Mathyas KOUADIO

Un blogueur n’est pas un glandeur derrière son ordinateur

Vendredi 15 septembre, j’ai été désigné meilleur blogueur de Côte d’Ivoire selon le «vote du public ». Je profite de cet article pour dire un grand merci à tous les internautes qui ont voté pour moi. Très vite, les questions ont commencé à pleuvoir. «  Blog là c’est quoi ça? Il y a l’argent dedans ? » Très souvent, on me demande aussi ce que je fais comme métier dans la vie. Jusque-là, il s’agissait d’un échange tout à fait banal. Il y a quelque temps de cela, je disais volontiers « blogueur » puis au fil des mois j’ai prêté plus d’attention aux regards des gens.

Depuis mon passage à sportif225 en tant que chroniqueur handball, j’utilise le terme « rédacteur web » plutôt que « blogueur », ou je joins les deux. C’est assez absurde ce regard que les gens ont sur le blogging. En clair, les gens ont un regard de mépris qui s’accompagne intérieurement d’un « ah oui, donc tu ne fous rien »…. Pourquoi blogueur est un vrai métier ? Pourquoi mon métier est-il de bloguer ? Pourquoi les gens nous mettent-ils ainsi dans des cases ?

Bloguer est à la fois une passe-temps et un travail, c’est un super passe-temps, et, aujourd’hui, certaines personnes arrivent à en vivre. Que cela plaise ou pas, c’est un fait et il va falloir s’y faire.

Quand j’ai commencé à bloguer, en 2006, je n’imaginais pas tout ce qu’il y avait derrière un article ou un blog. On apprend  tous les jours. C’est bien cela vivre, apprendre et partager, n’est-ce pas? Mon rêve était de devenir journaliste. J’ai toujours souhaité faire passer des messages, aider, donner des conseils et partager mes connaissances. Une chose est sûre, je rêvais de vivre de l’écriture, mais sans vraiment y croire. J’ai toujours écrit de courtes histoires. D’ailleurs, quel regret de n’avoir gardé aucune réalisation. J’ai toujours mis l’honnêteté au coeur de mes écrits. Quand je relis certains billets, j’ai honte, mais finalement, je me dis que j’évolue. Un blog croît en même temps que son propriétaire. Et puis, rien n’est définitivement admis dans la vie.

En 2014, j’ai su que c’était l’heure de se lancer, l’heure de voir s’il n’y avait pas une vie derrière Facebook, ce réseau social qui me prenait un temps fou. C’est l’amour pour le blog qui a guidé mon choix. Personne dans ma famille n’y croyait, mais je me suis battu, comme je continue de le faire en ce moment. Dernièrement mon frère m’a dit : « Au début, on s’est dit que ça ne marcherait jamais, mais maintenant je te tire mon chapeau ». Voilà une phrase qui me donne encore plus de force et la rage !

Lire aussi mon interview avec Abou Kamagaté

   Une vie sans les réseaux sociaux c’est possible

Bloguer est synonyme d’écriture, de mises en page, de photographies et de référencement. Cela signifie que l’on met quelques heures à créer ses écrits. Pourtant certains pensent encore que ce n’est pas un travail, quelle idée voyons ! En plus, au-delà du blog, il y a les engagements, les réseaux sociaux et la communauté. Être Blogueur signifie être organisé, donner et créer. Bien sûr, nous avons la chance de vivre de notre passion et cela est une vraie chance.

Personnellement, depuis 2 ans et demi, je ne compte pas les instants. Alors oui, je m’éclate dans ce que je fais, mais j’y passe du temps, beaucoup de temps. Ma famille me le reproche. Mais lorsque l’on voit les avancées, on oublie tout ce temps, les avis négatifs et l’investissement, car oui ça paie ! Aujourd’hui je suis le meilleur blogueur de Côte d’Ivoire selon « le vote du public ». Bien sûr, vous le savez, je ne suis pas payé à chaque article publié ici, loin de là. Cependant, le blog a été une superbe vitrine et un excellent canal. A côté de cette activité, je rédige des articles parrainés. Pour le moment, cela ne me permet pas de vivre de l’écriture comme je l’ai toujours rêvé. Mais pour moi, écrire est mon métier et j’aimerais bien vivre de ça.

 Bloguer est un métier

Certes je travaille chez moi, mais, comme tout le monde, mes journées commencent à 6h et se terminent tard dans la nuit. Comme certaines personnes, je joue au football avec mes amis les week-end. Être à son propre compte signifie avoir des émoluments variables et payer des charges. Je ne me plaindrai jamais de ma situation, mais j’aimerais vraiment que certaines personnes prennent la mesure de notre travail en compte. Les blogueurs ne sont pas des glandeurs derrière un bureau ! Les blogueurs ont une vie, une éthique et un métier ! Voilà ce qu’il faut savoir de nous.

Les familles Mondoblog et l’UNBCI sont là. De vrais échanges, de vrais liens se sont créés et c’est un vrai bonheur de collaborer avec eux. J’ai pu rencontrer des gens formidables qui ont des valeurs et le sens du travail. Finalement, c’est comme dans notre quotidien, il y a les bons côtés et les mauvais.


Côte d’Ivoire : y’a rien à dire… l’armée veille sur nous

Il y’a quelques semaines encore, l’école de police situé d’Abidjan a été attaquée par des individus à bord d’un taxi communal. Ces derniers jours, ces attaques à l’encontre de l’armée ont été constatées dans d’autres villes du pays. A chaque fois, on note que les auteurs de ces actes ont emporté des armes et des munitions.

Voilà où nous en sommes en 2017, à quelques années d’une émergence hypothéquée, alors qu’un peu partout en Afrique subsaharienne des meurtres, des  assassinats et explosions nous rappels que les djihadistes et autres terroristes frappent n’importe où et n’importe qui. Lorsqu’on abordait le laxisme de notre armée face au phénomène des enfants en conflits avec la loi appelés  « microbes », on était loin de s’imaginer qu’un autre groupe beaucoup plus ambitieux dans le mal prendrait la relève. Heureux encore que ces individus, aux objectifs inavoués, ne s’en soit pas encore pris aux civils. N’empêche que l’attaque de policiers, gendarmes et autres personnes de l’armée, affecte leurs familles et laisse perplexe la population. Il ne faut surtout pas se faire d’illusions sur la difficulté, pour ces bandits, de trouver des armes. Il y a fort à parier que dans ce pays se trouve des dépôts d’armes tout près de nous. Ainsi donc n’importe qui peut aller s’en servir.

Chaque mois, des ex-combattants protestent pour le versement d’une prime dont bon nombre de contribuables ivoiriens n’ont pas souvenance. Si l’on ajoute la razzia qu’effectue ces jeunes en conflit avec la loi et les différentes attaques, alors y’a rien à dire, l’armée veille sur nous. Et elle le fait très bien.  Mais en réalité, notre protection par le truchement de l’armée est bien plus qu’une illusion. Car si incessamment, ces assailles étaient bien composées, cette armée ivoirienne aurait déjà fort à faire pour se protéger elle-même. Comment des gens qui ont été formés et entraînés  à défendre le pays peuvent-ils nous protéger si eux même n’arrive pas à barrer la route à ceux que j’appelle « les nouveaux terroristes»?

Et pourtant, qu’on est assis devant la télévision, on a l’impression que tout est normal au pays. Que le pays va bien, que le processus de démobilisation et de réinsertion à été un triomphe. On nous fait croire que certains individus ont même été appréhendés. J’ai été ulcéré d’entendre dire que nos chers corps habillés ont pris la tangente au palais de justice lorsque des individus armée ont fait évader des détenus.  Ces hommes affectés à la sécurité du palais et des détenus ont brillamment mis en pratique ce qu’il avait appris lors de leurs formation: courir, escalader la clôture, s’échapper.  Permettant ainsi aux chenapans de faire l’économie de ses balles.

Incapable de contrer de telles attaques, le Conseil National de Sécurité, présidé par le chef de l’Etat, va chercher « les poux dans la tête des papous ». Dans un communiqué, ce conseil pointait du doigt des personnalités politiques de l’opposition. Comme on le dit à Abidjan: « sorcier a déjà gâté son nom ».

