Salma Amadore

Un Rendez-vous couscous.

A: salma
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Humm j’ai la salive qui me monte à la bouche en écrivant ce billet. La cuisine africaine est la meilleure et camerounaise encore plus. La ville de Yaoundé regorge de coins chauds, mais aussi de restaurants qui font de délicieux mets d’ici et d’ailleurs.

C’est en voulant goutter à quelque chose de nouveau que j’ai découvert des bons restaurants dans le quartier Briqueterie. Bon je dois préciser, la nourriture du Cameroun est bonne mais celle du Nord encore plus (la bonne charité commence par soi-même).

J’ai cru rêver quand je suis entrée dans l’un de ces restaurants la première fois et que j’ai vu qu’il n’y avait que des hommes au four et au moulin pour faire de délicieux repas. Je vous explique pourquoi : mon père étant ressortissant du Nord et musulman de surcroît  m’avait dit que préparer dans leur coutume est une chose réservée aux femmes et il me répétait très souvent et fort « les hommes n’entrent pas à la cuisine ».

Une véritable contradiction avec ce que je voyais : des hommes issus du Nord, qui parlent le fufuldé(langue de cette partie du pays) et qui tournent de gigantesques marmites de couscous de riz, de sauce de «  Lalo », « foléré », « bascodjé », « Tasba » et j’en passe. Et celui qui est entrain de tourner le couscous je ne vous dit pas comment il le fait bien même s’il transpire beaucoup. Cette transpiration est bien justifiée car le couscous qu’on vous sert est dénué de grumeaux de farine qui auraient échappés à son bâton de couscous.

A: Salma
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Ces restaurants sont bien connus des populations du coin et aussi de celles des autres quartiers car les Yaoundéens aiment la viande, et de la viande, il y en a dans ces sauces. Je dirais qu’il y a plus de viande que de sauce mais c’est mon avis. Bon je disais que c’était ces viandes qui attiraient la majorité des clients. Le plat qui coutait 600f il y a deux ans coute désormais 800f vie chère oblige.

À l’entrée, sont installées des bouilloires pleines d’eau pour vous laver les mains (le couscous pour être délicieux se mange avec les doigts). Une fois à l’intérieur, vous payez votre plat, on vous remet un ticket et vous le donnez à un serveur qui prend votre commande et vous l’apporte. C’est chaud, très bon, accompagné de piment à volonté, et selon votre commande, de lait avec du couscous algérien dedans «le  Dakéré », d’un jus de fruit naturel ou encore de tout autre boisson non alcoolisée (nous sommes en territoire musulman faites attention, pas de bière !). Dès 12h le restaurant se vide et se rempli comme une termitière. Une télévision est allumée pour vous distraire. Je pense qu’ils devraient penser aux ventilateurs car avec ces repas chauds, la sueur n’est pas loin.

A: Salma
A: Salma

Le vendredi jour de prière à la moquée, il n’y a pas de place car les fidèles qui sortent de là s’y rendent pour prendre des forces et vous êtes parfois obligé de manger debout. Le meilleur moyen d’éviter que cela n’arrive est de venir juste avant l’heure de la prière (13h) vous serez vite servi car à 13H30 le serveur et toute l’équipe seront entrain de prier.

Il est vrai que plus la notoriété s’accroit, plus ces restaurants deviennent petits et on se sent à l’étroit. Si vous souhaitez vous y rendre deux destinations : restaurant de la grande mosquée ou restaurant de la nouvelle route Brique. Une fois sur  place, ne soyez pas surpris de croiser des personnes que vous n’aurez jamais imaginé croiser dans ce lieu. Bon appétit et surtout n’oubliez pas les cure-dents, cela soulage avec toutes ces viandes à mâcher.

 

 

 


Quand « faire comme une femme »permet de gagner sa vie.

A: Salma

Être une femme ce n’est pas facile, vous me direz être un homme non plus, mais bon je ne peux témoigner que de ce que je suis. Faut mettre les talons qui vous torturent pour paraitre belle (supporter même si cela vous donne des ampoules), faut porter des serviettes hygiéniques, se tresser (sur ce plan, les coiffeuses savent maltraiter nos cheveux), tellement de choses pour lequel on n’a pas vraiment le choix. Les hommes savent bien dire en voyant cela « vous les femmes vous souffrez hein ».

Je me souviens encore de cet homme qui passait à l’émission « télé podium » il s’habillait comme une femme hindou, dansait et chantait aussi. Les hommes et mon père surtout étaient bien étonnés de voir qu’un homme pouvait faire des choses pareilles.

De nos Jours, l’humoriste Safaria  imite très bien la voix d’une fillette, aussi « Big Mami » qui imite très bien une femme âgée, ils sont connus pour leur prestation. Il existe une « copine nationale » que nous aimons tous Major Assé. En le regardant sur scène, ses gestes, ses histoires, l’expression de son visage, fait que chaque femme se reconnait dans telle ou telle histoire. Le public se régale quand il fait ses prestations et il est devenu célèbre parce qu’il nous imite tellement bien.

A: Salma
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Un autre qui ne cessera jamais de m’étonner c’est l’artiste Petit-Pays. Petit-pays est un artiste à l’américaine qui sait ce qui fera que l’on parle de lui. Avec des pochettes d’album où il est nu, des musiques sur les « pédés », les histoires de Talons qui font « kos kos », etc. Son passage à l’émission Jambo a encore tout confirmé, il avait une robe, un chapeau à large bord blanc, une femme quoi, on dira qu’il est fou ? Non c’est une star et il faut que l’on parle de lui.

J’ai assisté à la prestation d’un homme au marché Nkwen à Bamenda. Habillé comme une « Claudette », une perruque sur sa tête, des ongles vernis, ses talons, il chante comme une femme et vous raconte des histoires de femmes en langue locale. C’est une thérapie par le divertissement pour les vendeuses qui oublient un peu leur malheur en l’écoutant. On lui jette des pièces ça et là et cela le motive, il passe plus de temps et vous raconte ses histoires de couple encore et encore.

Il s’appelle en réalité Clétus, est père de quatre enfants et est marié. Une question trotte dans ma tête, je lui en fais part, il me dit que c’est avec cet argent qu’il réussi à subvenir aux besoins de sa famille. Il était d’abord danseur solo, puis il a constaté qu’il était facile pour les gens qui rient, de donner un pourboire, autant que ceux qui regardent juste votre chorégraphie. Clétus gagne 4 à 7000f par jour. Chaque jour, il change de marché, de quartier et d’histoires pour rencontrer de nouveaux spectateurs.

A: Salma
A: Salma

L’homosexualité a crée un climat de méfiance chez les populations. À Bamenda, ce genre de spectacle qui amusait avant, est devenu une interpellation aujourd’hui. Les populations refusent l’homosexualité et les hommes encore plus. Quand ils voient Clétus, certains regardent ailleurs, changent de destination, ou s’exclament tout simplement « c’est encore quoi ça, vous ne vous cachez plus hein, efféminé !», d’autres encore « quand vous lui donnez de l’argent comme ça, çela le galvanise hein, il fait quoi comme ça ?pédés comme ça ».

Pour ses enfants, c’est un comédien, pour lui, il fait ce qu’il aime en attendant de trouver mieux. Il sait que tout le monde ne peut pas l’aimer ; il a appris à faire avec. Sa femme est sa source d’inspiration, il n’a qu’à la regarder avec ses copines pour être inspiré et raconter une histoire. Il compte reproduire les gestes de cette dernière parfaitement dans un sketch pour femme enceinte, il m’amuse bien car cela s’annonce intéressant, le public va aimer c’est sur.

Il gagne sa vie avec, peut importe s’il doit se torturer avec ses talons, le rouge à lèvres mal mis, des faux ongles, etc. L’essentiel est qu’il s’en sorte et que sa famille « ne manque de rien ». Comme il le dit lui-même « je ne vole pas, je gagne ma vie comme je peux, si cela ne plait pas à quelqu’un, il ne peut m’aider qu’en me trouvant autre chose à faire ».

Homosexualité ? Spectacle ? À vous de juger.

A: Salma
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La fin des médicaments de la rue ce n’est pas pour demain

L’état et les pharmacies sont en guerre contre ces vendeurs de médicaments de la rue. Chaque année de nouveaux thèmes sont choisis pour dissuader les populations d’aller se ravitailler dans la rue.

Marché mokolo puis marché central, des vendeurs de remèdes de la rue s’installent peu à peu, il est 8heures. Certains ont des comptoirs fixes qui sont ornés de cartons de remèdes vides, d’autres ont des caisses dont les couvercles portent certains échantillons de médicaments. Un constat frappe à l’œil, ce sont ceux du paracétamol qui sont plus présents, les camerounais sont-ils des grandes victimes de maux de tête ?

Durant mon parcours, ces vendeurs sont réticents et méfiants face à mes questions mais j’apprends de certains qu’ils se ravitaillent chez les délégués médicaux, la CENAME, Pharmacam ; etc. A part les vaccins et les sérums dont la conservation nécessite un réfrigérateur, on retrouve toute sorte de  médicaments. Certains d’entre eux qui choisissent la facilité entrent dans des réseaux mafieux où ils se servent de n’importe quelle poudre et colorants pour faire des comprimés ou encore font des commandes dans des pays comme Dubaï, l’inde ou le Nigéria pour obtenir des médicaments contrefaits.

À l’arrivée d’un client, ils lui demandent son ordonnance pour sélectionner les remèdes, mais en cas d’absence de ce document, ils répondent quand même aux besoins des clients. Il arrive qu’ils se basent sur les symptômes que le malade décrit pour prescrire un produit, mais certains me confient que « quand il s’agit d’un enfant c’est très délicat, je demande souvent si le parent a fait des examens sinon je le lui conseille, s’il insiste je joue sur mon expérience ».La plupart de ses vendeurs sont en contact avec des centres de santé ou des cliniques où ils envoient les malades faire des examens à moindre coût (parfois ils ont actionnaires dans ces cliniques et ont des pourcentages sur les examens réalisés). Le fait que de nombreux vendeurs sont derrière les barreaux fait qu’ils refusent de faire des injections (ile me le disent mais le font de manière officieuse).

source: google
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Les profils des vendeurs diffèrent d’un étudiant qui a  fait des études de médecine, qui a déjà vendu dans une pharmacie ou dans un centre de santé à celui qui n’a aucune formation et est entré dans ce business par l’intermédiaire d’un frère ou d’une connaissance. S’agissant des clients leurs avis sont clairs « c’est moins cher », « je n’ai jamais eu de problèmes depuis que j’achète les remèdes ici ». Tout est donc une question de prix car les clients trouvent les médicaments des pharmacies chers. La raison d’une telle différence de prix s’explique part le fait que les patrons de pharmacies ont non seulement des loyers et des employés à payer, mais aussi des gains à faire. La plupart des pharmaciens ayant constaté que le fait de ne pas vendre les médicaments génériques leur causait un véritable manque à gagner n’ont pas eu d’autres options que de se lancer dans ce commerce. Seulement, le gouvernement ne s’est pas impliqué pour homologuer les prix des médicaments dans les pharmacies. Cette omission fait que l’on peut trouver un produit à 5000FCFA dans une pharmacie et à 7000FCFA dans une autre.

Pour ce qui est de la conservation, ils respectent les températures et repartissent les médicaments par catégorie c’est-à-dire que les comprimés sont mis ensemble, les sirops, les gélules, les poudres, etc. Quant au contrôle de la date de péremption la majorité d’entre eux tiennent des registres où sont enregistrés les noms des différents produits, la date de fabrication, la date de péremption. Ils s’efforcent de les contrôler chaque mois ainsi que ceux qui sont retirés de la circulation par le ministère de la santé.

