A.B. Ladji Coulibaly

Abidjan sous l’angle de la couleur de ses taxis communaux

Dans 3 jours, Abidjan sera la capitale de la Francophonie. 4000 athlètes, 700 journalistes etc sont attendus pour les 8e Jeux de la Francophonie qui s’y dérouleront.

 Au delà des remous sociopolitiques de ces derniers temps comme le décrit le blogueur Georges Kouamé, les organisateurs et l’Etat de Côte d’Ivoire veulent offrir aux ivoiriens et aux invités, les plus beaux jeux de l’histoire. La ville est déjà pavoisée de drapeaux aux couleurs chatoyantes des pays participants. Aux points chauds des ballons annoncent les futures fêtes : Rond point Akawaba à Port-Bouet, Carrefour St Jean à Cocody, enceinte de l’Hôtel du District au Plateau.

Abidjan, Commune de Cocody, une rue aux couleurs des Jeux (Ph.ABC)

Mouvementée, la ville le sera durant ces 10 jours de partages de l’esprit francophone, d’enrichissement de la diversité des autres. Le flux des participants s’observent déjà aux différentes. De tous les Horions, les athlètes de plus de 84 Etats et gouvernements membres de l’OIF, sont déjà en marche vers Abidjan ou à ses portes.

Dans ces mouvements de masse d’hommes, de femmes, de jeunes, il est essentiel de connaitre les bons endroits en quelques points. Sonia Lagozi a sorti la boussole pour indiquer où. Il faut certes connaitre ses lieux, mais aussi savoir comment s’y rendre.

Pour ceux qui ont déjà visité la capitale économique ivoirienne, qui compte 10 communes savent que la diversité des moyens de transport et du tarifs des itinéraires varient selon les communes, le type de véhicules, la distance à parcourir, la capacité de négocier, la moralité du chauffeur.

A Abidjan, on se déplace facilement, et à tous les prix. Il y a les Bus de la SOTRA, les Gbakas, les Taxi-clandestins, les taxis VIP, les Taxi compteurs, mais aussi et surtout les Woro-Woro ou Waren.

Les clients, comme les prestataires s’en sortent toujours satisfaits. Tout le monde peut parler français, et les automobilistes connaissent presque tous les endroits. Dans cette diversité des moyens de transport qui s’offrent aux usagers visiteurs, les Wôrô-Wôrô. Wôrô-Wôrô  signifie littéralement en Dioula (deuxième langue après le Français), Six-Six ou 30Francs-30Francs. Les interprétations de cette dénomination sont nombreuses.

Les Wôrô-Wôrô sont les taxis communaux. Ils assurent le déplacement de proximité. Ils ne sortent pas du périmètre de leur commune sauf à quelques exceptions. Leurs tarifs varient entre 100 Fcfa et 500 selon la distance et la commune. Leurs conducteurs manipulent le volant, comme tout bon conducteur de Formule 1. Ils peuvent démarrer à 100 à l’heure, écouter la musique, souvent la cigarette en main, klaxonner, injurier, faire la monnaie, et s’arrêter brusquement quelques soit la vitesse pour récupérer un client. C’est un combat contre le temps et une course pour avoir la recette.

A Abidjan chaque commune à sa couleurs de Wôrô-Wôrô. Les couleurs Jaune, verte, Bleue sont dominantes, mais les couleurs distingues les Wôrô-Wôrô des autres vehicules de transport.

Trois couleurs dominent. Justes des bandes Bleues, Marons, Blanches les distinguent. Ainsi nous avons : Les jaunes (Port-Bouet, Cocody et Abobo), Les verts (Adjamé, Attiecoubé, Treichville, Koumassi), Les Bleus : Marcory, Yopougon et une partie d’Attiecoubé).

Dans les détails, nous avons  selon les communes, les couleurs suivantes :

  • Port-Bouet : Le Jaune est la couleur. Une bande bleue ceint le véhicule. La proximité du Quartier Abattoir d’avec la commune de Koumassi autorise d’autres Waren de la commune voisin à faire un itinéraire qui part du Grand-March de Koumassi aux environs du Centre Pilote de Port-Bouet.
Taxi communal de Port Bouet (Ph.ABC)
  • Dans la commune du Maire NDOLI Raymond, les Waren sont peints en Vert. Mais on y trouve souvent et à cause de la proximité des Waren, Bleus foncés de Marcory et Jaunes de Port-Bouet.
  • Marcory et Treichville; difficile de les manquer. Ils ont la couleur Bleu foncée avec un ou deux traits Marron. Ces mêmes taxis desservent la commune voisine, Treichville en passant par le marche de Belle-ville. Ils suivent une ligne droite jusqu’a environ de la Gare de Bassam.
Taxi de Marcory ceux de la commune de Yopougon sont identiques. Seule la bande blanche les distingue. (Ph.ABC)

De l’autre coté des ponts, nous avons les communes du Plateau, d’Adjamé, d’Attiecoubé, de Yopougon, de Binger-ville et d’Abobo.

— Le Plateau, commune centrale, n’a pas de Woro-Woro en tant que tel. Mais on y trouve de nombreuses gares de Taxis-clando, qui mènent une concurrence illégales v dure aux Taxis-compteurs.

— A Abobo, tout comme à Cocody les tendances sont au Jaunes. Nous avons respectivement le Beige avec deux bandes marron et le Jaune pour l’une et l’autre commune.

–Les communes voisines d’Adjamé et d’Attiecoubé partage la couleur verte.

 — Yopougon, le Bleu ciel marque de ces vehicules de transport en Commun. Il parcoure la commune d’un bout à l’autre. Ceux qui sont du coté des Toits rouge ont une permission d’arriver à Locodoro, ce village qui fait parti de la Commune d’Attiécoubé.

— Enfin Bingerville, deuxième capitale patres Grand-Bassam. Les Taxis sont rouges. On les confond souvent avec les Taxi-compteur ou (Les Tomates) mais les usagers savent distinguer un Woro-Woro d’un Taxi compteur à l’allure et à l’aspect.

 Maintenant que vous connaissez notre ville à travers les couleurs de ses taxis, il vous reste à les expérimenter. Cela reste une autre aventure.


Air Côte d’Ivoire, votre plus beau voyage, doit rester le voyageur

Une escale A Abidjan. Aearoport FHB (Ph.ABC)

Ce billet est un récit d’une partie de mon voyage du Poro au Dahomey.

 Mon tribuniste a toujours fait de moi un défenseur de l’image de notre Compagnie Nationale aux dépends des remarques et critiques de mes amis et collègues d’aventure du programme Connexion Citoyennes porté par le Groupe CFI Medias et Coopérations. Je m’enorgueillis de dire que notre flotte rafistolée compte 10 avions dont 4 Bombardier Q400 de dernières générations et que bientôt, le 11 flambant neuf sortira des fabriques de AirBUS de Toulouse. A ma connaissance aucun pays francophone d’Afrique subsaharienne n’a autant d’avions. Mes amis Boursier Tchibinda, un jeune activiste gabonais, Sally Billy Sow, mondoblogueurs guinéen, Awanabi Idrissou du Benin, Edeh Dona du Togo n’ont jamais compris mon amour pour cette compagnie qui leur avait foutu la frousse au moins une fois, leur avais fait perdre une affaire importante une autre fois pour des raisons de retard.

Ils mettent sous le compte de la raillerie l’amour propre, le patriotisme aveugle que tout ivoirien manifeste. Mais bon, chacun son expérience. La mienne je l’ai vécu plus d’une fois, sans me plaindre. Il n’y avait pas de raisons. Mais voila mon moment de calvaire à fini par arriver. J’ai compris qu’Air Côte d’Ivoire peut vous faire tout perdre sans jamais envisager la simple excuse. J’ai compris qu’Air Côte d’Ivoire, une fois le billet émis, l’argent encaissé, adopte l’attitude de l’Apprenti Gbaka. Pas toujours, mais quand cela arrive, cela se constate, tant dans le discours que dans le geste. Dans la matrice de Air Côte d’Ivoire, prévenir, s’excuser, ou réparer n’existent pas.

 De Korhogo à Cotonou : entre félicitations et ire

 Le sort, me conduit, depuis quelques temps à prendre mon départ dans la charmant Aéroport de la capitale du Poro. L’oiseau volant y arrive à l’heure avec majesté. Vendredi top départ pour Korhogo. Ce vendredi 7 juillet, un moment d’inattention me ferait rater le vol. La clémence des Agents de Korhogo a prévalu. 45 minutes après, A Abidjan, je narguais mon ami Suy Kahofi pour ses mésaventures ses critiques virulentes à l’endroit de la Compagnie au couleur de la nation. Il m’a conseillé la prudence. Chaque individu ayant son aura. Mais voila, qu’il m’avait passé ses mots.

Vol pour Cotonou en retard et à la clé un malheureux sandwich servi. Mon ventre n’ayant pu supporter cet affront, de gens qui le maintiennent entre 19h et 22 h, c’est-à-dire l’heure du diner, pour venir lui servir un repas de soldat en posture de sniper dans un désert.

Et Suy Kahofi de rétorquer « jeune frère,… Attalakou matin, gatelakou le soir ». Une amie, se sentent peut-être touché a pris sur elle de m’expliquer comment les choses se passait en matière de nourriture bord. Et qu’il a eu un retard qu’il faut comprendre. J’étais dans la posture de l’abréaction. J’ai accepté le retard, mais ma navette avait presque foutu le camp. Heureusement que j’avais Boursier Tchibinda, qui m’attendait pour assumer une autre dépense.

Les mots biens choisis pouvant panser les douleurs mêmes atroces, j’avais pris sur moi de montrer dans le ciel depuis les plages de Cotonou, tous nos avions qui fièrement montaient régulièrement et de demander aux autres railleurs de montrer ceux qui portaient leurs couleurs. On s’est mêmes amuser à photographier…Ca c’était le départ.

Un retour dans l’amertume : entre discours décousus et arrogance des agents

Le matin du dimanche 16 avril, vol programmé pour 10h.  Bagages, cheicking-out, au revoir…le tout dans la précipitation. De mon contingent, seul le gabonais et moi étions encore à Cotonou.

Le chauffeur ayant célébré son anniversaire la veille, s’était oublié dans les bras de Morphée. Hop Zem à l’aéroport. 15 minutes de trajets sur des voies tortueuses et le bitume  et nous y voilà.

Premier contact et contrôle, l’agent me signale que je suis le seul a être sur la liste de départ contrairement à tout ceux qui faisaient la moue devant le comptoir d’enregistrement qui se plaignaient d’une chose que je n’imaginais, m’arriverait. Mais voilà, on n’eut même pas le temps de m’écouter, ni de me regarder j’ai entendu: le vol est plein, on va vous mettre sur celui de 17heures.

Ceux qui avaient des correspondances comme moi commençaient à s’inquiéter. Les esprits de ceux en Business s’échauffaient. Tout sauf eux. Hélas, Air Cote d’Ivoire  ne sait pas faire de tris. Chacun veux se renseigner, mais pourquoi écouter un jeune avec sac à dos. Diantre, s’avait été un journaliste blanc, toutes les attentions lui seraient accordées.

 Une élégante dame débordée par les questions se débarrasse vite des clients en demandant de nous adresser aux agents de la compagnie. Elle indiqua un certain M. KEKE, chef d’escale. Un homme au visage grave. Habitué, selon son air à donner des leçons, à trouver des échappatoires. Lui aussi semblait préoccupé ou jouait le jeu hypocritement. Il saisit les deux bagages d’un autre client qui avait levé le ton, pour cet énième préjudice que lui subir la compagnie ivoirienne.

Tout fut dégagé pour faire place à l’enregistrement d’Air France. Je m’inquiétais pour ma correspondance. Quand le chef d’escale, se résolu à m’écouter, je n’imaginais pas que sa réponse serait celle d’un héro en pleine jouissance de sa victoire. Je lui explique que j’avais une correspondance, qu’on m’avait dit que j’étais sur la liste de départ, que j’ai besoin juste d’être rassurer si Abidjan prenait des dispositions, que j’avais une affaire d’une extrême importance…

 

Le mec, profitant surement de la candeur de mon visage se permis de me dire que mon prochain vol est un vol domestique dont pas « important ». Ekiez ! Monsieur, « domestique n’est pas gratuit. » J’ai vite fait de lui glisser un mon sur son impair langagier. Sans pour autant s’excuser il a cru me faire une faveur en ajoutant : « Je vais vous envoyer à Abidjan et vous aller vous débrouiller là bas avec les autres collègues » Sa réponse ne semblait pas me plaire. Il fallait lui rappeler la politesse et le slogan de la compagnie.

Mais voila, avec assurance, il me rétorqua en proverbe ignorant que son interlocuteur aimais bien la controverse.

  • « Si tout le monde prépare pour me donner, est ce que moi seul je peux tout manger ? Il y a eu des perturbations ici, c’est sur que à Abidjan aussi il y a eu des perturbations. » Comme pour me dire qu’il ne pouvait pas écouter et satisfaire tout le monde.
  • Moi : « C’est une fausse question. Monsieur, cela est possible, tout dépend de la quantité que chacun préparerait pour lui…. » KEKE a préféré nous abandonner. Il disparu un moment. Je ne le revu plus, jusqu’a l’embarquement.

L’élégante, mais imbus Dame me revient, sous un air angélique. Elle voulu savoir où j’en étais. Elle finit de m’écouter, elle me répond qu’elle ne peut rien faire pour moi. 30 minutes après, dans mes balades, une jeune dame, mallette d’ordinateur en main, de la compagnie, dans la salle d’arrivée me demande mon Passeport pour un enregistrement. Elle l’emporte et revient des minutes après.

  • « Monsieur, votre dossier a un problème. » Démagogie. En voici une information loufoque et ridicule, mais qui inquiète. Justement, parce qu’Air Côte d’Ivoire a compris que la méthode de l’effroi est efficace quand ses agents n’ont pas de solution. Leur vocabulaire devient instable.

Problème veut dire problème. Que e ne suis pas en règle et que je devrais la fermer. Elle me revient à nouveau avec un autre discours :

  • Elle : « Monsieur voulez vous prendre le vol du demain ? » Haaa, mais cette fille ne sait-elle pas que j’avais autre chose de plus urgent à faire.
  • Moi : « Allez vous me loger ? » Elle m’informa qu’elle ne sait pas qu’il faut d’abord que je réponde par Oui ou par Non, et qu’elle irait s’informer sur la possibilité de ma requête. Voyant un autre coup venir, j’ai du décliner l’offre. Elle s’est même permisse de m’indiquer un client, jeunes tchadien qui attendait depuis 3 jours. C’était un outrage. Des agents formés qui prennent tant de plaisir à profiter de la souffrance des autres.

