AGBADJE Adébayo Babatoundé Charles A. Q.

Gabon : Daniel Ona Ondo, nouveau Premier ministre

Le Pr. Daniel Ona Ondo reçu par le Président la République, Ali Bongo Ondimba
Le Pr. Daniel Ona Ondo reçu par le Président la République, Ali Bongo Ondimba

 

 

 

Après ce qu’on pourrait qualifier de longue traversée du désert, le professeur Daniel Ona Ondo, refait surface, de fort belle manière, sur la scène politique gabonaise.  

 

Économiste de formation, professeur agrégé des facultés de Droit et de Sciences économiques de l’Université Omar Bongo, Ona Ondo est entré en politique dans les années 1990. Il a  successivement occupé plusieurs portefeuilles.

 En 1998, ministre de la Culture, des Arts et de l’Éducation populaire.

En 2002, ministre de l’Éducation nationale.

En 2005, ministre des Postes et Télécommunications.

Depuis 2007, il est député PDG et élu premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Le nouveau Premier ministre a annoncé qu’il composerait sa nouvelle équipe gouvernementale d’ici à la fin de semaine.

Sa principale mission sera de poursuivre la mise en œuvre du Plan Stratégique Gabon Émergent du président Ali Bongo Odimba. A trois ans des élections présidentielles, Il devra proposer des solutions innovantes pour le chômage des jeunes, la précarité de logement et l’absence d’équipements collectifs dans les zones rurales et certains quartiers sous intégrés des grandes villes du pays.


Afrique : poly… ou homo; un dilemme plus que cornélien

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La tenue d’un mariage coutumier gay à Libreville le 29 décembre 2013 et l’interpellation des mariés et des participants de la cérémonie, puis leur libération quelques jours plus tard à cause du vide juridique dans la loi gabonaise, autant de péripéties qui en Afrique relancent la question de l’homosexualité. Un débat renforcé par la promulgation le 13 janvier 2014 au Nigeria d’une loi interdisant explicitement les unions entre personnes de même sexe et restreignant les droits des homosexuels. Ce débat sur l’homosexualité et sa légalisation ou non a en toile de fond l’abrogation du régime polygamique.

C’est bien connu, la modernité occidentale pose bien des dilemmes aux Africains qui sont appelés à laisser leurs traditions jugées rétrogrades ou désuètes et embrasser des valeurs modernes, jugées plus en phase avec les libertés et les droits humains. Des valeurs qui parfois heurtent terriblement leur moralité ou leur sensibilité. Ainsi en est-il du  débat sur la légalisation du mariage homosexuel sur le continent mis en perspective avec celui de l’abrogation de la polygamie.

D’un côté, il y a la polygamie qui d’une manière ou d’une autre ne choque moralement pas grand monde sur le continent. Dans bien des pays, il y a plus d’une première dame, officiellement ou officieusement. Mais au nom des valeurs modernes, elle est vouée aux gémonies et quoi qu’on dise c’est dans l’ordre de l’acceptable. Le Bénin s’est même fait remarqué en abrogeant la polygamie, de son code la famille, le 24 juin 2004.

De l’autre, il y a l’homosexualité qui moralement choque plus de 95 % des Africains. Mais les organismes des droits de l’homme et la communauté internationale aimeraient bien voir les législations africaines la légaliser et la codifier. Dès qu’un pays africain donne une orientation répressive à sa législation sur la question, comme c’était le cas lundi passé au Nigeria, c’est toujours un tollé général.

On comprend aisément une réforme sociétale qui représente une avancée en termes de fonctionnalité ou de moralité comme c’est le cas de la polygamie, mais on comprend mal une réforme sociétale qui représente au contraire une régression des normes morales de la société comme c’est le cas de l’homosexualité.

Il est indéniable qu’il existe en Afrique, une frange de personnes à tendance sexuelle gay. Mais il faut faire la politique de ses moyens, et je pense que le continent n’a pas aujourd’hui les moyens psychologiques et matériels pour gérer les conséquences d’une légalisation de l’homosexualité. D’ailleurs en Occident même les points de vue sont très partagés sur la question et la légalisation de l’homosexualité est plus le fait des lobbies politiques qu’une aspiration des peuples. De plus, les institutions chargées de gérer les différents aspects de cette décision en Occident sont plus matures que celles d’Afrique dans lesquelles les dérives seront trop nombreuses.

Le continent ne parvient déjà pas à nourrir, à soigner et éduquer convenablement sa population, peut-il se permettre le luxe de mettre à l’ordre du jour quelque chose qui ne représente qu’un épiphénomène dans sa société. A chaque chose son temps, et il ne faut point mettre la charrue avant les bœufs. Il viendra probablement, en Afrique, le temps où la légalisation de l’homosexualité s’imposera d’elle-même ce qui n’est visiblement pas le cas actuellement.

Pour l’heure, la résistance institutionnelle est encore farouche. Et mis à part l’Afrique du Sud ou l’homosexualité est légale et le mariage pour les personnes de même sexe est autorisé, de manière plus générale, l’homosexualité est toujours illégale et criminalisée dans au moins 39 pays sur les 54 que compte que le continent. La promulgation par le président nigérian Goodluck Jonathan le lundi 13 janvier 2014 de la loi, adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai 2013 montre bien la perception négative du phénomène sur le continent. Cette loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d’emprisonnement pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation. Mais il faut l’avouer, dans certains pays africains :  les agressions, brimades et emprisonnements plus ou moins légaux dont sont victimes les personnes homosexuelles et transsexuelles sont excessifs. On peut se demander  jusqu’à quand ? Les Etats africains ne sont pas fiables. Au détour d’un prêt ou d’un appui budgétaire ou tout autre forme d’aide, si la conditionnalité passe par l’assouplissement de la législation contre l’homophobie, il n’est pas à exclure que les uns après les autres les législations dans les pays africains bougent en sens inverse bien avant les sensibilités.

 

 


Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la Centrafrique : Une chance et un risque.

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Catherine Samba-Panza, la maire de Bangui, a été élue présidente de transition de la Centrafrique, à l’issue du second tour de l’élection par le Conseil national de transition (CNT). Son élection à la tête du pays représente une grosse lueur d’espoir de sortie de crise, mais aussi un risque de dérive d’incompétence si d’aventure les fruits n’ont pas tenu les promesses des fleurs.

Élue au second tour de scrutin avec 75 voix contre 53 pour Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’Etat, Mme Catherine Samba-Panza aura la lourde tâche, comme l’a rappelé le président français, François Hollande,  de mener à bien la réconciliation et l’apaisement nécessaires en RCA, en vue de la tenue d’élections démocratiques (…).

Après des mois d’affrontement militaire et  de sanglantes violences inter-religieuses, l’avènement d’une femme à la tête de la RCA représente en soi une grosse lueur d’espoir pour le pays. De part son profil et avec le suffrage important qu’elle a obtenu auprès du CNT, on peut lui faire  le crédit d’être à équidistance de tous les groupes armés du pays ce qui est un premier pas dans la voie de l’apaisement. La politique pourra se faire dorénavant autrement que par une logique de rapport de force comme ce fut le cas jusqu’à nos jours

De plus les femmes comme on sait sont moins affairées que les hommes. Elles sont moins liées aux lobbies d’affaires, ethniques ou régionalistes et donc ont les coudées franches pour prendre les décisions idoines ou pour faire aboutir leurs décisions que les hommes en général. De ce point de vue donc, Mme Catherine Samba-Panza est parfaitement l’homme ou plutôt la femme de la situation en RCA.

Toutefois, un Etat est une structure très complexe et la gestion d’un pays post guerre civile comme la RCA ne sera pas une sinécure. Au delà donc des bons sentiments et de la bonne volonté, il faut beaucoup de clairvoyance politique et du savoir faire pour trouver les ressources nécessaires au fonctionnement de l’Etat, pour fixer les priorités dans un environnement ou tout est prioritaire et pour faire les arbitrages difficiles afin de ne pas devenir l’otage des conseillers nationaux ou internationaux.

Vu sous cet angle, il est à espérer que Mme Catherine Samba-Panza sera à la hauteur du job pour éviter que des tensions nouvelles ne se développent de nouveau dans le pays.

Au demeurant, avec le soutien de sa classe politique et de la communauté internationale, Mme Catherine Samba-Panza a entre ses mains toutes les bonnes cartes pour réussir sa mission pour laquelle nous souhaitons bon vent.

 


Le vodou Lègba, un Dieu singulier de la galaxie Vodou.

 

A  l’occasion de la fête des religions endogènes célébrée chaque année au Bénin le 10 janvier, je suis heureux cette année d’apporter par ce billet, ma contribution  à l’évènement sur Mondoblog en fournissant quelques points de repère, quelques clefs d’entrée dans la galaxie vodou afin que  quiconque intéressé par le sujet puisse, par lui-même,  se faire une idée du vodou dans ses symboles et dans ses pratiques en général et en particulier du vodou Lègba.

 

Avec ses nombreuses divinités, que l’on présente volontiers d’une façon effrayante, ses rites cabalistiques, ses sociétés secrètes et sa magie en relation avec les forces de la Nature, le vodou  apparaît comme une nébuleuse confuse  de divinités hétéroclites  dans laquelle on ne peut pas s’hasarder sans être initié ou avoir  un prêtre ou une prêtresse vodou pour guide..

N’étant point initié à quelque divinité vodou, je n’aurais pas ici la prétention de dévoiler quelques mystères ou de vous éclairer sur les faces cachés de la spiritualité ou des rituels vodou. Mais bien que profane, je reste tout de même impacté  par la spiritualité vodou qui a largement imprégné toute la culture béninoise qui est la mienne et dans laquelle tout le monde jure, depuis la tendre enfance, au nom de Mahou, le dieu vodou. A ce titre, je me propose en toute modestie, de vous faire faire une visite du panthéon Vodou avec un arrêt sur image sur le vodou Lègba.

 

Dans l’aire culturelle Adja-Tado qui regroupe le Togo, le Bénin et une partie du Nigéria, le vodoun (terme traduit de manière approximative par : esprit surhumain, force, puissance ou divinité) est un ensemble établi de croyances, de rites, de mythes à la structure particulière, fondé principalement sur des entités ou fétiches appelées vodoun ou vodou qui sont organisées en familles, hiérarchisées en panthéon et dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance.  Plus qu’une religion, le vodou est un mode de vie.

Par le biais de l’esclavage, le vodou s’est exporté en Occident et a donné naissance  à des formes religieuses au Nouveau Monde, connues sous le nom de vaudou à Haïti et de candomblé au Brésil.

Selon la mythologie la plus répandue dans l’aire culturelle Adja-Tado, à l’origine du monde actuel, on trouve Mahou ou Mawu à laquelle est, sous entendu,  associée une autre divinité : Lissa. En ce sens, Mawu désigne une paire de divinités.  Mawu est féminin, Lissa, masculin. De ce couple primordial seraient nés plusieurs  enfants dotés de pouvoirs surnaturels. Les vodou ou tout du moins, une grande partie d’entre eux, seraient les enfants issus de l’union de Mawu et de Lissa, le dernier-né de cette nombreuse famille étant Lègba.

 

Les fétiches ou vodou seraient donc, des médiateurs entre « Dieu et les hommes ». Pour ces derniers, « ils obtiennent des faveurs », mais sont également les « exécuteurs des vengeances divines ». Il vaut mieux ne pas les croiser, car « leur rencontre est danger de mort». Les vodou emprunteraient une enveloppe Inhumaine pour descendre sur terre et ce, uniquement entre midi et une heure, et la nuit entre minuit et le chant du coq.

 

Le panthéon vodou offre une galaxie de près de trois cents divinités hiérarchisées, mais l’ordre de cette hiérarchie est fortement lié aux différents lignages. Les principales divinités de cette galaxie sont :

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Xêvioso ou chango: c’est une divinité du ciel qui se manifeste par la foudre. Symbolisé par une double hache, il est le dieu justicier qui châtie les voleurs, les menteurs, les malfaiteurs.

Sakpata ou chakpana: est le Dieu de la terre, il est très craint et les gens n’osent pas prononcer son nom. C’est la divinité qui propage la variole.

Dan : c’est le serpent. Il se manifeste à travers l’arc-en-ciel. Il peut aussi se présenter sous forme d’un homme et combler de richesses ceux qui l’accueillent bien.

Gou : c’est la divinité des forgerons, des chasseurs ou de tous ceux qui manipulent le fer ou les armes en fer. C’est un dieu représenté par un amas de ferrailles. Il protège mais il peut punir également par des accidents sanglants.

Lègba ou Elegbara ou Eshu : c’est le Dieu de la croisée des chemins, le vodou du désordre de la méchanceté, de l’intelligence et de la ruse. Il remplit des fonctions et des rôles bien souvent contradictoires qui ne sont pas sans rappeler Hermès.

A ces divinités majeures s’ajoutent les divinités secondaires.

Chacune de ces divinités a des adeptes initiés qui leurs font périodiquement les cérémonies rituelles.

Cette année aussi, dans tout le pays, les couvents et les temples ont été remis à neuf pour la circonstance et les vodounon (maître vodou) et les vodoussi (adeptes du vaudou) se sont parés pour célébrer leurs divinités comme ici sur la photo.

 

Une danse de vodoussi

 

Toutfois, de  toutes les  divinités du panthéon vodou, manifestement, Lègba est la figure du Vodou la plus familière, mais aussi la plus singulière.

