JR (abcdetc)


Une autre trinité

C’est vous dire si je n’ai pas encore repris totalement mes esprits : j’ai failli confondre Dieu avec un joueur de baby-foot.

Mais ne faites pas les malins : j’aurais pu vous proposer la photo du jour en quiz et vérifier vos connaissances en matière religieuse. Et si je ne l’ai pas fait, c’est que je sais par expérience qu’une fois que Richard a joué – et trouvé la bonne réponse en googelisant l’image, j’en suis sûr – vous n’êtes pas nombreux à vous manifester. Faut-il que je vous aime pour continuer à vous écrire chaque jour. Et merci au passage aux visiteurs de passage (je sais, il y a une répétition de passage…) qui viennent mettre un peu de neuf ici.

Bref.

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En pensant à celle qui sont pas “mes” filles…

Je ne suis pas allé au rassemblement #BringBackOurGirls organisé hier soir dans la ville voisine de la mienne par les militantes d’Osez le féminisme 69.

Pas seulement parce que j’étais quelque peu décalqué par presque une journée de voyage ou que je n’avais pas envie de m’afficher aux côtés de Gérard Collomb (qui n’était peut être pas au rassemblement, d’ailleurs…)

Même si je n’ai rien contre le féminisme (surtout en 69…)

Lire la suite…


Parce que c’était lui

Lorsque l’avion a décollé de Lyon, j’ai enfin réalisé que je m’envolais pour Abidjan. Et j’ai eu une pensée particulière pour celui sans lequel je n’aurais pas été là.

Avant abcdetc sur Mondoblog, il y a eu abcdetc dans son propre domaine. Et auparavant, il y avait eu quelques avatars, abcdetc sur wordpress ou i comme image, depuis le premier billet de 2007 avec lequel je me lançai dans une aventure, dont j’ignorais où elle m’emmènerait et dont je n’imaginais pas un instant qu’elle me conduirait en Afrique.

Au début, nous ne nous connaissions pas. Puis je l’ai connu par l’intermédiaire de sa petite sœur. Un homme discret, un peu taciturne, timide sans doute, sensible. Surdoué lui aussi. Mais de ceux qui ont réussi à en faire une qualité pour apprendre ce que d’autres ne comprennent même pas. Quand je l’ai vu la première fois, il travaillait sur des calculs de probabilité de collision de sous-marins en plongée, pour éviter que tous ces submersibles furtifs n’entrent en collision à tout bout de champ. Ses équations à plusieurs étages m’impressionnèrent. Je ne savais pas que je pouvais impressionner réciproquement un tel personnage.

Dès qu’il a eu connaissance du blog, il en est devenu l’un des commentateurs les plus fidèles. Que dis-je ? Le commentateur irremplaçable, complétant chaque jour (ou presque) mes élucubrations par des pertinences ou impertinences brillantes. Et si j’ai fini par me séparer de sa sœur, nous sommes devenus, lui et moi, inséparables. D’une certaine manière.

Il m’a suivi de blog en blog, jusque chez Mondoblog où il a soutenu mes premiers pas et milité par exemple pour le maintien de la rubrique Musiques du monde.

Près de 7 années de compagnonnage. Et je crois qu’il a écrit plus de commentaires que moi de billets.

A chaque fois que le doute m’a visité, que j’ai eu la tentation d’abandonner une tâche souvent ardue, parfois ingrate, et que je jugeais régulièrement inutile vu le peu de lecteurs qui me visitaient, il m’encouragea à poursuivre. Trouvant toujours un compliment à me faire, une reconnaissance à me donner.

Et surtout.

J’avais fait sa connaissance peu après qu’il ne tombe malade. Une forme de leucémie qui faillit l’anéantir et pour laquelle le seul traitement possible était une greffe de moelle. Le genre d’opération lourde, avec autant d’effets secondaires que peut en contenir un dictionnaire médical. Et je ne sais pas s’il les a cochés un à un sur les 10 feuilles de décharge qu’il signa avant la greffe, mais j’ai l’impression qu’il les a tous eus. Un à un, ou par vagues. Surmontant chaque nouvelle attaque de la maladie et de ses conséquences avec une force de caractère impressionnante.

J’ai souvent pensé que si j’avais été à sa place, j’aurais laissé tomber, je me serais laissé aller. J’aurais laissé la maladie m’envahir. Mais on ne peut jamais se mettre vraiment à la place des autres. Ni anticiper sur ce que nous ferions dans des situations auxquelles nous n’avons pas été confrontés.

Il demeurait fidèle, mais ses visites parfois s’espaçaient. Certains jours, les tremblements de son corps l’empêchaient de se connecter sur son ordinateur sur le clavier duquel il ne pouvait pas entrer son code. D’autres fois, ces yeux étaient tellement douloureux, qu’il s’enfermait dans le noir, avec sa souffrance et son envie de se les arracher pour s’en libérer.

Mais il finissait toujours par revenir, prenant même parfois la peine de rattraper son retard dans les commentaires. Je crois que j’ai oublié de dire qu’au fil des ans, de nos 7 années de blouguage commun, il a écrit davantage de commentaires que je  n’ai écrit de billets.

Et puis, un jour d’une nouvelle vague de doute, d’envie de renoncement, de manque d’énergie – de ma part, pas de la sienne -, où j’évoquais une nouvelle fois la fin d’abcdetc, il m’a écrit.

