Aristide MONO

Quand le bla-bla continu, le chômage continu également de consumer toute une jeunesse!

L’effervescence autour de la fête de la jeunesse au Cameroun comme chaque année essaye de détourner cette tranche d’âge de son véritable ennemie qu’est le chômage. Les discours oiseux par ci, la gesticulation institutionnelle par là, au finish, les « 11 février » passent et la jeunesse trépasse toujours.

La définition politique du chômage ne nous sera d’aucune utilité dans ce billet, la notion sera abordée dans sa perception vulgaire à savoir, des jeunes qui errent à longueur de journée sans rien faire ou simplement font dans la débrouillardise et pourtant dotés d’un capital académique minimum.  Ce que les politiciens appellent sous emploi, le Cameroun en compte un taux de 75%. Le baromètre d’indice de perception de l’ampleur de ce mal qui tue la jeunesse camerounaise n’est rien d’autre que l’observation des milieux universitaires.

Les alentours de l’université de Yaoundé 1 et 2 par exemple sont une illustration type de ce que l’Etat a décidé de faire de sa jeunesse. Le petit commerce de biscuits, stylos dans les brouettes, les taxi-motos, les call-box sont devenus le domaine de reconversion des détenteurs de maîtrises. Dans les mini cités les étudiants arrivés il y a de cela 8 ans restent campés toujours dans les chambres après l’obtention des diplômes, ils finissent par fonder des familles dans ces chambres car sans emploi, ils ont honte de retourner au village tout en espérant qu’un jour Dieu les aidera. Une attente qui fini par bousier tout espoir qu’un parent peut fonder sur son enfant après de longues années d’études.

Les chiffres de moins de 16% du taux de chômage publiés par les autorités relèvent une fois de plus du mépris envers la jeunesse, lorsqu’on sait par exemple que chaque année l’université de Yaoundé 2 accueille plus de 23000 étudiants et que la fonction publique camerounaise ne compte pas plus de 450000 agents. Les discours sur la jeunesse ne tournent qu’autour des promesses, on pourrait dire des duperies à des fins de clientélisme électoral ou d’éviter un éventuel printemps négro africain.

En effet si ce n’est pas un discours qui incrimine les jeunes, par exemple le tapage gouvernemental sur les habillements indécents, se sont les engagements fallacieux. Tenez un an jour pour jour Biya avait annoncé le 10 février la création de 200000 emplois, alors aujourd’hui cet octogénaire peut-il ramasser les mots qui ont franchi le seuil de ces lèvres ? Curieusement alors que la jeunesse attendait une explication ou un aveu d’échec lors de ce 10 février, le président de la république a une fois de plus démontré sa mauvaise foi en affirmant que ces emplois ont été déjà créés. Mais où ? Et quand ? Il s’est targué également d’avoir tenue la promesse de la professionnalisation des Taxi-motos, or Dieu seul sait dans quelles conditions les Taximen-motos sont abandonnés à eux même dans les villes de Douala et de Yaoundé.

La semaine écoulée, le ministère en charge de l’emploi a organisé opportunément un colloque sur la question, juste pour se souvenir des missions qui sont les siennes et rentrer dans le folklore de la pseudo  « Fête de la jeunesse », je préférais parler de « la défaite de la jeunesse ». On pouvait voir des officiels de cette rencontre cosmétique bomber le torse dans les médias en affirmant que se sont les jeunes qui ne veulent pas se rapprocher des offres d’emploi. En fait de quel emploi parlent-ils ? Il ne s’agit qu’une gesticulation pure et simple !

Un certain nombre de programmes gouvernementaux ont été élaborés pour accompagner cette gesticulation institutionnelle pour escroquer la jeunesse. On peut citer la mise sur pied du fond national de l’emploi (FNE) le pacte national pour l’emploi des jeunes (PANEJ), le programme d’appui à la jeunesse rurale et urbaine (PAJER-U), le projet d’appui aux acteurs du secteur informel (PIAASSI). Toute cette armature d’institutions n’apporte aucune plus value à la résorption du problème du chômage ambiant.

Dans un pays où il n’existe aucune gratuité effective du service de l’Etat, où les étudiants par exemple n’ont droit à aucune facilité, où la création d’une PME est conditionnée au monnayage, dans un pays l’accès à un emploi se fait par cooptation, deux alternatives s’offrent aux jeunes : la facilité et le suicide.

Le chemin de la facilité est l’une des trajectoires qu’emprunte la jeunesse à savoir, la criminalité, la prostitution et l’adhésion aux réseaux sataniques pour vite s’enrichir. De ce qui est du suicide, on a l’abandon totale d’une jeunesse à la nicotine, elle dépense ses maigres réserves dans les alcool et la drogue dans l’optique de noyer les soucis avec tous ce que cela implique comme marche vers la mort.

