JR (abcdetc)

Un vrai dilem(me)

Fantôme, momie, ectoplasme… Farce, mascarade, comédie…

J’aurais pu en ajouter. Mais à quoi bon tirer sur une ambulance (ou un corbillard) ?

Les qualificatifs ne manquent pas pour dénoncer le triste spectacle proposé par l’élection qui se déroule aujourd’hui en Algérie et la sinistre démonstration de démocratie qu’elle offre aux 23 millions d’électeurs appelés à choisir leur futur président. Qui risque fort d’être le même que le(s) précédent(s).

Victime d’un AVC et hospitalisé 3 mois en France l’an passé, le président fantôme a réussi une première (à ma connaissance) dans un pays démocratique : être candidat sans jamais apparaître en public. Et ses rares apparitions télévisées n’ont pas témoigné d’une forme olympique… Mais cette discrétion n’empêche pas Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, d’être annoncé comme grand favori pour décrocher un quatrième mandat de rang face à ses 5 adversaires. Elle ne l’a pas empêché non plus de dépenser 75 millions d’euros pour une campagne menée par procuration.

A quoi bon en rajouter ? Et comment parler d’un absent dans un blog où l’image est essentielle…

Dilemme…

Plutôt donc que de joindre ma voix au chœur confortable des opposants de l’extérieur, j’ai choisi de donner la parole à un des meilleurs opposants à Abdelaziz Bouteflika : le dessinateur Ali Dilem, qui propose inlassablement depuis plus de 25 ans ses caricatures aux lecteurs algériens (quotidien Liberté) ou aux spectateurs français (TV5 Monde), sans se soucier ni des menaces des islamistes ni de la “censure” du pouvoir qui lui a valu une cinquantaine de procès en diffamation et neuf années de prison, sans compter de nombreuses amendes.

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Chapeau l’artiste qui continue de poser un regard incisif sur l’actualité de son pays et du reste du monde ! Un modeste hommage de la part de ce blougui tellement moins menacé.

(images : Ali Dilem – photos : DR)

Pour compléter ce billet, je vous propose deux des 33 clips de campagne postés sur sa chaîne youtube par … Abdelaziz Bouteflika lui même, qui a comme on le voit quelques loisirs.

Le tout premier, Taâhadna maâ al Djazaïr (Notre serment pour l’Algérie) qui réunit une quarantaine d’artistes en plein naufrage…

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Le tout dernier, où les communicants se sont lâchés pour réaliser une vidéo de propagande qui fera école. Et que ma consœur Lina Trabelsi nous décortique savoureusement sur son blog.

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Pour vivre heureux vivons cachés ?

Voilà une nouvelle qui pourrait inspirer les milliers d’expulsés des favelas de Rio et autres millions d’habitants de villes surpeuplées à la recherche d’un toit.

canton-immeuble-03

Ces images étonnantes nous viennent de Canton (Guangzhou) ville jumelée – entre plein d’autres – avec la grande ville à côté de laquelle j’habite désormais. Elles rappelleront peut être aux lecteurs les plus attentifs la voiture zombie (僵尸车) de Huayang, mais ici les arbres ne cachent pas l’abandon. Bien au contraire. Sous cette végétation luxuriante se dissimulent en effet les 19e et 20e étages ajoutés “discrètement” à cette tour.

Cependant, au risque de doucher l’enthousiasme des squatteurs du monde entier, ce n’est pas vraiment un SDF qui a procédé à cette extension, mais un homme d’affaires chinois propriétaire, en toute légalité, de l’appartement-terrasse du dernier étage et qui s’y sentait un peu à l’étroit. Il a donc fait pousser cette véritable forêt urbaine avant de se construire – discrètement – deux étages supplémentaires. Il y a deux ans, ses voisins s’étaient déjà inquiété des dangers potentiels pour l’immeuble de toute cette végétation. Sans succès. Aujourd’hui, les autorités ont tout de même décidé de vérifier si les deux étages pirate ne menaçaient pas l’intégrité des 18 autres…

Si l’exemple aura du mal à être suivi par les plus pauvres, les constructions illégales se multiplient en Chine, comme le montrent quelques articles que j’ai dénichés (ici ou ou encore ) en vous cherchant les images du jour. À Shenzen, c’est même un temple qui a été ainsi édifié. Le phénomène se généralise à tel point que les Internautes chinois se mobilisent pour poster des photos de ces constructions sur les réseaux sociaux afin de faire pression sur les autorités, parfois indulgentes avec les hommes d’affaires.

Il est vrai que leurs efforts en faveur de la “croissance verte” méritent d’être encouragés…

(photos DR – China Daily)

Puisque nous sommes en Chine…

En quelques années, le groupe Shanren est devenu l’un des plus populaires du pays en mêlant musiques traditionnelles et influences rock ou reggae ! Leur disque Left Foot Dance of the Yi est paru cette année en diffusion internationale. Mais si le titre Thirty Years, qu’un retrouve sur cet album, a été la chanson officielle du festival Asia de Barcelon en 2010, je n’ai pas trouvé d’article sur eux sur l’Internet français. C’est donc une quasi exclusivité que vous offre abcdetc…

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Faut pas s’y fier

Comme le temps passe vite : hier je fêtais le Nouvel An, en Thaïlande, et dans un peu plus de deux mois ce sera l’hiver, au Brésil.

Et la Coupe du Monde de football aura tout juste débuté.

Normalement…

Ce ne sont pas les protestations de dizaines de milliers de Brésiliens contre des dépenses aussi somptuaires qu’inutiles qui inquiètent les journalistes, mais les stades inachevés moins de 100 jours avant la compétition ou les réseaux routiers, aéroportuaires, Internet ou de téléphonie qui risquent de contrarier la “tranquillité” des centaines de milliers de spectateurs du monde entier attendus durant un mois. Et par conséquent, la bonne marche des affaires : ventes de billets et de produits dérivés, sponsoring des grandes marques internationales et autres droits télé représentent plusieurs milliards de dollars, dont il serait dommage de se priver. Ou du moins de priver les bénéficiaires…

Les autorités brésiliennes se veulent rassurantes et … sécurisantes. Comme à Rio de Janeiro où, depuis plusieurs mois, favela après favela s’installent les Unités de police pacificatrice (UPP). Une pacification musclée comme le souligne plusieurs de mes confrères et comme en témoignent les images de la dernière expulsion en date, le 13 avril 2014, de 5 000 personnes qui projetaient d’édifier une nouvelle favela, Telerj, sur un terrain abandonné.

Telerj-Slum-11-avril-16

Ça vous ôte soudain toute envie pacifique.

J’ignore où peuvent se réfugier les personnes ainsi expulsées, favela pacifiée après favela bobotisée… Mais ce qui compte c’est que les milliers de supporters attendus en juin (puis dans deux ans pour les Jeux olympiques) puissent circuler… paisiblement.

