Assaleck AG TITA

Mali: la démocratie à la malienne au bord du gouffre

Manifestation à Bamako contre la corruption et la mauvaise gestion du pays

Le coup d’Etat qui a renversé Moussa Traoré et favorisé l’avènement du multipartisme fêtera bientôt son quart de siècle. Que s’est-il passé pendant cette relative longue période ?  Plusieurs générations de citoyens ont ainsi pu exprimer leurs préférences dans les urnes, mais qu’en sera-t-il cette année ?  Que s’est-il passé pendant tout ce temps et qu’en est-il demeuré dans le cœur de ceux qui ont sincèrement cru en cette démocratie, qui pourtant, comme disait Winston Churchill, « est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’Histoire » ?

Un entretien avec un habitant de Kidal cristallise ces interrogations et démontre le degré d’impuissance qu’un citoyen de bonne volonté peut ressentir à l’égard de ce que la démocratie à la malienne pouvait lui inspirer au cours de ces années de plomb.  

Qu’est-ce que vous retenez de la situation du Mali à la veille du vingt-deuxième anniversaire de la « révolution » du 26 mars 1991 ?

A la veille du 26 mars, la situation du Mali mérite méditation parce qu’au moment où l’Etat s’apprête à fêter sa révolution : la démocratie, on voit que le pays s’enfonce dans une situation très grave. La situation que traverse le pays en ce moment est très difficile. Le Mali avait enclenché sa démocratie, on pensait que cette démocratie allait prendre du chemin, mais il se trouve aujourd’hui que le Mali est plongé dans cette guerre dont on ne connaît pas l’issue.

Vingt-deux ans plus tard, comment voyez-vous le niveau de régression de la démocratie qui s’est opéré au fil des années. Une démocratie que d’aucuns qualifient d’ailleurs maintenant de façade !

Démocratie et démocratie, on ne peut pas parler de démocratie, il n’y a pas de démocratie. Les évènements de tous les jours démontrent qu’il n’y a pas de démocratie au Mali. Il n’y a qu’à regarder, à écouter les médias, la presse, on se rend compte que ce n’est pas une démocratie réelle. Vous voyez que tous les jours on arrête des journalistes à cause des informations qu’ils diffusent qui parfois sont justes. Ensuite, il y a les droits de l’homme. Ce conflit que nous vivons aujourd’hui a provoqué un recul en ce qui concerne les droits de l’homme avec ces exactions et ces réfugiés dans les pays alentours. Il n’y a pas de démocratie dans ce pays. C’est un vain mot dans ce pays. Il n’y a qu’à voir tout récemment comment la junte est arrivée au pouvoir ! Comment on a chassé un président à quelques jours de la fin de son mandat ! Tout ça prouve qu’il n’y a pas de démocratie dans ce pays. Il y a l’impunité, la corruption et pas mal de choses…

Est-ce qu’on peut dire qu’il y a une opposition digne de ce nom, sachant qu’il y a des députés du temps de la création du parti unique UDPM « Union démocratique du peuple malien » qui sont toujours députés ?

Vous savez, vraiment, la scène politique malienne, c’est une scène un peu particulière. Il y a plus d’opportunistes que de véritables politiciens engagés. Je crois que cette configuration de l’ancien régime n’a pas du tout changé. Ce sont les mêmes têtes qui sont là. Donc, ce sera la même gestion qui va continuer. Il n’y a pas de changement. C’est comme si ATT était encore au pouvoir. On a laissé faire dans ce pays. Vraiment, l’Etat n’a pas joué son rôle et on s’est retrouvé devant un Etat affaibli. Alors, en essayant de sauver la situation, on est retombé dans une situation plus grave encore.

Au regard du contexte actuel, êtes-vous optimiste pour l’avenir  de ce pays ?

Il faut toujours être optimiste. Si tous les Maliens pouvaient se retrouver, ce qui est très difficile. Parce que le problème du Mali, c’est que le Sud ne connaît pas le Nord. On est malien ; on se dit malien, mais le Sud ne connaît pas le Nord. Le déchirement auquel on assiste aujourd’hui, le tissu social est complètement déchiré, il va falloir beaucoup d’efforts pour réconcilier les acteurs afin de décider ensemble de l’avenir de ce pays. Mais je ne sais pas avec l’opportunisme et des décideurs souvent qui ont une toute petite marge de manœuvre, on ne va pas vraiment avoir la bonne voie, c’est difficile. Mais si, par contre, les gens étaient sincères, les acteurs qui vont contribuer à ramener la paix, je pense qu’il faut consentir des sacrifices çà et là et ça peut sauver peut-être le Mali.

Qu’est-ce qui  a conduit le Mali à en arriver là ?

C’est la mauvaise gestion, l’impunité, la corruption, le culte de la personnalité. Vous savez, ce pays, son problème, c’est que les dirigeants, ils font ce qu’on appelle le pilotage à vue. Quand on fait un pilotage à vue, ce sont des incertitudes. Donc, il est très difficile d’amener ce pays vers la voie d’un vrai développement.

Comment voyez-vous la situation des Touaregs actuellement et à long terme au Mali ?

Le problème des Touaregs, il est très vieux et on dirait qu’il n’est pas compris. Vous savez, le fait qu’il y ait des rébellions qui se répètent là, ce n’est pas pour rien. Je crois que, depuis l’indépendance, on a très mal géré la première rébellion de 62-63. C’était une rébellion où il y a eu beaucoup de gaffes, beaucoup d’orphelins, beaucoup d’exactions, qui ont amené les enfants des victimes à prendre les armes pour se faire justice parce qu’il n’y avait pas de justice. D’accord en accord, des accords mal ficelés, à travers le Pacte… Parfois, l’État malien propose des choses qu’il ne peut pas offrir. Donc, il faut connaître ses moyens avant de faire des propositions. Ensuite, il y a un problème de développement au nord de ce pays. C’est un peu la misère. Si vous voyez ces jeunes gens qui sortent de ce pays pour aller ailleurs, à l’étranger, découvrir une vie, oublier un peu la misère. Ce sont des gens qui souhaitent vivre de la même manière chez eux, chacun préfère vivre chez lui, revenir chez lui, mais, en revenant chez lui, il faut qu’il trouve de quoi.