« La première chose que je fais, quand j’arrive à maîtriser les tremblements assez pour me connecter, à ouvrir l’œil assez pour regarder l’écran, c’est de lire abcdetc. »

Lorsque je travaillais dans l’édition, jadis, j’ai rencontré Bernard Delvaille, un véritable poète, responsable des éditions Seghers, éditeur d’autres poètes. Un jour que je lui demandais s’il n’était pas trop frustré de publier des livres lus par si peu de gens, il me répondit : « Mon métier d’éditeur, c’est de faire se rencontrer un auteur et le lecteur pour lequel il écrit. »

 Yoda-richard

Il a longtemps été mon unique lecteur. Et même si j’accueille toujours avec plaisir de nouveaux lecteurs, il reste ce lecteur unique.

Celui sans lequel…

Alors merci Richard pour ce voyage à Abidjan. Et je vais maintenant aller boire cette bière que je t’ai promise. A ta santé !

[youtube qh4_dejHUXA 600 338]


Bottom 10

Le temps passe et n’arrange rien aux inégalités qui déchirent le monde.

Je ne vous parlerai pas de Thomas Piketty, ex (compagnon et conseiller…) de deux de nos ministres et nouvelle coqueluche française aux États-Unis, dont je n’ai pas plus lu Le Capital au XXIe siècle que je n’avais lu Le Capital (au XIXe siècle) de Karl Marx. Je ne vais pas étaler mes lacunes…

Pas plus que je ne reprendrai le classement Forbes des milliardaires de ce monde, que d’autres commentent avec plus d’appétit que moi. Je ne vais pas alimenter ma colère. Ou ressasser mon effarement en constatant qu’en un an le nombre de personnes aussi riches que la moitié de l’humanité (soit 3,5 milliards de personnes environ) est passé de 85 à 67 selon les calculs d’Oxfam.

Ce qui ne dit rien de bon sur l’aggravation des inégalités.

Mais, comme Forbes qui met à jour son classement chaque année, j’ai voulu mettre à jour un classement que j’avais fait … il y a quelques années.

Celui des 10 personnes les plus pauvres. Ou d’une personne – anonyme – dans chacun des 10 pays les plus pauvres (selon l’indice de développement humain des Nations unies).

Ce sinistre classement n’a que peu changé. À peine. L’élévation toute relative de l’Afghanistan dans le classement laisse 10 pays africains seuls dans ce bottom 10.

Et les dernières nouvelles concernant la solidarité internationale ne donnent guère de raisons d’être optimiste.

Mais comme je suis d’une nature pessimiste que je tente de soigner (à défaut de guérie), j’ai essayé de voir d’un autre œil, tenté d’avoir un autre regard. Et déniché sur Internet autant de sourires que de pays. De mères et d’enfants en évocation de tendresse. De moments suspendus. Pour dire simplement que la joie ne se mesure pas. Que le bonheur n’a rien à faire avec une courbe de croissance. Même si…

Je souhaite vivre un jour dans un monde où chacun puisse sourire à sa faim !

1. Burundi

photo : Achel Bayisenge

2. Guinée

photo : Vittore Buzzi

3. République Centre Africaine

Siegfried Modola

4. Érythrée

Eric Lafforgue

5. Mali

Operation Blessing International

6. Burkina Faso

Lee C. Adams

7. Tchad

Ferdinand Reus

8. Mozambique

Ute Grabowsky

9. République Démocratique du Congo

Emily Lynch pour MSF

10. Niger

Giacomo Pirozzi

Et j’ajouterai un sourire personnel et particulier pour une enfant qui est la mienne, qui se nourrit seule désormais et nourrit d’autres personnes, modestement mais opiniâtrement, dans le pays le plus pauvre de ce classement.

C’est en voyageant – virtuellement – jusqu’au Niger, que j’ai découvert Zara Moussa, alias ZM. Une rappeuse qui sait (se) jouer des traditions pour se faire la porte-parole des sans voix.

[vimeo 37655224 600 450]


L’été sera chaud ?

7 minutes et 23 secondes… C’est le temps que sa tête a mis à exploser.

Lui, c’est le Böög, que les Zurichois enflamment chaque année à l’issue du Sechseläuten, fête traditionnelle où défilent les corporations, les enfants et quelques célébrités de la ville (comme Dominique Rinderknecht, Miss Suisse 2013 qui égaye la galerie du jour), qui s’achève donc à 18 heures (d’où le sechs…) par la crémation de ce “bonhomme hiver” bourré de pétards.

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Les pétards explosent au fur et à mesure de la progression des flammes jusqu’à atteindre la tête, qui cette année a tenu 7 minutes et 23 secondes avant d’exploser.

Pour vous donner un ordre d’idées, si vous découvrez comme moi la Sechseläuten et le Böög, le temps le plus court fut de 5 minutes et 7 secondes (en 1974) et le plus long de 40 minutes (en 1970 et 1988). Cette explosion relativement rapide annonce donc, selon les connaisseurs, un bel été. Et ne soyez pas dubitatifs : en 2003, deux mois avant le début de l’été du siècle, la tête a explosé après moins de 6 minutes.

Vous voyez bien que c’est fiable. Et je laisse les sceptiques chroniques rechercher eux-même les statistiques explosives et météorologique.

Pour ma part, j’ai aussi un peu la tête qui explose à la veille de mon départ pour Abidjan. Mais je vais m’apaiser.