Et pour les rassurer pleinement, il faudra s’assurer que la police pacificatrice n’a pas viré toutes les prostituées…

(photos : Yasuyoshi Chiba, Silvia Izquierdo, Ana Carolina Fernandes, Felipe Dana, DR)

Un peu de musique … pour apaiser. Avec Dom La Nena, chanteuse et violoncelliste de talent, originaire de Porto Alegre, maintenant installée à Paris d’où elle nous adresse ce petit bijou de douceur, Golondrina.

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Bonne année quand même !

Le 14 avril n’est pas seulement le jour de la Saint Gérard Lambert.

C’est aussi l’occasion de souhaiter une bonne année à tous les lecteurs d’abcdetc, dans sa version historique comme dans son édition internationale. Sans oublier les bouddhistes quand même, puisque après les conformistes du 1er janvier, les orthodoxes du 19 janvier, les Chinois et autres pays périphériques du 5 février et les Indonésiens du 31 mars, c’est à leur tour de fêter le Nouvel an.

La cérémonie des vœux à travers le monde est une vraie manne pour les blogueurs en manque d’inspiration. Mais que les Perses, les Juifs ou autres peuples du monde que j’ai oubliés au passage ne m’en veuillent pas, il m’arrive d’avoir d’autres sujets à traiter.

Bref.

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En Thaïlande d’où nous viennent les images du jour via les sites d’information chinois, le Sonkran (สงกรานต์) est bien arrosée, si besoin à coups de trompes d’éléphant. Ce qui me permet même une chute plutôt facile en suggérant, lors du prochain remaniement ministériel en France, une extradition douce des éléphants encombrants du PS.

Je sais, c’est vraiment un billet d’inspiration poussive. Mais tous mes vœux quand même pour cette nouvelle … semaine.

(photos DR)

Parce qu’il n’y a pas de fête réussie sans musique, j’ai le plaisir d’inviter le Finzi Mosaïque Ensemble, composé de huit membres originaires de Roumanie, de Turquie, de France et d’Espagne pour la chanteuse Nuria Rovira Salat. Ils sillonnent les routes de France à partir de la fin du mois pour présenter leur nouvel album, La Buena Hora… Extrait.

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Les couleurs de la démocratie

Je ne pouvais pas passer à côté d’un tel événement.

Et avec la disparition des séries dominicales de ce blougui qui s’accorde un jour de repos hebdomadaire, c’est donc en ce samedi que je vous propose ces images des plus grandes élections démocratiques de la planète : 815 millions d’électeurs, encadrés par 12 millions de personnes, sont attendus dans plus de 900.000 bureaux de vote pour élire leurs 543 représentants à la Lok Sabha, dont 84 issus des “castes répertoriées” (Dalits) et 47 des “tribus répertoriées” (Adivasis). Il n’y a qu’un seul tour !

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Le scrutin a commencé lundi 7 avril et se déroule en 9 phases, par états, jusqu’au 12 mai. Les résultats seront proclamés le 16 mai.

Narendra Modi, candidat du BJP, le parti de la droite hindouiste, est donné favori. Son parti devrait détrôner le Congrès national indien, au pouvoir depuis 2004, et la nomination de Manmohan Singh au poste de Premier ministre.

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Mais sans attendre les résultats, les premières statistiques dans les circonscriptions ayant voté cette semaine font état d’une hausse de la participation qui dépasse les 60% (et même 76% au Kerala). Soit autant que … l’abstention prévue en France pour les prochaines élections des députés européens.

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Si quelqu’un doit donner des leçons de démocratie, il n’est pas sûr que ce soit notre vieille Europe !

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De diversité non plus…

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(photos : Dibyangshu Sarkar, Manish Swarup, Bikas Das, Channi Anand, Saurabh Das, Aijaz Rahi, Sajjad Hussain, Altaf Qadri, Anindito Mukherjee, Adnan Abidi, Biswaranjan Rout, Anupam Nath, Mukesh Gupta, Chandan Khanna, Jaipal Singh, DR)

A propos de démocratie, je vous propose un petit tour en Grèce, berceau de la démocratie et de la philosophie, de l’ouzo et du sirtaki…

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Depuis le film de Jules Dassin, Jamais le dimanche (1960), Les Enfants du Pirée (Τα παιδιά του Πειραιά) ont fait le tour du monde et n’ont pas vieilli… Ils sont interprétés aujourd’hui par:

  1. Melina Mercouri dans le film. Future épouse de Jules Dassin (mais pas mère de Joe…)
  2. Nana Mouskouri, bien sûr, en bonne compagnie (quand elle a fini son préambule)
  3. Ginette Ravel
  4. The Muppets
  5. Los Umbrellos
  6. Andrea Berg
  7. Margarita
  8. Par ??? à la cérémonie d’ouverture des JO d’Athènes en 2004
  9. Et par Sakis Rouvas, lors de la cérémonie de clôture des mêmes JO

Et aussi par Dalida, pour laquelle je n’ai pas déniché de vidéos en images mais dont je tenais à saluer la performance polyglotte :

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Léger comme une plume

Avant d’attaquer le billet du jour, je vous dois quelques explications et quelques excuses au sujet de celui d’hier. Une panne dans le réseau de fibre optique qui m’alimente en Internet m’a en effet privé d’accès au web pendant près d’une journée. Je n’ai pas pour habitude de dénoncer, mais quand même : au moment où Numéricable s’offre SFR pour 17 milliards d’euros (tout compris si j’ai bien compris), je suis inquiet de la faible densité de techniciens de l’entreprise sur Villeurbanne pour réparer une panne dont la faible densité de commerciaux pour m’en expliquer la cause m’empêche de vous vous en dire davantage. J’ajouterai juste, avant de passer à la suite, qu’il y avait bien longtemps que je n’avais subi une telle impossibilité de surfer et que j’ai pu tester le degré de dépendance à Internet auquel je suis rendu. Comme tant d’autres…

Bref.

Venons-en au billet du jour.

Les voies du seigneur sont aussi impénétrables que les voix sont discordantes pour s’adresser à lui. Il serait bon que les croyants de toutes les religions qui revendiquent ou proclament l’existence d’un Dieu unique finissent par se mettre d’accord sur cet être singulier. Ça éviterait bien des discordes voire quelques massacres.

S’il avait été un peu plus attentif au monde qui l’entoure, à l’actualité de ses confrères (ou concurrents?) et lecteur d’abcdetc, le patriarche de l’église orthodoxe russe aurait pu ainsi, par exemple, s’abstenir de s’adonner au lancer de colombes lundi 7 avril dernier à l’occasion de l’Annonciation. Sans entrer dans une polémique sur la virginité de la Vierge et sur cette étrange manière divine de déléguer à un archange sa responsabilité en paternité, on serait en droit d’attendre de personnages qui défendent la vie avec parfois une virulence excessive qu’ils épargnent celles de volatiles qui, je le rappelle pour ceux qui n’ont pas lu le billet mis en lien ci-dessus, n’ont aucune chance de survie en liberté.