17h, l’oiseau se pointe. Pile à l’heure. Les esprits ont eu le temps de se calmer. Embarquement. Je n’eu pas le temps de voir le vol. Sommeil. A Abidjan, je me présente à l’agence de la compagnie. Une enfant pleure parce qu’on lui vient de lui dire que son vol est reporté. Mon tout arrive. Le Jeune monsieur, prend mon billet, appelle je ne sais qui. Lui explique qu’il est vital pour moi d’être à Korhogo avant 8h. Sinon je devrais attendre jusqu’au 5 septembre. Le Monsieur reçoit ses instructions et m’annonce la froide nouvelle : « Votre billet n’a qu’une durée d’un mois. Nous pouvons vous délivrer une attestation de non embarquement, que vous ferez valoir. Et nous vous mettrons dans le vol de 14h. C’est la seule chose qu’on peu faire. » Je me permis de lui dire «  que c’était impossible ». Vol de 14h, arrivée 15h avec les marges d’arrêt et de descente, il sera à 16h à mon Rendez-vous.

« Attestation de non embarquement ?» C’est quoi ce document ? Vous n’êtes pas crédible verbalement, pourquoi vos documents le seraient. Avec amertume je quittai l’office. Nous roulâmes de nuit pour répondre à 8h pille au rendez-vous avec les yeux réclamant sommeil. Allons dire demain, que critiquer la compagnie nationale, c’est écorner l’image de la nation. Rien de rien. Vous êtes des commerçants. A bientôt, pour mon nouveau vol. Je vous ai offert un billet retour en acceptant de la sacrifier. Le client endosse, chez vous vos erreurs.


Braves instituteurs, votre métier est un véritable sacerdoce…

La journée mondiale dédiée aux enseignants est déjà loin. Ce billet est à mettre au compte des  récits de voyages qui font découvrir l’amère réalité de vie professionnelle de certaine corporation : celles des infirmiers, des gendarmes, des instituteurs…

Dans la Côte d’Ivoire dite « émergente », où les salaires seraient les plus intéressants « de la sous région », existent des contrées aux réalités ahurissantes, aux infrastructures choquantes, mais dont la présence témoigne de l’amour de leurs tenants, pour le métier qu’ils exercent.

Entre Ferkessédougou, ville de notre PAN et Kong, village de notre PR, le tronçon est pénible mais le paysage pittoresque. Des cases rondes, des concessions de paysans éparses dans la nature composées de petits logis, des perdrix, des dindons dans leurs plus belles parures traversent brusquement la voie poussiéreuse.

Au constat de la petitesse des habitations qui se laissent voir au fils du voyage, je développe cette opinion que le nordiste a peur de l’espace. Il a peur de construire. Il se plait dans des espaces confinés, de petites maisons rondes, rectangles. Pourtant il dispose de vaste espace.

En face d’une pancarte indiquant que nous sommes à FINDELE, s/p de Nafana dans le département de Kong, entre des paillotes qui s’apparentent à des taudis d’orpailleurs clandestins, ou d’extracteurs de KOUTOUKOU, flotte le drapeau national Orange Blanc Vert, sur un mat soigneusement dressé. Les tenants de ce lieu ont pris le soin d’y faire une décoration de fortune avec des pierres.

Ecole primaire provisoire de Lamékaha 1

Des enfants en uniforme mal uniformisé entrent et sortent, d’autres jouent entre les bâtiments. Au soupçon qu’ils sont photographiés, ils courent se refugier sous leurs appâtâmes, sortent les têtes, se parlent en dioula, rient. Des hommes et des femmes, des instituteurs sans doute sortent, se dressent devant leur hangar, comme le chef de famille sort devant sa cours, quand il y a du bruit. Ces hommes voudraient s’enquérir des raisons des mouvements de leurs apprenants, du spectacle extérieur. Nous partons aussitôt.

Des kilomètres plus loin, nous entrons dans la circonscription de Ferkessedougou, le bled s’appelle LAMEKAHA 1. De loin on aperçoit une école en construction, au fond. Elle sera surement ouverte l’année prochaine, comme celle en face de FINDELE. Mais en attendant, les instituteurs n’ont pas voulu se tourner le pouce, prétexter qu’il n’existe pas d’infrastructure, bloquer l’accès au savoir à ces enfants broussards du Nord ivoirien, qui ont, même après 6 ans passé à l’école primaire, du mal à faire une phrase simple, sans y ajouter un peu de leur ethnie : le dioula, le senoufo, le lobi…

LAMEKAHA 1,  les 6 niveaux sont représentés. CP1, CP2, CE1, CE2, CM1 et CM2. Les trois bâtiments de face font écrans aux autres. Un mur de briques mal jointes, une toiture de pailles trop veille et inflammable que des sachets noirs renforcent et des portes en une feuille de tôle. La  présence de table-bancs très modernes, très chics, contraste avec le désordre agencé du décor de l’espace-classe. Comme si vous métier des fauteuils de luxe acheté à ORCA-DECO dans une maison de type SICOBOIS. Voila l’école. A l’intérieur de chaque classe, ce vendredi, des enseignants accomplissent leur devoir. Les braves gens ont décidé de ne pas fermer boutique devant une clientèle dans le besoin.

Une vue d’une école primaire provisoire dans la sous préfecture de Nafana (Kong)

Le décor de ces écoles invite à s’interroger sur les dispositions sécuritaires prise en amont, si toute fois, un vent violent, une pluie s’amenait. Aussi faut-il penser à la sécurité du matériel didactique, et au mode de logements des enseignants qui acceptent de vivre et travailler dans ces zones difficiles.

En ces lieux travaillent de braves jeunes, souvent sans salaires durant au mois 2 ans quant ils ont le malheur de sortir d’un CAFOP. L’eau potable, le réseau téléphonique, l’électricité, un logement commode, …sont des luxes auxquels il ne faut pas rêver. Ils se débrouillent pour boire et rester en bonne santé l’eau qu’ils trouvent. Au prix de mille inclinaisons, gymnastiques et positions spectaculaires, ils se débrouillent pour capter un signal téléphonique pour avoir des informations. Des stocks de pétrole et les plaquettes solaires sont souvent présents dans leurs kits personnels. En dehors des heures de cours, l’ennui est le quotidien, sinon le temps les transforme en paysan.

Ces dernières années, la corporation des instituteurs à fait l’objet de nombreuses sorties – souvent- catastrophiques de la Ministre de tutelle. Face à leurs refus de certaines reformes, ont a eu l’impression d’être dans des campagnes qui visent à dresser les parents d’élèves et l’opinion nationale contre les enseignants, masquant souvent les conditions incommodes et l’aspérité des zones où ils accomplissent leur devoir. Un excellent journaliste ivoirien, Andrée K. Sylvestre, s’était même invité au débat. Se présentant lui-même comme enfant d’enseignant, il a allégué que la raison du refus de certaines reformes, notamment les cours de mercredis, camouflait, la volonté des instituteurs de ne pas perdre leur Gombo de mercredi.

A la limite, il défendait, sans rien d’autre le pouvoir qui l’employait. Savait-il aussi qu’a Lamékaha comme à Findelé, que les enseignants travaillent dans l’insécurité et l’inconfort absolus, sous des taudis ou dans classe de fortune ? Sait-il au moins que le temps d’attente du premier mandatement d’un instituteur des déraisonnables ? Surement, il ne faisait que de la communication politique. Rien de plus.

Braves instituteurs, le pays vous doit beaucoup. Le temps fera votre palabre.


KONG : ville présidentielle, les enfants associés au processus de préservation de la nature

M.le S.Prefet de Kong, Allocation d’ouverture (ph.ABC)

KONG, je vous l’ai déjà dit est la ville de notre Président Alassane OUATTARA. Son frère, l’honorable Ministre en charge des affaires présidentielles, Ibrahima OUATTARA (IBO ou Photocopie) est le maire de cette commune. Il vient de briguer à nouveau le poste de député pour la législature 2017-2021.

Le Samedi 3 décembre 2016, Foyer polyvalent des jeunes, une animation particulière. L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et ses partenaires ont lancé le Concours de la meilleure école de conservation de la nature mettant en compétition les enfants des écoles primaires de la circonscription. Il s’agira pour ces derniers de mettre en valeur leurs connaissances de la nature et des enjeux de sa préservation à travers diverses compétitions individuelles et collectives : Test de connaissances, dessins, textes etc.

Selon le principe de l’action, chaque enfant informé des réalités de l’environnement pourrait être un ambassadeur auprès de sa famille, de sa communauté et pourrait conduire à des changements de comportement.

Devant une salle archi comble et grouillante. Le représentant du Maire, Le Lt DEA de l’OIPR, M. le Sous Préfet, M.BROU se sont succédés au pupitre pour présenter les raisons de l’activité et lancé officiellement le Concours de la meilleure école de conservation de la nature.


Education ivoirienne: LE MOUTON PÉDAGOGIQUE du Mercredi…

Un jeudi, Tour D, 20e étage. Le hasard et une certaine nécessité y ont conduit mes pas.

Devant l’ascendeur du palier abritant la DRH du MENETFP, avant-hier MENET, hier MEN, (chaque remaniement gouvernemental et son lot de changement d’entête. Ha institutions émergentes fortes) deux monsieur en costume vintage.

Leur allure, leurs cravates mal mise, leur costume pas trop à la mode…donnaient l’impression qu’ils venaient de loin et que la nécessité du jour, leur imposait de se parer dans des vêtements auxquels ils ne s’étaient pas encore habitués…

Ils dévisageaient tout, regardaient partout, comme s’ils arrivaient pour la première fois au Plateau. Bon voila. Ces chers messieurs, étaient des Inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire (IEPP). Les fameux nouveaux IEPP, nommés par décret présidentiel ou arrêté ministériel (je me souviens plus des détails de l’histoire), formés en 2 mois au lieu de 2 ans à l’ENS et déjà prêts à l’emploi. Efficacité bana prouvé hein…

Je l’ai su un peu plus tard, à l’arrivée d’un autre Monsieur, car nous attendions tous, l’unique ascenseur qui, dessert plus de 25 étages…

Le grand monsieur bien costumé semblait être un chef. Il était à ses aises, comme pour dire que c’était un familier du milieu où je me trouvais. Il semblait être un habitué des costumes et des bureaux climatisés du Plateau, contrairement aux deux autres. Il reconnu les deux messieurs en « nouveaux » costume et lança, pour établir la Conversation à haute voix : « les nouveaux inspecteurs ».

Salutations d’usage, petite conversation et chacun dit son lieu d’affectation…moi je vais à Ou…, moi je vais à…

Puis discrètement sur le mode conseil, le grand monsieur leur dit : « Faites tout pour que les cours de mercredi passent. Sans violence, allez-y doucement pour faire comprendre les choses aux administrés. Aussi et surtout, le mouton pédagogique doit disparaître avec vous, car vous êtes des inspecteurs de l’émergence et soyez les ambassadeurs de l’émergence…»

Eux de répondre en cœur et de façon synchronisée « bien sur nous sommes des inspecteurs de l’émergence ».

Que devrais-je retenir de cette conversation tombée, par accident, dans mes oreilles ?

#1- Les cours de mercredi, Djaaaaaa les locataires de la Tour D, du 17e au 20 étage sont au courants (informés) que la reforme, imposée à coup de bâton médiatique et d’intoxication ( du genre…les Instituteurs ont 400.000 comme salaire, c’est beaucoup ; on doit atteindre 1000 heures  de cours, Au Burkina c’est ainsi, Au Mali c’est comme ci…), a du mal à être réellement appliqué. Un ami – je reviendrai sur son histoire – m’a dit…(On va, on ouvre nos classes, on s’assoie, à midi, on ferme nos classes, on rentre chez nous…)

#2- Sur le mouton pédagogique ou cet inique corruption immorale que les IEPP imposent aux nouveaux instituteurs, avant de les titulariser, est une réalité bien connus des cadres du ministère, mais que personne ne dénoncent publiquement. On nous dira : « on n’a pas de preuves ». D’accord, « mais comment le savez vous ? »

De quoi s’agit-il « terre à terre ? » Le mouton pédagogique est une pratique que les IEPP imposent comme préalable à tous enseignants sortis du CAFOP, nouvellement affecté et devant être titularisé dans ses fonctions, après 1 ans de travail gratuit et sans garantit pour l’Etat. Pour avoir le sésame « la signature du document qui titularise », les pauvres, doivent obligatoirement verser aux IEPP, une somme équivalente ou égale au prix d’un mouton. Les Directeurs, ou Conseillers pédagogiques servent généralement de relais entre l’instituteur stagiaire et l’IEPP. Des coupeurs de route.

Autrement dit : Tu sors du CAFOP, sans 1 rond en poche, après avoir longtemps attendu une maigre bourse dont on extrait à la base : balais, javel, cantine et que sais-je encore…. On t’affecte dans une brousse où tu te débrouilles pour te nourrir, te loger, te soigner, te déplacer, pendent au moins 1 ans sans salaire. Le type se sait ton chef. Il sait que tu as besoin de lui et que si tu joue les « loyalistes » « fondamentaliste » « religieux » « connaisseurs de tes droits », tu vas durer là. Il sait que tu as besoin de ton argent (1er mandatement au plus vite)  pour faire ta dote, payer ton salon, acheter ta moto Nidja, KTM, Flèche, Apache etc…pour aller verser une partie chez le prêtre, le pasteur, l’imam et dire merci au Tout Puissant Allah, Dieu, Jéhovah…

Tout ça, il le sait. Il sait aussi que tu es prêt a braver les règles de ta foi, tes principes pour lui verser un dessous de table ignoble. Connaissant ta situation, il te contraigne à leur donner une somme allant entre 50000 et 300000 pour qu’ils viennent faire le travail pour lequel ils sont payés : te titulariser dans tes fonctions pour que tu accomplisses, comme lui ton devoir républicain, après X mois de sacrifices.

Si j’étais instituteur, mon IEPP serait déjà en prison, car je n’hésiterai pas à dénoncer son refus de me titulariser, face à mon refus de lui acheter un mouton. Mais je ne le suis pas. Mon ami, lui, depuis 3 ans est en attente d’un rappel. 3 ans dans un village merdeux, sans eaux, ni électricité, sans logement. Il se débrouille dans une case de fortune à la limite du précaire, lui un excellent diplômé de nos universités bling-bling devenu malgré tout instituteur. S’il s’absence, demande explication ; s’il est malade, il se débrouille pour se soigner ; s’il meurt, tout ce qu’il a fait sera cadeau. Et des charognards cadre du Trésor, trouveront une astuce pour se partager son argent, face à son absence.