Les clients sont des personnes de classe moyenne ou pauvres, des laborantins, des infirmières d’établissements scolaires, etc. Ces vendeurs disent d’en sortir car les gains journaliers oscillent entre 15000 et 25000FCFA. À cause de la caravane itinérante qui sillonne parfois le marché pour arracher leur marchandise, ils exposent quelques produits et sont la plupart du temps chaussés de tennis pour ne pas être gênés quand il faudra fuir « AWARA ».

Awara  c’est ce camion qui accompagne les équipes qui font les contrôles sur le terrain. À sa vue, les petits vendeurs de médicaments installés au bord de la route détalent  et vont prévenir les patrons qui ferment leurs magasins aussitôt. On peut trouver toutes les raisons du monde mais une chose est vraie, il y aura toujours plus de clients dans les pharmacies de rue. Le prix accessible est la raison principale de ce choix, mais l’autre raison et pas des moindres est que c’est proche, comment demander à un camerounais qui a à peine de quoi se traiter de chercher  de l’argent de taxi pour se rendre dans une pharmacie de garde située très loin de son quartier?

 


Sans De Funès, le quotidien est funeste

source: Google
Louis de Funès : Le Tatoué, 1968 -Marcel Dole

En France, il est  celui qui m’aura marqué dans le paysage cinématographique français. Plus que du talent, il avait un don : celui de faire rire.

C’est avec les larmes aux yeux que je repense à cet acteur qui a participé à rendre mon enfance plus joyeuse. Ce sont des larmes de joie quand vous riez à n’en plus finir et que vos côtes vous font mal. Un seul nom me vient en tête « Crucho » et dans ce film, l’homme qui porte ce nom est un personnage très comique, avec une calvitie et pas très grand de taille,  toujours en train de gronder, il fait preuve d’une grande ruse je l’avoue.

Certains ne sauront pas de qui je parle, mais d’autres, issus d’une certaine époque le reconnaîtront.  Louis Germain David de Funès de Galarza, il a bien réfléchi en choisissant de réduire son nom pour nous ses fans «  Louis de Funès ». Je découvre cet acteur de talent par mon papa qui est son plus grand fan. Il  arrivait à papa de nous faire du chantage pour regarder ses films. Je les ai tous vus ou presque. De la saga du «  Gendarme de Saint-Tropez », « le gendarme se marie », « le gendarme à New-York », «  le gendarme en ballade », «  le gendarme et les gendarmettes » et bien d’autres films plus amusants les uns que les autres.

Il savait passer d’un personnage à un autre, en jouant parfaitement le rôle de poète maniéré, de femme voilée, de religieuse et j’en passe. Louis de Funès qui n’a jamais réussi à attraper Fantomas malgré toutes ses grimaces et ses plans ingénieux. Je dirais sans risque de me tromper que Louis de Funès est à la comédie française, ce que Coluche est pour les restos du cœur. Parlant de ce cher Coluche, je le découvre justement au près de ce grand acteur pour le film « L’aile ou la cuisse ». Un film où Coluche joue le rôle du fils de Louis de Funès qui attribue ou enlève des étoiles aux établissements touristiques. Je me souviens que dans ce film, Louis de Funès a peur des seringues et perd son sens du goût, hors c’est un sens très indispensable pour le métier qu’il fait. Coluche son fils, passionné de cirque lui cache ce métier et se retrouve par la force des choses, dans une épreuve où il doit remplacer son père et sauver leur nom de famille les « Du Chemin ».

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« La Grande Vadrouille » (1966), avec Bourvil et Terry-Thomas. (Sipa)

À cela s’ajoute ceux qui figurent dans mes favoris : «  L’homme orchestre » en compagnie de son fils « Philippe » Olivier de Funès, où il entonne sa célèbre chanson « bidi bidi ba » et parle une langue mixée de français, d’italien et d’anglais. « Pouic Pouic » et sa volaille célèbre. « La grande Vadrouille » où, avec Bourvil, ils mènent une aventure fantastique qui les emmènent à mimer l’allemand pour ne pas être reconnus. « Les Grandes Vacances », « Ah !les belles bacchantes », « Le corniaud », « La folie des grandeurs ». Enfin ce que je qualifierai d’adaptation au cinéma du dessin-animé Picsou, « L’avare » dans lequel il incarne un homme qui n’a d’yeux que pour son argent.

Vu comment les jours sont tristes avec tout ce qui endurcie notre quotidien, je pense que s’il vivait encore, ce serait le meilleur médicament pour rire sans arrêt et oublier la peine ou la souffrance, le temps d’un film de Louis de Funès. J’ai voulu savoir la cause de sa mort ce 27 janvier 1983 et j’ai su tout récemment que c’était suite à un infarctus. Il y a quelques années quand je posais la question, certains proches me répondaient: « je ne sais pas de quoi il est mort, tout ce que je sais c’est qu’on dit que même mort, son visage amusait toujours ceux qui étaient présents tellement il savait nous amuser ». (Vérité ou mensonge, vous me le direz).

Je pense que s’il revenait aujourd’hui, il ne serait certainement plus dans son assiette car je connais Louis de Funès Pudique (un peu comme dans les films hindous d’autrefois, mais ça c’est une autre histoire). J’ai beau fouiller dans ma tête je ne revois aucune scène obscène dans ses films et pourtant il avait du succès. Ses films ont toujours du succès, je les regarde en boucle, avec le même plaisir à chaque fois et c’est toujours aussi amusant, comme si c’était la première fois.

Alors si vous voulez rire, je dis rire à pleines dents, sans retenue, je vous conseille l’un de ses films et vous reviendrez m’en dire des nouvelles.

 

 


Je suis une star

Un mot simple mais qui pèse énormément. Être une star, je me demande bien ce que c’est car entre ce que je vois dans mon pays et ce qui se passe ailleurs je pense qu’il faut être dans chacun des pays pour comprendre les différentes stars.

Les Etats-Unis en ont fait un vrai business. Je veux dire même si vous ne sortez pas d’album, dans ce pays on trouve le moyen de parler de vous. Le sein d’une star qui est dehors fait un buzz, l’enfant d’une star ce sont des milliers de dollars qui entrent en jeu pour avoir sa première photo, la première échographie, une gifle, une bagarre, une rupture, tout donne de l’argent chez les stars aux Etats-Unis.

Une fois que je reviens au Cameroun, c’est tout autre chose. Nous n’avons pas encore cette culture de paparazzi qui épient sans relâche nos « stars ». Chez nous pour voir les stars faut une audience, il ne faut pas la filmer n’importe comment. Il faut qu’elle soit « fraiche »(bien mise),qu’elle montre son salon, sa voiture, sa nouvelle fausse montre Rolex, ses photos à Paris, Londres, etc. c’est une star parce qu’elle va désormais à Mbeng (Europe) et ne fait plus les petits spectacles de village à 100f l’entrée, les kermesses.

Nos stars au Cameroun sont celles qui peuvent recevoir toutes les éloges mais qui, le lendemain se retouvent mêlées à une histoire d’une nuit dans une auberge de 1000F qui n’a pas été payée.  Chez nous les stars sont celles qui, quand elles n’étaient pas connues étaient prêtes à faire le ménage chez vous pour que vous jouez sa maquette. Une fois que vous l’avez fait et qu’elle trouve un producteur, elle ne vous connait plus quand vous l’appelez, elle vous demande de voir son « manager », elle ne peut plus traiter avec vous parce que « sa vie a changé», elle est passée au niveau supérieur.

Au Cameroun, les stars mangent ensemble mais ne sont forcément pas des amis. Chacun a une histoire sur l’autre star qui a volé, détourné de l’argent, fait des courbettes à un tel pour qu’on joue sa musique, sort avec X pour qu’on parle d’elle, a prêté la voiture d’un tel pour faire son clip etc. Nos stars sont nos stars, elles ne prennent pas soin d’elles, les ventres poussent, la prise de poids est signe de richesse, elles arrivent dans une émission saoules, elles parlent n’importent comment des fois en mêlant le dialecte « zambe wam », « yémalé » à leurs phrases. Nous acceptons ce sont nos stars.

Des stars qui nous font rêver mais pour qui faut cotiser pour  les guérir de telle ou telle maladie, elles se promènent habillées n’importe comment et peuvent chanter vos louanges pour une bouteille de whisky. Les droits d’auteurs sont là pourquoi ? Vous me poserez la question. Je n’ai pas de réponse et à vrai dire c’est une histoire compliquée où intervient un bras de fer interminable entre le ministère en charge de cette activité et des sociétés dites de droits d’auteurs, « la vraie magie ».

Depuis quelques temps je suis fière de constater qu’il  y en a qui sortent du lot et pensent peu à peu à l’innovation. Des clips de plus en plus beaux avec des effets spéciaux et façon film que l’on ne voyait que chez Michael Jackson. Des décors et chorégraphies impeccables (quoi que je trouve que les femmes sont toujours plus nues que les hommes et sont obligées de bouger leurs bassins comme des folles alors que les garçons sont au repos).

Qui est star au fait ? Celui qui a une maquette, un single, un album ? Est-ce celui qu’on entend à longueur de journée dans les radios et télévisions et qui a donné une ou deux bières aux animateurs pour occuper la tête des Hit Parade ? Ou alors est-ce celui qui a vendu le plus d’albums ? Je ne peux répondre car au Cameroun il n’y a pas de « staromètre » pour mesurer tout cela, mais il y a des stars à la pèle.

source: google
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Nous en sommes à des mouvements  « High père », « Abélé », « je ne donne pas le lait », il est vrai que je n’y comprends rien mais j’espère que tous ces mouvements ont une finalité et ne sont pas juste des idées qui resteront sur des T-shirt et autres gadgets. Nos stars créent le Buzz, et dans ce couloir  Dany scorpio est le maître. Il a laissé planer une rumeur sur sa mort. Les médias ont diffusés des photos de lui mort, dans un cercueil et pourtant ce n’était que des extraits de son clip Hommage, innovant non ?

Tout comme Katie Armstrong en Amérique, Irma, et Grégroire en France, trois exemples d’artistes qui ont été financés par les internautes, l’artiste Belka Tobis sur son site, invite les internautes à devenir des producteurs de son prochain album « gigolo » qui sortira en automne 2013 (je dois avouer que sur ce coup il devrait savoir qu’en Afrique et au Cameroun surtout nous n’avons pas cette saison). En échange, la possibilité d’être cité dans une chanson, d’avoir son nom sur la pochette de l’album et bien plus encore.

Nos stars ont de plus en plus besoin du net pour savoir si elles ont de la côte, si telle musique nous plait, donner notre avis pour qu’elles s’améliorent. C’est le cas de Chantal Ayissi pour son clip « Avue dzam » qui a d’abord été découvert sur facebook avant de passer sur diverses chaines de télévision. Dans la même lancé je peux citer aussi les artistes tel Habib du Bled, Mango, Richard Amougou, Dimi 3, etc  qui diffusent plusieurs musiques de leur album à écouter en priorité sur le net.

Les stars camerounaises ont compris qu’il faut faire avec la nouveauté et innover. Dans ce couloir personne ne contestera que le groupe Xmaleya sort du lot avec ce concept d’affiche géante en plein centre-ville. La plupart d’entre elles ont des pages facebook et ce qui nous console encore est que nous pouvons être surs que ce sont elles qui nous répondent sur les réseaux sociaux. Bientôt elles ne pourront plus le faire hélas.

Je suis soulagée car les choses décollent peu à peu, nous aurons bientôt des stars à l’américaine. Bientôt nous aurons aussi des photographes postés sur des arbres à longueur de journée et qui seront à l’affut du moindre scoop, pour des journaux de people. On verra des stars avec et sans maquillage, des stars en vacances qui flirtent les uns avec les autres. Des stars qui font l’apologie de la drogue ? Non !