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D’ailleurs…

Non, j’ai triché. Je n’ai aucune nouvelle des colombes lâchées dans le ciel moscovite. Cette image de plumes s’éparpillant vient de Londres, où se déroulait samedi le Pillow Fight Day (Journée des batailles d’oreillers). Comme dans des dizaines de villes du monde, ce qui nous aurait fait une belle série pour un de ces dimanches. Mais comme abcdetc a décidé une fermeture hebdomadaire, je vous laisse aller voir les images par ici.

(photos : Kirill Kudryavstev, Rob Stothard)

A propos de Dieu…

Je suis allé hier soir, dans le cadre du festival Caravane des cinémas d’Afrique, assister à une projection d’un film ivoirien (pour me mettre dans l’ambiance) : Sababou (L’Espoir). C’est aussi le titre d’une chanson d’un musicien qui traverse le film, Diabson Tere.

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La sérénité des débats

“La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres”, a dit jadis Winston Churchill un jour où il n’était pas occupé à réclamer du sang et des larmes ou à picoler en fumant un cigare.

Quelques années plus tard et pas plus tard qu’hier, alors que la Russie menace l’intégrité et la sécurité de leur territoire, les députés ukrainiens n’ont sans doute pas pensé à l’ancien Premier ministre anglais quand ils en sont venus aux mains dans un débat parlementaire, quand le chef du Parti communiste, Petro Symonenko, a accusé le parti d’extrême droite Svoboda de favoriser la Russie par rapport à l’Ukraine.

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Pendant ce temps, en France, les députés d’opposition se contentaient de chahuter pendant le discours d’un Premier ministre qui est pourtant autant de droite qu’eux.

(photos : Valentyn Ogirenko, Vladimir Strumkovsky, Sergei Supinsky, Yuriy Kirnichny)

Si je n’ai pas écrit “bref” ci-dessus, je sais cependant que le billet le fut.

Je serai aussi bref pour vous présenter le groupe ukrainien Haydamaky, né en 1991, peu de temps après la déclaration d’indépendance par rapport à l’Union soviétique et dont ne sait pas s’ils survivront aux soubresauts qui agitent leur pays. Profitons-en tant qu’il est temps.

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Et s’il n’en reste qu’un ?

C’était quelque part peu avant les présidentielles de 1995 qui allaient mener au pouvoir un certain Jacques Chirac. Qui ne se souvient peut être même plus qu’il fut Président de la République.

La radio nous désinformait déjà de la campagne électorale en cours.

(Je rappelle au passage dans cette parenthèse, qu’il y avait alors 9 candidats, et non pas deux ou trois, qui briguaient nos suffrages. Mais les radios, télévisions et autres médias ont toujours aimé afficher leurs préférences pour en faire celles de leurs auditeurs, téléspectateurs, lecteurs. Et ça marche… Souvenez-vous comment Dominique Strauss-Kahn était déjà proclamé Président de la République avant les dernières élections, avant de devoir se retirer précipitamment pour des raisons d’ordre privé. Et je referme la parenthèse pour éviter que ne déborde la digression et que s’installe la confusion.)

Interrompant le speaker qui pérorait au sujet du recul communiste, mon fils me demanda à brûle-pourpoint : “Papa, c’est quoi le communisme ?”

Il avait alors 5 ans. L’âge des questions métaphysiques, existentielles et essentielles. J’en avais 33, qui comme chacun sait est l’âge du Christ en phase terminale, donc l’âge idéal pour parler du communisme. Réunissant mes relents de catéchisme et mes rudiments de philosophie, je formulais donc une réponse qui me semblait intelligible par un enfant de 5 ans et qui me semblait ressembler assez à un mouton dans sa caisse pour satisfaire son appétit de science politique du moment :

“Le communisme c’est une société où chacun donne ce qu’il peut donner et où chacun reçoit ce dont il a besoin”, répondis-je donc. (De mémoire, près de 20 ans plus tard et vous savez comme la mémoire est capricieuse à 20 ans d’écart. Je ne vous refais pas le billet d’hier, que je n’ai pas eu le temps de mettre à jour après toutes les déclarations et révélations d’hier encore autour du Rwanda. Et je ferme cette nouvelle parenthèse.)

Les plus érudits et les plus marxistes d’entre vous auront reconnu dans ma réponse l’adaptation pour un public enfantin du célèbre adage communiste, “De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoin”, dont j’ai appris en préparant ce billet que Karl Marx l’avait piqué à Louis Blanc, lequel s’était inspiré de Saint-Simon, qui lui même avait peut reformulé la pensée de l’oublié Étienne-Gabriel Morelly, dont j’ignore s’il avait lu les Actes des Apôtres (Acte 2 44-45 et l’Acte 4 32-35) dans lesquels figurent (merci wikipedia) les prémices de cette pensée simplissime qui aura donc traversé les âges jusqu’à mon fils. Lequel répondit à mon explication (de mémoire toujours) : “C’est vraiment bien quoi…”Avant de repartir jouer à être Batman.

Oui Simon. C’est vraiment bien. Tellement évident et idéal que les hommes s’efforcent de construire des sociétés bien plus complexes, basées sur la compétition, la concurrence, l’exploitation des uns par les autres, l’accumulation de richesses dans les mains de quelques uns au détriment du plus grand nombre. Mais les riches ont de si gros besoins…

Bref.

Après ce long préambule, je vous présente une galerie de photographies que j’ai trouvées hier chez Reuters, en provenance de Cuba où l’on célébrait vendredi dernier le 52e anniversaire de l’Union des Jeunesses Communistes (Unión de Jóvenes Comunistas – UJC) et le 53e de l’Organisation des Pionniers José Marti (Organización de Pioneros José Martí – OPJM), lequel est, comme chacun des lecteurs de ce blougui le saura désormais, le fondateur du Parti Révolutionnaire Cubain (merci wikipedia bis).

Sans autre commentaire que ma nostalgie d’un idéal communisme recroquevillé avec le temps, inversement proportionnellement à la manière dont mon fils a grandi, je vous présente donc :

Suilber Cuesta (8 ans) en costume de Batman Superman

Osniel Liranza (5 ans) en costume de docteur

Enrique Villuendas (5 ans) sous le maillot des Philadelphia Phillies

Ana Fernandez (8 ans) en costume hawaïen

Erika Kina (10 ans) en robe de princesse

Luis Carralero (8 ans) habillé en pirate

Erisdanis Moiran (11 ans) en tenue de boxeur

Arleny Villar (5 ans) en robe de princesse

Aaron Ridel (5 ans) en tenue de Power Ranger

Jeanne Silva (9 ans) déguisée en vampire

Christian Jesus (7 ans) déguisé en incroyable Hulk

Yinna Gonsalez (8 ans) en danseuse du ventre

Un autre Christian Jesus (8 ans) en costume d’Iron Man

Stefanie Pena (11 ans) qui joue les Barbie®

Daylen Martinez (10 ans) habillée en sorcière…

Au-delà de tout ce qu’elles évoquent, ces photographies témoignent que les jeunes communistes cubains, malgré le blocus que subit toujours leur pays, ont des références “exotiques”. Et que, contrairement aux idées reçues, le communisme n’implique pas forcément l’uniformité. Et si vous notez pour contredire cette dernière affirmation qu’il y a deux princesses dans le lot, je vous répondrais juste qu’elles sont ici pour se souvenir que mon enseignement paternel à l’idée communiste se déroulait à Besançon… rue des Deux-Princesses.