Certains me retoqueront que l’insécurité est partout dans le monde et particulièrement dans les grandes villes. Mais laissez moi vous dire que nous avançons vers des lendemains difficiles et nous pourrons remercier le manque d’intelligence et de clairvoyance de ceux qui ont fait élire des intrigants, mais on peut parier que peu accepteront de reconnaître qu’ils l’ont fait. Nous voilà dans l’insécurité totale.

 


170 femmes baptisées au nom du code et de l’entrepreneuriat

Quatre mois seulement pour se reconvertir ou booster radicalement son employabilité grâce au code. L’aventure vous tente, mais paraît presque trop belle. Pourtant, elle séduit de plus en plus de jeunes filles en début de carrière. Si certaines ne veulent plus avoir de patron, d’autres souhaitent migrer vers des jeunes entreprises innovantes ou monter eux-mêmes leur start-up.

Ces besoins, Jean Patrick Ehouman, lui-même entrepreneur ivoirien engagé, les a décelés chez bon nombre de filles. Il a donc mis en place, par le canal de sa structure Akendewa, un programme dénommé « She is the code ».
Le Mercredi 23 août 2017 à l’hôtel communal de cocody (Abidjan), a eu lieu le baptême de la première promotion du programme « she is the code ». Ces 170 femmes ont été baptisées au nom du code et de l’entrepreneuriat par le « grand prêtre » monsieur Alle KOFFI, parrain de la promotion. Elles ont été « consacrées » codeuses après 4 mois intensifs de formation sur 5 modules (la bureautique avancée, la manipulation de l’outil informatique, le social média marketing, entrepreneuriat & leadership et enfin le coding. Mais pour arriver à ce stade de formation, elles auront subi toute une série de tests.
Cette cérémonie de baptême était une occasion pour les initiateurs de ce programme d’expliquer pourquoi le choix des femmes. Dans son allocution, le secrétaire général d’Akendewa Kaye Fabien a dit : « les femmes formées dans le domaine numérique font mieux que les hommes ». Il a profité de l’occasion pour dévoiler les objectifs de ce programme : former cinquante milles (50 000) jeunes femmes au codage.
Avant de procéder au baptême, Monsieur Alle KOFFI parrain de la promotion, lui-même économiste, a donné des conseils à ses fiels :

« Toutes les demandes non satisfaites sont des opportunités d’entreprises ».

Pour terminer ; il a encouragé ces dernières à participer aux débats sur les réseaux sociaux afin d’apporter une touche à la construction de la nation. Les deux meilleures codeuses, la présidente de la promotion et l’ONG Akendewa, ont reçu un ordinateur portable de la part du parrain.
Certaines codeuses ont partagé avec le public comment le programme « she is the code » les a aidé.

 

Miss Yalcouye formée au programme « she is the code »

Peu importe les études d’origine : à condition d’être curieuses et prêtes à s’investir, le codage s’ouvre à tous les profils



Jeux de la francophonie : On se perd dans la multitude de Hashtag

Aujourd’hui, Il est impossible d’organiser un évènement sans mettre à participation les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram, Youtube et bien d’autres. Il importe alors de définir un mot dièse ou hashtag court (mais trop court aussi) et unique. Il permet de suivre les discussions des internautes autour de l’évènement.

Malheureusement, pour ces 8ème jeux de la francophonie, force est de constater la multiplicité des hashtag se rapportant à ce évènement.

#Francophonie2017

#Abidjan2017

#Jeuxdelafrancophonie

#cnjf

#JeuxAbidjan2017

#JeuxFranco

#JF2017

Autant d’hashtags créent du désordre numérique et de la confusion.

Il n’est pas interdit d’avoir plusieurs hashtag pour un même évènement comme celui des jeux de la francophonie.

Chacun est libre d’en créer et cela autant qu’il le souhaite, ce sont les joies de la démocratie. Mais comprenez que le hashtag (mot précédé du symbole #) a pour objectif de catégoriser des sujets en un seul clic. Ainsi en un seul clic, vous pouvez retrouver des articles, des photos, des vidéos ou des personnes ayant déjà discuté d’un sujet précis.

Si vous voulez suivre ces 8ème jeux de la francophonie sur les réseaux sociaux ou partager votre contenu, je recommande d’utiliser le mot dièse #Abidjan2017.


Et voilà les jeux de la « twittophonie »

Les jeux de la francophonie #Abidjan2017, se jouent aussi sur la toile notamment sur les réseaux sociaux et particulièrement sur Twitter. Dans cet article, vous verrez comment les internautes vivent et sentent ces jeux que j’ai vite fait de dénommer les jeux de la « Twittophonie ».

Une cérémonie d’Ouverture haute en couleur

L’arrivée des différentes délégations a été un moment fort appréciée suivie des allocutions

Place maintenant aux jeux

Mais avant, un petit clin d’œil au public

https://www.facebook.com/FrancineMuyumbaFuraha/posts/1787683094605587

Les jeux peuvent enfin commencer.

Petit échauffement pour commencer


https://twitter.com/MoLameen/status/888793170628288512

A Bientôt pour d’autres twittes


Une vie sans les réseaux sociaux c’est possible ! – Partie II et fin

 Je le savais comme un fumeur sait qu’il nourrit possiblement un cancer et scande qu’il faut bien mourir de quelque chose. mon cerveau n’en pouvait plus jusqu’à me suggérer timidement de supprimer ces réseaux sociaux, lorsque pour la énième fois dans la journée j’ouvrais une de ces applications magiques, laquelle allait m’informer ici du dernier buzz, là du nombre de like généré par une de mes photos. Voici d’autres bienfaits que j’ai retiré

 C’est très bon de ne plus se faire insulter…

J’ai décidé que je n’avais pas à m’infliger des insultes. Les gens ont le droit de ne pas aimer mes post. Ils ont même le droit de m’insulter, ce sont les joies de la démocratie. Mais les lire serait masochiste pour moi comme pour ma créativité.

Le plus blessant est que beaucoup ne s’en prennent pas seulement à mes textes mais aussi à mon physique, à des détails sans importance qu’ils montent en épingle avec une violence disproportionnée. Parfois je me dis, « Mais si ils adressent toute cette colère à quelqu’un qui veut juste partager sa bonne humeur avec eux, que doivent-ils bien adresser aux gens qui leur font vraiment du mal ? ».

Les réseaux sociaux sont la plus jolie des planques pour ceux qui ont de la colère ou de la méchanceté à revendre et je ne veux pas de cela dans ma vie. Une autre raison, sûrement secondaire mais importante, de m’en aller…

 On n’a qu’une vie

Même si, des gens pensent et s’assurent qu’ont à des vies antérieures et que dans la précédente, on n’était pas très sympa, globalement je préfère jouer la prudence en me disant qu’on a qu’une vie. Et que cette vie, on doit la vivre pour nous et pas pour les autres.

J’ai gardé mon compte Instagram, pour me distraire, mais sans y passer plus de quelques minutes par jour. Il fait office d’album-souvenir, de lien avec mes proches et les personnes qui m’inspirent. Mais mon rapport à cette application a complètement changé: avant je pensais en « Instagram ». Dès qu’une chose était jolie, je DEVAIS la partager.

Mes amis n’en peuvent plus que je ne puisse manger sans photographier mes plats. Mais c’était comme si dans ma tête cela n’avait pas de valeur tant que cela ne pouvait pas être partagé avec les gens. Des gens que d’ailleurs pour la plupart, je ne connais pas.

Ce n’était pas vraiment du narcissisme, mais un besoin de tout dire au monde.

Comme si ma vie était un magazine, que chaque jour était un reportage et que ce soir-là, j’allais me faire injurier par le rédacteur en chef de n’avoir rien pu publier de cette fabuleuse tranche de vie.

Aujourd’hui, j’ai mis en mode « off » cette vision instagramesque de ma vie. Je partage les choses « évidentes ». Pour le reste, je me fais quelquefois un peu violence pour ne pas retomber dans de vieux travers, parfois je craque et publie un moment dont le monde n’a pas besoin, mais, globalement, je sens bien que j’ai comme guéri d’une maladie. Et du coup, je me dis : que me restera-t-il plus tard de tous ces moments si je ne les ai vécus qu’à travers un Iphone ?