Bientôt nous serons quel est le poids du mot « star ». Le groupe » 2ki tu » me faisait part un jour du fait qu’ils ne peuvent plus fréquenter des « beignetariats », mais c’est aussi là le revers de la médaille, on ne peut plus passer inaperçu.  À toutes ces stars prenez soin de votre public, car c’est lui qui fait de vous « des stars ». Le public est une vraie unité de mesure pour ce qui est de la notoriété. Sur le net, ses avis comptent et méritent d’être considérés quand vous travaillez et pas seulement quand il faut aller voter pour vous.

 


Le rêve américain des populations de Bamenda

Le rêve fait vivre et c’est une citation qui sied bien à chacune de nos vies. C’est parce qu’on a un rêve que l’on se lève chaque jour et on sort pour atteindre notre objectif tôt ou tard.

Les Camerounais sont des rêveurs, mais chaque partie du pays a ses rêves. Les populations francophones de mon pays rêvent de l’Occident et surtout de ces pays francophones où « on vit bien et où il n’y a pas la galère ». Je parle bien sûr des pays comme la France, la Suisse, la Belgique, etc. Je vous épargne des conditions dans lesquelles nous nous y rendons.

Bref chaque francophone a sa « personne en Mbeng », chaque francophone ira un jour en Mbeng(France) parce que « sa tante, son gars, son ami, le neveu de son oncle sont là-bas », il est évident que son tour arrivera.  Bamenda fait partie des régions anglophones du pays tout comme Buéa. À mon arrivée et de nos jours, je me rends peu à peu compte que si les francophones ont un rêve français, les anglophones ont un rêve américain.

Il faut voir le tableau qui s’offre à vous quand vous les regardez. Ils sont assis au bar, dans les cyber, dans une cour, une boutique ou un lieu quelconque. Un seul sujet « l’Amérique », ensuite viennent des pays comme l’Angleterre, l’Allemagne, le Canada, etc. Ils accrochent les drapeaux de ces pays dans les taxis, les maisons, les bars, les écrans de téléphones, de tablettes, partout, y en a même qui font des tatouages (et le pauvre drapeau camerounais alors ?).

Ils ne fonctionnent qu’en dollars, livres sterling et pour faire la conversion d’avec nos F Cfa, ils ont déjà le convertisseur en tête. Ils ne correspondent qu’avec des personnes résidant dans ces pays, ils font des cours et ne visitent que des sites web des établissements scolaires de ces pays. Un rêve qui fait d’eux des paresseux qui se lèvent le matin, rêvent, parlent, discutent et respirent l’Amérique sans savoir ce qui se passe à Foncha street (un quartier non loin d’eux). Leur président c’est Barack Obama et l’un des membres de son gouvernement est sans doute notre président de la République.

drapeau USA à commercial avenue Bamenda

À Bamenda on connaît Adèle, Alicia Key, Beyonce ou Elton John mieux que Stanley Enow. Cet engouement se justifie, car nombreux sont ceux qui gagnent à la loterie américaine « green card ». Ce sont les tenanciers de cybercafés et les photographes qui se frottent les mains quand arrive la période où les candidats doivent participer. Ils connaissent tous les documents à fournir, les conditions pour être éligible et donnent des conseils aux postulants.

Ici à Bamenda, paraît qu’en décembre, c’est la période où ces gens qui vivent chez les Blancs en Amérique, les « Bush faller » comme ils les appellent ici (en hommage à Bush qui en était le président à une époque), viennent rendre visite à leur famille et faire la fête avec les amis qu’ils ont « laissés au pays ».

Une quête permanente pour traverser et se rendre de l’autre côté que se soit à la nage, à pied, ou par les airs, peu importe ! Cela est devenu un vrai business pour les cybers-café où l’on retrouve des bons et des mauvais comme toujours. Des familles entières en compagnie des enfants postulent chaque année d’octobre à novembre. Les gérants de cyber disent être des pros mais on n’est jamais loin de l’escroquerie. Vous le laissez vous filmer en payant pour la photo et l’heure de connexion pour vous inscrire et vous attendez les résultats en guettant votre boîte email de temps en temps. Avez-vous la garantie qu’il l’a vraiment fait ? Non je ne pense pas.

Faut juste espérer et prier pour que votre nom soit tiré au sort pour voyager.Après commence une suite de rêves ou de cauchemars à propos tellement vous êtes angoissé.  D’un autre côté on essaye d’y aller par les réseaux. Pour partir, mes frères deviennent des chrétiens, des homosexuels (dont le Cameroun ne veut pas et qu’il faut protéger), des danseurs, chanteurs, refugiés politiques et que sais-je encore ? C’est bizarre de voir à quel point les familles sont prêtes  à s’endetter pour qu’un membre de leur famille s’y rende, mais de constater que quand il faut sauver la vie de quelqu’un ou encore l’aider à faire un petit commerce pour s’en sortir il n’y a jamais d’argent au Cameroun.

À force de les côtoyer, je pense que je ne vais pas tarder à attraper ce virus. Je vais tenter ma chance à la loterie américaine, devenir une « Bush Faller » pourquoi pas ? Ne vous étonnez pas de me voir rédiger désormais mon article en anglais, porter un blouson de cuir aux couleurs de l’Amérique. Je sais que cela sera un parcours du combattant vu mon nom musulman, mais je garde espoir, l’espoir fait vivre, vous ne croyez pas ?

 

 


S.O.S. un toit décent

Il me faut un lopin de terre, j’y songe de plus en plus ces derniers temps quand je vois ce que les propriétaires de terrain nous fabriquent comme maisons, on dirait que je me retrouve dans un épisode d’Alice aux pays des sinistrés ou des sans-abris ou toute chose pareille.

Je comprends mieux pourquoi mes grands-parents de la région de l’Ouest disent toujours « le premier bien d’un homme doit être une maison ». Ils ont tout compris bien avant tout le monde, car ils se sont rendus compte que si vous achetez une voiture avec ses différentes pannes, vous n’êtes pas sur d’économiser assez pour construire une maison. Si c’est un business qui vous permis d’avoir de l’argent, avant de l’agrandir, achetez un terrain et faites-vous un toit, vous vous épargnez ainsi des risques d’AVC dû à la fin du mois qui arrive et vous qui n’avez pas d’argent pour payer le loyer.

Je me suis lancée dans la recherche d’une maison à Bamenda et des maisons, j’en ai vu. Des maisons dont le prix de location vaut mille fois leur standing. Maisons sans plafond ou en toit de passoire (quand il y’en a, car le bailleur compte sur l’argent que vous allez lui donne en guise d’avance, pour tout arranger), maison avec un sol fait en goudron, maison sans toilettes (on vous envoie dans la nature pour vous soulager), maison sans cuisine, etc.

crédit photo;Salma
Crédit photo; Salma

Bamenda se développe et comme toutes les villes qui embrassent le développement, la vie devient chère et la qualité est rare. Mêmes si elles ne sont pas confortables, les propriétaires de ces maisons en location savent que la demande est forte, résultat on vous offre n’importe quoi. Des maisons avec des salons qui ont des superficies de chambres et les chambres des superficies de niche de chiens. Prêtez bien l’oreille pour entendre le prix du loyer, hum vous allez vous évanouir.

Je ne sais si le ministère de l’urbanisme ou celui de la ville ont des services qui ont pour responsabilité de veiller à ce genre de chose : le standing. Quand votre salon vous fait devenir un acteur du Titanic lorsqu’il coule. Quand votre salle de bain vous interdit de prendre du poids ou d’être grand de taille au risque de vous laver dans la cour. Quand votre toilette vous laisse à la guise des serpents, des chiens, chats et qu’il n’est pas rare de recevoir la caresse d’un cafard qui vous a confondu à l’entrée du trou des toilettes, car vous êtes accroupi dessus. Quand vos toilettes ont deux planches vous servant de support pour vous soulager et qui menacent de vous organiser une rencontre inattendue avec vos excréments bientôt.

Des maisons où, à la seule vue de votre porte, un bandit sait qu’il n’a pas besoin d’être robuste pour se servir chez vous. Des anciens poulaillers et porcheries (d’ailleurs ces animaux mourraient tous d’une grippe étrange) transformés en chambres ou en maisons d’habitation parce que les propriétaires ont compris qu’investir dans le logement est un gain.

Les bailleurs des véritables brigands qui augmentent le prix du loyer selon leurs prévisions astrales. Un compteur d’eau ou d’électricité général ou personnel, installé chez lui et que l’on ne vous montre que le jour où vous entrez dans sa maison. Le reste du temps c’est lui qui détient les clés du cadenas de ses compteurs et qui calcule les factures « généreusement » pour vous. Si vous voulez vous plaindre soit vous prenez votre propre abonnement et il vous rappelle qu’il n’a pris un abonnement que pour un compteur, soit vous pouvez chercher un autre fournisseur dans le coin et vous vous rendez compte qu’en fait c’est lui qui distribue l’eau et l’électricité à l’entourage, bref à tout le quartier vous vous êtes fait piéger.

Ne me parlez pas de logement sociaux ou de quelque chose de semblable, car ce n’est pas mieux à l’université ou dans d’autres logements du gouvernement. À  l’université, vous avez des personnes qui ont pris une chambre quand elles fréquentaient ces universités et qui continuent d’occuper la même chambre une fois devenus fonctionnaires. En ce qui concerne les logements sociaux, c’est une autre paire de manches. Des familles, que dire ?des générations se succèdent dans la même maison car elles comptent bien bénéficier éternellement des remises de l’Etat.

crédit photos: salma
Crédit photos : Salma

J’aimerais bien acquérir un terrain, mais avec les tracasseries foncières que vivent certains de mes proches ce ne sera pas facile. Entre des vendeurs de terrains qui vendent le même terrain à 1000personnes, les banques qui vous demandent votre tête pour un prêt foncier et l’Etat qui parfois entre dans la danse en vous promettant des indemnités qui n’arriveront jamais ou le jour de votre mort et serviront pour vos obsèques, il y a encore du chemin à faire dans le domaine foncier au Cameroun.

 

 

 


Double scrutin électoral au Cameroun, place à la guerre.

crédit photos: Salma
crédit photos: Salma

Quand il y a les élections au Cameroun, c’est une période animée. Il y a d’abord le bal des candidats avant l’échéance qui vont ça et là dans des villages pour faire des dons et invitent les médias pour être filmer (cette période de rentrée scolaire était favorable pour toucher le cœur des électeurs en les aidant avec quelques cahiers et nécessaire scolaire). Ensuite, il y a ceux qui se chargent d’être sur la plupart des débats citoyens pour défendre les droits « du peuple » (il leur a fallu attendre d’être candidats pour savoir que nous avons des droits, droit au meilleur). Enfin, il y a ceux qui veulent faire différemment des autres et optent pour la drague par les discours le jour J.

Le contexte électoral actuel au Cameroun présente un tableau particulier.

Dimanche 15 septembre 2013, Bamenda a été envahie par des motos taximen qui portaient de T-shirt des partis politiques et qui faisaient le tour de la ville dans un vacarme assourdissant. Armés de sifflets pour certains, et saouls pour d’autres, ils étaient au volant de leur moto et distribuaient des tracts.

