L’Europe à l’heure Africaine.

Non, il n’est point question de  revisiter la multitude de festivals qui ont eu lieu durant la période estivale dans la majorité des grandes cités européennes (Paris, Londres, Berlin, Madrid… etc),       avec en affiche quelques tambours et balafons venus de mon Afrique natale.           

La fin des années quatre vingt et le début des années quatre vingt dix furent marqués par de multiples mouvements de protestation dans la majorité des pays africains.  Ces mouvements qui pour la plupart avaient été stimulé par ce qu’on appela alors «  le vent de l’est » et le besoin de démocratie, étaient également dus à un besoin de résistance des populations face aux ajustements structurels imposés par le FMI aux gouvernements africains qui faisaient  face à une crise économique sévère.

Puisque les caisses des Etats étaient vides, il fallait dès lors réduire les dépenses de ces derniers ; en réduisant le nombre des fonctionnaires tout en réduisant les avantages de ceux qui allaient rester.  Il fallait privatiser toutes les sociétés étatiques, car elles représentaient un fardeau et seraient mieux gérées par des investisseurs privés.   Adieu les subventions, elles étaient du coup déclarées nocives pour le grand « libre marché » qui était lancé ; aux agriculteurs et à tous les autres pauvres et vulnérables de s’habituer aux nouvelles donnes.                       

Ce fut une période troublée et troublante pour les acteurs impliqués, et surtout pour les populations les plus démunies du continent.    

La crise a quant à elle de nouveau surgit, et s’est abattue de plein fouet sur l’occident qui vivait depuis bien des décennies au dessus de ses moyens, au même moment où il ordonnait « la rigueur »aux pays faibles et dépendant de sa bienveillance.                                                                                                                                                                                                   

Les mouvements de protestation – contre les ajustements structurels ordonnés par le FMI au gouvernement Grecque – que nous avons observé en Grèce cet été et dans beaucoup d’autres pays européens – et surtout l’automne français  mouvementé dû au mouvement contre l’augmentation de l’âge légal pour le départ en retraite – m’ont rappelé cette heure sombre d’une Afrique qui en a tant connu et qui s’était de nouveau soumise au dictat des puissants ; et je me suis dit c’est drôle de voir la toute puissante Europe se mettre à l’heure africaine !  Cette heure de soumission et de protestations qui semblent futiles, même si elles représentent la volonté générale.

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