 Les réseaux sociaux bloquent notre processus de développement personnel

Comme la plante est destinée à s’élever vers le soleil, nous avons tous en nous le besoin de créer, fonder une famille, ou pas, monter une société, inventer des concepts, voyager… La liste est infinie.

Certains parlent de destin, d’autres de vocation, de mission… Mais on a tous un point commun : on a envie de se lever le matin et d’être heureux. Et pour ça, il faut passer par plein d’étapes : des expériences, des rencontres, des épreuves, des déclics, des remises en question…

J’imagine que vous aussi, quand vous pensez à votre avenir. Vous vous dites : « j’ai fait tout ça ! En mal ou en bien, vous avez fait du chemin, des erreurs, pris des décisions, vécu des choses fortes… » Vous êtes allés à la rencontre de vous-même.

Ma question : comment peut-on aller à la rencontre de soi-même lorsque l’on a le nez collé sur un rectangle lumineux à longueur de journée ? Ce smartphone nous détourne de ce qui devrait nous interpeller le cœur en nous offrant une image erronée du monde, tout ça c’est du futile qui se fait passer pour de l’essentiel, en gros c’est un piège. On dit que l’on est connecté aux autres mais en vérité on est en premier lieu déconnecté de nous-mêmes et de nos aspirations profondes.

Les réseaux sociaux c’est super. Pour mobiliser, faire circuler les informations dont les médias ne veulent pas parce qu’elles dérangent, donner la parole à ceux qui ne l’ont pas et qui la méritent, c’est une jolie tribune, une opportunité de changer le monde. Ça c’est quand on les utilise intelligemment ce qui n’a pas toujours été mon cas, loin de là, et je regrette.

Peut-être que ce texte ne vous a pas parlé, peut-être ne vous-sentez vous pas concerné. Mais je l’ai écrit quand même, car j’aurais bien aimé le lire, il y a quelques années, avant de perdre tout ce temps à brasser du « rien », à ne pas vivre mon présent.

Le flux continu d’anecdotes se faisant passer pour de l’essentiel avait raison de mes journées, de mon temps, de mon inspiration et, par extension, de mes rêves. Je continuerai d’utiliser les réseaux sociaux pour partager mon travail, une pensée ici et là et bien sûr mes engagements auprès de diverses structures. Sans doute, continuerai-je aussi de survoler les fils d’actualités des gens que j’aime, enfin évidemment j’irai de mon Instagram de temps en temps. Mais plus jamais plus de vingt minutes par jour en tout. Le prix à payer en retour est trop grand…

Et si maintenant je dois sortir mon Iphone, ce sera pour faire une chose à quoi il sert aussi avant tout mais que j’avais oublié : téléphoner.


Une vie sans les réseaux sociaux c’est possible ! – Partie I

J’ai récemment eu un accident et, dans ma chute, j’ai perdu bien des choses… dont mon téléphone et ma clé internet ! Ce qui aurait été pour moi un drame il y a encore quelques semaines est aujourd’hui sans importance, car, depuis ce jour, je ne vais plus sur les réseaux sociaux.

J’avais décidé depuis longtemps de rompre avec Facebook et Twitter, de les supprimer de mon smartphone, mais je ne savais pas comment je pouvais rendre cela possible techniquement : il s’agit de plates-formes dont j’ai besoin pour partager mon travail.

Il serait trop long de vous expliquer le cheminement complexe qui m’a amené à une utilisation limitée des réseaux sociaux. Je souhaite simplement présenter ici les bienfaits que je ressens aujourd’hui, suite à la « quasi-plus » belle rupture de toute ma vie.

  1. J’ai retrouvé ma concentration

Twitter et Facebook sont de petites bestioles capricieuses et narcissiques qui ont toujours besoin qu’on les regarde. Parfois, ils me faisaient même croire que, si je ne les regardais pas, j’allais passer à côté de quelque chose d’essentiel, m’exclure de l’humanité. Alors, toutes les quinze à vingt minutes, j’y jetais un œil. Les likes, retweets ou commentaires provoquaient une agréable excitation, je les cherchais et fouillais dans mon smartphone comme on cherche des chips dans un paquet qui ne s’épuise jamais, et ce, sans pouvoir m’arrêter. Bref, j’étais accro.
Du jour où j’ai enlevé Facebook et Twitter de mon Smartphone, en décidant parallèlement de n’y passer que quinze à vingt minutes quotidiennes (maximum) sur mon ordinateur, il m’a fallu soixante-douze heures de détoxication. Trois jours vraiment difficiles, entre susceptibilité, mauvais sommeil et pics d’angoisse à me demander des choses aussi bêtes que : « mais si untel veut discuter et que je ne lui réponds pas immédiatement ! », ou : « et si mon dernier billet suscite un gros bad buzz à cause d’une maladresse à laquelle je n’ai pas fait attention, et que je laisse la chose gangrener plusieurs heures durant, ce sera la catastrophe ! »… Et puis ma raison réclamait sa drogue : le flux d’échanges sociaux sur le web, ses dorlotes tranquillisantes d’assentiment populaire (autrement appelée « likes »). J’ai tenu bon.

Aujourd’hui, je n’ai plus du tout le même cerveau. Je peux écrire trois heures durant sans entendre Twitter et Facebook se plaindre pour que je vienne m’occuper d’eux, je peux regarder un film sans être tenté d’appuyer sur « pause » au cas où il se passerait un truc sur mon fil d’actualité.

Je suis plus productif, j’écris mes billets plus rapidement, j’ai moins de mal à m’y mettre. Moi qui ai l’habitude de lire une heure par jour, je réalise que, sans mes « coupures web », j’ai le temps de lire deux fois plus de choses et emmagasiner plus de savoir. Et plus jamais je ne me mets à penser à autre chose en lisant, ce qui était souvent le cas auparavant.

Depuis que je ne sors plus mon téléphone toutes les dix minutes, j’ai aussi plus d’intuition et je suis mieux ancré dans le moment présent. Mon regard sur le monde n’est plus fait de mille et une voix qui, dans ma tête, se coupent la parole. J’arrive à rassembler tous les messages et à en faire quelque chose, à me dire distinctement par exemple : mon interlocuteur est angoissé, je suis encore contrarié d’une chose qui s’est passée hier, si je veux faire rire avec ce thème je dois faire un parallèle avec tel autre thème… Tout cela est aujourd’hui très clair alors qu’avant je devais négocier en permanence avec un brouhaha interne qui me faisait perdre beaucoup de temps.

Je suis triste, profondément triste, de me dire que cette concentration j’aurais pu la retrouver plus tôt, y a bien longtemps. Je n’ose même pas penser à tous les textes que j’aurais pu écrire, à toutes les idées qui auraient pu me venir (et qui ne viendront plus jamais), tout cela parce que j’ai laissé les réseaux sociaux coloniser mon cerveau…

  1. Je ne veux plus mettre mon énergie dans du « rien »

Si l’on entraîne son cerveau pour la compassion, celui-ci va alors fabriquer de la place dans la tête pour plus de compassion, en retour il va en enlever à d’autres automatismes contraires, comme la rancœur ou la jalousie. En d’autres termes, les sentiments, les habitudes, les schémas de pensée, sont comme des muscles : plus on en fait, plus le corps fera en sorte de savoir le faire bien, il consacrera de l’espace dans le cerveau pour cette « activité ».

Depuis toutes ces années passées sur les réseaux sociaux, j’avais entraîné mon cerveau à plusieurs choses : tout raconter, tout transformer en phrases de 140 caractères, tout photographier, tout partager. Au final, j’étais la journaliste de ma propre vie, à toujours me demander ce qui allait faire rire mes abonnés ou du moins ce qui allait leur parler.

Une fois que la chose était postée, je m’appliquais au suivi, répondais à tout le monde. Si quelqu’un disait une chose n’allant pas dans mon sens, je débattais alors jusqu’à plus soif. Quand quelqu’un disait une chose gentille, je n’en pouvais plus de dire « merci ». Et quand je refermais mon ordinateur, une heure s’était passée, parfois même plus… et j’avais alimenté du « rien ».

