Eteh Komla ADZIMAHE

Partir en Vacances dans sa tête

Vive la vacances… dans ma tête…

Oui ! Cher lecteur ! Toi hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère (c’est du Charles Baudelaire hein, pas de moi)… car « Tout homme est libre de voyager sur l’océan de sa pensée » – là c’est de Sir Isaac Newton

Je pars en vacances dans ma tête pour ne plus avoir à trop réfléchir. Et à la rigueur, lire ! Car j’ai l’ire de ne pas assez lire… C’est le seul substitut substantif que j’ai trouvé à de vraies vacances. Celles où on  paresse au lit les jours ouvrables, celles où on s’habille légèrement,  celle où ma bedaine est enrobée dans un débardeur, celles où on s’enfonce les pieds dans le sable, en fermant les yeux, tout en étant bercé par les vagues, celles où on laisse la tige de jade et les boules, pendouiller dans le short. Ces vacances que je n’aurai pas. Pourquoi ?

Pourquoi vous voulez savoir pourquoi ?

Je déteste parler de moi mais en gros, si vous voulez savoir… je passe ma vie à surveiller un peu moins de 400 ordinateurs qui tournent sur un réseau d’entreprise dans un immeuble de sept étages. L’idée c’est qu’à un moment donné, il y en a un ou deux qui décident de faire des tentatives de suicide; et là je dois venir aller savoir laquelle d’entre ces machines n’a pas reçu de dose d’amour maternel dans son âme minéralogique. Je suis ce qu’on appelle un maintenancier, un troubleshooter, un support it, etc. Une sorte de pompier dont le téléphone sonne du matin au soir à chaque fois qu’il y a un « incendie technologique » dans un bureau. Et grâce à la précarité de l’emploi, bah l’employeur prend un malin plaisir à me faire travailler sur contrat, en faisant abstraction de tout congé ! c’est triste ? Bof, je suis un salaud, homme insensible, dénué de tout sentiment et rempli de méchancetés en tout genre. A chaque fois qu’on me fait une prise de sang, c’est un tube d’acide de plus pour le labo.

Et comme mon cerveau passe en mode ralenti, ou mode économique aussi, histoire de laisser la machine à saloperie se reposer, je vais m’amuser à faire un petit bilan de ce qu’a été une année de blogging du salaud.

A bien y penser, j’ai pas fait grand-chose. Il y avait pas de sujet et j’ai souffert du manque d’envie de parler. Parler du temps qui passe ? Du temps qu’il fait ? qu’est ce qu’on s’ennuie dans ce bas monde. En atteignant l’âge du christ à crucifixion, moi je m’ennuie. De toute façon j’ai aucune envie de faire comme lui; encore qu’il faut que je me trouve douze disciples, que je réveille des morts, guérisse des paralytiques et des aveugles, et accessoirement trouver un peu de pain et de vin pour le dernier dîner. Un peu de fromage aussi ne serait pas mal n’est-ce pas ? Mais vous conviendrez avec moi que ce n’est pas évident. Limite ! si j’avais été au moins le neveu de Dieu au deuxième degré, je serai sûr de ressusciter à un moment ou à un autre, donc… j’aurais pu me laisser aller à une petite mort… histoire de ressembler au cousin d’il y a 2000 ans. Mais que NENNI !

Si je n’ai pas le pouvoir de ressusciter pourquoi chercher à mourir comme lui ?

En regardant un peu mon fil d’articles de cette année, je me suis rendu compte que mon blog prenait un goût de chiottes : j’ai publié un billet sur le caca des autres, argh ! beurk ! Et j’ai fait une ode à Judas Iscariote

si mes parents me lisaient… ça fait longtemps qu’ils m’auraient renié trois fois avant le chant du coq. pffffffffff…

Qu’est ce que j’ai fait de moi.

Je pense même que je suis blacklisté au Ministère de l’Economie Numérique de mon pays.

J’ai peut-être glissé deux ou trois petites fourmis dans les pantalons et les jupes des gens de ce cabinet, mais walaye* je l’ai pas fait exprès. Et je ne m’en suis rendu compte que quand tous les bloggeurs sont allés manger au Sarakawa en inaugurant l’IPX (point d’interconnexion). Tous les blogueurs sauf un ! l’irréductibe salaud lumineux.

En même temps, c’est pas comme si c’était pas cool pour un salaud de se sentir mis au ban du ministère (ou au banc des accusés). Si je suis sur une blacklist (liste noire), je me sens très Reddington.  J’ai pensé apporter des critiques constructives à l’E-gouv mais bon… comme on ne peut pas plaire à tout le monde non plus …

Ah j’oubliais, côté bouffe je suis allé à un nouveau restau : Mon menu de choix, Spaghetti bolognaise, mayonnaise et bananes plantain frites.

J’ai découvert le restaurant Le Pacha, dans mon quartier, j’y suis allé, j’ai mangé et j’ai grossi.

En gros, après une année de blogging, je me sens plus gros. A la rentrée (je rentre quand je veux) je crée le gros blog ! Je vais faire mon mouloud. En tout cas, ne comptez pas sur moi pour maigrir. Avec ma bedaine, ma barbe à la Edouard-philippe en fin de semaine, les chauffeurs de taxi m’appellent Papa. C’est vous dire, tout le respect qu’ils ont pour moi ! Mon dieu, s’ils savaient.

Bon, assez parlé, de moi, je suis assez controversé comme ça. Le mec avec qui je rêve de me faire un restau un jour, en refaisant le monde autour de la table, c’est Jean-Pierre RAFFARIN. Ce notable de province devenu Premier Ministre sous Jacques Chirac est le politicien que j’admire le plus au monde. Et c’est pour ça que je vais refermer les portes de cet article avec une de ses raffarinades :

«  Les vacances, ce n’est pas seulement les voyages, c’est un état d’esprit ».


TOGO – AGBASCO – FOLO – GAFO – AUX LARMES CITOYENS

C’est une affaire choquante née d’un choc à grande vitesse. L’histoire d’un habitacle en déplacement à tombeau ouvert avant que tout, absolument tout ne s’arrête; l’énergie cinétique de l’engin se transforme en énergie potentielle. Le déplacement fait place à l’inertie silencieuse et brutale. La propagation énergétique, celle qui multiplie la masse du corps par sa vitesse au carré, s’étend jusqu’aux bords et rebords de la carrosserie, puis au moteur, et douloureusement aux sacs d’os, de chair et de sang, assis dans cet espace devenu si petit. Bruits de tôles froissés, énorme fracas, corps violemment tassés, os cassés, déboîtés. Existence, vie, mort et transcendance d’humoristes togolais. Un camion était arrivé sur leur voie. Ils ne l’ont pas vu, il ne les a pas vu.

Dans cette tragique affaire, de qui va t-on se payer la tête pour lui faire porter le chapeau; Aux conducteurs de part et d’autre ? ou bien à nos routes africaines anémiées qui font des blagues mortelles aux humoristes. Ces derniers en sont morts, mais pas de rire. Ils n’en reviennent pas. Ils n’en reviendront jamais.

Lorsque l’horreur frappe, c’est toujours le cœur qu’elle vise en premier.

C’est un deuil national, une peine populaire, et ce n’est pas parce que nous sommes nombreux à la partager qu’elle sera moins lourde à porter pour les familles éplorées. Paradoxe !

Les prières résonnent, telles de sourdes plaintes, avant de s’en aller mourir telles des rumeurs souterraines. Le peuple perclus dans son silence, contemple l’horizon que l’aurore embrase de mille feux, certain que les jours d’après, pas plus que ceux qui les ont précédé, ne sauraient apporter suffisamment de lumière dans le cœur des hommes.

Hélas, il vient un après-accident, une après-mort, un après-funérailles. Quand un événement malheureux vient desservir ceux qui en meurent, il demeure au service des vivants qui en souffrent, c’est à dire le pays tout entier qui en pleure. PLEURE Ô PAYS BIEN AIME.

Si les morts sont morts et finis, c’est parce que quelque part ils ont purgé leur peine. Cela doit rappeler aux vivants qu’ils ne sont que des fantômes en avance sur leur heure. Ils n’ont pas plus de pouvoir que les poulets qu’ils ont fait sacrifier sur l’autel des peines perdues. Réconcilier les cœurs des hommes divisés; rompre les amarres de ces anciennes querelles chahutées et muselées; ne plus ressembler aux hommes que nous avons été, ne plus subir nos anciennes misères; Enterrer nos anciennes rancœurs et différences dangereuses; Laisser ces stars du rire éteintes nous rendre ce dernier service, que de s’en aller, avec nos petites bassesses humaines.

La vie de ces hommes drôles et rieurs, vaut à nos yeux plus que tous les sacrifices.  Ils ont eu le talent de ne pas se laisser déborder par les événements; la décence de ne pas céder au siège des infortunes. Cette simple pensée est à graver dans le souvenir de ceux qui vont leur survivre et leur succéder. Car nous sommes sûrs qu’ils n’ont pas choisi leur fin.

Et du Chef de l’Etat, leur premier spectateur, qu’ils avaient appris à affectionner, jusqu’au dernier de leur fan, le meilleur hommage qu’on puisse leur rendre, est de faire du Togo un pays meilleur que celui qu’ils nous laissent.


Togo : souriez, vous êtes e-gouvernés !

Nous vivons une époque formidable. Ils appellent ça le « e-gouvernement », ou la dématérialisation de l’administration. En gros, ca veut dire :

  • qu’à l’avenir, le papier disparaitra (pour qu’on coupe moins d’arbres aussi, que vont devenir les rastas ? :mrgreen: ) ;
  • que les documents seront tous électroniques ;
  • qu’ils seront accessibles et exploitables à tout moment et en tout lieu (la magie de l’internet).

Normalement, une fois que la « Vision 2030 » se fera plus claire, vos pièces officielles personnelles (acte de naissance, certificat de nationalité, diplôme, casier judiciaire), les documents administratifs de l’Etat, les projets…  auront des existences digitales. On ne perdra plus de documents, il n’y aura plus de courrier. On sait grâce aux niveaux hiérarchiques de validation et aux étapes d’établissement de tel ou tel dossier, où se trouve chaque document, chaque pièce, chaque facture, chaque ticket … Cela concourt à desserrer les freins de l’avancement des dossiers administratifs dans notre pays.

C’est l’émergence n’est-ce pas ? Du réseau fibre optique coule le lait et le miel. OK… mais ça, ça n’arrive pas tout de suite ! D’accord, du côté du Ministère des Postes et de l’Economie Numérique, on a mis beaucoup de moyens pour faire un premier pas vers cette digitalisation de l’administration togolaise mais… ce billet vous dira que la nuit est encore longue, et qu’on n’est même pas sûr que le jour vienne !

Dans les prochaines lignes, je vous montrerai rapidement le côté mignon de la chose, puis le côté pas mignon, et je sèmerai même en vous _si vous restez jusqu’à la fin évidemment_ la peur de l’éléphant blanc, cette espèce pas totalement en voie de disparition dans nos sociétés et administrations africaines !

Le côté mignon

Pour faire du e-gouvernement au Togo, on a commencé par relier 560 bâtiments publics dont 543 rien que dans la capitale Lomé et la différence, à Kara, l’autre ville-là qui euuh… bon, c’est bon là hein !

250 km de fibre optique ont servi à relier tous ces bâtiments à un centre informatique unique où sont hébergés les serveurs informatiques (ces gros ordinateurs surpruissants qui contiennent la partie essentielle des applications utilisées par les différents ministères, les équipements de distribution de réseau, etc) ça s’appelle un « Network Operation Center » (NOC) ou centre des opérations de réseau (traduction littérale).

Là où ça devient très sexy, c’est que chaque utilisateur disposant d’un équipement connecté dans un de ces bâtiments a accès aux ressources de son ministère, ou à celle d’autres ministères, du gouvernement, de la présidence, de l’assemblée nationale, de la primature, etc (documentations et applications) pour faire son travail comme cela se doit en ce début de 21ème siècle. Il paraît qu’à l’international (sur le réseau internet), un bâtiment public surfe à 100 mégabits par seconde, et plus si affinité au niveau des équipements dont il dispose.

Tout a donc été mis en place pour commencer par héberger les premières données de nos ministères, de nos hôpitaux, de nos campus et de certains lycées (35% des lycées publics de Lomé).

Jusque-là ça va et vous vous demandez où est l’os ? Patience, on y arrive…

Le côté pas mignon (the dark side, je vire carrément Star Wars, espèce de salaud schizo va ! )

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale des Télécommunications et de la Société de l’Information, le Ministère en charge de ça (je raccourcis la phrase en fait) a invité une trentaine de blogueurs, et influenceurs (je lis le communiqué de presse là) pour une journée d’information sur le e-gouvernement.
Ce qu’ils ont évangélisé aux blogueurs est la bonne parole du côté mignon que vous avez lu un peu plus haut. Aussi, quand on va franchir la ligne sur laquelle j’écris là, ça va tourner au massacre kr kr.

Allez, non, soyons sympas. Ce que je m’en vais formuler a déjà été reconnu par le Ministère. Oui, les infrastructures actuelles permettent de « numériser » tous les contenus gouvernementaux (Ministères, Institutions de la république, et autres organes publics). Mais non, le e-gouvernement n’est pas encore effectif. Pourquoi ?

Bah, parce qu’il n’y a pas suffisamment d’ordinateurs pour tous les travailleurs de l’état togolais ! Du coup, avec quoi vont-ils se connecter au réseau e-gouvernement ? Allez, je vous donne un exemple : le Ministère des Postes et de l’Economie Numérique nous parle de onze mille utilisateurs connectés sur la plateforme e-gouvernement en journée. Mais, … et c’est là où ça se gâte, la majorité de ces connectés le sont par leur téléphone androïd. Vous suivez là ? Cela veut dire que la majorité des travailleurs du public connectés actuellement sur la plateforme e-gouv  viennent  s’y amuser ou traiter leurs affaires personnelles avec leur smartphone. Whatsapp ça vous dit quelque chose ?

Même rengaine pour le projet ENT, censé doter les lycées publics d’un outil applicatif permettant de gérer une base de donnée des établissements où l’on peut voir pour chaque élève inscrit, les notes reçues, les devoirs que leur ont donné les professeurs(et probablement les corrigés), l’emploi du temps de la classe. Un parent (comme cela se passe au lycée français, ou encore au cours Lumière à Lomé (désolé pour la pub) suit l’actualité de son enfant grâce au projet ENT installé sur un serveur e-gouvernement. Il sait avant même de rencontrer son enfant en soirée, quel devoirs il a à faire, s’il a reçu telle note etc. Le suivi électronique de son enfant est mignon. Mais … évidemment… même après la relative défiscalisation des équipements numériques importés au Togo, le nombre de foyers connectés à internet au Togo est toujours très bas. Et les salles de professeurs dans les lycée doivent encore être à l’âge de pierre de l’informatique. Comment on rentre les notes de chaque élève dans l’ENT déjà ? Comment le parent d’élève se connecte au réseau e-gouvernement pour voir l’état scolaire de son enfant ?