Alors que faire ?

Il n’y a pas de miracle à faire ni d’inventer un fil à couper le beurre. Le gouvernement avec l’aide des experts avait déjà dégagé plusieurs pistes de solutions seulement au Cameroun tout est discours, tout est théorie. Il faut juste mettre en pratique des propositions faites dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE):

–          Promouvoir la création des PME en soutenant les jeunes et en levant les barrières institutionnelles aussi en assainissant le milieu des affaires ;

–          La mise en adéquation de la demande d’emploi ;

–          L’amélioration de l’efficacité du marché de l’emploi.

A ces solutions gouvernementales il faut :

–          Combattre la corruption et la longévité aux affaires ;

–          Réduire les matricules fictifs ainsi que le cumul des fonctions ;

–          Orienter les apprenants vers un enseignement professionnel technique au lieu de fabriquer des littéraires bureaucrates ;

–          Sortir de la gesticulation institutionnelle.

 


Université camerounaise: Entre notes sexuellement transmissibles et banditisme à col blanc

La semaine qui s’achève a été marquée par la tenue d’un colloque sur le harcèlement sexuel dans les milieux académiques et le scandale financier des dirigeants de l’université de Douala avec 17 sanctions disciplinaires dont 14 assorties d’un préjudice financier, pour un montant total de 2 851 913 653 FCFA. Quelle image ?

La rectitude morale a foutu le camp dans les universités supposées être des pôles d’excellence y compris dans les mœurs, curieusement elles sont devenues des laboratoires d’une ingénierie de prévarication aggravée et à ciel ouvert. Déjà en 2012 les plus hautes autorités de l’université de Yaoundé 2 dont le recteur et les doyens avaient été sanctionnées par le control supérieur de l’Etat et relevées de leurs fonctions. C’était une honte totale pour ces enseignants de rangs qui étaient contraints de faire profil bas devant leurs étudiants et surtout qu’à cette époque un collectif des étudiants avait manifesté au campus pour précipiter le départ de ces malfaiteurs économiques. Cette semaine l’université de Douala a offert un spectacle digne d’un repère de détourneurs de fond publics.

Le professeur Bekolo Ebé Bruno ancien recteur de l’université de Douala a été constitué débiteur de l’institution de la somme de 2 422 926 236 FCFA et a écopé d’une amende spéciale de 2 000 000 avec une interdiction de toute responsabilité de l’Etat pendant 5 ans. L’ex-vice recteur Professeur Ekodeck Georges Emmanuel a été constitué débiteur de 2 065 335 FCFA et une amende de 300 000 lui a été infligé. De même le directeur de l’Institut universitaire de technologie de l’université de Douala, Ayina Ohandja Louis Max a été constitué débiteur envers ladite entité de la somme de 91 898 480 et une amende de 2 000 000 lui a été infligée.

Le conseil supérieur de l’Etat a également reconnu :

–          Monsieur Mboudou Auguste, ex directeur des affaires administratives et financières, débiteur de l’institution de la somme de 24 949 405 FCFA

–          Madame Nsimi née Ebelle Nyame Monique, ex-directeur des infrastructures, débitrice envers l’université de Douala de la somme de 26 791 323 FCFA

–          Monsieur Ndongo Léon, ex-chef de la division du budget, débiteur de la somme de 120 346 615 FCFA

–          Monsieur Dedou Thomas, comptable matière de l’université de Douala, débiteur envers l’institution de la somme de 67 994 358 FCFA

–          Monsieur Pokem Jean Marie, intendant principal du restaurant universitaire, débiteur de la somme de 76 681 198 FCFA

En fait le listing est loin d’être exhaustif.

Voilà autant de Milliards volés en fumée lorsqu’on sait dans quelle promiscuité croule nos universités ou on manque de tout et où les étudiants éprouvent une peine à s’acquitter des 50 000 FCFA d’inscription de même que 100 FCFA pour avoir droit à un maigre plat de haricot chaque jour au campus.

Par ailleurs les enseignants et autres dirigeants ne s’arrêtent pas au simple vol des deniers publics, ils vont jusqu’au harcèlement sexuel dont jusqu’ici seules les filles étaient victimes, mais aujourd’hui les jeunes garçons sont poussés à la sodomie par leurs enseignants. D’où la réflexion engagée par les enseignants eux-mêmes pour stopper la saignée des notes sexuellement transmissibles.

Comment ça marche ?

Il s’agit tout simplement des étudiants qui refusent de céder aux avances de leurs enseignants qui, furieux, conditionnent leur validation des unités d’enseignement par un passage à l’acte forcé. L’attribution d’une moyenne est tributaire d’un rapport sexuel préalablement consommé par le correcteur qui n’est rien d’autre que l’enseignant. Il est donc dans ce cas difficile de résister aux avances du professeur car ton année académique en dépend, l’étudiant résistant peut se voir attribuer des notes catastrophiques ou simplement qui n’apparaissent jamais dans les listes au barbiard.