 

 Lègba ou Agbo Lègba : 

le Dieu de la croisée des chemins.

 

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Le vodou Lègba ou Agbo-Lègba se retrouve chez les populations Ewé, Adja, Mina, Fon, du Bénin et du Togo et chez les populations yorouba du Bénin et du Nigéria sous le nom d’Elegbara, Eshu-Elegbara, Eshu-Bara ou encore Eshu. Dans le culte Vaudou haïtien, le dieu Legba est vénéré sous deux formes contradictoires : la forme d’un enfant rebelle, ou la forme d’un sage vieillard estropié marchant à l’aide d’une canne.

Le terme Agbo signifie barrière dans le sens d’entrée, seuil  ou portail des maisons, des quartiers des agglomérations ou des cités. A ce titre, Agbo-Lègba est un rempart contre les ennemis réels et mystiques de la famille, de la cité ou de la communauté. Par extension Agbo-Lègba désigne  le Dieu des frontières, du chemin ou  de la croisée des chemins.

 

La légende de Lègba

 

D’après la légende, Lègba ou Elegba est le dernier fils de Mawu et de Lissa.

Mawu, l’être suprême, convoqua les vodoun pour les envoyer sur terre. Lègba se présenta alors, le premier, sans prendre le temps ni la politesse d’apporter un présent, vêtu d’une simple plume sur la tête. Aussi Mawu fâchée le renvoya. Dépité, Lègba descendit sur terre, sans instructions, sans but véritable. Il erra dans des lieux inconnus, ne sachant que faire. Comme il connaissait les langues des deux mondes, celui des divinités et celui des humains, il mit à profit cette errance, en devenant leur messager.
D’autres mythes indiquent que Lègba pourrait être, non pas le dernier-né, le « favori» de Mawu, mais au
contraire, son premier-né, un enfant malformé qui aurait précédé longtemps auparavant, le cycle des enfants normaux.

Quoi qu’il soit, sa venue est toujours placée sous le signe de la ruse, de la rapidité d’esprit, de l’intelligence, du désordre. Il se présente toujours le premier, volant ou essayant de voler la place des autres.

 

La représentation de Lègba

 

Pour ce qui est de la partie visible de l’iceberg, Agbo-Lègba est représenté par une bute de terre aux formes plus ou moins humaines avec souvent un phallus démesuré. Les représentations de lègba traînent partout. On les voit aux seuils des habitations, des lieux publiques et à tous les coins de rues dans les vieilles citées.

On peut même dire que les représentations de lègba sont la face hideuse du vodou avec les offrandes de sang, d’huile de palme et de farine de maïs et autres avec lesquelles on le barbouille régulièrement comme ici le montre ce Lègba royal dans la citée d’Abomey.

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Toutefois, Lègba vodou du golfe du Bénin est tout aussi divers dans ses matérialisations que dans ses attributions.

 

Les caractéristiques de Lègba.

 

Agbo Lègba a plusieurs caractéristiques.

 

Lègba, vodou du désordre et de la colère. Divinité de la puissance, de la force qui se déchaînent dans la querelle, la discorde, la colère, le meurtre, la guerre, le cauchemar, la folie passagère, (et même) les rêves érotiques»

Lègba, vodou de la méchanceté.  Il ne cherche qu’à nuire aux hommes, et il faut sans cesse l’apaiser par des sacrifices et des offrandes.

Lègba, vodou de l’intelligence et de la ruse.

Lègba est souvent présenté comme une sorte de lutin au comportement à l’équilibre fragile: il peut être très farceur, mais aussi prêt « aux pires méchancetés », en même temps, il se laisse facilement cajoler, si on sait s’y prendre, avec des sacrifices, des prières ou des libations, et surtout de la nourriture.

 

Les fonctions de Lègba

 

Ainsi que ses caractéristiques, les fonctions de Lègba sont multiples.

 

Lègba, messager des hommes et des vodou.

Agbo-Lègba est le messager privilégier des hommes et des vodous car le seul à les comprendre tous, voila pourquoi on ne peut commencer libation et sacrifice à un grand nombre de vodou sans en offrir les prémices à Lègba afin d’obtenir son concours comme médiateur ou intercesseur.

 

Lègba, gardien de la propriété.

Il est le gardien des propriétés ce qui explique, son installation devant les maisons et aux carrefours, endroits terriblement ouverts et dangereux, qu’il a mission de protéger. Il protège la route de tout danger

 

Vodou de la génération

Représenté avec un phallus démesuré, il est le vodou de la fécondité ou de la reproduction, un vodou de la génération qui serait « susceptible de donner ou de refuser des enfants» à qui il veut.

 

La cérémonie de Lègba

 

Dans le culte vodou, il est admis que toutes choses heureuses et malheureuses arrivent par la volonté de Lègba avec la permission des vodou supérieurs. Mais, la seule manière d’éviter cela est de lui accorder son temps, il faut lui parler, lui donner à manger et à boire abondamment.

Les adeptes du vodou n’entreprennent jamais un long déplacement sans demander la route à Agbo-Elègba, le vodou du chemin afin qu’aucun malheur ne survienne en route.

Généralement les cérémonies Vodou commencent  toujours par les offrandes à Lègba et son invocation passe par une louange dont voici le  refrain culte.

Iba l’Agbo é Agbo mojuba !

Iba  l’Orisha.

Iba l’Agbo é Agbo mojuba o!

B’omodé korin adjuba Agbo é

Agbo mojuba

F’èlègba eshu ona

 

Quoi qu’il en soit, Agbo-Lègba est censé apporter protection, paix et prospérité, mais  il peut également punir.  C’est un vodou dont les  caractéristiques multiples et contradictoires, aussi bien dans son nom, dans ses formes, dans ses attributs que dans ses fonctions font de lui un vodou singulier.

.Qu’on soit adepte ou non, le vodou reste une réalité culturelle forte dans laquelle on naît et avec laquelle on vit au Bénin et dans plusieurs pays du golf du Bénin, malgré la percée des églises du réveil. Le champ du vaudou reste encore aujourd’hui très vaste, ésotérique et complexe. Et le mystère est bien entretenu au sein des couvents et forêts sacrées où l’héritage est légué au fil des générations à travers une tradition orale.

 


Juste une minute de paix en 2014.

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Encore quelques heures et 2013 sera de l’histoire.

Comme il est de coutume, c’est la période des vœux, un rite nullement vide de sens. C’est, en effet, le moment pour mobiliser les énergies autour de quelques résolutions, de quelques prières.

Pour ma part, ce billet, est-il un vœu  ou une exhortation, je ne saurait trop le dire,  mais il est consacré à l’Afrique.

Malgré la situation critique dans laquelle se trouve le continent,

Malgré la faim qui représente notre dénominateur commun.

malgré la maladie qui constitue notre plus petit commun multiple.

malgré la guerre qui devient  notre plus grand commun diviseur.

Malgré l’injustice flagrante des uns et la violence grossière des autres,

malgré les exclusions nombreuses qui minent partout le vivre ensemble,

j’ose encore croire qu’un autre avenir est possible sur le continent.

un avenir sans guerre, sans faim, sans maladies, et sans exclusion.

un avenir ou les africains indépendamment de leurs nationalités, de leurs ethnies, de leurs religions ou  de leurs régions coopéreront dans la concorde.

Mais, je ne perd pas aussi de vue que  cet avenir probable reste  largement, sous le contrôle de nous même les africains. Plus tôt nous atteindrons un niveau de conscience commune élevé pour comprendre que nous devons orienter notre histoire autrement en agissant autrement et plus tôt il viendra, soit on ne le fait pas et plus tard il viendra ou ne viendra jamais.

Point donc de fatalité. Le destin du continent est dans la main des africains eux même, nos actions  au quotidien déterminent des résultats que nous devons assumer.

Toutefois, une vieille chanson de mon Bénin natal qu’on chante dans les situation désespérée pour se donner espoir proclame que même si le destin t’a condamné, ta prière peut  te sauver. Tout naïvement, j’y souscris et forme pour le continent tout entier, en 2014, un seul voeu:

Une minute de silence total des armes sur l’ensemble du continent.

Juste une minute d’absence d’épisodes guerriers aux quatre coins du continent.

Une minute de silence total des cris de détresse sur l’ensemble du continent.

Une minute de silence des tensions, des appréhensions et des déboires diverses sur le continent

Juste une minute de paix sur tout le continent.

Une minute  de coopération et de convivialité entre tous.

Enfin, une minute d’apaisement total et de  développement.

Une minute magique,

une minute féerique

Une minute interminable.

Suivie, pourquoi pas, d’une autre pareille,

Puis encore une autre,

Puis un jour,

puis toujours.

Eh Diantre! si tout le continent pouvait souscrire  à cette minute de paix interminable. Bien sûr que c’est dans les cordes du continent.

Bien sûr que  yes, we can.

Puisse 2014 voir ce instant se produire!

Que tous les vœux soient.

 

 

 

 

 


Bénin: Y a-t-il encore un capitaine à bord du navire?

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Président  Boni Yayi

Si le premier mandat du président Boni Yayi a été globalement satisfaisant, malgré le cafouillage et le populisme du chantre du changement et de l’émergence économique du Bénin, le deuxième mandat est probablement celui de trop car le  roi du Palais de la Marina ne semble plus rien maîtriser dans le pays. Au rythme où vont les choses, c’est à se demander si à l’instar du capitaine du Costa Concordia, Francisco Schettino, le président boni ne va pas larguer le navire Bénin avant la fin de son mandat s’il ne parvenait pas à modifier la constitution pour rempiler.

 

Au Bénin plus rien ne va ou plus précisément tout va à vau l’eau. De grogne en boude, de protestation en contestation, de désaveux en déculottée, le président Yayi Boni n’en finit plus de subir les revers et les affronts.Comme si le sort s’acharnait sur l’homme du changement, les nouvelles se suivent et se ressemblent toutes, cruelles. Iironie du sort, c’est justement pour n’avoir pas voulu faire non les changements annoncés et attendus par tous mais plutôt celui de la constitution redouté par tous  que le divorce entre le président et son peuple semble définitivement consommé.

 

En effet, après le sulfureux K.O de Boni Yayi à la présidentielle de mars 2011 et  sa victoire écrasante aux législatives, le Chef de l’Etat s’en était sorti avec une majorité appréciable capable de soutenir son action. Le ralliement surprise de la Renaissance du Bénin (Rb), théoriquement membre de l’opposition lui avait permis de conforter sa majorité parlementaire. Mais depuis, les promesses non tenues, les objectifs inavoués et la dictature rampante du locataire du palais de la marina ont conduit à la situation quasi chaotique que traverse le pays en ces temps ci.

Au total, après le chaos magique au premier tour des présidentielles de 2011 pour son deuxième mandat, les béninois, aucunement dupes ont laissé faire, semble t-il, pour éviter le scénario  ivoirien, encore vivace, dans les esprits à cette époque là, soit. Mais dans le pays, tout le monde ironise sur le K.O. en redoutant qu’il ne se transforme en chaos, tant les tensions sont palpables à tous les niveaux. la vague de crises qui secouaient les différents secteurs professionnels du pays avant les élections présidentielles va se muer en une spirale de contestations sociale au point où un an après sa réélection, le chef de l’Etat, visiblement dépassé par les événements,  et pour, sans jeu de mot, changer son fusil d’épaule, procéda à un remaniement technique de son gouvernement et s’empara lui-même du portefeuille de la défense nationale avant de l’attribuer à une autre personne lors d’un remaniement ultérieur.

De fait, c’est une vrai paranoïa qui s’est installée au sommet de l’Etat et pendant que les rumeurs font état de brouille entre le chef de l’Etat et ses amis politiques au sujet de la révision constitutionnelle, lui accuse le chef de fil, supposé, des anti révisionnistes, le richissime homme d’affaire, Patrice Talon, de tentative d’empoisonnement puis de coup d’Etat contre sa personne. Ce dernier ayant pu fuir du pays avant son arrestation, une information judiciaire sera ouverte contre lui a Cotonou  et des mandats d’arrêt internationaux lancés contre lui et ses lieutenants.

 Dans le même temps, à l’Assemblée Nationale, le  projet de révision constitutionnelle initié par le gouvernement  divise le pays et relance le débat sur l’opportunité d’une révision de la constitution face aux urgences de l’heure que sont la pauvreté, l’emploi des jeunes, le bien être des travailleurs, la corruption et la cohésion nationale.

Au quotidien, après le cafouillage et la mascarade de la liste électorale permanente (LEPI) qui a permis le KO électoral et dont les meurtrissures sont encore palpables dans le pays, plusieurs scandales politico-économiques, vont  émailler la gouvernance de Boni II. Il s’agit notamment de l’Affaire du Programme de Vérification des Importations (PVI), des chantiers financés à coût de plusieurs milliards de francs par le budget national et laissé à l’abandon ( le palais de l’Assemblée Nationale, la centrale à gaz de Maria Gleta),  puis  des affaires d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat.  Ajouter aux scandales du premier mandat, en particulier les affaires Cen-Sad et ICC service, la coupe semble pleine et le ras le bol ressenti à tous les niveaux sans que le gouvernement ne prennent vraiment la mesure de la situation, malgré les cartons jaunes qui lui sont brandit de toute part.