Je vais même plus loin pour évoquer le côté sécuritaire. Et cette question vaut aussi bien pour l’avenir que pour le présent… enfin quoique… Au vu des velléités djihadistes manifestées ça et là au Mali, au Burkina-Faso, et en Côte d’Ivoire ; et au regard de la facilité déconcertante avec laquelle un marché a brûlé en une nuit au Togo (personne ne l’a vu venir d’ailleurs), le e-gouvernement intègre t-il la mise en place d’un site de repli, un NOC identique à celui mis en place pour prendre le relais en cas de sinistre ? Parce que centraliser les données du gouvernement dans un NOC c’est bien ! Mais s’il part en fumée, c’est toute l’administration qu’on paralyse. Et comme notre pays a suffisamment montré qu’il est poreux aux sinistres…

Voilà, le miel est devenu amer (limite si l’abeille n’a pas chié dedans ?) et le lait est caillé.

La peur de l’éléphant blanc

Quand un projet de l’Etat ne sert in fine à rien, sauf à remplir les poches des promoteurs durant sa mise en place (commission, retro-commission, détournements, durant la construction et la mise en place du projet), on appelle ça un éléphant blanc. Cet animal dont tout le monde parle, en vantant sa beauté, sa majestuosité, sa grandeur, mais que personne ne voit jamais…

Vous voulez des exemples je sais … bon, je vais me gêner… mais je fais ça vraiment pour vous hein : « Hôtel 2 février », le plus bel éléphant blanc de notre pays. Dans les années 80, il est accablé par un rapport de la banque mondiale stipulant que l’hôtel depuis son ouverture n’a jamais fait de bénéfices, tout en coûtant près de 2 milliards par an, en frais d’exploitation. Depuis il a été fermé, bradé, loué, cédé, et renfloué à l’endroit d’un groupe Indien qui, parait-il, se serait mis à s’essoufler un peu dans la gestion. On croise les doigts.

Il paraît qu’hélas les éléphants blancs n’ont pas disparu de nos pays, que certains individus à l’esprit retors tournent et retournent la viande dans la braise, pour croquer, voire sucer l’os jusqu’à la moelle.

Dans le cas du E-gouvernement, si, sur un certain nombre d’années, une révolution numérique n’est pas opérée dans nos ministères où les machines à écrire attendent d’être remplacées par des ordinateurs, le Togo risque d’accoucher d’un énième éléphant blanc, à fière allure, se dandinant et se déhanchant dans la forêt de ses semblables. A moins de franchir ou de s’approcher du ratio un ordinateur par travailleur, le e-gouvernement risque de s’assoupir, pour ne peut-être jamais se relever.

C’est pour cela qu’aussi loin que vont mes pensées à la Ministre en charge de l’économie numérique, et son équipe de jeunes remplis de bonne volonté (ça se voit à l’œil nu)… je m’interroge, le menton au creux de ma main, accoudé à une des tables de la salle 102 du Ministère, le 17 Mai 2017 : comment font-ils pour croire à quelque chose qui vient à peine de franchir l’entrée du tunnel. L’autre bout est encore loin, et le chemin pour y arriver n’est pas que pavé de bonnes intentions.

Quand j’ai soulevé ces quelques inquiétudes que je viens de coucher dans ce billet, on m’a dit là bas au Ministère : « Il faut quand-même commencer quelque part »….

Eh bien, vous avez commencé, et nos pensées vous accompagnent pour que vous réussissiez. Le e-gouvernement n’est pas pour le ministère, il est pour le peuple. « De tout ce que la politique peut être amenée à faire de mal, elle le doit au diable par excellence » disait un certain Edem Kodjo. Et comme personne au Ministère de l’économie Numérique n’a l’air d’avoir le diable au corps…


Aux W.C, on fait le jeu du trône #MondoChallenge #LeCaca

Ce post a été écrit dans le cadre d’un mondochallenge sur une chose qui ne sent pas la rose et pour laquelle vous devez toujours garder porte close. Si vous avez l’odorat trop sensible, alors cet article n’est pas en odeur de sainteté avec vous. Remballez vos saints, et vos seins, et repartez sur la pointe des pieds. Ici, c’est la loi du pousse-fort. Plus on pousse, plus il en sort. Merci.

Maintenant pour ceux qui ont eu le courage de rester, voici un joli poème :

Ô Lecteur,

Toi qui va là-bas

dans une humble posture

De ton flanc alourdi

Décharger le fardeau

Veuille quand tu auras

Soulagé la nature

Et déposé dans l’urne

Un modeste cadeau

Épancher dans l’amphore

Un courant d’onde pure

Et sur l’autel fumant

Placer pour chapiteau

Le couvercle arrondi

Dont l’austère jointure

Aux parfums indiscrets

Doit servir de tombeau

 

  1. Contexte historique des W.C.

Oui, je sais. C’est beau. C’est mignon. On aurait presque cru qu’on ne parlait pas de la chose répugnante qui sort de notre pot d’échappement quand ça nous prend par le derrière.

Et pourtant, l’écriture de ce poème s’écoule et découle d’une affaire hautement historique !

Ce poème a été composé originellement par Alfred de Musset à l’occasion d’une pendaison de crémaillère à laquelle il était invité avec d’autres écrivains. Chacun des talents devait composer une poésie pour une pièce et celle d’aisance échut à l’auteur, qui d’ailleurs est sans doute le seul dont le travail est passé à la postérité ( ?)

À l’époque, les toilettes se composaient d’un banc en bois large au centre duquel était percé un trou que l’on bouchait avec un couvercle en bois. C’est pourquoi le poème se terminait ainsi :

« Et sur l’autel fumant poser pour chapiteau

Ce couvercle arrondi dont l’austère jointure

Aux parfums indiscrets doit servir de tombeau

Une grande inspiration au petit coin me direz-vous. Curieusement, je suis remonté encore plus loin dans l’histoire, près de 300 ans avant Alfred de Musset, pour découvrir que dans la perfide Albion, la bonne vieille Angleterre, on avait déjà inventé la chasse d’eau. Sir John Harington, poète lui aussi, avait trouvé dans sa grande noblesse, le moyen – noble – d’évacuer ses excréments en libérant brutalement une quantité d’eau stockée au préalable dans un réservoir. Une décharge hydraulique directement dans la cuvette pour faire disparaître l’objet du scandale intestinal. Bien avant la révolution industrielle et le siècle des lumières, on maîtrisait donc si bien l’évacuation des boulettes brunies (car la reine d’Angleterre s’en fit faire une du vivant de Sir Harington). Depuis, l’expression anglo-saxonne très connue : « aller au John » s’est popularisée. Puisque le père des toilettes modernes était Harington… John Harington.

Je laisse à Eric Leon, enseignant de physique-chimie, et blogueur de chic et de choc, le lien pour refaire l’expérience de la chasse d’eau en classe devant les bouts d’chou. Déjà si ça sent pas le chou, ça ira !

Et si vous désirez lire d’autres poèmes sur le petit endroit, cliquez sur ce lien… vous pouvez même faire des affiches à coller dans vos lieux d’aisance afin d’élever la qualité de votre espace où règne des odeurs révolutionnaires…

  1. De John Harington à Game of Thrones

Un bon ami a pris cette photo en 2013 au Ghana, et m’a demandé de lui trouver un titre. J’ai fait mon Alfred de Musset à l’époque et lui ai répondu sans détour :  GAME OF THRONES !

Je vous propose pour votre prochain tour au petit endroit, d’y aller avec un lecteur de musique et d’y jouer le générique de la série de HBO. J’vous jure, vous vous sentirez comme un roi Joffrey, ou une reine Sersei, et vous vous laisserez aller comme un Lannister sur le trône.

Ce que j’ai trouvé curieux dans Game of Thrones, c’est le fait que le plus fort des Lannister ait été tué… sur le trône ! Tout justement. Ses toilettes. ça vous en bouche un coin ? Moi aussi. Lui il en avait eu le cul embouché mais bon… c’est pas le sujet non ?

Je vous laisse la vidéo pour votre plaisiiiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrrrrrrrrr.

Voilà un grand Lannister mort au petit endroit !

 

Mais mais mais…  je n’ai pas terminé de vous étonner ! Car un Lannister mourant sur le mauvais trône n’est pas la question. La vraie question c’est pourquoi on ne voit jamais les gens mignons de Game of Thrones aux chiottes (expression franco-saxonne pour désigner le W.C.) ? Moi j’aurais bien voulu voir une scène du beau garçon de la garde de nuit aux chiottes. Mais que nenni ! C’est genre, les plus mignons, ils chient jamais ? Limite, pour les plus riches on pensait même à un moment donné qu’ils engageaient des gens pour crotter à leur place ou quoi.

Car en vérité je vous le proclame (par les temps pascaux qui courent) Jon Snow, le plus beau corbeau de la garde de nuit, de son vrai nom Kit Harington est – regardez son patronyme – le descendant direct de l’inventeur de la chasse d’eau, Sir John Harington. C’est son arrière arrière arrièèèèèèèèèèèèèère petit-fils. Il est quand même dommage de ne point lui faire l’honneur de lui foutre une scène de chiottes au cul avant la fin de la saison prochaine ! Non ? Bon…

Je suis trop énervé là donc faisons une petite pause. Voici la pub :

J’ai pas la vidéo de la pub donc je vous laisse le scénario. C’est genre Ziad Maalouf qui cherche René Jackson partout et fait :

  • Où est René Jackson ?
  • (Réponse de Simon Decreuze) – « Il est aux chiottes. Il fait les pépites ! Ça va être noir chocolat fondant pour cette fois-ci. Au vu des articles de merde que les blogueurs nous ont balancé »…

Fin de la pub…

Bon sachez que si je me fais virer de la plateforme, c’est que les patrons de Mondoblog n’ont pas le sens de l’humour… Enfin bon… Pour l’instant allons finir ce foutu article.

  1. Les chiottes dans l’actualité

Il se raconte qu’avant, aux Antilles, quand le blanc pétait dans une case, c’est le noir qu’on mettait dehors. A force de réitérer ce comportement, regardez la Guyane aujourd’hui. C’est toute la Guyane qui a pété, voire même explosé ! C’est dans l’actualité hein, regardez-les !

  1. Les chiottes en Informatique

C’est comme la dernière fois, j’vous jure, on a eu un problème informatique avec un serveur de messagerie au boulot (je suis technicien IT mais ça se voit pas, je sais)… et la seule commande qui a permis de solutionner le souci c’est  : ipconfig /flushdns… en fait flush, en anglais, tirer la chasse. Et la réponse que te donne le serveur quand il termine est tout aussi lamentable : Cache DNS vidé.

  1. Votre statut juridique aux toilettes

Oui vous là ! Vous qui n’avez pas le courage de vous retourner pour regarder le bronze d’art d’art que vous avez coulé dans la cuvette (j’en fais partie aussi hein… c’est pas comme si…), vous tombez sous le coup d’un chef d’accusation bien connu dans la loi : le délit de faciès. Même pas capable de reconnaître son propre caca ? Hein ? Bon, mais certaines personnes, et j’en suis, ont des circonstances atténuantes n’est-ce pas ? Puisqu’après avoir exécuté le flush away (tirer la chasse) on regarde quand même si on n’a pas laissé des traces de dérapage ou des traces de freinage sur les parois. Et dans ce cas, rien de plus simple que de récupérer le petit instrument à modeste allure qui gît près du trône et nettoie mieux que l’eau, pour faire disparaître les traces. Et voilà, le crime parfait ! Si vous pouviez ouvrir les fenêtres pour disperser dans la nature, le bruit des odeurs…

  1. Pour faire le salaud aux chiottes

Sérieusement ? Partez avec un livre, un cendrier et un paquet de cigarettes. Un jour ma mère m’a demandé : c’est ton caca qui dégage la fumée ? je n’en revenais pas… Ma mère, elle doit avoir des racines guyanaises ou lannister carrément hein… Une autre fois elle a vu la lumière dans mes toilettes en plein jour et m’a demandé si je faisais un caca photo-synthèse… Au vu de ce que je suis devenu, c’est clair qu’il y a un souci génétique dans la famille. Pour la descendance des Salauds, je suis pour l’in vitro, avec sélection des spermatozoïdes ne portant pas les mauvais gènes.

Vous riez comme ça mais quand vous imaginez votre face au moment où sort le billot de votre arrière-train, vous vous souvenez que faire des moules est plutôt une affaire très sérieuse. Comme dans le série, le Jeu de Trône, ça ne rigole pas !

Crédits photo (creative commons) : instantvantage

LET YOURSELF GO !  To the John !

 

 

 


Merci à J. ISCARIOT pour ce Long WEEKEND

Pâques, c’est d’abord une affaire de bouffe. Des hébreux s’affranchissent de l’esclavage en Egypte, emmené par le guide certifié iso de Dieu, j’ai nommé Moïse. Le mec a une révélation gastronomique à quelques jours du départ des hébreux hors d’Egypte. Il s’écrie : « Dieu dit de manger du pain sans levain avant de partiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrr » ! et les hébreux crièrent « Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii! »!!

Après s’être trouvé un territoire où ils pouvaient vivre librement comme des libériens, ils ont décidé de commémorer la « Pâques » pour se rappeler ce départ sans levain d’Egypte, cette sorte de Egyptexit, proche cousin du Brexit.

Jusque-là, c’est une affaire du pain, mais personne n’était dans pain ! comme on dit chez nous en Afrique.

Mais des années après, alors qu’Israël était sous le joug romain, Dieu pour prouver son amour au monde envoya aux juifs seuls, son fils unique. Confusion générale ! comment être sûr que c’est vraiment le fils de Dieu ? Imbroglio politico-religieux terrible. Le christ (le fiston à son papa créateur du ciel et de la terre lui-même), à 3 ans près de la crise de la trentaine, prend des drôles d’airs, et n’en mène pas large avec les pharisiens, l’équivalent du pouvoir législatif de nos jours.

ça sent le roussi, le mec se fait arrêter à Jerusalem en pleine fête de pâques, et à défaut de faire comme le colon romain, en l’offrant dans un combat corps-à-corps contre un lion mal léché (ou mal élevé); les mecs font croiser deux morceaux de bois, avant de lui planter du métal effilé dans les pieds, les mains et les côtes. Il mourut un vendredi; après quand même un très bon repas, fait de pain, de vin… s’ils avaient du fromage et du jambon, peut-être la face du monde aurait changé n’est-ce pas ?

En tout cas une chose est sûre ! ce jour-là, le Seigneur rencontra ses saigneurs !