(photos : Enrique de la Osa)


Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

Il faudra que je pense à l’Internationale pour une prochaine mosaïque d’un prochain samedi.

En attendant, restons à Cuba, avec Lisa-Kaïndé et Naomi, les deux filles jumelles du grand percussionniste cubain Anga Diaz, réunies dans le duo Ibeyi. Pour notre plus grand plaisir…

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La mémoire qui flanche

La mémoire est fragile, comme pourrait le dire ma mère si elle se souvenait qu’elle est frappée de maladie d’Alzheimer.

Le 20e anniversaire du génocide au Rwanda donne l’occasion de nous souvenir que cette fragilité touche aussi bien les sociétés que les individus qui les composent.

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Ainsi, “la France regrette de ne pouvoir prendre part aux commémorations du 20e anniversaire du génocide”, comme l’a déclaré samedi le porte-parole du Quai d’Orsay, en réponse aux accusations réitérées du président rwandais, Paul Kagamé, sur son implication, sa responsabilité, sa complicité, sa “participation” au génocide.

Question de vocabulaire, entre les graves erreurs reconnues et la culpabilité déniée ? Question de rapport à la vérité et à l’horreur ? Mais pourquoi avoir autorisé la tenue, dans un lieu symbole de la République, d’un colloque jugé comme négationniste par une association de la diaspora rwandaise ? Question d’honneur et de sa défense, comme l’y appelle samedi 5 avril sur son blog le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé ? Lequel a quelques soucis avec son honneur et sa propre responsabilité, sur laquelle l’a interpellé dans une lettre ouverte un collectif de citoyens bordelais et de personnalités qui demandent une clarification sur son rôle et celui de l’État en 1994.

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Je ne peux que poser des questions auxquelles je n’ai pas de réponses. Comme je n’arrive pas non plus à répondre, malgré les dizaines d’articles lus ou d’émissions entendues, sur les causes profondes d’un tel massacre, sur les conséquences de ce génocide. Comme je n’arrive pas à comprendre comment une folie meurtrière peut s’exprimer, soudain ou au terme d’un long processus de montée de la haine.

Je sais qu’il n’y a que rarement d’explications aussi tranchées que la lame d’une machette égorgeant hommes, femmes et enfants. Je sais que les mémoires sont divergentes. Je sais que le temps construit la réalité au-delà de la vérité de l’instant. Et que les réalités deviennent aussi plurielles que les individus. Et qu’il faut un long chemin de compréhension pour parvenir à s’entendre d’une sensibilité à une autre. Et devenir de nouveau forts, ensemble (lire ici le texte de mon confrère Agbadje).

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Je sais aussi que la compréhension aide à l’apaisement. Comme la conscience aide à simplement être. Je sais qu’il n’y a pas d’avenir paisible sans passé apaisé.

Et je sais la difficulté de mon pays avec son passé : de l’occupation et à la collaboration aux guerres coloniales, de l’empire colonial à la décolonisation. Décolonisation, des territoires comme des esprits, qui reste à accomplir.

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Ainsi donc, la France ne participera pas* aux cérémonies de commémoration aujourd’hui à Kigali. Mais elle se souviendra pourtant des centaines de milliers de personnes tuées en quelques semaines. A travers plusieurs événements, comme à Ivry-sur Seine où se dresseront les Hommes debout de Bruce Clarke.

Ses peintures géantes réalisées collectivement parcourent le monde de Lille à l’abbaye de Neumünster au Luxembourg, de Lausanne à Ouidah au Bénin, de Genève à Kigali, du Canada à ces pages. Elles veulent rendre hommage aux victimes du génocide, témoigner d’une mémoire, redonner de la dignité à la vie.

Mais lisez ici ce qu’en dit Bruce Clarke lui même dans une interview à RFI.

Ou écoutez-le parler de son projet dans cette vidéo.

[vimeo 87479295 500 281]

Avant d’aller voir les toiles en grand format sur le site des Hommes debout. Sans oublier la mémoire, qui ne doit pas flancher…

(photos : Les Hommes debout)

* J’apprends au moment de la mise en ligne de ce billet la participation a minima décidée finalement. Bon courage monsieur l’ambassadeur…

La mémoire aime bien les chansons : le titre du jour m’a été inspiré par Jeanne Moreau et les Hommes debout m’ont évoqué Jacques Brel.

Mais c’est au Franco-Rwandais Gaël Faye, que j’ai préféré consacrer cette rubrique musicale, en écho à sa carte blanche du 11 avril au Hangar d’Ivry-sur-Seine, toujours dans le cadre de l’accueil des Hommes debout.

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Élections endeuillées

Je n’oublie jamais les photographes qui fournissent la matière première de ce blougui qui n’aurait pas de regard sur le monde sans eux. Chaque fois que je le peux je les cite dans les sources. Chaque fois que j’apprends le décès de l’un d’entre eux, j’ai une pensée particulière. Un instant de recueillement.

Anja Niedringhaus est morte hier en Afghanistan, dans la province de Khost, une zone frontalière avec le Pakistan, dans l’enceinte du poste de police locale. C’est un policier qui aurait tiré sur la voiture dans laquelle elle se trouvait en compagnie de sa collègue de l’agence Associated Press, Kathy Gannon, qui a été blessée dans l’attentat.

A la veille des élections présidentielles, voilà donc au moins une promesse de tenue : celle des talibans de perturber le scrutin, en s’en prenant notamment aux journalistes. Le mois dernier, c’est un reporter suédois qui avait été abattu en pleine rue à Kaboul.

Parmi les photos que je vous proposais il y a une quinzaine de jours, pour évoquer l’afflux d’inscriptions sur les listes électorales à l’approche de ces élections, plusieurs étaient signées Anja Niedringhau. J’en ai reprise une en tête du diaporama de ce jour, complétée par d’autres photographies, les dernières prises par la photographe allemande. Vous pouvez voir d’autres images plus anciennes, parmi lesquelles quelques clichés emblématiques de cette sale guerre, chez mes confrère de NBC News. Vous en trouverez également d’autres sur le site de la photographe.