D’autres ne passent pas par mille chemins pour accomplir la sale besogne, ils les dragues en leur proposant d’avance de bonnes moyennes. Cette pratique de harcèlement est davantage prisée par les encadreurs de bas échelles par exemple les chargés de travaux dirigé plus en quête de notoriété libidinale que scientifique, ils résument leur supériorité académique par le nombre d’étudiants victimes de leur acharnement.

Les plus touchées sont les jeunes filles et les plus traumatisés sont les jeunes garçons parfois contraint pour des raisons de survie académique surtout chez les plus ambitieux et plus passionné d’une carrière académique ; de même que celles qui préparent les mémoires ou les thèses de doctorat. Les directeurs de recherche à défaut de proposer aux apprenants l’adhésion à une loge maçonnique ou rosicrucienne exigent que ces derniers deviennent leur boite à jouissance.

Ceci n’est pas sans conséquence, d’une part il y a des étudiants qui trouvent en cela une facilité pour accéder au niveau supérieur, ce qui pose le problème de la compétence effective des jeunes diplômés plus tard enseignants et autres qui n’ont aucune base épistémologique. De l’autre coté on a des carrières académiques purement détruites, des rêves brisés chez ceux qui au nom de la dignité finissent par opposer un non catégorique à ces bourreaux sexuels d’un autre genre. De même ceux qui cèdent par contrainte en plus du traumatisme, nourrissent tout au long de leur vie un ressentiment énorme pouvant conduire dans des cas à des fins plutôt tragiques, aussi bien du côté de la victime que celui du bourreau.

Mais il faut reconnaitre en outre que les enseignants de leurs cotés subissent eux aussi un harcèlement des étudiantes hantées par la facilité. En fait, la corruption physique et morale sont leurs armes, celles-ci offrent gracieusement leurs charmes à ces enseignants frileux de sang neuf.

Ainsi va l’université camerounaise qui veut conduire le pays vers l’émergence, une université devenue le refuge des harceleurs sexuels et des bandits économiques de grand chemin.

 

 


« Repenser et reconstruire l’opposition camerounaise »

Repenser et reconstruire lddTelle était la thématique du colloque du 7, 8, 9 novembre 2012 dont les actes ont été resitués jeudi dernier dans un livre de 230 pages produit par les animateurs de la « Grande Palabre » et préfacé par l’éminent penseur africain Fabien Eboussi Boulaga. Il s’agit d’une ressource scientifique conçue par le Thing Tang de la société civile pour mieux équiper les partis politiques surtout ceux du groupe oppositionnel afin de tenter de rééquilibrer le rapport de force largement favorable au parti au pouvoir.

La vingtaine de chercheurs associée au montage intellectuel de cet ouvrage pratique se s’est penchée tour à tour sur une espèce d’évaluation du processus démocratique au Cameroun, de ce qui est de la compétition électorale et aussi sur des propositions pour une réinvention de l’opposition. En effet à cause d’un manque d’aggiornamento, l’opposition a fini par ressembler au parti au pouvoir par exemple dans la néopatrimonialisation des instances du parti et des maigres bénéfices politiques engrangés et également dans la reproduction des goulots d’étranglement en termes programmatique et mobilisationnel.

Il est à reconnaitre que l’ordre politique est déséquilibré au Cameroun comme tout ailleurs dans les pontificats présidentiels africains. Comme le pense le professeur Eric Mathias Owona Nguini : « certains acteurs sont réduits à une existence quasi animale, à une existence bestiale » tan disque les autres croulent dans un luxe superflu. Alors dans un tel système de distribution et de redistribution des richesses de l’Etat il est difficile qu’un jeu politique conventionnel ait lieu. Ainsi certains s’accordent à la nécessité d’une pause insurrectionnelle concluant qu’il ne peut y avoir alternance démocratique dans cet environnement. Bref socio-économiquement l’opposition est désarmée.

Dans la même veine on peut également remarquer que l’arbitrage politique est partial, les instances en charge des chalenges électoraux sont soit incompétentes, anémiées de pouvoir, soit elles sont de connivence avec le régime en place ou simplement les deux à la fois. Tout semble fait pour faire de l’opposition politique camerounaise une marionnette depuis sa sorti du maquis en 1990, elle est nominaliste, pire encore elle sombre dans un amateurisme criard.

Certes le paramétrage politique concoure à tuer toute velléité d’érection d’un parti alternatif mais il est indéniable que les formations de l’opposition sont comptables de leur propre contre-performance.