Oiseau de mauvais augure ou présage incompris, la révision de la constitution de 1990 est le projet phare du deuxième quinquennat de Boni Yayi et c’est un projet qui a le mérite de faire unanimité contre lui sans que le président ne prenne toujours la mesure de la question. En effet, le front des anti-révisionnistes regroupe naturellement  les membres de l’opposition politique, de la Société Civile, mais aussi les membres de la majorité présidentielle dont les plus téméraires n’hésitent pas à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas en brandissant le carton jaune.

Ce qu’un carton jaune ne suffit pas à faire comprendre, seul un carton rouge peut le faire et comme l’a dit Candide Azanaï, un député béninois lors du vote du budget 2014, le président boni ne veut pas entendre raison et le seul moyen pour y parvenir est de le saisir par les oreilles  et lui crier fort à l’intérieur ce qu’on veut lui signifier.

La première personne qui à oser saisir les oreilles présidentielles pour lui dire : “ trop c’est trop », c’est le juge d’instruction du sixième cabinet du tribunal de première instance de Cotonou, Angelot Houssou. Contrairement à ce qu’on pouvait croire, ce juge qui avait en charge l’instruction  des dossiers de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat contre le président Boni Yayi et qui se déplaçait au palais pour instruire le chef de l’Etat a clôturé son instruction le 17 mai 2013 par  des ordonnances de non-lieu général dans les affaires de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat, Boni Yayi, et de tentative de coup d’Etat, une décision qui symbolise un’échec cuisant pour le  Chef de l’Etat.

Cette courageuse ordonnance de non lieu  sera confortée le lundi 1er juillet 2013 par  la Cour d’appel de Cotonou qui a confirmé les ordonnances de non-lieu rendues par le juge Angelo Houssou dans les mêmes dossiers en première instance. Aujourd’hui, le juge Angelot Houssou est réfugié politique aux USA ou l’asile politique lui a été accordée.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, la cour d’appel de Paris auprès de qui le gouvernement béninois a adressé une demande d’extradition de Patrice Talon le principal accusé dans ces deux affaires a, dans son verdict du 4 décembre 2013, refusé d’extrader les prévenus à Cotonou où les conditions d’un jugement équitable ne sont pas de son point de vue garanties.  Deuxième échec cuisant donc pour le Chef de l’Etat

Et puisque jamais deux sans trois, la troisième estocade au chef de l’Etat est venu des USA avec le rejet de la candidature du Bénin pour le deuxième compact du Millenium Challenge Account. Déclaré éligible pour le second compact du Millénium Challenge Account avec une note de 11/20 à la fin de l’évaluation après le premier compact,  lors de sa session trimestrielle tenue le mardi 10 décembre 2013 à Washington, le Conseil d’administration du Millenium Challenge Corporation (Mcc) a rejeté la candidature du Bénin. La raison essentielle de ce refus est la faible moyenne obtenue par le Bénin au niveau de l’indicateur relatif à la corruption et la mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat. Au total c’est 300 milliards de franc cfa d’appui budgétaire accordé par les USA que le Bénin perd à cause de la mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat

Dure dure que ce mois de décembre 2013, pour le chef de l’Etat béninois qui n’était pas encore au bout de sa peine. L’Assemblée nationale du Bénin a rejeté jeudi 19 décembre 2013 par 44 voix contre et 39 voix pour, le budget de l’Etat exercice 2014 après un vote secret. Quand on sait que le chef de l’Etat bénéficie pourtant d’une majorité confortable au sein de ce parlement, on comprend qu’il ne maîtrise plus sa famille politique qui semble commencer par lui montrer la porte de sortie.

Et comme si tout ceci ne suffisait pas, sur le front social, les nouvelles ne sont pas meilleures. depuis le 1er octobre dernier, les  praticiens hospitaliers du Bénin  observent une grève perlée qui vise à demander le paiement des primes de risque et qualification coupées depuis 1982 et qui correspondent à 20% du salaire indiciaire brut des agents de santé béninois. Une grève qu’ils menacent de  radicaliser à 96 heures par semaine sans service minimum.

La même situation s’observent du côté des magistrats  qui observent depuis le mardi 3 décembre 2013 une grève perlée de 72 heures par semaine pour exiger du gouvernement la correction des violations des principes d’inamovibilité des juges du siège et celui de la préséance dans les nominations ou affectations de magistrats faites en 2011 et en 2013.

Quant aux syndicats de l’Education nationale, il sont en échauffement et comptent entrer dans la danse à partir de janvier si leurs revendications ne sont pas satisfaites jusque là.

 Au regard de tous ces déboires essuyés par le chef de l’exécutif béninois, on peut, à juste titre, se demander s’il y a encore un capitaine dans le navire tant il prend l’eau de toute part. Le président Boni Yayi a promis monts et merveilles au peuple et fait aujourd’hui les frais de ses errements politiques . Espérons qu’après lui le déluge n’emporte tout le peuple.

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Madagascar: Présidentielle 2013 – Et si la communauté internationale n’avait pas été là ?

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Maintes fois annoncés et maintes fois reporté, Le scrutin présidentiel, considéré par les Malgaches et la communauté international  comme un préalable pour sortir de la grave crise politique, économique et sociale dans laquelle leur pays est plongé depuis l’éviction de Ravalomanana par Rajoelina il y a quatre ans a fini par avoir lieu. S’opposent pour la magistrature suprême, Robinson Jean-Louis à Hery Rajaonarimampianina. Le premier est soutenu par l’ancien président Marc Ravalomanana et le second par le président de la transition Andry Rajoelina. Toutefois la question se pose de savoir si cette distribution aurait été la même si la communauté internationale n’avait pas été là.

 

 

Enfin la logique a fini par s’imposer, la raison par triompher et le droit par être dit. Les différents candidats à la présidentielle sont finalement ceux que la loi électorale autorise. Mais, oh que le chemin fut long, incertain, improbable voire surréaliste.  Pour y parvenir,  il a fallu négociations sur négociations, sommet sur sommets, missions sur missions, reports sur report et surtout surtout, il a fallut  que La Cour Electorale Spéciale se dédit pour quenfin soit arrêter la liste des 33 candidats politiquement correctes pour le premier tour du scrutin présidentiel qui a dégagé pour le second tour Jean Louis ROBINSON et Hery RAJAONARIMAMPIANINA, un face à face inédit dans les annales politique de la Grande Île.

Aucun politologue, aucun mage, aucun marabout n’aurait pu prédire cette affiche exceptionnelle du second  tour il y a seulement  trois mois, tant les positions étaient radicalisées, les passions exacerbées et les engagements assumés.

Véritable douche froide pour Andry Rajoelina, l’homme fort de Tana qui aura tout fait pour être de la partie. Après avoir chassé du pouvoir  le président démocratiquement élu Marc Ravalomanana, gouverné sans partage pendant 4 années et réduit le pays à la misère et à l’insécurité, il a surtout réussi l’exploit d’être retenu sur la liste des candidats à l’élection présidentielle, alors même qu’il ne figurait pas sur la liste des personnes ayant déposé un dossier à candidature. Nous étions alors en juillet 2013.

Mais seulement voila, la communauté internationale veillait au grain et sous sa pression et la menace de son retrait du processus de sortie de crise  si la loi n’était pas respectée que La Cour Electorale Spéciale a fini par casser, elle-même, son arrêt, qu’elle jugeait pourtant non susceptible d’aucune voie de recours, et éliminer de la liste des candidats, les candidatures qui violaient le code électoral, notamment celle d’Andry Rajoelina, l’actuel homme fort du pays, de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien président en exil Marc Ravalomanana, et de Didier Ratsiraka, dont la communauté internationale exigeait le retrait ouvrant ainsi la voie à ces élections présidentielles.

A l’issue du  premier tour des élections présidentielles  du 25 octobre 2013, au nombre des 33 candidats retenus par la Commission Electorale Spéciale, Robinson Jean Louis est arrivé en tête du premier tour avec 21,16 % des voix et Hery Rajaonarimampianina, crédité de 15,85 % des suffrages est arrivé en second.

Par Arrêt n°01-CES/AR du 22 novembre 2013 de La Cour Electorale Spéciale portant proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2013,les candidats Jean Louis ROBINSON et Hery RAJAONARIMAMPIANINA, ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages, sont seuls admis à se présenter au second tour prévu pour 20 décembre 2013.

Contrairement aux craintes des uns et des autres, la campagne électorale à été apaisée voire festive  et les avis sont unanimes pour reconnaître que le scrutin d’hier vendredi 20 décembre 2013 s’est également déroulé dans le calme et sans incident.

L’heure est à présent au décompte des voix et faute de sondage au sortir des urnes, les premières tendances de ce second tour devraient se dessiner a la fin du week-end ou les jours à venir. Mais d’ores et déjà on peut affirmer sans risque de se tromper que l’événement certain, comme dirait un mathématicien, est que le futur président de la Grande Île  sera  Robinson Jean Louis  ou Rajaonarimampianina,  une éventualité peu probable il y a 4 mois.

Les malgaches ont-ils vraiment eu le temps de connaitre les personnes sur lesquelles ils s’engagent ? Mais bon, là n’est pas la question. La crise au moins est passée et il n’y a pas d’omelette sans œufs cassés nous disent les anglais. Soit.

Pour ma part, une autre préoccupation me tarabuste l’esprit. Et si la communauté internationale n’avait pas été là me suis-je mille et une fois demandé depuis le début du scrutin ? Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de Madagascar si la Communauté internationale n’avait pas montré cette intransigeance exceptionnelle et surtout si son financement n’avait pas été indispensable ?

Amusons nous un peu à jouer aux  médecins après la mort ou aux devins après coup.

De toute évidence, la Cour Electorale Spéciale ne se serait pas dédit. Les candidats controversés allaient tous participer au scrutin et de toute évidence, le résultat n’aurait jamais été celui qu’il sera à l’issu du scrutin en cours. On voit mal, en effet, la Cour se discréditer à ce point pour valider la candidature, hors délai de Andry Rajoelina, et la déclarer échouer au finish.

Les mêmes juges de la Cour Electorale Spéciale, bardé de leur boubou Kaba avec une mine patibulaire, vont statuer:

Vu  la constitution

Vu   patati  patata

Considérant ci et ça

Constate que le candidat Andry Rajoelina, a recueilli la majorité  absolue au second tour de l’élection présidentielle.

Déclare Andry Rajoelina Président élu.

La présente décision sera publiée au journal officiel de la République.

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Et la messe sera dite, les projecteurs vont s’éteindre.

Oh non, pas si vite.

Comme il faut s’y attendre, les accusations en fraude de tout genre vont s’élever de toute part et de réclamation en contestation, la crise post électorale va s’installer. Et ainsi d’une crise pré-électorale on rentre dans une crise post électorale et pour ça les recettes existent pour gérer.

Le tout nouveau président élu, auréolé de sa nouvelle légitimité, sous bonne garde, va prêter serment de respecter la constitution et d’œuvrer au bonheur de tout le peuple malgache.

Dans le même temps, toute la machine étatique sera mise au service et à la gloire du président. Du coup, les cadres, les élus et les travailleurs du public comme du privé vont chacun faire des pieds et des mains pour rentrer dans les bonnes grâces du pouvoir.

Quant aux opposants, ils ne mettront pas long à comprendre qu’il n’y a pas  deux capitaines dans le bateau Malagasy.

Bien entendu quand les éléphants se battent ce sont les herbes qui en pâtissent et le peuple malgache qui a cru un moment qu’il était au bout de ses peines va encore faire les frais des turpitudes de ses hommes politiques.

Mais bon, Dieu merci, l’histoire ne s’est pas ainsi déroulé et ceci n’est qu’une bande annonce d’un film qui ne sera jamais tourné et tant mieux.

Sur la grande Île le dépouillement se poursuit et les deux candidats en lice pour le second tour de l’élection présidentielle à Madagascar sont plutôt au coude à coude dans les premiers résultats communiqués samedi matin. La Commission électorale indépendante a indiqué qu’il faudrait sans doute attendre le 7 janvier pour la publication des résultats définitifs de l’élection.

En attendant donc que le verdict des urnes livre son secret et en attendant de boire à la santé du président élu je me permets de rappeler au futur président de la Grande Île quelques vérités qu’il ne doit pas perdre de vue, s’il veut que la gloire et les succès couronnent son mandat.

La première est que le peuple malgache s’est donné en sa personne un président  et non une marionnette ou un pantin. L’intérêt populaire doit donc être la seule boussole qui oriente son action au quotidien.

La seconde chose est qu’il n’y qu’une seule voie pour entrer dans l’histoire, la grande histoire, c’est la voie des libertés, de la dignité et de l’équité.  C’est elle qui débride les énergies démocratiques, booste la créativité et l’ingéniosité populaire et apporte croissance économique et progrès.

La troisième et dernière chose est que depuis la mort de Mandela, la génération consciente africaine scrute ses nouveaux leaders politiques à la recherche de son icône réincarné, au propre ou au figuré, c’est selon. Il a donc le privilège de récolter ce jackpot  de l’histoire s’il le veut.

En attendant donc le verdict des urnes, je souhaite encore bonne chance aux deux candidats et bon vent à l’heureux élu.

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Mandela : Nkosi, siyabonga, titilopke Madiba

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Tata Madiba,

Après le choc, la douleur, le chagrin et l’affliction,

Après le doute, les conjectures et l’appréhensions,

Après les sincères et les convenus  hommages,

Que dire encore qui ne soit pas déjà dit.

Après  le concert   planétaire de  témoignages,

Que retenir donc de tout ce qui a été dit.

