réussi à faire passer un texte progressiste. Un petit exploit dans cet état de l’Amérique profonde dont la majorité politique est détenue par les Républicains. Une preuve de plus que les mentalités changent et que certains sujets dépassent les clivages politiques. Par ce vote, le Nebraska entre dans la catégorie (minoritaire) des états américains civilisés. Plus que trente et un !

Exposition : Jérôme Forsans à Bassussarry

Dans le club house du Makila Golf (près de Bayonne et Biarritz) sont disposées ce mois-ci les œuvres surprenantes de Jérôme Forsans. L’artiste développe son travail par un matériau original : le fil d’étain. C’est en effet avec une bobine de fil qu’il trace les personnages de ses tableaux, sur une seule et unique ligne. Par cette technique se dégage des œuvres épurées et graphiques dont la rondeur des sujets attire inévitablement l’œil. Mais derrière l’aspect ludique se manifeste rapidement une critique acerbe de notre monde, que la douceur du procédé ne rend que plus efficace.

Jérôme Forsans, Poids, acrylique et fil d'étain sur bois (©Get Arty)
Jérôme Forsans, Poids, acrylique et fil d’étain sur bois (©Get Arty)

Musique : Reptile Youth « Away »

C’est ma découverte de la semaine ! Un son inclassable et indéfinissable comme je les aime.

Depuis Copenhague, ce groupe diffuse une musique qui navigue entre le planant et le dansant. Une boucle sonore qui débute par une introduction new age et s’achève par une magnifique envolée pianistique. Entre temps, l’auditeur découvre une musique débordante d’énergie, dont les accents psychédéliques et vintage sont teintés de passages noisy à coups de guitares saturées.

Une nouvelle pop loin des canons radiophoniques qui captera vite un large public tant les influences sont multiples.

En bonus, le mini album devrait être téléchargeable librement sur le site du groupe durant le week-end.


Vidi, legi, amavi #8

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu du jour ; des sons d’Afrique australe, de La Réunion, et une exposition à Anglet.

Bon week-end !

Musique : Fantasma

Composé de cinq sud africains, le collectif Fantasma joue avec les musiques du continent et mélange allégrement rythmes traditionnels avec électro et hip hop. Le projet figure sur un album intitulé « Free love », véritable perle de fusion musicale aux multiples artistes invités.

Expo : Marlon à Anglet

Pour sa première exposition personnelle, le jeune artiste d’Anglet a frappé un grand coup. Soutenu par la galerie Get Arty, cette dernière lui a monté une exposition à la hauteur de son talent. Beaucoup de couleurs et d’émotions dans sa peinture, de la poésie et du romantisme dans son dessin…le talent est au rendez-vous et c’est à voir jusqu’au 02 mai au Boardriders Quiksilver (51 avenue Jean-Léon Laporte, Anglet).

Marlon, "When eagles dare", acrylique sur toile (© Get Arty)
Marlon, « When eagles dare », acrylique sur toile (© Get Arty)

Musique : Kaang

Il y a un an, Isabelle (une collègue mondoblogueuse), nous faisait découvrir l’univers mystique et puissant de Labelle. Depuis, le producteur réunionnais, pionnier de l’électro-maloya, a initié un nouveau projet issu d’une collaboration avec le chanteur sud-africain Hlasko. Le résultat doit voir le jour le 25 mai prochain avec la sortie d’un EP dont le titre ci-dessous est le premier extrait.


Vidi, legi, amavi #7

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Et comme le week-end sera très chargé (entre obligations professionnelles, tablées pascales et ballades jambonneuses), il ne reste de temps que pour un peu de musique à écouter entre ou pendant ces occupations.

Musique : Chassol

Le nouveau Chassol est arrivé !!! Le pianiste au look de Jean-Michel Basquiat a concocté un album tiré d’un road trip dans les West Indies. Bientôt de passage dans la région (en concert à Anglet le 10/04/15), l’exceptionnel show man livre avec cette petite vidéo un alléchant aperçu de son travail.

Musique : Petit Fantôme

Deux ans après sa très remarquée mixtape « Stave », le fantôme échappé de François And The Atlas Mountain est de retour avec un morceau intitulé « Je ne reviendrai pas ».