Malgré tout, il s’est de-merder pour acheter un mouton à son IEPP. Mais nous sommes en Côte d’Ivoire, un pays émergent, à croissance à 2 chiffres, où l’instituteur adjoint (niveau BEPC) d’après la MENETFP touche l’extraordinaire salaire de 300.000 FCFA, et où impunément le …Mouton pédagogique…continue de brouter dans la poche des pauvres…Je passais…


Les bouillons Maggi : Pour le moment si vous avez le choix mangez ce qui est naturel.

Quelques Bouillons fabriqués en #RCI (Ph.ABC)

Chère Mémé, on dit quoi ? As-tu pu te faire lire mon courrier d’hier ? Je n’ais encore pas vu de tes nouvelles, mais j’ai appris que tu vas bien. Pour moi, c’est l’essentiel.

Comme je te le disais, j’étais en visite de la fabrique Maggi de Yopougon. L’espace est géant. La matinée passée à entendre parler de MAGGI, de comment s’est composé ? Comment sa se fabrique ? Comment sa se vend ? Comment sa se consomme ? Comment sa se comporte sur les étables et dans les ménages ? Etc. Nous avons aussi été au centre de Recherche et de développement de la firme. Le CRD. Un espace nickel, trop propre. On-y entre que si on est accompagné. Bravo. Hélas, impossible de prendre une photo pour toi. Ha secret de firme.

Nous avons eu affaire à une nouvelle équipe pour nous expliquer comment les produits Nestlé sont contrôlés et avec quelles minuties tous les échantillons sont examinés.

Ils nous ont habillés comme des experts d’une série policière : lunettes, blouse blanche jetable. La dame m’a fait savoir qu’après usage, la combinaison n’était jetée, mais recyclée. Mais seuls eux ont la chance de voir comment on recyclait, ces blouses.

A l’intérieur du bâtiment, je n’apercevais que des femmes assidues devant des ordinateurs. Dans la fabrique j’avais compté de nombreux hommes et presque pas de femmes. Ha équilibre. Le Monsieur en charge de nous expliquer toutes la machinerie déployée pour le contrôle, nous a conduits dans un couloir en nous présentant des appareils que Nestlé avait acheté à coup de milliard. En insistant sur la somme sonnante, il a précisé que « c’est pour vous montrer comment Nestlé est soucieux de la santé et du bien-être de ses clients ». Hum souvent aussi, c’est leur farot – farot aussi ho.

Du tour, pour être sincère, je n’ai pas compris grande chose. Tout était trop technique, trop scientifique, trop mathématique, trop physique. Or toi même tu sais que ces choses et mon esprit sont incompatibles.

J’ai retenu tout de même que le maïs contenait de l’aflatoxine. Et le monsieur a dit que cette matière était toxique. Sans pouvoir lui poser la question directement, j’ai discrètement appelé la jeune et belle dame, l’ingénieure, celle qui nous a expliqué le comment et le pourquoi des choses.

Si c’est toxique, pourquoi on utilise cette céréale? Pourquoi il n’y a pas de céréale de substitution? « Le maïs est utilisé pour Maggi, dans les produits nutritifs, cela ne veut-il pas dire que Nestlé expose ses clients à une mort lente ?».

Sa réponse, ne m’a pas convaincu. Du moins, je n y’ ai rien compris. «  Non » m’a telle dit avec assurance. « Nestlé analyse les proportions que le corps peut soutenir (…) si on veut regarder tout cela, on dira que c’est Dieu qui nous sauve.»

Grand Bon Dieu, comment Toi qui est l’Auteur du ciel et de la terre, Toi qui a donné l’injonction aux deux premiers nus de se nourrir et de se soigner avec toutes les plantes du jardin, tu as fait un arbre aux fruits interdits, crée des plantes toxiques…qu’on consomme sans modération sans en mesurer le danger auquel on s’expose ? Dans combien de culture ivoirienne le maïs est un aliment de base? Combien de ces cultures peuvent effectuer des analyses ? Aucune. Mais c’est Dieu qui nous sauve. Tu nous sauveras toujours. Je crois que la réponse est ailleurs. Je ne l’ai pas, mais je vais encore chercher.

N’an les gars là font de leur mieux. Si un jour tu as des problèmes de santé, n’accuse pas directement Maggi. En cette époque de corruption, nous consommons de nombreuses choses anormales. Ton soumbara n’y pourra rien. Sais tu pourquoi ? Non je suppose, parce que le maïs de ton est bourré d’aflatoxine, mais Dieu nous protège depuis des siècles. Toi tu n’as pas la science du contrôle. Tout cher toi, se fait par intuition. Depuis des générations, on cuisine par intuition. Le sel mit dans les sauces, est fait par intuition. L’unité et l’instrument de mesure des quantités sont dans ton esprit, dans ta tète. Depuis des générations ça marche. Dieu nous protège.

Les bouillons sont là, je veux que tu demeures mon étoile. A toi de choisir, comment tu assaisonneras ce que tu me concocteras dans ta cuisine noircie au fil des brûlures et dépôt de fumée de bois de neré, fumée qui encense ces nombreux épis de maïs suspendus attendant les moments de la sécheresse.

Je t’aime fort…Mon étoile.

Ton petit fils chéri…


Pour comprendre l’énigme Maggi, un bouillon du quotidien…

 

Chère Mémé, il faudra te faire ta propre opinion des bouillons MAGGI

Quelques Bouillons fabriqués en #RCI (Ph.ABC)

J’espère que tu vas bien. Ce qui me manque, depuis notre dernière rencontre, ce sont tes sauces dah, ton de fonio, et cette viande dont tu as l’art de cuir à cette huile de karité dont j’avais au début du mal à supporter le goût. J’espère que mes tantes et nombreux cousins t’aident dans les travaux divers. Ici tout va bien. Dieu merci. La capitale, ses bruits, sa circulation, ses nourritures, ses hommes, ses femmes, ses odeurs, sa cherté…Tout ce qui t’a captivé et dont tu as encore de bons souvenirs, je suppose.

Il y a quelques mois, la marque Nestlé – cette entreprise de 150 ans -, m’a inviter à visiter sa fabrique et son Centre de Recherche et de Développement de Yopougon. Je crois que cela fait partie d’une de ses stratégies, pour permettre aux uns et aux autres de se faire une opinion de tout ce qui se dit et s’écrit à propos des produits grandes firmes, notamment des présupposées effets de ses produits Maggi, sur la santé.

Ce travail de fourmis mettra du temps, pour faire changer les visions, les représentations, les discours. Mais bon, les termites réussissent a construire des châteaux, sans qu’on ne sache comment ? A mon avis, c’est aussi de la communication. Si le bouche à oreille a fait éterniser des traditions, pourquoi ne pas réutiliser ce système dont les griots sont les pionniers, au lieu de s’enliser dans un mimétisme classique imposé par les publicitaires.

Je voudrais te raconter ma journée, cette journée avec les femmes et les hommes de MAGGI, dans les détails, sans fard, ni merveilleux. Juste comment j’ai été impressionné, bluffé, satisfait après avoir entendu, vu, observé certaines choses, mais comment aussi, mon esprit, a refusé de comprendre la magie de la chimie servie à propos de certains points sur MAGGI.

Ce jour, je n’eu pas le temps de commencer le voyage depuis le siège. Le trajet, me semblait un peu, une perte de temps, surtout d’argent. Partir de Yopougon pour Adjamé et faire avec le groupe, le chemin inverse, n’était pas une bonne option. Je dépenserais inutilement de l’argent, surtout que eux, ils n’en donnent pas. Et ils me demandent de signer un papier pour dire que je cède tout, gratuitement, les images, sons, vidéos qu’ils ont faits prendre de moi. Mais M’nan, je ne suis pas un partenaire commerciale. Non, je n’étais qu’un invité. Si tu me vois demain, sur un support MAGGI, tu diras que je suis devenu riche, pourtant – j’aurais fait de mon image un cadeau à Nestlé. Les gens spéculeront pour dire qu’il est riche. Non. Il me faut bien d’abord comprendre ce document avant de l’envoyer. Avec les marques, quant tu sais que tu ne risque pas de gagner, adopte l’attitude de la prudence.

J’ai ce jour appris beaucoup. Tant sur les hommes que la structure. Sais tu M’nan que MAGGI à 130 ans ? Je me demande combien d’entreprises de notre pays ont cet âge. Le slogan a changé ou volué. C’est n’est plus ni Maggi le secret de la bonne cuisine, ni Maggi et nous, mais Avec Maggi, chaque femme est une étoile. Eux ils veulent seulement que les femmes soient des étoiles. Et nous qui donnons l’argent de la popote ? La Dame en tennis rouge, une patronne, a dit que c’était implicite et « non sexiste », puisque les femmes cuisinaient pour leurs hommes. « Mais non Madame ! » me dis-je dans ma tête. Dites-moi, et les grands chefs étoilés, les vendeurs de Garba, les étudiants dans les Résidences, qui sont des utilisateurs ; n’ont-ils pas aussi le droit d’être des étoiles ? Je pense que si le slogan a évolué, il devrait encore continuer d’évoluer pour prendre tous les genres en compte. Mais passons, je n’ai rien contre ce slogan. Personnellement, je préfère que toi tu sois mon étoile, que maman soit mon étoile, que toutes les femmes soient des étoiles.

Je sais, me diras-tu que j’aime les femmes. Non, j’aime les belles choses. Et la beauté d’une femme se remarque plus vite que celle d’un homme. Si homme et femme étaient des étoiles, je crois que les femmes étoiles brilleront plus que « les hommes étoiles. Alors Mémé, sache qu’avec MAGGI, CHAQUE FEMME EST UNE ETOILE. C’est plus explicite que de dire comme d’aucun aurais souhaité qu’AVEC MAGGI CHAQUE HOMME (au sens du genre) EST UNE ETOILE. Même moi, le scout, je mérite aussi d’être une étoile, pour au camp, guider mes jeunes, faire savoir aux parents que les enfants sont entre de bonnes mains et mangent bien. Mais, pour l’instant, le slogan est ciblé. C’est mieux.

#Composition des produits Maggi

Toutes les compositions des produits sont indiques sur les étiquettes. Les gens là nous ont montré beaucoup de choses, ont répondu à de nombreuses questions. Le bouillon MAGGI est composé des différents aliments que tu utilises dans tes affaires alimentaires là au quotidien. D’après la belle et rondouillette jeune dame qui nous a expliqué la composition du bouillon, Maggi veut nous simplifier la vie en regroupant tous nos aliments en un cube, une solution chimiquement préparé. Dans Maggi, il y a du mais, du manioc, de l’ail, de l’oignon, du piment, du clou de girofle, du sucre, du curcuma, du livèche, de l’erka, de l’huile de palme, du glutamate, du fer etc. des produits de chez nous provenant de la zone d’Abengourou et des produit d’ailleurs. Finalement, Maggi là, c’est sauce, il reste viande seulement.

Liveche, un élément entrant dans la composition du bouillon (Ph.ABC)

N’an je te dis, la dame là connaît papier. Elle est ingénieure. Diplômée de Polytechnique. Moi les femmes qui connaissent papier, sont formidables à écouter. Elles font leur travail avec passion, sérieux et professionnalisme. C’était intéressant de la voir se faufiler dans les explications.

# N’nan Maggi là c’est pas bon!

De nombreux propos indexent la qualité des bouillons produits par la firme suisse et leurs impacts sur la santé. On dit communément que Maggi ce n’est pas bon. Tu me le dis souvent.  J’avoue que moi, pour l’instant, Je n’ai pas le choix de faire des choix de bouillons. Il m’arrive de manger dehors. Il n’y a pas d’explication scientifique, mais les bouillons seraient à la base de nombreuses maladies cardio-vasculaires. Pourtant cela fait 130 ans que ce diabolique  bouillon existe. Comment a-t-il fait pour résister au temps ? L’Etat sait-il que ce n’est pas bon pour la santé? Si tel est le cas, pourquoi laisser un produit toxique tuer les populations doucement ? Pourquoi les populations acceptent-elles de s’empoisonner volontairement ?

Hum, cette affaire n’est pas simple comme la sorcellerie. Les produits Maggi subissent au moins 400 tests. Et des hommes et des femmes sont payés pour les gouter, les tester avant leur mises sur le marché. N’nan, dans le groupe des gouteurs, il y en a même que s’appelle Madame, Monsieur GOUT. J’imagine combien leurs langues souffrent hein…Mais ce n’est pas mon affaire. Chacun son métier dans la vie.

J’ai posé tout de même la question. Je voulais qu’eux qui sont dans la boite puissent me donner leurs avis sur la rumeur. M. Ouadraogo Désiré, de passage  à Abidjan qu’une dame de la maison à même confondu à un médecin, mais qui est un haut responsable du marketing à Accra, a donné sa version des faits. Selon lui, « ce sont les activistes qui s’attaquent à certaine firme pour les discréditer. On dit ce n’est pas bon, mais qu’est ce qui n’est pas bon ? Maggi cube ? Tablette ? Poulet ? On ne le dit ».

Était-ce la réponse à laquelle je devais m’attendre ? A-t-il véritablement répondu à ma question ? J’ai senti que cette question l’a un peu irrité. Eux tous d’ailleurs. Chacun voulait se défouler en répondant.

Le cousin Bagary Fofana, un fils de la maison rappelé d’Arabie Saoudite, Responsable de Qualité,  a avancé que Maggi était « sa boisson préférer » et que chaque matin il en buvait une tasse de café pour commencer sa journée. J’ai dit dans mon ventre « Tchièè, mais le gars là il donne quoi hein ! » (PS. Donner veut dire mentir).

N’nan le gars là, il ne dit pas la vérité. Comment une telle rumeur a-t-elle pu s’enraciner dans les subconscients au point où les enfants la répercutent?

Moi je sais que dans l’un des produits, il y a l’aflatoxine. On m’aurait dit que c’est toxique. Mais il faudra retenir que le problème des gens c’est le taux de sel. L’ivoirien n’a pas la mesure du sel. « Le sel iodé est l’élément de base dans les bouillons. La moitié de Maggi est du sel. Quand la proportion de sel dans la nourriture n’est pas mesurée, l’homme s’intoxique sans le savoir » a expliqué la dame ingénieure. Madame KABA qui est la Directrice de la communication institutionnelle d’ajouter : « on éduque les populations à l’issue de nos bouillons. Il faut 2 tablettes pour un repas de 6 personnes. Une consommation démesurée de sel expose à des maladies cardio-vasculaires»

Bon c’est leurs avis, c’est leur produit, ils doivent la défendre et se défendre. Je ne fais pas de commentaire.