Toutes les tentatives de coalition menées jusqu’ici ont buté sur des leaders qui ne veulent pas se distendre de leurs appétits personnels, certains vont jusqu’à participer au partage léonin du National cake saccageant les derniers espoirs que le peuple a bâtit sur eux pour une possible alternance. Il faut une refondation de l’opposition ! C’est le but recherché par cet ouvrage qui n’a pas omis de faire quelques suggestions ou proposition à l’opposition politique camerounaise déjà sans offre politique pertinente.

–          Il faut par exemple que les forces alternatives au régime de Yaoundé établissent une véritable connexion avec la société civile.

–          Il faut qu’elles structurent une pensée politique adossée sur une armature intellectuelle et scientifique afin de serrer les liens avec la sagesse.

–          Il faut qu’elles sachent que ;  la politique est inspiration, rapport au spirituel; la politique est imagination, il faut ouvrir les frontières de son esprit, de son cerveau pour concevoir une vision politique concurrentielle; la politique est stimulation, il faut stimuler pour mobiliser ; la politique est mobilisation et organisation cela passe par la politisation des masses ; la politique a une éthique, elle est passion et motivation.

 


RFI et nous

Quel est son impact sur le quotidien des récepteurs africains ? Quelle est l’idée que ceux-ci se font de ce vecteur de l’information internationale ? La réponse à ses deux interrogations nous plonge dans une sorte de sociologie du média.

En Afrique la radio est l’un des plus anciens médias modernes, car la télévision arrive par exemple au Cameroun à la fin de la décennie 80, le téléphone se vulgarise au début des années 2000 et l’internet s’implante effectivement après 2005. Jusqu’ici malgré les efforts de la presse écrite, la radio est demeurée la principale source d’information. Les postes récepteurs sont presque à la portée de tous, ils sont malléables et les fréquences de modulation radiophonique sont plus accessibles. Il s’est créée en Afrique une proximité voir un copinage entre la radio et l’Africain, qu’il soit accroché sur son palmier entrain de vigner ou simplement derrière son étalage de légumes il est toujours muni de son poste récepteur (poste ordinaire ou téléphone avec radio incorporé).

La vulgarisation des entreprises de communication sociales est tributaire de la libéralisation politique survenue au tout début des années 1990, la multiplication des chaînes radio va alors s’opérer dans ce contexte du vent de l’est qui soufflait sur les régimes autocratiques. Il faut donc comprendre que jusqu’au début de l’amorce de la décompression de l’autoritarisme, seul les médias d’Etat avaient droit de citer, exception faite du moins de la presse écrite. En effet avant 1990 des organes de presse tel que Le Messager de Pius Njawé qui entretenait un discours contradictoire existait déjà.

Pendant que les médias nationaux non gouvernementaux étaient muselés ou simplement interdits, ceux internationaux restaient alors la principale source d’information. Ce qui nous amène à nous pencher sur le cas de Radio France internationale pour répondre aux deux questions posées plus haut.

RFI, malgré l’irruption d’une pléthore de chaines étrangères, n’a  pas perdu son monopole au Cameroun, un rang qui s’inscrit dans l’histoire et continue à être occupé. Alors que les systèmes monolithiques s’activaient à imposer une censure forte aux journalistes, Radio France  Internationale est demeurée presque la seule à fournir une information fiable que la radio d’Etat cherchait à camoufler. Elle continue de détenir l’exclusivité sur certaines informations qui fâchent les gouvernements locaux. Aussi les élites politiques sont plus ouverts à RFI qu’aux médias africains, probablement parce que son auditoire va au-delà des pays et des continents ; c’est une radio mondiale.

Comme sus évoqué, il y a également cette facilité à capter RFI même dans les coins les plus reculés de nos pays où la radio nationale a démontré toutes ses limites. RFI est partout en Afrique. En plus de cette proximité, on peut relever le caractère international de ses informations qui nous mettent au cœur des événements du monde entier. L’africain vit en temps réel au rythme de l’information mondiale au point de parler de 7 milliard de voisins pour reprendre le titre d’une des émissions de RFI.

Il y a une espèce de capacité pour l’africain à faire valoir son opinion, sans risque pour le média d’être censuré, de même que les forums et débats connaissent des intervenants de divers horizons. C’est un espace qui stimule et fait émerger le talent à travers divers concours.

On peut également saluer le rôle de politisation et de médiatisation des problèmes africains par  RFI dans la mise sur agenda internationale des maux qui minent le continent. Sans toute fois être exhaustif dans notre énumération, nous prendrons le cas des crises politico militaires et la violation de libertés individuelles. Le cas malien et centrafricain aujourd’hui bénéficie  d’une grande implication de RFI qui y consacre des pages. Aucune crise africaine ne peut passer inaperçue à RFI de même que d’autres cas comme la pression exercée sur les hommes politiques, les journalistes et autres membres de la société civile. RFI peut être par conséquent qualifiée de voix des sans voix.

