Inconnu

Coup de foudre, coup de flèche

The Garden of Good and Evil | PowerShot G1X par Richard Cawood via flickr, cc
The Garden of Good and Evil | PowerShot G1X par
Richard Cawood via flickr, cc.

 

 

Elle ici, Elle là-bas…

 

Il y a des choses contre lesquelles on ne peut agir mais d’autres sont au-delà de notre contrôle. On devient donc spectateur de sa propre tragédie. Est-ce cela le destin ? Sommes-nous tous des apprentis stoïciens ? Des éternels philosophes? Trêves de questions.

 

De nature, je suis un loup solitaire, une âme solitaire qui redoute les dégâts qu’une histoire de Cœur peut causer dans l’existence d’un introverti que je suis. Pour cela, je reste derrière le rideau de l’amour. De là, je regarde les spectacles du bonheur mais aussi de trahison se succéder sur scène. Pour moi le rideau ne se lève jamais, en tout cas jusqu’à maintenant.

Mais un mardi soir à 17 heures, lors d’une réunion de routine, le rideau se lève. Je fais une rencontre bouleversante. C’était une boule de cristal, une fille ordinaire certes, mais pas comme les autres. Durant la réunion nos yeux se sont croisées et à chaque fois que ce « délit » se reproduit, j’entends une voix qui me dit : « Cette fois, tu es dans la merde ». Comme toujours, dans ces situations « dangereuses », j’attends la fin de la réunion pour prendre la clef des champs. Mon cœur est passé en mode alarme et à ce moment précis, le feu rouge clignote déjà.

Pendant ces deux heures, je me bats contre l’idée même de l’amour, cette bête noire qui me traquait depuis des lustres et que je redoutais toujours. Les activités quant à elles continuent normalement, en fait, pour les autres. Ma tête est présente mais mon cœur est sur un champ de bataille. J’ai un mauvais pressentiment, c’est comme cette fois, je ne m’en sortirai pas. Au milieu de la réunion, elle m’adresse une question anodine et ma réponse est timide mais bien contrôlée. Mais le tremblement dans ma voix, tel le bruit de « Fukushima », le regard errant, tel un prince sans royaume scellent ma sentence. Même les parties de mon corps ne me supportent plus. Elles me remettent dans les mains de l’adversaire, tels des Judas. Tout comme les femmes, les filles ont un sens aigu pour détecter le tourment d’une âme en errance. Alors elle sourit et continue la lecture des… (Je ne sais plus quoi) Ah ! Cette question assassine !, ce sourire est pour moi le baiser de Juda et cette question, le thermomètre de mes pensées.

Je suis désormais convaincu que j’ai perdu la bataille. La seule chose qui me reste, c’est de me rendre, mais comment ? Beaucoup de questions me traversent l’esprit : Quel sort me réserve cette reine de cœur ? Est-elle présente pour venger toutes ces Amours impossibles ? Est-elle là pour me rassurer ? Vers quel royaume nous dirigeons-nous ? Vers l’enfer ou le paradis ? Ce sourire est-il réel ou ironique ?

A la fin de la réunion, comme un prisonnier volontaire, condamné à une peine capitale, je me rends. Sans me battre. De toutes les façons c’est perdu d’avance. Je commence la conversation, Je demande son nom et elle me répond  -« Estella ». Je demande ses contacts. Elle me les donne sans la moindre hésitation. Un piège ? Un traquenard ? Je demande sa résidence et c’est le même rituel. On a échangé quelques mots et on s’est séparé. Son image reste graver dans ma mémoire toute la soirée. En fermant les yeux, je ne vois que son reflet, sa silhouette, son ombre. Sous un ciel étoilé, je sors de la maison, je lui envoi quelques mots par texto et elle me répond avec un calme indescriptible. Chaque phrase de ses réponses sonne dans ma tête comme une mélodie de la Kora mélangée avec les bruits du tam-tam. Petit à petit, la confiance s’installe.