Une énergie folle avait été dépensée au détriment de tout ce qu’en parallèle je peux créer de concret, de durable et de plus abouti : mes chroniques, ce premier livre que je commence (mais ne finis jamais), un scénario de film, les gens fabuleux que je peux rencontrer « IRL », une nouvelle recette ivoirienne que je pourrais apprendre…

J’aimerais entraîner mon cerveau à beaucoup de choses : à écrire mieux, à créer des sketchs ou des chroniques plus efficaces, à parler l’italien, à comprendre davantage le monde qui m’entoure, à voyager pour faire le tour de la Côte d’Ivoire… Mais je ne veux plus l’entraîner à fabriquer du contenu pour les réseaux sociaux.

 

  1. On croit partager, mais que partage-t-on vraiment ?

Imagine-toi très haut dans le ciel. Le vent siffle dans tes oreilles, tu n’entends plus du tout la circulation dans la ville. Tu es alors dans une posture où tu vois toute la ville qui s’étend sous tes yeux, avec un sentiment mélangé d’être à la fois le maître du monde et en danger de mort.

Soucieux de partager ce moment avec ton réseau, tu vas  photographier et filmer tout ce que tu peux pour, de retour en bas, faire ce décevant constat en regardant les images : « Ho non ! Ça ne rend rien, ni en vidéo ni en photo ! ».

Là-haut tu avais vécu un moment intense d’altitude et de fragilité. Le silence, l’odeur de l’air non pollué, la peur que tu essayais de dissimuler, le froid… Comment le transmettre fidèlement sur les réseaux sociaux ? C’est impossible. Ni l’Iphone 7, ni même l’Iphone 8, ou 9 ou 24… Ne sauraient rendre tel que tu as vécu ce morceau de présent…

Dans mon prochain article, j’aborderai trois autres avantages à l’abandon des réseaux sociaux sur le smartphone.


En Côte d’Ivoire, la génération z, une génération narcissique et pressée

L’affaire Chooupie Deii Port Bouet a fait grand bruit sur les bords de la lagune ébrié et même au-delà. Loin de moi l’idée de la condamnée ou de prendre faits et causes pour ses agissements. Elle fait simplement partie de cette génération Z. Cette génération des 14-17 ans est une vraie « digital native », remuée par le web 2.0 depuis la naissance. Toutefois, cette génération éprouve un grand besoin de liberté, vit dans le virtuel tout en recherchant de l’authenticité. Pire cette génération pressée n’a d’admiration que pour elle-même.
Le portrait de cette génération Z est bien plus qu’effrayant, car elle semble être déjà perdue. Les « millenials », comme on les appels aussi, sont narcissiques, déconcentrés, naturellement enclin à ne pas se donner de peine, impatients et égocentrique. A première vue, ces jeunes sont dénués de qualités. Cette génération est à la recherche d’approbation virtuelle en quelques clics. Cette recherche a déformé le rapport entre la génération Z et les autres générations. Les « millenials » sont traversés par des désirs irréalistes qui nourrissent une insatisfaction chronique.


La génération Z de Côte d’Ivoire, est devenue incapable de construire des relations solides, trop habituée à chercher des « likes » sur Facebook ou des « unfollower » sur Twitter. Les échanges se déroulant de loin, derrière un écran, à travers des notifications. De petites notifications qui ont pris trop d’importance pour ces jeunes. Au point d’influer sur l’estime et la confiance en soi des utilisateurs, agrafés aux réactions de leurs amis en ligne. Leurs postes sont presque les mêmes: « Qui confirme ? », « venez cliquer sur j’aime on va quitter ici ». Ce qui creuse un peu plus la fracture générationnelle. D’autres sont pressés de refaire leur retard sur les générations précédentes: Presser d’avoir de nombreux billets de banque entre les mains. Presser entre autre d’avoir leurs premiers rapports sexuels. Le pire c’est qu’ils oublient qu’Abidjan ne s’est pas fait en un seul jour. Toutes les dérives de cette génération ivoirienne, le site internet Nococoti a décidé de les dévoiler.

 

« Les jeunes d’aujourd’hui aiment le confort, l’argent et la paresse par-dessus le marché « Polybe, vers 427-347 av. J.C

La faute à des parents qui ont inculqué à leurs « enfants rois » qu’ils étaient spéciaux? A un système éducatif trop permissif et souple? Lequel système n’apprend pas à ces enfants la valeur du travail et le dépassement de soi-même. La faute à un gouvernement qui manque de sévérité inflexible face aux « broutage »? Alors qu’on cherche à les protéger, les « cocooner », eux cherchent des idéologies pour s’affirmer. Ils s’aventurent dans des relations sans lendemain sans même savoir que la vie est pleine de règles, plein d’exceptions et incohérent parfois.
La Génération Z cherche une cause qui leur donne envie de pouvoir exprimer leurs émotions. Alors, pour mieux faire comprendre les choses à ces jeunes, il ne faut pas les juger à travers ce qu’ils font, mais toujours leur dire ce qu’ils suscitent comme émotion et comme inquiétude par leurs actes.


#CAN2017 leçon 1: Comment annuler un match de football

Depuis le 14 janvier, les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017 a débuté. Cette CAN qui se déroule au Gabon dévoilera de nouveaux talents et des pépites du continent. Mieux, elle sera riche en enseignements pour le continent africain mais aussi pour toute la planète footballistique.

Dans cette série d’articles, je  tenterai à ma façon de vous expliquer les leçons qui se dégagent de cette coupe d’Afrique.

Cette CAN 2017 commence, un tant soit peu comme l’édition précédente : des rencontres âprement disputées qui au final se soldent par un match nul. Le pays organisateur, le Gabon d’Aubameyang,  s’est vu accroché par les Bissau-guinéens. Idem pour le Cameroun qui s’est fait rattraper par le Burkina-Faso. L’Algérie, quant à elle, a dû puiser dans les individualités de ses joueurs pour arracher le nul face aux hommes venus du pays de Mugabe. Le tenant du titre, La Côte d’Ivoire, n’a guère fait mieux qu’un 0-0.  Toutes ces rencontres qui se  sont terminées par un match nul tout comme celles avenirs auront pratiquement le même schéma.  Alors comment annuler un match de football ?

  1. Il faut que vous fassiez une horrible première mi-temps

Pour annuler un match de football, il faut que vous fassiez croire à vos supporters que l’adversaire est sérieux et qu’il ne faut pas le minimiser. Pour ce faire, vous allez jouer un peu sur la pointe des pieds en première mi-temps. Vous allez donner à l’adversaire des occasions de chatouiller votre gardien. Avoir la possession de la balle n’est pas négligeable en cette première période, car c’est donner l’espoir à ses supporters que vous pouvez inscrire un but à tout moment.

  1. Il faut que vous soyez menés au score

Pour annuler un match, il faut d’emblée que vous soyez mené au score. Ce ne sont pas tous les adversaires qui comprennent bien votre stratégie de chatouillement du gardien. Alors si vous leur donnez cette occasion, ils ne vont pas se gêner pour mettre la balle au fond des filets.  C’est ce genre d’occasion qu’il ne faut surtout pas donner au pays organisateur. En Afrique, le pays organisateur part toujours avec les faveurs de l’arbitre.  Une fois mené, c’est maintenant à vous de faire le jeu.

  1. Il faut avoir dans son équipe un grand joueur

Un joueur qui a de l’expérience et qui est de surcroît parmi les meilleurs joueurs du continent ne sera jamais de trop dans une Equipe nationale. La preuve est que la majorité des joueurs présents à cette CAN 2017 viennent de l’Europe. L’Algérie a donc eu raison d’amener le meilleur joueur africain de l’année 2016, Riyad Marhez,  à cette CAN. C’est lui qui, en messie, a donné dans un premier temps l’avantage à son équipe. C’est également lui qui a égalisé pour son équipe grâce à un exploit individuel.

  1. Il faut égaliser dans les derniers instants du match sinon…

Pour être sûre de tenir votre match nul, il ne faut pas se presser d’égaliser. Si l’équipe que vous rencontrez est nettement supérieure à vous et que vous égaliser après avoir été mené dans les premiers  instants du match, soyez sûr que vous donnez à  cette adversaire l’occasion de vous malmener encore plus. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Attendre dans les derniers instants pour égaliser. Encore faut-il que vous ayez les moyens humains nécessaires pour cela.  