RFI produit des énoncés qui visent aussi à persuader son audience, on peut parler d’une fonction locutoire et perlocutoire. Cependant, au-delà de cet impact positif il y a cette appréhension de « mal nécessaire » de la chaîne par certains africains sceptiques très souvent panafricanistes. Il y a une sorte de méfiance vis-à-vis de la radio française.

La perception de RFI par l’africain est liée à l’idée qu’il se fait généralement de la France. Il y a ce soupçon de néocolinisation qui plane, certains parlent d’instrument de la francafrique et de cette francophonie paternaliste. En fait tout se joue sur la nature de l’information, ce qui veut dire que cette perception n’est pas figée mais dépend de la satisfaction ou non du traitement de l’information. L’appréhension est conjoncturel d’où la difficile identification des sceptiques puisque les critiques d’hier peuvent être les laudateurs d’aujourd’hui, mais toujours est-il, on accuse RFI de partialité dans le traitement des informations. On a l’impression que les prises de positions dans certaines situations se font en fonction des choix du gouvernement français et qui par conséquent manqueraient très souvent d’objectivité. Dans cette optique la question de l’homosexualité dans les pays qui la pénalise encore est vue comme une atteinte grave à la liberté de l’individu et remet en question le niveau de démocratie dans ces Etats peut être parce qu’elle a déjà été légalisée en France et dans bon nombre de pays européens.

RFI apparaît aussi comme un moteur de déstabilisation des régimes qui ne font plus l’affaire de Paris. A tord ou à raison les gouvernants africains voient en chaque révélation de RFI un complot visant à mettre en mal le pays. On ne peut pas compter le nombre de fois où les porte paroles des gouvernements locaux sont sorti de leur réserve pour fustiger ou démentir d’une façon très musclée les informations  de RFI. L’élite politique africaine dans sa grande majorité est la plus sceptique du fait que RFI peut faire ou défaire son image. Dans tous les cas, nul ne peut douter de la force politico-médiatique de cette radio.

Un autre effet de RFI perçue comme pervers par les auditeurs africains est cette violence symbolique qui va au-delà d’une francophonie pour aboutir à ce qui peut être qualifié de Francocentrisme. RFI impose la présence de la France dans le quotidien des africains créant l’idée que le pays de de Gaulle est la plaque tournante de l’humanité. Par exemple le président français apparaît aux yeux de certains comme le plus puissant après celui des Etats-Unis, de même que le championnat français parait être le plus animé d’Europe et les matchs des bleus seraient les plus grands derbys de la planète. Ces quelques exemples prouvent que RFI a un impact considérable sur le continent.

In fine, il faut dire, que l’on soit francophiles ce qui implique en Afrique l’amour pour RFI, ou sceptiques, objectivement il est difficile de mépriser le travail d’information et de politisation que cette radio abat en faisant sortir l’Afrique des oubliettes. Bref RFI est toujours au chevet de l’Afrique.


Que nous manque-t-il au Cameroun? une bureaucratie normale!

La question ci-dessus a été posée par le président camerounais lors du discours de fin d’année, manifestant son étonnement devant le bilan décevant de 31 ans de règne alors que le pays regorge d’un potentiel naturel important en termes de ressources et de stabilité politique. Le problème est donc ailleurs, dans la gouvernance, c’est-à-dire dans l’administration qui hypothèque toute chance d’émergence. Voici les tares de la bureaucratie camerounaise !

Il n’est pas question pour nous de faire le procès politique de la bande à Biya, mais de s’intéresser à l’administration en général au sens le plus simple du terme. Les défaillances se répertorient tant au niveau du système que celui des agents eux-mêmes, ce qui signifie que les responsabilités sont partagées.

Un système éducatif affecté par la « diplômie »…

La course aux diplômes est l’un des éléments fondamentaux de la décrépitude de la bureaucratie camerounaise. Cette diplômie est fondée sur l’illusion selon laquelle le diplôme, qui n’est qu’un simple papier, était synonyme de compétence. C’est dans ce sens que l’entrée dans la fonction publique est conditionnée par la simple présentation d’un papier émasculant ainsi la compétence. Le système éducatif est monté de telle sorte que les apprenants ne recherchent pas la connaissance, mais plutôt le diplôme. Les enseignants peuvent donc se limiter sur les introductions générales pourvu qu’en fin d’année un taux de réussite soit spectaculaire. Ceci est si vrai qu’on a institué au Cameroun la médiocre formule de « Promotion collective » où on délibère les examens officiels à 6, 5/20. Que peut-on attendre de ces futurs fonctionnaires mal formés ? La diplômie a également fait prospérer une industrie souterraine de faux diplômes, appelés « diplômes de Bonas », Bonas renvoyant à la zone universitaire de Yaoundé 1 où les attestations et diplômes contrefaits sont délivrés à moins d’une heure. La diplômie promeut la tricherie et la compétence douteuse ou approximative.