A la fin de notre conversation, elle me fait savoir qu’elle a un enfant. En temps normal, j’aurais pris mes clics et mes clacs mais je prends plutôt mon courage à deux mains et je finis la conversation sur une note de poème dédiée à sa beauté subliminale. Cette semaine, le coup de foudre n’est pas seulement passé chez Samuel Eto ou Cristiano Ronaldo mais chez moi aussi. La différence est que, mes peurs se sont évaporées mais une incertitude demeure dans ma tête. Avec un enfant ? Est-ce ma reine de cœur ?

 

 


Route 497: à la croisée des chemins…

 

Amas des Pléiades (M45) par Serge, via flickr.CC
Amas des Pléiades (M45) par Serge, via flickr. CC

(Route 497 fait référence à l’article 497 du nouveau code pénal en vigueur au Togo )

 

Route 497: sur la croisée des chemins…

Ce voyage est avant tout une méditation, un voyage intérieur. Certaines questions, comme un fantôme d’un film d’horreur me hantent l’esprit et à chaque fois que j y repense ma langue se lie, mais aujourd’hui elle se délie. Je me suis souvent penché sur la question du risque que je cours, simplement en mettant ma plume dans l’encre décrivant le mal de ma société. Cette passion plus simple ailleurs, loin de cette chaleur et ce soleil, qui jours après jours consume mon âme. Ce serait une trahison de ma part d’exprimer toutes ces choses au fond de moi en me servant de ma tête et en trempant ma plume dans l’encre indélébile des éternels philosophes logiciens. Alors, il est temps de laisser  place à mon cœur, ce petit bonhomme que souvent, je malmène  pour respecter les lois et des codes insensés, afin de ne pas finir là où le mal mène.

Dans cet orage, je cherche  l’abri, des réponses à ce qui, me travaille l’esprit. Je me suis tourné vers les aînés afin de suivre leurs traces. Mais la question, comme le vent du désert  les tracasse. Sur cette route solitaire j’ai trouvé une partie de ma réponse. Par chance ou plutôt par providence, je croise la route de M. Gnawui, M. Afanou et Mlle Guezere.  Le verdict  des vieux routiers de la profession est sans appel : « Selon les règles de la route 497, aucune loi dans notre cité pour l’instant ne te protège. » Et la liberté d’expression ?  Cette chimère clamée sur  toutes les tribunes du monde par mes dirigeants? Dois-je continuer par écrire comme un homme en sursis ?

Atelier d’échange sur le thème: Journalisme et bonne gouvernance.
Journalisme et bonne gouvernance. Atelier avec Mlle Guezere, journaliste à la chaîne New world TV, credit Photo Elom ADOBOE

 

A part ces questions sans réponses satisfaisantes, sur ma route, il y a aussi le vent du nord. Ce vent du carcan des fanatiques conservateurs. Ceux qui trouvent des puces sur des têtes rasées, les partisans de la pensée unique. Leurs verdicts tombent souvent en privés comme des feuilles d’automnes, difficile de leurs souffler la vie. Surtout, quand on est sur une ligne éditoriale, où des questions de société sont souvent en cause, le printemps tarde à venir. Mes boîtes mails et communautaires sont souvent  théâtres des débats sans fin. Bref j’ai une passion à double tranchants et  au fond de mon âme toutes ces cacophonies se mêlent.

D’autre part, il y a des cœurs sans rancœur: ceux qui sont souvent touchés par mes mots et avant de toucher le sol, m’envoient de petits sourires et d’encouragements. Oui ! Le savoir est une arme. Parfois on est obligé de repenser les idées déjà conçues pour tendre vers la perfection. Ces sourires, qui laissent des rides artistiques sur des visages, dont les cœurs sont en joie, me donne la force de prendre encore ma plume. Sur la route 497, même si l’encre de ma plume tarit, je continuerai à écrire avec l’encre de mes larmes.