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Depuis la Yougoslavie, Anja Niedringhau avait l’habitude d’arpenter les lieux de conflits. Elle avait reçu le prix Pulitzer 2005, avec d’autres confrères, pour leur couverture de la guerre… en Irak. Cette sale guerre qui n’en finit pas, et dans laquelle il reste trop de combattants qui détestent autant la liberté de la presse que celle des femmes, lui aura été fatale.

Une pensée particulière. Un instant de recueillement.

(photos Anja Niedringhau, DR)

Sans réelle transition, la reprise du samedi : Ain’t no Sunshine (when she’s gone).

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Les interprètes du jour :

  1. Bill Withers, qui la créa sur son premier album…
  2. Freddie King
  3. Ladysmith Black Mambazo
  4. Joe Dassin et Nanette Workman
  5. Jose Feliciano
  6. Caterina Caselli, qui l’a transformée en Com’è buia la città
  7. Selah Sue et Ronny Mosuse, en concert pour Haïti en janvier 2010
  8. The Neville Brothers
  9. Sting


C’est beau là Ebola ?

Ce pourrait être une photo d’une installation artistique, comme j’en croise régulièrement en cherchant les images du jour sur Internet.

installation-ebola

Mais ces gants, ces bottes et autres vêtements médicaux mis à sécher au soleil de Guekedou en Guinée, ne sont que l’œuvre indirecte d’Ebola.

Un virus qui provoque une fièvre hémorragique, mortelle dans 50 à 90 % des cas, contre laquelle il n’existe aucun traitement ni vaccin. Juste quelques mesures préventives individuelles et collectives au niveau des services de soins. Comme de bien laver les gants, les bottes et les vêtements.

Originaire du Zaïre, devenu depuis République démocratique du Congo, Ebola tire son nom de la rivière qui arrose la ville de Yambuku, où il fut identifié en 1976.

Même si le nombre de ses victimes en 38 années est faible (1600 morts selon l’OMS à comparer aux 6270.000 morts annuels du paludisme) tout autant que son risque de transmission, Ebola provoque une réelle panique lors de ses voyages (à dos de chauve-souris?)

En Guinée, où 134 cas suspects de fièvre hémorragique virale dont 84 décès ont été recensés depuis le début de l’année, les fantasmes le disputent à la paranoïa, comme le raconte si bien mon confrère blogueur Alimou Sow. Au Liberia ou en Sierra Leone où d’autres cas sont suspectés. Au Sénégal où, après avoir suspendu le marché de Diaobé sur lequel se retrouvent chaque semaine des milliers de personnes des pays voisins, les autorités ont fermé leur frontière avec la Guinée. En Côte d’Ivoire, où l’on est passé en mode vigilance. Au Niger, où l’on prépare à faire face à la menace épidémique. Au Mali, au Maroc, en Arabie saoudite qui suspend l’octroi de visas pour les Guinéens ou les Libériens… Ebola a même effrayé les Canadiens et commence à inquiéter la France

Il n’y a pas que les migrants humains qui font peur.

(photo : Seyllou)

La musique du jour a été enregistrée sur un autre marché africain, à Accra au Ghana.

Née en Suisse d’un père ghanéen et d’une mère suissesse, Joy Frempong vit aujourd’hui à Berlin où elle chante en anglais, d’une voix soul ou jazzy, sur les rythmes électro teintés d’ambiance de rue africaine proposés par son compère, batteur-percussionniste et producteur, Lleluja-Ha. Leur duo, Oy, vient de sortir un nouveau disque, No Problem Saloon, avant de partir pour une tournée qui, de la Suisse au Canada, passera par l’Espagne, l’Angleterre ou, le 18 juillet prochain, … Besançon, la ville d’où j’ai migré.

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Ça pourra être pire

J’ai déjà plusieurs fois rappelé ici (ou ) mon aversion pour les phrases toutes faites qui témoignent d’un manque cruel d’imagination. Et si je n’ai toujours pas établi le classement de ma détestation, celle qui me hérisse sans doute le plus est “Ça pourrait être pire”.

Loin d’être apaisement ou consolation, cette phrase, chaque fois que je l’entends, me semble un appel à la résignation contre l’action, au silence contre l’indignation, à la soumission contre la révolte. Puisqu’il y a pire, il nous faut accepter notre sort : être heureux d’avoir un travail, même méprisé, sous-payé ou nocif, parce que ça pourrait être pire et qu’il y a tant de chômeurs ; goûter la joie de nos foyers aux traites ou aux loyers exorbitants, parce que ça pourrait être pire et que nous ne sommes pas sans domicile ; apprécier notre bonne santé, nourrie de particules fines, de pesticides ou autres OGM, parce ça pourrait être pire et qu’il y a tant de maladies qui parcourent le globe et nous épargnent ; applaudir nos démocraties vacillantes, parce que ça pourrait être pire et qu’il y a tant de peuples qui vivent sous le joug de réelles dictatures… La liste est longue. Je ne la prolongerai pas.

Chaque fois, la comparaison au pire exclut l’autre, dans une tentative de le rejeter le plus loin possible de nous. En espérant être épargné et rester dans le cercle des “privilégiés”.

En rejetant au dehors ceux qui pourraient être tentés de prendre notre place.

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Comme ces hommes photographiés en fin de semaine dernière, tentant à Beni Enza de franchir les barbelés qui séparent le Maroc du territoire espagnol de Melilla. Ils étaient près de 800 à se lancer ainsi, par petits groupes, à l’assaut d’une liberté rêvée. Une dizaine d’entre eux, seulement, aurait réussi à franchir la frontière. Trois à quatre-cents ont été arrêtés par les autorités marocaines. Les autres se sont dispersés dans les environs, pour attendre un autre jour, une nouvelle chance.

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Ils seraient plus d’un millier à avoir réussi en un mois le franchissement de la triple clôture. Ils seraient davantage à être morts en tenant de passer, selon Gabriel, l’un de ces Africains poussés par l’espoir (ou le désespoir), qui confie à RFI que “tout ça est une question de vie ou de mort”, avant d’ajouter qu’il continuera, encore et encore, de tenter de passer la frontière.

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En voyant ces bras levés en signe de victoire par-dessus les barbelés, j’ai frémi en pensant qu’il y avait des victoires plus fragiles et plus difficiles à conquérir que d’autres. J’ai aussi pensé à ceux qui me diront encore qu’il y a pire. J’ai enfin pensé au dernier rapport du GIEC, dont la publication lundi dernier a été quelque peu éclipsée chez moi par d’autres informations tellement plus importantes, d’élection, de remaniement ou de nomination d’une revenante d’exil au ministère de l’Écologie. Y sont décrites les probables conséquences d’une élévation de la température qui ne fait (presque) plus aucun doute : extinctions, d’espèces, “accidents” climatiques, insécurité alimentaire, extension de la pauvreté des plus pauvres… avec pour conséquence une augmentation des migrations.