Un mode de recrutement buissonnier…

Les éléments mal formés ou détenteurs des « diplômes de Bonas » ont généralement droit à un accès frauduleux à la fonction publique. Trois voies d’accès sont « en vigueur » au Cameroun. D’abord la mobilisation d’un capital relationnel, conséquence de l’Etat néopatrimonialiste pour ne pas parler de la « parentocratie ». Le concours administratif n’a qu’une fonction de légitimation du recrutement de l’agent puisque le parrain ou le parent par son influence et son accès aux circuits d’établissement des listes finales va s’occuper de votre réussite au dit concours, d’où la tribalisation de l’administration. Le deuxième chemin est la mobilisation du pouvoir financier, ici le réseaucrate capable de court-circuiter les listes des admis ou recrutés est sollicité pour recevoir en contrepartie des millions de francs CFA. Il y a tout un marché noir qui prospère dans l’accès à la fonction publique. La troisième voie est celle des industries mystico-exotériques avec tout ce que cela peut exiger comme sodomie de jeunes garçons, en fait il s’agit de faire allégeance au diable. Sans nier le fait qu’il existe quelques miraculés qui sont objectivement recrutés, il faut reconnaître que la méritocratie est loin d’être le principal critère de recrutement. Bref au Cameroun on a écarté la norme et normalisé l’écart.

Une inertie généralisée : un « je-m’en-foutisme aggravé »…

Les fonctionnaires recrutés par des réseaux parallèles sur la base des attestations de « Bonas » ne se trouvent dans aucune obligation quelconque de satisfaire l’Etat. D’ailleurs, ils n’en sont pas capables puisqu’ils ne sont pas très souvent compétents et ils n’ont aucun sens de l’effort. A l’université de Yaoundé 2 par exemple, l’administration ouvre vers 10 heures, à midi on prend une heure de pause et on ferme à 15 heures. Soit à peine 5 heures de travail par jour : conséquence : le service public tourne au ralenti. Les lenteurs administratives renvoient les résultats aux calendes bantou, d’où le retard du Cameroun en matière de développement.

Un antipatriotisme ambiant…

Ce n’est un secret pour personne que certains commis de l’Etat détiennent une double nationalité, et sont donc plus enclins à penser à l’étranger où leurs enfants résident, grâce à un argent honnêtement ou malhonnêtement gagné. De plus  lorsqu’ils sont malades, ils  sont dirigés vers les hôpitaux étrangers pendant que les nôtres sombrent dans la décrépitude. L’intérêt national est supplanté par des égoïsmes individuels ou sectaires.

Une corruption spectaculaire : une administration très gombiste…

Au Cameroun, la réseaucratie gouverne. Le service public est sorti des canaux et canons conventionnels pour s’adapter à une mafia montée depuis le haut, nourrie par une conjoncture économique de vache maigre. Il faut des contreparties pour avoir accès à un service qui est supposé être gratuit afin de permettre au fonctionnaire d’arrondir de façon exorbitée ses fins du mois. Ces échanges sont soit symboliques ou matériels. Pour ce qui est des contreparties matérielles, elles peuvent être en espèce ou en nature à l’exemple du sexe ou l’âme de l’usager. Tout se négocie en termes de gombos c’est-à-dire de pourboire ou de pots-de-vin. La population en majorité pauvre ne pourra dans ces conditions bénéficier aisément du service public, puisqu’elle ne dispose pas d’un fort pouvoir d’achat. Même la signature des documents requiert une rançon souterraine à verser au fonctionnaire.

Une prévarication qui croît exponentiellement…

Un tome ne suffirait pas pour lister le nombre de voleurs de la République derrière les barreaux. Après le football, le Cameroun est reconnu mondialement comme un Etat qui abrite des bandits à col blanc d’une notoriété avérée. Si les feymen (escrocs) n’ont pas toujours dit leur dernier mot, les fonctionnaires camerounais leur ont déjà arraché la palme d’or en termes de crimes économiques et financiers. Chaque année, l’Etat perd un nombre important de milliards à cause du vol organisé par les agents publics, avec un impact considérable sur le niveau d’exécution des travaux publics qui sont soit de mauvaise qualité soit non réalisés. Les Camerounais sont de plus en plus appauvris par leur bureaucratie. Tout un gouvernement est actuellement en prison dans le cadre de l’opération éperviers (chasse aux prévaricateurs).