(Le testament d’un mondoblogueur)


Les fleurs du mal

Fleur par Red 'n Green, via flickr. CC
Fleur par Red ‘n Green, via flickr. CC

La 600 à bas coût, un 20 à coup bas.

Chers Lecteurs, pour comprendre ce billet de fond en comble, il faut lire entre les lignes, c’est-à-dire prendre les déclarations au second degré. Voyez-vous ce que je veux dire ? Si oui, allons-y. Sinon, faites confiance à ma plume. Elle vous transportera du Cap au Caire, par-dessus les montagnes et océans et vous mènera à bon port.

Le Mécaroun, à l’image de la plupart des pays africains, a un régime politique ambigu voire bizarre. Un régime « hermaphrodite ». Ni Dieu, ni démon. Ni démocratie, ni dictature. Bref, un régime africain à part entier avec une politique entièrement à part. Mais la 600 ensanglantée sous le projecteur de la CNN et des télévisions du monde entier est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’Afrique est-elle immunisée contre le renouvellement politique et générationnelle ? Quels sont les caractéristiques de la vétusté des systèmes politiques africains ?

 

  1. Récit

C’est la fête nationale, le «roi» (plutôt le «président fondateur») organise une grandiose fête de «propagande» (plutôt «d’hommage») aux martyres de la très démocratique république du Mécaroun. La 600 de couleur noire ou sombre (une voiture dont plus personne ne connait la couleur) prend le train en marche pour confirmer le 31e anniversaire du «sous-développement» (plutôt  du «développement et de la démocratie»). Au beau milieu de nulle part, sous les regards étonnés des pauvres citoyens, la 600 bat de l’aile et s’arrête. Et comme dans toute démocratie en treillis, les hommes en uniformes prennent la relève. La 600 en panne, les képis en âne. La bataille est rude mais comme toujours, la politique de la force et « d’un coup K.O » a gagné. Ça y est ; tout est O.K. Chers lecteurs, ce récit vous paraît incohérent ? Vous avez raison. Dans la politique africaine, plus rien n’est cohérent.

 

  2. La démocratie chez nous : une denrée rare ?

Les pays démocratiques en Afrique sont rares. On peut les citer au bout des doigts. Le Ghana, le Bénin ou encore le Sénégal entre autres, tiennent le volant de la démocratie en Afrique de l’Ouest. La majorité fait une politique «d’un coup chao». C’est quoi la politique «d’un coup chao» au juste ? Voulez-vous connaître un pays dans lequel, les élections sont gagnées avant le jour du scrutin ? Prenez un billet d’avion, fermez les yeux, posez vos mains sur la carte du continent noir. Tu as plus de chance de tomber sur un de ces pays «hors du commun». Cela se répercute sur les citoyens et le développement des pays.

3.Les répercussions sur les infrastructures et sur les jeunes

  • Sur les infrastructures

La 600 n’est pas la seule caractéristique de la vétusté des infrastructures dans les démocraties africaines. Les hôpitaux, les écoles, les universités, les administrations sont de véritables «musées». Le service après-vente n’existe pas dans le vocabulaire de nos pays. Sauf que, l’histoire que véhiculent ces musées est douloureuse et nauséabonde. L’avènement de l’internet et de l’économie numérique n’a rien arrangé au contraire. Les coupures d’électricité à répétition témoignent de la vétusté des infrastructures africaines.

 

  • Sur les jeunes

Mettons-nous d’accord sur un point : le chômage touche les jeunes dans tout le monde entier. Mais en Afrique, parlons plutôt d’épidémie. Au lieu de proposer un plan de sortie de crise pour «sauver» ce qui reste de la jeunesse, on met en œuvre des plans machiavéliques pour gagner les élections sur le dos de ces jeunes. Alors, ce n’est pas étonnant de voir ces jeunes prendre le chemin de l’exil parfois au prix de leurs vies. Car ils ont plus de chance de réussir parmi les requins et les vagues dangereuses de la méditerranée que de mourir à petit feu sur leurs terres natale.