Le mardi 17, les premières arrestations sont apparues. Le candidat Anicet et ses camarades ont été interpellés puis relâchés. À l’origine de cette arrestation, le candidat et sa suite se seraient livrés à la destruction des affiches d’un candidat du «parti des flammes»  D’après lui, Albert Dooh Collins n’a pas le droit d’occuper les panneaux publicitaires avec ses affiches, car la loi le leur interdit. Anicet accuse Elecam, la commission électorale camerounaise, de jouer à un double jeu et de supporter le parti au pouvoir et dit avoir été refoulé chaque fois qu’il a voulu se plaindre de ce cas de fraude. Il aurait même croisé sur son chemin des autorités qui ont déclaré, « tu me vois aller déchirer une affiche du RDPC ? ».

crédit photos: Salma
Crédit photo : Salma

Alors même qu’il existe encore des électeurs qui ne sont pas entrés en possession de leur carte d’électeur, Elecam s’est lancée dans une enquête pour élucider un mystère. Un candidat aurait adopté comme outil de campagne, des SMS. Il envoie des SMS aux populations en les invitant à voter pour lui. Les membres d’Elecam en charge de ce volet sont en train de suivre une piste capable de les aider à savoir comment il est entré en possession des numéros de téléphone de ces personnes.

Si les yeux tuaient, je serais morte hier. En me rendant à Commercial Avenue, je suis surprise de constater que la route est barrée. Je paie le taximan et je décide de faire le reste du trajet à pied Quelques mètres plus loin, je me trouve face à une foule qui entoure un podium habillé aux couleurs du SDF, Social Democratic Front. Ils chantaient en chœur l’hymne du parti, ils distribuaient des tracts, riaient, mais ce qui a attiré mon attention est le fait que, parvenu jusqu’à moi, ils ne me donnaient pas le tract et me fusillaient du regard. J’ai voulu savoir de quoi il était question et c’est une femme qui m’a fait savoir ce qui se passait, elle me dit « si tu veux que je réponde vas d’abord enlever ton habit là ».

Je jette un coup d’œil furtif sur mon habit et voilà le traître ! Je portais un vieux « kaba »fait avec un pagne imprimé de l’image du président. J’étais étonnée. Je veux dire ce vêtement n’avait rien à voir avec l’actualité politique actuelle, mais il ma fait perdre une information. À quelques mètres plus loin, des candidats du RDPC me font l’accolade en me félicitant de choisir « le vrai parti ». Je me tire de là très vite, foutue campagne, et moi qui ne gagne rien là dedans. c’est un vêtement c’est tout.

Je fais un tour à la maison et je reviens. Les candidats du Sdf m’invitent à aller voter, à aller retirer ma carte d’électeur et ils me disent aussi que si je rencontre des difficultés pour la retirer, je peux compter sur leur aide. Bref j’ai eu mes informations. Ils seront là tous les jours jusqu’au 30 septembre 2013 pour battre campagne.

Les électeurs et les motos taximen qui sont dans cette campagne électorale n’ont qu’un seul objectif « gagner ma vie », ils sont unanimes en ce qui concerne les candidats « je suis là pour mon intérêt, ils me payent pour ce service que je leur rends » déclare un mototaximan. « Je veux boire, manger et avoir quelque chose dans ma poche qui pourra m’aider à survivre pendant quelques jours de campagne. C’est le seul moment où ces candidats sont un peu généreux, après les élections ils n’ont plus rien à foutre de nos vies. Donc à chacun son intérêt, ce sont des malhonnêtes ».

crédit photos: Salma
crédit photos: Salma

Des électeurs du SDF qui, après un meeting organisé à Foncha Street se discutent l’argent qu’il leur a été donné pour leur participation en tant que groupe de danse. Des électeurs du « parti des flammes »  qui pendant le meeting l’interrompent pour s’arracher des morceaux de pagnes, des morceaux de tissus, des morceaux de pain, morceaux de poulet, de la boisson. C’est quoi ? vous n’avez jamais mangé de poulet ? non, vous n’avez pas de vêtement ? non. Mangez des morceaux de pain, du poulet, boire, prendre un T-shirt, gagner 5 000 F pour voter et passer 5 ans de plus dans la misère, c’est triste.

Bien triste réalité hélas. Déjà un nouveau mouvement est né. Au sein de ce mouvement, des jeunes qui se sont mis ensemble et ont donné une conférence de presse pour sensibiliser la population et lui dire qu’elle doit être présente au vote et même pendant le dépouillement pour que tout se passe dans la légalité, désormais il n’est plus question d’influencer les électeurs qui veulent assister au dépouillement. Vivement qu’arrive ce 30 septembre 2013 et nous saurons ce qui a marché.

crédit photos: Salma
crédit photos: Salma

 

 

 


Au Cameroun, il y a aussi Kmerpad

Source: kamerpad
Source: kamerpad

En trouvant un lien qui parlait de cette découverte, j’ai immédiatement été plongée dans mes années au lycée. Je me rappelle quand l’une de nous était la première à avoir ses règles, nous la considérions comme une « vieille fille ». Elle ne pouvait plus jouer comme elle voulait, avec qui elle voulait et même que nous disions que si un garçon la touche, elle tomberait enceinte. Bon il y a toucher et toucher hein, mais bon c’est un autre débat.

Je me souviens la démarche que j’avais le jour où j’ai utilisé ma première serviette hygiénique, hum je vous épargne du spectacle. Il ne fallait pas bouger, il ne fallait pas jouer, sinon « ca va te salir »me disait ma tante. Quoi de plus humiliant que d’obtenir un gros cachet rouge au milieu de sa tenue ? Les garçons nous taquinaient bien en nous demandant « pourquoi les filles aiment attacher le pull autour des reins, etc » et ils éclataient de rire sans même entendre la réponse.

J’avais aussi appris à cette époque qu’il y avait des serviettes lavables et réutilisables, mais vu que je n’aime pas voir ce sang, ni encore moins le toucher, je n’ai pas cherché à savoir  à quoi ressemblait des serviettes lavables.

Ma rencontre avec la responsable du projet Kmerpad se fait de manière fortuite. Ce qui m’a plu ce sont les couleurs gaies de leurs serviettes. J’apprends par son blog que des filles ne vont pas à l’école pendant leur période de menstrues parce qu’elles manquent de moyen pour se procurer un paquet de serviettes hygiéniques jetables. Ces absences répétées ont un impact négatif sur leur scolarité et même sur leur futur car ils arrivent que certaines décrochent totalement de l’école. Bizarre bizarre, car les garçons n’ont pas ce genre de problèmes. Alors le projet Kmerpad est né. Ce sont des serviettes hygiéniques lavables made in Cameroon, tout ceci m’a inspiré des questions pour une interview.

Stock FAM

Combien coûte un Kit de Kmerpad?

Un kit FAM est distribué à 3500fcfa. Il comprend 3 serviettes hygiéniques lavables, 3 inserts, 1 sachet de transport et un guide d’utilisation.

Combien de Kit pensez-vous qu’une jeune peut utiliser durant une année?

Pour un cycle complet et en fonction du flux de l’utilisatrice, nous recommandons d’avoir 2 kits FAM.

En quelle matière sont faites les serviettes et quels sont les tests que vous avez effectués pour savoir qu’il n’y aura aucune réaction d’allergie chez certaines filles?

Toutes les matières utilisées sont en coton.

Il ya une membrane imperméable qui permet d’éviter les fuites mais elle n’est pas en contact avec la peau et un renfort absorbant en coton.

 

Nous avons testés les serviettes entre Février 2012 et Mars 2013 sur 50 jeunes filles et femmes ; l’objectif était d’évaluer la fiabilité, le niveau de confiance et la capacité d’absorption de leur serviette. En règle générale, elles ont toutes appréciées la serviette,  certaines ont ajouté entre 1 et 2 inserts en raison de leur flux.  Aucune des testeuses jusqu’à présent ne s’est plainte d’une irritation rencontrée après l’utilisation d’une serviette FAM

Quelle est la quantité d’absorption des Kmerpad?

La serviette FAM a une épaisseur de 3 mm. Selon le flux journalier de l’utilisatrice, nous conseillons de changer de serviettes toutes les 3 heures ou dès que le besoin s’en ressent.

Y a-t-il différentes serviettes pour différents flux ?

Les serviettes sont standards et  sont modulables en fonction l’intensité du flux en ajoutant 1 ou 2 inserts. Elle se fixe autour de  la culotte grâce à un bouton pression.

Sont-elles faites en différentes matières?

Toute serviette FAM se compose de matière en coton  et de matière imperméable.

Tout insert se compose de matière exclusivement en coton.

Le Cameroun fait face à des problèmes d’eau et il faut les laver pouvez-vous indiquer de manière pratique quelle quantité d’eau faut utiliser pour laver une serviette?

Le Cameroun ne fait pas face à des problèmes d’eau mais à des problèmes de distribution de l’eau. Les pouvoirs publiques font beaucoup des efforts pour résorber ce problème avec des projets comme  un village un point d’eau potable, des forages pour les zones rurales et le centre d’épuration et de distribution d’eau en zone urbaine. Ex: les usines des eaux de NKOLBISSON et de BIYEMASSI pour Yaoundé ; le centre d’épuration d’eau de BATCHENGA… Par ailleurs, l’un des nos membre y a participé. Et même dans les zones les plus arides du pays comme l’extrême-nord où l’eau est accessible.

On recommande d’utiliser un peu d’eau froide pour dégorger le flux imprégné dans la serviette et frotter jusqu’à totale disparition de l’auréole puis de prendre un peu d’eau propre pour finir le lavage avec du savon ou de la lessive et rincer. La quantité d’eau nécessaire au lavage d’un slip sera suffisante. Le fait que l’on puisse la laver avec des détergents, n’avez-vous pas peur des réactions allergiques diverses avec ces détergents si, par manque d’eau, une fille ne la rince pas bien et se retrouve avec des désagréments?

Nous déconseillons totalement l’utilisation de détergents agressifs du type eau de javel pour le lavage des serviettes. Une serviette FAM se lave très bien avec du savon de macabo ou tous types de lessives.

Vous dites qu’il faut la sécher au  soleil, comment faire en tant de pluie avec l’humidité (combien d’heures faut-il pour qu’elle sèche?)

La serviette FAM sèche aussi en période pluvieuse, il faut la suspendre dans une pièce aérée pendant au moins 4h. Et une fois sèche, on peut la repasser à une température de 30°c maximum.

Qu’en est-il du confort, du fait que de nos jours, les spécialistes s’attèlent à fabriquer des serviettes de plus en plus confortables et qui passent inaperçues ?

La serviette FAM est confortable, difficilement détectable et absorbante pour laisser la peau de l’utilisatrice à son aise. Dans notre démarche, nous avons plutôt mis l’accent sur des résultats mesurables auxquels la serviette hygiénique lavable FAM contribue comme de permettre aux jeunes filles scolarisées d’aller à l’école sans pression pendant leur cycle menstruel ou de réduire les déchets causés par l’utilisation de serviettes hygiéniques jetables (soit environ 11000 par femmes dans une vie).

Pourrais-je mettre un Kmerpad avec un pantalon moulant sans que l’on sache que j’ai mes règles?

La serviette FAM est fine, légère et discrète, sous vos vêtements, c’est avec allégresse que vous porterez vos robes, jupes ou legging.

L’interview a été réalisée grâce à la collaboration de Mme Olivia Mvondo, chargé du projet Kmerpad.

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Le top 10 du dictionnaire politique au Cameroun.

1-« Comme l’a dit »

Une expression qui ne peut manquer dans les discours de nos chères personnalités politiques. C’est à se demander si elles ne peuvent réfléchir par elles-mêmes, sans faire référence à telle ou telle personne. Cette expression est  utilisée soit en début de phrase, soit dans le dernier paragraphe de ce que ces dernières ont à dire. Je pense que ces personnalités sont sans doute notées et évaluées par le nombre de fois où elles utiliseront cette expression durant leur mandat. Après cette expression, vient ce nom inévitable.

2 -« Le chef de l’Etat »

Voilà nous y sommes, il est le seul qui dit tout ce qui est bon, tout ce qui mérite d’être répété comme nous le faisions à l’école maternelle et primaire quand on disait « récitation, le laboureur et ses enfants, etc. » . Ce qu’il dit est vrai un peu quand, durant notre enfance on disait « la maitresse a dit que… »Et c’était la vérité, est ce qu’on discute ce que la maitresse a dit ? Quand une personnalité le dit  à la télévision, j’ai souvent envie de lui demander « d’accord il a dit, mais toi-même tu dis quoi ? ».