  1. L’autre cas de figure

Dans le cas où les deux équipes n’auraient pas marqué de but jusqu’à la fin du match, on parle aussi de nul.  Dans ce cas-là, les deux équipes ont été mauvaises et ont offert aux spectateurs une rencontre de mauvaise qualité et sans intérêt. La preuve avec les Eléphants de Côte d’Ivoire qui ont produit une prestation de piètre valeur. Pour ce cas de figure, il faut simplement que les deux équipes fassent toi à moi. Des jeux décousus, des corners mal exécutés, des coups francs dans le mur et dans le désert, des changements de côtés mal assurés et beaucoup de fautes ne doivent pas manquer dans une telle rencontre.

Voici, le cours de ce jour est terminé. Bosser bien votre leçon. Il se peut qu’il y ait une interrogation dans cette deuxième journée.


Pourquoi haïr des gens que l’on ne connait pas ? #Mondochallenge #Immigration

Non, face à l’immigration et aux propos racistes qui vont avec, je ne me tairai pas. Une fois de plus, je veux continuer à parler pour ceux qui ne le feront pas. Ecrire, partager, être unis est le meilleur bouclier pour empêcher que les cons (passeurs, pirates, les contre-immigrations) gagnent. C’est un combat où chaque voix compte.

Te rends-tu compte ? Toi, assis derrière ton ordinateur, et tout d’un coup la guerre. Du jour au lendemain, des rebelles, des miliciens, les armes commencent à se faire entendre, les bombes aussi, dans ta petite vie confortable. Tu n’es pas inquiet, jusqu’au jour où tu apprends que ton meilleur ami a disparu, ta sœur a été violée en rentrant à la maison par des hommes armés. Là tu te rends compte que tout ce que tu possèdes (argents, bien matériels …) ne te servira pas à grand-chose. Dès lors, ton instinct primitif de survie te commande de fuir.
Non, monsieur Fillon, l’immigration ne doit pas être fermement contrôlée et réduite. Imagine la situation décrite plus haut dans ta belle France. Même toi, grand homme politique que tu es, tu te retrouverais à solliciter les pays voisins ou lointains pour qu’ils t’ouvrent leurs portes pour survivre. Pour rappel, l’appel pour la libération de ta chère France, lancé par de Gaulle, s’est fait depuis Londres. Alors chers Européens, essayez deux minutes de sortir de vos assertions et vous verrez que ces gens ne sont pas si différents de vous. Comme vous, ils ont un instinct de survie et comme vous, ils feraient tout pour sauver la peau de leurs rejetons. A ceux qui se la jouent économistes et déploient, comme François Fillon, l’argument selon lequel « on ne peut pas se permettre d’accueillir tout le monde« . Si vous aviez pris la peine de vous intéresser un minimum à cette énigme, vous sauriez que l’immigration rapporte plus qu’elle n’équivaille. L’accueil de réfugiés à long terme rapporte un bénéfice bien supérieur aux frais d’accueil avancés. Sinon pourquoi dans vos films, les asiatiques sont-ils toujours au service informatique et les noirs à la sécurité ?
Comme le chantait l’autre « ouvrez les frontières ».


A vous tous qui jouez les languissants d’une Europe que vous n’avez même pas connue, qui avez peur de perdre vôtre « identité » parce que, blindés par une culture dont vous ne connaissez même pas l’origine, écoutez-moi : oui votre Europe va disparaître. Mais je ne prie pas pour cela. Celle que vous fantasmez, l’Europe blafarde, catho-laïque, ancestrale, elle est en train de sauter la gueule ouverte, et c’est tant mieux. Dans les années qui viennent, quand tu sortiras dans la rue, il y aura de plus en plus de femmes voilées, de noirs, d’asiatiques, de pédés hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) qui ne se dissimuleront même plus. Tu saisiras alors que le monde change, les humains migrent, les choses bougent. Il n’y a que les morts qui ne changent pas.
Posément, réglez vos corvées perso, vos évictions escamotées, faites une psychothérapie, parce que nourrir autant de haine pour des gens que vous ne connaissez même pas, ça fait pitié et ça donne juste l’impression que vous cherchez absolument des responsables à vos frustrations intimes. Mais si tu as une vie de merde, un travail de chien ou un Œdipe mal réglé, t’auras beau crachouiller ton poison pour te convaincre que le problème vient d’ailleurs, ça ne le réglera pas. Parce que votre animosité permanente de gros déshérités, ça fait pas envie.

Voyagez, ouvrez vos yeux, vos oreilles et vos cœurs au monde afin de vous rendre compte qu’il y a une vie et une humanité en dehors de votre continent et que l’on peut apprendre d’elle.


Les médias formés sur la question des VBG

Mettre en place un comité de veille pour la protection des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les professionnels du sexe (PS) contre les Violences basées sur le genre(VBG), tel est la mission de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme(LIDHO) en partenariat avec l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos(OCAL). Du 09 au 10 décembres 2016, à l’espace MANVY sise à Angré (Cocody), la LIDHO a initié un atelier de formation à l’endroit d’hommes et femmes de médias pour un meilleur traitement de l’information concernant ces populations et renforcer leurs notions des droits humains.

conférencière exposant sur les VBG

Exposant la situation du VHI/Sida en Côte d’Ivoire, la conférencière, une actrice des droits de l’homme spécialiste de la prise en charge du VIH/Sida, a fait observer que la prévalence en matière de séropositivité est plus élevé chez les populations clés( HSH, PS) en raison de leurs orientations sexuelles, leurs pratiques sexuelles, leurs statuts juridique et leurs statuts sociaux-économiques.

Situation du VIH en CI et chez les pop. clés

Énumérant les différents types de violence basée sur le genre que sont :
le viol
les agressions sexuelles
les agressions physiques
le mariage forcé
le déni de ressources, d’opportunité ou de service
la maltraitance psychologique/émotionnelle
La militante des droits de l’homme a affirmé que la violence basée sur le genre(VBG) est un véritable sujet tabou dans la société en générale. Ce phénomène d’ordre familial ou privé constitue une violation grave des droits de la personne humaine au point de devenir un problème de santé publique.
Interagissant avec son auditoire, elle a fait l’arborescence des VBG avant d’établir une liste de conséquences (immédiates et lointaine) des violences basée sur le genre faite aux populations clés allant du corps visible jusqu’au psychisme, sans oublier les répercussions en terme de santé emportant la vie d’innombrables innocentes. Cicatrices, traumatismes, maladies chroniques, insomnie, sentiment de culpabilité, suicide, mortalité maternelle, maladies sexuellement transmissibles dont le SIDA, tel est le lot de conséquences des violences basées sur le genre (VBG) égrené par la conférencière.

Causes des VBG

Il faut travailler en synergie car Le combat à mener doit être tant au plan individuel que collectif. Pour elle, les professionnels de médias qui sont acteurs de la prévention de la lutte contre les VBG, tout comme les ONG intervenant dans le domaine des violences basées sur le genre, les enseignants, les autorités politique, doivent être outillés pour mieux sensibiliser les communautés sur les conséquences des violences sexuelles, des services de prise en charge disponibles et sur les textes de lois en la matière.

Concequences des VBG


D’un ton tranchant, la conférencière s’est montrée convaincue que la transformation de ces pratiques négatives passe inévitablement par l’éducation des enfants au foyer, l’implication des agents communautaires et religieux notamment, l’établissement de comités de protection des villageois composés d’hommes et de femmes issus des communautés affectées. Mettre sur pied des fora de sensibilisation composés d’hommes, de femmes et des leaders communautaires (religieux pour dénoncer les VBG, impliquer les hommes dans la lutte contre les VBG, Réaliser des débats et faire des parutions concernant l’impact des VBG sur les victimes sont autant d’actions à mener pour lutter contre les violences basées sur le genre.

Droits humains et VBG

Le samedi 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme, les professionnels de médias (Radio, Presse écrite, Blogueurs…) ont été instruis sur la question des droits humains. Le Directeur exécutif du Mouvement Ivoirien des Droits de l’homme(MIDH), monsieur Amon Dongo, après avoir définit les droits humains (Dispositions ou prérogatives légales qui protège chaque individu), a insisté sur une phrase importante de l’article 2 de la constitution ivoirienne de 2000. Cette même phrase se retrouve également dans la nouvelle constitution : « La personne humaine est sacrée ».

