Même avec deux Présidents la Côte d’Ivoire tourne au ralenti

Treichville, Abidjan sud, quartier où des violents affrontements ont eu lieu entre militants du RHDP fidèles au président Alassane Ouattara et ceux du LMP adulant le très contesté président du sud Ivoirien Laurent Gbagbo. L’odeur des pneus brulés à même le bitume s’est dissipée mais celle de la crise que traverse la Côte d’Ivoire persiste et signe.

Sur un quota de 10 magasins et boutiques en activité seul 3 ouvrent ! Difficile de croire que la capitale Ivoirienne qui vit à 100 à l’heure est aujourd’hui une lourde agglomération qui tourne à peine ! Administration, commerce, professions libérales, artisanat, quelque soit le secteur le dynamique engrainage Abidjanais semble avoir pris le grain sable. « On ne travaille pas mais on a des charges » nous souligne ce ferrailleur de Marcory un autre quartier d’Abidjan sud. En effet son garage est vide et ses jeunes apprentis, l’oreille coller à la radio des Nations Unies (ONUCI Fm) s’enforment des dernières avancées de la crise Ivoirienne. « On est fatigué, il faut que l’un d’entre eux soit contraint par la force à céder : c’est la seul option » souligne Kouamé Olivier peintre. Au chômage depuis les vagues houleuses de la crise Ivoirienne il perd son temps en jouant à l’awalé avec son ami Zan Edouard. « Les chantiers sont fermés, il n’y a plus de boulot et les Ivoiriens ont faim. Ouattara et Gbagbo le savent alors s’ils aiment ce pays qu’ils se ressaisissent pour trouver une solution » affirme Zan Edouard maçon indigné.

A peine une semaine d’imbroglio politique que la vie est difficile pour les foyers ! Les pénuries de gaz sont quotidiennes et sur les marchés le ravitaillement en vivriers ne sait pas depuis plusieurs jours. Les rares légumes s’arrachent au prix fort ! Le garba national (l’attiéké au poisson thon) se trouve rarement dans certains sous quartier d’Abobo. Le charbon de bois est recherché par tous les ménages : de 100 f CFA (0,15 €) la boîte il est aujourd’hui vendu à 200 f (0,30 €) voir 250 f (0,37 €). La pitance alimentaire de 500 f CFA (0,75 €) fait déjà défaut chez plusieurs familles. Les villes de l’intérieur du pays n’échappent pas aux difficultés quotidiennes. Plus d’essence à la pompe à Daoukro (centre-est) : seules quelques gouttes de pétrole sont encore disponibles dans les cuves souterraines. Nous avons pu joindre par téléphone un grossiste du réseau ORYX qui soutient très fermement que « personne dans cette situation de crise ne peut s’aventurer sur une route avec un camion citerne ». Minignan dans le nord de la Côte d’Ivoire, aucun camion de vivre n’est venu d’Odienné, ni du Mali voisin, ni même du Burkina. Dans l’ouest Montagneux l’actualité est tout autre. Ici s’est plutôt la lutte pour rester en vie qui préoccupe les populations. Des rumeurs d’infiltrés libériens (ex-combattants) ont jeté les habitants de plusieurs campements frontaliers sur les routes de l’exile. « Nous avons eu écho de contact officieux entre certains anciens chefs de guerre Libériens et des émissaires Ivoiriens. Aussi je mets en garde toute personne tenté d’intervenir dans ce pays : le Libéria n’acceptera jamais ce genre d’action » avait souligne Mme Sirleaf Johnson, Présidente du Libéria dans un communiqué officiel.

Entre Monsieur Gbagbo Laurent soutenu par le clan Poutine plus intéressé par le pétrole Ivoirien que par le sort des populations et le Docteur Alassane Ouattara que toutes les démocraties reconnaissent comme le Président Ivoirien, le peuple Ivoirien attend toujours SON Président.

Suy Kahofi

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