La magie opère toujours et, en attendant la suite, vous pouvez encore télécharger librement et légalement le projet « Stave ».

Musique : Black Atlass

Belle gueule et voix sensuelle, ce jeune artiste a publié mercredi son premier album. Une découverte pour mes oreilles, immédiatement séduites par l’élégance musicale du dandy canadien. Cerise sur le gâteau, cette livraison de 10 morceaux, intitulée « Jade », est écoutable en intégralité sur Soundcloud et téléchargeable librement sur le site officiel du chanteur-auteur-compositeur.

Alex Fleming alias Black Atlass
Alex Fleming alias Black Atlass


Vidi, legi, amavi #6

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu de cette livraison ; une ballade funky dans le désert du Nevada, une chevauchée planante et du Street Art éphémère.

Bon week-end !

Musique : Shamir

Je vous parlais déjà de Shamir dans l’épisode 2 de cette rubrique. En attendant la sortie de son album annoncé pour le 18 mai, le gamin de Sin City vient d’en dévoiler un extrait avec ce clip aussi haut en couleurs que sa musique. De l’électro pop qui donne le smile pour démarrer un #FunkyFriday !

Expo : Art in House

Avant d’être détruite pour laisser place à une résidence, une villa d’Anglet a servi de terrain de jeu à une trentaine d’artistes. Le résultat est époustouflant et visible samedi et dimanche, pas un jour de plus.

L'anatomie colorée de Koleo accueille le visiteur de Art in House
L’anatomie colorée de Koleo accueille le visiteur de Art in House (photo de l’auteur)

Musique : Rone « Creatures »

Déjà le troisième album pour notre génie français de la musique électronique. Une réussite bluffante par la diversité des styles et la qualité des collaborations. En somme, une large palette des talents d’architectes sonores développés par Rone. Ci-dessous, en guise d’aperçu, un duo avec le chanteur de François & The Atlas Mountains.


Art in house ; l’immobilier sous les bombes

A Anglet, une villa des années 1950 vit ses derniers jours sous le signe du street art. Investie par une trentaine d’artistes, la maison se voit offrir, avant sa disparition, une sortie sous les feux de la rampe. Un succès artistico-médiatico-populaire baptisé « Art in house ».

Hopare sur un des murs du rdc (photo de l'auteur)
Hopare sur l’un des murs du rdc (photo de l’auteur)

Inaugurées en France par la galerie Itinerrance avec son projet Tour 13, les résidences artistiques avant démolition d’immeubles se multiplient sur le territoire. Au Pays Basque, l’événement marquant de 2014 était la « Résidence avant destruction », dernier hommage au Carré Bonnat de Bayonne. Pour 2015, nul doute que « Art in House » restera dans les annales.

Organisée de mains de maîtres par le promoteur acquéreur du bien, l’opération lui aura valu des retombées médiatiques sans précédent. Jamais on a autant entendu parler de la société Rey Promotion. Et ce n’est pas le millier de personnes déjà venues voir le résultat qui diront le contraire. Armés de patience et de motivation durant l’heure d’attente sous la pluie, les visiteurs sortaient néanmoins de la propriété le sourire aux lèvres.

Une adaptation de Shining par Flow (photo de l'auteur)
Une adaptation de Shining par Flow (photo de l’auteur)

C’est que si l’opération est un succès du point de vue médiatique, elle l’est aussi et surtout sur le plan artistique. Conviés à la fête, les trente et un artistes d’origines diverses se sont exprimés dans des registres différents, parfois dans l’esprit de la rue, parfois très loin de ses codes.

Accueilli par les personnages colorés de Koléo, le public débouche sur une remarquable scène de crime orchestrée par Flow, dont la l’installation sanguinaire est immobilisée sous les yeux de Jack Nicholson peint sur un mur du salon. La visite se poursuit par l’univers rayonnant de Little Madi, par une station de métro new-yorkaise signée Zee, par la technicité de Théo Lopez, par la magie des installations de Lapinthur

Donnez un Posca à Litlle Madi... (photo de l'auteur)
Donnez un Posca à Litlle Madi… (photo de l’auteur)

A l’extérieur aussi les surprises sont nombreuses et les détails foisonnants. Que de monde autour de la piscine ou se prélasse la créature de Fenx !