3-« Dans son discours de… »

C’est la suite des expressions précédentes, le candidat politique passe en revue les discours du président, les mémorise ainsi que la date et cela lui sert de boussole. En donnant la date de ce discours, il sait qu’il a reçu l’onction de son patron, vu qu’il est assidu, la preuve, il vous donne toutes les références : la date du discours, le prétexte de ce discours, le lieu de prononciation, l’habillement, le parfum et même le décor du jour de ce discours. Il a les preuves de ce qu’il avance, allez dire !

4-« Notre Pays »

Faut bien qu’il nous montre qu’il est patriote, que ce qu’il fait c’est pour le bien du pays. Où ira-t-il vivre, n’est ce pas ce pays qui lui a donné ce poste qu’il occupe aujourd’hui ? Il pille « notre pays », n’investi pas dans « notre pays », ses enfants ne fréquentent pas dans les écoles de « notre pays », ses comptes bancaires se trouvent hors de « notre pays » (on vous connait les camerounais avec vos micro-finances qui ferment tous les jours là) et tout ça c’est pour servir « notre pays ».

5-« Le Cameroun »

Mon cher et beau pays est cité quand on veut vanter ses richesses et justifier la signature de tel ou tel partenariat. Quand on veut le flatter « le Cameroun est un beau pays, hospitalier ». Quand on veut le descendre « le Cameroun est une destination à risque, la preuve on y a enlevé le couple Tangui » (j’en veux encore à Boko Harram pour cette mauvaise pub). « Le Cameroun a avalé sa queue, les Lions indomptables ont perdu face aux Chats malades, etc. ».

6- « Emergent en 2035 »

C’est le dernier né du dictionnaire politique. C’est comme si « émergent » était un nouveau mot dans le dictionnaire. Les personnalités politiques, publiques aussi ne vivent que pour 2035. Parait que cette année là il y aura assez d’eau, assez d’électricité, assez d’air, assez de routes, assez de ponts, assez de nourriture et moins chère. 2035 celui qui n’y sera pas aura tout raté, si la mort veut vous prendre, demander lui d’attendre 2036, le temps pour vous de profiter de ce paradis Emergent.

7- « La jeunesse, le fer de lance de la nation, bla bla bla »

Fatiguée d’entendre ça. Le fer de lance là doit déjà être rouillé et donc la nation mourra car la rouille ronge tout. Toutes les personnalités politiques ont toujours une pensée pour la jeunesse, cette jeunesse qui ne travaille pas alors que la vieillesse occupe les mêmes postes depuis 100ans. Cette jeunesse qui choisit la boisson et les églises comme thérapie pour avoir encore de l’espoir. Vous savez les églises et la boisson ont ceci en commun qu’ils nous font perdre la tête. À  l’église on a des messages d’espoir « mon frère, mon petit, dieu a un plan pour toi crois seulement ». Au Bar, après quelques bouteilles, il est difficile de se demander « pourquoi je ne travaille pas alors que je suis qualifié ? »Vos soucis se noient avec le liquide que vous buvez. Narcisse Nkouokam l’a dit « vos soucis ont appris à nager », comprenez le ou ignore le, mais c’est vrai car après avoir bu, les soucis reviennent au galop et en plus, il faut trouver de l’argent pour soigner les maux de tête.

8-« La feuille de route »

Je me demande si elles en ont vraiment une en politique. Parce qu’avec tout ce qui se passe une fois qu’elles prennent les commandes, il y a de quoi se poser ce genre de question. La seule feuille de route que l’on connait est celle du Président, qu’il donne lors des différents discours. La feuille de route de la jeunesse c’est le 10 février à 20h, celle du pays c’est le 19mai à 20 heures sur notre petit écran. Les autres personnalités politiques trient le volet qui les concerne dans cette feuille de route présidentielle et nous  saoulent avec pendant leur mandat.

9-« volet social »

Avec les élections municipales et législatives qui approchent c’est grave. Chaque candidat a un « volet social »pour les populations. Il veut aider le chef de l’état et les populations (qui sont les potentiels votants bien sur) à améliorer leur quotidien. Dommage que ce « volet social » ne soit abordé que lorsqu’il y a des élections et que c’est toujours « social » d’inviter les populations à aller voter pour tel ou tel candidat.

10-« Dans sa vision »

La plupart des personnalités tentent bien que mal d’interpréter et d’avoir la même vision que le président de la république. S’il voit mal, toutes verront mal. Mais puisqu’il a toujours de bonnes intentions pour le Cameroun, sa vision compte et il ne vous est pas permis de voir autre chose. Compris ?

Politiquement votre !


Au Cameroun, on choisit l’argent

Une chose étrange à laquelle j’assiste depuis plusieurs mois. On dirait que je suis encore à Dakar avec mes pièces de monnaies avec lesquelles je ne peux  rien acheter.

Cette scène je l’ai vécue quelques fois en étant à Yaoundé. Une commerçante à qui vous tendez d l’argent et qui refuse de le prendre. Et oui, avec cela je me dis qu’il y a un genre d’argent que l’on privilégie au détriment d’un autre.

Quand la BEAC avait sorti les nouvelles pièces de monnaie, fallait voir comment les camerounais étaient contents. Cela nous changeait un peu des anciennes pièces de monnaie. Désormais on avait des pièces qui allaient de 1f, 2f, 5f, 10f, 25f, 50f, 100f et 500F. De nombreuses personnes se sont alignées aux portes de cette institution bancaire pour avoir ces nouvelles pièces et bien sur « crâner au quartier ».

Les agents des banques les distribuaient à souhait au départ, puis elles étaient devenues rares. Il est vrai que quand vous avez besoin de petite monnaie, des pièces de 500F pour un montant de 10000F ça vous aide, mais c’est très lourd et pénible. Les pompistes se font une joie de vous infliger cette punition lorsque vous sollicitez leur aide.

Crédit photos: Salma
Crédit photos: Salma

J’ai cru me trouver dans un rêve quand, à Bamenda, voulant faire des achats au marché, les commerçantes refusent les pièces de monnaie de 1, 2, 5 et 10Fcfa. Elles vous disent « on ne prend pas l’argent là », et je demande « pourquoi ? » et elles répondent « on ne prend pas ce n’est pas l’argent il faut chercher 25, 50 ou 100fcfa ». J’ai failli piquer une crise cardiaque et me demander si « les gens de la BEAC nous ont trompé avec ces pièces de monnaie et si elles sont devenues un ornement ? ».

L’argent se gagne durement et je me rappelle comment 5f, 10f ou 25 faisait notre joie à l’école primaire et aujourd’hui, ils ne valent plus rien. Avoir de l’argent et ne pas pouvoir acheter quelque chose avec ? J’ai bien envie de demander à ces commerçants « est ce que c’est moi qui fabrique l’argent et à quoi voulez-vous que cela serve si ce n’est pour faire les achats ? ».

Que vais-je faire de toutes ses pièces que j’ai collectionné en pensant qu’elles me dépanneraient un jour ?faut qu’ils revoient cette loi dans les marchés parce qu’en vous rendant dans les banques ou des agences de transfert d’argent, quand vous avez un montant de 2700 par exemple, il n’est pas rare de recevoir  2500F en billet et 200F en 20 pièces de 10F. Comment dire à la caissière qui vous les donne, est derrière une vitre et à l’air très fâchée que, dehors on ne prend pas les 10F ?

J’ai reçu quelques conseils comme quoi les pièces de 1f et 2f sont très prisées chez les bijoutiers, parait que cela fait de beaux bijoux, c’est aussi une bonne forme sous laquelle on peut garder son argent, en tout cas je verrais. Mais pour les pièces de 5 et 10F avez-vous une idée ?

crédit photos: Salma
crédit photos: Salma

 

 


Paris à 6000F

Une destination si lointaine avec un prix aussi abordable c’est bizarre non ?en tout cas j’ai découvert qu’il était possible d’aller dans cette capitale, à ce prix dans les écoles primaires.

crédit photos: salma amadore
crédit photos: salma amadore

Nous sommes en pleine période de rentrée scolaire et c’est bien sur le rituel des inscriptions et achats dans les marchés et différentes librairies. Bien avant septembre, le calvaire commence moralement pour les parents une fois le départ pour les vacances prononcé. C’est dans le but de joindre les deux bouts que la plupart des parents ont recourt à l’aide de leurs enfants dans le commerce (vous direz non au travail des enfants mais la réalité est toute autre). L’année scolaire au Cameroun soulève de nombreux problèmes :

La recherche du meilleur établissement

Chaque parent, du moins, la majorité des parents est à la recherche du  meilleur établissement pour leur progéniture. Un établissement qui dispose de tout le confort nécessaire au bien –être de leur enfant et ce quelque soit le prix. Il existe aussi des parents pour qui le critère de qualité d’éducation est le dernier souci. Pour eux, ce qui compte c’est que l’enfant fréquente et que ce soit moins cher, peu importe ce qui s’y passe.

Les établissements qui sont à la recherche de nouveaux élèves l’ont compris et mettent les moyens en jeu pour attirer le maximum de parents. On assiste alors à une avalanche de publicités qui brandissent haut et fort le taux de réussite aux derniers examens. Moi j’appelle cela « l’opération 100% de réussite ». Je me rends compte que bon nombre d’établissements ont 100 ou 90% de taux de réussite et on se demande pourquoi avec ça, on trouve des redoublants dans ces classes s’il y a eu 100% de réussite ?

Des établissements construis en matériaux provisoires, parfois non peints, situés dans une zone enclavée, difficile d’accès (si bien qu’en s’y rendant votre enfant joue tous les jour avec la mort)et des enseignants qui sont des membres d’une même famille et dont les diplômes sont douteux. Bon je m’arrête là.

crédit photo:Salma Amadore
crédit photo:Salma Amadore

L’APE (association des parents d’élèves)

La grande escroquerie des établissements de nos jours. Quand j’étais sur les bancs, et aujourd’hui encore, je n’arrive toujours pas à savoir quelle est son utilité. Non seulement, les présidents de ces associations ne sont présents que lorsqu’il faut collecter de l’argent, mais aussi on ne comprend pas pourquoi le prix varie d’un établissement à un autre. 10000F dans un établissement quelconque et 5000F ailleurs. De 1000F à 5000F dans les écoles primaires. Je me souviens que les réunions de parents d’élèves qui étaient organisées dans mon établissement, par cette association portait la majeure partie du temps, sur une demande de contribution pour telle ou telle cause et dieu seul sait si les fonds collectés arrivaient à bon port et servaient réellement les intérêts de l’établissement. L’APE a crée plus de désaccord que d’entente.

Les déplacements et fêtes imprévues et forcées.

Pourquoi les établissements n’arrivent pas à donner un prix global et définitif pour tous les besoins des élèves durant l’année scolaire ? Vous êtes un parent et vous vous dites libéré des surprises en cours d’année après avoir payer totalement la pension de votre enfant ? Détrompez-vous car vous mettrez toujours la main dans la poche pour payer ceci ou cela. Une école promet à ces élèves qu’ils iront à Paris s’ils contribuent 6000F chacun et vous n’avez plus la paix à la maison. L’enfant vous harcèle, faut payer « je veux aller à Paris », « la maitresse a dit qu’on ira à Paris ». Et vous vous dites intérieurement « si cela était possible mon enfant, je ne serais plus ici et de nombreux camerounais ne braveraient pas tant de difficultés pour y aller ». Pour retrouvez votre sommeil et la paix vous payer les 6000f et du retour de «  Paris », vous apprenez que votre enfant est allé à l’aéroport, a visité un vieil  avion cloué au sol tellement il menaçait de nombreuses vies, a bu, mangé et cela a couté 6000F. À cela s’ajoutent les fêtes (arbre de noël, sortie d’école, etc.), les excursions au Parc de ceci, au théâtre du chocolat par là, et on est obligé de coopérer sinon vous n’aller plus respirer c’est le perroquet que vous voulez voir chez vous ?essayez cela une fois et votre enfant deviendra cet oiseau.

crédit photo: salma amadore
crédit photo: salma amadore

Des restaurants pour les enseignants.