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Ça pourra être pire. Mais devrons-nous attendre que le pire nous menace à notre tour (lire ici : Les migrations climatiques concernent aussi les pays riches) pour agir en humains, prenant conscience que le pire est advenu, qu’il nous concerne déjà. Tous. Mais qu’il n’est pas encore inéluctable.

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Et que nous sommes capables du meilleur !

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(photos : Jose Colon, Santi Palacios)

Oser être radical, c’est au sens étymologique retrouver ses racines.

La Raíz de Mi Tierra (La Racine de ma terre) c’est le titre de la chanson que viennent d’enregistrer ensemble la Mexicaine Lila Downs, l’Espagnole Niña Pastori et l’Argentine Soledad Pastorutti. Un bel hymne féminin pour une planète qui a besoin aussi de danser…

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Combi-naison de photos

Comment trouver une cohérence à un monde qui paraît ne pas en avoir besoin ?

A part le combi, ces trois photos n’ont aucun rapport sauf celui de venir de la même planète, dans le même temps. J’ai cherché le fil qui les reliait, avant de renoncer. Je n’ai que le pouvoir des mots. C’est si peu de choses.

afghanistan

La première photographie a été prise non loin d’Islamabad, où une enfant joue dans un camp de réfugiés afghans. Je l’ai trouvée au début du mois de mars et mise de côté pour un jour sans inspiration, de tristesse, de colère ou d’impuissance, où je sais qu’une image d’enfant jouant me réconforte toujours. Un peu. Les Afghans ici réfugiés ont fui devant l’invasion soviétique, m’a appris la légende. Et je me suis dit alors que cette enfant n’avait jamais connu son pays. Une exilée. Mais insouciant. Le temps au moins de jouer avec son minibus sur ce lit de fortune.

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La deuxième (double) photographie a été prise quelques jours plus tard, à la mi-mars, quand Angela Merkel a reçu – allez savoir pourquoi – un minibus Volkswagen lors d’un meeting électoral à Munich. A part les Européennes de mai prochain, je n’ai pas trouvé de scrutin outre-Rhin. Je me suis dit que la chancelière était prévoyante. Et je me suis étonné de son passage soudain de l’émerveillement à une sorte de dégoût. A-t-elle découvert que son bus était made in China ? S’est-elle souvenue de la fillette afghane et s’est-elle trouvée trop vieille pour s’émerveiller ? Ou a-t-elle pensé aux Soviétiques qu’elle a, elle aussi, subis lors de sa jeunesse en Allemagne de l’Est ?

ayrault

La troisième photographie a été prise lors des tentatives d’humanisation de l’ex-premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, posant “à bord d’un bus Volkswagen… qui roule toujours, 30 ans après”, expliquait la légende qui l’accompagnait. Il y a 30 ans, les Soviétiques n’avaient toujours pas quitté l’Afghanistan ni desserré leur influence sur l’Allemagne de l’Est. Où Jean-Marc Ayrault est peut-être passé au volant de son bus, puisque “l’été dernier encore [le premier ministre et sa femme] sont repartis à l’aventure. Ils ont notamment parcouru l’Europe de l’Est”. Passionnant… Mais je ne suis pas parvenu à éprouver la même empathie à l’égard de Jean-Marc Ayrault, qui va pouvoir de nouveau savourer ”son goût de la nature et de la liberté”, qu’envers la petite fille afghane.

Je n’ai pas trouvé la cohérence et j’ai renoncé. J’aurais juste réussi à mettre la fillette afghane à hauteur d’hommes et de femmes qui ne pensent jamais à elle. Et qui ne lisent pas abcdetc.

Un billet pour rien. Pour continuer. Pour exister…

(photos : Zohra Bensemra, Christof Stache, Brigitte Ayrault)

Même la musique aujourd’hui manque de cohérence. A part que Ndidi sera à concert à Munich le 12 avril prochain… C’est ténu comme un billet fragile.

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C’est reparti… pour 5 ans?

Il y a tant de fakes (faux), hoax (canulars), pranks (farces), foolery (bêtises) et autres anglicismes qui se promènent sur Internet que je n’ai pas trouvé que c’était la peine d’en rajouter, même si nous sommes le 1er avril.

Bref.

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Avec ces quelques images de poissons (de São Paulo à … Villeurbanne), je ne commenterai donc pas l’actualité du jour. Pas seulement pour raisons de ligne éditoriale de ce blougui qui risquerait de déraper du monde vers la France presque aussi violemment que mon président faisant hier son coming out (sortie du placard ou du sac selon les régions). Mais aussi parce que j’ai failli oublier, comme trop souvent, de marquer un anniversaire.

Ce blougui a 5 ans !

Eh oui. 5 ans depuis le premier billet consacré à la mort de Ian Tomlinson à Londres lors d’un sommet du G20. 5 ans et plus de 1835 billets, laconiques au début et qui se sont peu à peu étoffés, rejoints par de la musique, des animations, des courts métrages, des mosaïques de reprises. 5 ans à parcourir le monde du regard, à travers celui des photographes que je ne peux tous remercier ici mais que je veille à nommer chaque jour, autant que je le peux, pour rendre hommage à leur travail. 5 ans et la fidélité de quelques lecteurs qui m’ont aidé, poussé, encouragé, stimulé, accompagné pour arriver jusque là. Qu’ils soient aussi remerciés.

5 ans…

Je dois ici une explication à certains des lecteurs qui éclairera aussi les autres.

Les lecteurs qui me suivent sur Mondoblog seront surpris de mon étrange manière de compter le temps. Il n’y a en effet que quelques mois que les billets d’abcdetc sont publiés sur cette plateforme mise en place par RFI. Le premier date du 11 octobre 2013… Certains lecteurs d’abcdetc “canal historique” ignoraient peut être encore cette double appartenance. Cet anniversaire me donne l’occasion de mettre tout le monde au courant. Je ne sais pas encore si ni quand je fusionnerai les deux éditions, m’épargnant quelques minutes de travail pour adapter les articles d’une maquette à l’autre. Je vous tiendrai au courant…

Pour la suite, je n’ai pas encore reçu la confirmation de la levée de l’embargo sur l’information. Je ne dirai donc rien – encore – d’Abidjan.

Merci aux 140.000 visiteurs (cumulés) d’abcdetc depuis sa création.

(images : Claudio Ethos, Laguna, Pichi & Avo, Triangulo-Daurado, Fintan Magee, Kislow & Waone, Roa, MKKP, Grems, Elfo, Mavi, Dodo153, спрут, Bros, Ella & Pitr, Phlegm, Master, Jajaja, Kakutaide, Ilovetu, Senkoe, Banksy, Robbo, OaKoAk, Alias Ipin – merci au site ekosystem)

La dernière fois que j’ai fêté l’anniversaire de ce bougui, il y a trois ans, je vous avais proposé quelques photographies de pêcheurs à travers le monde, accompagnées d’une chanson de Rupa & the April Fishes. Si la thématique des images a changé, je suis heureux d’accueillir de nouveau le groupe de Rupa Marya, qui est à la fois médecin et chanteuse. Une illustration en clin d’œil que la musique possède des vertus curatives ?