Après une si féconde et exemplaire destinée,

L’humanité toute entière,  dans sa diversité,

Chacun dans sa langue et avec sa sensibilité,

Tous, unanimement, t’exprime leur reconnaissance.

Des remerciements que  proches, officiels et anonymes t’ont généreusement dédié,

Pour l’impact que ta vie a eu sur notre conscience.

Des remerciements qu’il me plait, une fois encore, pour toi, ici,  de psalmodier,

Pour qu’ils montent et t’accompagnent dans l’éternité.

Merci Madiba  pour le miracle que ta vie a été pour l’humanité,

Merci pour ton courage qui nous a sauvé.

Merci pour la liberté que tu nous as donnée.

Merci pour la dignité dont tu nous as honorée.

Merci pour le pardon et la réconciliation que tu nous as enseignés.

Merci pour les offenses  que ta présence nous a épargnées.

Merci pour la confiance en soi que tu nous as inspirée.

Merci pour l’espoir que dans nos cœurs tu as semé.

Merci  – Thank you –  Obligado,

Enkosi  –  Siyabonga  –   Dankie,

Asante sana  –  Misaotra  –   Matondi,

Nagode  –    Adjarama  –   A ni kie ,

Akiba  –  Apke  kaka  –   O sheun …  Titilopkê.

 

En ces heures ultimes de ton séjour terrestre,

 

Puisse les cloches des cieux résonner gaiement pour annoncer ta venue.

Puisse les mânes de nos ancêtres africains t’accueillir avec la fierté qui est la notre.

Puisse-t-ils t’accompagner devant Unkulunkulu, le maître unique des cieux.

Puisse  Unkulunkulu  te relever avec bienveillance de ta prosternation devant lui.

Puisse-t-il te rassurer que tu as accompli avec courage et abnégation la mission qu’il t’a assignée.

Puisse-t-il t’accueillir dans sa joie, sa paix et sa lumière.

Puisse l’humanité suivre les valeurs et les idéaux pour lesquels tu t’es battu.

Puisse toute l’Afrique parvenir au bout du long chemin vers la liberté que tu as frayé.

Puisse-t-il apparaître sur le continent, des leaders qui daignent poser leurs pas sur tes pas.

Puisse nos mémoires garder à jamais le souvenir de ton amour.

Tata  Madiba

Merci et repose en paix

 


Centrafrique, la moitié de la solution est : exit Djotodia

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Depuis le coup d’Etat du 24 mars 2013 par les rebelles de la Seleka contre le président Bozizé,  le pays s’enfonce dans une crise politique, sécuritaire et humanitaire. La menace de  génocide est évoquée par Washington et Paris et depuis ce lundi 9 décembre 2013 une intervention de la France en appui à la Misca sous mandat de l’ONU a démarré.  Mais dans l’écheveau politicocommunautaire qu’est aujourd’hui la Centrafrique, l’intervention militaire pour désarmer les milices ne serait, à mon avis, qu’une moitié de la solution à la crise. Djotodia incarne une autre partie du problème et son départ ouvrirait la voie à une véritable pacification du pays.

 

Depuis son indépendance le 13 août 1960, pas moins de cinq coups d’Etat sont venus interrompre un processus démocratique normal et chaque coup d’Etat a charrié son cortège de crises. Suite au dernier coup d’Etat , aux tensions territoriales et politiques viennent s’ajouter les rivalités ethniques et confessionnelles de plus en plus marquées.

Aujourd’hui victime de la violence des milices, la population n’a pas fini de payer le prix de l’irresponsabilité et de l’incurie de ses politiques. Une fois encore la communauté internationale va aider la Centrafrique à se réconcilier avec elle-même et dès quelle aura le dos tourné, rebelote. On reprend les mêmes et on recommence comme c’est le cas depuis un demi-siècle.

Le  jeudi 5 décembre 2013,  le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution autorisant la France à intervenir militairement au côté de la Misca, une force composée de soldats africains de plusieurs pays opérant en Centrafrique, dans le but de rétablir l’ordre et de stabiliser le pays. Le texte prévoit également un embargo sur les armes.

Ce même jeudi, à Bangui, la situation sécuritaire déjà très délétère depuis des mois s’est fortement dégradée aux premières heures de la journée. Des éléments des milices d’autodéfense anti-balakas hostile au régime de la transition appuyés par d’anciens militaires fidèles à l’ex-président François Bozizé ont mené plusieurs attaques. Cinquante-quatre cadavres ont été retrouvés alignés dans une mosquée. Une cinquantaine de corps ont été recensés à la morgue de l’un des hôpitaux de la ville, et de nombreux autres cadavres jonchent les rues de la capitale, selon l’envoyé spécial de France 2, Nicolas Bertrand.

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Au total, du jeudi au lundi plus de 400 personnes ont été tuées par balles et armes blanches dans les rues de Bangui selon la Croix-Rouge, une situation aussi chaotique qu’absurde.

Face à la dégradation subite de la situation, la France a décidé d’augmenter son contingent qui passe de 800 à 1 600 hommes. Ainsi, depuis le lundi 9 décembre, ce sont 1 600 militaires français qui sont déployés en République centrafricaine (opération baptisée Sangaris), en appui à la Misca (2 500 soldats) pour désarmer toutes les milices. Les Etats-Unis vont mettre à disposition des appareils de transport C-17 pour convoyer des renforts de troupes africaines en Centrafrique à la suite d’une demande d’assistance de la France, a indiqué ce même lundi le Pentagone. Un désarmement qui ne va pas sans difficulté, car les factions désarmées devenant les victimes des factions non encore désarmées ou de la vindicte populaire. Une situation bien embarrassante pour les militaires français.

Mon analyse est que la recrudescence des pillages, des massacres interconfessionnels et l’anarchie constatées ces derniers jours sont l’oeuvre de hordes de hors- la-loi mécontents de voir leur chef installé au pouvoir et d’être, eux, laissés pour compte.

Quelle différence y a-t-il, en effet, entre Michel Djotodia ou le général Moussa Assimeh un chef de guerre de l’ex-Seleka, venu du Darfour et qui reçoit fièrement dans les locaux du commissariat central de Bangui et les hors-la-loi qui forment la Seleka et sèment la mort et dépeuple  le pays ? La réponse est bien simple : les premiers sont hors du besoin, nourris, blanchis et protégés aux frais de la reine, alors que les autres sont livrés à eux- mêmes et se payent sur la bête. C’est donc dire que si Djotodia et consorts aussi n’avaient plus cette protection, ils se livreraient,  eux aussi,  aux mêmes exactions que leurs éléments. Il n’a pas gagné ses galons à la Seleka pour ses oeuvres de charité à ce qu’on sache.

D’ailleurs, devant  tout le désordre et le discrédit engendré par ses ex- alliés, au lieu de se démettre du pouvoir, il achète plutôt le silence des victimes centrafricaines à coup de millions de francs Cfa et la bienveillance de la communauté internationale en annonçant, par exemple, des négociations avec le chef de la LRA Joseph Kony qui serait disposé à renoncer au combat. Une information que personne n’a d’ailleurs prise au sérieux. Il est peut-être temps pour lui de tirer les conséquences de son aventure à la tête du pays puisqu’il n’est plus l’homme de la situation.

A Bangui, actuellement, tout le monde a peur car si vous exprimez une opinion différente de celle de Michel Djotodia personne ne donnera cher votre peau. Dans ces conditions, je pense que Djotodia fait partie du problème et non de la solution. Et si tel est le cas, il faut que les instances autorisées fassent le diagnostic afin que des solutions idoines puissent être prises. C’est ce déficit de cohérence qui est la base de tant de problèmes en Afrique.

Le problème avec nous les Africains est que quand les crises éclatent, on connaît les tenants et les aboutissants, mais la méthodologie de résolution souvent adoptée ne permet pas d’appeler un chat un chat. Non, on ne peut pas dire à un grand qu’il a tort parce que c’est avant tout le grand. De même, on ne doit pas dire à un petit qu’il a raison parce que c’est après tout le petit. Mais, on enchaîne les tables rondes, les forums, les réunions, les apartés pour tenter de concilier la chèvre et le chou. Des formules creuses sont trouvées pour dire sans le dire au grand qu’il a tort et au petit qu’il a raison. En fin de compte tout le monde reste frustré et ce qui devrait arriver arrive. La chèvre broute allègrement le chou, oubliant au passage qu’il était vénéneux. Conclusion, la crise s’installe et échappe à tout contrôle. Tout le monde alors s’étonne que la chèvre n’a pas tenu parole. On lui a pourtant parlé, on a été très clair avec lui, mais il n’en fait qu’a sa tête, patati patata.

Ainsi, il en va aujourd’hui du conflit centrafricain et souvenez-vous, ainsi avait été le cas du conflit malien et avant lui du conflit ivoirien et ainsi de suite. On s’efforce d’éteindre les incendies sans rien dire aux pyromanes.

Aujourd’hui, la communauté internationale se penche sur le cas centrafricain avec une focalisation africaine. Tout est mis en œuvre pour mettre hors d’état de nuire les membres de la Seleka et les anti-Balakas sans piper mot du parrain de la Seleka. Face à cette situation délétère et implosive, tout le monde condamne la nébuleuse Seleka; mais personne ne pointe du doigt la position ambiguë du président de la transition. Ni la Cemac, ni l’Union africaine ni les Nations unies ne font cas de lui.

Mais depuis que les Français sont à la manette et surtout depuis qu’ils sont seuls à mettre la main au portefeuille et à payer de leur vie la paix des autres, ils ne jugent plus opportun de s’embarrasser de l’hypocrisie des Africains.

Dans l’entretien qu’il a accordé samedi 7 décembre à RFI, France 24 et TV5 Monde, à l’issue du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, le président François Hollande a déclaré : « On ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire et qui a même laissé faire ». Une façon claire, de dire que Djotodia fait partie du problème. Mais non seulement cet avis n’a été relayé par aucun autre chef d’Etat africain, mais c’est Djotodia lui-même qui l’a commenté à son propre profit.

Michel Djotodia, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, dit avoir eu des explications des autorités françaises selon lesquelles la France ne venait pas remplacer qui que ce soit. Et qu’il s’agissait juste de demander une transition plus courte que l’échéance de février 2015 prévue initialement.

« C’est des allégations pures et simples, le président français n’a jamais dit cela… J’ai reçu un message personnel, par l’ambassade de France ici, qui dit que le président français me soutient et soutient la transition. La seule chose, la petite modification qui a eu lieu, c’est que la transition a été écourtée. La France est claire à ce sujet, elle ne vient pas pour remplacer qui que ce soit, elle ne vient pas pour perturber la transition, mais elle vient pour soutenir ce processus qui est déjà en place, pour que d’ici peu de temps, qu’il y ait un ordre constitutionnel en Centrafrique ».

Est-ce de la naïveté ou du cynisme ? Difficile à dire.  Sinon à voir  l’émotion des dirigeants africains face à la photo de Mandela au sommet de l’Elysée à Paris, on est curieux de savoir quel héritage de Mandela compte à leurs yeux par rapport à leur pays ?

En Centrafrique, par exemple, sous Bozizé, le peuple n’avait pas à manger, mais il était libre d’aller et venir. Aujourd’hui sous Djotodia, il n’a toujours pas à manger, mais les communautés s’entretuent par la faute des assaillants dont il est le parrain légal. A quoi bon finalement aura servi le changement de régime si les conditions de vie du peuple deviennent pires que ce qu’elles étaient. Dans ces conditions, pourquoi s’accommoder de la présence au pouvoir d’un homme qui pose problème ?

Quel intérêt y a-t-il,  aujourd’hui, pour le peuple centrafricain à ce que Djotodia soit à la tête du pays ?

De quel mérite Djotodia lui-même peut-il aujourd’hui se prévaloir pour demander son maintien à la tête de l’Etat ?

Quelle considération peut conduire à soutenir le maintien à la tête de l’Etat de Djotodia ?

Quelle gêne peut-il y avoir encore à appeler un chat un chat et demander à Djotodia, au nom de l’intérêt supérieur du pays de se démettre du pouvoir ?

«L’ambition dont on n’a pas le talent est un crime», disait Chateaubriand dans son œuvre, « Mémoire d’outre-tombe ».  De ce point de vue, à voir tout le désordre ou  le chaos dans lequel son coup d’Etat a plongé aujourd’hui la Centrafrique, on est obligé d’admettre que Djotodia est criminel à plusieurs titres, car volontairement ou involontairement  comptable de toutes les exactions et dérives observées aujourd’hui en Centrafrique.

Le commentaire de Djotodia sur les propos de François Hollande n’est qu’un arrangement avec la réalité. C’est peut-être une façon de prêcher le faux avec l’espoir que le peuple va mordre à l’appât. Mais ce sera peine perdue car : “changement de régime“ le mot est lâché et quoi qu’on dise, le début de la fin a commencé pour lui. Mais hélas, une fois encore, ce ne sera pas un destin voulu par l’Afrique des officiels, mais un destin subi qui ne nous honore pas.


Adieu Madiba

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A toi Mandela !

Au moment de ta transition vers l’Orient éternel,

Regarde de là où tu es, cher Madiba,

La douleur des choses et des êtres que tu quittes.

Vois les hommages attristés de ton peuple désormais  orphelin.

Ecoute la clameur des sanglots de toute l’Afrique déboussolée.

Regarde l’émoi soulevé à travers le monde entier.

Ces hommages et  témoignages te sont, légitimement, dus.