Le samedi, tous ses disciples, se cachaient dans Jerusalem, de peur de passer à la croix comme le maître. Il ne se passait rien, quand ô surprise, Dimanche, le mec défie tous les codes de la biologie humaine, et se lève du tombeau. C’est le genre de truc où le mec vous fait : YES ! je vous l’avais dit que j’étais le fils à mon papa mais vous arriviez pas à me croire hein. Si le christ avait rencontré Eminem à l’époque, il aurait même crié : IS IN YOUR ASS !  ASS : Âme Sensible S’abstenir de lire le salaud ?

Alors, l’histoire est belle, c’est mignon, c’est gentil, le petit Jésus a fait son truc cool, le plus grand tour de magie au monde, 2 jours de rigidité cadavérique et le 3eme jour, fonction vitales au top ! son coeur se remet à battre, etc. le mec c’est clair, il n’est pas de ce monde. OK on est d’accord.

Pourtant si nous avons aujourd’hui une fête qui nous fait faire le pont jusqu’àu Mardi matin, ce n’est pas Jésus Christ le fils unique tout puissant, de par son père, qu’il faut remercier.

Sans Judas Iscariot, Ponce Pilate et ses légionnaires romains, les prêtes d’Israel et même le menuisier qui a fabriqué la croix (le pauvre, personne n’a retenu son nom), rien de tout cela ne serait arrivé. Et ce long weekend n’aurait jamais été institué ! Vraiment, les mecs, Merci, on ne vous oublie pas.

YES WEEK-END (comme le disait Barack Obama).

 


Quelqu’un a vu Laurent ?

C’est presqu’une conversation. Enfin, c’est tout comme :

  • – Quelqu’un a vu Laurent ?
  • – Il voyage !

Car dans nos traditions africaines, quand le roi meurt, on ne dit pas qu’il est mort, on dit qu’il est « en voyage ».

Allez ! après tout Laurent Sadoux était un « roi » d’Afrique. Il était roi parce qu’il était celui que tout le monde venait écouter sous l’arbre à palabres d’Issy-Les-Moulineaux, ou celui du studio 158 de la Maison de la Radio ! Le Temps ?… (oups, pardon, je ne peux pas résister, après radio, on ne m’arrête plus. Je la connais par cœur, et par poumon aussi).

Laurent Sadoux. Photo RFI

Quand l’Afrique francophone voyait midi à sa porte, Laurent se tenait dans l’embrasure, ses papiers et son micro à la main. Pour lui faire savoir et comprendre : que la vie est vécue quand elle est faite de petites simplicités mises bout à bout. Comme quand il a passé à la fin d’un journal, le titre Ghana Blues du trio TOTO BONA LOKUA et qu’il a dit : « c’est de la musique pour les oreilles honnêtes ».

Il y a aussi cet été où il a passé des après-midi à interviewer ses collègues pour sa rubrique : les petits cafés de RFI et qu’un certain Yvan Amar lui a confié :

« Quand on n’est pas sûr de soi, il faut être honnête. Ce n’est pas par scrupule, mais juste une question d’efficacité ».

A une certaine époque de sa vie, il avait une vue plongeante sur le Tanganyika, et en retirait, disait-il, « une paix de mer intérieure ». C’est cette paix que l’eau rend à Laurent au soir de sa vie. Laissant l’Afrique seoir à merveille aux couleurs du midi, telles qu’il les lui a imposées.

Pour plusieurs jours, voire des semaines, on va encore pleurer le saint homme radiophonique pour ses bienfaits distribués comme des biscuits sur les ondes de la radio mondiale. Les biscuits, il aimait bien ça, a-t-il une fois confié dans une rubrique sur les lectures préférées des journalistes de RFI – une rubrique initiée, là encore, au cours d’un été il y a quelques années.

Il parcourait cette semaine-là, Le Chapeau de Mitterand d’Antoine Laurain disait-il, avec un peu de thé et des biscuits… ses petits bonheurs …

Attendez, on se reverse un peu de larme. Et une larme de whisky dans mon verre, je bois à la mémoire de l’homme que vous et moi avons aimé écouter.

Mais quand nous aurons fini de nous vider de nos larmes, asséchant la source à laquelle vient s’abreuver notre tristesse dans la perte de cet être cher, le tonton, le grand-frère, le boss, que tout le monde voulait adopter dans sa famille… Que nous restera-t-il ?

Que reste-t-il quand un homme s’en va ?

Les matérialistes qui pensent à ses propriétés, sa maison, sa grosse cylindrée (si jamais il en a eu) ! La peste soit de vos maisons !

Je repose ici ma question. Quelqu’un a vu Laurent ?

Car il faut bien le voir, bien l’observer, pour voir ce qu’il nous laisse comme héritage.

Il faut à défaut de faire comme lui, s’inspirer de sa vie et de son œuvre.

Il ne travaillait pas seulement à la beauté des choses. Non, Laurent travaillait à la beauté de son journal. Il le confie lui-même au club RFI : il effaçait des pans entiers tapés au clavier et recommençait ses lancements, ses textes en fonction de l’actualité galopante. Il façonnait et maçonnait ce qu’il allait dire à 12h30 temps universel. Il ne présentait pas seulement un journal non. Il disait son texte comme un acteur.

Laurent Sadoux aimait la lecture. Près de 3000 œuvres dans sa bibliothèque personnelle nous dit-on ? Ce qui fait de lui, mine de rien, le seul vieillard africain qui meurt sans que sa bibliothèque ne brûle. En tout cas il ne l’emporte pas avec lui. Il nous dit juste : lisez comme j’ai lu. Évangile de Laurent Sadoux, chapitre unique, verset unique.

Et puis alors, il se riait de la vie, il riait de tout ce qui lui passait par la tête, ou devant les yeux. Il a été admirable, montrant un formidable talent d’acteur et de comique en allant faire allégeance dans une vidéo au PRÉSIDENT FONDATEUR. Je ne l’ai découvert qu’hier midi, un peu après Afrique Midi, et j’en ris encore.

Je suis un salaud, je ne sais pas trop pleurer sur un cadavre. Mais serais-je assez macabre vous accrocher au cou le macabé ? Pensez à la vie qu’il a abrité. Et si vous ne pouvez pas faire comme lui, apprenez de lui.

Si nos pauvretés et notre continent à la traîne nous rend si malheureux, au point de vouloir toujours nous faire penser à nos intérêts d’abord, à l’accumulation de nos richesses ensuite, et ceci au détriment de ceux qu’on aura piétiné, brimé, floué, traîné dans la boue, peut-être pourrions-nous nous arrêter un moment pour penser aux hommes simples comme Laurent Sadoux ? Lui qui n’avait rien que son travail, sa voix et son envie de toujours bien faire, ses petits biscuits, son thé et ses livres pour ses moments de solitude. Si nous y arrivons de temps en temps, ce serait notre manière à nous de les pérenniser. En tout cas, ce genre d’homme ne meurt pas. Ces hommes vivent en chacun de nous. Et au détour d’une conversation, il revient hanter nos mots et nos expressions. Parce qu’ils les ont inventés, et que nous les avons répété à perpétuité.

Comme il aimait faire de l’humour, je ne sais pas s’il aurait travesti le fameux « aimez-vous les uns les autres » d’un autre grand homme pour dire peut-être : « humez-vous les uns les autres ? »

Allez, je déconne, j’en sais rien. Ça n’a même pas de sens, je n’ai pas son sens de la formule. Il doit bien me rester plus de deux mille neuf cent livres à lire pour l’égaler. Par contre je vais lui retourner un éloge, un peu à la Jacques Prévert, en répétant ce qu’il a dit à je ne sais plus qui dans une des éditions d’Afrique Midi :

« Vous êtes l’étincelle qui a débordé le vase, la goutte d’eau qui a mis le feu aux poudres ».

Merci d’avoir été Laurent.


TOGO : ON N’A PAS FINI DE FAIRE CH**R !

Tout le monde est tombé sur le panneau mais tout le monde n’est pas tombé dans le panneau. Lequel ?

THIS IS IT ! comme l’a dit Michael Jackson…

Bon regardez encore un peu la photo. Après « vous n’a qu’à s’asseoir on va discuter » – (nouchi, pidgin ivoirien).

1 -Qui a pris la photo ?

C’est peut-être l’une des rares fois au monde, où l’on se souciera du photographe derrière son objectif. Car on voit bien à l’oeil nu (voire même les yeux fermés), à la taille et à la masse du paquet de pain d’épice expulsé par le joli derrière, que son propriétaire ne s’est pas gêné. En revanche, pour le photographe, cela n’a pas du tout été facile n’est-ce pas?  comment a t-il pu supporter l’odeur ? Combien l’a t-on payer ? Qui l’a encouragé ? Qui est le psychologue qui l’a écouté ?

Rappelez-vous Freud, le philosophe pipi-caca qui a révolutionné la définition de la conscience humaine : L’enfant ne franchit le premier pas de la conscience qu’en se rendant compte que déféquer en public nuit à son milieu et à son entourage. C’est pour ça que tout le monde se cache pour le faire. Comme s’il allait commettre un deuxième péché originel.

Rappelez-vous outre mesure qu’il est difficile à un humain normalement constitué de se retourner pour observer sa bouse, sa fiente directement coulé de son fion dans la cuvette des toilettes. Personne ne veut regarder son propre caca. C’est un délit de faciès permanent. et ça arrive tout de suite après le péché originel sur la liste des péchés perpétuels. Sauf au Togo, où la population est forcée, opprimée même à fixer un panneau géant d’erreurs et d’horreur humaines.

2 – Qui a bien voulu chier dans le panneau ?

A voir la mouture brune si joliment empilé, je penche pour une fille plutôt sexy et bien faite. Elle est sexy. Et elle doit toujours couler du bronze en moulant et sculptant du bout de son gros intestin des oeuvres d’art comme ça. Au regard de la période que nous traversons, on pourrait penché pour des oeufs de pâques ? vous le savez non ? ces fameux oeufs en chocolat noir là…

La femme que j’espère jeune, est nue et accroupie. Elle est offerte par la position même qui la nivelle par le bas. Cela tient plus de la pornographie que de la sensibilisation. La plus belle paire de fesses nues qui vient de chier la plus belle crotte au monde. C’est pas la miss Togo qui a chié dans le panneau par hasard ?…  D’accord, ça vous fait sourire (ou sous-rire) mais ce genre de merde là, on le chie qu’une fois dans la vraie vie. Mais si t’es une canon comme la reine de la beauté togolaise, tu la chies tout le temps ! ou parfois tu moules même un truc en spirale montant, terminé par un as de pique. Remarquez, si on lui avait fait chier des dauphins, tout le monde serait en admiration devant ce panneau. Limite elle nous aurait pisser des arc-en-ciel que le panneau aurait traversé une année. Mais bon, comme l’idée était de faire une image choc…

3 – Qui en a eu l’idée ?

Et c’est là que tout se complique. Techniquement, on arrive à lire Croix-Rouge, apparemment un ministère et quelques ONGs. Seulement, question ! Laquelle de ces organisations est dirigée par un trisomique  ?  Qui parmi ces patrons de Ministère ou d’ONG a pu imaginer que montrer dans la même image, la merde et sa sexy créatrice  encourageraient les autres à cesser la pratique.

Qu’à cela ne tienne ! Depuis leurs bureaux cossus, les montreurs de femmes chieuses ont-ils jamais imaginer que les populations de Lomé s’adonnent surtout à ces oeuvres malsaines par manque de moyens sanitaires et d’infrastructures. Lomé comme beaucoup d’autres capitales africaines prend à certains endroits, des allures de zones rurales. Les fosses sceptiques y sont déjà remplis ou quasi inexistants. Les habitants n’ont qu’un seul choix; celui de se tourner vers la nature. Les exemples sont légions. Abové en allant vers Adéwui… Kodjoviakopé le long de la frontière d’avec le Ghana.

Alors si on veut en rire plutôt que d’en pleurer, imaginez le kif que ce serait d’habiter au Togo et de traverser la ligne de frontière pour aller au John* au Ghana. Mieux encore, t’as les pieds dans le Togo, mais tu ouvres ton trou de balle  juste derrière la ligne de frontière dans l’ancienne Gold Coast. Tu chies des pépites direct ! 😆 Vous imaginez la kiffance là ? En tout cas, je sens que l’une des plus grandes expressions de la démocratie se trouve dans le lâcher anarchique de déchets humains. Soulager la nature quand tu veux, ou tu veux.

Mais plus sérieusement !

Avant d’aller afficher un être humain, quelque soit sa condition dans cette position basse et humiliante; avant d’aller pointer le doigt accusateur sur le libre chieur, il faut penser à assainir les quartiers. Il ne s’agit pas de s’empresser dans un zèle malsain et pestilentiel,  à montrer aux yeux de tous qu’il y a des togolais qui soulagent la nature tout en faisant corps avec elle-même ! Même si le développement coûte encore plus cher quand il s’agit d’aider les gens démunis à s’asseoir sur un trône acceptable pour se laisser aller à leurs besoins les plus naturels. On ne pourra condamner la personne qui s’adonne à la défécation à l’air libre, que quand on se sera assuré qu’il avait les infrastructures et les moyens garantis dans son habitat pour le faire! et qu’il ne l’a pas fait.

Faut-il faire des panneaux grotesques pour sensibiliser ceux qui ne peuvent pas faire autrement ? Ou leur redonner un peu de dignité avec un énième programme de développement ? Quand de deux maux on n’arrive pas à choisir le moindre, c’est qu’on est incapable de travailler au bien-être des populations. On n’est pas la bonne personne à la bonne place. On est  seulement incompétent (un con pétant) ?

Cet avilissant panneau montre qu’au Togo on n’a pas fini de célébrer le culte de la nullité et des actions irréfléchies. Il devrait être retiré pour le bien de ceux qui ont soutenu cette action. Sinon cette image fécale leur collera à la peau jusqu’à la fin de leur vie. Ils risquent de ne plus être en odeur de sainteté avec le reste de leur corps professionnels.

Quand on ne peut pas voir au delà du panneau, on tombe dans le panneau.

*Aller au John : Expression anglo-saxonne pour dire « Aller aux toilettes »


Togo City FM et LCF Tv ferment : et alors ?

Je reviens des congés que je me suis octroyé sur mon blog. Mon côté patron hein… Quand on n’a aucune chance d’être patron des autres, on peut déjà essayer d’être patron de soi-même hein… comme se permettre d’aller boire de la bière quand on veut… ou se permettre de se casser de son blog quand on veut et revenir quand on veut. La vie de louga me direz vous. Un louga 8.0. Allez on s’en fout, venons-en au fait Salaud (c’est le patron qui est en moi qui me parle).