Vous l’aurez compris, chaque pièce, chaque espace, chaque coin (même les petits) sont recouverts par l’imagination des créateurs. Impossible de faire le récit complet de toutes les œuvres figurant dans, sur et autour de la maison. Alors, pour le week-end prochain, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Quoi : Art in house

Où : 103 avenue de l’Adour, Anglet

Quand : les 21-22/03 et les 28-29/03 de 13h à 19h.

Combien : gratuit

Vue de derrière (photo de l'auteur)
Vue de derrière (photo de l’auteur)
Quand Fenx repeuple la piscine (photo de l'auteur)
Quand Fenx repeuple la piscine (photo de l’auteur)


Vidi, legi, amavi #5

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Au menu de cette fournée ; un animal littéraire, une question migratoire et un génie du hip-hop. Bon week-end à tous !

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Livre : Alain Mabanckou « Mémoire d’un porc-épic »

Aux amateurs de mots, on ne présente plus Alain Mabanckou. Fer de lance de la littérature africaine francophone, le Congolais de Pointe-Noire reçu en 2012 les honneurs de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Si je le connaissais de nom et de réputation, son roman phare publié en 2006 n’est tombé dans mes mains que ce mois-ci. Pour mon plus grand bonheur.

Sous une plume limpide, débarrassée d’impératifs de syntaxes, le lecteur suit avec délectation les confessions d’un porc-épic décrivant de façon unique l’univers villageois qu’il côtoie. Légendes africaines, croyances religieuses, le petit animal scrute les méandres du caractère humain, et passe à l’épreuve de ses épines râpeuses les travers de nos congénères. Style atypique et narration originale sont parmi les ingrédients qui ont contribué au succès de ce roman couronné par le prix Renaudot à sa sortie.

L'auteur et son oeuvre.
L’auteur et son oeuvre.

Musique : Kendrick Lamar « To pimp a butterfly »

Je ne fais pas dans l’originalité en recommandant cet album déjà largement encensé par la critique. Avec ce nouvel opus, l’artiste de Compton (L.A) s’impose définitivement comme l’un des meilleurs rappeurs de sa génération. Largement croisé avec d’autres genres de musiques afro-américaines, les seize titres nous régalent d’un hip-hop funky soul duquel ressort sans équivoque le génie de son auteur.

Presse : Immigré ou Expatrié ?

Une fois n ‘est pas coutume l’article dont je vous parle ici est rédigé en anglais. Paru sur le site de The Guardian vendredi dernier, la question posée par son auteur soulève une nuance de vocabulaire commune à tous les pays occidentaux. Connaissez-vous la différence entre un immigré et un expatrié ? Une simple question de point de vue démontrée de façon implacable par le rédacteur en chef activiste de SiliconAfrica.com. A lire en suivant ce lien.


Vidi, legi, amavi #4

Comme tous les vendredis, je vous livre dans cette chronique mes coups de cœur de la semaine. Pour cette quatrième édition, le menu est court mais de grande qualité. Bon week-end !

Un gang dans l'Angleterre prolétaire du début du XXème siècle: les Peaky Blinders
Un gang dans l’Angleterre prolétaire du début du XXème siècle: les Peaky Blinders

Musique : Blick Bassy

Prévu pour le mois d’avril, le troisième album du camerounais Blick Bassy se dévoile à travers trois titres en avant-première sur Sound Cloud. Derrière le doux grain mélancolique de la voix de l’artiste coulent des rythmes afro-américains, berçant l’auditeur sur des flots quelques part entre l’Afrique de l’ouest et les rives du Mississippi.

Série : Peaky Blinders

La nouvelle série du jeudi soir a commencé hier sur Arte. Dans un quartier poisseux du Birmingham d’après première guerre mondiale, le gang des Peaky Blinders, prospère dans la contrebande, les paris et toute sorte d’activités crapuleuses. Comme souvent, le pilote est un peu lent, le temps de planter le décor et les personnages du feuilleton. Mais dés le deuxième épisode, les choses s’accélèrent et l’on s’impatiente de retrouver ces gangsters jeudi prochain. En attendant voici le trailer de la série pour vous mettre l’eau à la bouche :

Et comme je suis sympa, voici le lien pour voir en replay les deux premiers épisodes diffusés sur Arte le 12/03/2015.