Et prendre le chaud sans attendre l’été !*

(photos : Patrick B. Kraemer, Arnd Wiegmann, Ennio Leanza)

*Je vais peut être aussi devoir mettre ce blog en veille pendant quelques jours. Ou pas…

En avant-goût de mon séjour ivoirien, et avec un peu de douceur en pensant à vous : Dobet Gnahoré. avec Zina, extrait de son dernier disque, Contre-Jour.

[youtube ILtoVmkzkG4 600 338]


Le changement c’est maintenent ?

Le changement, ça fait toujours un bon slogan.

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C’est sur ce thème que se déclinent les affiches apparues en début de semaine dans le métro de Washington, la capitale étasunienne. Conçues par CubaNow, un groupe de pression qui regroupe de jeunes Étasuniens d’origine cubaine, elles appellent le Président Obama a un changement de politique envers Cuba.

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52 ans d’embargo de l’île communiste n’ont servi à rien, déplorent ces militants. Il est temps de rentrer dans le XXIe siècle et d’ouvrir la voie à un autre dialogue, une nouvelle collaboration prenant en compte les efforts faits par Cuba en matière économique et de droits de l’Homme, une nouvelle stratégie qui s’appuie sur un secteur privé cubain en plein essor.

cubanow-02

Barack Obama doit mettre à jour sa politique envers Cuba, insistent les lobbyistes, évoquant “les blue jeans et le rock’n roll [qui] ont fait tomber le mur de Berlin”.

Sans entrer dans une analyse des différences entre l’Allemagne de l’Est et Cuba ou des motivations “humanistes” et/ou économiques des militants de CubaNow, j’ai un doute sur l’efficacité de leur campagne : s’il affectionne de s’exhiber au fast food, Obama ne prend guère le métro. Et cela fait déjà bientôt 6 ans qu’il a promis un changement de politique concernant Cuba, où la prison de Guantanamo détient toujours 154 hommes, certains enfermés depuis plus de douze ans, la plupart sans inculpation ni procès.

(photos : Gary Cameron)

Sans attendre une quelconque campagne d’affichage, il y a belle lurette que la musique a traversé le golfe du Mexique. Dans les deux sens.

Comme en témoigne encore le pianiste Chucho Valdés, qui vient de commettre tout récemment son (au moins) dixième album, Border-Free, où s’entremêlent accents jazz et rythmes afro-cubains…

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Changement d’auxiliaire

Et zut, j’ai oublié William.

Il faut dire que mercredi j’étais concentré sur d’autres anniversaires et que je ne peux pas fêter toutes les naissances. Et même Google avait oublié

Bref.

Les citoyens de la petite ville de Stratford-upon-Avon, qui a vu naître et mourir le plus grand des écrivains anglais (le même jour, un 23 avril, jour de la fête nationale anglaise…), n’ont pas manqué — eux – de célébrer ce week-end ce 450e anniversaire comme il se doit, avec même un feu d’artifice géant, comme je sais que de nombreux lecteurs les aiment.

anniversaire-Shakespeare-04

[youtube wRWhXV2RpEc 450]

(À voir ici en version intégrale pour les plus accros.)

Pour ma part, pour apporter ma modeste contribution à cette célébration, j’ai recopié quelques vers griffonnés à la va-vite il y a quelques semaines, en pensant les proposer à l’ami Hakim qui les auraient remaniés en chanson.

Le remaniement n’est pas encore fait et je n’ai pas vraiment le vocabulaire du célèbre dramaturge et poète (24 000 mots !) Aussi merci de votre indulgence pour ce brouillon.

Mon vieux Shakespeare, soyons honnêtes !
Il est dépassé ton Hamlet !
Être ou ne pas être, tout le monde s’en fout,
Aujourd’hui ce qui nous rend fous…
…c’est :

Avoir ou ne pas avoir
Avoir ou se faire avoir
Avoir et le faire voir
Savoir se faire valoir

Avoir ordi, smartphone, tablette
Et plein d’amis sur Internet
Avoir fringues et chaussures de marque
N’importe quoi qui se remarque
Avoir une voiture à options
Y compris la pouf au balcon
Avoir, avoir, avoir, avoir en vrac
Le max de choses qui estomaquent

Avoir une apparence et un style
Pour ne jamais sembler débile
Avoir des idées sur tout comme sur rien
Et l’air de ne toucher… à rien
Avoir plus que le dernier cri
The next big thing du tout Paris
Avoir une longueur d’avance
Sur les prochaines évidences

Avoir des idées d’avant garde
Avoir horreur des choses ringardes
Avoir lu la dernière fureur
Avoir vu le prochain blockbuster
Avoir “liké” avant les autres
Avoir retwitté les mêmes fautes
Avoir une vision à long terme
Avoir des profits à court terme

Avoir un bon carnet d’adresses
Avoir un réseau efficace
Avoir les bonnes relations
Avoir de la conversation
Avoir des zones d’influence
Avoir une parcelle de puissance
Avoir une folle existence
Avoir une dose de bonne conscience

Avoir de l’ambition
Avoir le sens des affaires
Avoir une bonne situation
Avoir un plan de carrière
Avoir les réponses aux questions
Avoir une gueule d’atmosphère
(euh non, pas vraiment…)

Avoir le look de circonstance
Avoir l’air du type qui sait
Avoir une bonne assurance
Avoir de l’argent bien placé
Avoir toujours de la prestance
Avoir un avis … avisé
Avoir les mots pour ne rien dire
Avoir jusqu’à tuer le désir

Avoir le dernier mot
Avoir le dernier cri
Avoir réponse à tout
Avoir un charme fou
Avoir le sens de l’humour
Avoir un créneau pour l’amour
Avoir un œil sur tout
(et l’autre pas dans sa poche)

Avoir ou ne pas avoir
Avoir ou se faire avoir
Avoir et le faire voir
Savoir se faire valoir

Mais
Il y en a encore qui préfèrent

Avoir du temps à perdre
Avoir la vie devant soi
N’avoir plus rien à perdre
Avoir l’envie d’être … soi.