Article 2 constitution de CI

Faisant le lien entre les droits humains et les VBG exercées sur les professionnels du sexe (PS) et les Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres Hommes (HSH), le conférencier du jour a expliqué que ces populations clés doit aussi jouir de leurs libertés.
Libertés individuelles : droit à la vie, interdiction d’être torturer, liberté de mariage, liberté d’avoir un foyer …
Libertés civiles : droit de contracter des prêts, liberté d’entreprendre …
Libertés politiques : droit de voter, droit à une nationalité…
Liberté de pensée et d’expression : liberté de conscience, d’opinion religieuse ou philosophique, droit à la communication, liberté d’association…

Pour terminer, monsieur Dongo a rappelé aux professionnels de médias qu’ils doivent être le canal sur lequel les programmes d’éducation à la santé et promotion des droits de l’homme peuvent s’appuyer pour atteindre les cibles. Pour ce fait, ils doivent faciliter l’accès aux informations, facilité la couverture d’évènement organisé par les acteurs sur la thématique des droits humains et de la lutte contre les VBG et aussi produire des articles sur les cas de VBG. Le Directeur exécutif du MIDH, pour réussir leur tâche, les professionnels de média devraient traiter de manière éthique et professionnelle l’information concernant les droits des populations clés et se rapprocher d’avantage auprès des organes de lutte contres les VBG.
Dans un prochain article, j’aborderai la culture du viol chez les hommes.

HSH : Homme ayant des rapports Sexuels avec des Hommes
MIDH : Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme
OCAL : Organisation du Corridor Abidjan-Lagos
PS(TS) : Professionnelles du Sexe
VBG : Violence Basée sur le Genre


« Panem et circences », dans l’indifférence #Mondochallenge #Indifférence

Ce sujet, je vais le traiter d’un point de vue philosophique. Être indifférent ne signifie pas que nous sommes incapables de faire la différence entre une chose et une autre. L’indifférence est une prise de position, l’état d’une personne qui n’extériorise pas ses sentiments et ses états d’âme, voire qui n’a aucun intérêt pour ce qui l’entoure. L’indifférence n’est donc pas le contraire de la différence (objet de comparaison ou de distinction d’une chose par rapport à une autre).

L’indifférence, c’est une distance suffisamment grande que met une personne entre elle et un objet, jusqu’à ce qu’il ne le considère pas. Cette distance bien souvent est reprochée, c’est pourquoi l’indifférence n’est pas considérée comme vertueuse. On l’associe trop à l’égoïsme, en estimant que celui qui est indifférent n’accorde de la valeur qu’a lui-même, à cause de son égotisme extrême. On peut pourtant être égoïste sans être indifférent. Mais en justice, il faut être indifférent sur le plan émotionnel pour être apte à juger sans passion. C’est l’indifférence justement qui va guider le juge afin de lui permettre de faire la part des choses, de faire la différence. Dans ce cas-là, l’indifférence participe à la vertu.

L’indifférence en amour tue. Les femmes d’Abidjan le savent très bien, mais s’entêtent quand même. Certaines se caparaçonnent dans des vêtements de luxe, d’autres se harnachent pour séduire des « gars» qui ne veulent pas d’elles. Elles vont insister, insister et insister. Quand les garçons décident de s’y aventurer, ils finissent par leur imposer des comportements et les tenir à leurs pieds. Ces filles oublient que l’indifférence est la meilleure preuve du « non-amour ». L’intérêt, la tendresse et l’amour ne parlent pas le même langage que l’égoïsme ou l’indifférence. Même si les hommes et les femmes sont différents, l’intérêt mutuel et la réciprocité sentimentale sont des choses auxquelles personne ne doit renoncer, pas même au nom d’une relation stable. Le désintérêt réitéré est celui qui marque les différences.

L’indifférence continuelle a d’autres couleurs et nous pouvons voir dans leur reflet l’égoïsme et le désintérêt démesurés.
Les politiciens ivoiriens se laissent aller à l’indifférence, parfois empreinte de mépris. Elle provoque parfois des situations douloureuses, qui détériorent la vision et l’estime que le peuple a d’eux. Chaque jour, ils nous rabâchent les oreilles avec leurs « refondation », « émergence » et « Ivoiriens nouveaux ». On a tout de suite accroché aux concepts, pour des raisons bancales. Mais, en y creusant bien, nous nous sommes fait avoir par l’indifférence de ces politiciens. On appréhende toujours qu’ils nous annoncent un « Patriot Act » à l’ivoirienne, dont l’objectif, disent-ils, est de déceler et contrer les terroristes de la République peuplée d’Ivoiriens nouveaux. Après une marche contre la hausse du prix du carburant, des denrées alimentaires de base, de l’électricité et de bien d’autres choses, nous devons nous en tenir au très banal « la vie doit reprendre, les commerces doivent rouvrir » de nos politiciens. Ils prouvent ainsi leur indifférence à l’égard de nos conditions de vie lamentables. Ceux qui ont déjà vécu dans des pays dits émergents savent que la terre d’Eburnie est en train de photocopier, dans les têtes, le même système qui oppose riches et pauvres, toutes proportions gardées. Face à des sujets plus graves ou plus sérieux, ils n’hésitent pas à s’inspirer d’une locution latine qui fleure bon les pages roses de Juvénal :
Donnez-leur du pain et des jeux
.
 « Panem et circences », dans l’indifférence.


Nouvelle Constitution : la campagne bat son plein sur twitter

Dans quelques jours, les ivoiriens se prononceront sur le projet de Constitution proposé par le président Alassane Ouattara. Les partisans du « OUI » et ceux du « NON » n’ont plus que quelques jours pour battre campagne. A la vue de ce qu’il se passe depuis le début de cette campagne, chaque partie semble avoir choisit son champ d’action pour se faire entendre.

Les partisans du « OUI » avec à sa tête le président ADO, organisent plusieurs meetings pour la sensibilisation tout en bénéficiant du soutient non négligeable de la RTI.

Le président de l’Assemblée Nationale se met à la tâche


Mais pourquoi une nouvelle Constitution? la réponse dans ce tweet

Toute l’administration Ouattara a foncé tête baissée dans la campagne

Pour les partisans du « NON », les réseaux sociaux semblent être la voie d’expression la mieux indiquée.


Pour certaines personnes, il s’agit d’une Constitution magique et inutile.

Pour beaucoup, la Côte d’Ivoire emprunte la voie du suicide


Il y a aussi ceux qui appellent à un boycott actif du référendum

Mais comme dans chaque situation, les ivoiriens savent rire de la situation politique.

Pour mieux comprendre la situation, beaucoup d’ivoiriens réclamaient un débat contradictoire


Annulé dans un premier temps, la RTI annoncera plus tard un débat entre un partisan du « OUI » et un partisan du « NON »

Le vin est tiré, il faut le boire!


Autobiographie d’un Abidjanais

Je ne suis ni désavantagé à un quelconque degré physique ni docker de plus grosses tares que d’autres. Mais comme une grande majorité d’Africains, j’ai été conditionné d’une certaine manière, par mon éducation, par la société, et plus que tout, par mon lieu de vie. J’ai passé presque toute ma vie à Abidjan, 29 ans au cœur d’un lieu ou rien de ce que l’on mange n’est produit dans les environs. Un lieu qui, sans pétrole, sans électricité et sans eau, s’effondre en trois jours. Mon cœur et mes pensées ont été sous perfusion de la publicité et injectés d’envies de consommation avec régularité, dans les transports, dans la rue, à la télévision et sur internet.

J’ai passé ma vie entouré par les pots d’échappement noirâtres des wôrô-wôrô, les bruits de klaxon et les carrefours embouteillés sur plus de cent mètres. Pendant un temps non négligeable de mon existence je me suis nourri de pain en tranches, de fromage venu de bengue, de jambon, de yaourts et de vin italien au détriment du riz « Gbagbo ». Jusqu’à mes 23 ans, j’étais incapable de me faire cuire un œuf. Je ne savais pas comment ma nourriture était produite et je m’en foutais totalement. J’allais régulièrement à la campagne chez ma grand-mère, sans pour autant vraiment profiter de son immense plantation si ce n’est pour y faire des feux. C’était beaucoup plus gai de faire brûler un tas de bois que de se soucier de la croissance des plantes.