  Une administration personnifiée : une hantise totémique du chef de l’Etat…

Le fait que la personne du chef de l’Etat hante toute une administration constitue un handicap à la bonne marche de la fonction publique. On pourrait peut-être justifier ce phénomène par le fait que le portrait du président, exposé dans tous les bureaux, provoque des effets paranormaux. Presque tous les fonctionnaires agissent sous le contrôle ou au nom du chef de l’Etat même quand ce dernier ne leur a imposé aucune instruction et leur a même donné tous les pouvoirs comme c’est le cas avec les feuilles de route ministérielles. Ceci étouffe l’esprit d’innovation et d’initiative, car il faut penser toujours sous le contrôle du chef de l’Etat. On a donc l’impression que ce dernier est un puissant totem qui absorbe les agents de l’administration. La bureaucratie est sclérosée, statique sans dynamisme parce tout le monde se réfère à un même individu même quand il s’agit d’une victoire d’un combat de boxe. L’image de Biya dépouille les fonctionnaires de leur rationalité, ils sont hantés et aliénés, par conséquent l’administration piétine dans la routine en attendant d’être exorcisée un jour !

Des administrateurs détenteurs de titres fonciers de certains postes administratifs…

La longévité est la chose la mieux partagée dans l’administration camerounaise, les fonctionnaires à certains postes bénéficient d’une espèce de mandat illimité donnant l’impression qu’ils sont dépositaires d’un titre foncier dudit poste, ils en font une propriété privée. Les différents gouvernements du régime Biya tournent presque, autour des mêmes têtes. Depuis ma naissance, je n’ai pas connu un président du conseil économique et social autre que le fossile Ayang Luc. Cette longévité est congénitale au concept de pouvoir perpétuel théorisé par le politologue Eric Mathias Owona Nguini. La mobilité sociale est difficile dans une telle administration surtout que depuis plus de trente ans, comme l’a reconnu le président dans le discours à la nation, aucun résultat escompté n’a été obtenu. Ces éternitaires ne peuvent qu’amplifier des réseaux mafieux et pérenniser le néopatrimonialisme.

 Une tolérance administrative non justifiée…

Comme nous parlions plus haut du concept médiocre de la « promotion collective » dans le système éducatif camerounais, il faut également évoquer celui de la « tolérance administrative » consistant à fermer les yeux sur les délits administratifs. Il s’agit d’une lourdeur manifeste dans la prise de sanctions à l’endroit des égarés de l’administration instituant ainsi un « laisser- aller » indescriptible. De même, les citoyens peuvent se permettre de violer les lois sans risque d’être inquiété par l’administration. Ceci relève des voies de contournement de l’Etat dans sa mauvaise foi de répondre aux exigences des Camerounais, pourtant il est primordial de les résoudre sans coup férir.

Un cadre institutionnel favorable à la paralysie du service public…

Tous les maux sus énumérés sont chapeautés par un cadre institutionnel qui freine l’essor du service public. Il crée un flou institutionnel à l’origine des doublons et par conséquent des conflits de compétences. Par exemple, les experts s’accordent à dire qu’il y a deux gouvernements au Cameroun, à savoir le secrétariat d’Etat à la présidence et la primature. Les mécanismes d’un « check and balance » sont inopérants, le suivi des travaux publics est inefficace, les organes de lutte contres la prévarication sont sans pouvoir judiciaire ni répressif et se limitent à la dénonciation. La hiérarchie dans les offices publics n’est ni cohérente ni respectée tout simplement parce que le pouvoir est ailleurs, dans des circuits informels qui sont régis par une hiérarchie tapie dans l’ombre qui fait et défait les princes de l’administration.

Voilà en gros les 10 maux de l’administration camerounaise : les corriger apportera probablement une réponse à cette interrogation du chef de l’Etat.


Échec de la libre circulation en zone CEMAC: Pourquoi s’en prendre à Obiang?

Le syndicat des chefs d’Etat et chefs de coups d’Etat de l’Afrique centrale connu sous le nom de la CEMAC dans son intention de rendre la circulation des personnes et des biens libres dans cet espace communautaire a buté sur l’hostilité d’Obiang Nguéma. Au-delà d’un orgueil égoïstement princier de la guinée équatoriale, il faut lire une real-politique salutaire du tombeur de Maquias Ngéma qui a dépassé la cosmétique institutionnelle pour poser des préoccupations de fond.

Dans son refus du 8 novembre 2013 lors d’un conseil des ministres à Malabo, le gouvernement de guinée équatoriale se justifiait sur son site officiel : « La guinée équatoriale a décidé de la non application de cet accord, en raison de l’existence de plusieurs exigences et conditions par étapes que les Etats doivent accomplir et assumer préalablement jusqu’à atteindre la libre circulation prétendue ». L’accord évoqué dans ce communiqué est sans doute les conclusions du sommet extraordinaire de Libreville du 14 juin 2013 qui fixaient l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes et des biens à partir du 1er janvier 2014.