Les enseignants de la maternelle sont devenus des personnes que les parents craignent. Quand un enfant est à la maternelle, il n’est pas rare de constater que l’enseignant mange ou partage son goûter avec lui. Pour résoudre ce problème, des parents s’arrangent à mettre deux goûters dans le sac de leur enfant en lui indiquant lequel appartient à l’enseignant. Une sorte de contrat qui permet à votre enfant d’avoir droit à un peu d’attention et ne pas se faire brimer.

Au primaire et au secondaire lors des cours de science naturelle sur la reproduction des poules, les enseignants peuvent exiger de chaque élève un œuf, à la fin du cours, il rapporte les œufs chez lui (environ quatre avéoles). Un autre cas flagrant est celui des professeurs d’économie sociale et familiale qui, lors des cours de cuisine, invitent leur amis pour la dégustation, exigent des entrées, desserts et des boissons, ainsi que d’autres portions qui seront rapportées chez eux.

À  cela faudra ajouter le fait qu’il faut négocier avec les chefs d’établissement pour faire admettre votre enfant s’il a été renvoyé pour divers motif ou s’il ne peut tripler. Faudra acheter des bancs, des sacs de ciment, fabriquer de faux bulletins de notes, tout ceci pour que votre enfant puisse fréquenter. Même s’il prend les cours debout ce n’est pas grave, si les professeurs sont absents ce n’est pas grave, s’il faut offrir des rames de papiers pour faire des épreuves en cours d’année scolaire, ce n’est pas grave. S’il n’y a pas des toilettes, pas d’eau, pas de craie, ni d’ordinateur (même si un cours d’informatique est prévu), si les effectifs sont pléthorique ce n’est pas grave, pourvu qu’il fréquente.

Bonne rentrée à tous

 

 

 


Bollywood : 100ans de stars inoubliables, de films cultes et d’histoires d’amour

Comment faire pour laisser une histoire pareille passée inaperçue. Le cinéma Hindou a 100 ans. Un siècle de production pour cette usine de stars.

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Le déclic avec le film « Raja »

C’est le  3 mai 1913 que « Raja Harishchandra », un long-métrage muet en noir et blanc a marqué les débuts du 7e art sur  ce continent. 50minutes qui ont permis d’écrire de belles pages dans l’art cinématographique.par la suite, une série d’inspirations ont été mises en scène en améliorant chaque fois les technologies et les prestations.

L’Inde au Cameroun : la colonisation par le cinéma.

Dans mon pays, ce sont les trois régions de l’Extrême-nord, le Nord et de l’Adamoua qui en font la promotion. Les populations qui en sont issues et qui doivent se déplacer pour les capitales que sont Douala et Yaoundé, trainent leur CD avec eux. Une véritable richesse pour les vendeurs de Cd qui proposent ces films aux « Aladjis » à des sommes faramineuses.

Les populations du septentrion s’identifient à ce peuple à cause de la manière dont ils sont vêtus avec des pagnes. Les pagnes des acteurs et des personnages présents dans les films Hindous sont dignes des contes  de fées avec leurs couleurs affriolantes et des bijoux étincelants. De  nos jours, quand on écoute les sketches de Safaria où il imite de façon comique les chansons à succès de ces films, cela évoque de la nostalgie.

Sur la plupart des chaines de télévision, l’inde est belle et bien présente par les films, mais surtout par les séries. Des séries telle que Shree diffusée sur la télévision nationale a fait grimper le nombre de téléspectateurs, si bien que d’autres chaines ont été touchées par la beauté Hindoue.

Mithun_Chakraborty
Mithun_Chakraborty

Des films cultes inoubliables

Dans cette catégorie apparait en bonne place le film « NAGIN », hé oui le couple de serpents qu’y incarnent Jeetandra et Reena Roy est le film qui a le plus marqué les camerounais fans de films Hindous. Naguin relate l’histoire de deux amoureux issus d’une tribu qui a la capacité de se transformer en serpent. Son bien-aimé est tué et Naguin décide de se venger. Un film qui, en mêlant à cette histoire d’amour hors du commun, un espace de vengeance, vous scotche dans votre fauteuil. Le serpent cet animal bien choisi pour incarner à la fois la beauté de l’actrice et le danger qu’encourent ses victimes. Je ne me rappelle plus combien de fois j’ai du payer 50F dans les ciné-clubs pour voir et revoir ce film.

Ensuite place à «Disco Dancer »  l’acteur Mithun Chakraborty, plus  connu sous le nom de « Jimmy » est l’acteur principal et relate l’histoire d’un jeune garçon musicien devenu superstar. Il va être victime de jalousie et perdre sa maman, en perte d’inspiration, il trouvera le moyen de remettre de l’ordre dans sa vie. La chanson  mythique « i am a disco dancer » est bien présente chez les cinéphiles. D’autres films suivront et connaitront aussi du succès.

amitabh Bachchan
amitabh Bachchan

Des stars très adulées.

Celui qui continue à réunir l’ancienne et la nouvelle génération sur son talent et le favori des stars Hindoues est plus connu sous le nom d’Antony, Amitab Bachchan, puisqu’il s’agit de lui n’est plus à présenter il a joué plus de 200 films à succès, d’ailleurs il est tellement bon qu’il joue encore malgré son âge. « Amar, Akbar, Antony, Khabi Khabi, Baghban, Trishul, Laawaris, Naseeb, etc » sont tant de films à succès où il avait le rôle principal. Il est comme un petit dieu car après un malaise lors d’un tournage, les autorités ont décrété 3 jours de prières pour le recouvrement de sa santé. Son investissement dans les causes sociales fait de lui une figure emblématique de l’Inde au même titre que Nelson Mandela en Afrique du Sud.

Chez les Femmes, c’est la star Sridevi qui a occupé le box office pendant plus d’une décennie avec une interprétation d’une autre version du film « Naguina » où elle incarne la femme serpent. Elle a fait un comeback au petit écran pour le film « English-Vinglish » qui lui a valu de nombreux trophées dans la catégorie « meilleur comeback ».

sharuk khan
sharuk khan

De l’amour au menu de la plupart des films

Les films hindous ont du succès pour leur histoire d’amour. À l’opposé du cinéma américain et européen, le cinéma Hindou prône l’amour. Les films hindous sont faits à 60% d’émotion, de pardon, de joie, de bonheur. Les hommes n’ont pas peur de chanter leur amour, les relations entre les deux sexes restent implicites, respectueuses, jamais de nudité et de scène de sexe comme à Hollywood. Bien loin des idées reçues, les films d’amour de Bollywood prouvent que la pudeur paye, pas besoin de l’interdire aux enfants. La majorité des gestes sont subtiles et vous tiennent en haleine.

Des films qui présentent une société encore très encrée dans ses traditions mettant la famille et le respect au centre de toute réussite.

Abhishek-Bachchan-Aishwarya-Rai-Bachchan-Kuch-Naa-Kaho
Abhishek-Bachchan-Aishwarya-Rai-Bachchan-Kuch-Naa-Kaho

Une nouvelle génération qui écrit le cinéma à « sa manière ».

Les films « Kuch na kaho », «  Kal ho naa Hoo », « Kuch to hua hai » font partis des nouvelles productions en matière de cinéma Hindou. Avec ça, de nouveaux acteurs ont fait leur apparition, Sha Ruk Khan, Abishek Bachchan, Kareena Kapoor, kajol, Aishwarya rai font partis de ceux là. Modernisation oblige, dans les nouveaux films, les femmes se dénudent un peu plus, ont des tenues plus extravagantes, ont peu même remarqué des acteurs d’autres continents dans les films Hindous. Les acteurs Hindous se sont déportés vers d’autres pays qui font dans le 7ème art et désormais il est devenu habituel de voir  des villes comme Londres, Los Angeles dans ces films. De l’action il y en a aussi et à une bonne dose j’ai pu regarder Don2, Bluf master,Krrish, My name is Khan et côté action on est bien servi. Une nouvelle génération faite d’enfants de star (Abishek, Kareena Kapoor, etc) et de ceux qui ont brillé par leur talent (Sha Ruk Khan, Aishwarya, etc.)

De nouvelles histoires d’amour qui ne s’écrivent plus seulement au cinéma, mais aussi dans la vie réelle. Voici quelques couples d’acteurs connus en inde: Kareena Kapoor et Saif Ali Khan, Aishwarya Rai et Abhishek Bachchan, Kajol et Ajay Devgan, Sharuk Khan et Gauri Khan, etc.

Le cinéma Hindou est bel et bien présent au-delà du cinéma, c’est toute une école car auparavant nous étions vraiment comme des chiens devant la télé avec ces films. Nous ne comprenions rien à ce que les acteurs se disaient mais en suivant le film du début à la fin on savait de quoi il s’agissait. Vous ne pouvez pas sortir d’un film Hindou sans retenir les mots « Zindégui, Djayégua, Bol’oh, etc ». Tenez  j’ai quelques mots Hindi dans mon langage : Kia ou wa ?veut dire Que se passe t-il ?, Namasté c’est la salutation et Batchaho c’est pour dire demander du secours, c’est bien non !

L’inde reste l’une des industries les plus puissantes en matière de cinéma, elle produit plus de 1000 films par an et en 2012 elle en a produit près de 1500. Des films à revoir encore et encore sans modération, vous ne serez pas déçus et en plus ces films sont sous-titrés de nos jours, c’est Bombay à portée de mains.

Sridevi
Sridevi

 

 

 

 

 

 


Le serment D’hypocrite

S: google
Pin´zz Chapeau infirmiere via Google

 

Ce texte est dédié à la gente féminine, oui les hommes souffrez un peu le tour ci je m’adresse surtout aux mondoblogueuses et à Axelle Diamant, car je suis sûre ma chère, que tu n’auras pas à vivre ce que nous vivons dans les hôpitaux au Cameroun.

Je me dis deux choses : soit il va falloir que l’on trouve une autre dénomination pour ce serment au Cameroun, soit la terre toute entière a choisi Hippocrate pour nous tromper et ne pas dire Hypocrite. Avez-vous déjà assisté à la sortie des étudiants  médecins quand ils prêtent serment ? Ils récitent tout ce charabia et n’ont que cette mission humanitaire en tête « Sauver des vies ».

Mensonge, je me demande ce que les médecins, le personnel hospitalier et tout ce beau monde ont à la place du cœur. Je dirais que la vue du sang les a rendu bouchers, donc insensibles. La mission de la plupart de ces gens qui travaillent dans nos hôpitaux est sans doute de « Sauver des porte-monnaie». Les hôpitaux sont devenus un centre commercial où l’on est sur d’avoir un retour sur investissement.

Vous arrivez dans un hôpital souffrant, à l’agonie et on vous montre le programme des médecins et bien sur celui qui doit s’occuper de vous ne sera pas là ce jour. Le jour où il est censé vous consulter, il arrive en retard, donne un certain nombre de numéro aux patients qu’il recevra, va à la pause avant l’heure et des fois, ne revient plus à l’hôpital.