Il y a une semaine ou deux (je veux même pas savoir), deux chaines, l’une de radio et l’autre de télévision ont été fermés par la Haute Autorité de l’Auviovisuel et de la Communication (la HAAC). C’est vous l’aurez compris, l’organisme gendarme des médias au Togo. La raison de ce musellement : Les deux chaînes appartenant à un même groupe média, n’auraient pas été officiellement enregistrés. Ils n’avaient aucun droit de diffusion depuis pourtant dix ans d’existence ! Et comme il fallait s’y attendre, cela a déclenché un tollé dans le milieu de la presse, et même sur les réseaux sociaux, tout le monde voulant apporter sa part de soutien (et autres pièces de lingerie féminine?) aux victimes d’une fermeture dite arbitraire etc. Enfin, vous savez comment ça se passe de nos jours : Manifestations, hashtag repris sur les réseaux sociaux, on est charlie… ou charlot etc. et exiger la réouverture de City FM et LCF (la chaîne du futur) qui aujourd’hui est sans avenir … Triste évidence.

Tout ça c’est beau, c’est mignon !  Pleurer comme ça sur le sort d’un média à qui on a décidé de fermer définitivement le clapet, après une décennie d’existence etc. Surtout qu’il est d’autant plus surprenant qu’on ait laissé deux stations de radio et télévision qui n’ont pas d’existence légale dans les livres de la HAAC, émettre pendant dix ans avant qu’on ne le remarque. Les gens de la HAAC seraient-ils devenus brusquement lent à la détente ? c’est limite de la trisomie hein…

Mais, mais, mais … vous voyez bien dans le titre de l’article, qu’en fait, la fermeture en elle-même, je m’en fiche complètement… Et vous autres marcheurs du dimanche, devriez faire le salaud comme moi ! pour une fois. Pourquoi ?

  • Qui a créé ces deux chaînes selon vous ?  

Soyons sérieux, ces deux stations sont arrivées dans le paysage médiatique togolais comme des OVNIS. Ils ont été pratiquement déposés du jour au lendemain. Dans le doute, observons son ombre (l’ombre d’un doute n’est-ce pas)  ! Qui avait les moyens de consacrer une centaine de millions pour créer au même moment une radio et une télévision à lomé (j’ai vu un peu les devis sur internet pour créer une radio et une télé, ça rigole pas hein) ? Qui? si ce n’est un ou des membres de LA MINORITE QUI S’ACCAPARE LES RICHESSES DU PAYS ? Cette même minorité que les populations pointent du doigt tous les jours comme responsables des maux qui la gangrènent et qui alignent un cortège de difficultés dans son quotidien.

  • Pourquoi la HAAC veut clouer au pilori ces deux chaines de radio et de télévision selon vous ?

Bah j’en sais rien moi. Mais soyons sérieux !  En partant du fait que le promoteur de ces deux médias soit un ancien grand accapareur des richesses du pays (membre de la minorité là), il se peut qu’aujourd’hui n’étant  plus en odeur de sainteté avec les autres membres de la minorité, on lui rende la vie dure en lui fermant au moins ses médias qui peuvent demain être de jolis objets de propagande pour contrer ses amis d’hier sur le terrain politique ? Odeur de sainteté  puisqu’on a d’ailleurs peur qu’il pisse du poivre partout autour d’eux, surtout s’il a craché dans la soupe qu’il buvait encore il y a quelques années. Suivez mon regard.

  • Dans ce cas-là, pourquoi pleurez-vous sur le sort de ces deux chaînes ?

Oui parce que du coup, l’opinion générale a l’air un peu con quand même non ? Voilà qu’on ferme les médias d’un gars que vous avez toujours peint en noir parce que faisant partie des oppresseurs qui vous malmènent. Et vous vous mettez à pleurer sur son sort aujourd’hui qu’il n’a plus de chaîne de télévision et de radio ? Mais qu’est ce que vous en avez à foutre ?. Hum… la condition humaine est parfois renversante n’est-ce pas ? Surtout si la mémoire des populations est courte ?

Comme l’évangile selon Luc 23, verset 27-28 (je fais aussi évangéliste à l’occasion) : Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! »

Je retourne dans l’histoire. Quelques jours après le décès d’Eyadema Gnassingbé, le 19 Février 2005, l’opposition a manifesté pour le rétablissement de Ouattara Natchaba, le dauphin constitutionnel de l’époque écarté illico presto et manu militari. Entre temps, les dignitaires du parti au pouvoir en avaient décidé autrement. L’opposition a manifesté, oui, mais Natchaba lui il leur avait rien demandé. La preuve est qu’il a confirmé à son retour à Lomé qu’il n’avait jamais rejeté sa famille politique, qui avait pourtant scié consciencieusement la branche sur laquelle il avait posé son derrière.

Et puis aujourd’hui, Pitang Tchalla, le Président de la HAAC tant décrié par les uns et les autres, a été en 2003, le Ministre de la Communication qui a porté le projet de la dépénalisation du code de la presse. Aujourd’hui, c’est un peu grâce à lui si on ne peut plus mettre en prison un journaliste au Togo. Si après, c’est le même gars qui vous ferme deux chaines radio et télé coup sur coup, allez savoir ! (ou bien n’allez pas même… c’est mieux lol).

Il est tout de même curieux que nos populations soient avides de manifestations pour des causes qui leur échappent complètement. Malheureusement, comme dans le Corbeau et le Renard, la leçon ne vaut pas un fromage, les corbeaux ne comprennent toujours rien et les renards prolifèrent.

Ô vous marcheurs et autres arpenteurs du macadam des causes dénuées de sens ! Passez à autre chose et laissez les puissants et autres ex-puissants régler leur télévision et leur radio  jusqu’à s’accorder sur une fréquence… Ou non. Ce n’est après tout qu’une dictature (si le Togo en est une…) qui aura bouffé ses propres enfants… Rien de plus !

Si vous voulez regarder la télé, abonnez-vous et apprenez à payer pour les émissions de qualité Canalsat (ils ne m’ont pas payé, c’est gratuit). C’est parce que faire de la télé de qualité coûte chère qu’on vous facture. Ou sinon, prenez un livre et lisez. ça vous grandira ! et vous n’irez plus manifester sans avoir un tant soi peu réfléchi à la cause que vous soutenez !

 


L’Ire de ne pas lire

Le salaud n’est pas seulement un blogueur difficile à lire. C’est un blogueur fou… Déjà qu’avec ses titres de billets, on s’en sort pas… trop d’efforts demandés au lecteur. C’est pour cela que ceux qui arrivent à percer à jour le code caché dans ces jeux de mots parfois tirés par les cheveux (l’auteur a l’esprit tordu hélas), parfois alambiqués, parfois dysfonctionnels aussi (il y a des jeux de mots qui ne fonctionnent pas)… eh bien ceux-là font partie d’un cercle très fermé, très sélect, presque une secte, une loge maçonnique… La loge des lecteurs du salaud lumineux.

Seulement le salaud s’en va les décevoir (il n’y aura qu’eux, de déçus) en ce début d’année. Le blog va tomber en panne. Le salaud va faire semblant de foutre son moteur en l’air… il est fatigué, il n’a plus d’inspiration, il s’ennuie un peu aussi de ses propres sujets, de ses propres thématiques, il trouve qu’il a parfois écorché à vif certaines personnes ou que même des fois, par les temps qui courent… ou ne courent pas, il s’arroge un droit de donneur de leçon, un droit de « cité », alors qu’il vit dans un gros village appelé Lomé.

Le salaud va prendre des congés parce qu’il veut se faire congédier. Il va aller hiberner / ou faire le poulet congelé… en même temps quand on sait que c’est son plat préféré (des petites lushoises ? et des lushois? nooon… laissons ce lot à Guy Muyembe)…

Et donc étant sur le départ, et espérant revenir après quelques mois de vacances de cerveau (je veux oublier que je sais écrire…) le salaud vous demande de lire. Lisez tout, lisez partout, lisez dans tout, achetez vous des liseuses, des iPads et autres tablettes du même tonneau, téléchargez des ebooks (des tonnes de romans pullulent sur internet et leurs tailles en kilobits ne valent pas leur pesant de connaissance).

Il faut dévorer autant de livres que vous pourrez parce que ça n’a jamais fait de mal aux dents. Au contraire, cela change un homme. Le niveau culturel de l’Afrique est sans cesse dégradé. Déjà qu’il était de notoriété mondiale que le noir ne lisait pas… Si vous n’avez pas appris à lire les romans qui vous prennent par tous les bouts, vous surprennent, vous reprennent et vous mènent à l’orgasme quand vous franchissez les lignes de la dernière page, alors une grande ignorance gangrène votre cerveau et fait de vous la lie de la société.

John Fitzgerald Kennedy : La seule chose qui coûte plus chère que l’information, c’est l’ignorance des hommes.

Lire les journaux, les livres, les magazines façonne l’esprit, nourrit le cerveau et sa capacité à analyser et à apprécier les situations. Cela pousse un peuple noir qui n’a pas accepté les résultats d’une élection d’aller brûler son Parlement qui pourtant n’était mêlé ni de près, ni de loin à l’organisation des élections. Oh les cons… ils ont voulu copier sur le Burkina (qui dans son cas a brûlé un peu de Parlement pour marquer son mécontentement à l’encontre des députés s’apprêtant à faire éterniser Compaoré au pouvoir)… Bon aujourd’hui, ils ont évolué, ils organisent un championnat de football, n’est-ce pas?

Le salaud a l’ire de ne pas lire… ou bien, en comparaison au mal de l’air en avion, le salaud a le mal de lire. Il part en vacances, off-blog, pour aller lire, et peut-être revenir.

Et comme j’ai volontairement mis mon blog en panne, bah, peut-être ne faudrait-il pas un tour par la case blog-garage ? D’ici là –

Je m’en va ou je m’en vais puisque l’un ou l’autre se dit ou se disent (d’un grammairien français) …


Fêter le nouvel an – Et pourtant on n’est pas obligé

Bah oui ! sinon pourquoi fête t-on le nouvel an ? J’ai toujours eu des réponses assez bizarres, voire même renversantes :

  • Parce que c’est la fête !
  • Pour se donner de la joie !
  • Pour se réjouir un peu quoi !
  • Parce que Noël est la fête des enfants, et ça là c’est pour nous les grands
  • Parce que c’est la fin de l’année !

Bon pour la dernière encore … ça va… puisque techniquement, qui ne sait pas que la terre, cette foutue planète sur laquelle on vit tout en la foutant en l’air d’années en années, boucle son tour complet autour du soleil le 31 Décembre à Minuit. Comme la terre est ronde, et accroché quelque part dans le vide, au milieu de nul part dans l’univers et que malgré tout cela,  on n’a pas appris que quelqu’un est tombé dans le vide quelque part ! et bien on fait la fête, on sort le champagne; et le 02 Janvier on continue nos misérables vies !

Bon, jusque-là admettons qu’il y ait au moins une raison astronomique (ou astrologique pour ceux qui y croient) de fêter.

Mon grand-frère Mawulolo, pense qu’il s’agit du moment où il faut refaire le bilan de l’année écoulée et se projeter dans l’avenir. Mon oeil ! moi je regarde les gens autour de moi faire surtout le bilan de bouteilles bues, de viande ingurgitées, pour après se vautrer dans les pets doux de leurs dessous ou encore dans le vomi des alcools que leur corps n’a pas supporté. A leur corps défendant ? nooooooooon… A leur corps offensant !

Allez, retour vers le passé, 20 ans en arrière, nos tendres années, on est au milieu des années 90 ! Le premier jour de l’an était dans beaucoup de familles de Lomé, le jour du conseil de famille. Le père réunissait autour de lui sa (ou ses) femme(s), et les enfants pour faire un vrai bilan. Les reproches et les félicitations étaient distribués, les encouragements adressés à qui de droit. Et tout cela finissait par un bon foufou avec un mouton bien gras pour les familles de Conservateurs. Et du riz, friture aux petit pois pour les familles progressistes niveau gastronomie seulement hein ! Et dans les deux cas une bouteille de soda sucré (Coca, Fanta, cocktail) au choix par enfant; Et fini la fête ! Certains parents ouverts d’esprits, laissaient les plus âgés  sortir « se réjouir » très souvent dans un night-club de la place. L’époque des fameuses « Matinées » (ouverture du club à 15h pour les plus jeunes… puis vient le moment du 20h pour les moins jeunes, nos grand-frères tel Mawulolo en ce temps-là, lol).

Je refais encore un bond en arrière (quoique ce soit physiquement impossible mais bon…) parce que mon père m’a raconté que dans les années 50-60, leur jeunesse à eux, le nouvel an était le seul jour dans l’année où ils mangeaient du riz. Wow… moi ça fait 5 ans que j’en mange tous les jours au restaurant d’entreprise.  C’est vous dire si je ne rattrape pas_ au nom du père_ tous les nouvel-an de sa jeunesse (lui qui par son fils, le sain d’esprit est ici vengé au nom de tout ce riz qu’il n’a pas mangé).

Au soir du 1er Janvier 2017, les formes établies par l’usage ont la vie dure. Chacun continue de donner à sa manière, un cachet particulier à ce jour de l’an en rompant avec les habitudes de la vie de tous les jours. Cela ne se ressent plus peut-être dans les petits plats mis dans les grands; mais peut-être plus dans le code vestimentaire. C’est curieux, mais il y a ceux qui pensent que c’est en ce jour-là, le premier de l’année qu’il faut porter les vêtements réservés pour les occasions spéciales. D’autres encore pensent (et je vous l’accorde, c’est un peu bizarre) que c’est le jour où il faut aller à la plage. Il y a ceux qui vont à la plage en veste aussi… c’est curieux hein… Il paraît même que c’est le jour où les églises sont les plus remplies au Togo (et probablement dans d’autres pays africains). On vient réinitialiser son compteur de péchés peut-être ? Car on ne le dit pas assez, mais ce qui est séduisant dans la religion judéo-chrétienne pour les Africains, c’est qu’ils se feront toujours pardonner les menus péchés pour lesquels leurs dieux locaux les puniront assez violemment. Le Dieu d’Israël étant si indulgent… il devrait faire carrément un concert au stade en fin d’année…enfin bon… je sais pas comment lui transmettre cette requête… mon canal de prière adressé au plus haut souffre d’un dysfonctionnement depuis plusieurs années… je me suis ravisé; enfin, c’est pas le sujet, je déconnais encore (oh lala, le salaud !).

A bien y voir, le fait de chercher à marquer et/ou à se démarquer à chaque fête du nouvel an, ne dénote t-il pas en fait de la pauvreté financière quasi-permanente, du marasme économique quasi-général. Partons du postulat simple et bête : Le bon africain n’a jamais les moyens n’est-ce pas ? De vous à moi, si je dois attendre le nouvel an pour manger du riz, boire du champagne, mettre des beaux habits, il y a vraiment un problème !