Car, tu es, en ton genre, unique.

Jusqu’à ce jour,  sur notre cher continent,

Si on voulait identifier trois leaders  dignes et intègres

Instinctivement, ton nom sera cité par tous.

Si on n’en voulait plus que deux,  dignes et intègres

Sans ambages, ton nom sera cité parmi eux.

Si enfin on n’en voulait  plus qu’un seul digne et intègre

Unanimement  pour tous,  c’est toi.

Mais voilà, aujourd’hui  que tu n’es plus.

Si  on en cherche un,  digne et intègre ?

Il n’y a plus personne.

Voilà ce que représente ta mort pour la génération consciente africaine.

Une perte incommensurable.

Tu es parti sans nous laisser de remplaçant.

Mais, comme chez nous les morts ne sont jamais morts,

Tu es mort, mais tu n’es pas parti.

Tu seras toujours cet astre qui éclairera notre ciel si sombre.

Tu resteras cette icône vivante qui nous inspire et nous  motive.                ,

Tu incarneras pour toujours cet arc-en-ciel qui nous rappelle notre diversité.

Tu  immortaliseras notre lutte pour la liberté et la dignité.

Tu demeureras à jamais pour nous le symbole du pardon et de la réconciliation.

Heidegger nous a appris qu’un enfant de un jour est déjà trop vieux pour mourir.

Avec toi  Mandela, le monde découvre qu’un vieux de 95 ans peut être encore trop jeune pour mourir.

A présent que le deuil enveloppe toute la machine ronde,

Tous ensemble,  attachons nos cœurs,

Et en communion,  te disons : Merci et Adieu Madiba.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


France : la loi contre la prostitution ou le paradoxe Hollande

600850-a-sex-worker-activist-attends-a-demonstration-with-prostitutes-against-a-proposal-to-scrap-sanctionsL’Assemblée française a voté à une large majorité l’ensemble de la loi pour «la lutte contre le système prostitutionnel» le 4 décembre 2013. Mais, ce vote qui intervient dans le contexte très difficile de l’inversion de la courbe du chômage conduit à se demander si le gouvernement ne s’est pas tiré une balle dans le pied.

Après les vives manifestations, pétitions, tribunes, le projet de loi «de lutte contre le système prostitutionnel» est  voté avec 268 votants pour, 138 contre et 79 députés qui se sont abstenus. « Je vous remercie de nous donner les moyens de lutter contre les réseaux », a déclaré la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, aux députés, après le vote.

Indéniablement, ce vote est une victoire pour le gouvernement français et plus largement pour la gauche au pouvoir qui a porté ce projet de loi  qui va plus loin que le délit de «racolage passif», instauré par la droite en 2003. Dorénavant, les clients ayant recours à la prostitution d’une personne majeure pourront écoper d’une contravention de 5e catégorie de 1 500 euros. En cas de récidive, la sanction sera désormais un délit puni de 3 750 euros d’amende.

Avec ce vote, c’est l’esprit de la loi qui change totalement, car en matière de prostitution, le délit ne pèse plus sur la prostituée, perçue comme une victime, mais sur le client de la prostituée vu comme un délinquant.  Autre avancée de cette loi, un fonds «pour la prévention de la prostitution et l’accompagnement social et professionnel des personnes prostituées» sera créé. Le gouvernement s’est engagé à le doter de 20 millions d’euros. «Désormais, les prostituées auront le droit à une véritable alternative», s’est enthousiasmée mercredi Ségolène Neuville, députée PS.

Toutefois, il reste que cette nouvelle loi sera mise en œuvre dans le contexte difficile de morosité sociale.

Visiblement le gouvernement peine pour tenir l’engagement pris par le président François Hollande le 9 septembre 2012 sur le plateau de TF1  d’ inverser la courbe du chômage d’ici un an. Mois après mois, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi, que le ministère du Travail publie chaque mois, et le taux de chômage, calculé chaque trimestre par l’Insee  donnent tous deux une tendance à la hausse des demandeurs d’emploi jusqu’en septembre 2013.

Fort heureusement,  la France a connu une baisse de 20 500 demandeurs d’emploi sans activité en octobre 2013, ce qui apparaît comme un point d’inflexion de la courbe du chômage  et dont s’est réjoui François Hollande : « Les chiffres publiés aujourd’hui confirment que la bataille pour l’emploi peut être gagnée ».

Mais, avec le vote de la loi pour « la lutte contre le système prostitutionnel » du 4 décembre 2013,  epunissant l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1500 euros, on condamne la vendeuse de l’acte sexuel à l’inactivité donc au chômage technique. Si on estime à plus de 20 000 le nombre des personnes prostituées en France, ce sont donc 20 000 personnes potentielles qui vont agrandir le nombre des demandeurs d’emploi au Pôle Emploi dès le moins prochain. Le risque est alors grand de voir la légère baisse du taux de chômage en octobre repartir à la hausse.

Certes, le plus vieux métier du monde charrie beaucoup de galères et de dérives, mais c’est aussi une niche d’emplois sur laquelle tout le monde ferme les yeux à cause de son caractère d’« utilité publique ».  L’agenda de cette loi aurait donc pu être différé eu égard à l’engagement de François Hollande et surtout par ces temps de vaches maigres.

Au demeurant, la loi des hommes pourra-t-elle éliminer ce que les religions n’ont pas pu faire ?  Seul le temps le dira.

 

 


Bénin : Yayi Boni, un président qui n’est jamais au courant.

De tous les présidents élus de l’ère démocratique au Bénin, le président Boni Yayi  est objectivement celui dont l’élection aura suscité le plus d’espoir dans le pays et aussi celui dont les deux mandats auront connus les scandales les plus stupéfiants. Mais, scandale après scandales, il y a une constante qui revient chaque fois: « Je n’étais pas au courant » et qui au delà de la stupéfaction interpellent le citoyen que je suis sur le contrôle du pouvoir au sommet de l’Etat béninois.

 

 

Inconnu sur l’échiquier politique national jusqu’en 2005, le président Boni Yayi a réussi l’exploit de se faire élire président de la république avec 75% des suffrages exprimés au second tour des élections présidentielles de 2006. Il faut avouer que le président YAYI Boni a placé la barre très haut  lors de sa campagne, ce qui explique les grands espoirs suscités par l’homme et justifie ce suffrage massif. Sous le slogan : « ça doit changer, ça va changer »,  il a fait une campagne  avec des promesses mirobolantes. Docteur en économie de son état, il s’était engagé à faire passer le taux de croissance du pays, estimé alors à 6%, à un  taux de croissance économique à deux chiffres, à assurer au pays,  une autonomie énergétique, à le transformer  en un village numérique et le faire accéder  au rang des pays émergents.

Malgré  le cafouillage et le populisme qui transparaissaient dans les premières actions du chantre du changement et de l’émergence économique du Bénin, la période de grâce va durer près de deux ans pendant lesquelles les béninois espéraient, patiemment,  les promesses annoncées avant que  cet enthousiasme et cet espoir ne se  transforment en bérézina avec l’avalanche des scandales qui vont émaillés les mandats de Boni Yayi et dont je propose ici un focus sur trois parmi la multitude de scandales. 

Chronologiquement, la première affaire d’envergure qui a défrayé la chronique sous l’ère Boni Yayi est l’affaire dite de la Cen-Sad.  L’organisation au Bénin du dixième Sommet de la Communauté des Etats Sahélo Sahariens (Cen-Sad) tenue à Cotonou  les 17 et 18 juin 2008 a été décidée à Syrte en Libye le 3 juin 2007 et le Président de la République du Bénin a accepté de relever le défi de l’organisation en s’en donnant personnellement les moyens.

 Dans le cadre des préparatifs de l’organisation dudit Sommet, le Gouvernement a ainsi initié la réalisation d’importantes infrastructures et l’achat de divers équipements qui contribueront à la modernisation des infrastructures de la ville de Cotonou et dont la mise en œuvre fut confié par décision du conseil des ministres au ministre de l’Économie et des Finances, Soulé Mana Lawani qui a géré la réhabilitation et ameublement du Centre International des Conférences et du Palais des Congrès de Cotonou ou s’est déroulé le sommet puis des différents ’aménagements et équipements  des résidences des hôtes de marque et de la sécurité des participants.

Au lendemain du sommet, le scandale dit de la Cen-Sad va éclater à l’assemblée où les députés vont déceler de graves irrégularités dans la passation des marchés et l’exécution des travaux évalués à un coût total de 4,6 milliards de francs CFA. Au total, 6 points impliquant divers département ministériel auraient fait l’objet de malversations. Ce premier scandale politico-financier va faire couler beaucoup d’encre et de salive dans le pays et la position équivoque du gouvernement pendant longtemps sur le sujet a exaspéré et indigné le peuple tout entier.

La réaction du chef de l’Etat sur cette affaire n’interviendra que longtemps après au cours une interview accordée à la télévision nationale à l’occasion de la fête de l’indépendance du 1er août 2009. Interpellé sur ce scandale qui défraie la chronique depuis un moment déjà dans le pays, avec une sérénité  déconcertante le chef de l’Etat a déclaré : « je n’étais pas au courant. J’ai appris un jour que les députés veulent envoyer une commission d’enquête parlementaire. On en était là. Premier mois, rien ; deuxième mois, rien ; troisième mois, rien. Alors, j’ai donné l’ordre à l’IGE (Inspection Générale d’Etat) d’aller me voir çà » A la remarque des journalistes qu’un conseil des ministres a pourtant statuer sur la question, nouvel aveu du chef de l’Etat : « Le Conseil des ministres, il y a des moments où je n’y vais pas si je n’ai pas de points particuliers, s’il n’y a pas de dossiers qui nécessitent ma présence et je demande le plus souvent au ministre d’Etat d’aller présider » !

Une faute avouée étant à moitié pardonnée, face à cette franchise déconcertante du chef de l’Etat, le peuple a fait contre mauvaise fortune, bon cœur et pardonné son président.  Pour la petite histoire, dans cette affaire Cen-Sad, le rapport de l’IGE mettra tout le tort sur le dos de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Soulé Mana Lawani, qui devra s’expliquer sur les « dysfonctionnements » dans la passation de marchés et dans la « qualité des travaux » réalisés au Bénin pour accueillir le sommet de la Cen-Sad. Pour le mis en cause, il y a eu surfacturation des frais, mais le président aurait personnellement tout planifié en collaboration avec son ministre chargé de l’urbanisme qui retiennent déjà les entreprises devant bénéficier des marchés avant l’introduction d’une communication en Conseil des Ministres sollicitant le gré à gré ».

Au demeurant, le scandale de la Cen-Sad a mis à nu les dessous sales du système politique du chantre du changement et l’embarras des béninois qui découvre le mode de fonctionnement, pour le moins, curieux du président de la république.

 La deuxième affaire qui a défrayé la chronique est l’affaire ICC Services,  une affaire d’escroquerie et de détournement d’épargne organisée par ICC Services, une société de placement d’argent. Une affaire Mazdoff à la béninoise selon certains commentateurs.

Il faut rappeler que depuis le début de l’année 2006, il s’est observé dans le paysage financier béninois, un foisonnement de sociétés de « placement d’argent ». Ces sociétés pour la plupart, octroient des taux d’intérêt allant de 40% à 450% sur les dépôts à leurs guichets. Cette pratique qui apparaît extraordinaire au regard des taux de 6-8% régulièrement appliqués par les institutions financières de la place, est mise en œuvre dans un contexte où il existe une réglementation de l’activité financière en République du Bénin.et surtout au moment ou le président du pays est  lui-même banquier émérite.

La société ICC service est, justement, l’une des premières sociétés de placement à opérer sur la place du Bénin dès 2006. ONG, églises évangéliques converties en institutions financières, ICC service réalise des placements  d’argent à des taux d’intérêt sans pareil. Des milliers de béninois  ont vu en cette affaire l’aubaine de leur vie et y ont placé massivement qui capital, qui épargne, qui prêt bancaire pour réaliser une plus-value. 

Le scandale a éclaté suite à la crise liée au non paiement de ses clients à partir de mai 2009. A tort ou à raison, le chef de l’Etat sera accusé par ses adversaires politiques d’avoir cautionné les activités de ladite structure  à cause des visites fréquentes des promoteurs au domicile privé du chef de l’Etat et surtout de la photo du chef de l’Etat qui trône dans tous les bureaux de cette institution.

Selon une estimation de la banque mondiale, environ 150 milliards de franc CFA sont soutirés de l’épargne des populations par une bande des personnes dont la grande  proximité avec les pouvoirs publics a largement contribué à abuser les épargnants..

Face à cette crise nationale du placement d’argent dans laquelle les épargnes ont fondu comme neige au soleil et les affaires ruinées, des drames sont observés au quotidien et de nombreuses familles sont dans le désarroi. Dans le rang des victimes de ces institutions, les ménages se sont disloquées, certains ont choisit de se suicider surtout ceux qui ont vendu leurs maisons  ou qui ont placé l’argent d’autrui ou un prêt bancaire, d’autres sont, à l’article de la mort suite à un AVC ou autres crises. Dans ces conditions le pays tout entier avait les yeux et les oreilles tournés vers l’exécutif que tout le monde accuse de n’avoir pas suffisamment protégé les citoyens.