 

Mais dans tout cet océan de désespoir, comme l’écho des cloches d’un monastère qui résonne dans nos âmes, il y a de quoi rêver. Si Samuel Eto l’a fait, si Didier Drogba et Akon l’ont fait, on peut le faire aussi.


Venezuela : De l’état de grâce à l’état d’urgence.

Drapeau du venezuela

 

 

Venezuela depuis quelques jours, occupe le devant de la scène. La triste décision de Nicolas Maduro de décréter l’état d’exception et de confisquer le pouvoir par la force défraie la chronique.  Désormais, les vénézuéliens sont dans les rues et les protestations ces temps, se sont accrues. Comment en est-on arrivé là? Comment est-on passé d’une révolution économique à une révolution sociale ?

  1. Présentation de la situation

Le Venezuela avait pris son destin en main avec son ex-président Hugo Chavez. Il s’agit concrètement d’une révolution économique  à la sauce Vénézuélienne et au grand bonheur du charismatique leader H. Chavez. Selon les statistiques de l’OIT et de l’IDH (Indice de développement humain), H. Chavez a littéralement diminué  la pauvreté. Il y a beaucoup de choses à reprocher à l’économie du Venezuela à l’air de Chavez certes, mais la situation était stable, du moins apparemment. Le 5 mars 2013, le leader, malgré ses nombreuses victoires politiques et économiques contre ses adversaires, son combat contre le cancer est un échec. Il décède donc d’un malaise cardiaque (Infarctus du myocarde).  Pour garder la flamme de la révolution, son dauphin N. Maduro est élu président de la république. Seulement voilà : Depuis l’arrivée de Maduro, l’économie du pays fait un plongeon vertigineux et l’issu inquiète le monde entier. Loin d’être un hasard, cette situation a bel et bien des causes. Comment est-on passé d’une révolution économique à une révolution sociale ?

  1. La révolution économique

Lorsque H. Chavez avait pris le pouvoir en 1999, l’économie du Venezuela était libérale et contrôlée par deux grandes parties (COPEI et URD)  qui se sont mis d’accord sur un pacte de « non-agression » (le pacte de Punto Fijo) signé entre 1978-1998. Les adeptes du capitalisme se joignent à la fête, monopolisant ainsi les retombés économiques d’alors. Alors comme un messie, Chavez est arrivé au pouvoir déviant beaucoup de pièges politiques de cette époque et nationalise les entreprises pétrolifères, principales sources de l’économie vénézuélienne. Désormais une nouvelle classe sociale voit le jour grâce à de nombreuses politiques sociales. A l’exemple de ces politiques, nous pouvons citer le projet « Ciudad Caribia » qui consiste à loger 20.000 personnes à l’horizon 2018. La particularité de ce projet réside dans le fait qu’il est réservé à la couche vulnérable. Drôle de politique pour le monde capitaliste, n-est-ce pas ? Les mêmes institutions capitalistes ont cependant validé les progrès de la révolution bolivarienne. L’UNESCO reconnait la victoire de Chavez sur l’analphabétisme. Selon le Cepal et l’indice Gini, le Venezuela fait la meilleure politique de la redistribution des revenus en Amérique du Sud. Pour ne citer que ceux-là. Alors en 2016 avec Maduro, qu’est-ce qui n’a pas marché ? D’où vient le grain de sable qui bloque aujourd’hui cette machine révolutionnaire du développement ?