Tu sais, et tu me l’a toujours reproché, j’écris beaucoup plus que je ne parle…Je te laisse dormir pour ce jour. Demain, tu recevras mon deuxième courrier.

Bizou…


Volontariat et émigration, que doit faire l’Afrique?

Les jeunes qui traversent l’océan en pirogue, ceux qui partent de Daloa (Côte d’Ivoire) ou d’ailleurs, qui bravent la fureur des eaux de Lampedusa… ne sont qu’en quête d’une chose : l’espoir. Les nombreux diplômés des universités africaines, les nombreux jeunes du monde rural, recherchent la même chose : l’espoir.

La jeunesse africaine, quelque soit son enthousiasme, est en proie au désespoir. Le chômage fait d’elle une cible manipulable. Ainsi, en quête de bien-être, elle est prête à tout sacrifice, même celui d’essayer une traversée périlleuse pour l’autre bord des côtes méditerranéennes, où elle pourrait trouver un hypothétique bien-être. Les jeunes veulent manger, construire un avenir, vivre sans le stress qui écourte leur espérance de vie. L’espoir est la matrice de toute action, de toute décision, quitte à y laisser la vie.

Si le flux de migrants augmente de jour en jour, si la nouvelle des sinistres en mer ne découragent pas les jeunes africains, s’ils continuent à tenter l’expérience de traversée en s’investissant financièrement et humainement, c’est parce que les Etats africains, n’ont pas encore satisfait leurs besoins primaires : l’occupation qui éloigne de l’oisiveté et qui rapproche de l’espoir. Les Etats africains devraient créer des emplois, ou, à défaut, des services nationaux de volontariat, qui permettraient aux jeunes de s’occuper sainement et de participer par des actions citoyennes, au développement…

Le chômage est une réalité mondiale. Cependant, les pays de l’Europe ont compris que le développement de programmes civiques pourraient aider la jeunesse à mieux se prendre en charge. Cela réduit les pressions sur l’Etat et c’est perçu comme des efforts des gouvernements pour accompagner chacun. En Europe, les jeunes ont la possibilité d’envisager un métier et de bâtir un avenir, même si c’est de plus en plus difficile. Le plombier d’Europe vit de son métier parce le système lui a permis de se considérer comme un professionnel tandis que le plombier africain ne travaille que dans l’informel. En Europe les jeunes bénéficient de nombreux programmes de mobilités universitaires (le plus connu est le programme Erasmus) , combien en existe-t-il en Afrique ? En Europe des programmes de Services civiques, de volontariat, de bénévolat existent et permettent à des jeunes, diplômés ou non, de se diriger vers d’autres cieux pour apprendre et se perfectionner (peu importe l’allocation de subsistance proposée, quand il y en a une). Quelques exemples concrets : le Volontariat International (VI), le Volontariat de Service International (VSI), le Volontariat Européen (VE), le Volontariat de Service Civique (VSC), le Réseau France Volontaire (FV), de nombreuses Ecole d’été ou d’automne… Combien d’Etats africains disposent d’un programme national de volontariat ?

En Afrique, les diplômes ne donnent plus immédiatement l’emploi souhaité. Les jeunes ont des besoins urgents, spécifiques, substantiels, qui attendent l’instauration des politiques objectives bien définies. On constate des efforts dans certains pays, par exemple, en Côte d’ivoire un guichet unique de l’emploi jeunes a été créé sur les cendres de l’Agence de la Promotion de l’Emploi (AGEP)[1]. Des agences étatiques existent dans de nombreux pays mais elles peinent à rivaliser avec les agences privées de recrutement par défaut d’innovation. En Côte d’Ivoire par exemple, l’existence d’une structure comme RMO, qui existe aussi dans d’autres pays de la sous-région, concurrence fortement ces agences d’Etat et passe pour beaucoup plus efficace. En fait, il ne reste qu’aux Etats de proposer des cadres législatifs de reconnaissance du statut de volontaires. Le Burkina Faso est un bel exemple de pays ayant déjà développé ce type de programme.

Le statut de volontaire en Afrique est mal connu. Pourtant, des Etats européens ont développé des expériences de volontariat captivant. Chaque année, de nombreux jeunes européens partent réaliser des projets au delà des limites de leur pays. Ils découvrent de nouvelles cultures, développent de nouvelles compétences et peuvent retourner chez eux avec le sentiment de la capacité de se débrouiller. Se débrouiller, ce n’est point bricoler. Bien au contraire c’est la capacité de pouvoir s’adapter, improviser, innover, entreprendre.

Si on regarde les chiffres, le nombre de candidature aux programmes de volontariat de la Francophonie (VIF)[2] ou l’Union Africaine (AUYVC)[3] est croissant et représente un vivier de compétences variées et cette richesse est pour le moins étonnante. Les Etats qui s’engagent à développer des programmes nationaux de volontariat, pourraient résoudre un temps soit peu, les problèmes de l’émigration, de la délinquance juvénile, du chômage et pourraient réussir à faire naître dans l’esprit de la jeunesse africaine de véritables sentiments de citoyenneté active. Le citoyen actif est l’africain de demain, conscient et fier de la force de son esprit, de la porté universelle de son intelligence, de sa capacité transformatrice et actrice de développement innovant.

Il faudrait que les Etats africains intègrent dans leur plans de développement des programmes de volontariats, ce serait positif pour l’économie, il faut aussi aider à la réinsertion des volontaires internationaux, afin que ceux-ci ne tombent pas dans le désespoir qui conduit au regret de ne pas avoir fuit en Europe, il faudrait que personne ne devienne la risée des autres. Voilà ce qui devrait être dans l’idéal.

 


 

[1]– AGEP : en dehors d’investissement dans la peinture et dans le changement de nom, dans la refonte de son site internet, le changement de tutelle ministérielle, les prestations de cette agence n’ont pas foncièrement évolués, même si les politiciens vous diront le contraire.

[2]– Cf : https://jeunesse.francophonie.org/volontariat En 2007 pas plus de 500 jeunes postulaient au programme de VIF.  Ce chiffre s’est multiplié par environ 10 au fil des années. Les candidatures vont jusqu’à 9000 jeunes postulants en 2016 avec plus de 70% de jeunes Africains. Depuis 2007, près de 300 jeunes francophones ont participé au programme : 51% de femmes, 49% d’hommes, Moyenne d’âge : 28 ans, Ressortissants de 34 pays de la Francophonie. Les volontaires ont réalisés des missions réparties dans 35 pays de la Francophonie. 75% d’entre eux sont originaires des pays du sud et de l’Europe centrale et orientale.

[3]– Pour 2016, on parle de plus de 5000 candidats. Donc environ 5000 jeunes diplômés informés de ce programme, et qui ont pu dans les délais déposer une candidature. Imaginons le nombre en attente de pouvoir le faire.


EBEB, la fête des patriaches Adjoukrou

Nigui-Nanou, un village bercé par un pan de la lagune ébrité à quelques 30 Km de la ville de Dabou, chef lieu de la région des Grands-Ponts, ce dimanche, veille des premières élections législatives de la 3e République, une animation particulière: la fête de l’Ebeb . Images et vidéos.


Kong, éblouissant royaume

Mosquée du 17e Siècle (Ph.ABC)

L’adage a souvent des zones de vérités. Après l’orage, l’embellie. Après la poussière et les boursouflures causées par les zigzags du 32 places de marque Mistral, le goudron en abondance, la lumière en exubérance.

Tout voyage vers Kong, ville ancestrale dont l’histoire danse la valse en couple avec Mosquée, Samory Touré, Alassane Ouattara, commence avec de nombreuses inquiétudes et craintes. Il revient dans les rumeurs que l’accès à la ville présidentielle est pénible. La raison, en dehors de l’éloignement, est l’absence de bitume sur tous les axes d’entrée : Ferké-Kong, Tafiré-Kong et enfin Dabakala-Kong.

Un voyage enchanté

Après plus de 10h assis, les fesses longuement éprouvés, les narines exténuées par la poussière, le corps épuisé par les différences positions prises en quête d’espace d’étirement dans un véhicule surchargé exagérément de tout, à partir de Tafiré, une question à mon voisin de siège me vint, à la vue de la lumière : Sommes nous arrivés ? Et celui-ci-de répondre, lisant la colère d’un voisinage stoïquement accepté (cette femme, son bébé, son gobelet de lait, ses poulets, ses baluchons…), que la surcharge est due au fait que lundi est jour de marché à Kong et quand nous y seront, personnes n’aura à ma dire que nous y sommes.

Environ 70km sur une route profilée, après avoir enjambé de drôles de petits ponts en dessous desquels coule des bras du fleuve N’ZI en partant de Tafiré et de N’golodougou, sous une bonne escorte militaire, l’entrée de Kong, ville historique et éblouissante, se présente à nous.

Tout, la  nuit, semble beau à Kong. Tout, la nuit, est illuminé et illuminant. Routes et ruelles sont entretenues et font oublier les abidjanaises, jonchées d’immondices, de sachets, de déchets solides. Le goudron brille de mille feux. Partout, du bitume. La lumière de cette ville pourrait défier Grand-Lahou et Yamoussoukro.

Tout juste 200 mètres après avoir dépassé la pancarte indicative de l’entrée dans la ville, le Foyer Des Jeunes Filles De Kong, dont la beauté défie celle du Lycée, en face, portant le nom de la Première Dame du pays. Un établissement de classe. De l’extérieur, on peut déjà se faire une idée du confort interne.

Une  hospitalité de choc

M’avait-on dit « on vous promet logements, soyez sans crainte ». Celle qui avait fait cette promesse et celui qui me la colporté n’avaient « lancé qu’un appât ». Dans tous les cas, le devoir m’a, d’une façon ou d’une autre, obligé de prendre l’appât imposé. Il n’en était rien du tout. Que du vent. Les amis contactés à la nouvelle d’un départ en cet endroit, avaient tout de suite lancé : « y a pas maison ». Le Foyer des jeunes filles de Kong, d’après l’écriteau mural, est un don. Il fut inauguré par Monsieur le ministre des Affaires présidentielles, par ailleurs député-maire de la ville, Brahima Ouattara, dit Photocopie.

La sincérité impose de dire les choses telles quelles sont. Kong est une ville magnifique. Tout est en chantier. Elle ressemblera à un oasis en plein désert ou à savanne. Mais à Kong, une préoccupation pour le fonctionnaire qui y arrive, et qui de fait lui donne l’envie de foutre le camp dès qu’il pourra, c’est le coût excessif des loyers, flanqué à la rareté des logements. Même si on dit que « tout ce qui est rare est cher ». Les propriétaires n’hésitent pas à faire la comparaison avec Abidjan. He Allah, Kong, c’est très loin d’Abidjan hein. On se dit que travailler à l’intérieur du pays est une occasion de repli pour mieux sauter, pour faire quelques économies. Erreur d’appréciation pour qui ne s’informe pas mieux et ne vit pas l’expérience. Bouna, Kong, la réalité est commune. Les fonctionnaires en ont marre des caprices de ces propriétaires.

Le Foyer des jeunes filles de Kong reste en attente de ses premières pensionnaires. D’ici là, il est occupé par l’administration de l’école comme bureau, salon et salle de réception… Le bloc dortoir compte 8 salles d’une capacité, d’après le nombre de lits observés, de huit (8) personnes par chambre. Cela fait une potentielle capacité de 62 personnes. C’est déjà une motivation et un bon stimulant pour la scolarisation des jeunes filles.

Les administrateurs du lycée occupent trois (3) salles du bâtiment, à titre de domicile provisoire.  De nombreux protégés du Chef, occupent pour le temps qu’ils souhaitent les autres pièces. Ils vivent comme chez eux. Aux foyers, vous n’avez de sourire et d’accueil convivial que lorsque vous êtes un proche, un protégé de la Chef. Pour le reste, si vous êtes enseignants, votre présence, même pour des raisons professionnelles, est accueillie de avec la froideur. Elle est symptomatique de la qualité médiocre des relations ou tensions entre les administrateurs et le corps enseignant. Tensions résultants d’une volonté inouïe d’abaissement des exécutants.

L’accueil ouvre à la discussion, à la conversation, fixe même le ton de la communication et détermine l’avenir d’une relation. Au Foyer, une salle fut bon gré mal gré mise à la disposition de stagiaires durant l’année scolaire 2015-2016. Cette année les nouveaux enseignants affectés ont eu l’honneur d’y passer 1 semaine. A peine leur a-t-on accordé l’hospitalité, un logis dans une pièce commune, sans grande commodité, juste poser la valise et reposer le corps après le labeur citoyen ; instruction leur a été donné de se chercher un logis. Si cela était si facile, que font encore en ces lieux, ces donneurs d’ordres, ces anciens fonctionnaires qui y vivent en pacha avec leurs nombreux protégés, qui souvent n’ont rien à voir avec la corporation ? Ils profitent d’une gratuité et la refuse à ceux qui sont dans la nécessité. Qui travailleront dans l’attente d’un rappel à la date de venue hypothétique. Ha ville présidentielle ! Ha en-farinade des administrateurs la tour D, 20e étage! Ha « vous serez logés, avec même prime de dépaysement! » Ha les niais, les jeunes. La suite fut simple. Chacun part après une nuit, sans dire au revoir. Gardez vos logis et écoutez Carmen de Stromaé.

Kong et ses contrastes

Paysan revenant du champ (Ph.ABC)

Je découvre une ville trop nonchalante, les petites musiques des rues de Yopougon manquent à l’appel. Devant des vérandas de salon qui donnent directement sur la rue, des grins où le bruit du mouvement du thé règne en maître. Cette boisson exotique, chaude, se consomme pourtant en ce lieu chaud.

Dans les rues bien tracées, bien illuminées, des moutons, des cabris, quelques motards qui abordent les intersections avec classe tandis que les tricycles semblent se faire la course à la recette. Au marché, ce lundi : des aubergines, du maïs, et même du bon attieké. Le marché du lundi est animé. On y trouve tout ce que le monde paysan produit. Légumes, céréales, volailles diverses, poudres de perlimpinpin… Il y a aussi des tas de poissons séchés sur les étables et des cuvettes pleines de vieux pains. On dit pain godio ou pain mort ou le pain invendu, remis sur le marché à moindre coup. Ha café baoulé!