J’ai été no-limites sur les bords, replié sur moi, accro aux jeux vidéo, capable de passer 12 heures d’affilée à vivre par procuration, des péripéties héroïques à travers des pseudos héros. Encore aujourd’hui, je hais l’exercice physique avec une passion faiblissante certes, mais toujours intense. Depuis quatre ans, je travaille dans le numérique, à la fois pour mes projets personnels et professionnels. Et même si je me choie, je passe encore une grosse partie de mes journées affalé devant un ordinateur, le dos en banane.

Jusqu’à un certain point j’ai cru que la démocratie se résumait à mettre un bulletin dans une urne et j’ai élu mes maîtres avec naïveté pendant quelques années. Mais les élections de 2010 en terre Éburnéen ont fini de me convaincre que je m’étais lourdement trompé. Les notions de bonheur, de bien-être, de simplicité, de calme, de paix intérieure, m’ont été assez largement éphémères, voire étrangères, pendant longtemps.

Je ne suis pas en train de m’apitoyer sur mon sort. Mais il y a peut être mieux. Il y a pire aussi. J’ai quand même appris à ne pas gâcher ma nourriture, à respecter la vie sous toutes ses formes, à aimer mon prochain, à respecter de grands principes dont les applications dans la réalité m’échappaient totalement en ma qualité d’Abidjanais coupé du monde. Mais ce sont ces principes qui m’ont permis de ne pas démissionner face à la vérité, quand mes yeux se sont éclairés un peu plus face au vide.

Mon premier réveil fut San Pedro. Je pense que toute personne un peu trop centrée sur son foyer et sur ses « first world problems » devrait y faire un tour. Un vrai bidonville avec ses connections électriques peu orthodoxes. Ça fout la chiasse, mais ça débouche les sinus, les yeux, et le cerveau par la même occasion.

J’avais une vision un peu plus claire des failles de l’économie de marché, de la nécessité de protéger notre environnement, de mieux vivre ensemble. Mais je n’avais pas la moindre idée de ce que je pouvais faire pour participer au changement que j’aspirais à voir émerger. Je considérais que la solution miracle viendrait de la technologie.

Abidjanais visite la cascade de Man

Deux traversées du pays des éléphants, une en moto, une en voiture, à respectivement 19 et 25 ans, ont élargi ma vision de la Côte d’Ivoire et surtout des gens merveilleux qui la peuplent. J’ai commencé à changer. Nous avons tous un point de saturation. Un moment où nous nous retrouvons dos au parapet, porteurs d’un savoir qui nous beugle que tout ce dont nous avons été victimes et complices, doit cesser. Le coefficient inertie/désir de mouvement s’équilibre. Au prix de nombreux doutes, de nombreuses souffrances et indécisions, certes, mais il se stabilise pour me donner la force d’affronter les veuleries de la vie Abidjanaise.


Le numérique a ouvert la voie à l’infidélité intelligente

L’infidélité intelligente a commencé à gagner du terrain. Vous avez sans doute déjà entendu quelqu’un vous dire : « J’ai fouillé dans son téléphone cellulaire et imagine quoi… » En général une histoire qui commence comme ça ne se termine jamais bien. C’est à se demander si de nos jours, une relation amoureuse 100% honnêtes, avec une confiance totale (et le mot de passe du téléphone de son partenaire) est possible.

Ah ! Ces maudits téléphones cellulaires. Tu commences à fréquenter quelqu’un et lors de votre premier rendez-vous, assis à côté de toi, il regarde constamment son portable, l’écran toujours orienté vers le bas de la table. Et toi, avec ton cerveau de jeune fille, tu t’imagines déjà le pire. Tu te dire : « bon, il doit être en train de tester une autre, de regarder des Snapchats de filles à moitié (ou totalement) nues, de commenter les photos de son ex sur Facebook… ».À partir de quand on a le droit d’exiger que l’autre soit exclusif, mais pas juste physiquement, aussi technologiquement ?

Notre vision de la fidélité a-t-elle changé ? Il y a tellement d’options aujourd’hui avec lesquelles on peut jouer dans le dos de son/sa partenaire et/ou obtenir de l’attention : Facebook, Snapchat, Tinder, Whatsapp, Instagram, sites de rencontres et j’en passe…Là tu as pas besoin d’enlever ta bague de mariage. C’est du ni vue, ni connu. C’est évident que si tu veux fouiller dans le téléphone de ta tendre moitié, tu as besoin d’avoir énormément du temps devant toi pour pouvoir passer au crible les diverses applications. Encore faut-il que tu ai le mot de passe. Qui sait, peut-être qu’il creuse sur Linkedin ? À partir de quand c’est devenu correct d’envoyer ses boules ou son organe en photo à quelqu’un d’autre alors que l’on est en couple ? Est-ce que tant qu’il n’y a pas de contact physique, on considère que ce n’est pas de l’infidélité ?

Tu n’as pas envie de toujours vivre dans la méfiance, mais plutôt dans la confiance. Tu te dis sans cesse que tu n’es pas née à la bonne époque et sur la bonne planète. Ça ne peut pas avoir toujours été comme ça pour toi. Nos ancêtres s’envoyaient, quand même pas, par la poste des photos coquines qui s’autodétruisaient en 10 secondes… Oui, c’est connu qu’il y a toujours eu de l’infidélité, mais notre génération a amené ce concept à un autre niveau. Il n’y a plus que l’infidélité physique qui existe, mais il y a également aujourd’hui « l’infidélité intelligente ».

Infidélité intelligente se multiplie
Infidélité intelligente se multiplie                       crédit photo: Chantel Hover (Flickr)

Ce n’est pas juste la faute de la technologie, mais aussi de ses utilisateurs. On a tellement de moyens d’obtenir de l’attention aujourd’hui avec les réseaux sociaux : des likes sur nos photos, des réponses à nos Snapchats aguichants, des messages d’inconnus sur Facebook… On dirait qu’il n’y a jamais eu autant de gens en manque d’attention et d’affection. Ce qu’il faudrait, c’est que les gens se rendent compte que ce type d’attention est superficiel et que ça ne vaut rien en comparaison à une relation solide, durable et empreint de confiance. Une relation qui te valorise pour autre chose que seulement ton physique. Une relation qui te donne envie de ne pas répondre aux autres.


Lettre d’une mère à son fils célibataire

À toi, mon fils, qui commence à trouver les filles belles. Il y a quelques petites choses que j’ai envie de te dire et que tu ne sais sans doute pas. Je te parle en tant que ta maman, mais aussi en tant que femme. Je suis un peu responsable de la manière dont tu vas décider de traiter les filles qui vont passer dans ta vie. Tu ne me les présenteras pas toutes ça je le sais. Et c’est bien correct, de toute façon je risque de leur trouver bien des défauts. Mais ce n’est pas parce que t’as des beaux yeux, que tu peux en profiter pour blesser cette fille-là.

La fille qui te demandera si un jour vous « serez plus que ça ». Répond pas que « tu le sais pas », « qu’on verra où ça va nous mener ». Fais-moi l’honneur d’être assez intelligent et sensible pour lui dire qu’elle et toi ce n’est juste pas possible. Si tu ne te vois pas venir dîner à la maison un samedi soir avec elle dans un avenir rapproché, cesse de la fréquenter.
Parce que nous les filles, ce n’est pas comme ça qu’on pense. Elle, ce qu’elle va comprendre par des mots, c’est qu’il y a une possibilité, elle va comprendre que tu es ouvert à une relation avec elle. Alors elle va partir en mission pour te faire tomber amoureux. Et au final, tu vas la blesser.
Comme une bonne fille qui cherche à se marier, elle va être prête à accepter beaucoup de choses au nom de l’amour qui va peut être finir par arriver. Et toi tu vas te sentir herculéen à côté d’elle. Tu vas apprécier d’être le maître du jeu, d’allonger les ficelles. Au départ ça va te flatter, mais tu vas finir par en exagérer. Arrive en retard? Pas grave. Tu ne rappelle pas? Toujours pas grave. Ne va pas à votre rendez-vous? Encore pas grave. Elle est amoureuse, qu’est-ce qu’elle peut y faire. Elle n’a pas d’autres choix que de jouer selon tes règles, pour te garder. Pour ne pas rendre les choses brouillées et que tu partes avant qu’elle n’ait pu perpétrer sa magie.