Et bon anniversaire à Toots Thielemans, Zizi Jeanmaire, Jean Rochefort, Bernard Madoff, Dominique Labourier, Zouc, Michelle Pfeiffer, Andre Agassi, Uma Thurman, Anggun… entre autres !

(photos : Suzanne Plunkett)

Les décès, c’est comme les naissances : je ne peux pas les “saluer” tous au risque de transformer ce blougui en rubrique nécrologique, même si c’est l’une des plus lues avec l’horoscope. Tiens, je devrais y penser…

Bref.

Je me devais quand même de saluer Micheline Dax, qui fut à la fois la voix du Titus de mon enfance et celle de l’Ursula de l’enfance de mes descendants… Entre tellement d’autres !

Et comme je sais que vous aimez aussi les arcs-en-ciel…

[youtube Px8hfl0NlNU 600 338]


En pensant au pingouin

Il paraît que tout le monde (ou presque) se rappelle de ce qu’il faisait le 11 septembre 2001 lorsqu’il a appris la nouvelle de l’attentat.

Même Nicolas Sarkozy.

Pour les autres événements d’actualité historique, les souvenirs divergent parfois, selon la sensibilité ou les centres d’intérêt de chacun. Ou les besoins de communication, comme lorsque Nicolas Sarkozy se souvient de la chute du mur de Berlin.

Mais assez parlée de Nicolas Sarkozy qui ne me rappelle pas que de bons souvenirs et dont j’ai oublié où j’étais lorsqu’il a été élu Président de la République. Alors que je me souviens bien de l’élection de Mitterrand et même de Giscard.

Ou de la chute du shah d’Iran.

Ou du premier pas de Neil Armstrong sur la lune. Même si je n’ai rien compris à ce qu’il disait alors. Et que je me demande parfois si j’ai bien vu ça en direct alors que j’aurais dû être couché depuis belle lurette ce 21 juillet 1969 à 2 h 56 minutes UTC…

[youtube UfMdhOQWLmo 500]

Bref. Et doublement bref, puisque la version intégrale dure près de 3 heures…

Je me souviens de mon regard émerveillé devant ces images qui nous venaient de si loin et en direct. Et du même regard tourné vers le ciel nocturne de ce mois de juillet, dans lequel la lune semblait avoir changé de visage. Comme l’humanité.

J’ai appris depuis que rien n’avait changé et que le pas de géant n’avaient servi en rien à nous rendre plus humain.

L’humanité piétine, même si depuis 1969 elle a inventé la télévision en couleurs et tant d’autres choses tellement futiles finalement. Comme le smartphone et cette manie galopante de tout photographier, y compris soi même.

Ainsi, quand j’ai vu ce “selfie” réalisé là haut mercredi dernier par l’astronaute Rick Mastracchio, je n’ai rien retrouvé de mon regard d’enfance. Sans doute un effet de l’âge. Et je ne me suis pas émerveillé de la prouesse technologique et humaine. Juste interrogé encore sur notre futilité à plusieurs milliards de dollars…

Rick-MastracchioDans 10 ans (et même dans une semaine), je ne me souviendrai plus du moment où j’ai vu cette image. J’aurai même oublié Rick Mastracchio. Et aussi Nicolas Sarkozy.

(photo : Rick Mastracchio…)

“L’enfance, c’est encore le droit de rêver”, aurait chanté Jacques Brel pour ranimer mon regard.

Le Rêve, extrait du nouvel album des reggaemen français deDanakil, traversé d’images du 11 septembre ou du mur de Berlin. Entre autres…

[youtube V3hlDiVb8IU 600 338]


Un pape ça va…

C’est dimanche, je sais. Et il ne devrait pas y avoir de billet. Mais que voulez vous : je suis toujours aussi digressif et procrastinateur. Me voilà en train de vous préparer cet article au lieu d’aller m’acheter une valise !

L’événement mérite-t-il un “billet exceptionnel du dimanche”, comme me l’a soufflé un fidèle commentateur ? Et après avoir commencé la semaine en me moquant (gentiment m’a remercié une amie juive) de Dieu, ai-je vraiment une bonne raison de la terminer en m’adressant à ses saints ?

Surtout que j’ai comme un doute sur la pertinence de l’événement qui va réunir aujourd’hui au Vatican deux papes canonisant deux autres papes. On aurait pu les laisser papauter entre eux, mais plus d’un million de culs bénits (soit 2 millions de fesses) sont attendus pour assister à l’événement “historique”. Sans compter la présence particulièrement choquante de notre tartuffe de Premier ministre, sans doute là en tant que bon apôtre du libéralisme et tartuffe de la gauche. Ou en se rêvant futur chanoine de Latran ?

Comme un doute, disais-je. Non pas sur l’idéologie droitière de Manuel Valls. Mais sur l’opportunité d’une telle manifestation.