En revenant chez eux, en désespoir de cause, ils livrent leurs âmes au diable, ils s’adonnent à ce que nous constatons tout de suite avec ces AQMI, Mujao… qui offrent des masses importantes d’argent pour des jeunes gens qui n’ont pas fait l’école, qui n’ont pas d’autres ouvertures. Donc, ils sont obligés d’aller là-bas. Je pense que la solution, c’est un développement. Il faut programmer un développement durable. Il faut trouver une solution définitive parce que tant que ce n’est pas bien ficelé, ça va toujours reprendre.

Qu’est-ce que vous pensez de l’avenir de ces réfugiés qui s’exilent de force et dont personne ne parle ?

Une situation de réfugié, c’est toujours une situation difficile, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on abandonne son pays pour l’aventure. Ces réfugiés, aujourd’hui, ils sont dans une situation très complexe. Il faut des gages, il faut faire en sorte qu’on ramène la confiance, qu’on observe sur le terrain dans leur pays qu’ils ont quitté. Qu’on observe un retour de la paix, une confiance parce que je crois que la confiance n’existe plus, avec tout ce qui a été vécu çà et là. Il est très très difficile pour ces populations exilées de prendre le chemin du retour.

Avez-vous un message en particulier à lancer ?

Il faut que tous ceux qui peuvent apporter quelque chose à ce pays, ce pays en lambeaux, il faudrait qu’on mette de côté les calculs politiques, parce qu’il y a beaucoup de calculs politiques dans les décideurs. Il faut mettre fin à tout ça. Il faut vraiment revenir au partage, à la confiance, la réconciliation, même si elle est très difficile. Peut-être impliquer la communauté internationale parce que le problème, ce n’est pas seulement un problème touareg que nous avons entre les bras. C’est vrai que, quand on jette un coup d’œil sur l’Histoire, on constate que cette communauté touarègue, je reviens là-dessus, est disséminée à travers plusieurs pays. Des portions par-ci, des portions par-là ; c’est le même monde, les mêmes coutumes, les mêmes modes de vie, et la même philosophie. Il faut trouver un moyen pour les fixer et les organiser. En réalité, un développement durable.


Quelques infos sur Kidal

Certains combattants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) commencent à rejoindre le groupe islamiste Ançar Dine, qui a le contrôle de la ville de Kidal et beaucoup plus de moyens pour soudoyer ses nouvelles recrues grâce à son alliance avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). “Je préfère le MNLA juste pour sa vision, même si son aile politique ne peux rien changer pas du prête à soutenir…mais j’ai choisi d’être avec Ançare Dine pour plus de confiance, de sécurité et plus de sérieux.

Le MNLA compte beaucoup de voleurs et bandits de tout genre, qui font n’importe quoi dans les villes où ils passent” affirme un jeune combattant affilié à Ançare Dine.   Des combattants  reprochent au MNLA d’être incapable et pas représentatif de l’ensemble du peuple Touareg face au grand défi qu’il s’est lancé, la majorité de la population préfèrent le MNLA et elle n’est  pas prête à soutenir un régime islamiste, même si parmi elle, quelques-uns se rallient à Ançar Dine pour des intérêts financiers. Les différents groupes islamistes, qui règnent dans la région, terrorisent les populations et sèment la terreur dans les esprits. La destination du nouvel Etat décrété unilatéralement par le Mouvement National de Libération de l’Azawad, en Avril dernier, semble s’aventurer en n’ayant pas la volonté d’identifier  clairement son principal ennemi et  sans marquer précisément sa domination territoriale. Pour de nombreux observateurs sur le terrain, cette déclaration d’indépendance relève de la précipitation et de l’amateurisme. Cette hypothèse se renforce  par l’Algérie qui affirme une opposition farouche et constante face à l’indépendance.

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Kidal: Une société civile totalement absente et ignorée par les islamistes et des indépendantistes

Certains combattants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) commencent à rejoindre le groupe islamiste Ançar Dine, qui a le contrôle de la ville de Kidal et beaucoup plus de moyens pour soudoyer ses nouvelles recrues grâce à son alliance avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). “Je préfère le MNLA juste pour sa vision, même si son aile politique ne peux rien changer pas du prête à soutenir…mais j’ai choisi d’être avec Ançare Dine pour plus de confiance, de sécurité et plus de sérieux.

Le MNLA compte beaucoup de voleurs et bandits de tout genre, qui font n’importe quoi dans les villes où ils passent” affirme un jeune combattant affilié à Ançare Dine.   Des combattants  reprochent au MNLA d’être incapable et pas représentatif de l’ensemble du peuple Touareg face au grand défi qu’il s’est lancé, la majorité de la population préfèrent le MNLA et elle n’est  pas prête à soutenir un régime islamiste, même si parmi elle, quelques-uns se rallient à Ançar Dine pour des intérêts financiers. Les différents groupes islamistes, qui règnent dans la région, terrorisent les populations et sèment la terreur dans les esprits.

La destination du nouvel Etat décrété unilatéralement par le Mouvement National de Libération de l’Azawad, en Avril dernier, semble s’aventurer en n’ayant pas la volonté d’identifier  clairement son principal ennemi et  sans marquer précisément sa domination territoriale. Pour de nombreux observateurs sur le terrain, cette déclaration d’indépendance relève de la précipitation et de l’amateurisme. Cette hypothèse se renforce  par l’Algérie qui affirme une opposition farouche et constante face à l’indépendance.

La grande puissance sous- régionale, qui a ses frontière à seulement  400 kilomètres de Kidal,  demeure le cordon vital et incontournable des régions nord du Mali.

On peut  aussi s’interroger sur l’absence totale de la  société civile qui est complètement ignorée par les islamistes et les indépendantistes lors des différentes rencontres et prises de décisions politiques. C’est pourtant sur elle que la population du Nord-Mali fonde tous ses espoirs pour la sortir de cette situation un peu plus incertaine et tragique. Cette société civile donne l’impression d’être constamment dos au mur et de subir fatalement  les conflits  à répétition. Cette situation qui la dépasse risque de la rendre plus vulnérable qu’elle ne l’a été depuis des décennies, voire des siècles.

Quant aux femmes touarègues issues d’une culture matriarcale, elles sont aujourd’hui  marginalisées. Elles sont désormais écartées de tout pouvoir politique et n’ont plus leur place dans la gestion des affaires. Le génocide de la culture Touarègue est malheureusement annoncé alors que celle-ci était un système social dont la responsabilité familiale, ou plus précisément clanique était attribuée à la femme. Les Touaregs ne possèdent qu’une parenté, la parenté utérine : la généalogie est féminine.