La ville de Kong semble résister à l’insolence de la modernité. Modernité qui a tendance à engloutir l’histoire, à la transformer, à l’installer dans l’oubli définitif. Un juste équilibre semble trouvé entre ancien et nouveau. Cet équilibre apparaît dans l’architecture urbaine. Une mairie stylisée avec des rondeurs de maison en banco, de vieille mosquée historique entourées de préaux et toilettes modernes. Dans la ville des belles villas entre des concessions couvertes de pailles. Greniers sur leurs trépieds en pierre, trous à ordure, les kongois, comme tous les habitants du Nord de la Côte d’Ivoire, sont déjà, historiquement des protecteurs de la nature et des fabricants de compost naturel.

A Kong les coups du logement sont exorbitants. C’est la plaie de la ville. Ces proprios ce sont les coûts que lance les propriétaires. Ils veulent amortir leur investissent en si peut de temps.

Pour une ville située à plus de 600 km de la capitale, le prix de location mensuelle des studios commence à 35.000 Fcfa, on n’hésite pas souvent à dire 50.000Fcfa. Haaaa… Kong, haaaa… ville présidentielle, comment le fonctionnaire lambda dans la souffrance de sa désillusion, peut-il s’offrit ce luxe quand on sait que vivre à l’intérieur, offre l’occasion de faire des économies. Une ami enseignant-chercheur à l’Université PGC de Korhogo ; à propos, me lance 2 jours après mon arrivée ceci : « Comment ça va à Kong ? Tu ne pourras que t’enrichir là-bas ? » Mon frère et collègue Dr. K. Haaa. que sait-il lui, de Kong ? À l’évidence rien.

Ville moderne qui conserve ses habitudes (Ph.ABC)

Maisons faites de briques ordinaires, couvertes de paille, maisons bâties avec des briques de terre aux joints en banco ou le plus souvent avec du ciment, symbole d’un passé riche d’ingéniosité. Kong l’ancien et le moderne se confondent, se conjugue au même temps, dansent la valse au même rythme sans toutes fois donner l’impression que l’un prendra d’ici peu le dessus sur l’autre.

Bienvenue à Kong. Une ville historique, ville présidentielle. Au fils des jours, mes chroniques sur Kong, vous donneront envie d’y faire un saut, tour.


Législatives 2016, entre transhumance politique et migration stratégique : d’Abobo à Cocody

Affiche de Campagne ABL à Cocody (Ph.ABC)

NB : Ceci est une lettre d’opinion – rien de plus – écrite dans un Café-Woyo, à Abobo. Les noms de lieux et personnes sont imaginaires et relèvent de la pure fiction. Toutes ressemblances, allusions ne sont que accidentelles. Rien de plus.

Dans quelques jours, les campagnes pour les législatives seront ouvertes. La Ministre et député d’Abobo, A. Bamba L. est candidate RHDP, à Cocody. On l’a appris tous officiellement, même si de nombreux signes, l’indiquaient clairement : Son rôle de coordinatrice RHDP durant les dernières élections présidentielles à Cocody, puis l’opération de balayage. Facebook, a montré une candidate initiant la même action en France, les jours qui ont suivi, les politiciens ivoiriens, ont fait un copier-coller, « sauvage » l’action, sans innovation. Ha droit d’auteur hein!

Le temps des campagnes s’annonce. Des gestes insolites et inhabituels s’observent chez nos politiciens. Tantôt celui-ci se rapproches des populations, tantôt celui là va faire des dons ou fait semblant d’aider les vielles personnes à traverser la route. Chacun y vas de son imagination. Les photographes accompagnent l’action et les réseaux sociaux sont inondés de photos réalisées par des metteurs en scène spécialisés en communication politique. Ce métier, n’est point pour les amateurs.

Dans ce branle bas, on a pu observer certains mouvements. Des dissensions, des éjections du Gouvernement au niveau des députés et hommes au pouvoir d’Abidjan. Notre honorable, Ministre et Porte-parole adjoint du Gouvernement, A-Bamba Lamine. D’Abobo le quartier pôtôpôtô, elle a atterri à Cocody, le quartier des chocos.

Transhumance politique ou migration stratégique ? Qu’est ce qui peut pousser un élu à abandonner sa zone pour une autre ? Qu’est ce qui accroche tant nos Ministres, qui cumulent déjà plusieurs fonctions, au statut de député, sachant bien que Ministre de la République, ils ne siègeront jamais à l’Assemblée nationale ? Il faut donc lui faire une lettre, pour lui exprimer notre regret de la voir partir, et de l’observer nous abandonner. Nous les abobolais 100%, les inconditionnelles du ADO ou rien. Nous autres les sacrificateurs oubliés. Mais comme on le dit, allons seulement, ca va aller

Surement, la salissure de la commune, les eaux salles ruisselantes de Bocabo, Marley, Derrière Rail, Château, Plaque, Gros pneu, Carrefour Bakary, carrefour Lo (le) Gros,… sont-elles devenues si répugnantes que notre honorable a préféré quitter la masse pour espérer être l’honorable – au soir des futures échéances législatives – des gens raffinées, aux voitures luxueuses, aux maisons cossues ; les gens de  en haut, du quartier présidentiel? Je fais allusion à ceux, qui aux moments des jours chauds d’Abidjan, avaient les moyens de faire sortir par   avion, ou n’importe quel moyen, leurs chers siens.

Qu’avez-vous fait de si mal, Abobolais, pour qu’une telle migration fusse-t-elle justifiée, s’opère? A Abobo des jeunes ont défié, chars ravitailleurs, l’invisible commando ; ont inquiété de téméraires soldats et lanceurs à distance, de roquettes dans les marcher. Abobo le territoire à pacifier a résisté à toutes armes. Toutes les tentatives macabres ont été vaines.

Opération de nettoyage à Cocody (Ph.DR Fancebook)

Le peuple dans ses larmes, a vu l’espoir dans votre sourire. Vous la Porte parole. L’élégante, Maitresse des barreaux de l’hexagone devenue Lamine d’un jour à l’autre.

Lamine : Un nom de chez eux, qui se confond avec des sonorités qu’on entant à la Casse, au Rond Point, à la Gare, à Samanké, quand le furieux maitre du volant des gbakas, hèle son lent apprenti. Lamine, un nom si familier et si proche de ceux des habitants de ces quartiers, qui n’ont point hésité a se mobiliser au lendemain de l’accession de AO au pouvoir et qui ont cru vous avoir,  pour leur défense.

Vous voilâtes Ministre. Puis Porte-parole du Gouvernement. Mais aussi député d’Abobo. Les nouveaux habits et les bons parfums, ne vous autorisent-t-ils plus à salir vos talons dans les rues boueuses d’Abobo?

Le NON ne serait point l’idéal réponse. Sans dire pourquoi au citoyen lambda, vous vous êtes en aller, à la conquête du quartier des chocos, de votre nouveau lieu d’habitation, défier Yasmina O, fille du père.

Député d’Abobo, vous n’y avez surement jamais pris un déjeuner. D’ailleurs aucun restaurant de cette populeuse commune ne pourrait être à la hauteur de vos nouvelles responsabilités républicaines. Le protocole, malgré votre bonne volonté ne le permettra jamais.

C’est surement une stratégie du parti qui vous oblige à relever ce nouveau défi. Mais pourquoi vous, toujours vous et non jamais d’autres ? L’argument selon lequel un Ministre est une garantie de mobilisation, en l’espèce ne pourrait tenir. Mais bon, le parti en a décidé. C’est la volonté du PRADO. Quelle soit donc faite. Elle l’est déjà en acte. Elle montre aussi que tous les régimes qui se sont succédés, l’en-farinade est le trait commun.

Le fait qu’un élu change de circonscription d’une législature à une autre, peut être interprétée et traduite non seulement comme l’expression de sa mauvaise fois, mais aussi du mépris pour le peuple qui a porté sa confiance en lui, et pour parler comme chez nous, c’est foutaise même. En politique, même s’il y a l’intérêt qui prime, le politicien doit souvent se montrer digne. Un « Je suis partis, mais je n’oublie pas mes origines » placé à souhait dans des médias est déjà une signe de manque d’égard. Comment celui qui ne lit pas de journal pourrait le comprendre ? Mais bon, c’est aussi cela, les enseignements de l’ivoirien nouveau.

Faire donc la plaisante ici et là relève de la singerie politique symptomatique d’une crise morale de l’individu, qui ne veut que ce qu’il veut, peu importe ce que les autres vont ressentir.

Va d’Abobo à Cocody. Nous seront d’ailleurs voisins. Fille de chez nous. Nous conjuguerons Lamine au passé : Elle fut, elle a été, elle était…Mais aujourd’hui, elle est député de Cocody. Que c’est beau cette fin.


Référendum 2016 en Côte d’Ivoire, le NON pouvait l’emporter si…

Bulletin du OUI rapporté par un citoyen (Ph.ED)
Bulletin du OUI rapporté par un citoyen (Ph.ED)

Enfin, Youssouf Bakayoko, Président de la CEI, a proclamé au peuple ivoirien, les résultats provisoires du Référendum 2016. Nombreux appelés aux urnes, pour multiples raisons, pour peu de réactions. Seulement 42,42% de taux de participation. Mais le OUI a damé le pion avec avec 93,42% sur le NON qui ‘en sort avec un 6%. La 3e République est là. Il faut l’assumer, non moins sans bilan.

Un bilan qui sera acclamé dans les rangs du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), la coalition au pouvoir, parce que le OUI arrive en tête avec 93,42% contre 6, 58% pour le NON. Le président Alassane Ouattara (ADO) ne devrait pas être surpris, lui qui avait souhaité un score de 96%. Les membres de la coalition du Front du Non aussi devraient se réjouir, car avec un tel taux de participation, ADO devra retenir, que même seul, il reste incapable de mobiliser la moitié des 6 millions d’électeurs ivoiriens. Un score, à tout le moins, qui devrait l’interpeller, en espérant qu’a une de ses nouvelles apparitions, il ne déclare sa surprise, comme à ses habitudes, lorsque le pays traverse des moments critiques.

Flashback sur la journée du 30 octobre…

Abidjan, le 30 octobre 2016, jour du référendum très attendu fut un jour calme, ordinaire. Les ivoiriens de la capitale, tout comme ceux de certaines villes de l’intérieur du pays comme Sogon, Dabou, Grand-Lahou et San-Pédro, ne semblaient pas se précipiter vers les lieux de vote. Pourtant l’enjeu, en valait d’une certaine manière, la peine pour deux raisons : D’un, parce que voter un acte citoyen et qu’il s’agissait de se prononcer démocratiquement sur la nouvelle loi fondamentale, qui inaugurera l’ère de la 3e République et qui engagera l’avenir et le destin de tous les ivoiriens peu importe l’obédience politique. Et de deux, parce qu’il y a eu au moins 15 milliards de Francs CFA, d’investissement dans cette affaire. 15 milliards. La somme résonne. Elle a été puisée dans les fonds du contribuable ivoirien. Alors chacun devrait aller voter. Malheureusement, les ivoiriens, pour une grande part ne l’ont pas compris ainsi. Il fallait déserter, « pour montrer aux hommes du pouvoir, qu’ils ne sont pas les seuls intelligents et qu’ils devraient aussi prendre la politesse, de prendre en compte, les préoccupations et avis du peuple. » m’a confié un ami, irréductible. Si les ivoiriens ne se sont pas bousculés pour aller accomplir leur devoir citoyen, ce référendum à le mérite d’avoir réunis les anciens compagnons de Laurent Gbagbo.

Le Front les frères ennemis réunis pour/par la circonstance…

Unis nous sommes forts. Divisés, nous sommes faibles. Forts surement, ils ne l’étaient tous pas dans leurs micro partis politiques invisibles qu’en des moments d’élections, nées de la dislocation des anciens camarades du Front Populaire Ivoirien (FPI). Le FPI est fragilisé par une querelle intestine de succession et de vision entre un Aboudramane Sangaré et un Affi Nguessan. Le parti de Daniel Boni-Clavrerie, transfuge du PDCI, est inconnu tout comme celui du pharmacien Bamba Morifere (dont les deux enfants trônent au pouvoir : l’un à la CEI et l’autre ministre de la République selon la rumeur). Enfin LIDER de Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale, sous l’ère Gbagbo, semble, ne plus avoir de membres.

Jamais en Côte d’Ivoire, un projet de reforme constitutionnel, n’a fait couler autant d’encres, de sueurs, de salives et peu de sang. Jamais une question de référendum, n’a si captivé, réunie les opposants idéologiques, les divorcés politiques etc. que celle introduite par le clan Ouattara et la coalition RHDP.

Le référendum leur a donc donné l’occasion de s’unir, afin d’espérer avoir une voix qui porte. Mais dans ce pays, pour qu’une voix porte, il faut avoir les moyens humains et financiers. On ne peut pas douter qu’ils soient incapables de réunir la première condition, mais la seconde, reste une condition difficile. Car ils ne sont plus au pouvoir, pour puiser dans les caisses de l’Etat. Qui à la pouvoir, à les hommes.

Ils se sont donc mis ensemble, pour inviter au NON, inciter à la chienlit, susciter le boycott.

Entre autre argument du Front du Refus, le processus de rédaction du projet fut exclusif. Pourtant, le fait que Ouraga Obou, éminent enseignant de droit, proche du FPI, celui qui eu à présider, le groupe de travail de la constitution de 2000, n’est-il pas un signe suffisant, d’inclusion ? Cette présence d’un tel, homme, commandité par Alassane Ouattara, ne peut-elle pas être interprété, comme une volonté du Président de la République, d’exploiter toutes les compétences ivoiriennes fussent-elles d’un proche du Clan de Gbagbo, comme Ouraga Obou ? Pour les membres du Front du Non, répondre par un OUI, serait faire preuve de mauvaise foi. Mais c’est aussi cela la politique.

Aussi, que le projet de Constitution, a été écrit par un cercle de 10 juristes commandités par Alassane Ouattara et voté par une Assemblée nationale acquise à sa cause, au mépris des amendements fait par des députés et aussi rejetés parce que, tout simplement, Alassane Ouattara et le sphinx de Daoukro, Henri Konan Bédié – toujours ruminant sa déchéance – n’entendaient pas modifier quoi que ce soit au texte, est une attitude anti-démocratique.

Enfin, une autre raison, comme on a pu l’entendre dire, c’est que Alassane Ouattara et son groupe, voudraient s’accaparer éternellement le pouvoir, en créant des Institutions budgétivores (Un Senat), en ayant la possibilité de modifier à souhait les textes fondamentaux sans consulter le peuple, et en vendant le pays aux étrangers…

Chacun des arguments du Front du Non a un sens dans une certaine logique, qui ne semble pas être en adéquation, avec celle des porteurs du Projet qui ont remplis Abidjan par des pompeux et souvent risibles slogans : OUI POUR LA PAIX (Donc y a pas de paix ?), OUI POUR LA COHESION (Donc on n’est pas unis ?) OUI POUR LA MODERNITE (Donc on est encore à l’ère triviale), OUI AU DEVELOPPEMENT (Bon au moins on va sortir de PPTE), OUI A LA RECONCILIATION (Vous allez faire Gbagbo va dire Nian Nian, vous n’avez réconcilié que les houphouetistes comme Fôlôgo, sauf  KKB, Yasmina Ouegnin, Banny…), OUI POUR L’EMPLOI (heuu…Et vos 2 millions d’emplois fictifs là ?)… Des OUI pour blaguer les gens encore…ou non.