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Un silence bénéfique

Une journée de silence.

Voilà qui ferait du bien après tous les commentaires entendus hier soir après des élections qui, une fois encore, ne changeront rien : ni à une société morcelée et de plus en plus inégalitaire, ni au quotidien des plus pauvres, des exclus, de millions de personnes qui se débattent dans des problèmes d’emploi, de logement, de fins de mois qui commencent de plus en plus tôt, ni à une odieuse répartition des richesses ou des chances, ni à la politique d’un gouvernement qui va nous faire le coup du remaniement des personnes pour mieux faire diversion du non-remaniement de la politique de rigueur et du reniement des idées de gauche…

Je me réveillerai ce matin sans allumer la radio, si ce n’est pour mettre un peu de musique pour accompagner mon petit déjeuner et mes préparatifs d’une journée ordinaire. Encore.

Et je penserai aux Balinais qui célèbrent aujourd’hui Nyepi, le Nouvel An du calendrier saka, avec une journée de silence, de méditation et de jeûne, où les activités – travail, déplacement, télévision – sont limitées au maximum durant 24 heures. Une journée qui succède à une élection de comédie à une cérémonie de nettoyage et de purification de l’âme, la Melasti, dont je partage avec vous une vingtaine d’images.

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En silence.

(photos : Sonny Tumbelaka, Agung Parameswara, Ulet Ifansasti, Nyoman Budhiana, Made Nagi)

L’habit ne fait pas le moine. Aucune allusion politique dans ce proverbe. Juste une transition vers une chanteuse que j’ai découverte hier soir entre deux blablatages.

Avec une endiablée reprise de No One d’Alicia Keys, Sœur Cristina Scuccia a enflammé le plateau et séduit le jury de la version italienne de The Voice, le 19 mars dernier. La vidéo de sa performance a été vue 30 par millions de visiteurs en une semaine et elle compte des fans jusqu’au … Vatican. Elle méritait bien de passer sur abcdetc.

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L’école des fans

Un billet facile. Parce que c’est la fin de semaine et que je n’ai pas plus envie de trop travailler que vous, lecteurs, de vous confronter à la rudesse du monde.

C’est ce que je m’étais dit en trouvant dans la semaine chez Reuters une galerie des 50 stars qui ont le plus grand nombre de fans sur facebook. J’ai beau affirmer chaque fois que je le peux ma détestation de ce réseau “social” hégémonique, il était tentant de recopier “tranquillement” les images et les chiffres et de tout mettre en ligne ici.

En plus, en présentant des personnalités adulées du public, j’avais une chance de capter quelques nouveaux lecteurs. Dont un ou deux seraient restés.

  1. Shakira : 87,078,051 fans
  2. Rihanna : 86,357,156 fans
  3. Eminem : 84,279,515 fans
  4. Cristiano Ronaldo : 76,426,721 fans
  5. Vin Diesel : 70,408,085 fans
  6. Katy Perry : 65,936,014 fans

Ça avançait pas mal. Enregistrer l’image, la recadrer, copier le nom du photographe puis la légende de l’image. Franciser le texte. Il faudrait aussi que je pense à remplacer les virgules des chiffres écrits à l’anglaise par des points ou des espaces plus conformes au code typographique que j’ai appris jadis. Par réflexe de journaliste qui vérifie ses sources, j’avais ouvert la page indiquée en lien par Reuters qui recense et classe tous ces fans : Socialbakers, pour comparer la liste obtenue avec leur propre liste.

Et merde !

Katy Perry est classée 7e avec 66.007.650 fans ! Je veux bien que le nombre ait augmenté depuis la publication par Reuters, mais qui a bien pu lui passer devant ? Et c’est là que je découvre en 5e position… Michael Jackson et ses 71.918.079 fans. Un revenant ! A moins que les conditions d’utilisation de facebook n’obligent pas à être vivant pour avoir une page. Ils risquent l’embouteillage à la longue. Mais je comprends qu’ils ne puissent pas vérifier chaque matin la bonne santé de chacun de leur milliard de membres…

Par contre, si Reuters a décidé de supprimer les morts, leur liste des 50 premiers se termine avec Dwayne “The Rock” Johnson (dont j’ignorais jusqu’alors l’existence) et ses 29.285.747 fans (29.378.066 en valeur actualisée) au lieu des Maroon5 et leurs 30.619.468 fans (30.661.090 chiffre officiel au moment où j’écris tout ça). Trois places de décalage au final, parce qu’outre Michael Jackson, Bob Marley (58.208.946 fans) et les Beatles (40.007.247 fans) sont aussi passés à la trappe.

Après cette découverte, l’équipe d’abcdetc a failli imploser. Le graphiste, qui peinait sur les recadrages d’images de format différents, et le responsable des crédits photographiques, qui avait fini par repérer que plusieurs clichés avaient été réalisé par un seul et même photographe, étaient d’accord pour tout arrêter. Le secrétaire de rédaction pour sa part ne voulait pas chercher un nouveau titre. Le responsable des archives cherchait un éventuel sujet de remplacement. Le rédacteur prenait des notes de tout ce bordel pour avoir de la matière au cas où… Le rédacteur en chef ne dirigeait plus rien.

C’est le préposé à la navigation Internet qui a mis tout le monde d’accord en pointant une série d’onglets au-dessus du tableau chez Socialbakers :

Et nous nous sommes tous rendus compte qu’on ne regardait qu’une seule catégorie !

Fébriles et quelque peu épuisés par tous ces aléas de fin de semaine atour d’un billet “facile”, nous avons regardé le délégué aux clics cliquer sur l’onglet “Pages”, attendant impatiemment de voir quel était la personnalité la plus adulée de la planète.

Avec 411.431.267 fans à heure du clic fatidique, le grand gagnant était … Facebook for Every Phone.

Pas plus que de Dwayne “The Rock” Johnson, personne à abcdetc n’avait jamais entendu parler de ce machin. Mais nous étions unanimement atterrés de découvrir que la page préférée des utilisateurs de facebook est celle de l’application qui leur permet d’aller … sur facebook.

Nous avons laissé le rédacteur se débrouiller avec ses notes et la présence de Coca-Cola et de youtube dans le top 10, afin de trouver une chute acceptable à ce billet “facile”. L’iconographe aidé de l’équipe de navigation Internet n’a eu pour sa part pas trop de mal à trouver une image des Simpsons (71.625.325 fans) qui occupent la 10e position de cet étrange classement de l’école des fans des temps modernes.