Je pense que quelque part dans cette affaire là, il faut être honnête avec soi-même et savoir raison garder. Si de toute l’année, on n’a pas mangé plusieurs fois le plat que l’on mange en fin d’année, alors ce ne sera pas la peine de le manger en fin d’année. Pourquoi ? Parce que des fois il faut faire un pied de nez à la vie. Si elle ne nous donne pas ce que nous voulons, ne nous battons pas pour l’avoir en fin d’année; mieux, ne nous embêtons pas, ne nous emmerdons pas, ne nous endettons pas pour l’avoir. Il ne faut même pas se réjouir d’avoir trouvé le moyen d’en avoir au moins une fois par an… Il faut trouver le moyen d’en avoir et d’en ravoir, de faire, de défaire et de refaire aussi souvent qu’on le voudra. Sinon à côté de ça, tous ces foutus voeux de bonheur prononcés ça et là par des bouches pas forcément honnêtes nous reviendront en pleine face, chaque jour de l’an, après que beaucoup d’énergies et de luttes sans merci aient été consacrées pour vivre le bonheur d’une journée. Hélas derrière, notre vie part en lambeaux de jours en jours, d’années en années. Le temps qu’on s’en rende compte, mêmes les jours de l’an deviendront impossible à fêter. Et c’est là que revient la foutue question ? Etais-je obligé ?


La Bonne, la Brute et le Juan

Kofi est gérant du bar du quartier depuis seulement un mois. Mais Kofi a déjà mis les petites employées de maison du quartier dans son lit. Kofi est un séducteur, toujours bien sapé, joli garçon sans produit ghanéen, grand coureur de jupon de bonne devant l’éternel, grâce à sa classe et à son style inégalé. Sa garde-robe est très fournie grâce aux ballots de vêtements France-au-revoir, communément appelé Friperie, ou « Obroni Wewou » (le blanc est mort, voici ses habits) qu’il a le don de dénicher à moindre coût au marché. Il est Le Juan (Dom).

Kofi lorgnait depuis son arrivée dans le quartier sur la petite Aoua. Employée de maison dans l’habitation en face au bar. Malgré son jeune âge qui se transparaît sur son visage, Aoua pouvait facilement s’appeler Derrière (son prénom) d’Enfer (son nom de famille). Fusse t-elle fille du diable ou eut-elle le diable au corps, sa démarche alerte et rapide, quand elle allait ou revenait du marché, faisait vibrer ses lobes fessiers par derrière, et sautiller sa poitrine par devant. Les seins fermes et menus dont les tétons pointaient à 15h (droits devant elle) dans ses robes qui lui moulaient le derrière. Si elle avait été fille de partie ou de joie, on aurait sûrement conclu sans se méprendre qu’elle s’est assise très tôt sur son gagne-pain. Kofi l’avait réservé comme on garde le meilleur pour la fin. Elle devait être la cerise rouge et sucrée qu’il fallait sucer jusqu’au grain, l’os qu’il fallait ronger jusqu’à la moelle pour clore son palmarès. En tout cas ! s’il ne s’agissait que de la petite Aoua là, Kofi avait déjà écrit son nom sur une boîte de préservatifs. Aoua est la bonne.

Or Kofi n’était pas le seul à faire des plans sur la petite bonne de la maison d’en face. Le fils de la voisine, Toyo, ancien Héroïnomane, ancien cocaïnomane, ancien bodybuilder, ancien loubard, ancien brigand (et là je me demande pourquoi je n’ai pas mis Ancien en produit de facteur, pour lister ses professions intimes) couvait toujours Aoua d’un regard énamouré quand elle passait. Toyo, l’homme qui a rencontré Dieu depuis un an, ne jure que par la Bible; surtout par la partie où arrive le personnage très tôt crucifié, sitôt ressuscité Jésus-Christ. Combien de fois, Toyo n’a t-il pas invoqué son saint nom, quand il demandait l’aide de Dieu pour gagner le coeur d’Aoua. Au nom de Jésus, que Aoua soit mienne, Amen ! Toyo est la brute.

Dès les premières TAP (Technique d’Approche) de Kofi, des jurons fusèrent des lèvres à la Angelina Jolie de de la jolie Aoua. Toi qui a promené ta chose là dans tous les trous qui bougent dans quartier-là, tu veux me faire quoi ! avait-elle jeté à la figure du chaud lapin de Kofi. Mais bientôt les jurons Tchrouuuuuuuuuu, devinrent des bisous sur la joue de Kofi Tchrouuuuuuuu. Puis sur sa bouche… et un soir, sur une musique de Noel, de Boney M, Kofi et Aoua prirent langue (dans tous les sens du terme) des besoins charnels qu’ils satisferont bientôt.

  • Demain
  • Non, demain-là, je sais pas… (Kofi toucha quelques points sensibles de Aoua). Aw! ses yeux s’aggrandirent tels un personnage de mangas… arrête de me toucher comme ça la oooooh…
  • Ok j’arrête
  • Tchoooo, pourquoi tu t’arrêtes maaaa… ok demain, demain laaaaa chéri Kofi

En cette soirée de grâce du 23 Décembre 2016, la sonnerie du portable de Kofi avait retenti telles les trompettes de Jericho. C’était le signe que la voie était libre dans la maison de Aoua. Ses employeurs (le mari et sa femme) dormaient. Seulement, problème ! la fille venait de lui annoncer que la soeur de Madame était sortie avec la seule clé du portail qui lui restait. Elle n’allait pas pouvoir lui ouvrir.

Découragement n’est pas togolais ! Roméo a bien escaladé le mur pour se pencher à la fenêtre de Juliette. Kofi fera le mur pour aller s’enfoncer dans le fourreau magique de Aoua. Il a trop rêvé de ça là. Le châssis de cette fille devrait être limé cette nuit vaille que vaille. Même si une partie des plaies de l’Egypte s’abattait sur le quartier ce soir, ce ne sera ni la grêle, ni les sauterelles qui arrêteront Kofi.

Kofi fit un pas chassé, puis deux pas et en un clin d’oeil, avec la dextérité d’un chat noir, il fut sur le mur. Seulement, si la nuit, tous les chats sont gris, certains yeux tourmentés et indiscrets distinguent les formes, surtout celles humaines, montant le mur du voisin avec des intentions clairement pas honnêtes.

Toyo, puisqu’il s’agissait de lui ne trouvait plus le sommeil depuis deux jours, pensant à Aoua, l’amour secret de sa vie. Dans son ancienne vie de loubard, Toyo avait la fille qu’il voulait par la seule force de sa volonté et de ses gros bras aussi (évidemment). Mais à présent qu’il avait rejeté cette mauvaise vie, il se rendait compte qu’il ne savait pas parler à une femme. Plus tôt dans la journée, il s’était d’ailleurs confié au pasteur de son église. L’amour le brûlait, mais il ne pouvait pas l’exprimer à celle qui sans le vouloir attisait ce feu de sentiments. Le pasteur avait alors prié avec lui, et en le raccompagnant, il le bénit : Va en paix mon fils. Toyo effectivement alla, mais il ne trouva pas la paix. Perché sur le balcon de sa maison, il vit passer comme une sorte de guerrier Ninja, sur le mur du voisin. Un sourire lui barra le visage. Ce soir là, Dieu était sur son cheval blanc.

Mais pour un court instant, on aurait dit que Satan avait pris contrôle de Toyo. Il rugit ! cria au voleur, courut vers sa chambre, s’abaissa, tira deux machettes du dessous du lit, et se mit à dévaler l’escalier à toute vitesse, tout en continuant par crier au voleur. Les cambriolages devenant légions dans le quartier, Toyo s’était organisé avec ses amis ex-loubards, gros tas de muscles et autres armoires à glace, taillés dans le même bois. Si l’un d’eux donnait un coup de sifflet, les autres devraient se mettre à souffler eux aussi de toutes leurs forces dans les leurs, tout en tentant de localiser la provenance du premier coup de sifflet. Ce qui évidemment arriva. Les grands baraqués du quartier s’interpellaient à voix haute. Toyo en tête, les deux machettes croisées sur sa poitrine, sauta à son tour le mur et se dirigea vers la porte ouverte par laquelle il vit l’individu suspect se glisser quelques minutes plus tôt. Les autres ex-pairs loubards (ou experts loubards ?) de Toyo le suivirent telles des tortues ninja sous stéroïdes.

Soufflant comme un taureau, il manqua de peu de fracasser la porte ! Où il est ? Où il est ? Aoua, effrayée, jura n’avoir vu personne. Toyo, la rassura ! il y a un voleur qui est rentré, mais je suis là, rien ne va t’arriver. je vais le sortir tu vas voir.

Toyo, commença par passer les lames de ses machettes en décrivant des mouvements de bras croisés puis décroisés au sol, dans l’armoire, dans les coins de la chambre, sans succès. Puis il s’arrêta et sourit. Il fit signe à Aoua de ne pas faire de bruit, et brusquement, passa dans les deux sens, ses machettes sous le lit. Les glaives de l’éternel firent tout de suite de l’effet. Un sourd couinement retentit en dessous du matelas d’Aoua. Kofi effleuré par les lames d’une des machettes continua de couiner jusqu’à ce qu’il se sente soulever du sol par un bras puissant. Ahannnnnnnnnnnnn ! Donc c’est toi qui a volé les poulets du voisin la fois passé. Tu m’as toujours semblé suspect dans le quartier. Tu fais barman le jour pour observer là où tu vas frapper la nuit ! beuglait Toyo, les yeux écarquillés. Kofi demandait pardon, les larmes, la morve, coulant des orifices de son visage. Jeté au dehors et vite happé par d’autres gros bras, le joli garçon reçut tellement de coup du plat des machettes sur ses fesses, qu’il ne put s’asseoir au commissariat.

Pendant que les camarades à Toyo et autres badauds alertés s’occupaient du pauvre Kofi sous les yeux hagards des employeurs d’Aoua, encore un peu sonnés par ce réveil brusque, Toyo aidait Aoua à remettre de l’ordre dans sa chambre, ayant un peu trop bousculé les affaires de la pauvre petite. Les muscles encore saillants, mais le regard adouci, il se confondait en excuse, promettant même de rembourser s’il le faut d’éventuels objets brisés, etc. Aoua le rassurait, Toyo la Ré-Assurait. Cela créa tout de suite une petite complicité entre eux deux : Assureur/Réassureur.

Aujourd’hui 25 décembre au matin, il est déjà prévu que Aoua accompagne Toyo à l’église, pour louer le seigneur, et le remercier de les avoir aidé à démasquer le voleur Kofi (même s’il en n’était pas un). Quand Toyo referme sa main autour des hanches en amphore de la petite Aoua, cela raffermit sa foi. Les voies du seigneur sont impénétrables. Mais celle d’Aoua… Bientôt…


TOGO – PREPARATIFS CAN 2017 – NE PLUS TOUCHER A NOTRE FRIC AU NOM DU FOOT

Je parle peut-être au nom du peuple… mais après, ça ne concerne que moi et ma salaud-attitude.

D’abord les faits. Ai-je besoin de le rappeler ? Pour financer le séjour des joueurs de l’équipe nationale de football en 2013, les décideurs du pays ont fait ponctionner, sucer, comme une piqûre de moustique (qui se transforme en une énorme plaie à force de gratter?), un peu d’argent sur les coûts de communication, de carburant et que sais-je encore. Ceci avec la bénédiction de la population (hormis la mienne, je vous dirai pourquoi).

L’absence de transparence dans la gestion des fonds populaires de la CAN

Depuis, en bon pays africain, aucun compte n’a été rendu public sur la gestion de ces fonds populaires. Surtout que l’on connaît les déboires qui ont agrémenté le séjour des joueurs à la CAN en Afrique du Sud. Quelqu’un a décidé quelque part dans l’organisation, que les joueurs ne s’emmerdaient pas suffisamment déjà à perdre des matches et qu’il fallait rendre la vie dure à ces derniers et à leurs supporters. La plupart, souvenez-vous ont attendu un hypothétique avion du retour dans un aéroport, pendant des jours, couchés à même le sol tels des déplacés de zone de guerre : amaigri, affamés, lessivés, déshydratés… ils ont frôlé la mendicité au nom de tout un peuple.

Il est donc normal qu’à l’annonce d’une nouvelle création d’une équipe de gestion de fonds pour le séjour de l’équipe nationale togolaise au Gabon, les togolais soient réfractaires. Avant encore ils hésitaient… Mais ça c’était en 2013. 4 ans après, l’endettement du Togolais lambda est toujours à l’image de l’endettement de son propre pays; il garde le peu qui lui reste sous le coude pour survivre aussi longtemps qu’il le peut, en réduisant au maximum les charges et les dépenses. (Moi je réduis même les enfants… je n’en fais pas pour le moment).

Les blogueurs et twittos togolais inondent la toile depuis ce matin avec le hashtag #FaisonsLesComptes. Moi Franchement, vous savez, les comptes… je m’en fiche un peu. Parce que à un moment donné, n’importe quel quidam peut venir faire le mignon à la télé et sur internet en rendant public des chiffres dont on ne pourra pas contrôler la véracité. Qui va les certifier ? Nous vivons dans un pays où on achetait dans les années 80, du piment à deux millions de francs CFA pour le banquet d’un certain parti unique… si vous pensez être encore surpris, c’est que franchement, vous faites semblant d’être étonnés !

Qu’on n’augmente plus le prix de quoi que ce soit, au nom du foot

A mon avis, le plus simple, c’est déjà de demander qu’on ne touche plus à notre argent ! Qu’on n’augmente plus le prix de quoi que ce soit, au nom du foot. Parce que franchement, nous on n’a pas chié à la mosquée, on n’a pas tué Jésus, qu’on laisse notre argent tranquille ! et si les éperviers ne peuvent pas voyager (ou voler, kr kr kr kr ) et bien qu’ils restent au sol ! Et qu’on en parle plus. Car si vous ne le savez pas, c’est que là encore vous faites semblant : « Le football, ça n’a jamais développé un pays ».

Si vous connaissez une seule nation au monde où on pourra démontrer le contraire, je vous en prie, informez-moi pour que je corrige cet article. Au demeurant, qu’il y ait 22 types qui courent après un ballon sur un terrain, moi, ça me dérange ! Si on leur avait acheté à chacun un ballon… il n’y aurait pas de problèmes! mais bon… Comme personne ne veut voir les choses simplement comme moi…

Mais plus sérieusement ! Comment pouvons-nous donner de l’argent à des gens qui n’ont jamais fait montre de la plus petite transparence. Les plus jeunes peuvent retourner en arrière pour revoir l’histoire de notre football togolais.