Pour l’un ou l’autre des arguments du Front du NON, l’ancienne majorité présidentielle fragmentée, s’est réunifiée comme dans Koh-lanta. Mamadou Koulibaly – qui a refusé l’invitation des blogueurs à débat, parce que ceux-ci n’avaient pas mis sur le visuel son thème – s’est même vu inviter à revenir au FPI par un Affi Nguessan se tenant aux cotés d’un Aboudramane Sangaré. On a aussi vu le retour d’un Bamba Moriféré et d’une Daniel Boni Claverie qui a donné de sa plus belle voix sur les antennes de radios.

« Tous aux Urnes pour un scrutin apaisé et transparent »pour rien…

Un élécteur et le OUI populaire (Ph.Fb Abobo24)
Un élécteur et le OUI populaire (Ph.Fb Abobo24)

 Un slogan, parmi tant d’autres, placardés sur des nombreux murs et panneaux en Côte d’Ivoire. Dans les faits, ce Slogan, n’a pas connus de succès. Si le scrutin, on peu le dire, était apaisé, sauf dans quelques points chauds, on ne pourrait pas, dire que les ivoiriens en ont fait une priorité. La majorité est restée indifférente à l’appel du devoir civique.

Un ami, inscrit à Adjamé, au centre Jean Delafosse, me disait le matin du dimanche « ça fait rire quoi, nous sommes là, pas plus de 0 personnes dans la cours. On nous fait savoir qu’il n’y a pas d’enveloppes pour mettre les bulletins. » Nous étions aux environs de 9h40. A 18h, je reçois un texto d’un ami, président de bureau de vote à San-Pédro : « dans le BV où je suis président, 443 inscrits, 23 votes toute la journée. » A 20h, un autre me relatait ceci : « A l’école plateau de Port-Bouet 2, où j’ai voté vers 11h, il n’y avait pas d’enveloppe. Moi j’ai plié mon bulletin, et je l’ai jeté dedans. Car avec la prédominance des couleurs, impossible de rendre secret son vote ».

Les gens ont fait certes l’indifférent, mais à propos de la transparence, mon passage à mon bureau de vote à Grand-Lahou, m’a donné de faire quatre constats :

  • l’Etat ivoirien, aurait pour faire des économies, en réduisant les dimensions du papier utilisé, surtout que le pays vient d’adopter un des textes des Accords de Paris.
  • le bulletin unique aurait donné un grand crédit à ce scrutin, pour lequel les observateurs ne se sont pas du tout bousculés.
  • les politiciens ivoiriens doivent comprendre que remplir 1000 stades, mobiliser 1000 chefs de villages ou royaumes, envoyer 1000 ministres en mission dans leurs régions, ne sert à rien, si les gens ne savent pas le pourquoi et le quoi.
  • Enfin la jeunesse ne devrait pas se laisser prendre au jeu sacrificiel des politiciens, en faisant du vandalisme, une activité héroïque. Avec les réseaux sociaux, il est désormais facile d’identifier n’importe quel imbécile, qui pense que détruire un bureau de vote est un acte de prouesse.

La politique de la chaise vide est une stratégie, avec trop de limites

« Gros cœur mange pas du riz chaud ». Si les partisans du NON avaient répondu, à l’appel citoyen en allant voter simplement NON, le nombre de bulletin rouge ou nul, auraient fait réduire et/ou basculer les résultats et le souhait d’un score de 96% formulé par ADO. Malheureusement, de nombreux ivoiriens ont adoptés la posture de l’amoureux souffrant de goumin-goumin. Faire comme si on n’est plus intéressé, mais toujours tendre les oreilles, en espérant le miracle. Seuls des hommes exceptionnels envoyés par la Providence, accomplissent des miracles. Ceux qui sont restés chez eux, dans le confort d’un meuble, se tortillant l’esprit en comptant sur la politique du fauteuil vide, ou les résultats de casses et violences commandités, ont donné toutes les chances au OUI de gagner par forfait. Le RDR en a déjà tirer les leçons, d’une bêtise historique en 2000. Pour dire NON, on pouvait massivement, aller voter NON ou BLANC et s’abstenir de casser ou faire casser. Les résultats auraient été peut-être différents que ceux provisoires, proclamés, hier par la CEI. Mais la démocratie aussi exige le respect du choix de chacun. Respectons donc leur position.

La 3e République est là. Assumons, en attendant la confirmation du Conseil constitutionnel.


Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regards différés

L'intérieure d'une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC
L’intérieure d’une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC

La rentrée scolaire 2016-2017 est animée par une reforme brutale qui oppose Ministre et Syndicat. des anciens alliés que se trouvent au bord de la rupture. l’enjeu est commun: une école de qualité où chacun y trouve son parti. Malheureusement les façons de dire et de faire autour de la reforme COURS LES MERCREDI, présente le visage d’une école ivoirienne déjà dans le gouffre. Au nombres des multiples communications, nous avons choisis quelques-unes. dans ce billet, le regard de deux philosophes. Dégustons.

Texte choisi N°1: EPP LAGAZE, EPP GROBIASSOUME1 : quand l’amour devient haine à Abidjan comme à Hollywood

Comoé Mesmin n’a peut-être rien en commun avec Brad Pitt. Pas plus que Kandia Camara avec Angelina Jolie. Pourtant les deux catégories de personnes partagent selon les référents qui renvoient à leurs milieux respectifs, une passion…une même passion: servir l’ordre de commandement qu’est l’éducation et la culture…

En vérité, l’éducation et la culture, contrairement à ce que nous disent les homélies classiques, ne sont toutes les deux que des vecteurs bien encadrés de l’ordre de commandement du système nouveau qui gouverne notre monde…Mais bon.

De l’éducation nationale à Hollywood, il n’y a qu’un pas…C’est simple: l’amour qui se mue en haine n’est que le résultat d’un scénario dont la mise en scène requiert l’engagement d’acteurs conscients de leur rôle.

Le MIDD du même Mesmin à un moment où l’Etat pouvait user de son droit régalien à réquisitionner le corps enseignant à l’effet d’assurer à l’écolier ivoirien un enseignement minimum, fit imprimer un tee-shirt de combat comme on en a tous porté à un moment donné de notre parcours. Au dos de ce tee-shirt l’on pouvait lire ceci: GBAGBO, « si le 30 Avril il n’y a rien, y a rien »…

Ce message ponctuel aux allures de subversion fut applaudi à la Rue Lepic, à Daoukro et à Koukourandoumi comme pour se soulager de la souffrance d’un Gbagbo à la fois trop occupé à rassembler les recettes de la moitié du pays pour faire vivre TOUT le pays et à répondre aux exigences des nombreux accords politiques dont l’aiguillon ne se révélera finalement qu’à Libreville. A cette époque-là, COMOE et KANDIA, comme Brad Pitt et Angelina Jolie, c’était le grand amour, du vrai Art, de la vraie lutte, bref du syndicalisme vrai…

Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Et le scénariste n’effacera pas de la bande toute séquence de sauvagerie non prévue mais dont l’effet subliminal participe de la rigidité du suspens.

A Lagazé et à Grobiassoumé1, nous partîmes aux cours selon que les pères fondateurs et les générations intermédiaires voulurent faire ressortir le profil de l’élève modèle.

Ainsi pour nous c’était : Lundi, Mardi Mercredi vendredi puis samedi-demi-journée.

Puis ce fut : Lundi, mardi Jeudi vendredi.

Mais comme certains ont décidé de ne plus faire confiance aux EPP Lagazé et EPP Grobiassoumé1 en envoyant leurs enfants aux écoles spéciales des enfants de cadres bien payés – ESECPP, ils ont décidé d’instaurer la sauvagerie dans nos EPP….

Mais croyez-moi, si Angelina Jolie a décidé de ne pas confier la garde des enfants à Brad Pitt pour des raisons qu’elle seule connait et que vous et moi ignorons encore, nous n’allons pas confier la garde de nos enfants ni à Kandia Camara ni à Mesmin Comoé mais au Dr Alassane Ouattara pour qu’il les soigne lui-même de la sauvagerie que nos deux amoureux auront instauré dans le système EPP….

VIVE l’amour parce que le divorce est possible.

Avec la permission de Dr Deto Justin, jeune chercheur lucide


Texte choisi N°2: Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regard du philosophe

Cette décision du gouvernement d’améliorer le niveau des élèves du primaire ne me surprend guère. En janvier déjà la direction de l’évaluation, de suivie des programmes scolaire avait affirmé que près de 85 pourcent des enfants quittaient le CP sans savoir lire. Ce qui veut dire que presque tous les élèves du CE1 sont incapables d’apprendre une leçon de grammaire, d’orthographe, de géographie, etc.

Ce qui me surprend, c’est qu’au moins 80 pour-cent des enfants du CM2 sont admis à l’entrée en sixième. Est ce à dire que le miracle a été fait dans les classes intermédiaires (CE1, CE2, CM1)? Chers internautes, il y a anguille sous roche…. mais bref revenons à nos 5 jours imposés à nos chers enfants et maîtres. En effet, les raisons avancées par nos autorités sont certes pertinentes mais, pour moi des insuffisances demeurent toujours.

1ère raison: Madame le ministre, que j’apprécie bien d’ailleurs, soutient que partout ailleurs (dans plusieurs pays) cela se fait. Mais moi je lui rétorque que les réalités culturelles et ou sociologiques n’étant pas les mêmes dans tous les Etats, cet argument ne fait pas office d’autorité. On peut avoir 3 jours d’apprentissage et devenir meilleur comme l’on peut passer 7 jours à apprendre en vain…. le problème n’est pas forcement là.

2ème raison: Le français n’étant pas une langue naturelle de l’ivoirien, il est clair que dans l’emploi du temps servi aux élèves il faut beaucoup d’heures…..C’est vrai! Mais je pense aussi qu’en Côte d’Ivoire si l’on veut que tous les enfants, en particulier ceux des zones rurales, sachent lire le français il faut non seulement rendre l’éducation préscolaire obligatoire mais aussi rendre les parents eux mêmes les premiers responsables du travail de leurs enfants. Aujourd’hui un maître présent dans un village n’a plus la même autorité que l’avait l’instituteur des années 60-70 (allons jusqu’aux années 95) (sic). Il faut simplement que nous assistons aux conséquences de la dévalorisation de l’autorité. Les enfants pour beaucoup sont à l’image de leurs parents qui les encourage à l’amour du travail médiocre et facile« Au CM2, on fera tout pour que tu avances mon petit….sois tranquille n’écoute pas le maître, il n’est rien! »

3ème raison: Une éducation d’excellence. Cet idéal doit-il reposer sur le maître seul? Non! Arrêtons d’exporter les méthodes d’enseignement avec leurs avantages de véhicules de types 4X4 et consort, réfléchissons nous mêmes à des types d’enseignement plus adaptés à la société ivoirienne. Je ne crois pas qu’au Canada ou en France le parent qui envoie son enfant à l’école ne sache ni lire ni écrire. Ici dans les zones rurales et même urbaines l’analphabétisme est endémique.

Je termine pour dire à tous ces chefs d’établissement, ces inspecteur d’écoles, ces directeurs départementaux et régionaux d’arrêter de modifier la réalité de l’école dans leur zone au profit d’une promotion qui tue tout simplement les enfants ivoiriens. Comment pouvez-vous concevoir qu’un inspecteur ou proviseur demandent à ses instituteurs ou professeurs de modifier les moyennes, comment pouvez vous comprendre qu’au BEPC, un président de centre (proviseur) demande à certains surveillants d’aider les enfants parce qu’il veut être le premier de sa DREN? Messieurs ça suffit…..allons maintenant à l’Ivoirien nouveau.

Tel est mon plaidoyer pour une véritable éducation d’excellence pourvoyeuse d’ivoiriens nouveaux. Merci!

Avec la permission de l’excellent Prof. Certifié N’da Simon Kouassi, Dr en psychanalyse  profond dans une ENS-Abidjan en souffrance de bons dirigeants.

 


« L’Afrique a un incroyable talent », une nouvelle émission de télévision vise l’Afrique francophone

"Credo de l'émission" (Ph.ABC)
« Credo de l’émission » (Ph.ABC)

NESTLÉ et ses partenaires sont allés chercher les pépites talentueuses dans toutes les contrées de l’Afrique francophone dans le cadre de l’émission L’Afrique a un incroyable Talent (version francophone de Go Talent) dont la diffusion est programmée mi-octobre 2016 sur six chaines principales dans les pays francophones d’Afrique Centrale et de l’Ouest, partenaires de l’émission.

Vendredi, le 16 septembre, dans un hôtel de la place, les organisateurs, partenaires, animateurs et membres du jury de l’émission étaient présents pour une présentation du projet afin de donner un avant goût de ce qui attend les téléspectateurs à partir du 14 octobre.

L’Afrique a un incroyable talent  et quoi d’autre ?

L’Afrique a un incroyable talent est une émission qui sonne comme un énoncé de philosophie analytique. Une affirmation, à la fois titre d’une émission de découverte, de mise à l’épreuve et de détections des talents des jeunes francophones – professionnels ou non – venues de tous les horizons du continent dans divers arts : danse, chant, conte, comédie, jongle…

Selon Mauricio Alarcon, Country Manager de Nestlé Atlantic Cluster, l’émission vise à «…encourager les Africains, notamment les jeunes, à croire en leur potentiel, à participer à ce qu’ils ont toujours eu envie de faire ou d’essayer. »

Pour les artistes candidats, l’émission consistera à se produire devant un jury composé de trois super talents africains. Sur les 5000 artistes auditionnés, 400 jeunes ont été retenus pour 160 places en demi-finales. Enfin, parmi 12 talents finalistes, 3 ont été primés et le lauréat du jury a remporté 10 millions de Fcfa. Le programme prévoit, lors du  lancement de la finale télévisée, l’ouverture d’un vote en ligne pour permettre au public de choisir son lauréat. Ce dernier remportera la somme de 5 millions de Fcfa.

Il faut noter que l’émission ne prévoit aucun suivi des talents mis en évidence. Il y a cependant un projet d’engagement – non encore certain–  pour accompagner ces derniers en les présentant à des spécialistes qui pourraient les aider à faire une carrière professionnelle.