En effet, trois jours avant sa canonisation, Jean-Paul II serait responsable de la mort d’un jeune touriste à Brescia, dans le nord de l’Italie. Ce qui pour un saint fait un peu tâche sur le CV, après les millions de contaminés du sida suite à l’obsession papale du bannissement du latex.

christ-brescia-00

Je me demande si je ne vais pas finalement envoyer un petit mot à Dieu pour lui demander ce qu’il en pense…

(photos : DR)

Et vous voudriez un de ces suppléments dont la fermeture dominicale vous a si cruellement privés ?

Allez, c’est bien parce que c’est vous !

[youtube HfqAJdBiwZs 600 338]

Parce que je ne suis pas sûr d’avoir le temps de vous envoyer des cartes postales d’Abdijan


Maison !

Les tribus sioux, apaches ou … cow-boy qui manifesteront ce week end à Washington auront du mal à se faire entendre de Barack Obama : il ne sera pas là.

Le Président étasunien est en effet actuellement en tournée asiatique. Une habitude, puisque c’est déjà son cinquième voyage. Mais n’allons pas extrapoler sur des raisons personnelles, en pensant avec nostalgie à Jacques Chirac. Ce voyage est à but purement professionnel … et diplomatique, bien sûr.

Après le Japon et ses tensions avec la Chine, la Coré du sud et ses tensions avec son homonyme du nord qui menace d’un nouvel essai nucléaire pour saluer la visite présidentielle, la Malaisie et ses tensions aéronautiques, Barack Obama terminera sa tournée par un passage aux Philippines, où l’attend une certaine … tension entre forces de l’ordre et manifestants hostiles au déploiement dans leur pays de nouvelles troupes étasuniennes, qu’ils accusent de menacer la souveraineté nationale, l’environnement ou même la morale avec l’augmentation de la prostitution…

obama-asie-08

A l’appel notamment de l’organisation Bayan (ou Nouvelle alliance patriotique), les opposants envisagent de manifester jusqu’à lundi, jour de la visite d’Obama à Manille. “Obama not welcome”, proclament notamment leurs pancartes. ce qui est une version personnalisée du classique “US go home”.

Mais retourner à la maison (blanche) n’est pas envisageable pour le Président étasunien : les Indiens en font le siège !

(photos : Carolyn Kaster, KCNA, Francis R. Malasig, Bullit Marquez, DR)

Comme un étranger loin de chez soi. Ce n’est pas Obama qui m’a amené jusqu’à cette chanson. Mais qu’importe…

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  1. Englishman in New-York, l’original par Sting en 1987.
  2. La même par le groupe turc Dolapdere Big Gang sur leur album de reprises,Local Strangers, en 2006.
  3. Sin papeles, par les Espagnols de Che Sudaka en 2012.
  4. Shinehead, Jamaican In New York, en 1992.
  5. Davide Esposito, Italien à Paris, en 2007
  6. L’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, Africain à Paris, en 2007.

Et c’est plutôt en partant de ce dernier et en pensant à la Côte d’Ivoire que je suis remonté jusqu’à Sting.


Le pipeline ou le cheval ?

Voilà donc le billet folklorique retardé pour cause d’actualité turque et arménienne que j’ai pris la peine de (tenter de) décrypter hier.

Autre pays et autres victimes d’un génocide qui n’a pas plus été reconnu de manière pleine, franche et juste que celui de 1915.

Cowboy-and-Indian-Alliance-CIA-08

Depuis mardi dernier, d’étranges visiteurs arpentent les rues de Washington, arborant fièrement leurs coiffes de plumes. Ou leurs Stenson. Indiens et cow-boys sont en effet réunis pour manifester leur opposition au projet Keystone XL : une extension de 1900 km de l’oléoduc originel de 3461 km, qui sillonne du Canada aux Etats-Unis pour mieux exploiter les sables bitumineux. Un projet soutenu par le Parti républicain, mais rejeté par les organisations environnementales et la CIA. A traduire ici par Cowboy and Indian Alliance.

Cowboy-and-Indian-Alliance-CIA-09

Le président Obama quant à lui hésite. Après avoir suspendu une première fois le projet, son administration a annoncé récemment qu’elle suspendait … le processus de décision, jusqu’en 2015.

Malgré ce recul – temporaire – les organisateurs de la manifestation prévue de longue date n’ont pas annulé leur marche sur Washington. Ils sont venus, disent-ils, “pour nous assurer que le président voie nos visages et voie l’image des cowboys et des Indiens travaillant ensemble”, en espérant “que ces messages des communautés qui seront directement touchées resteront dans la tête du président, qu’il prenne sa décision aujourd’hui ou en 2015”.

Pour que le Président qui prend parfois son temps aie bien le temps de voir les visages, les manifestants ont projeté de rester jusqu’à dimanche sur le National Mail face au Capitol. Et pour se loger, ils ont naturellement dressé des tipis.

Cowboy-and-Indian-Alliance-CIA-16

Au risque de délivrer au monde (et au Président étasunien?) un message bien négatif.

Sur l’air du “le nucléaire ou la bougie”, les défenseurs du progrès à tout prix risquent fort de clamer : “le pipeline ou le cheval… et le tipi”. Si ça fait rêver les enfants, ça risque d’angoisser leurs parents qui vont peut être même craindre pour leur scalp !

(photos : J. David Ake, Gabriella Demczuk, Pete Marovich, Chip Somodevilla, Gary Cameron, Alex Brandon, Nicholas Kamm, Manuel Balce Ceneta)

En cette période qui sent bon les vacances pour certains, quand on est dans les plumes autant y rester.

Bon, je sais, la transition est moyenne.