Les Touaregs sont musulmans depuis le VIIe siècle, cependant, la position élevée qu’occupe la femme touarègue s’inscrit en contraste avec l’état d’infériorité de la plupart des femmes du monde arabe. Aujourd’hui, la pratique de la Charia a  une emprise, qui risque d’être sans retour, sur cette exception culturelle née il y a plusieurs siècles.   L’espoir d’une indépendance du territoire de l’ “Azawad” sans  bain de sang et surtout  sans sacrifier toute une jeunesse assoiffée de liberté est anéanti par l’opposition ferme de l’Algérie.

Les Islamistes de tout bord imposent leur stratégie de terreur et d’occupation du terrain. Le non respect des engagements du Mali, puis le chaos qui y règne aujourd’hui ont laissé, au Nord Mali, le champ libre à une forme d’anarchie où AQMi, Islamistes, indépendantistes et trafiquants de drogue côtoient les bandits de grand chemin du  Sahara en toute liberté et en toute impunité. Les rançons que perçoivent les islamistes pour la libération des otages représentent plus de 4 fois le budget de la défense du Mali. Dans une interview accordée à France24, le ministre malien des Affaires étrangères sous le régime d’ATT, Soumeylou Boubèye Maiga, disait: “ce qui importe pour nous c’est d’obtenir la libération des otages…” certes la même préoccupation pour la France de Sarkozy. Peut être qu’ils oublient tous que les populations sont aussi en otage! Sauf que pour eux il n’y a pas de rançon.

Depuis 2006, rare sont les acteurs de développement qui investissent au Nord du Mali et toutes les autorités stigmatisaient la présence islamistes sans rien y faire concrètement. Finalement, une partie de la population est désormais dans l’obligation vitale de se pencher vers celui qui lui offre une assistance d’où qu’il vienne et peu importe ce qu’il réclame en contrepartie. Tout un peuple est laissé à lui même.

Actuellement, le gouvernement malien fait face aux pires difficultés générées par le récent coup d’Etat. Le pays veut retrouver son intégrité territoriale, mais la priorité est de rétablir la situation au Sud. Une aubaine pour  les islamistes qui imposent la Charia dans tout le Nord et le MNLA qui réclame l’indépendance de l’Azawad, mais aucun  d’entre eux ne parlent de solutions concrètes pour venir en aide aux 284 000 réfugiés déplacés. On compte 56 664 réfugiés au Burkina Faso, 61 000 en Mauritanie et 39 388 au Niger selon le HCR. L’histoire se répète.

Par ailleurs, une famine, annoncée depuis plusieurs mois, va inévitablement sévir au sahel et qui, parmi eux, va pouvoir répondre au désespoir des populations restées sur place ?


« J’ai toujours mon poste radio dans mon sac témoigne un auditeur »

RFI: Relations Auditeurs

La Radio joue un rôle indispensable dans la sensibilisation et l’éducation des populations en Afrique et particulièrement au Mali.

La radio reste le quotidien de beaucoup d’hommes et de femmes  sauf qu’elle est souvent un instrument de manipulation et de profit pour les propriétaires de radios affirment certains auditeurs.  Beaucoup de travail reste à  faire lorsqu’il s’agit de diffuser des informations crédibles et du respect de la déontologie du journalisme.

Voici des liens vers des témoignages percutants d’auditeurs:



Assani salim azim, le Tchadien Banguissois

On se rencontre à Dakar autour de Mondoblog. Lui Tchadien et moi Malien: plus de mille kilomètres de distance. Nous prenons place face à face sur deux chaises dans le jardin de la cour du CESTI (Centre d’Etude des Sciences et Techniques de l’Information), comme deux mamies qui vont se faire servir le thé à l’ombre des arbres frais.

Découvrir ce qui se cache sous ce visage poupin, ces dents blanches parfaites, ce physique de beau mec. Je pourrais le jalouser. Trop facile. Souriant et sympathique, il se livre sans arrières pensées. Entre nous c’est comme si ces milliers de kilomètres n’existent plus, comme si on se connaissait déjà. Quand on commence notre interview c’est encore de kilomètres qu’il est question.

En 2005, Salim faisait partie des 18000 nouveaux bacheliers du Tchad, pour 5000 places à l’Université, raison pour laquelle il estimait avoir peu de chances d’accéder aux études supérieures et d’ailleurs le test fut sans succès. Là, il décide de se tourner vers Bangui, où il à de la famille, pour concrétiser son rêve d’être médecin. Quand va-t-il retourner au Tchad ? « C’est une question difficile,j’ai vraiment une énorme envie de retourner là bas et faire ma vie ». Au sujet de son futur, ‘ »je n’en sais rien, sauf que Dieu décidera pour moi » dit-il.

Assani salim azim est né à Ndjaména au Tchad. Il n’y est jamais retourné depuis son départ il y a six ans pour Bangui, la capitale de la Centrafrique.

Son père est de l’ethnie Ouaddaï, sa mère est de la région de Ngalo et de l’ethnie Daye. Cette double culture explique peut-être son ouverture aux autres, la facilité à s’intégrer. Pendant son enfance il était passionné de la télévision et des bandes dessinées.

Il a commencé à bloguer en 2006 avec son blog « Paix et Amour, le blog d’Assaaz » du fait qu’il était passionné de poésie et aimait les échanges interactifs. Son admission au concours Mondoblog lui a donné le courage de bloguer avec plus de confiance et de rentrer dans cette dynamique de blogosphère pour s’ouvrir au reste du monde .

Aujourd’hui il a 26 ans, licencié à l’Institut Supérieure de Technologie de Bangui en administration et maintenance de système informatique.  Il travaille pour Médecins Sans Frontières (MSF) Espagne comme assistant IT (Information Technology) et également inscrit en 1ère année de Gestion des Ressources Humaines à l’Université de Bangui. Assani est très ambitieux,il multiplie les formations et saisie toutes les opportunités qui se présentent.

Dans notre entretien, il ne cesse de dire qu’il à profondément la nostalgie de son pays natal, des ces souvenirs d’enfances et du paysage de son pays.

Assani est musulman et très croyant, il parle plusieurs langues dont le français, l’arabe tchadien, le sangho, le sara et le daye; sa force principale  s’est d’ être motivé, garder la sérénité et pouvoir progresser dans tout se qu’il entreprend.


Noël à Kidal : Une célébration sans églises

A la veille de Noël, au coucher du soleil, les rues à Kidal étaient presque vides. Il faisait excessivement froid et la circulation était calme, surtout avec ce clair de lune.