Le seul exemple que je vais citer est un exemple qui s’est révélé mortel en 2010 en Angola, souvenons-nous ! Parce que probablement, les éternels vautours avides de garder un peu de reliquat pour soi à une époque étaient en activité, on a trouvé que prendre un avion pour aller en Angola coûtait trop cher et on a fait traverser une enclave d’ex-rebelles (Cabinda) en bus. Or les mecs là-bas avaient pas oublié le mode d’emploi de leurs mitrailleuses ! Résultats : 3 morts à Zéro ! les assaillants sont repartis victorieux de ce match macabre. L’équipe n’a même pas pu jouer le reste du championnat. Les blessés sont devenus des laissés pour compte.

Les gestions calamiteuses ne datent pas d’aujourd’hui. La faute à un petit comité d’hommes et de sous-hommes collectant les maigres sous,  sous-traitant du moins cher, du moins-disant, du low cost pour aller faire du service mal assuré à une équipe nationale désoeuvrée. Derrière, les mêmes vils et vilains gestionnaires de fonds, grand porteurs d’ombres dans leurs âmes noircies, font de la rétention d’argent pour un peu de bonne chaire et de luxe sur le dos de populations qui ploient déjà sous le poids de dettes financières et la mort décrétée du pouvoir d’achat par la minorité qui s’accapare… (enfin si vous êtes togolais vous connaissez la célèbre phrase).

Après tout… l’équipe nationale en elle-même, que vaut-elle ? ça me fait encore plus mal quand j’apprends que la seule personne sur laquelle cette équipe compte – et c’est déjà suffisamment idiot – est au chômage actuellement. Sa forme physique ? un peu de fumée, des déclarations orageuses sur internet et des parties de cartes dans son salon… Franchement, on doit vraiment s’imaginer entrain de financer ça?

Les matchs financés par l’argent du contribuable

On en arrive même à oublier que  nous finançons de nos poches tout un championnat pour le compte d’une équipe qui arrive difficilement à franchir les quarts de finale et qui rentre avant la fin de la compétition. Où va le reste du fric quand du jour au lendemain, on débarque les joueurs de leur hôtel pour qu’ils rentrent à la maison ?

L’idéal donc ! ce n’est pas de faire les comptes. C’est de demander qu’on ne nous retienne plus un seul franc sur les coûts de communication, ou encore sur le carburant et ma bière (ma seule, ma bien aimée). Je suis un togolais pauvre, qui tient tellement à ses maigres deniers. Je me prive de tellement de plaisir pour pouvoir combler mes besoins primaires : manger, et encore manger; et boire un peu aussi des fois…

Au demeurant, il faut s’interroger sur une chose :

Comment fait-on pour trouver de l’argent et financer les campagnes électorales du parti qui gagne ? Je pense que les sociétés d’Etat font des dons. Non ? Bah, qu’ils en fassent de même à l’équipe nationale, ou qu’on inclut l’équipe nationale dans le parti qui afin de la financer entièrement…

Le peuple togolais n’est pas le Bon Dieu ! Il a déjà donné !

Il faut l’exonérer de ces obscurs frais inutiles de soutien aux éperviers.

Parce que mine de rien, avec ou sans les éperviers, le peuple survivra !

Et très bien même !


La vraie histoire de la BD

Du 21 au 26 Novembre 2016, s’est tenu à Lomé, un festival de la BD; la 4ème édition du genre. C’est un public de jeunes, de moins jeunes; de plus jeunes, et de salaud aussi (de salaud, il n’y avait que moi) qui a répondu à l’appel. Cela m’a donné envie d’aller revisiter l’histoire de la BD.

J’ai d’abord cru que l’invention de la Bande Dessinée remontait au temps du premier Reporter Sans Frontière, Tintin. Puis après, je suis remonté jusqu’à un de nos ancêtres gaulois, Astérix ! vous savez … la demi-portion tout le temps ivre de potion magique là… Mais jusque-là, je ne faisais qu’un retour vers le futur de la Bande Dessinée. Il me fallait donc remonter bien plus loin encore dans le passé. Au temps des premiers hommes dessinateurs.

art-premier-hommes

En effet, au temps des premiers hommes qui aimaient vivre sans aucun savoir-vivre, les premiers dessinateurs de BD ne savaient pas quel nom donner à leur art. Un jour de dessin collaboratif (eh oui, il fallait beaucoup de personnel pour faire une BD sur les murs d’une grotte), l’un d’eux du nom de Damoclès, ayant mangé un peu trop de haricot la veille au soir se mit à  péter ! RRRrrrr!!!… Or, les pets de Damoclès (d’où l’expression) étaient réputés pour sentir tellement mauvais qu’ils enrhumaient les autres collègues.

dessinateur-damocles

Le chef de la bande-dessinateurs, tout enrhumé, le nez bouché, respirant à peine; en voulant demander « qui c’est qui a pété »? demanda plutôt : « Gui zè gui a Bédé« . Depuis ce jour, la bande de dessinateurs dans la grotte tomba d’accord pour appeler leur art neuf, la Bédé, ou le neuvième art, car il était tout neuf évidemment.  Puis au fil des jours, l’odeur pestilentielle continua d’empester la grotte. Alors ils fuirent tous en courant car n’étant plus en odeur de sainteté dans la caverne aux dessins. Ils devinrent les hommes qui vers le néant, détalent ou hommes de néandertal. Avant de partir le chef des dessinateurs en bande leur cria : Allez et propagez la bédé partout sur terre !

On sait donc que la BD fut inventé par l’homme de Neandertal, quelques secondes avant qu’il ne détale parce que Damoclès affectionnait trop lézard de la table

Poursuivant mes recherches, j’appris qu’au moyen-âge, les descendants de Damoclès, chevaliers équipés d’épés assis autour d’une table ronde se mettaient au dessin quand ils forçaient un peu sur le vin. L’objectif étant de faire rire leur roi Arthur, qui s’ennuyait;  même avec la came coupée lot par lot, ou camelot par Merlin, son dealer; Même avec Guenièvre qui ne lui faisait que des mièvres, et qui devenait moins sexy. Plus rien n’égayait le chevalier Arthur. Alors les autres chevaliers, ses collègues, lui firent des dessins drôles. Le meilleur dessin étant le dessin qu’a rit Arthur devint la caricature…

Il se raconte que l’art de la Bédé fut révolutionné dans un Abbaye, par l’Abbé Dey. Lui-même ayant depuis sa naissance, un goût immodéré pour les bandes des Saints nés. Mais avec les scandales pédophiles, il préféra se rabattre sur les seins nénés, prouvant à suffisance qu’il préférait les partenaires d’âge mûr et de sexe opposé au sien. De là, il a été très facile de passer à des seins animés, (puisque ses partenaires bougeaient vraiment bien) puis au dessin animé, un art découlant de la Bédé.

Son collègue, l’Abbé Cédaire, fan de l’alpha, bêta jusqu’à l’oméga, fan de l’alphabet quoi, aida notamment à l’écriture des scénarii. Moi j’en connais un rayon, et lui il en connaît un crayon, disait-il souvent, en montrant du doigt L’Abbé Dey.

Parlant de Bande Dessinée, je demandai quand-même à notre Abbé Dessinateur, s’il lui arrivait de Bander pour dessiner.

M’invitant à plancher sur ses planches de dessin, il m’avoua que certaines fois, il a observé pour dessiner, par l’oeil de Judas, une collègue se déshabillant tous les soirs dans ses appartements. Lui qui luque et reluque, le crayon à la main, dessinant plus vite que son ombre, la Mère Tume, toute nue, faisant toujours grise minou. Dans ces instants-là, l’Abbé Dey arrive à ressentir sous sa soutane une bande originale. Mais un jour de gros rhume(ça n’arrive qu’aux dessinateurs de BD), la Mère Tume l’entendit éternuer : Hentaï ! sous sa porte. L’homme s’enfuit, le crayon entre les jambes.

Le métier de dessinateur de bédé n’a rien donc rien de comics. C’est même un travail à risque. Surtout quand il faut dessiner astérisque et périls !

 


#USA2016 : LES AMERICAINS VOTENT COMME LES AFRICAINS

Je me trump ? (aaaaaaaah, le jeu de mot est tellement raz de plancher, j’arrête)…

Pourquoi les Américains votent comme des Africains ? Bah, c’est le but de cet article. Un peu un comparatif des Américaineries (ou Américonneries ?) et des Africaineries (ou Afroconneries, ).

Je vous annonce donc le plan ! D’abord on va voir comment les Africains votent ? Ensuite on va parler des peuples qui votent comme les Africains. Et puis pour finir, comment les Américains ont fait pour voter comme les Africains ?

1.Comment les Africains vont aux urnes?

En Afrique la voie royale et très prisée pour arriver au pouvoir était jusqu’à l’année dernière au Burkina, la voix de la Kalach ! Et ça peut toujours continuer par arriver. Mis à part quelques pays respectant la démocratie, aller aux urnes est une deuxième option difficile à mettre en œuvre; non sans heurts et quelques vies humaines passées par pertes et profits ? Et quand enfin, viennent les élections,  Le votant penche pour le candidat de son ethnie, ou même pour le fils du père de l’indépendance tué (suivez mon regard), ou encore pour le plus persécuté des opposants dans le pays, etc. Jésus serait né en Afrique, que une fois fouetté par le régime en place, cloué et ressusciter, il serait Président à vie. Non ?

Voter après avoir lu, jaugé, analysé et tiré des conclusions d’un programme de gouvernance d’un candidat ? Nous on n’est pas dans ça là ici en Afrique. Même vous qui me lisez là, avez-vous commis le sacrilège de lire une ligne de programme d’un candidat ? C’est lamentable hein… vous culpabilisez…  C’est bon, arrêtez, ça devient pathétique.. Vous ne lisez pas parce que baaaaaaaaaah, les candidats en Afrique, n’en écrivent pas pour la plupart. Arrêtez de stresser… Nous Africains, nous votons avec nos émotions, pas avec notre raison… oui je sais l’émotion est nègre, la raison est hellène, etc.

2. Qui d’autre dans ce bas monde votent comme les Africains ?

Regardez au Moyen-Orient… Les mecs nous ont largement prouvé que la démocratie est mortelle pour eux… C’est comme un médicament interdit pour une femme enceinte… Prenons le cas de l’Irak. Avec l’Iran, il fait partie des rares pays musulmans à majorité chiite. Pourtant l’Irak a été longtemps gouverné d’une main de fer par une poignée de Sunnites (les meilleurs ennemis des chiites) avec à leur tête : Saddam Hussein (c’est pour ça qu’on lui a fait perdre la tête après, pendu haut et court). Sous Saddam, on ne votait pas vraiment… Le jour où les Américains ont permis aux Irakiens de voter sans crainte, les chiites ont gagné. Pourquoi ? parce que tous les chiites ont voté pour le candidat chiite. Et comme ils sont les plus nombreux

Seulement, on sait aujourd’hui que les Sunnites défaits ont reculé pour mieux sauter; ils ont créé derrière, l’Etat Islamique. Et c’est reparti en sucettes (j’avais un autre mot qui commence par C, c’est plus hard mais, bon… je me soigne). En gros, en Irak, Fallait pas leur vendre la démocratie. Sur ce coup-là, les occidentaux ont buggé !

Donc dans cette partie du monde là, ceux qui veulent gagner un jour une élection, font faire beaucoup d’enfants à leurs électeurs? ça fait sourire hein…

Même en Côte d’Ivoire, OUATTARA a demandé aux Dioulas (son ethnie d’origine) de planifier les naissances au sein de l’ethnie parce qu’il trouve qu’ils lui ont suffisamment fait d’électeurs pour le moment. (Enfin, on raconte ça surtout pour moquer Ouattara et son ethnie de grands faiseurs d’enfants mais bon…).

3. Comment les Américains ont fait pour voter comme les Africains

J’ai longtemps cru qu’aux Etats-Unis, les électeurs étaient plus élitistes. Qu’ils lisent les programmes de leurs candidats, lisent entre les lignes, lisent les journaux, analysent, écoutent les experts, les universitaires qui commentent tel programme ou tel autre. Mais ça, je le croyais jusqu’au Mardi 08 Novembre, au soir… Et depuis je souris un peu.

Si grands que soient les Américains, ils sont ce que nous sommes. Ils ont peur du chômage et de la crise économique. Et comme Donald Trump ne vient pas du système politique qui les a longtemps déçu, ils l’ont pratiquement embrassé sur la bouche. Et ceci, même quand le monsieur tout aussi inculte qu’eux ne leur proposait que des mauvaises solutions :

  • Stopper l’immigration pour endiguer le chômage car les étrangers ont piqué les emplois de base aux Américains.
  • Mettre un terme aux traités de libre échange avec les pays voisins (même avec le CANADA) parce que c’est ce qui ne rend pas compétitif l’Amérique.
  • Remettre en question la présence de son pays à l’OMC, replier l’Amérique sur elle-même, la rendre isolationniste pour résorber sa crise économique. (Après que son pays ait inventé la mondialisation ? oh mon dieu).
  • Rouvrir les industries lourdes et les mines de charbon au mépris de la lutte pour la protection de l’environnement
  • Faire la danse du ventre (façon de parler) à Vladimir Putin et sa Russie à qui les Etats-Unis ont toujours tenu la dragée haute dans ses visées expansionnistes.

Les Américains ne comprennent rien à rien. Et quand Donald se Trump ! ils se trompent tous avec lui. Hélas, ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. Car d’ici-là, il va y avoir un souci. Avec ce projet de société un peu mégalo les Etats-Unis ressembleront à un far west géant à la fin du mandat Trump.

Visiblement, dans cette crainte,des promesses disparaissent du site de campagne du Président fraîchement élu.

Aujourd’hui donc, aux USA, on ne vote plus avec la raison. Les électeurs se sont faits prendre par tous les bouts, dans toutes les positions et dans tous les sens; puis ils sont allés aux urnes hypnotisés par qui vous savez.

« En attendant le vote des bêtes sauvages » dans 4 ans, on va vivre une Présidence TRUMP renversante. Quelque chose me dit qu’on ne va pas du tout s’ennuyer. Comme on le dit dans Game of Thrones : « The winter is coming », L’hiver vient.


Si la France CROIT au TOGO, ça fait quoi !

Oui, ça fait quoi ! J’adore balancer ça à la figure des gens ces derniers temps, je sais pas pourquoi !

L’avantage de bloguer sur mondoblog, c’est de lire et de rencontrer des blogs et blogueurs d’autres pays… Les sénégalaiseries et les camérounaiseries, mélangées aux togolaiseries de mes pairs blogueurs d’ici, ont déteint sur mes expressions ! Aujourd’hui je dis à mes collèges, parents, amis et autres êtres vivants dans mon entourage que « j’ai les dos » ! ou je leur crie « ça sort comme ça sort » ! ou encore « ça fait quoi » !  (ouais je reconnais que là c’est plutôt les camérounaiseries qui prennent le dessus. Achouka ! non, je voulais dire en tout cas !).