Avec sa Prayer Loop Song le rappeur Supaman, né dans une réserve du Montana, témoigne que le hip hop peut avoir d’autres racines qu’urbaines.

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Condoléances emphytéotiques

L’actualité n’est pas aussi simple qu’on nous la présente souvent. Comme l’histoire…

Ainsi, hier soir en écoutant distraitement les informations avant d’attaquer un billet facile et folklorique, j’ai entendu cette information : “Le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan présente ses condoléances aux descendants des Arméniens tués par les troupes de l’Empire ottoman.” (France-Inter, journal de 18 heures du 23 avril 2014)

Antoine Agoudjian-yeux-brulants-01

A la veille du 99e anniversaire d’un génocide qui ne dit toujours pas son nom dans le pays qui l’a commis, la nouvelle semblait bien constituer une “déclaration inattendue”, une “première”, une “avancée”, un “geste fort”, un “pas en avant”, une “main tendue” et j’en passe, comme le commentaient mes confrères à l’imagination synonymique variable, en reproduisant les mêmes deux phrases extraites de la déclaration du Premier ministre turc :

“Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants.”

“C’est un devoir humain de comprendre et de partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances pendant cette époque.”

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Si la tentation du copier-coller est grande dans une époque où la vitesse et le flux de l’information augmentent en proportion inversement égale aux moyens humains pour la traiter, la pratique de la citation demande quelque prudence, notamment sur un sujet qui évoque la mort d’un million et demi de personnes.

J’ai retrouvé la déclaration intégrale, que je vous invite à lire ici. Cela m’a rappelé une époque et un autre blougui où je comparais les discours prononcés et écrits du président “moi je” (prédécesseur de “moi, président”) pour y détecter les différences… Et là aussi j’ai trouvé quelques différences notables.

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Passons sur l’inversion des deux phrases, les condoléances étant exprimées en fin du communiqué, dans des termes qui sont ceux de la citation reproduite ad libitum dans la presse. Mon premier étonnement vient de la phrase qui leur succède immédiatement, que mes confrères ont passé sous silence, sans doute avec l’aide des agences :

“Quelle que soit leur origine ethnique ou religieuse, nous nous recueillons pour tous les citoyens ottomans, qui ont péri dans cette même période dans des conditions similaires. Puissent leurs âmes reposer en paix.”

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Voilà qui écarte encore la question du génocide, puisque les Arméniens sont des victimes parmi d’autres d’une “période difficile, entraînant des souffrances pour des millions de citoyens ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ethnique”.

Et la seconde phrase abondamment citée renforce cette “banalisation” puisque sa formulation exacte est : “C’est un devoir humain que de comprendre et de s’associer à la commémoration des mémoires liées aux souffrances vécues par les Arméniens, comme par tous les autres citoyens de l’Empire ottoman.”

A trop vouloir synthétiser les propos de Recep Tayyip Erdogan, les correspondants de presse qui ont alimenté la machine médiatique ont quelque peu déformé sa pensée.

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Mon intention n’est pas de dénoncer le travail de mes confrères. Juste de pointer une certaine subjectivité.

Je suis moi même régulièrement subjectif. Mon regard sur le monde est celui d’un humaniste à tendances marxistes (même s’il m’arrive d’être inhumain ou injuste et que mes bases en dialectique sont minimales…)

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J’essaie cependant d’être conscient, le plus possible, avec toute l’approximation que suppose une époque noyée de trop d’informations mêlées de communication, avec toute l’attention possible face à la propagande qui me touche aussi, avec l’humble détermination de déceler les parcelles de vérité. Avec le désir, surtout, d’être optimiste, malgré le pessimisme qui m’est naturel et que mon regard sur le monde aggrave si souvent. L’envie de continuer de croire, malgré tout, à un monde plus juste, à une paix possible, à une fraternité humaine. A la reconnaissance des fautes et à la demande sincère du pardon.

Il reste un sacré nombre de “pas en avant” ou de “gestes forts” pour y parvenir.

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Les photos qui illustrent ce billet sont extraites de Les yeux brûlants, mémoire des Arméniens, une exposition d’Antoine Agoudjian, qui s’est déroulée au Depo, à Istanbul, du 26 avril au 5 juin 2011, avant de sillonner l’Europe et de faire l’objet d’un livre.

“Même si une grande institution m’avait proposé de faire cette exposition de photos d’abord à Paris, je l’aurais refusée. J’étais prêt à affronter tous les obstacles pour faire aboutir mon projet. J’ai pensé à mes grands-parents, à toute la nation arménienne qui était obligée de quitter ses terres natales. Cette exposition permettra aux Turcs de penser autrement et de s’ouvrir au débat, car la négation du génocide est hélas actuelle”, expliquait alors le photographe…

Au-delà de leur force d’évocation, ces superbes images, en noir et blanc, nous rappellent que le monde se dessine en milliards de nuances de gris.

Antoine Agoudjian-yeux-brulants-18

J’aurais aimé trouver, pour accompagner ce billet et ces photographies, retrouver une vidéo de la somptueuse reprise d’Emmenez-moi de Charles Aznavour par Benjamin Clementine. Mais on ne trouve pas tout sur Internet…

Mais j’ai déniché Deti Picasso, un groupe arménien installé à Moscou, et ses quatre musiciens réunis autour de la chanteuse Gaya Arutyunyan. Écoutez là au-delà des troublantes 20 premières secondes…

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Pour un peu de douceur

Témoigner des cultures qui disparaissent sans contribuer à leur disparition… Tel est le paradoxe auquel se trouvent parfois confrontés ethnologues et reporters. Et abcdetc qui souhaite ne pas être complice.