Pour qu’il vous consacre du temps, il faut que soit vous vous rendiez dans sa clinique, soit dans celle où il exerce et où on paye 10.000 francs cfa la consultation à l’inverse de 1000 ou 2000 dans le public. Une autre chose: les examens, vous pouvez mourir avant que vos résultats ne sortent, tellement cela traine alors que vous sentez vos forces vous lâcher.

Pour payer, d’abord il y a une longue file d’attente devant l’infirmière qui s’en occupe, mais elle ne peut s’empêcher de faire des va-et-vient sans importance. Ensuite, elle n’a jamais de monnaie et n’a pas le temps de le faire pour vous. Débrouillez vous comme vous voulez ce n’est pas son problème. Elle ne sourit pas et ne sert bien que des connaissances, des stars ou des gens de sa tribu (ils n’ont pas besoin de s’aligner et peuvent revenir et être servis autant de fois qu’ils le désirent), les autres peuvent mourir, cela fera moins de clients et du repos pour elle.

Si elle ne peut pas vous rembourser le montant exact, ne le lui reprochez pas, soit vous patientez et même là, la somme ne sera pas suffisante ; soit vous la laisser avec votre argent à vous de voir. L’argent est le maitre de tout, même de la santé. Des accidentés arrivent dans un milieu hospitalier et sont allongés à même le sol et tout ce qui intéresse les infirmiers c’est de vous demander «  Avez-vous payé votre billet de cession ? » Dans les hôpitaux, le personnel se dispute les clients « gentils »qui donnent beaucoup de pourboires et seuls ceux là sont vite servi avec le sourire qui va avec.

Un vrai centre d’escroquerie où on vous donne des ordonnances n’importe comment, on vous prescrit des médicaments sans importance et des fois même ayant payé vous ne recevez rien. Dans nos hôpitaux quand on est pauvre, on est presque mort. Il n’est pas rare de recevoir une facture où on vous demande des frais d’entretien alors que le sol est sale, on vous demande de l’eau de javel alors que les toilettes sont (je ne pourrais les décrire). Vous allez à l’hôpital pour vous soigner d’une maladie, mais vous en ressortez avec une autre avec tout ce manque d’hygiène.

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S:google

Ma chère Axelle sais-tu qu’il y a des hôpitaux où la césarienne est devenue un business ? Quand tu y es admise pour accoucher, si tes contractions ralentissent, on te fait t’asseoir sur un banc dans un couloir où d’autres femmes se lamentent comme toi. Au bout du couloir, il y a la salle d’accouchement et chaque quart d’heure, il y a une infirmière qui vient te dire « qu’est ce que tu fais là? Tu blagues hein, on va ouvrir ton ventre là. Si je reviens et que tu entres là bas et tu fais plus de 10 minutes, on va fendre ton ventre là ».

Axelle ce sont toujours ces sorcières qui te lancent à tout bout de champ « tu cries quoi, quand tu écartais tes jambes pour que cela entre, tu riais non, maintenant tu pleures quoi ? Pardon ne dérange pas les gens ».Si ce n’est pas dans cet hôpital que tu faisais tes visites prénatales, tu dois payer des frais supplémentaires pour la consultation.

Axelle j’ai été dans un hôpital pour prématurés et pendant que j’interpelais les infirmières pour venir mettre le bébé dont j’avais la responsabilité dans la couveuse, elles se racontaient des épisodes de séries télévisées à haute voix et m’ignoraient. Je ne te dis pas ce qu’il en est de la sécurité car pendant que je veillais sur le bébé en salle d’hospitalisation, on me volait des couches sur les cordes dehors, où je les avais séchées.

Que dire de ma camarade qui a dû être réopérée car 1 an et demi après son accouchement, elle se plaignait des maux de bas ventre. Et peux-tu imaginer quelle en était la cause ? Hé bien le médecin qui lui avait fait ses points de suture après sa césarienne avait oublié des compresses dans son ventre, il fallait les enlever (et qui paye pour ça ? Toujours toi bien sur).

Serment d’hypocrite où le but premier est de s’enrichir et non de sauver des vies. Ce sont ces mêmes docteurs qui, aujourd’hui vous rassurent de ce qu’un produit est bon et le lendemain vous disent le contraire. Ceux sont eux qui n’acceptent vous recevoir que si vous avez fait des examens médicaux dans des structures où ils ont des pourcentages sur les examens qu’ils vous prescrivent. Ce sont eux qui parlent de secret professionnel et qui sont prêts à révéler votre statut sérologique à n’importe qui.

Ce sont eux Axelle, des bouchers auxquels nous nous sommes déjà habitués et entre les mains desquels, nous remettons nos vies chaque jour. Heureusement l’Etat a frappé du poing sur la table et tout va s’arranger pour leur formation, en tout cas je l’espère car de nombreux établissements qui les formaient ont été fermés. Des critères beaucoup plus sérieux ont été fixés pour qu’un établissement responsable de la formation dans ce domaine exerce. Cela sauvera quelques vies surement mais j’ai une grande doléance : «  Quand ils finiront leur formation et deviennent docteurs, infirmières, etc. de grâce donnez-leur des cœurs pour être sensible, du sourire et de la gentillesse pour consoler et rassurer les malades ». Je suis sure d’une chose ma chère Axelle, tu auras tout le confort nécessaire pour devenir maman. Et rien que pour ça Axelle, tu es bénie.

 

 


Méfiez-vous des filles avec des fourre-tout.

FOURRE-TOUT
FOURRE-TOUT

Je sais que toutes les filles sauront de quoi je parle, mais pour les hommes il faut expliquer. Bref mes chers hommes les fourre-tout ce sont ces sacs tellement grands qui peuvent contenir un bébé et avoir encore de l’espace.

Il est vrai que la plupart des hommes ne comprennent pas la punition que nous nous infligeons tous les jours en trimbalant ces sacs, mais comme qui dirait « ce sont des choses de femmes faut pas vous casser la tête avec ». Quand ce genre de sac est devenu une mode au Cameroun, l’opinion publique et les hommes surtout avaient des préjugés sur leurs propriétaires. Pour certains c’était un outil incontournable pour les travailleuses de sexe. Il se disait que leur sac était leur objet fétiche car il contenait tout ce dont elles avaient besoin en express : les lingettes, serviettes hygiéniques, sous-vêtement et vêtements de rechange si elles devaient passer la nuit chez un client, rouge à lèvres, nécessaire de maquillage, blouson, peigne, etc. bref une valise pour celles « qui dorment dehors » comme on aime le dire chez nous au Cameroun.

Pour d’autres un bon moyen pour voler des objets dans les supermarchés, magasins et les fêtes. Je vous explique, il n’y a pas très longtemps à une fête, j’étais étonnée de voir une bande de filles arrivées avec des fourre-tout, on aurait dit une prescription médicale. On ne c’était pas aperçu qu’au fur et à mesure que les heures passaient, leurs sacs grossissaient et bien sur des articles disparaissaient autour de nous. À quatre heures du matin, la gourmandise a eu raison d’elles et elles étaient saoules. Je dirais comme une bande d’abeilles. Elles salivaient et leurs sacs en ont profité pour montrer ce qu’ils avaient dans la gorge : de la viande et des morceaux de poulet emballés dans un sachet plastique, des bouteilles de vin, des bouteilles de Whisky, des bouteilles d’huile végétale, et j’en passe. Oui ! Parce que chez nous quand vous avez le ventre plein aujourd’hui, faut penser au lendemain et aussi à ceux que vous avez laissés à la maison en sortant (cousins, frères, voisins, etc.) faut pas rentrer les mains vides après une fête. C’est dans ce souci du prochain que les camerounaises se sont habituées à emballer la nourriture (officiellement ou en catimini) pour la rapporter chez elles.

Bref j’ai compris pourquoi malgré les cameras, les propriétaires de magasins ont exigé qu’on laisse les sacs à la consigne (avec ses sacs impossible de ne pas tromper la vigilance des responsables de rayons. Pendant cette soirée, les invités et moi, ne  nous étions pas rendus compte que ces choses avaient disparues sur les différentes tables. Avec  ces bande c’était juste une histoire de « jamais sans mon sac » et là nous comprenions pourquoi. À leur réveil et bien la raison était toute simple « nous avons apporté la viande au cas où nous aurions faim et les bouteilles, nous les avons acheté au supermarché au cas où cela manquerait ».

Vraiment étonnant ce courage et cette interprétation des choses. Mais sans preuve que risquaient-elles ? S’il est vrai que ce sac est un bon accessoire quand il faut y mettre son ordinateur portable, sa tablette et pleins d’autres affaires qui nécessiteraient plusieurs sacs, il est aussi vrai que je ne sais s’il est destiné à tous les usages et tous les accoutrements.

Chercher un objet dans un fourre-tout peu vous mettre dans tous vos états. Tenez ! Une femme qui se rend à l’hôpital et se fait servir très tard parce qu’elle a passé près de 15minutes à fouiller  son « fourre-tout » pour retrouver son thermomètre, c’est un problème. L’une de mes connaissances a payé le prix fort car elle a du détruire sa serrure pour entrer chez elle parce qu’elle ne retrouvait pas sa clé qui était coincée dans un coin de la double poche de son « fourre-tout ».

Je pense que nous devons revoir notre façon d’utiliser cet accessoire selon les occasions, sinon cela devient gênant.

 


Internet 100%rencontre

Quand je vois ce qu’est devenu internet de nos jours, il me semble juste de faire une rétrospective de ce qu’il était il y a quelques années.

Bon, il ne faut pas en vouloir à ceux qui pensent qu’être toujours assis derrière son ordinateur et en plus sur Internet sont à la recherche des relations amoureuses. Un sujet tabou qui fait que même si on y va pour de telles raisons, on préfère trouver un prétexte. C’est aussi un peu vrai car que ce soit Facebook, Badoo, Hi5 et autres, il existe toujours un espace de drague par demande d’amis.

Bref, il ya quelques années et aujourd’hui aussi, la plupart de mes connaissances ont en tête que je suis une mordue des sites de rencontres parce que je suis le plus souvent sur la toile. C’est difficile de leur faire croire le contraire mais bon ce n’est plus un souci.

Je disais que ma rencontre avec Internet remonte à l’an 2000. Vous imaginez que les ordinateurs étaient rares et n’en parlons plus des Laptop(disponible qu’en rêve). Je me suis ouvert un compte, Yahoo était le plus connu, alors j’ai foncé. Le temps de connexion était encore cher (600f l’heure) et la connexion allait au ralenti.

Un jour, j’ai décidé d’explorer ce monde que l’on appelle Internet et bien sur avec l’argent de mon épargne j’ai pu avoir 3000f. Quelle joie j’allais avoir 6heures de connexion. À mon arrivée, le tenancier du cyber m’a donné un coup de main pour ouvrir ma boite et a ouvert une autre fenêtre qui donnait sur un site de rencontre. Par la suite cela a capté toute mon attention. Les jours suivants, j’avais des comptes partout Abcoeur, Meetic, 123love, ect. Mon expérience sur les sites de rencontre m’a permis de dresser un certain nombre de profils.

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Je recherchais un blanc et dans « blanc » j’avais oublié de préciser. Alors j’ai rencontré des blancs français, quand ils étaient âgés, ils avaient fait un ou deux mariages et cherchaient une femme africaine « qui a le sens de la famille, est chaleureuse, avec ou sans enfant, soumise et ouverte ». En poussant la causette avec ce genre de profil, je me suis rendue compte que ce n’étaient que les termes « soumise et ouverte » qui occupaient la première et la seule place dans leurs recherches. Au bout de trois à quatre jours de discussion on se rend vite compte qu’il recherche une bête sexuelle et Basta !