Non, en fait, tout ce que je viens de dire n’a rien avoir avec ce billet. D’un autre côté, dire que la France « croit » au Togo ne veut pas dire qu’elle grandit, ou connaît une croissance au Togo. Je lève le doute rapidement parce que ce qui vient n’est pas vraiment sympa. En même temps venant d’un salaud…

« La France croit au Togo« , c’est un petit dithyrambe, par Manuel Valls, l’actuel Chef du gouvernement Français à l’endroit de mon pays. Cette phrase qui énerve et déçoit certains, a été prononcée durant l’étape Togolaise de sa récente tournée Africaine. Certains… comme David Kpelly, blogueur Togolais à ne plus présenter, avenir de la plume togolaise, déjà auteur de succès assez parlants.

Voici son palabre avec le Premier Ministre Français. Il faut le lire. C’est du Kpelly pur jus, je l’ai bu comme de l’eau, ou une bière sans alcool aussi, (ça le fait des fois).

Je suis un naïf. J’aime d’abord tout accepter. Boire, manger tout ce qu’on me donne. Mâcher, avaler, digérer; et parfois quand c’est indigeste, je rumine un peu (Dieu ne m’a t-il pas fait totalement à son image?…).

Dans son billet anti-valls, David Kpelly s’insurge contre le droit de croyance du Premier Ministre français en notre pays le Togo.  Pour un Togo déjà si mal barré, l’écrivain togolais n’envisage pas un seul instant, qu’on puisse dire que la France y croit. C’est se moquer du Togolais lambda que de lui dire que son Togo sous perfusion est un pays en lequel il faut croire :

Vous avez également déclaré à Lomé, cher Monsieur Valls, que « la France croit au Togo. » Une phrase si courte, mais si chargée. Parce que ce que vous avez oublié, ou avez, par arrogance, ignoré en prononçant cette phrase, cher Monsieur Valls, c’est que le Togo est, avant tout, une propriété commune, la propriété commune d’un groupe d’hommes et de femmes qui y ont, d’une manière ou d’une autre, lié leur destin, comme vous avez lié le vôtre à la France, votre pays. Et c’est à ce groupe d’hommes et de femmes, les Togolais, de croire en leur pays. Ce n’est donc pas à la France de venir croire, par procuration, en leur pays pour eux. – Paroles de KPELLY

Ce sentiment Togolais porté par la plume de David Kpelly est-il légitime ? Oui !

Oui mais… (et c’est là que je rumine)…

  • ça fait quoi si la France y croit.

Après tout si la France est optimiste pour un pays dans un état de déliquescence avancé, où est son mal ? Le blogueur cité plus haut, se répand avec beaucoup de bile (ah le mauvais foi… ou la mauvaise?…) en égrenant un chapelet de misère togolaise que tous les togolais normaux comme nous, connaissons déjà. Sa plume trempée dans du vitriol dépeint le Premier Ministre français comme l’homme qui se moque de cette misère en disant ce qui n’est pas. Oui mais et après ? cela nous aurait avancé à quoi.

En fait, à bien y voir, l’Afrique a un incroyable talent (c’est ça marrez-vous). Celui de s’étendre en jérémiades et en douces plaintes quasi-permanentes. L’Afrique a toujours crié à sa propre misère, elle la porte à son cou, l’arbore, en fait étalage, racontant à tout va et à qui veut l’entendre, qu’elle est malheureuse, parce que ce sont les occidentaux qui jouent aux sorciers vampirisant son existence.

Tout se passe comme dans une grande thérapie de groupe avec des bisounours; on y fait la lessive de nos sentiments, en pleurant copieusement sur nos malheurs à cause de la France (ça c’est pour le cas de l’Afrique Francophone).

Et pourtant, qu’on se le tienne pour dit, le Togo comme beaucoup d’autres pays au monde, portent leur lot de malheur. L’Afrique du Sud est le pays le mieux loti du continent mais il y a encore une bonne partie de sa population qui vit sans électricité. La France est endettée au niveau social et la courbe du chômage n’a jamais été inversée par Hollande (vous savez… le patron de VALLS). La Californie aux Etats-Unis, a souffert de sécheresse, des familles entières n’avaient pas d’eaux courantes pendant plus de deux ans dans leurs canalisations. La misère est un chapelet que même le meilleur du pays du monde pourra égrener à sa manière.

  • Quid du sentiment anti-français ancré au Togo

A bien y voir, une bonne partie de l’intelligentsia Togolaise a toujours prôné et évangélisé telle une bonne parole, un certain sentiment anti-français au sein de nos populations. Les français sont mauvais… depuis les temps coloniaux, jusque sous la dictature. Voire même après! (Pendant ce temps, les chinois aussi nous construisent des bâtiments flottants mais bon… Nouvelle Présidence, Nouvel Aéroport, tous inondés au moins une fois depuis leur érection…). Moi j’aurais bien voulu vous y voir, vous les brillants vilipendeurs de la France. Si vous étiez à la place de la France durant la colonisation, qu’auriez-vous fait ? Ces pays occidentaux n’ont que leurs intérêts à protéger. La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts – Charles De Gaulle a été trop honnête pour le dire? A l’indépendance les nôtres étaient déjà mal barrés avec nos pères indépendantistes trop pressés de construire un pays sans aucun transfert de compétence, et pratiquement pas d’argent dans les caisses de l’Etat. L’occident en a profité largement. il nous apporte la technologie et le savoir-faire pour exploiter nos ressources et partager les bénéfices avec nous-même (enfin, à condition que l’on sache négocier un partage dans les règles de l’art). Après si les gens font les cons, et que 50 ans après, ça n’a toujours pas fonctionné… Où est le problème de la France ? Elle a fait son business et a retiré sa part fidèle (et parfois un peu plus ? c’est du business aussi, no pity in business)… On aura rechanté mille et une jérémiades pour accuser le puissant occident, pourfendeur du grand satan, en oubliant que les lendemains eux, chantaient déjà faux dès que nos pays africains ont atteint la souveraineté. On a demandé que nos pays aient le droit de disposer d’eux-mêmes alors que beaucoup ne savaient même pas par où commencer.

Conclusion :

Que la France puisse croire en le Togo est une chose ! Que les Togolais interdisent à la France de croire en leur propre pays parce qu’ils sont suffisamment misérables est juste une lamentation de plus, à verser sur l’autel débordant et dégoulinant de lamentation de nos pères. Nous Africains nous aimons ça. Se plaindre, c’est mignon.

Il faut prier pour qu’un jour, certains discours puissent être frappés d’obsolescence, et que ces sentiments digne de pleureurs funéraires soient dépassés.

Le seul problème de l’Afrique, ce sont les Africains… j’irais si je le pouvais, payer à boire, tous les jours de ma vie, au type qui a dit ça !

 


Togo … Pas la peine d’en faire tout un sommet

Ou d’en faire tout un fromage. Oui ! car du 10 au 15 Octobre 2016, un sommet s’est tenu dans notre capitale Lomé. Son objectif : Faire adopter une charte sur la sécurité maritime et la protection de nos océans par les pays membres de l’Union Africaine. Et d’après ce qui se raconte auprès des organisateurs, cet objectif a été atteint. C’est ce qu’on appelle Danser au balcon et être en bas pour s’apprécier en même temps.

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Mais bon… ne faisons pas de commentaires de nature à déranger Dieu en personne qui nous a permis de connaître quelques petites évolutions dans notre cher pays le Togo. Car jusque dans les années 2000, la sécurité maritime, c’était essentiellement l’apparition de cadavres à repêcher sur nos côtes. Parfois aussi ça allait jusqu’à la marée noire; trop de cadavres. Mais bon ça devait être les conditions météo aussi hein. 😛 Et quand la marée est trop noire, cela déclenche une lecture de motion de soutien au Chef de l’état d’antan, Gnassingbé Eyadema. Les mecs serrés tel des sardines au palais présidentiel, devant les caméras de la Télé nationale lisaient en gros ceci:

Nous Aveugles et Sourds du Togo, affirmons n’avoir jamais vu et entendu qu’il y a eu des cadavres repêchés sur nos côtes.

Les jeunes d’aujourd’hui n’imaginent pas la chance qu’ils ont de regarder un journal de la TVT plus assaini. Merci papa Faure ?

C’est au moins la preuve que le Togo a bien changé. Aujourd’hui, on fait la sécurité maritime autrement. On organise un sommet. Ah oui, carrément ! la Totale quoi !

D’où la question qui vous taraude l’esprit (on va donc lancer des tarots pour ?) A quoi sert un sommet sur la sécurité maritime ?

Sur le plan sécuritaire :

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Je m’interroge en bon togolais. Un bon Togolais qui n’a jamais vu de pirates sur ses côtes même si… on n’arrête pas de le péter et de le répéter à tout bout de champ, sur tout l’océan… la menace reste réelle. Même après que les chinois et les américains aient déposé leurs bâtiments de guerre un peu partout autour de la corne de l’Afrique pour gommer les velléités maritimes des pirates somaliens ? Bon d’accord… Allez, si on arrive à m’expliquer comment une charte sur la sécurité maritime vient sécuriser une mer déjà sécurisée par les autres ? ou comment la charte sur la sécurité va faire acheter des bâtiments de guerre pour escorter, épauler, sécuriser la marine marchande qui transporte les produits d’importation vers l’Afrique … Allez, laissons tout ce lot aux chefs d’Etat qui font semblant de nous gouverner; en fait, j’y connais rien à la sécurité moi !

Sur le plan portuaire :

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Ce sommet est une vitrine pour notre port autonome de Lomé, port en eau profonde sur la côte Ouest-Africaine capable d’accueillir des navires de grande envergure. Bah oui puisque le port de Lomé (un petit porto rico en somme, petit port riche) regorge d’immenses potentialités et de capacités d’accueil insoupçonnés. Elles gagneraient à être plus connues grâce à ce genre de rencontre internationale. Ô Occident dans l’hémisphère nord ! Que tes produits d’exportations viennent ! Et que ta volonté soit faite sur nos terres comme chez toi ? D’accord, de toute façon l’Afrique est mal barrée, elle peut pas se passer des sacs de riz et autres boîtes de conserve qui viennent de l’extérieur. Seul hic, le port de Lomé est de moins en moins compétitif. C’est bien beau de faire un sommet pour lui donner de la visibilité. Mais si les ports voisins s’amusent à baisser les prix… les armateurs viendront coucher de moins en moins avec la plus belle nana de la côte. Car si la nana est trop belle, on la saute une fois pour le palmarès, et on retourne jouer à touche-pipi avec les autres vilaines moins chères chez les voisins. Une question économique me direz-vous ?

Et du côté des Infrastructures :

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Les pays qui veulent organiser une coupe du monde, les jeux olympiques, accueillir des sommets etc… se bousculent aux portillons des fédérations et des institutions. Pourquoi ? bah parce que , une fois les sommets et les championnats terminés, les infrastructures d’accueil restent ! Les stades olympiques restent, les villages olympiques deviennent des logements sociaux etc. C’est le recyclage d’après compétition pour le pays hôte. Eh bien au Togo aussi, les infrastructures resteront. Bon, d’accord, l’hôtel Radisson Blu appartient aux Gupta là (la famille indienne là qui est proprio de tous les radisson en Afrique de l’Ouest, chaîne hôtelière financée avec des capitaux d’investissements de banques d’affaires africaines-là… faites pas attention… on prête d’habitude qu’aux riches); mais Peuple Togolais ne te décourage pas, il te reste le gazon planté dans les terre-plein centraux des grandes artères de la capitale (enfin si le gazon ne meurt pas, faute d’entretien… les gazons des voies africaines n’ont pas une grande espérance de vie n’est-ce pas? )… ou à la rigueur, il nous restera les feux tricolores ! En tout cas, il y a des choses qui restent !

Conclusion (là où on va se marrer)

Bah parce que en fait, … On aurait pu se passer aussi de ce sommet. Seul Dieu et les organisateurs sauront s’ils ont plus gagné que perdu en termes financiers. Et si l’Etat Togolais (Peuple et gouvernants inclus) en retire des bénéfices sur le moyen et le long terme.

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Maintenant on sait qu’au sein de la population en général, ni le niveau de vie, ni le panier de la ménagère ne connaîtront de changement… La sécurité maritime dans le pire des cas, c’est pour s’assurer que les sacs de riz thaïlandais, et les boîtes de conserve arrivent à bon port. Avec les frais de port qu’on connaît… et qui rejaillissent de but en blanc sur les prix dans le panier de la ménagère ! Aha!

Bon maintenant je me demande si on n’aurait pas pu parler de ce sujet si sécuritaire à une session ordinaire de l’Union Africaine; le genre de thématique à élaguer rapidement en une journée; économisant du coup un sommet extraordinaire (et le gazon qui va mourir de toute façon après?). Pourquoi je dis tout ça ? Bah parce que déjà, sur la terre ferme, nos pays sur le plan sous régional (CEDEAO) ont pris des engagements pour la libre circulation des biens et des personnes qu’ils ne respectent jamais. Moi je me fais dédouaner (à 1000F le passage) en tant que personne physique à la frontière Togo-Ghana, à chaque fois que je vais voir de la famille de l’autre côté de la frontière. Alors ! si déjà la sécurité terrestre, elle me taxe le portefeuille; sur la mer, je sais pas pour vous; mais moi franchement, j’hésite un peu… Heureusement qu’on ne franchit pas nos frontières en bateau…

 Si on a inventé le faux ivoire pour protéger les vrais éléphants, que va-t-on inventer pour la protection des faux-éléphants ? (disait un certain Jean-Yves Lafesse).

Allez, moi je vous laisse, je vais aller manger un morceau ! Ironie du sort, un ami restaurateur m’a gardé un peu de porc au frais. Et pour le récupérer je devrais lui verser des frais de porc… jeu de mot bateau bref…


CONCOURS MISS TOGO – LA DE-MISS-TIFICATION DU SALAUD

Il y a bien évidemment une faute d’orthographe dans le titre. Sachez que l’auteur l’a fait exprès. Il est prêt à sacrifier un peu d’orthographe, voire même à saigner le verbe pour faire un jeu de mot ; qu’à cela ne tienne, la prononciation y est (n’est-ce pas ? 😎 ).

Car dans ce billet, je m’en vais montrer l’envers du décor d’une élection miss, ce que vous savez déjà aux tréfonds, aux confins même de votre esprit, sans toutefois le manifester. Lever un peu de voile (ou soulever des jupons, pour voir jusqu’où remontent les bas de l’organisation Miss Togo. Les bâts qui blessent ? non les bas qui s’effilent d’années en années autour d’un concours de beauté qui se révèle bien plus utile pour les annonceurs et les organisateurs, que pour les populations en général.

Demain, samedi 27 Août, en l’espace d’une soirée, une jeune togolaise portera une couronne et l’écharpe qui va avec, pour avoir été élue Miss Togo 2016. Sa mission, si toutefois elle l’accepte, et même si elle ne l’accepte point, ce sera de dorer la pilule de nos populations dites défavorisées, en faisant la distributrice de cahiers pour les enfants dans les zones rurales. Elle sera là encore affublée de sa couronne et de son écharpe qui détone avec le décor rural.