Ainsi, le photographe Andrew Newey, qui a photographié des coutumes et des traditions disparues de Papouasie en Mongolie en passant par l’Éthiopie, a-t-il longuement cherché une tribu épargnée par le tourisme de masse, qui draine deux fois par an des “randonneurs” à 1000 $ la balade avides d’assister à la récolte de miel la plus périlleuse du monde.

Ces photos viennent donc de la région de Kaski au Népal, d’un petit village avec vue sur les montagnes, dont Andrew Newey garde le nom secret pour éviter une “catastrophe”.

Pour beaucoup moins que 1000 $, je partage avec vous ces images fascinantes d’apiculteurs lancés à l’assaut du miel des Apis laboriosa, les abeilles les plus grosses du monde – elles peuvent mesurer jusqu’à 3 centimètres – et aussi sans doute les plus hautes, puisqu’elles ont construit leurs ruches sur les hauts contreforts de l’Himalaya.

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J’avais envie aujourd’hui d’un peu de douceur. Âprement récoltée.

(photos : Andrew Newey)

Un peu de douceur, même si…

En pensée pour le double anniversaire que je marque aujourd’hui (pour les 85 ans de mon père qui ne lit jamais ces pages et les … d’une fidèle lectrice dont je tairai l’âge par galanterie).

Natalie Merchant fait partie de ces voix que j’écoute avec un frémissement mêlé de ce qu’elle évoque autant de ce qu’elle provoque. Et ce Giving up everything, extrait de son nouvel album à paraître le 6 mai prochain, ne déroge pas à cette règle. Surtout avec les images de Dan Winters.

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Et comme ces mots me parlent :

Renoncer à tout,
ma maudite quête de sens.


Peine de substitution

“La vie, c’est ce qui se passe quand on avait prévu autre chose”, John Lennon. Et finalement, la mort c’est la même chose.…

C’est ce qu’a peut être pensé Balal mardi dernier. Ce jeune Iranien de 26 ans s’attendait à être pendu après avoir été condamné à mort pour le meurtre d’Abdollah Hosseinzadeh, lors d’une bagarre de rue en 2007. Finalement, la mère de la victime, plutôt que de pousser la chaise sur laquelle sous la potence a choisi de … le gifler, avant de retirer la corde au cou du condamné, aidée par son mari.

“Il a demandé pardon. Je l’ai giflé, ce qui m’a calmé. J’ai dit : ‘Je te punis pour le malheur que tu m’as fait’”, a ensuite expliqué Samereh Alinejad à la presse, avant de tomber en pleurs dans les bras de la mère de Balal.


execution-iran-08La charia en application en Iran permet aux familles des victimes d’exécuter les sentences de mort. Elle leur donne aussi le droit de grâce, en échange du paiement par la famille du coupable du “prix du sang”, soit 350 millions de tomans (87.000 euros). La somme a été réunie grâce à la mobilisation de nombreux Iraniens, anonymes et célèbres. Abdolghani Hosseinzadeh a annoncé que cet argent servirait à construire une école à la mémoire de son fils.

En plus de John Lennon, cette histoire édifiante m’a fait penser aux mots de Robert Badinter, le 17 septembre 1981 à l’Assemblée nationale :

“Que les parents et les proches de la victime souhaitent cette mort, par réaction naturelle de l’être humain blessé, je le comprends, je le conçois. Mais c’est une réaction humaine, naturelle. Or tout le progrès historique de la justice a été de dépasser la vengeance privée. Et comment la dépasser, sinon d’abord en refusant la loi du talion?”

Le dépassement de leur réaction naturelle par Samereh Alinejad et Abdolghani Hosseinzadeh n’est malheureusement qu’une exception, dans un pays qui reste, avec la Chine, l’Irak et l’Arabie saoudite, dans le peloton (d’exécution) de tête des condamnés à mort, avec 369 exécutions en 2013. Et sans doute plus selon d’autres sources évoquées par Amnesty international

Il reste des progrès historiques à accomplir.

(photos : Arash Khamooshi. Voir ici le reportage complet.)

Je ne suis pas fan de variété, française ou iranienne. Mais je voudrais ici saluer Googoosh, l’une des chanteuses iraniennes les plus populaires, pour son dernier clip Behesht (Paradis) qui met en scène deux lesbiennes et leur amour à embuches. “Mon cadeau pour vous… Dans l’espoir de jours pleins d’amour — pour tous”, a inscrit Googoosh en dédicace. Exilée aux Etats-Unis, la chanteuse ne risque que les insultes et non la peine de mort qu’encourent encore les “coupables” d’homosexualité. Son courage n’en demeure pas moins grand.

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Dieu, poste restante

J’ai beau plaisanter volontiers au sujet de religions qui ne me font pas toujours rire, je conserve une part de spiritualité pas uniquement blagueuse (blogueuse?) et un certain respect pour Dieu, malgré le doute que j’ai de lui. Mais pas plus que de l’humanité. Ceci dit, non pour m’épargner des foudres divines ou de réactions vengeresses de croyants de tous poils, mais pour changer de mon introduction classique lorsqu’il est question de divinité : “Si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse”.

Bref.

Il y a quelques mois, je m’étais amusé en imaginant que Dieu était joignable au téléphone, quelque part en Israël. Voilà que j’ai découvert qu’on pouvait le contacter par courrier dans le même pays.