Le Fils n’est pas venu

Elle t’aura donc attendu toute la nuit, le soir du rendez-vous manqué. Dans sa belle robe qu’elle avait sollicitée à sa copine pour l’occasion. Son téléphone à la main, elle aura regardé passer les secondes et les minutes. Puis les heures. Et quand l’obscurité va tomber, elle va d’abord regarder apparaître tout les hommes descendant de chaque taxi qui stationne à son niveau, le coeur enflé d’espoir. Pour finir par comprendre que tu ne viendras pas la chercher. Elle va s’inquiéter pour toi, mais en silence. En se traitant d’abrutie, en se disant qu’elle mérite mieux que toi. Et elle aura raison. Tu ne mériteras aucune des larmes qu’elle versera.
Elle ne t’appellera pas pour savoir si tu va bien. Parce que pour l’instant vous êtes dans une relation sans entrave. Parce qu’elle n’est même pas certaine que c’est une relation convenable pour toi. Mais tu as dit « que-peut-être-on-verra-où-la-vie-va-nous-mener-mais-sûrement-que-oui » et pour elle, parce qu’elle t’aime, ce « peut-être là » c’est tout ce qu’elle a. Dès lors elle va analyser chacune de tes caresses, chacun de tes regards. Elle va demander l’avis de ses copines, elles vont finir de la convaincre que tes caresses sont plus savoureuses qu’avant. Que tes regards sont passionnés. Que la fois où tu lui as enjôlé la joue en la regardant dans les yeux, c’était une déclaration d’amour. Que la fois où que tu lui a dis qu’elle était belle, ça voulait dire qu’elle se rapprochait de son but.
Mais toi dans le fond, c’est juste ton amie et ça ne va pas plus loin. Tu l’aime bien. C’est vrai que tu la trouve belle. Mais tu ne la présenteras pas à tes amis ni même à ton frère. Pourtant Ils vont savoir qu’elle existe juste parce que tu sors trop ces derniers temps, et que tu reviens avec le sourire. Ils vont te taquiner, te demander c’est qui. Et tu vas répondre « personne ». Le soir tu va retrouver tes potes au maquis, tu vas oublier votre rendez-vous. Tu vas y repenser en quittant le maquis. Sans trop t’en vouloir, tu ne lui écriras pas. Parce que tu te dire qu’elle dort surement. Parce que toi même tu es fatigué.
La vérité c’est qu’elle va s’être endormie en pleurant, encore habillée de sa belle robe. Juste au cas où. Son téléphone toujours dans la main. Elle se sera imaginé que tu avais eu un accident en venant la rejoindre. Que tu étais blessé, peut-être mort. La vérité c’est qu’elle a fini par penser que tu es parti avec une plus belle fille qu’elle, que tu as croisé au maquis. Cette fille est drôle, intéressante puis intelligente. Elle sera la seule responsable de la façon dont tu la traite.
Tu vas peut-être me dire qu’elle le savait. Que vous étiez d’accord au départ. Qu’elle t’a dit qu’elle voulait la même chose que toi. Que ça vous convenait à tous les deux. Que c’est elle qui est tombée en affection. Que ce n’est pas de ta faute. Mon fils je le sais. Elle va finir par s’en rendre compte. Elle va le rencontrer le bon gars pour elle. Celui qui va vouloir lui consacrer tout son temps. Celui qui va être prêt à s’engager. Celui qui va la présenter avec fierté à sa mère, son frère et ses amis. Celui qui va lui dire qu’elle est belle et drôle. Celui qui n’oubliera jamais leurs rendez-vous. Mais elle sera méfiante. Ce sera trop beau pour être vrai. Et lui, il va avoir peur de la perdre, parce que tu lui as donné un de ces Goumin ( peines de cœur), qu’elle n’est pas prête d’oublier de si tôt.
Et une fois qu’elle sera partie avec lui, tu vas la voir telle qu’elle était. Tu vas te rendre compte qu’elle était faite pour toi. Qu’elle t’avait fait tomber amoureux finalement. Et j’espère mon gars que tu vas venir m’en parler. C’est alors que je vais te dire que t’as fait une erreur. Que je ne suis pas fière de toi. Je vais te dire de la laisser tranquille. De faire comme si elle n’existait pas. Que tu l’as assez blessée. Que tu dois la laisser être heureuse ailleurs. Qu’elle mérite mieux que toi. Que tes signes de vie vont lui faire mal. Parce qu’avec le temps elle va t’en vouloir. Tu lui diffuseras de désagréables moments. Quand elle va reconsidérer votre histoire, elle va s’en vouloir d’avoir dégringolée si bas. Et quand tu lui feras signe de vie, tu ne lui rendras pas service.
Crois-moi mon chaton. Parce que maman, avant, c’était cette fille-là.


Ce que tu verras en foulant Abidjan pour de vrai

Abidjan vous ouvrira ses immenses bras chaleureux dès votre arrivée. Cette ville est fascinante par sa dynamique et son brouhaha.

A Abidjan, les routes croulent d’automobilistes intrépides qui teintent l’air d’une épaisse fumée grisâtre. Les voies grouillent d’ivoiriens nouveaux excités qui semblent obsédés par une course contre la montre qui n’a pas de fin. Les passagers s’entassent dans les transports multicolores, signe du contraste citadin. S’alignent des bus à l’allure colombienne, qui font craindre à une explosion tellement l’air manque à l’intérieur. L’aménagement urbain reflète une volonté moderniste mais on sent que cela va trop vite pour les Abidjanais, que l’adaptation nécessite du temps et de la confiance. Un beau paradoxe au regard de cette ville qui semble vivre à milles allures, mais c’est à la conscientisation qu’il faut remettre ça.
La chaleur humaine d’Abidjan est palpable à tous les coins de rue surtout dans les quartiers populaires. Surprenant aux premiers abords, cela plonge dans une atmosphère détendue où le lien social a sa place. Où il n’est pas froissé voir transparent, ici même si l’on sent une difficile mixité sociale, les habitants se sourient et se parlent. L’étranger est bienvenu et il est accompagné, lui apporter du confort et du soutien semble être comme un devoir citoyen. Ici trois mots sonnent juste à toutes les oreilles de tous les quartiers de cette monstrueuse ville : manger, boire et danser. Ce triptyque gagnant anime les âmes des ivoiriens tous les jours. Des mœurs pas trop difficiles à s’approprier… surtout quand il s’agit de la fiesta !

Ici le temps a une autre saveur. Il est plus lent mais en même temps plus présent. Attendre trois jours pour obtenir un tampon sur mon passeport, être assise trois heures sur un siège dur pour une rencontre des blogueurs qui aurait durée peut-être une heure et qui officieusement se serait terminée vingt minutes plus tôt, mais en revanche monter dans le car réservé pour nous amener à la plage de Bassam en retard ne pose pas de soucis au chauffeur qui aura attendu tout seul une heure. L’heure africaine me diras-tu. L’équilibre des forces sonne différemment ici. Chacun a sa propre notion du temps et leur synchronisation peint une facette unique d’Abidjan.

Koutoukou (Alcool local)                              credit Photo: Rita Dro

Unique aussi car Abidjan semble avoir deux visages. Un rénové,  greffé, coloré, souriant ; l’autre masqué, dérangeant, et noir. Pour pouvoir arriver à basculer de l’un à l’autre sans difficulté je pense que le plus simple réside dans l’attitude. Une fois au courant des bons et des mauvais planes la vie ici apparaît très confortable. Je peux traverser la ville du Sud au Nord en taxi pour une somme énorme face à l’immensité citadine Gigantisme qui se retrouve dans les endroits où la fête est maître. Par contre tu peux manger un bon » garba » pour combler une petite faim pour moins de 1€ qui se transformera même en repas complet. Mais ici tous les repas ne sont pas accompagnés de jus de fruits. Koutoukou, liqueur locale est le meilleur ami de bon nombre d’ivoiriens. Pour connoter la force de leur alcool, un cocktail ici s’appelle Gbêlê est mélangé a des racines et personne ne sait d’où vient ce nom.

Émerveillée sous le ciel lumineux des quelques grattes ciels, j’avance tranquillement vers une connaissance plus poussée du pays, de ses citoyens et de sa culture. Excitant est le temps et l’espace… démesurément gigantesque.