Finalement, c’est sur la chaîne panafricaine, Africa 24 que le peuple qui s’impatientait d’entendre des paroles d’espoir et de réconfort sur cette escroquerie à la Mazdoff ont eu l’occasion d’entendre le président béninois Boni Yayi dire : « Affaire ICC, je n’étais pas informé. Dès lors qu’on m’a mis au courant de cette affaire, j’ai mis tout le monde en prison » il a ajouté en sus que les milliers de victimes qui se sont fait spolier par des structures illégales de placement d’argent ont été recensés et ont commencé par entrer en possession de leurs fonds. Par ailleurs pour trouver des solutions idoines à ce dossier, il a non seulement invité des experts du FMI mais aussi ceux de la BCEAO qui incessamment, se rendront dans notre pays pour une expertise.

Une fois encore, le peuple a compris que le malheur est arrivé parce que le président n’était pas au courant, mais c’est réconfortant de savoir qu’il va œuvrer à la récupération des sous placés. Pour la petite histoire, de 2009 jusqu’à nos jours en 2013, aucun épargnant de ICC service n’a toucher le moindre francs et bien malin qui peut dire où en est le dossier

 

 La troisième affaire d’envergure qui a défrayé la chronique et continue de mousser l’actualité nationale et internationale du pays par ses multiples ramifications est l’affaire PVI- ng.

Le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng) est une importante réforme introduite dans les activités portuaires et douanières par le régime Yayi. Elle se résume en trois volets essentiels que sont la vérification avant embarquement des marchandises, le suivi électronique (tracking) et le contrôle par scanner (scanning). Il est censé améliorer la compétitivité du port de Cotonou et favoriser l’accroissement des recettes douanières. Après un appel d’offre international, la société Bénin Control SA de l’homme d’affaire béninois, Patrice Talon, a été sélectionnée par le gouvernement pour sa mise en pratique sur la base d’un contrat du marché n°20/MEF/MPDEPP-CAG/MDCEMTMIP/DNCMP du 9 février 2011.

Ce contrat signé à un mois des élections de 2011 qui a permis le second mandat de Yayi Boni avec les avantages inouïs qu’il accorde à  Bénin Control Sa de l’homme d’affaire et ami personnel du chef de l’Etat béninois, sera très critiqué par l’opposition politique, les médias et les syndicats dont les analyses font croire qu’il s’inscrit dans la perspective de préparation du butin de guerre des consultations  électorales de 2016.

Toujours est-il que pendant un an, le gouvernement avec à sa tête le président a fait campagne activement pour vanter les avantages multiples du programme PVI qui mettra le port de Cotonou au diapason du port de Singapour. L’opinion nationale et internationale a été fortement sensibilisé sur son impérieuse opportunité pour dynamiser l’économie nationale et conduire à l’émergence prônée par le chef de l’Etat. Le gouvernement a mené une vaste campagne de communication sur la réforme au cours de laquelle, les membres de l’Exécutif ont affirmé à plusieurs reprises que Bénin control est le bras exécutif du gouvernement.

Mais, un an après le début de la mise en œuvre du PVI, le mécontentement manifeste des agents de la Douane et des indiscrétions venant du Millenium Challenge Acount et de l’Ambassade des USA à Cotonou indiquent que le PVI ng  plombe  l’activité économique et commerciale du pays déjà morose et au risque qu’il étouffe totalement l’économie nationale sa  suspension pure et simple serait demandé.  Et patatras, le mercredi 02 mai 2011, le gouvernement a décidé en conseil des ministres de «suspendre provisoirement le contrat de travail» qui lie l’Etat à la société Bénin Control dans le cadre de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng). Pour appuyer  cette décision inimaginable encore il y a quelques jours, le gouvernement a  expliqué son revirement et la suspension du contrat par le fait que le marché a été attribué au groupement SGS-Bénin Control SA.  à cause des références techniques de SGS  alors que le contrat a été signé au nom de Bénin Control SA et non au nom du Groupement SGS-Bénin Control SA. Mais alors, se pose la question de savoir pourquoi le gouvernement béninois lui a signé ce contrat et pourquoi ce n’est qu’un an après le début de la mise en œuvre de la réforme que ce constat est fait ?

Les tentatives de réponse à ces questions sont venues du Ministre de l’Economie Maritime Valentin Djenontin qui a animé une série de points de presse sur le sujet. Des différentes explications fournies, il ressort que : Le président n’était pas au courant des termes du contrat du PVI avant de le  signer.  « Le président, a-t-il expliqué, n’a pas lu le contrat avant de le signer et ce n’est qu’après que le constat a été fait que le contrat signé par le chef de l’Etat était différent de celui étudié en conseil des Ministres » Ces explications  insinuent que des personnes de l’entourage du chef de l’Etat proches de Patrice Talon, le promoteur du PVI, aurait changé la mouture du contrat présenté au chef de l’Etat pour signature. Face au tollé général provoqué par ces sorties médiatiques jugées nulle dans l’ensemble, le chef de l’Etat lui-même profitant, comme à son habitude, d’une interview accordée aux chaînes de télé nationales à l’occasion de la fête de l’indépendance du 1er août 2012, à apporté quelques éclaircissements au peuple et clarifier les propos de son ministre : « lorsque le secrétaire général de la présidence m’a apporté le contrat, je lui ai demandé si peux signer?  Il a répondu oui.  Je peux signer ? Ai-je insisté.  Il a encore dit oui.  J’ai alors ajouté : si je signe et que quelque chose arrive demain, tu es un homme mort ».   Ces propos sensés apporter la sérénité ont encore plus jeté le trouble et l’émoi dans l’esprit des béninois ahuris par la légèreté du chef de l’Etat dans un dossier aussi capital que celui du PVI (ng)  qui engage son destin sur 16 années.

Qu’est-il advenu de ce secrétaire général de la présidence de la république ? N’ayez aucune crainte. Il n’est pas mort, mais plutôt promu à un autre poste.

Au demeurant, ce mode de fonctionnement observé à travers ces trois affaires est le même dans les multiples autres affaires qui ont caractérisé les différents gouvernements de Boni Yayi,  notamment les affaires  d’empoisonnement du chef de l’Etat, et de coup  d’Etat dans lesquelles l’accusé n’est nul autre que  Patrice Talon, le promoteur du PVI, aujourd’hui réfugié en France et  pour lequel la cour d’appel de Paris a refusé ce jour même l’extradition à Cotonou où les conditions d’un jugement équitable ne sont plus garanties  et enfin l’affaire SODECO qui nourrit présentement les débats à Cotonou et qui n’est elle aussi qu’une autre ramification de l’affaire PVI ng. 

En somme, comme on peut le constater, l’argument “je n’étais pas au courant“ ou “je n’étais pas informé“  sont  comme un leitmotiv  que le chef de l’Etat utilise pour se justifier et prouver sa bonne foi. Mais, comment comprendre que des informations connues qui font le buzz dans le pays ne parviennent pas à la connaissance de celui qui reçoit tous les jours sur sa table de travail des rapports sur l’état du pays de la part de la sûreté nationale, des services de renseignements et des différents services de communication aussi bien institutionnels qu’officieux ?  Aussi, de mon point de vue, il importe de se poser la question de savoir ce que veut réellement exprimer  le chef de l’Etat quand il dit : « je n’étais pas au courant » ? Ou plus concrètement que cache la formule présidentielle : « je n’étais pas informé » ?

De toute évidence, il n’y a que le président lui-même qui peut répondre à, ces préoccupations, mais en tant que citoyen on ne peut que conjecturer.

La première hypothèse, à mon avis, serait que le président n’a  effectivement pas connaissance, en temps réel,  des dossiers en cause. Dans ces conditions, une alternative s’impose : ou le président est très mal entouré ou alors  c’est une vacance de pouvoir au sommet de l’Etat qui ne dit pas son nom.

Une autre hypothèse serait que cette formule n’est qu’une simple ligne de défense, une échappatoire pour se sortir d’affaire et montrer sa bonne foi, fort du fait que la parole du chef ne peut être mise en doute. Mais dans ce cas, cela parait une stratégie trop simpliste pour un brillant intellectuel et un économiste de renom tel que le que le président Yayi. 

Mais si ce n’est ni l’une ni l’autre, reste alors la conjecture  la plus dangereuse. Le président aurait-il  des trous de mémoire ou des absences et quand il revient à lui-même, il ne se souvient plus des évènements passés ce qui met  dans l’embarras tout le monde ; le président lui-même qui ne doit plus savoir où il en est, son entourage contraint de ne pas démentir son chef et le peuple qui se pose  mille et une question sur son timonier.

 Dans tous les cas, quelque soit la bonne hypothèse, aucune n’est acceptable à ce niveau du pouvoir d’Etat.

Un dicton de chez nous que le président Boni Yayi ne peut ignorer dit : «  je ne peux pas, n’est pas une réponse digne d’un brave homme », de même, je pense aussi que “je n’étais pas au courant“ n’est pas une réponse qu’un président puisse s’enorgueillir devant son peuple. Toutefois, Il n’est jamais trop tard pour mieux faire et pour le reste de temps de votre deuxième et dernier mandat, le peuple vous saura gré d’être enfin au courant à tant.

 


Centrafrique : chronique d’un génocide annoncé?

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Centrafrique : chronique d’un génocide annoncé ?

 Ces vingt dernières années, l’actualité sur le continent est rythmé, année après année,  par des conflits armés basés, à priori, sur des revendications politico-économiques, mais avec partout en filigrane, des relents de rivalités ethniques ou religieuses. Mais de tous ces conflits armés, celui qui a le plus choqué les consciences, c’est le conflit rwandais au cours duquel les masques sont tombées et la rivalité ethnique a pris la forme d’un génocide des tutsi par les hutus.  Et justement dans le conflit centrafricain en cours, le risque de génocide est une fois encore évoqué par tous les observateurs et la question se pose de savoir si les  mesures préconisées par les uns et les autres sont à la hauteur  de l’enjeu.

Ainsi va l’Afrique ! De crise en crise. Après la  crise du Liberia en 1990, la Somalie et la Siéra-Leone en 1991, le Rwanda en 1994, le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo en 1997, la Cote d’Ivoire en 2002, le Darfour en 2003, la Lybie en 2011, le mali en 2012, c’est la Centrafrique qui se retrouve de nos jours dans l’œil du cyclone.

La situation en RCA est devenue chaotique depuis le renversement de l’ancien président Michel Bozizé le 24 mars dernier par l’actuel chef d’Etat centrafricain Michel Djotodia à la tête d’une coalition rebelle, la Séléka. Depuis lors Michel Djotodia est installé au pouvoir, la Séléka est officiellement dissoute par son chef, mais elle reste lourdement armée et les force de sécurité sécurité ex FACA (Forces Armées Centrafricaines) sans armes sont impuissantes à les contrôler.

Abandonnées à eux même, les populations livrées à la merci des rebelles souffrent le martyre. Estimés à plus de 20.000 hommes, majoritairement, de confession musulmane, la nébuleuse Seleka, tel des chiens enragés sème la mort et le dépeuple dans le pays.  Alliés avec les tribus de nomades peuls en province et  en ville aux commerçants et autres citadins musulmans, les rebelles de la Séléka s’attaquent aux chrétiens qu’ils pillent et massacrent. Les braquages à mains armées, les enlèvements, les exactions, les viols et les émeutes sont devenus le lot quotidien des centrafricains.

En riposte aux exactions de la Séléka, des groupes  d’autodéfense s’organisent pour repérer les groupes de musulmans isolés et les tuer. Les épisodes de véritable guerre de tranchée entre chrétiens et musulmans sont devenus monnaies courante en Centrafrique et les force de la Fomac débordées ne savent plus où donner de la tête.

Cette explosion des affrontements meurtriers entre milices d’autodéfense chrétienne et les groupes rebelles de l’ex séléka a plongé le pays dans une situation qui frise le génocide pour les chancelleries occidentales.

Pour les Etats-Unis, la Centrafrique est en situation de «pré-génocide» le directeur du bureau Afrique du département d’Etat, Robert Jackson devant la Chambre des représentants. Washington estime que le pays s’enfonce dans les violences intercommunautaires, notamment entre chrétiens et musulmans.

Pour la France, la République centrafricaine est «au bord du génocide», a déclaré Laurent Fabius, le 21 novembre 2013  sur France 2  «Aujourd’hui c’est le désordre absolu, vous avez sept chirurgiens pour 5 millions d’habitants, une mortalité infantile dans certains coins du pays de 25%, un million et demi de personnes qui n’ont rien, même pas à manger, et des bandes armées, des bandits, etc», a indiqué le ministre des Affaires étrangères.

Le constat dressé par le ministre français est très juste et il est évident que ce qui se passe en Centrafrique n’est pas banal, et mérite une prise en charge vigoureuse, mais même si la chose hante tous les esprits, le choix du terme de génocide pour le nommer apparaît plus comme un choix par défaut. Pour ma part, c’est un cas de grande criminalité perpétrée par une horde de hors les lois mécontentes de voir leur chef installé au pouvoir et eux laisser pour compte.

Face à cette situation délétère et implosive, le gouvernement de la transition condamne fermement ces agissements qui non seulement discréditent son premier responsable, mais perturbent le processus de la transition en cours. Quant au président de la transition lui même, devant  tout le désordre et le discrédit engendré par ses ex alliés, au lieu de se démettre, achète plutôt le silence des victimes centrafricaines à coup de millions de franc cfa et la bienveillance de la communauté internationale en  annonçant des négociations avec le chef de la LRA Joseph Kony qui serait disposé à renoncer au combat, une information que personne n’a d’ailleurs pris au sérieux. Il est peut être temps pour que Michel Djotodia tire les conséquences de son aventure à la tête du pays puisqu’il n’est plus l’homme de la situation.