J’ai lu ça il y a quelques semaines dans le Canard enchaîné qui citait un article de VSD. Mais l’information n’est pas nouvelle (normal, Dieu est éternel…), comme en témoigne cet article paru il y 5 ans (une éternité sur Internet…) dans Le Figaro.

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Des centaines de lettres adressées à Dieu arrivent chaque année en Israël. Leurs auteurs demandent le pardon, de l’aide dans la maladie et la souffrance, ou des choses bien plus matérielles comme une maison, une voiture neuve ou… une femme ! Ces derniers correspondants confondant sans doute Dieu et Père Noël. Tous ces courriers sont dûment réceptionnés par la poste centrale de Jérusalem qui se charge ensuite d’aller les glisser … dans le mur des lamentations.

Les voies du Seigneur étant réputées impénétrables, je ne m’offusquerai pas de cette récupération par la plus minoritaire des trois religions du Livre. Je remarquerai juste le manque de confiance dans les services postaux israéliens de trois personnalités (deux papes et un président étasunien) dont j’ai trouvé des photographies où ils déposent eux-mêmes leur courrier. J’ignore si les papes souhaitaient cacher aux facteurs locaux leurs recherches matrimoniales.

Pour ma part, je crois que je préfère écrire au Père Noël : lui au moins il répond !

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(photos : Sasson Tiram, Bernat Armangue, Ariane Littman, Gabriel Bouys pape, Avi Hayon Obama, Antonio Perez Rio)

God is too big for just one religion…

L’une des images qui illustrent le billet ci-dessus ne vient pas du mur des lamentations, mais d’un autre mur, lamentable, érigé à proximité. J’ai appris en la trouvant que c’était une phrase extraite d’une chanson de Michael Franti, East to the West.

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Un souffle d’espoir

En Syrie, la guerre continue.

La vie aussi.

Et le printemps revient, avec sa douceur est sa légèreté. Comme ces pissenlits qui s’envolent sous le souffle d’un combattant rebelle, dans le village de Papoulan, dimanche 13 avril dernier.

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Et la paix, elle revient quand ? Et la peur, elle s’envole quand ?

En Syrie la guerre continue. La vie aussi essaye…

(photo : Ali Nasser)

Du pissenlit au Lion est mort ce soir, les plus anglophones comprendront le cheminement. Pour les autres, The Lion sleeps tonight est une chanson à l’histoire bien triste, au-delà de ses paroles, dont j’ai découvert les détails – ainsi que son auteur Solomon Linda – en vous préparant cette mosaïque.

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Les interprètes du jour :

  1. Henri Salvador, qui m’accueillit avec cette chanson en 1962, mais dont je n’ai malheureusement pas retrouvé de vidéo filmée sur Internet
  2. Les Pow Wow, auteur de la reprise la plus connue et dont j’ai retrouvé le clip original (un peu pollué de bavardages au début…)
  3. La sympathique équipe de L’Écho râleur
  4. The Weavers (premier groupe de Pete Seeger), qui furent les premiers à “retrouver” cette chanson dans les années 50. Ici filmés quelques années après, lors de retrouvailles…
  5. The Tokens, dans les années 60
  6. Les mêmes, quelques décennies plus tard. La chanson n’a pas pris une ride.
  7. Die Flippers, en allemand dans le texte, dans Der Löwe schläft heut Nacht
  8. Bamse, en danois, avec Wimmersvej
  9. Les pétillantes Coréennes du Gracias Choir, qui n’ont pas traduit le refrain dans leur langue


Jour de Passion

Il faudra un jour qu’on m’explique à quoi correspond le lundi de Pâques.

Si le jeudi les chrétiens commémorent la Cène, le vendredi la Passion, le samedi relâche et le dimanche la Résurrection (avec toutes les majuscules où il faut…), qu’est ce qu’on a donc à faire du lundi et pourquoi ne pas avoir plutôt choisi le vendredi en jour férié. J’ai bien envie de ne pas aller travailler aujourd’hui…

Bref.

N’ayant pas vraiment le temps (ni les ressources) pour vous proposer une nouvelle galerie des chemins de croix à travers le monde, je vous propose de vous contenter de la série d’il y a 4 ans, mais pour marquer quand même le coup et rappeler que Pâques n’est pas qu’une histoire de chocolat, je vous ai trouvé d’autres images pieuses.

Ces photographies ont été prises mardi – où l’on ne commémore pas assez les siestes christiques sur les brassées de rameaux du dimanche précédent – à la prison de Sarita Colonia à Lima au Pérou, où quelques uns des 3000 prisonniers ont proposé à leurs codétenus une représentation de Jésus Christ Superstar.

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Selon les autorités pénitentiaires, cela favorise le “processus de réhabilitation” des personnes incarcérées. J’ignore si c’est à cause de la rédemption, de la musique ou des effets spéciaux.

Mais dans une époque où les prisons débordent et où les églises se vident, il y a là comme une idée à développer.

(photos Enrique Castro-Mendivil)

Bon d’accord, ce n’est pas jour de mosaïque, mais cette chanson collait bien avec l’actualité pascale et, même si elle ne vous rappelle rien, elle reste pour moi un sacré souvenir.

Bref.

Saurez-vous (sans tricher Richard !) reconnaître le chanteur leader de cette sympathique troupe filmée en 1972 et qui se produit juste avant Michel Fugain et son Big Bazar ?

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