 

 

  1. La révolution sociale

Depuis l’élection de Maduro, la situation sociale commence à se dégrader. Mais les réserves du commerce du pétrole étaient encore présentes pour amortir le choc, en tout cas jusqu’à maintenant. Début 2016, les caisses de l’Etat sont vides, la sécurité sociale disparaît comme par enchantement. Les hôpitaux manquent cruellement des matériels de soin, les magasins sont vides. Cet état de chose a fait perdre du poids à la révolution bolivarienne et donne plutôt du poids à la révolution sociale. L’opposition introduit donc une demande de referendum sur la destitution de N. Maduro. Mais l’institution compétente traîne les pas jusqu’à la récente décision de Maduro de cadenasser le pouvoir en s’octroyant le volet sécuritaire. C’est certainement un outil pour continuer à mater les manifestations de plus en plus grandissantes. De toutes les façons, le bras de fer ne fait que commencer, car l’opposition a récemment appelé à la désobéissance civile. Quel avenir politique pour Maduro ?

 

 

  1. Dilma et Maduro, un même destin ?

L’exercice à ce niveau paraît complexe ; car la configuration politique des deux pays sont différentes les unes des autres. Les choses ne se feront pas dans les règles de l’art comme au Brésil. D’ailleurs c’est l’une des faiblesses du gouvernement de Maduro. Il n’a pas su faire une politique d’ouverture économique au moment opportun comme celle effectuée par Deng Xiaoping en chine en 1978. Et le pire est que, plus la situation se dégrade, moins le gouvernement s’ouvre à la discussion. Cette attitude est suicidaire pour n’importe quel gouvernement (Exemple : Cas de bras de fer entre la Cgt et le gouvernement français). De plus Chavez a laissé une constitution semblable à celle des pays communistes à l’image de la chine, de la Russie et de la « Turquie » : une constitution verrouillée. Le combat entre Maduro et l’opposition promet d’être dur. A moins que les dieux du pétrole entendent leurs prières ; à moins que  les cours du pétrole repartent à la hausse et que le second miracle économique vénézuélien se répète. Mais une chose est sûre : « »On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

Abraham Lincoln – 1809-1865


Zem : une belle rebelle

 

zem
Photo credit Fred Baele: https://fredasketch.blogspot.com/p/blog-page_2.html

Zem : une belle rebelle

Lomé et Cotonou ont une triste langue commune depuis quelques années : le « Zem » ou le « Zemidjan ». Je devine déjà la question de beaucoup de lecteurs en cet instant précis : « C’est quoi zem ? » « C’est qui zem ? », etc.  Chers lecteurs, « Zem » est un moyen  de transport au Togo et au Bénin, à l’image d’Uber en France. Il s’agit d’un conducteur de moto au nom de « zemidjan-man ». Ce dernier reçoit de l’argent pour transporter n’importe qui, n’ importe où, n’importe quand et n’importe comment. Oui ! Ces derniers termes sont inquiétants, je sais. Depuis un moment, le nombre des travailleurs dans ce secteur augmente de manière exponentielle. La question qui mérite d’être posée dans ce billet est : qu’est-ce qui explique la prolifération de ce phénomène ?

  1. Mon aventure avec un « zem »

Il est six heures du matin. Comme chaque lundi, je vais faire mes courses. Mais c’est un matin pas comme les autres. Aujourd’hui, je sors sans mon engin. Je décide donc de prendre un « zem ». J’appelle un conducteur, on se met d’accord sur le prix et l’aventure commence. Je suis étonné par l’enthousiasme de ce conducteur qui se présente et engage la conversation avec moi. Ma première question est spontanée : « Vous avez l’air très content ce matin Monsieur, aimez-vous votre travail à ce point ? » Cette question nous plonge dans un labyrinthe indissociable. Comme un moine qui annonce le début d’une méditation, le silence s’impose. Après quelques minutes de silence, M. Kokou, comme revenu d’un ailleurs lointain, me répond enfin à cœur ouvert : « Je conduis cette moto pour survivre, ce travail pour moi est passager. »