Sur le terrain, les différentes instances chargées de gérer la crise s’activent à la tâche, mais visiblement sont débordées. Les Forces Armées Centrafricaines ( FACA), il y belle lurette qu’elles sont hors jeu. La Force militaire d’Afrique centrale (Fomac),  très volontaire, mais avec un effectif réduit n’est pas en capacité de résoudre le problème. Enfin la force africaine Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) d’environ 3 600 hommes sous mandat de l’Union Africaine est  jusqu’à nos jours non opérationnelle sur le terrain.

L’opérationnalisation de la Misca et sa mise sous mandat de L’onu ou à défaut son renforcement   apparaissent  comme la première approche de cette crise centrafricaine avant qu’elle n’échappe à tout contrôle.

Bien évidemment, le chaos et l’anarchie qui prévalent en Centrafrique  préoccupent la communauté internationale et au premier chef la France qui en a eu gros sur la conscience  après le génocide rwandais.

Washington a annoncé une batterie de mesures pour appuyer la MISCA et Paris envisage une intervention aux coté de la MISCA.,  La résolution de l’ONU visant à renforcer le Binuca (Bureau Intégré des Nations-Unies en Centrafrique) et le renforcement de la Misca (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique) a été une décision saluée par tous les observateurs même si l’envoi des casques bleus n’est pas d’actualité pour les Américains et les Anglais. L’engagement des partenaires au règlement de la crise : l’Union européenne et des Etats-Unis sont autant de signes qui témoignent de la prise de conscience de la communauté internationale face à la situation centrafricaine.

La nomination par la présidente de L’UA Nkosazana Dlamini Zuma de l’équipe dirigeante de la future force africaine en concertation avec les pays de la CEEAC, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale vient  confirmer le regain de volonté de toutes les parties pour résorber cette crise. Le général de division à la retraite Jean-Marie Michel Mokoko, du Congo-Brazzaville, a été désigné chef de la Misca et représentant spécial en République centrafricaine,  le général de brigade camerounais Martin Tumenta Chomu à la tête de la composante militaire de la Misca et celle du colonel de gendarmerie gabonais Patrice Otsangue Bengone à la tête de la composante police. Dans son communiqué, la présidente de la commission renouvelle l’appel de l’Union africaine aux Nations unies pour qu’un soutien effectif soit donné à la Misca auxquelles la force d’Afrique centrale en Centrafrique(Fomac), passera officiellement le témoin le 19 décembre prochain. Et l’ONU examinera ce lundi 25 novembre 2013, les cinq options proposées par le secrétaire général, Ban Ki Moon. Le défi  est que toutes ces aides et actions  promises, se concrétisent à temps face à l’urgence de la situation sur le terrain.

 Mais, pour ma part, je veux insister sur la responsabilité des politiques africains. La crise centrafricaine est d’autant plus préoccupante que la position géographique du pays avec ses ouvertures sur 6 pays africains donne une idée de l’impact que cette crise aura sur la sous région de l’Afrique Centrale.

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Frontalier de six pays africains et non des moindres: Cameroun, Tchad, Congo Brazzaville, République démocratique du Congo, le Soudan et le Sud Soudan, si la Centrafrique implose,  c’est le cœur de l’Afrique qui explose et bien malin qui pourra dire jusqu’où l’onde de choc va se propager. L’on se souvient que la crise malienne n’est que la conséquence de la crise libyenne et bien d’autre pays peuvent connaitre le même sort avec une implosion de la RCA. Aussi pour ma part, au delà de l’engagements de la communauté internationale, j’exhorte les pays africains, notamment des pays frontaliers de la RCA  à prendre véritablement la mesure de la situation afin que les actions à envisager soient à la hauteur de l’enjeu.

Ces crises comme on sait ne prennent pas  naissance spontanément. A leur base, il y a toujours des connexions et des activistes connus des services des renseignements et des chancelleries africaines. Théoriquement, elles savent donc comment réussir leur désamorçage.

Pour mémoire, on a entendu en son temps les récriminations de Bozizé contre Idriss Deby, on connait aussi les griefs d’Idriss Deby contre le président soudanais Omar El Béchir ou ceux de Kabila contre des voisins qu’il n’ose même pas nommé etc. Des ressources existent donc  localement ne fussent que  dans les zones frontalières pour couper les bases arrières  des rebelles et conduire à leur anéantissement.

Une chose est sûr, en 1994 au Rwanda, tout le monde était unanime pour dire on n’a rien fait parce que on ne savait pas, en 2013 en Centrafrique, si la situation échappait à tout contrôle, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas et il ne s’agira d’avoir fait ce qu’on peut, mais ce qu’on doit pour que cela ne se produise pas.


CEMAC : La libre circulation des personnes et des biens d’ici janvier 2014 : des inquiétudes à l’ordre du jour

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    Les six pays de la CEMAC

 

Réunis en sommet extraordinaire à Libreville les 14 et 15 juin 2013,Les chefs d’Etat des pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), ont opté pour la libre circulation des personnes et des biens dans la zone CEMAC d’ici le 1er janvier 2014. A moins de deux mois de cette échéance, l’effectivité de cette décision est remise en cause par des considérations particulières comme le témoigne le compte rendu de la réunion Ad hoc des ministres de l’Intérieur et de la Sécurité des pays membres de la Communauté tenue ce mercredi 20 novembre 2013 à Libreville sur la question.  

A l’instar de l’UEMOA, sa consœur de l’Afrique de l’Ouest, la CEMAC vise l’intégration des économies des pays de la sous région de l’Afrique Centrale : Cameroun, Centrafrique, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad. Mais, contrairement à l’UEMOA, la CEMAC éprouve plus de difficultés à rendre opérationnelle la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble de son territoire comme c’est plus ou moins le cas en zone UEMOA.

C’est pour remédier à cela que les chefs d’Etat des pays de la CEMAC, ont opté à Libreville le 14 juin 2013,  pour la libre circulation des personnes et des biens dans la zone de la CEMAC d’ici le 1er janvier 2014.

La réunion des ministres en charge de l’Emi-Immigration de la CEMAC de ce mercredi 20 nombre avait pour objectif l’examen des modalités d’application de la décision des chefs d’État du 14 juin 2013 relative à la question de l’effectivité de la libre circulation intégrale des personnes en zone CEMAC  à compter du 1er janvier 2014.

Les débats à huis clos ont duré 5 heures d’horloge. Bien que soit réaffirmé la volonté des six pays membres de la CEMAC d’appliquer la décision des chefs d’Etat, la peur d’être envahis et de devenir un paradis pour les criminels hante les esprits, notamment en Guinée Equatoriale qui a dépêché à Libreville son vice premier ministre pour l’expliquer à ses paires.

Par ailleurs sur le plan administratif, rien n’est véritablement prêt dans l’ensemble des pays concernés. Selon le ministre gabonais, sur 16 conditions préalables, deux seulement ont connues un début d’exécution.

Des efforts restes donc à faire par toutes les parties pour opérationnaliser cette décision tant attendues par les peuples des différents pays concernés.

Toutefois à Libreville, l’engagement est à nouveau pris par les différentes parties  pour élaborer chacun, une fois de retour dans son pays, un chronogramme de réalisation de toutes les conditions préalables à cette intégration.

Tout ceci indique que l’échéance du 1er janvier 2014 a peu de chance de se concrétiser, mais l’espoir est permis de voir cette volonté se matérialiser à brève échéance  pour une Afrique plus unies et plus forte.

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Mali : le baroud d’honneur du général Sanago

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Après l’épisode manqué d’hier mardi 19 novembre 2013, l’audition du général Amadou Sanogo par la justice malienne est à nouveau programmée pour ce jour mercredi 20 novembre 2013. Espérons que cette fois-ci sera la bonne

Attendu hier mardi 19 novembre 2013, devant le juge d’instruction du tribunal de 1ere instance de la Commune III, Yaya Karembé, le général  Amadou Sanogo, une fois encore, n’a pas jugé opportun de se présenter devant la justice malienne, malgré les trois précédentes convocations du même juge restées sans suite et surtout le mandat d’amener délivré par le juge pour obliger le président général à se présenter devant lui cette fois-ci.

Il faut dire que le général Amadou Sanogo  s’est toujours illustré aux yeux de ses compatriotes par ses coups d’éclat. Projeté sur la scène politique à la faveur d’un coup d’Etat contre ATT le 22 mars 2012, le général a géré à sa manière le contre-coup d’Etat du 30 avril 2012 mené par des militaires maliens, notamment des Bérets rouges contre la junte qu’il dirigeait. Les insurgés Bérets rouges auraient été torturés à l’électricité, d’autres portés disparus ou encore purement et simplement exécutés.

A la fin de la crise, il fut nommé général par les autorités de la transition malienne le 14 août 2013, une nomination qui a conduit à une mutinerie dans le camp de Kati, le 30 septembre. Des ex-compagnons du général Sanogo avaient exprimé leur mécontentement par des tirs de coups de feu dans le camp, suite a cette promotion unilatérale de leur chef au grade de général. Une fois encore cette mutinerie sera matée dans le sang et certains de ces militaires mutins ont été retrouvés morts alors que d’autres sont portés disparus.

Comme on peut le constater, autour du général et dans le même camp de Kati, il y a eu trop de morts et d’horreurs qu’on ne peut passer par perte et profit. Aucune tradition, aucune raison d’Etat, aucune moralité ne sauraient le faire admettre. Il revient donc à la justice malienne de découvrir le rôle qu’a joué l’homme du 22 mars dans ces deux sanglantes affaires et c’est ce que tente vainement de faire le juge Yaya Karembé

Aux dernières nouvelles, après le rendez-vous manqué d’hier, c’est ce mercredi 20 novembre 2013 que le général Sanogo sera écouté par le juge d’instruction du tribunal de 1ere instance de la Commune III, Yaya Karembé. Une chose est sûre aujourd’hui ou un autre jour, tôt ou tard, cela se fera.

Mais, pourquoi ces atermoiements, ces hésitations et faux fuyants ?

Pourquoi un noble et digne fils bambara de Ségou rase-t-il le mur alors que son honneur est en cause ?

Pourquoi un brave et vaillant soldat traîne-t-il les pas pour répondre à un appel de la République ?

Pourquoi l’homme d’Etat et citoyen d’honneur de la République rechigne-t-il à répondre de  ses actes devant une juridiction d’Etat ?

Mon général, pourquoi ne répondez-vous pas au juge qui vous fait appel au nom du peuple malien ?

C’est une attitude que vous ne pouvez soutenir longtemps, autant s’exécuter de bonne grâce à temps.

Shakespeare a écrit un jour que ce qu’on ne peut ni empêcher ni éviter, on l’embrasse. Aussi mon général, embrasser la barre et assumer vos responsabilités. Ce n’est qu’à ce prix que serez digne des étoiles qui brillent sur vos galons.


Tout n’est pas noir sur notre planète bleue

Voir Naples et mourir »,  ainsi parlaient les Napolitains pour montrer la beauté exceptionnelle de leur ville qu’il faut voir une fois dans sa vie. Toutefois,  dans notre monde globalisé, il y a une multitudes de sites féeriques  sur la planète qu’il serait souhaitable que  chacun de nous  voit une fois dans sa vie  avant de mourir et dont je propose ici quelques uns. 

Messieurs et Dames, bienvenus à bord de mon  blog pour une ballade féerique à travers les sites merveilleux à voir avant de mourir.

Je ne suis pas un guide chevronné, mais je ferrai de mon mieux.

Pour commencer, fermez vos yeux, n’ayez aucune crainte, laissez moi vous prendre par les mains et suivez moi pour une petite ascension du mont Haiku à Hawai en guise d’échauffement.

Et voila!  Ouvrez  maintenant les yeux.

Waouh!!

Les escaliers de Haiku a Hawai USA

Avouez que vous ne vous y attendiez pas. Ce sont les escaliers de Haiku à Hawai. C’est plutôt stupéfiant non? Mais, vous n’avez encore rien vu.

Restons toujours au USA pour  admirer l’Antelope canyon en Arizona.

Antelope canyon Arizona

Impressions?

Fabuleux. Vous avez raison.

Oui bien sûr,  qui dit Arizona,  dit aussi le Grand Canyon.

Voilà c’est fait. vous êtes servi ,messieurs et dames.

Le Grand Canyon en Arizona

De mieux en mieux, je ne vous le fais pas dire. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin?

Faisons un détour par l’Europe pour admirer les caves Fingal sur l’ile de Staffa en Ecosse.

les caves Fingal sur l'ile de Staffa Ecosse

Comment ? impressionnant ?

Moi je trouve ça merveilleux.

Mais, il y a mieux.

Regardons  du côté de la Turquie pour voir l’ancienne-région d’Anatolia à Cappadocia.

Ancienne région d'Anatolia a Cappadocia turquie

Pittoresque  non?  Bien sûr.

Je vous propose le saut par l’Ukraine. Imaginez vous seul avec l’être aimé marchant dans le tunnel de l’amour de Klevan.

Le tunnel de l'amour de Klevan Ukrain21e5e6a0-7a9b-47b3-a98d-63c4078026ff_enhanced-buzz-wide-6462-1383947582-13

Comment? suggestif?

Vous l’avez dit, vous l’avez dit.