L’heureuse élue des membres du jury coûtera environ 30 millions de Francs CFA aux sponsors de la soirée (eh oui, toutes les femmes ont leur prix, suffit de demander), et elle affichera son plus beau sourire après avoir versé des larmes, tenant plus du crocodile que du sincère. De toute façon elle pourra se payer des chaussures, des valises, et même le reste de sa maroquinerie en croco; et vous verrez qu’elle ne versera pas une seule larme pour les pauvres animaux sacrifiés sur l’autel de sa coquetterie. La salope !

Bien évidemment, à ce stade-là, vous vous dites que tout ça c’est mignon. Et pourtant, Que Nenni !

Un concours de beauté, c’est d’abord beaucoup de poudre aux yeux… (et beaucoup de poudres et de fard au visage, pomponné à souhait aussi, je sais…) Seulement, la jeune femme la plus belle parmi les candidates d’un soir, n’est pas la plus belle du pays. Bah oui, sinon, ça n’aurait aucun sens… D’abord les plus belles ne sont pas forcément candidates (combien y-a t-il de chance qu’elles y aillent ? franchement ? Réponse sensiblement égale à zéro). Ensuite, les goûts et les couleurs ne se discutant pas (-putant pas non plus), une plus belle pour l’un, sera moins belle pour un autre. Certains lui trouveront le menton trop effilé; d’autres deviseront sur la morphologie de sa tête; d’autres pencheront encore pour des yeux trop grands ; Non en fait pour ce dernier cas, ma foi, elles ont toutes les yeux plus gros que le ventre.

Toutes les belles femmes jeunes et minces du Togo n’ont pas envie d’aller promener leurs squelettes devant un public glapissant, hurlant, grognant et rampant dans la grande ménagerie de ses vices (ça c’est du Baudelaire, Les fleurs du mal, grand classique)…

D’années en années, le cru des candidates à la beauté suprême ne se bonifie point. Les jurys n’ont-ils pas bon goût ? ou Les belles femelles togolaises dans la fleur de l’âge, évitent elles un concours de beauté qui a depuis longtemps perdu ses lettres de noblesse ? Si vous avez la réponse, commentez plus bas…. Aujourd’hui Miss Togo a atteint l’état de déliquescence avancée (quel vilain pays ❗ ). Ce concours est tombé de charybde en scylla, condamnant les juges à élire la moins vilaine parmi les pas du tout belles…pour qu’après viennent les lendemains qui chantent les beautés désespérées. Desperate beauties…

Mais alors me direz-vous, si la reine de beauté n’est pas la plus belle femme du pays, à quoi sert tout ce strass et paillettes ? Une orgie synthétique ?

En fait non ! ou en tout cas, pas seulement. :mrgreen:

Miss Togo ne vaut son pesant d’or que pour le comité d’organisation et les annonceurs/sponsors. C’est du marketing, de la pub et tout ce que ça rapporte derrière.

Quelque soit la beauté de la miss élue, ses droits d’image coûtent la peau des fesses aux entreprises intéressées. Coûtent la peau des fesses… surtout après la tenue de vérité… Il se racontait qu’au Togo, l’image de la Miss coûtait à l’entreprise qui l’exploitait , 35 millions de Francs CFA (dans les années 2000). Cela peut ne pas être vrai. Mais quand on voit comment les reines de beauté Togolaises ont embelli les emballages de cheveux synthétiques Amina, puis Sublime (SB), la question mérite d’être posée : Combien gagne le comité sur la tête de la pauvre enfant de quelqu’un (je m’interroge à la togolaise)…

SB

Et pourtant, il faudra relever pour la postérité, qu’en 22 ans d’existence de ce concours, toutes ces égéries des mèches et perruques n’ont jamais visité une seule usine de fabrication des produits dont elles portent haut la marque. Avant que le coq ne chante trois fois au petit matin de son élection, dès potron-minet, la miss Togo aura renié ses compatriotes, qui vont au charbon, emmêlés dans les faux-cheveux et la crasse de l’usine AMINA – « SUBLIME » ? Elle est coupable a minima d’un délit de faciès quand-même…

Le comble pour une reine de beauté : Etre un canon (de beauté ) et aller tirer sur l’ambulance.

Lomé / Zone Franche. L'entreprise coréenne Amina fanrique des mèches synthétiques.
Lomé / Zone Franche. L’entreprise coréenne Amina fabrique des mèches synthétiques.

Soyons clairs ! Si le comité d’organisation s’enrichit grâce aux droits d’images cédés à prix d’or aux sociétés, ces dernières renflouent leurs caisses à moyen terme par le retour sur investissement en publicité et marketing. Les produits estampillés du visage d’ange de la Miss se vendent comme des petits pains. ça rapporte !

A chaque fois la magie de la pub est accomplie : donner envie à des gens qui n’en ont pas les moyens d’acheter une nouvelle chose dont ils n’avaient pas besoin dix minutes auparavant. – Frédéric Beigbeder, 99 Francs.

En gros, Miss Togo est une affaire qui roule. Même avec un site web laissant à désirer. Que l’élection soit un navet n’empêche pas les sponsors et les organisateurs d’avoir le dos au feu et le ventre à table.

 

POST TWEET SCRIPTUM :

 


Pour ce que valent les Evalas…

BEFORE-SCRIPTUM : Par les temps qui courent, qui s’arrêtent, qui marchent, trébuchent, voire même dérapent, j’ai des penchants suicidaires. Je prends à bras le corps (quoique à mon corps défendant, peut-être même offensant) des causes perdues, envers et contre tous, tout l’assentiment général. Chacun voit midi à sa porte n’est-ce pas ? Alors j’y vais vraiment Franco hein… (avec même un peu de tout puissant ok Jazz peut-être ?) : j’expose par exemple ce que je pense contre tous ceux qui feraient de la lèche aux Toofans, alors que ces derniers auraient fait une bonne marque de papier-toilette (pour cul-terreux et autres cul-coincés, joindre l’inutile à l’agréable)… De ce fait, les lignes qui viennent ne sont définitivement pas plaisantes pour ceux qui n’aiment pas aller au-delà de la pensée unique, et un peu basique, dictée par la masse populaire (populaire et facilement manipulable). Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison…

Les Evalas, approche hésitante de définition

A la différence des autres fêtes traditionnelles au Togo, où l’on déloge une pierre sacrée une fois par an, pour la montrer à toute une assistance avant de la ramener dans sa forêt confortable (Epé-yékpé des minas), ou encore où l’on célèbre les premières cultures spécifiques à nos régions respectives (Ayizan chez les watchi, Dpontr en pays bassar) etc, chez les Kabyè, on affronte dans une lutte au corps-à-corps un adversaire d’un village voisin. L’ethnie kabyè est réputée être un peuple de guerriers, ayant l’habitude un peu spéciale de festoyer en brandissant fourches, arc, flèches et machettes (armes blanches); comme les Afghans et autres peuples du Moyen-Orient qui tirent des balles de kalach en l’air pour leurs mariage ? Chacun son truc ! me direz-vous.

A un ami Kabyè j’ai dit un jour de lumineuse saloperie, qu’il y a sûrement une nana Kabyè du nom de Val (pour Valérie) qui a dû terrasser un mec de la même ethnie. Tous ses amis, proches parents alliés, ont dû crier « Eeeeeeeeeeeh Val làààààààà !!! » De là naquit Evala (Eh Val là), interjection marquant l’étonnement après qu’une Kabyè ait terrassé un adversaire de sexe opposé (ou non). Mon ami n’a pas ri. Il n’avait pas le sens de l’humour… le sujet était apparemment délicat. Ceci dit, la dernière partie de ma fausse explication est vraie. C’est un championnat où l’on se terrasse les uns les autres, tous étant égaux par ailleurs en tant que groupe ethnique rompu à la technique agricole de la culture en terrasse sur les monts Kabyè. Le terrassement dans un sens comme dans l’autre, chez eux, c’est dans le sang. Et le résultat, ce sont les luttes traditionnelles en pays kabyè, rite initiatique pour le passage de l’adolescence à l’âge adulte réservé à tous les mâles de l’ethnie (en mal de sensations fortes ou non).

Il est d’autant plus intéressant de se rendre compte chez l’être humain, de l’intérêt porté aux spectacles où les homo-sapiens, bipèdes sans poils ni cornes s’affrontent. Rome avaient ses gladiateurs qui ne ressortaient du Colisée que mort ou vif, Rome, cet empire dont la civilisation montra au monde les voies de la politique, de la démocratie et du décorum des arts de la table, Rome pourtant si barbare… Alors si en pays Kabyè, si on ne s’en tient à ne mettre que les adversaires K.O. … Qui aime rater un spectacle de combat corps à corps lève le doigt !

Que coûtent les Evalas au contribuable togolais ?

C’est la question qui fâche. L’une de mes grandes amies twittos (par opposé à petite-amie) n’a pas sa langue dans sa poche. Attention série de tweets au vitriol :

Une partie de l’opinion voit en ces festivités traditionnelles kabyè, une petite gabegie financière creusant sa part de trou dans les fonds de l’Etat. Vrai ou faux ?

Au gré de vous décevoir, sachez que je ne sais pas ! Alors pourquoi j’en parle ? bah parce que tout le monde parle de ce qu’il ne sait pas ! Dans le doute, il vaut mieux s’abstenir n’est-ce pas ?

Les premiers mois de la Présidence Faure en 2005 ont eu le mérite de formaliser les fêtes traditionnelles voire informelles du Togo. Il se murmurait et se susurrait qu’on avait décidé en haut lieu d’allouer des fonds à chacune de ces célébrations. Ceci allant bien évidemment dans le sens de la réconciliation entre les filles et fils du pays. Le doute a été d’ailleurs définitivement levé avec le spectacle lamentable offert par les preneurs de pierre sacré de Glidji. Ils allaient confirmer sans le savoir et le vouloir que chaque fête traditionnelle valait son pesant d’or sous la présidence Merci Papa Faure. Divisés, voici quelques années, autour de la question de qui gère le budget de la cérémonie de prise de la pierre sacrée, on apprit en 2012 que ceux qui organisèrent in fine les festivités furent chassés à coup de pierre, par ceux qui voulaient eux aussi l’organiser. Les prêtres de la forêt sacré, les officiels, le reste de l’assistance, tout le monde aurait pris ses jambes au cou. La scène hilarante de bibendums noirs courant comme des dératés a prouvé une fois de plus que la peur donnait des ailes. Il s’en est fallu de peu pour qu’ils apprissent à voler. Ironie du sort, la pierre prise cette année-là arborait une couleur blanche. Une couleur qui apporte un message de paix pour les filles et fils du Togo.

Les dieux ont de l’humour; les humains, c’est plus délicat.

Loin s’en faut, la corne d’abondance qui divise chez les porteurs de pierre sacré, rehausse l’éclat de luttes traditionnelles sous d’autres cieux. Et – peut-être – pour un peu de charité commençant par ses propres origines, le Président met-il un peu du sien et de sa poche aussi pour donner un cachet spécial à la fête… ou les cachets spéciaux reçus par Yemi Alade et autres artistes de renoms, invités pour l’occasion à une soirée Evala Fashion Show, en marge du championnat de lutte.

D’où l’affaire Ferrari

Ceux qui pensent qu’il y a trop d’argent mis dans les Evalas, « sans savoir exactement combien a été officiellement ou officieusement mis », ont trouvé en la présence de Yemi Alade, étoile montante de la musique nigériane, une raison suffisante pour affirmer tout de go que les Evalas coûtaient trop chers au pays. Après sa prestation à la soirée Evala Fashion Show, la chercheuse de Johnny publie sur Facebook un remerciement à Faure Gnassingbe où elle ajoute : « Still waiting for my ferrari » : j’attends toujours ma ferrari.

Ce jour là, une sourde plainte gronda alors au sein même du peuple rassemblé sur Twitter. La preuve dans le tweet qui vient, que j’appris à mes dépens :

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’étincelle qui met le feu aux poudres, le tweet enrage la twittosphère ! Les internautes sont convaincus que le président, charmé par la jolie nigériane voulait offrir à cette dernière, une italienne à grande vitesse ; comme le raconte Jeune Afrique avec un peu d’humour dans La Ferrari, la star et le Président.

Yemi Alade et son Community Manager zélé ont mis trop de « piment dans la sauce« . Les gars du service de com de la présidence du Togo ont sauté au plafond. Et visiblement, la chanteuse a été recadrée par leurs soins. Pour rattraper la bourde, un tweet moins prolixe où la star se contente d’un « Merci Beaucoup Sir ». (En tout cas, elle tenait à remercier le président).

Si les fruits tiennent les promesses fleurs, que les lendemains ne chantent pas faux, et que  Yemi Alade arrive à avoir une Ferrari par ses propres moyens ou par d’autres moyens, il ne sera pas difficile à ses fans de ré-alimenter cette rumeur; laissant entendre qu’elle a pu été offerte par un chef d’état. Accroissant sa notoriété de chanteuse tellement belle et douée pour son art que les Chefs d’Etat se bousculent au portillon pour lui offrir des voitures de luxe. Ceci expliquant cela.

Je suis sûr que les détracteurs qui se font manipuler par les petites intox de bas étage se sont laissés aller à l’hypertension et à un peu d’infarctus pour une Ferrari qui n’existe que de nom.

Que Conclure ?

Ne vivons-nous pas finalement une époque formidable ? La masse populaire en général est en proie aux petits quolibets et aux rumeurs de comptoir qui alimentent les discussions inutiles, terreau des analyses grossièrement erronées. L’ignorance ayant élue domicile dans la plupart des crânes, les jugements hâtifs sont portés sur untel ou untel sur la base de petites passions étriquées contribuant à retarder la réflexion collective togolaise. Sur cette terre de nos aïeux, rien ne contribue à élever la qualité du débat national… on nous a trop bien appris à nous éloigner des sujets importants pour s’attaquer aux menus-fretin où il n’y a aucun bénéfice à retirer. Il va bien falloir un jour apprendre à chercher la cause profonde des choses, avant de les juger et de les condamner. Ou sinon, nous contribuerons à reculer, ceux qui viennent, dans la marche du monde.

Mieux encore, ce que valent les Evalas en fin de compte ? C’est de forger des jeunes qui ont un mental de résistant, des battants contre le cortège de difficultés de la vie. C’est aussi simple que cela.

POST-SCRIPTUM : Un jeune homme qui n’a jamais fait Evala (et pour cause, ayant géographiquement râté de peu son appartenance ethnique, quelle chance) a pris des photos  de la dernière édition en date. Si vous voulez jouer de la souris pour admirer le spectacle, c’est ici.