Je me rends compte illico que je viens de gâcher la bonne humeur de ce Monsieur qui, au début du trajet, était immergé dans une folle joie. Cette fois, j’en veux à ma curiosité, à mon étonnement, à mon indiscrétion. Mais très vite, il me rassure par ces mots : « je médite sur cette question depuis toujours […] et pour ne pas devenir fou, j’essaie de penser à autre chose. » Je pousse un ouf de soulagement je regarde droit dans ses yeux alors qu’il continue : « mon travail, c’est comme une maîtresse que tu veux entretenir pour un temps et après, tu t’emballes complètement. » Le Monsieur m’explique qu’il voulait tout simplement arrondir une fin du mois d’avril 2013… et  voilà où nous en sommes.  Trois ans dans un métier qu’il déteste de tout son cœur : quelle torture ! Le cas de M. Kokou est-il un cas isolé ? Probablement pas.

  1. La situation globale

Dire qu’on va présenter la situation globale des « Zem » de tout un pays serait prétentieux. Cependant, dans la plupart des cas, les hommes et jeunes garçons qui font ce métier, le font car ils n’ont pas d’autres alternatives. Ce secteur regorge d’apprentis, de diplômés et même de fonctionnaires. En effet, les jeunes ruraux ne trouvant pas de travail dans la capitale, ils se procurent une moto soit par un système classique « work and pay », soit avec leur propre moto, soit en l’empruntant pour un travail journalier. Le système « work and pay » est un système au bout duquel le conducteur devient propriétaire de la moto après avoir versé une certaine somme fixée au début du contrat avec le responsable de l’achat de la moto. Oui ! Il y a un contrat en bonne et due forme mais quelles sont les conditions de ce travail presque suranné ?

  1. Les conditions de travail des « Zem »

Les conditions de travail d’un « zem » sont presque de l’ordre de l’aliénation. Se lever très tôt le matin afin de pouvoir trouver les passagers et dormir à une heure pas possible de la nuit est un travail de titan. De plus, les voies sont presque détruites puisqu’ils utilisent plus les ruelles des maisons, qui sont de véritables nids de poules. Ils passent toute la journée sous le soleil et la pluie, cherchant coûte que coûte à trouver ce qu’il faut pour la journée. Et ne parlons pas des risques d’accident. Ces conducteurs sont de véritables « sauvages » ou plutôt « sauveurs » dans les embouteillages, au mépris du code de la route et des feux tricolores. D’autres font ces manœuvres au prix de leurs vies. Pour compenser les fatigues physiques, ces « zem » prennent des produits appelés communément « tramadol », causant parfois des complications physiologiques. En gros, ce travail est un véritable supplice. Dans ces conditions, pourquoi ne pas arrêter ?

Photo credit(2) par Jean Luc

 

  1. Pourquoi ne pas arrêter le « Zem »

Plus facile à dire qu’à faire. La pauvreté de la couche vulnérable, le chômage grandissant, loin  de diminuer le « zem », contribuent à son développement. M. Kokou me disait  : « ce travail, c’est comme de l’opium […] dès qu’on y touche, on ne peut plus décrocher ». Ce secteur, telle une prison à ciel ouvert, embastille beaucoup de nos leaders, de nos génies, de nos futurs cadres et même de nos fonctionnaires. C’est un véritable « mal nécessaire » car il offre le confort présent à ceux qui l’exercent, ces milliers de sans-emplois laissés à leurs tristes sorts. Je comprends le sentiment de M. Kokou : Zem ; c’est une belle rebelle.


Les aventures d’un « Illustre Inconnu »

Les aventures d’un « Illustre Inconnu »

Qu-est-ce que s’est?

Les aventures d’un « Illustre Inconnu » est un récit fictif reparti en plusieurs épisodes. Ces épisodes sortiront chaque deux semaines dès son début. Chaque chapitre de ces épisodes sera la suite logique des événements déroulés dans les chapitres et épisodes précédents. Suivez le fil d’Ariane, Commençons ensemble cet aventure savoureux et plein de rebondissement. A plus….

