Un Rendez-vous couscous.
Humm j’ai la salive qui me monte à la bouche en écrivant ce billet. La cuisine africaine est la meilleure et camerounaise encore plus. La ville de Yaoundé regorge de coins chauds, mais aussi de restaurants qui font de délicieux mets d’ici et d’ailleurs.
C’est en voulant goutter à quelque chose de nouveau que j’ai découvert des bons restaurants dans le quartier Briqueterie. Bon je dois préciser, la nourriture du Cameroun est bonne mais celle du Nord encore plus (la bonne charité commence par soi-même).
J’ai cru rêver quand je suis entrée dans l’un de ces restaurants la première fois et que j’ai vu qu’il n’y avait que des hommes au four et au moulin pour faire de délicieux repas. Je vous explique pourquoi : mon père étant ressortissant du Nord et musulman de surcroît m’avait dit que préparer dans leur coutume est une chose réservée aux femmes et il me répétait très souvent et fort « les hommes n’entrent pas à la cuisine ».
Une véritable contradiction avec ce que je voyais : des hommes issus du Nord, qui parlent le fufuldé(langue de cette partie du pays) et qui tournent de gigantesques marmites de couscous de riz, de sauce de « Lalo », « foléré », « bascodjé », « Tasba » et j’en passe. Et celui qui est entrain de tourner le couscous je ne vous dit pas comment il le fait bien même s’il transpire beaucoup. Cette transpiration est bien justifiée car le couscous qu’on vous sert est dénué de grumeaux de farine qui auraient échappés à son bâton de couscous.
Ces restaurants sont bien connus des populations du coin et aussi de celles des autres quartiers car les Yaoundéens aiment la viande, et de la viande, il y en a dans ces sauces. Je dirais qu’il y a plus de viande que de sauce mais c’est mon avis. Bon je disais que c’était ces viandes qui attiraient la majorité des clients. Le plat qui coutait 600f il y a deux ans coute désormais 800f vie chère oblige.
À l’entrée, sont installées des bouilloires pleines d’eau pour vous laver les mains (le couscous pour être délicieux se mange avec les doigts). Une fois à l’intérieur, vous payez votre plat, on vous remet un ticket et vous le donnez à un serveur qui prend votre commande et vous l’apporte. C’est chaud, très bon, accompagné de piment à volonté, et selon votre commande, de lait avec du couscous algérien dedans «le Dakéré », d’un jus de fruit naturel ou encore de tout autre boisson non alcoolisée (nous sommes en territoire musulman faites attention, pas de bière !). Dès 12h le restaurant se vide et se rempli comme une termitière. Une télévision est allumée pour vous distraire. Je pense qu’ils devraient penser aux ventilateurs car avec ces repas chauds, la sueur n’est pas loin.
Le vendredi jour de prière à la moquée, il n’y a pas de place car les fidèles qui sortent de là s’y rendent pour prendre des forces et vous êtes parfois obligé de manger debout. Le meilleur moyen d’éviter que cela n’arrive est de venir juste avant l’heure de la prière (13h) vous serez vite servi car à 13H30 le serveur et toute l’équipe seront entrain de prier.
Il est vrai que plus la notoriété s’accroit, plus ces restaurants deviennent petits et on se sent à l’étroit. Si vous souhaitez vous y rendre deux destinations : restaurant de la grande mosquée ou restaurant de la nouvelle route Brique. Une fois sur place, ne soyez pas surpris de croiser des personnes que vous n’aurez jamais imaginé croiser dans ce lieu. Bon appétit et surtout n’oubliez pas les cure-dents, cela soulage avec toutes ces viandes à mâcher.