On note la présence d’une grande poussière sur l’artère principale qui subdivise Kidal en deux. C’est la preuve de l’absence de bitume dans les grandes agglomérations de cette région septentrionale du Mali.

Pour célébrer la Noël, les jeunes de Kidal n’ont pas été nombreux dans les centres de loisir. Quelques jeunes faisaient la fête, mais on ne pouvait dénombrer qu’une dizaine de motos devant la porte d’entrée, signalant la présence de ces jeunes fêtards.

A Kidal, une population à majorité musulmane cohabite avec une quarantaine de chrétiens dans la paix et le respect mutuel. Cette fête de Noël ne dit pas grand chose à la majorité des habitants de la ville à cause de la pauvreté, du chômage, de l’analphabétisme et de toutes les questions liées à l’insécurité. Pour certains, la fête de Noël appartient aux Chrétiens.

C’est dans une famille connue à Kidal que les adeptes du christianisme de la ville se rencontrent pour célébrer la messe les dimanches. Exceptionnellement, le père Pierre Songré est venu de Gao pour célébrer la messe de Noël avec ses ouailles d’une nuit.

Témoignage du Prêtre

En somme, cette fête s’est bien déroulée dans la joie et la paix à Kidal. C’est le lieu de faire un clin d’œil aux chrétiens de la cité de l’Adrar des Ifoghas.

Temoignage-dun-participant-à-la-Messe

 


Le portable, phénomène de société pour le meilleur et pour le pire

Qui n’a pas son téléphone portable au Mali ? Devenu phénomène de société en quelques années, il est aujourd’hui un outil indispensable à la vie quotidienne des Maliens. Reconnu pour son utilité, on le retrouve jusque dans les villages les plus reculés du pays, même si la couverture réseau est déficiente. Quand il n’y a pas d’électricité, on recharge les portables grâce à un système ingénieux : des mobylettes ambulantes équipées de batteries. Le portable est aujourd’hui à la portée de tous (les premières puces de téléphone du réseau Malitel qui, en 2000, coûtaient entre 175 000 et 200 000 Frs CFA sont commercialisées aujourd’hui à 500 Frs CFA et bénéficient d’offres d’unités.

Le portable est désormais accroché en permanence à l’oreille des hommes  et femmes d’affaires, des élus et  des personnalités… Cet outil magique, dernier modèle en vogue de préférence, les relie en permanence à la multitude d’interlocuteurs inscrits dans leur carnet d’adresses ou plutôt leur répertoire, qui va de A comme ATT jusqu’à Z comme Zidane !!!… sans oublier les innombrables numéros familiaux et amicaux. Rendez-vous, négociation, débriefing, tout passe aujourd’hui par ce joyau de la technologie, et tant pis pour les effets indésirables pour la santé que peut engendrer un usage exagéré.

Les plus jeunes utilisent le  téléphone  pour écouter leurs titres de leur musique favorites, pour être à l’écoute de la radio, pour enregistrer des vidéos et pour faire des photos ; ils  effectuent  des appels très rarement en raison de leur faible crédit  et la plupart du temps, il « bip » leur Interlocuteur avec l’espoir d’être rappelé dans la minute ou il les contacte très brièvement pour fixer un rendez-vous ; sinon, ils privilégient les échanges téléphoniques nocturnes pour bénéficier des tarifs réduits.

Le portable peut malheureusement devenir une véritable addiction qui coûte très cher pour les plus bavards, notamment les femmes et les jeunes filles ! Dans les sociétés nomades, ce sont les salutations et les politesses interminables qui constituent, la plupart du temps, le contenu d’une longue conversation !

Savez-vous que l’on peut déjà disposer d’un téléphone avec caméra qui permet de voir son interlocuteur comme à la télévision ? Et dans quelques années, le portable fera office de carte de crédit et de porte monnaie. On pourra payer son pain ou son billet d’avion en quelques touches de clavier… Perdre son portable deviendra alors une véritable catastrophe !

Quand le portable sème la zizanie dans le couple…

Le montant des cartes de téléphone prélevé sur l’argent du ménage est bien souvent un sujet de disputes car cet achat fréquent dilapide l’argent du ménage pour des conversations synonymes de futilité.

Plus grave, des maris ou des épouses découvrent, l’infidélité de leurs conjoints en consultant leur messagerie parsemée  de SMS amoureux. Un constat qui mène souvent droit au divorce. Leçon à retenir…  Un portable est un objet qui doit rester à usage strictement personnel !

Dans le dossier «  Spécial ondes » de la revue Sciences et Avenirs de Mai 2009 on peut lire :

‘’Ce 23 Avril, à Paris s’ouvre un « grenelle des ondes », visant à faire le point sur les dangers sanitaires potentiels des champs électromagnétiques qui entourent les téléphones mobiles, le Wi-Fi, les antennes relais…Il regroupera opérateurs, pouvoirs publics et associations. Il y a  urgence car depuis janvier, trois décisions judiciaires ont ordonné le démontage d’antennes téléphoniques ou interdit leur implantation « pour trouble anormal de voisinage » en évoquant  «  le principe de précaution ». Les trois opérateurs français, Orange, Bouygues, SFR, tour à tour condamnés, craignent des procès en rafale.’’

Au Mali, cette préoccupation n’est pas du tout à l’ordre du jour. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et Orange et Malitel font toujours la pluie et le beau temps. « Orange nous rapproche et vide nos poches » disent certains Maliens et rassurez-vous Malitel n’est pas en reste !

Allo, ya plus de réseau… je vous entends mal… vous êtes toujours là… rappelez-moi, je n’ai plus de crédit…


L’identité touarègue remise en question

Le Congrès International de la Jeunesse du Sahara s’est tenu du 31 octobre au 1er novembre à Tombouctou, dans l’enceinte de la Mairie, en présence du Président du Conseil de Cercle de Tombouctou. Cette manifestation avait préalablement reçu l’aval des autorités locales et était organisée en toute légalité par un collectif de jeunes du Nord Mali.

Malheureusement, cette heureuse initiative a été injustement perturbée par l’arrestation de deux des organisateurs, Moussa Ag Acharatoumane et Boubacar Ag Fadil, membres du collectif AFOUS-AFOUS. Ils ont été interpellés par la Sécurité d’État au motif qu’ils sont impliqués dans une affaire d’enlèvement de voiture, ce dont aujourd’hui, nous n’avons pas la preuve.