Le jury : trois supers talents africains pour détecter des jeunes talents

Les jeunes talents ont été soumis à l’évaluation et aux choix de la chanteuse béninoise lauréate des Grammy awards Angélique Kidjo, du chanteur-auteur-compositeur et producteur Fally Ipupa ainsi que de la vedette de télévision et actrice ivoirienne d’origine Claudia Tagbo.

Les 3 membres du Jury de l'émission encadrés par les partenaires (Ph ABC)
Les 3 membres du Jury de l’émission encadrés par les partenaires (Ph ABC)

Les animateurs : un duo ivoiro-burkinabé, cousin par voisinage

Konnie, l’animatrice ivoirienne et Daouda (Daou), animateur culturel burkinabé, constitue la « paire » désignée pour animer l’émission.

Daouda en face et konnie de dos, le DUO d'animateurs (Ph.ABC)
Daouda en face et konnie de dos, le DUO d’animateurs (Ph.ABC)

 

Nouveau concept à découvrir made in Fally Ipupa

TOKOSS, un néologisme fabriqué que Fally aurait érigé en tic durant tout le tournage. Interrogé l’artiste s’explique : « Kitoko, c’est du lingala. Quand ont est séduit par quelque choses, on dit « kitoko », « trop kitoko » ;  TOKOSS, c’est pareille, et c’est made in Fally.» Avec tous les droits bien sûr.

Dix semaines de spectacle vous attendent. Soyons prêts…


A Abidjan, le parking s’est transporté sur la route

Une gare à Abidjan Ph. Badra
Une gare à Abidjan Ph. Badra

Madame la Ministre, Honorable député,

Ceci est surement la dernière lettre, de la série que je vous expédie. L’aventure de mon ami et moi, vient de prendre fin. Nous sommes dans notre Abobo, l’oublié. Mais le chemin qui nous y a conduits, nous a offert d’apprécier vos actions. Bravo.

Comme vous avez dû le lire, mon ami du jour était dans un état qui ne nous permettait pas d’envisager le trajet direct. La diarrhée est une chose impolie, impudique, dont on ne se débarrasse pas aussi rapidement. Elle peut récidiver sans avertir. Ses attaques sont imprévisibles comme celles des Microbes.

Mon ami, n’était pas prêt à sortir de son mal. Du moins, sa diarrhée, n’en avait pas encore terminé avec lui. Quand elle décida de manifester son imminente venue, nous étions au carrefour Dokui, juste après l’immense clôture du camp de Gendarmerie d’Agban. Vos bulldozers avaient laissé un immense espace qui servait de gare au nombreux woro woro jaunes de Cocody.

#La gare a envahi les trottoirs.

Avant, ils étaient dans leur coin. Ils ne dérangeaient presque personne, vu qu’ils occupaient un espace que les syndicats avaient aménagé. Cet espace est désormais ceint par une clôture de fortune qui a dû coûter cher à l’Etat. Je suppose. Les brousses qui environnaient les flancs des collines qui dominent l’espace, offrent une belle verdure, qui pourrait servir à mon ami, à l’occasion.

Descendu du Gbaka sans avoir atteint la destination, il s’y était dirigé avec la précipitation qu’oblige toute diarrhée. Ma seule inquiétude, c’était qu’il arrive à enlever sa ceinture avant de prendre la position de la liberté que recommande la nature pour exécuter la tâche qui le pressait.

En bordure de route, je me suis rendu compte de la ribambelle de véhicules jaunes qui avaient occupé les deux cotés du trottoir. Diantre, que fait-on du droit du piéton ? Pauvre de lui, s’il ne fait attention, ce sera tant pis pour lui. On ne joue pas avec un quatre roues. Alors bipède, arrangez-vous pour trouver un autre chemin. La gare a été totalement et officiellement transportée sur la route, tandis que l’espace ceint attend de mauvais gazons. Ces gazons de mauvaise qualité et de mauvaises souches qui dégradent la beauté de la devanture du ZOO d’Abidjan. Mais pourquoi Madame ? Le gazon, ça ne se mange pas en Afrique. On n’en a que faire. Vous même regardez combien de fois sur le Latrille et combien fut désastreux, tout projet de terrassement par le gazon, ces espaces qui n’en veulent pas. Entre St Jacques et le Carrefour la vie, l’investissement fut un échec visible à Cocody.

Honorable, chère Madame, l’idéal serait que vous aménagiez mieux l’espace qui ne servira à rien avec son gazon, en une gare ordonnée. Cela éviterait l’envahissement des trottoirs. Nous restons dans l’attente de vos prochaines actions en cet endroit. Comme c’est la mode, nous espérons que vous ne direz pas que vous êtes #surprise. Mais continuons avec mon ami.

Le temps qu’il mettait commençait à m’inquiéter. Sa communion avec la nature, derrière un bosquet ou une touffe d’acacia – je ne sais pas – prenait du temps. Aussi il fallait craindre qu’il soit surpris par un Syndicat, une fille, ou je ne sais qui d’autre qui pourrait, sans connaître la raison de sa présence là, lui lancer une injure ou des mots mal placés. Mais l’inquiétude fut de courte durée. Je le vis revenir avec un visage moins tendu et le sourire sur le visage. Il fallait faire une autre courte distance par mesure de prudence. Mais encore, la diarrhée venait de récidiver. Quel poisson mal braisé, l’ami avait-il ingurgité la veille ? Allah seul sait.

#La poubelle devant le ZOO

Route du Zoo
Route du Zoo

Devant le Zoo d’Abidjan, des hommes en tenue, surement des militaires, s’occupaient du reste du nettoyage. Ils apprêtaient le terrain pour le futur gazon. Déjà devant le Zoo national d’Abidjan, des sachets avaient commencé à s’installer entre les pieds des herbes-gazon. Cet espace vert qui est institué et qui ne va pas durer à cause des gbaka qui y stationnent bon gré mal gré. Ils sont toujours indisciplinés. Ils sont impolis. Ils sont toujours pressés, car comme vous le savez aussi bien que moi, avoir un emploi est devenu cailloux, alors, s’ils ne veulent pas que le djoulatché dans sa furia leur enlève ses clés pour recette non complète, ils vont tout gnagamis sur leur passage.

Il vaut moins les craindre que les vendeurs et vendeuses ambulantes qui on été chassées. Le dioula est opportuniste, c’est pourquoi le bété ne l’aime pas. Ce n’est pas de moi ho, c’est Feu Kourouma qui l’a écrit dans un de ses livres. Il sait s’installer, se fondre dans le décor, mais jamais avec discrétion. Quand vous verrez mes sœurs avec des hangars et tables démontables, transportables, amovibles, vous comprendrez. Mes sœurs sont les championnes de l’adaptation en tout lieu et de tout commerce. Aujourd’hui vous détruisez leurs magasins, hangars d’habits. Demain, elles reviennent à la même place avec un tabouret et quelque échantillon. Avec le temps le tabouret devient table, puis la table devient baraque, avant qu’un soir, la baraque se surprend d’avoir des murs en brique et des vraies tôles sur une caisse métallique flanquée d’un vrai cadenas, et hop, ce qui avait été détruit est réhabilité.

Je disais que lorsque vous êtes devant le Zoo, des vendeurs de yaourt de toutes sortes vous envahissent. Achetez en, buvez en. Le sachet vous restera entre les mains. Car dans vos nombreux travaux, vous n’avez pas envisagé, jusque là, de mettre de simples poubelles, au fil des casses, pour tester la bonne foi de l’ivoirien. Cassez aujourd’hui. Ils reviendront. Car jamais il n’y a de suivi. Jamais avant de casser le budget qu’il faut pour valoriser n’est prêt. Et toujours, les hommes en tenue, en charge de réprimer les récalcitrants, sont corrompus. Vous-même vous constaterez avec les ivoiriens.

A bientôt. En espérant que vous me lirez. Cordialement.


A.D.O: La diarrhée est un mal impudique et imprévisible

Sur la bande cotiere, tout espace est bon pour se soulager (Ph.ABC)
Sur la bande cotiere, tout espace est bon pour se soulager (Ph.ABC)

Honorable, chère Madame la Ministre Anne Désirée Ouloto (ADO)

La diarrhée est un mal qui frappe sans coup férir. Nous avons vécu des instants d’inquiétude, j’ai donc décidé de vous narrer l’aventure douce et amer de mon ami.

Quand je dis nous, je parle de tous ceux qui ont au la chance de tomber sous le charme d’une ville d’un autre pays, que le sien.

J’avais promis de vous envoyer, malgré mes doutes sur la qualité de la transmission de la Poste, mes diverses remarques et expériences dans nos villes et sur vos actions.

Ce jour, je vous raconte, si vous me le permettez et si vous avez le temps de lire par vous-même ma missive, la belle histoire d’un citoyen frappé du non moindre malheur qui s’appelle diarrhée.

Nous sommes partis ce matin là du Campus de l’Université Nouveau Départ FHB de Cocody-Abidjan. Ce n’est pas que mon ami et moi sommes étudiants pour toujours continuer à pleurer, mais parce que Allah dans son immense Bonté nous a dit que c’est là que notre pain quotidien sera fabriqué. C’est donc par devoir que nous y étions.

Savez-vous surement les problèmes que nos petits frères y rencontrent. En ce moment à l’UNDFHB où tout est bling-bling, rien ne va depuis que notre présidente est devenue ministre. Jusque là les camarades l’ENS, promotion Sidibé Valy, après avoir vaillamment servi la République n’ont rien reçu de leur prime. Aussi on veut chasser les étudiants, les enfants des gens, de ceux qui ont voté ou non le PRADO en pensant qu’il apporterait des vraies solutions au problème de l’école ivoirienne. Il y a aussi les Camarades des je ne sais combien de syndicats nées au gré des frustrations. Les enfants d’une même mère qui veulent chacun tout à la fois et qui se fragmentent pour troubler le sommeil des pauvres oreilles des autorités universitaires. Les raisons de leur colère, si on y prête attention sont légitimes. Ils ne veulent qu’une seule chose : que l’université soit normale dans ce pays pour foutre la paix à nos oreilles.

Au risque de me perdre, revenons à nos moutons. Je disais qu’au nom d’une certaine #Francophonie et de ses #Jeux on veut vider les étudiants de leur Résidences pour encore environs 10 mois, pendant que ces derniers sont loin d’avoir fini leur classes de l’année en cours. L’Université du Nouveau départ est parti du mauvais pied, malgré les deux ans de fermeture pour réhabilitation. A qui la faute ? Dans tous les cas, c’est le pauvre qui a toujours tort. Il a toujours tort parce que le politicien, pense toujours qu’il est mieux placé pour décider de ce qui est bon pour les pauvres. La Francophonie je ne sais pas si elle est au courant, mais je me souviens qu’une des valeurs qu’elle promeut est l’éducation. Alors comment comprendre qu’en son nom, de pauvres étudiants, pendant qu’ils partent à l’école soient foutus dehors, parce que les étrangers de la Francophonie doivent être privilégiés. Et on va nous convaincre que c’est bien, que c’est normal, que tout ira bien dans le meilleur de ce monde. Bon Allah connait le destin des hommes et le vrai dessein de leurs actes.

Ce matin, il y avait plein de policiers encore. Allah seul sait pourquoi. Les policiers font leur loi sur la Cité. Dieu merci, je n’ai jamais compris le sens de franchise universitaire dont les syndicats estudiantins réclament toujours l’application. Et comme ceux-ci, nos CRS, du haut de leur BEPC, flanqués d’armes lourdes avec lesquelles ils se pavanent comme dans un Far West, dans un milieu d’intellectuels, ne savent pas distinguer qui est qui dans l’espace de l’Universitaire quand la FESCI et ses collègues, leurs foutent la frousse, la sagesse de revenir d’où nous sommes partis, nous a animé.

Je n’imaginais pas la gène dans laquelle, mon ami se trouvait. J’alimentais la conversation, et jusqu’à ce que je découvre son malheur, il a fait preuve de courage. Dans le Gbaka où nous nous sommes installés, il avait le visage radieux, le sourire au rendez-vous. Mais rien des goutes chaudes qui dégoulinaient et des ses tortillement discrets n’avaient réussi à m’interpeler, à m’habiter d’un brin de soupçon. Sinon je lui aurais peut-être donné des leçons rapides, du genre : Comment se positionner pour faire remonter la diarrhée dans un véhicule ? Comment respirer pour ne pas fait le pet urgent qui peu être désastreux ? Comment maintenir le sourire quand l’anus a du mal à respirer…Mais toutes ces leçons, mon ami les a apprises par intuition. Normal. Entre ami on apprend à se connaitre. Il a du aussi apprendre de moi en certaine circonstance, de nombreuses choses.

Entre l’Ecole de police et la CIE à Adjamé, le trajet fut ponctué de plusieurs arrêts qui sans doute, faisaient bouillir à l’intérieur mon ami de colère et d’impatience. Ils maudissaient, sans le vouloir, ceux à cause de qui le véhicule devait s’immobiliser. En son fort intérieur, il avait ses plans de descentes, avait nul doute déjà cartographié et verrouiller l’axe de son trajet vers les toilettes les plus proches, l’éventualité des broussailles en cet Abidjan étant à rejeter, et mesuré le temps qu’il lui fallait pour atteindre ce lieu où le saint trous se trouvait ainsi que la distance.

Après moult arrêts, d’innombrables coups brusques de freins et d’accélérations dangereuses, nous voici sur le pont conduisant à La Liberté. Mon ami avait arrêté de parler, de me répondre, de critiquer la mauvaise conduite du chauffard qui nous emportait. La couleur noire de son visage variait d’un bon du vehicule à une déviation de nid de poule. Sur le pont, la véhicule s’immobilisa une  fois de plus, non point pour laisser descendre un passager, mais pour suivre le rythme de l’embouteillage que cet endroit connait, parce que des policiers véreux, qui s’y trouvent souvent, refusent de faire leur travail. L’apprenti en ces moments, opportuniste, comme ils le sont tous, crie : Terminus. Les tchruus sortent des gorges. Pendant ce temps, mon ami avait disparu sans que je ne sache comment.

De loin je l’aperçu se faufilant entre véhicules et piétons dans la direction de La Liberté. Il se laçait surement du rythme de cet embouteillage qui semblait ne pas vouloir finir. Son sac en main, je l’admirais au loin planer, sans même jeter un coup d’œil ni à gauche, ni à droite. Il avait, comme une fusée lancée un objectif à atteindre. 10 minutes plus tard, mon cellulaire crépite. Au bout du fil, il m’annonce être dans des toilettes non loin de l’ancien cinéma Liberté. Je m’y rends à la hâte, un peu soucieux, mais ayant tout de suite compris pourquoi, il s’en était allé sans dire mot du Gbaka.