Et que dites vous de ça?  Un arc en ciel?

Mais non! Plutôt des  champs de tulipes au pays-bas.

Les champs de tulipes pays bas

Ingénieux.  Mais,  la nature fait encore mieux comme on peut le voir  à Hitachi-seaside park de hitachinaka au Japon:

Hitachi seaside park de hitachinaka japon

Ou encore avec les craters du lac Kelimutu  en Indonesie

Les craters du lac Kelimutu  Indonesie

ou bien avec  les formations rocheuses de Zhangye Danxia à Gansu en Chine, Les formations rocheuses de Zhangye Danxia a Gansu Chine

ou bien les grottes de Hang Son Doong au Vietnam

les grottes de Hang Son Doong   Vietnam

Ou les craters du lac Kelimutu en Indonesie,

Les craters du lac Kelimutu  Indonesie

ou les Cenotes du Yukatan  au Mexique

Cenotes du Yukatan Mexique

Ou enfin le Lotofaga village à Upolu au Samoa.

Lotofaga village a Upolu Samoa

L’impression est partout et toujours la même: magnifique.

Oui, oui, je vous sens un peu frustré! Rien chez nous en Afrique?

Ben si . Tenez, voyez ce spectacle!

Les chutez Victoria entre le Zimbabwe et la Zambie

Beau non! Ce sont les chutes Victoria entre le Zimbabwe et la  Zambie. Une merveille pour tous les amoureux de la nature. voulez vous le voir sous un autre angle.

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Impressionnant non?

D’autres encore ?

Allez regardez ces quelques sites choisies pour vous à travers le continent!

 

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Ounh!!

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Ou encore

 

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ça comme diversité!

Remontons un peu vers les latitudes nord pour admirer le désert.

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ou encore

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Accordons nous un petit repos dans cette belle demeure

 

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Ouf c’est magique!!!!!!

 

Tournons nous à présent  du coté de l’Amérique du Sud et laissons nous  bercer par cette balançoire au bout du monde à Banos en Equateur

La balançoire au bout du monde a Banos Equateur

Faisons avec elle un grand bond pour le bout du monde pour admirer :

Le whitehaven beach surl’ ile Whitesunday en Australie

Le whitehaven beach sur l'ile Whitesunday Australie

La-mer d’etoile à Vaadhoo island aux Maldives

La mer d'etoile a Vaadhoo island  Maldives

et la forêt de bambou de Arashiyama à Kyoto au Japon.

Forêt de bambou de Arashiyama a Kyoto Japon

Voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et cette ballade aussi. Mais, vous êtes assuré d’avoir vu une grande partie des choses à voir sur cette terre avant de mourir, même si ce n’est que virtuellement.

Bien sûr partager autant que faire se peut ce billet pour faire profiter à tous ces quelques moments de pur bonheur.

Au plaisir de vous reprendre pour une autre ballade plus magique encore à travers notre planète bleue.


Tout ce qu’un homme doit voir avant de mourir

 

 

 

 

 

« Voir Naples et mourir »,  ainsi parlaient les Napolitains pour montrer la beauté exceptionnelle de leur ville qu’il faut voir une fois dans sa vie. Toutefois,  dans notre monde globalisé, il y a une multitudes de sites féeriques  sur la planète qu’il serait souhaitable que  chacun de nous  voit une fois dans sa vie  avant de mourir et dont je propose ici quelques uns. 

Messieurs et Dames, bienvenus à bord de mon  blog pour une ballade féerique à travers les sites merveilleux à voir avant de mourir.

Je ne suis pas un guide chevronné, mais je ferrai de mon mieux.

Pour commencer, fermez vos yeux, n’ayez aucune crainte, laissez moi vous prendre par les mains et suivez moi pour une petite ascension du mont Haiku à Hawai en guise d’échauffement.

Et voila!  Ouvrez  maintenant les yeux.

Waouh!!

Les escaliers de Haiku a Hawai USA

Avouez que vous ne vous y attendiez pas. Ce sont les escaliers de Haiku à Hawai. C’est plutôt stupéfiant non? Mais, vous n’avez encore rien vu.

Restons toujours au USA pour  admirer l’Antelope canyon en Arizona.

Antelope canyon Arizona

Impressions?

Fabuleux. Vous avez raison.

Oui bien sûr,  qui dit Arizona,  dit aussi le Grand Canyon.

Voilà c’est fait. vous êtes servi ,messieurs et dames.

Le Grand Canyon en Arizona

De mieux en mieux, je ne vous le fais pas dire. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin?

Faisons un détour par l’Europe pour admirer les caves Fingal sur l’ile de Staffa en Ecosse.

les caves Fingal sur l'ile de Staffa Ecosse

Comment ? impressionnant ?

Moi je trouve ça merveilleux.

Mais, il y a mieux.

Regardons  du côté de la Turquie pour voir l’ancienne-région d’Anatolia à Cappadocia.

Ancienne région d'Anatolia a Cappadocia turquie

Pittoresque  non?  Bien sûr.

Je vous propose le saut par l’Ukraine. Imaginez vous seul avec l’être aimé marchant dans le tunnel de l’amour de Klevan.

Le tunnel de l'amour de Klevan Ukrain21e5e6a0-7a9b-47b3-a98d-63c4078026ff_enhanced-buzz-wide-6462-1383947582-13

Comment? suggestif?

Vous l’avez dit, vous l’avez dit.

Et que dites vous de ça?  Un arc en ciel?

Mais non! Plutôt des  champs de tulipes au pays-bas.

Les champs de tulipes pays bas

Ingénieux.  Mais,  la nature fait encore mieux comme on peut le voir  à Hitachi-seaside park de hitachinaka au Japon:

Hitachi seaside park de hitachinaka japon

Ou encore avec les craters du lac Kelimutu  en Indonesie

Les craters du lac Kelimutu  Indonesie

ou bien avec  les formations rocheuses de Zhangye Danxia à Gansu en Chine, Les formations rocheuses de Zhangye Danxia a Gansu Chine

ou bien les grottes de Hang Son Doong au Vietnam

les grottes de Hang Son Doong   Vietnam

Ou les craters du lac Kelimutu en Indonesie,

Les craters du lac Kelimutu  Indonesie

ou les Cenotes du Yukatan  au Mexique

Cenotes du Yukatan Mexique

Ou enfin le Lotofaga village à Upolu au Samoa.

Lotofaga village a Upolu Samoa

L’impression est partout et toujours la même: magnifique.

Oui, oui, je vous sens un peu frustré! Rien chez nous en Afrique?

Ben si . Tenez, voyez ce spectacle!

Les chutez Victoria entre le Zimbabwe et la Zambie

Beau non! Ce sont les chutes Victoria entre le Zimbabwe et la  Zambie. Une merveille pour tous les amoureux de la nature.

D’autres encore? prochainement.

Et si on se laissait bercer par cette balançoire au bout du monde à Banos en Equateur

La balançoire au bout du monde a Banos Equateur

Faisons avec elle un grand bond pour le bout du monde pour admirer :

Le whitehaven beach surl’ ile Whitesunday en Australie

Le whitehaven beach sur l'ile Whitesunday Australie

La-mer d’etoile à Vaadhoo island aux Maldives

La mer d'etoile a Vaadhoo island  Maldives

et la forêt de bambou de Arashiyama à Kyoto au Japon.

Forêt de bambou de Arashiyama a Kyoto Japon

Voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et cette ballade aussi. Mais, vous êtes assuré d’avoir vu une grande partie des choses à voir sur cette terre avant de mourir, même si ce n’est que virtuellement.

Bien sûr partager autant que faire se peut ce billet pour faire profiter à tous ces quelques moments de pur bonheur.

Au plaisir de vous reprendre pour une autre ballade plus magique encore à travers notre planète bleue.


Une prière très africaine

 

lecteur_optique_universite_Les lecteurs optiques de dernière génération QCM et QCD, sont des appareils destinés à corriger plus rapidement les copies d’examens des étudiants  tout en permettant d’éviter les soupçons ou suspicions de fraude, parce les résultats sont classés, de façon objective, par ordre de mérite, en temps réel. Toutefois le prix prohibitif de ces machines pose la question du rapport des africains aux innovations technologiques occidentales.

Je somnolais dans mon lit hier soir quand une info qui passait sur RFI m’a fait sursauter. Quoi ! Une machine à corriger les copies des étudiants acquises par l’université d’Abidjan? Quelle merveille ?

Bien sûr, il n’est pas exclu que seul l’enseignant que je suis trouve cette information sensationnelle. Et pourtant, elle l’est, au regard des avantages énormes qu’elle permet en terme  de performance, de gain de temps et de réduction de la pénibilité des correcteurs.

Une petite recherche sur le net m’a convaincu de l’effectivité de la chose.

Mise au point par les firmes occidentales, les  lecteurs optiques de dernière génération sont une innovation dans l’évaluation et la correction des copies d’examen. Ils permettent une automatisation de la correction des évaluations sans compromis pédagogique. Le style  rédactionnel, dont la correction manuelle des copies est souvent longue et fastidieuse, est remplacé par les QCM (questions à choix multiples) ou des  QCD(questions à choix directs), qui permettent de corriger entre 50 à 60 copies à la minute.

Pour la petite histoire, une machine à corriger les copies, j’en ai souvent rêvé et entre collègues, après chaque composition, quand nous venons chercher chacun nos lots de copies à corriger, nous appelons de nos vœux cette machine qui nous sauvera de la misère des corrections. La profession  enseignante est un sacerdoce qui exige responsabilité et dévouement à toutes ces étapes. Depuis la préparation des cours jusqu’au calcul des moyennes en passant par le déroulement du cours, la préparation des évaluations, de la grille de correction, de la correction proprement dite  et du relevé des notes, la tâche est rude à chaque étape.

Mais, les avis sont toujours unanimes pour reconnaître que l’étape la plus redoutée des enseignants est la phase de correction des copies. Elle constitue d’ailleurs le plus gros poste de dépense dans le budget des examens et concours et représente souvent la pomme de discorde entre syndicat et gouvernement pour le payement des vacations comme c’est le cas actuellement au Gabon ou les enseignants sont en grève pour le payement des vacations des examens des sessions de juin 2013 ce qui témoigne de l’importance de cette invention.

Après l’extase, il ne reste plus qu’à faire, comme en pareils occasions, la grande prière africaine, celle que nous faisons toujours face aux grandes innovations technologiques occidentales, celle que feront tous les enseignants africains aussi bien du primaire, que du secondaire ou du supérieur et que je formule en leur nom : « Puisse Dieu tout puissant faire que les chinois parviennent rapidement à produire cette machine et la vulgariser en Afrique ». Cela a été vrai pour les télés, les DVD, les téléphones portables, les Iphone, Ipad et tablettes, et pourquoi pas donc pour les lecteurs optiques aussi.

Plus sérieusement, il est amusant de constater que pendant que nous autres appelions de nos vœux cette machine, ailleurs des esprits mieux avisés travaillent à sa conception, ce qui indique que ici comme ailleurs, les besoins sont les mêmes, mais les approches sont différentes.

Naturellement, ce ne sont pas de telles prières qui  aideront le continent à sortir de l’ornière. D’ailleurs, elles posent problème au bon Dieu lui-même qui doit se demander pourquoi ces africains, au lieu de l’invoquer,  ne peuvent pas faire eux même comme les chinois pour  trouver des solutions à leurs préoccupations. On n’est jamais mieux servi que par soi même dit, en effet, l’adage. Mais Bon !

Visiblement, la science moderne semble pour nous africains, l’apanage des Occidentaux et Orientaux, eux seuls semblent, à notre avis, détenir sa maîtrise, au point ou un grand nombre d’africains, au fond d’eux,  ne comptent que sur les Occidentaux pour trouver des solutions à tous les problèmes qui interpellent l’humanité, voire même les problèmes qui ne concernent que le continent noir.

Ce défaitisme qui ne dit pas son nom, se lit de nos jours encore, de façon claire, dans le comportement des individus, des communautés et même des Etats,  face à la question du développement du continent. Qu’il s’agisse de la recherche sur les endémies tropicales qui tuent chaque jours des dizaines de milliers d’enfants aux quatre coins du continent, des recherches sur les nouvelles énergies en particulier  l’énergie solaire, de la réalisation des grandes infrastructures  ou du développement des capacités pour l’exploitation de nos ressources, pour nous africains, c’est très souvent,  la même prière de l’attentisme que nous faisons espérant que des solutions soient proposées par l’Occident, souvent au motif que nous sommes pauvres. La pauvreté a le dos large puisque nous lui faisons porter tous nos manquements, nos insuffisances et nos déboires.

A mon avis, la pauvreté a très peu joué dans cette méprise. Très maladroitement, les africains se sont enfermés eux-mêmes dans le piège de  l’immobilisme par leur manque de foi en soi.  Même les solutions et prouesses scientifiques réalisées par des milliers d’africains à l’instar du congolais Vérone Mankou trouvent difficilement grâce à nos. C’est le laxisme et le scepticisme des africains, en général et des responsables politique en particulier qui plombent l’innovation scientifique et technologique en Afrique.

La vrai prière africaine serait donc « Puisse la divine Providence fasse qu’adviennent au pouvoir politique dans une majorité de pays africains, de grands esprits qui feront de notre consommation et de nos aspirations, le levier de notre croissance pour que s’ouvre les voies de la recherche, de l’innovation et du développement ».

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AGBADJE Adebayo  Babatoundé .Charles