Depuis l’arrestation des deux jeunes hommes, leur l’avocat, Maitre Boureima Koné, n’a pas été autorisé à rencontrer ses clients : « J’ai  passé chaque jour de la semaine dernière au Département de la Sécurité d’Etat  où personne n’a pu me recevoir pour cause de réunions ou d’absence de responsables…  »

Moussa Ag Acharatoumane

Une pétition circule actuellement sur https://8626.lapetition.be/ pour demander  la libération de Moussa et de Boubacar, actuellement en état d’arrestation par la Sécurité d’Etat, à Bamako.

La création, au Nord Mali du MNA  (Mouvement National de l’Azawad) a généré une avalanche d’injures injustifiées si l’on veut bien croire au contenu, ici le lien  https://www.mnamov.net.

Le MNA est un regroupement de jeunes Maliens de divers horizons (Peuhls, Songhaïs, Touaregs, Arabes), crée le 1er Novembre 2010. Son principal objectif est de participer au développement  effectif de leur région, en concertation avec les élus et les acteurs du développement. Le site web https://www.mnamov.net/nouvelles/53-la-declaration-fondatrice.html donne un éclairage précis sur les motivations d’une jeunesse motivée et politisée, dont le mode d’expression n’est pas toujours dans le style du « politiquement correct », mais qui a pleinement conscience que l’avenir d’un pays passe par sa jeunesse.

Le regard myope des voyageurs épris de mythes éculés

Lorsque que je lis un livre ou un article sur les Touaregs, j’ai, la plupart du temps, un sourire amer car je ne reconnais pas les miens. L’image des touaregs est systématiquement caricaturée au travers du regard myope des voyageurs épris de mythes éculés.

Certes, il y a des auteurs et des chercheurs qui transmettent, trop rarement, une image fidèle de notre communauté. Mais la  majorité des personnes, à l’occasion d’un bref voyage ou d’un reportage éclair, côtoient  brièvement quelques autochtones, et prennent la plume ou le micro pour jouer les spécialistes et aborder sans complexe des thèmes très complexes ! Hélas, par légèreté ou par mépris, ils donnent ainsi une image faussée de notre peuple, frôlant souvent le ridicule.

Le drame, aujourd’hui est qu’en raison d’une médiatisation universelle à outrance, les Touaregs, qu’ils soient érudits ou illettrés, se voient dans le miroir déformant que le monde extérieur leur a tendu.

Le carrousel des vanités

Pour que les messages soient transmis aux populations du Nord, l’Etat et les représentations diplomatiques sises à Bamako utilisent des procédés vieux comme le monde…   » La flatterie est le miel et le condiment de toutes les relations entre les hommes » disait le philosophe Platon… Rien n’a donc changé depuis l’Antiquité… Voici la recette originale : choisissez quelques chefs conciliants et aux grands boubous bien craquants, faites- les recevoir en grande pompe par les hauts responsables de l’État, allumez les sunlights et les micros des médias, laissez- les espérer la courtoise poignée de mains et le sourire bienveillant du Président de la République ou d’un haut responsable de l’État. Ils n’auront pas à répondre aux questions essentielles parce qu’on sait qu’ils n’ont pas capacité à le faire, mais on leur  donne l’illusion qu’ils sont importants, qu’ils sont représentatifs (un mot à la mode !) Du haut de leur respectabilité, ces cadres et élus touaregs, bercés par le carrousel des vanités, tombent dans le piège et ressortent convaincus qu’ils sont les seuls et uniques interlocuteurs autorisés et les décideurs incontournables et éclairés pour toute question concernant la communauté touarègue. C’est ce que l’on peut également diagnostiquer comme étant un syndrome de l’illusion d’importance : ces gens qui ont une emprise très relative sur la société se sentent vis-à-vis de la population touarègue, tels des seigneurs responsables de leurs sujets.

En réalité, ces gens ne sont pas utiles à la communauté. Au contraire, ils sont même  facteurs de blocage, car, par leur intermédiaire, on transmet des messages hostiles à la bonne marche de la société.

Aujourd’hui la communauté touarègue, dans son ensemble, se trouve dans une situation de désespoir beaucoup plus grande qu’au déclenchement de la rébellion de 1990. Aucune stratégie d’avenir ne pourra être élaborée sans qu’il n’y ait concertation avec la communauté touarègue. En 1980, quelques hommes, une centaine, avaient décidé de se battre pour défendre les intérêts de la Communauté. En 1990, ils n’étaient  au départ, qu’une poignée pour déclencher les hostilités, à Ménaka. Aujourd’hui, c’est le peuple touareg, dans son ensemble,  qui veut faire passer ses idées, qui demande à être consulté, qui se mobilise pour se faire entendre, en dépit des dizaines de milliers de kilomètres qui le séparent du pouvoir. Quand un peuple se fixe des objectifs, il finit par les atteindre…

Il y a une autre réalité historique.    Le Mali vient de célébrer le Cinquantenaire de l’Indépendance et la plupart des peuples d’Afrique, en tout cas, ceux qui avaient un espace géographique où ils étaient prééminents, ont pu  créer leur propre État.

Nous, les Touaregs, avons été abandonnés à notre triste sort. Nous  sommes aujourd’hui minorés et dispersés dans plusieurs pays limitrophes (Algérie, Lybie, Niger, Burkina Faso et Mali), alors que nous disposions, depuis des siècles, d’un espace géographique plus vaste que la plupart des Nations instaurées dans les années 60. Moi, je pense que les Touaregs ont le droit d’avoir leur propre pays, sur leur espace géographique ancestral, un territoire où ils pourront vivre selon leurs traditions, leur culture avec une économie  adaptée à leur environnement et fructueuse grâce aux richesses stratégiques encore inexploitées de leur territoire.  Je pense que les Touaregs peuvent revendiquer ce droit légitime. Pour y parvenir, il faut qu’ils se lèvent pour l’acquérir,  qu’ils se battent pour y parvenir,  parce que c’est encore possible…

Au détour de nombreuses et diverses discussions, le verdict conclut que la création d’un État touareg n’est pas possible. Qui aurait pensé qu’un État Ukrainien aurait pu voir le jour ?