J’ai connu des blancs du Maghreb qui m’ont fait affiner ma recherche en mettant « pas d’arabes », j’ai été traité de tous les noms, «  Xénophobe », « raciste » et autres, mais j’avais mes raisons. Les arabes sur les sites de rencontre s’étaient  rendus compte qu’ils n’avaient pas la côte auprès des filles, alors ils se créaient des profils avec des noms loin de tout soupçon de leur appartenance au Maghreb. « Ted », « l’héros de tes rêves », « beaugoss », etc. Au début de la conversation il se disait français, belge, suisse et autres pays. Il m’était facile de les reconnaitre car au bout de trois phrases, il y avait déjà de nombreuses fautes et aussi ils inversaient les mots « moi aime toi », « moi pas d’ici ». À la première phrase  il me saluait, à la deuxième il se présentait et demandait comment je vais, puis à la troisième ou la quatrième phrase, la phrase fétiche « As-tu une cam ? ». Si je disais non il me demandait de trouver une machine avec caméra pour « mieux faire connaissance ». Une connaissance approfondie pour le plaisir des yeux, j’ai encore dit Basta !

Ma dernière cuvée de « Blanc » étaient des métisses. Pour eux ils étaient blancs qui « aimaient l’Afrique », « rêvaient d’y aller  car on dit que les africaines sont gentilles et ils n’attendaient qu’une occasion pour s’y rendre » et je pouvais être cette occasion. Ceux-ci ne sont que de bons parleurs qui me prenaient par les sentiments et n’étaient pas différents des deux blancs précédents.

Une bonne exploration qui au début était si fascinante mais qui par la suite est devenue ennuyeuse pour moi. Faut dire que ceux qui y font des rencontres qui aboutissent à de vraies histoires d’amour ont vraiment de la chance. Pour ce qui me concerne, j’ai eu mon compte et je sais désormais ce qu’il en retourne de bon ou de mauvais. J’y retourne souvent, parait que la plupart offre des inscriptions payantes pour vous envoyer des profils qui correspondent à vos critères de recherche. Les critères rares et exigeants font augmenter le prix.

Nous passons la plupart de notre temps sur internet, mais ce n’est pas forcément sur les sites de rencontre, faut bien faire cette différence. Quelle est votre expérience avec les sites de rencontre ?


Autrefois en pays Foulbé

A: salma
A: salma

Les foulbés sont les membres d’un peuple que l’on retrouve dans la partie septentrionale du Cameroun qui ont pour langue le Fufuldé. Les populations de cette région du pays sont en majorité musulmanes. Mon père vient de là et un soir j’ai entamé une conversation sur certaines histoires qui m’étaient parvenues sur cette partie du pays.

Les albinos au nord

Sur ce sujet je lui demande s’il est vrai qu’avant on tuait les enfants albinos. Il me dit qu’il ne sait pas si c’est vrai il n’a jamais vu un albinos au nord, qu’il a aussi tout comme moi entendu dire que c’était le cas. Tout ce qu’il sait c’est que quand des gens avaient un enfant albinos, il y avait un endroit emménagé dans le village où ils devaient aller laisser l’enfant. En écoutant ses explications je me rends compte c’était une sorte de termitière. Un terrain nu avec des trous (ces trous étaient faits par les fourmis), on déposait ces enfants là et on ne les retrouvait plus sans doute un animal ou les fourmis les dévoraient. Les foulbés et la plupart des nordistes voient en l’enfant albinos une sorte de malédiction car la croyance populaire dit que c’est le résultat d’un accouplement en période de menstrues et les nordistes et musulmans n’aiment pas les menstrues et la vue de ce sang, car pour eux, c’est un signe d’impureté.

Les pratiques ancestrales

Quand on avait un nouveau-né au Nord il fallait lui raser les cheveux pour laisser apparaitre ses « vrais cheveux ». Et pour enlever ces cheveux, ils utilisaient des couteaux bien limés que seuls des professionnels savaient manipuler avec dextérité. Si un enfant avait la toux chaque fois, les parents de ce dernier se rendaient chez un médecin traditionnel qui, toujours avec un couteau, lui coupait cette petite membrane qui pend à l’entrée de la gorge. Il parait que c’est parce que cette membrane est très longue qu’elle obstrue la gorge et provoque cette toux. Très dur n’est ce pas ?

Pour la circoncision c’était tout un rituel. Je veux d’abord enlevez de vos têtes cette rumeurs qui dit que «  les nordistes ne sont pas circoncis ». Bon je continue. La circoncision se faisait en groupe. Lorsqu’il y avait assez de candidats de sept ans au plus, les parents s’accordaient sur le choix d’un jour pour appelé « le maitre ». C’est ce dernier qui se chargeait de l’exercice et aussi du recouvrement de ces futurs hommes. Il fallait être fort et ne pas pleurer car si cela arrivait le garçon devenait la risée de tout le village. Le courage résidait dans leur capacité à supporter la douleur et ils étaient récompensés à la fin. Une case était emménagée pour cette opération. Une fois la circoncision finie, le groupe allait s’isoler dans la forêt pendant trois mois.

A; salma

Durant cette période ils vivaient en autarcie. Ces garçons dormaient à la belle étoile et seul le maitre avait le droit de rester dans la case. Pour se nourrir, ils allaient à la chasse ou à la pêche. Le maitre choisissait certains jours où les mamans pouvaient venir laisser de la bouillie pour leur enfant. Elles ne pouvaient venir que quand les garçons n’étaient pas là. Ils ne prenaient pas des antibiotiques et changeaient leurs pansements tous les trois jours. Pour enlever les vieux bandages qui c’étaient asséchés à cause du sang, ils restaient dans la rivière un bon moment et parfois fallait qu’ils bagarrent avaient des poissons affamés qui étaient attirés par leurs bandages. Quand ils se rendaient à la rivière pour cet exercice, ils sifflaient dans leurs flûtes pour aviser les populations et leur demander de quitter la rivière. S’ils trouvaient quelqu’un à leur arrivée, ils le ruaient de coups.

Le maitre choisissait ce qu’il allait manger et il arrivait que ce dernier décide de ne rien leur donner alors, ils dormaient affamés et attendaient le lendemain. Il pouvait aussi enlever toutes les viandes dans leur nourriture et leur donner ce qu’il restait. À l’approche de la fin des trois mois, le maitre se rendait au village pour s’accorder sur le jour de leur retour  et les festivités organisées pour l’occasion. Le jour de la fête chaque parent apportait de quoi habiller leur garçon et le chausser. Des cadeaux étaient prévus pour le maitre et tout le monde mangeait et buvait pour accueillir ces hommes.

Pas facile la vie là bas à cette époque et qu’en était-il de la circoncision chez vous ?

 


Ces choses étranges chez les chinois

auteur:salma

Les chinois deviennent peu à peu les rois du monde. Ils sont installés dans divers pays du monde et plus particulièrement au Cameroun. Cette nouvelle nationalité malgré le fait qu’elle s’intègre un peu partout sur notre territoire reste quand même étrange à mes yeux.

Bon il est vrai que les chinois nous permettent de nous habiller avec de grandes marques mais à petits prix. Il est aussi vrai qu’ils investissent dans divers secteurs comme l’éducation, la santé, etc.  Le début des années 2000 a été le coup d’envoi pour les voir un peu partout dans nos villes et campagnes. J’ai vu des chinois vendeurs de beignets œufs à 25f le beignet, des chinois propriétaires des magasins d’articles divers et même des chinois vendeurs à la sauvette. Pour ce dernier cas, certains camerounais s’y sont farouchement opposés si bien qu’il a fallu l’intervention des autorités pour que tout rentre dans l’ordre.

Pas de jour de repos

Les chinois qui emploient des camerounais ne se rendent pas compte qu’ils font du travail de l’esclavage moderne. J’ai eu deux amies qui étaient des vendeuses dans des boutiques chinoises non seulement elles travaillaient 7jours/7 (le dimanche jusqu’à 14H), mais aussi elles n’avaient parfois pas de pause.

La langue

Les chinois apprécient volontiers que les camerounais parlent leur langue, mais en ce qui concerne le français, très peu font des efforts pour s’exprimer correctement, que dire des langues locales ? La plupart du temps les patrons articulent des paroles incompréhensibles pour les clients, que seuls leurs employés peuvent traduire pour que vous puissiez communiquer.

C’est à se demander si les chinois n’ont pas une dent contre le français. En anglais cela passe mais pour la langue de Molière c’est la catastrophe. Tenez chez nous, si vous êtes un vendeur de téléphone et que vous dites que le téléphone que vous vendez est authentique, il suffit de cinq critères pour savoir si ce que vous dites est vrai :

-le prix

Les téléphones chinois même s’ils portent la marque d’un grand créateur de téléphone (Nokia,Samsung, etc), sont toujours moins chers, certains camerounais vont même jusqu’à spéculer  sur le sujet « avec les chinois, bientôt on vendra les téléphones en kg, tellement les téléphones sont devenus moins chers ».

-la couleur

Les téléphones d’origine chinoise ont toujours des couleurs flashy très attirantes, le genre « tape à l’œil ».

-la sonnerie

Rien qu’à l’allumage votre téléphone vous dira s’il est chinois ou pas, le volume est ce qui vous dit tout. Que ce soit à l’allumage ou à la sonnerie proprement dite, le volume est semblable à celle d’une sirène de pompier.

-les accessoires

Les téléphones chinois viennent toujours avec des accessoires en plus : soit deux batteries, soit une ou deux torches sur le téléphone, soit capable de prendre 2puces, soit deux coques de protection, la télévision, etc.

-la traduction

Sur ce point j’avoue que les chinois ne sont pas allés chercher loin. Si votre téléphone est en anglais, c’est la meilleure langue authentique pour vous dans ce téléphone. Si vous changer de langue et choisissez le français, c’est le chaos. Vous vous retrouvez avec une traduction dont je ne sais la provenance car je suis sur que n’importe qui ferait mieux. Pour dire «sonneries des appels », vous vous retrouvez avec « soneries de l’appeli », « restaurer » devient « gérer le cache ». Une nouvelle école de français qui fait qu’à un moment je me demande si ces créateurs chinois bénéficient d’une expertise quelconque en matière de traduction avant de les incorporer dans ces téléphones ?ou sont-ils libres de les traduire comme ils veulent et c’est aux utilisateurs de deviner de quoi il s’agit ? je suis sure qu’en Europe, ces téléphones ne passeraient pas sur le marché.

Une autre chose qui a encore attirée mon attention sur les créations chinoises sont les moyens de transport. Voilà un autre domaine où les chinois ont été des bienfaiteurs car désormais il est possible d’avoir une moto neuve à moins de 300.000fcfa. Des motos éphémères hélas dont la plupart des propriétaires disent qu’ils n’ont pas eu de retour sur investissement après l’achat de leurs motos car les pannes apparaissent très tôt. Il n’est pas rare de constater que c’est quand vous vous trouvez au sol lors d’un accident que vous entendrez votre moto vous dire « Nanfang toujours fort » avant de s’émietter sur le goudron.

C’est à se demander pourquoi les chinois s’ouvrent au monde s’ils ne veulent pas faire d’effort pour améliorer leurs services car fabriquer des voitures qui ne conviennent qu’aux personnes d’un certain gabarit et qui donnent de crampes à celles de grande taille est un problème.  Vendre des vêtements pour enfants d’un an alors qu’ils ne suffisent plus à un bébé de 3mois est un problème. Fabriquer des chaussures pointures 42 alors qu’elles n’iraient pas à des personnes qui chaussent la pointure 40 est un problème. Si vous achetez une poussette pour bébé de 12 kg et qu’elle se gâte lorsque vous y mettez un bébé de 10kg, c’est qu’il y a un problème, un problème de norme qui vous fait vous demander si c’est la balance(de fabrication chinoise) sur laquelle on pèse votre bébé à l’hôpital qui a un problème ou la poussette que vous venez d’acheter ?

Il y a un problème avec la norme chinoise, l’avez-vous déjà constaté ?