Et nous avons laissé le graphiste se débrouiller avec les retouches…

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(image : DR)

Après toutes ces péripéties, vous n’imaginiez quand même pas que j’aurais eu le temps de vous concocter une mosaïque de 9 reprises ! Surtout que le responsable de la rubrique musiques, épuisé par son concert de la veille, s’était endormi bien avant la fin du billet qui précède.

Bref.

A cause des morts et autres disparus qui hantent encore les réseaux sociaux, je vous propose cette double reprise.

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  1. The Beatles et Michael Jackson : Come Together
  2. The Beatles et Bob Marley and The Wailers (première époque… et sans clip vidéo) : And I love her

Non ! Je n’ai trouvé aucune reprise de Bob Marley par Michael Jackson, ni l’inverse…


Demain je remets mes bas*

Parmi les quelques scoops ou avant-premières dont s’enorgueillit (trop peu) abcdetc, on trouve en bonne place les Femen.

Grâce à quelques photographies trouvé au hasard de mes recherches à travers le monde, ce blougui avaient repéré les féministes ukrainiennes il y a plus de trois ans. Avant leur migration en France et leur récupération par d’autres féministes.

Bref.

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Deux militantes des Femen se sont heurtées le 6 mars dernier aux populations pro-russes de Simféropol, la capitale de la région ukrainienne de Crimée, alors qu’elles entendaient dénoncer la “guerre de Poutine”. Elles ont été accueillies – et chassées – aux cris de “Honte à toit, prostituée !” ou de “Regardez de quelle manière l’Occident nous provoque!”

Même sans hurler à la provocation avec les pro-russes, force est d’admettre que les deux militantes sont françaises. Une forme de retour à l’envoyeur ?

Quinze jours après ce ratage médiatique, de vraies Ukrainiennes ont lancé un autre mouvement de résistance aux désirs hégémoniques du voisin russe et de son néo-tsar, Vladimir Poutine. Mais contrairement aux Femen, elles ont remis le haut, arborant des t-shirts où l’on peut lire : Не дай русскому.

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Pour les non russophones qui lisent abcdetc, cette phrase – tirée de Katerina, un poème de l’Ukrainien Taras Shevchenko – signifie “Ne t’offre pas à un Russe”. C’est en effet à une grève du sexe que ces militantes appellent sur leur page facebook. Une grève qui visent exclusivement les hommes russes et qu’elles espèrent internationaliser : “Femmes russes, rejoignez-nous ! Nos hommes sont toujours à la maison, mais les vôtres font déjà la guerre”, déclarent-elles notamment à destination de leurs voisines.

Je doute que la grève ciblée ainsi lancée ait plus d’effets que les timides sanctions européennes ou étasuniennes à l’encontre de la Russie. Mais j’ai appris en cherchant une chute à ce billet que Lioudmila Alexandrovna Poutina ne pourra pas rejoindre le mouvement Не дай русскому. Le couple a en effet divorcé le 6 juin 2013. Et Closer ne nous a rien appris sur une nouvelle conquête du maître du Kremlin.

(photos Alexander Nemenov, Не дай русскому)

*Pour les plus jeunes – ou les autres – qui ne comprendraient pas le sens du titre du jour, j’ai retrouvé la série publicitaire qui l’a inspiré.

Pas vraiment ukrainien, mais à voix nue…

Je n’ai pas cherché de musique hier soir en revenant du concert – magique – de Benjamin Clementine. Mais comme j’y ai croisé peu de lecteurs de ce blougui, j’ai pensé que ce serait sympa de partager un peu de ce moment magique avec vous. Ou de le prolonger pour d’autre(s)…

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Arithmétique élémentaire

Une image comme je les aime. Dans un monde comme je le déteste…

J’aime les cerfs-volants. Même si j’ai toujours du mal avec leur pluriel et les “s” que je ne sais où mettre et que je vais chaque fois vérifier si je ne fais pas de faute. Pas comme Gratte-ciel que je sais invariable, depuis que j’habite dans la ville près de Lyon par loin de la station de métro éponyme. J’aime les cerfs-volants auxquels j’ai même consacré jadis une série dominicale, que j’ai failli ne pas retrouver, car pour ne pas risquer la faute sans doute, j’en avais mis le titre au singulier : Tour du monde en cerf-volant.

Pas de tour du monde aujourd’hui et un seul cerf-volant. Trouvé au détour d’une série de photos du jour chez mes confrères du South China Morning Post. Une image en provenance d’Afghanistan. Simple, comme ce cerf-volant élémentaire. Belle, comme la silhouette de l’enfant (jeune garçon?) qui se dessine en contrejour dans le soleil couchant.

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Une image comme je les aime.

En trouvant l’image, j’en ai lu la légende. Qui m’apprend, après m’avoir situé la photographie dans les environs de Jalalabad, dans la province de Nangarhar, que 9 millions d’Afghans, soit 36% de la population, vivent dans une “pauvreté absolue”, tandis que 37 % vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Selon un rapport de l’ONU…

Je n’ai pas retrouvé le rapport de l’ONU en question. Mes confrères chinois ont peut-être d’autres sources ou Baidu connaît mieux le monde que Google… Mais j’ai trouvé une estimation du coût de la guerre en Afghanistan qui donne un chiffre de 600 milliards de dollars ! Ce qui n’est rien, je le reconnais, comparé aux 4 400 milliards qu’aurait coûté la guerre en Irak.

Ce n’est qu’une estimation, d’accord. Comme le chiffre de la population afghane qui oscille, selon le ministère français des Affaires étrangères, entre 24,5 et 33 millions. Alors que selon les calculs de l’ONU, j’arrive à 25 millions. Mais peu importe. Plutôt que d’écrire que les guerres d’Irak et d’Afghanistan coûteront 75 000 $ à chaque ménage étasunien, comme l’ont fait certains de mes confrères, j’ai calculé que la guerre dans leur pays représentait 20 000 $ par Afghan. Et je ne vous dis pas le coût par ménage, dans un pays où le taux de natalité est presque supérieur à l’espérance de vie. Ça compliquerait le problème…

Car maintenant, à partir de tous ces chiffres qui donnent le vertige, on pourrait calculer combien de cerfs-volants les enfants d’Afghanistan auraient pu faire voler dans le ciel de leur pays, jusqu’à en obscurcir le soleil…

On pourrait. Mais l’enfant de Jalalabad a encore une “chance” sur 10 de ne pas le savoir, selon les chiffres de scolarisation du ministre afghan de l’Education, cité par un autre de mes confrères chinois, dans un article consacré au discours d’Hamid Karzaï pour l’ouverture de … l’année de l’enseignement.

(photo DR – afp)

Une chanson pour les enfants du monde…

En cherchant hier une vidéo de Rodrigo Amarante, j’ai vu qu’il avait été le dernier invité des Concerts à emporter… Ce n’est pas vraiment dans cette série que s’inscrit ce film de Vincent Moon, qui est plutôt allé sur place, à Erevan, pour enregistrer cette berceuse distillée par Tigran Hamasyan.

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