Les Hommes, qui militent pour la paix,  me disent : « regarde les Palestiniens qui se sont battus depuis si longtemps, finalement ils ne sont arrivés qu’à une forme d’autonomie pour seulement deux ou trois villages ». Pour moi, l’exemple le plus proche, c’est l’Erythrée. Voici un petit pays de moins d’un million d’habitants, qui possède des conditions géographiques similaires aux nôtres. En dépit de l’hostilité des Américains d’abord, puis celle des Soviétiques,  l’Erythrée est devenu un pays à part entière. Rien n’est impossible, pour un peuple décidé à changer sa condition politique. Aujourd’hui les Touaregs sont dos au mur. Les cadres touaregs à Bamako doivent mendier une reconnaissance de faveur. Le nomade touareg, dans tout le Sahara, doit mendier auprès d’un sédentaire ou d’un militaire, le droit à la vie. Aujourd’hui les Touaregs sont l’un des peuples le plus humiliés au monde. Au Niger, la communauté touarègue semble également affirmer sa volonté d’indépendance et je suis convaincu qu’elle n’en restera pas là ! Mais pour l’instant il faut savoir attendre et j’espère que nous pourrons emprunter les mêmes pistes qui mènent à l’indépendance.

Chaque homme a besoin d’un objectif à atteindre pour vivre dignement ; moi je préfère mourir en luttant que succomber au paludisme !

Ces revendications territoriales, aussi bien au Mali qu’au Niger ont pour caractéristiques communes d’être légitimées par l’Histoire, de posséder un tracé établi assez précis des régions revendiquées, de proposer le fédéralisme pour solution au conflit qui oppose les Touaregs aux États Malien et Nigérien, d’empêcher de sonner le glas du nomadisme.

Les filles du campement à la recherche de l'eau

L’histoire-témoin

L’Histoire est largement sollicitée pour légitimer ces revendications territoriales. Un point fait l’unanimité : les territoires revendiqués aujourd’hui sont occupés par les Touaregs depuis des millénaires. « Même les scientifiques les plus réticents qui y ont étudié les vestiges et les traces civilisationnelles s’accordent pour dire que le Sahara central est notre domaine depuis des millénaires » (Mémorandum,

CRA, p. 1). Le regard est ensuite centré sur la période coloniale car elle a provoqué la fracture et l’éclatement de l’espace touareg. Sur ce point, les textes sont très précis pour dénoncer la responsabilité de la France dans la création artificielle des États du Mali et du Niger et le caractère arbitraire des frontières héritées de la colonisation. Le document du FULA souligne (p. 18) « le caractère artificiel des frontières qui ont séparé les familles d’une même origine, de même culture ». Le mémorandum de la CRA ajoute (p. 2) : « Nous avons été dépossédés de notre territoire dans son intégralité (…). Nos colonisateurs ont d’abord partagé notre espace par des frontières arbitraires, constituant ainsi des pays taillés à leurs intérêts. »

Le territoire-enjeu

Il faut rappeler que « nomadisme » ne signifie pas l’absence d’ancrage territorial mais la gestion particulière de l’espace. Ce rappel est nécessaire car le cliché du nomade errant sans foi ni toit est d’une remarquable constance ; il constitue, pour les États qui se partagent le pays touareg, un atout précieux pour dénier toute légitimité à une quelconque revendication territoriale.

« C’est aussi une conséquence directe de la mauvaise perception et gestion politico-militaire du problème Touareg, qui dure depuis l’indépendance des Etats africains. L’invention récente du terrorisme d’Al Qaïda est utilisée comme un arbre qui cache la forêt de la rébellion touarègue qui n’a jamais cessé depuis le début du siècle contre le colonisateur et s’est poursuivie après les indépendances à cause d’un tracé frontalier arbitraire et contre nature. Encore un autre héritage colonial empoisonné

Le message lancé continuellement par les Touaregs est pourtant simple. Comme le dit l’adage populaire : « nalâab ouala nahsad » (Soit je joue, soit je ne vous laisserai jamais jouer). Tant que le problème touareg ne sera pas résolu, aucun espace sahélo-saharien ne connaîtra la paix, la sécurité et la prospérité ». Saâd Lounès El Watan du 26-05-2010

Sources : Touaregs : Voix solitaires sous l’horizon confisqué, Hélène Claudot-Hawad et Hawad (Ed.) (1996) 255 p.

Ce livre est en ligne ici https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00293895/en/


TINARIWEN

TINARIWEN

C’est le groupe de musique le plus célèbre du nord de notre pays. Il parcourt le monde pour faire connaître l’art des hommes bleus

Originaire de Tessalit dans la région de Kidal, Tinariwen « les déserts » en tamasheq, est un groupe de musique touareg bien connu sur la scène internationale. Dans cette partie du Mali, les nomades mènent une vie dure et solitaire parfois. Pour combler le vide et oublier le quotidien difficile, les touareg improvisent des chants pour réduire les distances qu’ils soient à pied ou à dos de chameau, et ainsi dissiper leur blues.Ces chants sont rythmés par le tendé. Un instrument traditionnel de percussion battu à la cadence des chameaux. C’est cette musique traditionnelle que le groupe Tinariwen tente de moderniser avec l’introduction de la guitare acoustique.

Au fil du temps, sa musique est devenue une sorte de mélange avec le rock and roll et le blues américain, sur fond de musique traditionnelle. Ce qui a permis à Tinariwen d’être adopté par les siens et de conquérir de nombreux mélomanes à travers le monde.
Initié par Ibrahim Ag Alhabib dit « Abraybone », Alhassane Ag Touhami et feu Intayaden, lors d’un festival à Alger en 1982, trois amis qui jouaient une guitare acoustique, puis le groupe « les voix du hoggar » leur a offert une première guitare électrique.

Après la signature du Pacte national en 1992 à Tamanrasset, c’est le retour de la paix, le groupe s’est consacré à la diffusion de la culture touarègue grâce à sa musique et à des paroles évoquant l’amour pour le désert et les souffrances du monde touareg. Certains membres du groupe qui avaient participé à la rébellion ont troqué les fusils contre des instruments de musique.

A partir de cet instant, Tinariwen participe à de nombreux festivals au Mali et en Europe. C’est en 2000 que le groupe signe son premier album « The Radio Tisdas Session » enregistré à Kidal par Justin Adams et Lo’Jo, un groupe français. Puis c’est l’album « Amassakoul » le voyageur en tamasheq, édité en 2004 qui confirme la notoriété du groupe. Tinariwen fait figure d’ambassadeur des touareg à travers le monde avec ses tournées en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Asie. Dès lors, le groupe partage la scène avec des grands groupes et des stars du rock comme les Rolling Stones, Carlos Santana, Robert Plant, Taj Mahal ou Elvis Costelle… Une tournée qui sera suivie de la sortie de leur troisième album « Aman Iman » (l’eau c’est la vie) qui vient confirmer le succès du groupe puisqu’il a été entre autre disque d’argent en Grande Bretagne.