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Togo : l’hymne national au cœur de tous les débats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Togo : l’hymne national au cœur de tous les débats.
Un sujet fait polémique depuis quelques jours au Togo : L’hymne national togolais. Les politiciens, les religieux, quelques citoyens donnent leurs avis sur la proposition de Mgr Philippe Fanoko  KPODZRO, Archevêque de Lomé 1992 – 2007, de modifier une partie de notre hymne national. Quelle est alors la raison évoquée ?

« Terre de nos aïeux », c’est le titre de l’hymne togolais. Apparemment, cet hymne ne fait plus l’unanimité entre certaines personnalités religieuses, politiques et culturelles. Alors la question que l’on se pose est la suivante : Quel est le point de discorde ?
Ce vers de l’hymne :
« Vainquons ou mourrons, mais dans la dignité… »
Selon Mgr, pose problème. De par ses explications, Mgr. Philippe Fanoko  KPODZRO considère ce vers comme un appel à la mort. Ce vers jusqu’à présent chanté par tous les togolais, n’a jamais été mis en cause ; pourquoi ce rétropédalage maintenant ? Qu’est-ce qui est réellement mis en cause dans ce vers ? Rappelons que Mgr Philippe Fanoko  KPODZRO est un des artisans de la conférence nationale. Il est Archevêque de Lomé de 1992 à 2007.
Le mot « mourrons » selon Mgr est une invocation de « l’esprit de la mort » sur les togolais. Il propose donc qu’on change ce mot « mourrons » par « vivons ». Humm ! Sacré virement à 180°. Cette proposition en elle-même ne pose pas de problème. Les hommes d’église sont aussi des citoyens togolais comme les autres. Ils ont le droit de faire des propositions. Cependant deux choses posent problème. La première relève de l’authenticité de l’hymne national togolais, si jamais ce mot venait à être changé. La seconde, c’est la récupération politique de cette histoire.
Commençons par Agbéyomé Kodjo président du partie O.B.U.T. Selon une interview accordée à la chaine locale LCF, le débat mérite d’être lancé pour qu’ensemble on puisse trouver une solution à ce problème. Ensuite Eric Dupuy, responsable de communication du partie politique A.N.C répond sur R.F.I et L.C.F que ce vers doit être intact et inchangé. Selon ses dires, les togolais continuent de lutter contre »la dictature «, donc ils doivent se battre ; quitte à laisser leur vie pour se libérer du joug de la »dictature «. Loin des calculs politiciens, posons maintenant les questions pratiques.
Mais peut-on changer un hymne national au gré des humeurs ? Le Togo est-il le seul pays sur terre à avoir un hymne dans lequel on mentionne : la liberté au prix de la vie, c’est-à-dire l’esprit patriotique ?
D’abord, l’hymne national est composé dans un contexte spécifique, celui de la libération du joug colonial. C’est en quelque sorte un cri de guerre des ancêtres dans leur combat contre « l’envahisseur. » Je suis trop jeune pour le rappeler à mes aînés. Changer cet hymne aujourd’hui trahira l’esprit même de cet hymne et par la même occasion le combat des aïeux. Je pense que cet hymne doit être considéré comme une parabole et comme bouclier contre nos divers défis actuels, et non dans le sens littéral. Loin de donner une leçon à quelqu’un, je pense que l’esprit patriotique nous oblige à défendre notre dignité en tant que togolais à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de la nation. Pour garder nos valeurs et convictions ; pour garder notre vision de départ, nous devons garder nos symboles et emblèmes dont l’hymne fait partie. Nous ne sommes pas d’ailleurs les seuls à avoir un tel hymne.
Ensuite, beaucoup de pays à l’image de la France ont un hymne faisant référence au combat et au sacrifice pour la nation. Considérons le refrain de la marseillaise :
Aux armes, citoyens
Formez vos bataillons
Marchons ! Marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons
Ces mots nous renvoient vers une idée de Thomas Sankara qui disait : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère ». La conquête de la liberté dans tous les pays était une affaire de combat et de libération mais aussi de perte en vies humaine. Dans la même perspective ces vers de la marseillaise disaient :
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils et vos compagnes.
En somme, l’hymne togolais a été composé dans un contexte de bataille, de combat et de sacrifice. Gardons ses convictions et valeurs pour honorer la mémoire de nos aïeux.