Madame la Ministre, la fâcheuse déconvenue, qu’a connu mon ami aurait pu se régler si quelqu’un du sommet de l’Etat, avait pris le soin de penser à des toilettes publiques disséminées un peu partout en Abidjan. Des toilettes qui relèveront de l’initiatve de l’Etat, comme on en trouve dans les gares de métros, dans les parcs, sur les voies publiques dans les pays où tout est pris au sérieux. Des endroits où les gens peuvent se soulager, uriner, sans avoir à risquer l’humiliation. Construire des toilettes, c’est aussi offrir à la jeunesse ivoirienne des emplois. Gérant de toilette. Ce n’est point un sot métier, encore moins un métier pour telle ou telle nationalité. Les toilettes publiques semblent nourrir leur homme. Un travail que j’aurais eu du plaisir à faire si papa n’avait pas eu la clémence de me mettre à l’école des blancs. Maintenant pour moi, il est tard pour envisager ce métier. Mais je crois que c’est un secteur juteux, vers lequel l’Etat pourrait aussi orienter les jeunes, au lieu de compter le nombre de greffeurs d’hévéa formés, parmi les plus d’un million d’emplois dit offerts.

Les toilettes qui existent sont, sont tenues par des ressortissants d’autres pays qui en ont fait un objet de commerce juteux. Quand je vois l’eau qu’ils gaspillent en longueur de journée, je me demande leur type d’abonnement SODECI. Mais la lourdeur des bananes qui enlacent leur Gérants, en dit long sur les recettes journalière. Taxi clé en mains, Boutique clé en main, pourquoi-pas songer à des Toilettes clé en main – pour la santé de nos villes et le malheur des pisseurs passe partout – en lieu et place de ces Containers placés ici et là dans la ville d’Abidjan ?

Mon ami avait fini, par se débarrasser de l’épine qui l’empêchait de mener une conversation normale. Je le sentais à nouveau jovial et souriant. Il était devenu subitement léger comme une plume. La diarrhée développe en l’humain, qui qu’il soit, des réflexes extraordinaires. Elle m’a permis de découvrir en mon ami balourd, sa prouesse au sprint. Nous étions maintenant dans un autre Gbaka en direction d’Abobo par la Zoo, non sans avoir invoqué la clémence du bon Dieu, de nous préserver d’une telle aventure diarrhéique. Chemin faisant, nous avons une fois de plus admiré les traces de votre passage. Surement l’objet de ma prochaine correspondance.

En vous souhaitant bonne lecture, à très bientôt.


ADO : déguerpir n’est pas résoudre, les bulldozers ne font que déplacer

 

Abidjan, Rond point de la Liberté, Adjamé. Ph.Ladji Siratigui
Abidjan, Rond point de la Liberté, Adjamé. Ph.Ladji Siratigui
Anne Desiré Ouloto (ADO) Ministre ivoirien de la Salubrité (Ph.Google)
Anne Desiré Ouloto (ADO) Ministre ivoirien de la Salubrité (Ph.Google)

Première Lettre en saison post-pluie à ADO, Ministre de la Salubrité Urbaine

Déguerpir n’est pas résoudre. Les bulldozers ne font que déplacer ce qui reviendra au galop.

Madame la Ministre, Honorable, Anne Désirée Ouloto (ADO)

Mes hommages. Je suis comme tout bon Ivoirien, heureux de vous écrire. Les lettres de nos jours, sont soumises au rythme de notre Poste de plus en plus abandonnée, à cause des nouvelles façons de communiquer jugées plus rapides et plus démocratiques. Dans le gouvernement auquel vous appartenez, les rares geeks se comptent du bout des doigts. Chacun donne aux yeux du monde une image en temps réel et avant tout Conseil, les CR de ses actions, comme pour dire, #lepaysestautravail, #noustravaillonspourvous…

Les lettres, souvent, sont lues, quand elles ont la chance d’arriver et d’arriver entre les mains du destinataire, sans qu’un Service courrier ne le jette à la poubelle. Souvent elles n’arrivent pas et restent perdues quelque part, Dieu seul sait où, en chemin ou dans une boite que rarement le facteur du service, visite.

Cette lettre est soumise à ce sort. Arrivera, n’arrivera pas. Sera-t-elle lue, ne sera-t-elle pas lue ? Dieu seul sait.

Mais bon, rien ne m’ôte ce jour, l’envie et la motivation de vous écrire. C’est d’ailleurs sous nos cieux, un privilège de savoir écrire une lettre et d’écrire une lettre à une honorable au sommet du pouvoir. Honorable, Ministre et je ne sais quelle autre bonne place dans combien de conseil d’administration… Encore une fois, Dieu seul le sait.

Madame, les dernières pluies ont causé quelques dommages, quelques torts. Elles ont provoqué la colère des dessus répugnants d’Abidjan, notre capitale économique. Les propriétaires des bulldozers se sont léchés les babines. De nombreux camions bennes pointaient au rendez vous devant le District de police d’Adjamé. Dieu seul sait pourquoi aussi.

En parcourant, au gré de ses courses personnelles, Abidjan, le constat des destructions de nombreux bidonvilles, mais aussi des installations anarchiques sur le domaine public est vite établi. Les bordures de routes sont désormais, mais provisoirement, dégagées. Ceux qui s’y débrouillaient ont été, avec les bons arguments, chassés. Des dessins de jardins par-ci par-là. Vous avez été vu en tenue de terrain – pour emprunter l’expression aux #fescistes – jeans, polos, casquettes, sur les champs de destruction, pour donner l’exemple, pour suivre l’exécution, pour faire un beau discours devant les médias, pour même accepter les malédictions lancées par tous ceux qui à coup de Caterpillar flanqués de hordes de FRCI, de CRS et de BAE, voyaient leur baraques détruites, leurs gagne-pains fracassés.

Et la chaîne nationale a fait l’éloge de vos travaux musclés de déguerpissement. Les Unes des journaux choisis titraient – avec une belle photo de vous dans un beau pagne bien cousu : «Le visage d’Abidjan va changer ». Aux entrées de certaines zones où vous avez agi, des pancartes enseignent ceci : « Ne jouons pas avec la mort ». Les exploits de vos actions vous ont auréolé de gloire avant votre voyage d’apprentissage de je ne sais quelle gestion de déchets, Dieu seul sait si c’est en Espagne ou au Portugal. Dans tous les cas, Facebook nous a fait savoir que vous étiez avec une forte délégation, à l’école de quelque chose, dans un pays de Blancs, comme si les échos du modèle du Ghana, en ces périodes où les Africains chantent hypocritement intégration et coopération Sud-Sud, ne pouvaient servir d’appât, de sujet de curiosité, d’inspiration, d’occasion de fréquentation. Mais bon, les per diem d’un séjour au Ghana ne doivent rien signifier, à coté de ce qui pourraient être ceux d’un si long voyage outre mer. En plus, ça fait plus chic de savoir qu’on est en Europe que d’être en Afrique. Cette Afrique pourrie où rien n’est bon, mais qu’on prétend toujours vouloir construire.

J’aurais bien voulu vous féliciter, comme ceux de la RTI le font si bien en faisant leur travail. Mais de nombreuses choses et raisons m’empêchent de le faire, et même si je devrais le faire, comment trouver les mots justes ? Vous êtes à un sommet tel que même ma voix dans son plus beau déploiement, avec la volubilité d’un Ricardo Zama, ne pourrait atteindre le lobe de vos oreilles. Alors pourquoi perdre l’énergie ? L’énergie dont les coûts ont pris un sacré coup d’émergence ces temps ci, au point ou les factures qui sont émises ces temps ci, grisent les minent de ceux qui les reçoivent. Dieu aussi seul sait comment les calculs ont été faits à ce niveau.

J’aurai bien voulu vous saluer, mais, puisse-t-il encore que mes mains se trouvent dans la trajectoire de la votre, un beau jour de hasard et de bénédiction divine. D’ailleurs si j’en ai l’occasion, je ne le ferai que pour la forme et non pour vos travaux, car c’est bien votre travail que vous faites. Qui félicite l’enseignant pour avoir tenu si bien sa classe au cours de l’année ? Qui remercie le médecin pour avoir sauver une vie ? Qui congratule le videur de poubelle qui fait le boulot pour lequel il est payé ? Qui récompense le planteur pour ses efforts surhumains, dont seul les acheteurs tirent bon profit ? Pourquoi vous féliciter ou vous saluer alors, puisque vous faites votre métier ?

L’autre raison est que, quand je vois tous ces travaux, je me dis que tous ceux que vous déguerpissez reviendront ou sont déjà revenus. Tous les agents des forces de l’ordre, que vous postez pour les dissuader, finiront par se lasser, se laisser corrompre. Tous les espaces que vous aménagez avec ces gazons grégaires, ces barbelés scellés sur des bâtons de fortunes, finiront par tomber d’ici peu en décrépitude. C’est une loi de la nature. La nature ivoirienne qui enseigne que toute solution n’est que provisoire. Très provisoire. Trop provisoire. Tout est folklore. Rien de plus.

Pourquoi, quand il s’agit d’importuner les pauvres gens, on déploie tout un arsenal de guerre en disant qu’on agit pour leur bien, alors que quand c’est pour tenir des promesses politiques, on invite à la patience ?  On n’hésite même pas à rentrer dans ces taudis pour quémander des voix au moment des élections. Et juste après, on estime qu’ils sont mal installés, en danger, on devient donneur de leçon de vie… La meilleure façon de gagner cette guerre, c’est de proposer des solutions durables à ceux qu’on chasse. Mais dans vos bureaux, on s’en moque. Un de vos Directeurs disait, sur une antenne, après avoir fait son boulot à Adjouffou : « on dit où ils vont partir ? La question est de savoir où ils étaient avant ». Et bien, voilà. Lui il est plein au as, il a perdu le bon sens. Il ne sait plus qu’ils étaient là et nulle part ailleurs. Ils ont toujours été là. Si vous les chassez ce matin, ils reviendront le soir. Si le soir vous les déguerpissez, ils se réinstalleront le lendemain dès l’aube. Et si à l’aube, des agents en uniforme les empêchent de revenir, ils attendront le crépuscule. Quand ceux-ci, fatigués à ne rien gagner comme « dabroudjôdjô », rejoindront leurs familles, ils arriveront comme prévu, car, il n’y a pas d’autres lieux où ils pourraient partir.

Croyez-moi, tous ceux que la RTI interrogera, et qui diront que vous agissez bien, sont des hypocrites. Car dans le fond, les actions menées ne sont que de simples déplacements des problèmes, sans jamais envisager de les résoudre réellement et définitivement. Dieu, encore, sait pourquoi.

Les containers dispatchés partout dans Abidjan comme brigade de surveillance ne servent qu’à décorer des espaces verts très mal tenus. Ils n’ont jamais rempli le 1% de leur fonction. Celui de Siporex, dans la commune de Yopougon, servira bientôt d’agence immobilière improvisée ou de dépôt de médicament africano-chinois. A Adjamé, au rond point conduisant à Williams-ville, les fous, les reclus et autres bakromanes, attendent la bonne occasion pour y élire domicile officiellement… Sur l’axe du Zoo, au carrefour 2 Plateaux, les taxis ont envahi la chaussée, mais nous y reviendrons dans la deuxième lettre…

Madame, la Solution n’est pas de déguerpir, car ils reviendront. Et si nous nous parlons tardivement, ils auront déjà commencé à revenir. C’est une loi de la nature. En attendant la prochaine saison des pluies, ils s’accommoderont…

En vous souhaitant, bonne réception et bonne lecture.

Cordialement.


Abobo : LES SCOUTS et l’ONG JADE Célèbrent l’Excellence scolaire

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Le Samedi 28 mai 2016. Groupe scolaire Fé’ndjé, commune d’Abobo à Abidjan. Ambiance festive et de réjouissance. Et pour cause les élèves et enseignants de ce groupe scolaire étaient à l’honneur. La groupe scout LES SIAMOIS et l’ONG Jeunes en Action pour le développement (JADE) en collaboration avec le COGES Fé’ndjé ont décidé de célébrer le mérite et l’excellence en milieu scolaire en présence d’un public d’environ 500 âmes composé de parents d’élèves, d’enseignants, d’élèves, de responsables scouts…

La cérémonie de distinction a permis de récompenser 100 personnes dont 97 élèves et 3 membres de l’équipe de formation. Les heureux récipiendaires des prix de concours du programme Recréation de l’Excellence 2016 se repartissent comme suit : 38 meilleures élèves des 12 classes que constitue l’établissement (les 3 premiers par classe), les 2 meilleures élèves filles de l’établissement, 7 lauréats du concours orthographe, 9 lauréats du concours de dessin, 2 équipes de 10 champions vainqueurs des tournois fille et garçon et 20 danseurs. En plus de ces distinctions, ont été aussi honorés pour la qualité de leur collaboration avec le COGES 1 enseignant et les  2 Directeurs des EPP du Groupe.

Elle a aussi vu l’élévation de trois (3) jeunes adultes aux fonctions de Chefs d’unité assistant. Il s’agit de TAN Roxane, qui devient assistante chef de meute, de Koné Aicha, assistante chef de troupe et du chef Waddja Alexandre investi assistant chef de Clan. Ces nouveaux responsables scouts, filleuls du chef Kroman Méité, chameau vaillant, constituent le futur du groupe scout les Siamois. Aussi faut-il ajouter l’accueil d’un nouveau membre officiellement dans la grande famille scoute. Le chef Lagnon Soro, enseignant d’Anglais au lycée de Prikro a prononcé sa promesse scoute. Les organisateurs ont profité enfin du moment, à la veille du 29 mai, pour célébrer toutes les mamans de leur vie.

Initié depuis l’année 2014, le programme Recréation de l’excellence est conjointement organisé par le groupe scout les SIAMOIS et l’ONG-JADE. Il encourage et fait la promotion de l’excellence en milieu scolaire par la mise en compétions des élèves à travers les activités ludiques suivantes au fil de l’année scolaire : orthographe, dessin à thème, sport fille et garçon, danse, et mérite scolaire. Cette 2e édition qui a mobilisé environ 4000 élèves de 3 groupes scolaires : EPP Fe’ndjé d’Abobo-té, le Groupe scolaire Gbeuliville de Daloa qui tiendra sa cérémonie de récompense le samedi 4 juin et l’EPP Merékou dans la sous préfecture d’Assuefry ou la cérémonie de distinction se déroulera le 10 juin.