Tinariwen est devenu une sorte d’emblème pour les touareg du monde entier. Actuellement en tournée en Europe, le groupe sortira dans quelques mois son quatrième album intitulé « Imidiwan » (les compagnons ou les amis) en tamasheq. Le groupe mis deux mois pour travailler sur cet album à Tessalit.
Entre chants d’espoir et de blues, Tinariwen, ces fils du désert réinventent la musique qui touche le corps, le cœur et l’âme. Tinariwen est le groupe le plus célèbre des groupes de musique touareg. C’est le messager de la culture du monde touareg.C’est le groupe de musique le plus célèbre du nord de notre pays. Il parcourt le monde pour faire connaître l’art des hommes bleus

Originaire de Tessalit dans la région de Kidal, Tinariwen « les déserts » en tamasheq, est un groupe de musique touareg bien connu sur la scène internationale.
Dans cette partie du Mali, les nomades mènent une vie dure et solitaire parfois. Pour combler le vide et oublier le quotidien difficile, les touareg improvisent des chants pour réduire les distances qu’ils soient à pied ou à dos de chameau, et ainsi dissiper leur blues.

Ces chants sont rythmés par le tendé. Un instrument traditionnel de percussion battu à la cadence des chameaux. C’est cette musique traditionnelle que le groupe Tinariwen tente de moderniser avec l’introduction de la guitare acoustique.

Au fil du temps, sa musique est devenue une sorte de mélange avec le rock and roll et le blues américain, sur fond de musique traditionnelle. Ce qui a permis à Tinariwen d’être adopté par les siens et de conquérir de nombreux mélomanes à travers le monde.
Initié par Ibrahim Ag Alhabib dit « Abraybone », Alhassane Ag Touhami et feu Intayaden, lors d’un festival à Alger en 1982, trois amis qui jouaient une guitare acoustique, puis le groupe « les voix du hoggar » leur a offert une première guitare électrique.

Après la signature du Pacte national en 1992 à Tamanrasset, c’est le retour de la paix, le groupe s’est consacré à la diffusion de la culture touarègue grâce à sa musique et à des paroles évoquant l’amour pour le désert et les souffrances du monde touareg. Certains membres du groupe qui avaient participé à la rébellion ont troqué les fusils contre des instruments de musique.

A partir de cet instant, Tinariwen participe à de nombreux festivals au Mali et en Europe. C’est en 2000 que le groupe signe son premier album « The Radio Tisdas Session » enregistré à Kidal par Justin Adams et Lo’Jo, un groupe français. Puis c’est l’album « Amassakoul » le voyageur en tamasheq, édité en 2004 qui confirme la notoriété du groupe. Tinariwen fait figure d’ambassadeur des touareg à travers le monde avec ses tournées en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Asie. Dès lors, le groupe partage la scène avec des grands groupes et des stars du rock comme les Rolling Stones, Carlos Santana, Robert Plant, Taj Mahal ou Elvis Costelle… Une tournée qui sera suivie de la sortie de leur troisième album « Aman Iman » (l’eau c’est la vie) qui vient confirmer le succès du groupe puisqu’il a été entre autre disque d’argent en Grande Bretagne.

Tinariwen est devenu une sorte d’emblème pour les touareg du monde entier. Actuellement en tournée en Europe, le groupe sortira dans quelques mois son quatrième album intitulé « Imidiwan » (les compagnons ou les amis) en tamasheq. Le groupe mis deux mois pour travailler sur cet album à Tessalit.
Entre chants d’espoir et de blues, Tinariwen, ces fils du désert réinventent la musique qui touche le corps, le cœur et l’âme. Tinariwen est le groupe le plus célèbre des groupes de musique touareg. C’est le messager de la culture du monde touareg.


TAMIKREST : la nouvelle génération de musiciens du Spécial Rock Music Touareg de l’Adrar des Ifoghas

Aux confins du Nord Mali, à 9 km de la frontière algérienne, est né le groupe Tamikrest, ce qui signifie « Jonction, nœud, connection… » en tamasheq. Dans cette petite localité de Tinzawatene située à 300 km de Kidal, la capitale de l’Adrar des Ifoghas, les premiers membres du groupe se sont adonnés à la musique touarègue, sans imaginer un seul instant que leur destin en serait bouleversé.

Ce groupe de sept jeunes musiciens, dont deux éléments féminins, est actuellement encouragé par l’ensemble de la communauté touarègue, déjà conquise par le style et le talent du célèbre groupe Tinariwen.

Le leader du groupe Tamikrest, Ghousmane ag Mossa, est un fan indéfectible du style de jeu du guitariste Ibrahim ag Alhabib, le « ténor » de Tinariwen.

A l’occasion de diverses manifestations à Kidal, à Bamako et dans les différents festivals – fête du chameau à Tessalit, festival d’Essouk, festivals d’Essakane et d’Adremboukane – Tamikrest a pu révéler son talent, en dépit de sa modeste logistique. Aujourd’hui, le plus jeune groupe de la région est plein d’avenir et son évolution est suivie attentivement par les dénicheurs de talent.

Le spécial rock music de Tamikrest est un savant mix de rock européen et de musique traditionnelle africaine. Leur mélodie est influencée par les Dires traits, Bob Marley et le tendé Touareg…

Les chansons de Tamikrest évoquent les souffrances des populations nomades du désert, l’amour, la solitude, l’exode, l’analphabétisme, etc. Au-delà, Tamikrest se donne pour mission de faire découvrir et apprécier la poésie tamachèque aux habitants d’un monde encore plus vaste que l’immensité de leur désert.

L’ascension de Tamikrest est liée à sa rencontre avec le groupe de rock australien Dirtmusic, lors du festival au Désert à Essakane, en janvier 2007. La musique n’ayant pas de frontières, une complicité spontanée s’est créée au cours des répétitions. C’est ainsi que Dirtmusic a sollicité la participation de Tamikrest à l’enregistrement de son album au studio Bogolan de Bamako, en 2008.