L’hymne national togolais


Brésil : Dilma dans un dilemme…

dilma

Brésil : Dilma dans un dilemme, l’opposition en position.

Il y a quelques semaines, le Brésil a occupé le devant de l’actualité ; cette fois-ci, pas pour son admiration pour le ballon rond mais pour sa politique qui ne tourne plus rond. Aujourd’hui d’autres titres occupent le devant de la scène mais le Brésil n’a pas encore dit son dernier mot. De quoi s’agit-il réellement ?

Présentation de la situation

La grogne sociale a commencé au Brésil depuis l’organisation de la coupe du monde 2014. En effet ce n’est plus un secret de polichinelle pour personne. Les brésiliens sont mécontents de la situation économique d’alors et frustrés par les dépenses colossales du gouvernement de Dilma pour l’organisation du mondiale 2014. Au Brésil ! Être mécontent du foot ? Cela semble surréaliste et pourtant c’est vrai. Depuis, un climat délétère s’était installé dans le pays.

Début des ennuis pour Dilma  

Beaucoup avaient réclamé la tête de la personne de dilma rousseff sans y parvenir. Ce n’est que partie remise. Début mars, un autre scandale s’éclate, joignant ainsi sa voix à la triste chorale d’une série de scandales politico-médiatique qui secouaient le gouvernement. Cette fois, c’est une histoire de compte public maquillé. Un excès de maquillage n’a jamais été bon pour un mannequin, moins encore un politicien.

Dès lors, Dilma s’est défigurée et ressemble désormais à un clown public. L’opposition et la société civile se joignent au spectacle comique. L’affaire fait le tour du monde, le parlement avait voté la destitution de Dilma et l’affaire est à présent dans les mains du sénat. Doit-on craindre pour l’avenir politique de Dilma ?

Quel avenir politique pour Dilma ?

Il est évident, vu l’allure que prennent les évènements que Dilma soit déchue et qu’elle perde sa qualité du chef d’Etat. Est-ce que le sénat est prêt à déchoir Dilma de ses fonctions ? Le dénouement de cette affaire est loin d’être prévisible. Il existe néanmoins des raisons d’espérer que ce processus de destitution n’irait pas à son terme. Pourquoi ?

Ce processus ira-t-il à son terme ?

Déjà la situation économique du Brésil est mauvaise et le manque de stabilité politique dans le pays n’arrangera rien. Débuter un processus de destitution qui nécessite beaucoup de temps ne fera qu’empirer la situation et ça, les sénateurs le savent. L’épée de Damoclès est-il pourtant levée sur la tête de Dilma ? Pas sûr.

En effet pour calmer la grogne sociale et envoyer un message fort à la communauté internationale, les sénateurs peuvent décider de déchoir Dilma et de conduire le processus à son terme. L’orage n’est pas encore fini pour Dilma. Son mentor, son Boué de sauvetage(Lula) est loin de faire l’unanimité en ce moment.

Cette situation vue du Togo

Cette actualité vue du Togo est un véritable conte de fée. Nous sommes d’accord que chaque pays à sa constitution mais en Afrique, dans la plus part des pays, il y a la constitution et il y a le président. Cette constitution s’applique à tout le monde sauf au président de la république.  Nos présidents sont plénipotentiaires et sont presque intouchables. Certes, ce qui se passe au Brésil est loin d’être le signe d’une démocratie en bonne santé mais il rappelle à nos rois, pardon, à nos chefs d’Etats que « nul n’est au-dessus de la loi »