« C’est quelque chose de nouveau pour nous… » affirme Peter Weber, le producteur du groupe, rencontré lors de l’enregistrement de ce premier album intitulé « Adagh ». Cet album a été mixé par l’ingénieur du son Chris Eckman, membre du groupe Dirtmusic. La sortie du CD est annoncée pour février 2010.

Tamikrest et Dirtmusic feront une tournée de 10 concerts en Allemagne, en France, en Angleterre et en Slovénie, entre Mai et Juin 2010.

Tamikrest est, aujourd’hui, le seul groupe de l’Adagh à ne pas être composé d’anciens de la rébellion.. Cela signifie-il que la musique tamachèque aborde un nouveau tournant de son Histoire ?


TAMIKREST : la nouvelle génération de musiciens du Spécial Rock Music Touareg de l’Adrar des Ifoghas

Aux confins du Nord Mali, à 9 km de la frontière algérienne, est né le groupe Tamikrest, ce qui signifie « Jonction, nœud, connection… » en tamasheq. Dans cette petite localité de Tinzawatene située à 300 km de Kidal, la capitale de l’Adrar des Ifoghas, les premiers membres du groupe se sont adonnés à la musique touarègue, sans imaginer un seul instant que leur destin en serait bouleversé.

Ce groupe de sept jeunes musiciens, dont deux éléments féminins, est actuellement encouragé par l’ensemble de la communauté touarègue, déjà conquise par le style et le talent du célèbre groupe Tinariwen.

Le leader du groupe Tamikrest, Ghousmane ag Mossa, est un fan indéfectible du style de jeu du guitariste Ibrahim ag Alhabib, le « ténor » de Tinariwen.

A l’occasion de diverses manifestations à Kidal, à Bamako et dans les différents festivals – fête du chameau à Tessalit, festival d’Essouk, festivals d’Essakane et d’Adremboukane – Tamikrest a pu révéler son talent, en dépit de sa modeste logistique. Aujourd’hui, le plus jeune groupe de la région est plein d’avenir et son évolution est suivie attentivement par les dénicheurs de talent.

Le spécial rock music de Tamikrest est un savant mix de rock européen et de musique traditionnelle africaine. Leur mélodie est influencée par les Dires traits, Bob Marley et le tendé Touareg…

Les chansons de Tamikrest évoquent les souffrances des populations nomades du désert, l’amour, la solitude, l’exode, l’analphabétisme, etc. Au-delà, Tamikrest se donne pour mission de faire découvrir et apprécier la poésie tamachèque aux habitants d’un monde encore plus vaste que l’immensité de leur désert.

L’ascension de Tamikrest est liée à sa rencontre avec le groupe de rock australien Dirtmusic, lors du festival au Désert à Essakane, en janvier 2007. La musique n’ayant pas de frontières, une complicité spontanée s’est créée au cours des répétitions. C’est ainsi que Dirtmusic a sollicité la participation de Tamikrest à l’enregistrement de son album au studio Bogolan de Bamako, en 2008.

« C’est quelque chose de nouveau pour nous… » affirme Peter Weber, le producteur du groupe, rencontré lors de l’enregistrement de ce premier album intitulé « Adagh ». Cet album a été mixé par l’ingénieur du son Chris Eckman, membre du groupe Dirtmusic. La sortie du CD est annoncée pour février 2010.

Tamikrest et Dirtmusic feront une tournée de 10 concerts en Allemagne, en France, en Angleterre et en Slovénie, entre Mai et Juin 2010.

Tamikrest est, aujourd’hui, le seul groupe de l’Adagh à ne pas être composé d’anciens de la rébellion.. Cela signifie-il que la musique tamachèque aborde un nouveau tournant de son Histoire ?


La Maison du Luxembourg, un pôle culturel qui fédère les Kidalois

Située à Kidal, à proximité immédiate de l’Assemblée régionale, la Maison du Luxembourg se remarque par sa belle architecture, sobre et moderne. Elle est constituée de  4  bâtiments imposants, agrémentés par une très large cour.

Des jeunes connectés à Internet

La Maison du Luxembourg est un espace culturel, mais aussi un espace ouvert sur le monde de l’information. Cette plateforme polyvalente s’inscrit dans un projet global qui regroupe, en un seul lieu, un studio d’enregistrement, un studio photo, une salle informatique, une salle de conférence, une salle de spectacle, une bibliothèque, auxquels s’ajoute un bar de sucreries pour davantage de convivialité.

La Maison du Luxembourg est une structure privée, créée et financée par le DDRK (Développement  Durable de la Région de Kidal), sur financement du Grand Duché du Luxembourg, dont les rênes seront confiées prochainement à la municipalité de Kidal.

La MDL dispose d’une connexion internet depuis 2005.  Abdalla ag Wayane, le technicien en charge de la salle informatique, précise que  « …le contexte social actuel fait que les gens ne peuvent plus penser à Internet, ils vivent au jour le jour ; les activités sont aux ralenti sur un plan général. ».

Dans une région, où les cybercafés se comptent sur le bout des doigts, la MDL répond à l’attente de nombreux internautes en mettant à disposition une connexion internet haut débit (500 F.cfa /heure), sept ordinateurs, dont quatre sont équipés d’une webcam. Une prestation particulièrement appréciée par les  journalistes en reportage à Kidal et qui sont désormais accueillis dans la toute nouvelle salle réservée aux conférences de presse. Des cours d’initiation à l’informatique sont proposés à des tarifs très abordables.

La MDL a aussi pour vocation d’être un  « business centre » , qui propose, à des tarifs très raisonnables, des services de reprographie très appréciés par les étudiants, les petites entreprises et par l’ensemble des Kidalois : photocopies, impression en couleur et en  noir & blanc, scanner, gravure de CD, développement de photos, reliure, plastification, etc.…

La Maison du Luxembourg entend promouvoir la culture comme un facteur de paix, d’intégration et de développement. A cet effet, elle apporte notamment un véritable soutien aux artistes ; elle offre une salle de spectacle de 300 places,  produit et commercialise les enregistrements de musiciens. Cette salle peut être également privatisée et accueillir des manifestations événementielles.

Grâce à la Maison du Luxembourg, des jeunes de Kidal ont d’ores et déjà bénéficié de formations qui leur ont permis de décrocher un premier emploi.

Lieu de rencontres et de découvertes, la Maison du Luxembourg est synonyme d’ouverture vers l’extérieur, de développement culturel, de divertissement et de prestations de service. Le succès devrait être au rendez-vous de ce concept tant attendu par les nouvelles générations et leurs aînés.

https://mdlkidalculture.com/