En lisant et en analysant objectivement les raisons qui ont poussé Obiang à récalcitrer à ce projet on peut comprendre son refus. Si on s’arrête sur les préalables opérationnels, il est à constater que rien n’a été fait et que les gouvernements de la CEMAC voulaient une fois de plus s’investir dans le bricole pour justifier les pertes de temps budgétivores que constituent la pléiade des sommets qui n’apporte aucune plus value sur le quotidien du citoyen Cémacien. Il s’agissait d’un bon en avant sans base que la CEMAC voulait réaliser à travers cette libre circulation.

Il avait été convenu que la réalisation d’un minimum d’exigences devait servir de cadre à la mise en vigueur de la libre circulation. Nous pouvons évoquer par exemple les préalables sécuritaires à savoir : la fiabilisation des documents, l’échange de fichiers des personnes recherchées donc la signature d’une  convention avec interpole. Jusqu’à la date du 1er janvier 2014 aucun de ces fondamentaux n’était satisfait. La libre circulation allait se matérialiser par le simple décret du syndicat des chefs d’Etats de l’Afrique centrale. Le passeport certes à l’air biométrisé mais quels sont les mécanismes en charge d’authentifier les donnés biologiques des détenteurs pour contrôler les flux humains ?

Et pourtant Obiang veut pour le moment mettre son archipel princier à l’abris de l’insécurité qui secoue les pays de la CEMAC c’est-à-dire, le début d’un génocide centrafricain, les citoyens tchadiens en majorité guerriers et le Cameroun avec ces escrocs, feymen, prévaricateurs, prostituées et bandits de grand chemin. Face à ces menaces, il est donc compréhensible que la guinée équatoriale soit réticente et qu’elle exige la mise en œuvre des mesures sécuritaires ; c’est le minimum pour un Etat soucieux de la protection de sa population et jaloux de sa souveraineté. Si Obiang est en position économique confortable il est évident du point de vue réaliste qu’il impose une politique étrangère pragmatique ; pourquoi l’en vouloir ?

Le réalisme d’Obiang Ngéma est aussi d’autant louable que lorsqu’on migre des raisons officielles pour surfer sur des motivations stratégiques latentes on s’aperçoit que la guinée a le droit de reculer et de réfléchir par deux fois.

D’abord la menace des émigrés clandestins venant en majorité du Cameroun qui fuient la misérocratie institué dans leurs pays, il y a donc un risque dans le long terme de l’envahissement de ce petit pays lorsqu’on sait par exemple que la population de Yaoundé dépasse de loin celle de toute la guinée. On me demanderait pourquoi le Nigéria n’a pas jusqu’ici envahi le Cameroun avec sa population 12 fois au dessus de ce pays ? Je répondrai simplement que le Cameroun est de loin un Eldorado face au niveau de développement du Nigéria.

Il faut également rappeler que la trajectoire politique tracée par le président Guinéen depuis l’acharnement du scandale des biens mal acquis consiste à affirmer son leadership panafricaniste fut-il tardif qui lui impose désormais une certaine posture dans les relations internationales. Le refus de la guinée apparait comme le message d’une affirmation d’un leadership en gestation en Afrique en générale et dans la zone CEMAC en particulier. En effet le réaliste Obiang, pense que ceux qui font la queue ou la manche doivent se soumettre même si rien n’est figé en ce qui concerne les rapports de force entre les Etats.

Si les cinq autres myopes stratégiques s’éternisent à fustiger Obiang au lieu de s’imposer une plus value, alors qu’ils laissent la réal politique s’exprimé jusqu’à ce que Obiang comprenne que son apogée doit connaitre un jour un déclin.


L’épineux problème d’adduction d’eau à Yaoundé: à quand le bout du tunnel ?

EAU Combien de fois des annonces et rituels ronflants ont été organisés pour signer la fin de la soif des populations ? Aujourd’hui a lieu à Yaoundé l’inauguration du barrage de la Mefou qui doit désormais apporter plus de 50000 mètres Cube dans les ménages de la capitale politique. Wait and see ! Pour le moment penchons nous sur la problématique de l’approvisionnement des camerounais en eau potable dans un pays où chaque département porte le nom du cours d’eau qui l’arrose.

L’approvisionnement en eau potable demeure un casse-tête chinois au Cameroun. En effet, les populations des grandes villes en générale et celle de Yaoundé en particulier vivent un véritable calvaire pour s’approvisionner en eau courante dont la pénurie est devenue légendaire, pourtant ces villes abritent la majorité de la population et sont dans leur quasi totalités équipées en systèmes d’alimentation en eau potable. Ce qui situe ici le taux de couverture à environ 86,2%, mais la réalité de la situation de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain est traduite par le taux d’accès direct des ménages à l’eau potable qui est de l’ordre de 29% pour un nombre d’abonnés estimé actuellement à 226 638, donc très bas.

L’adduction d’eau regroupe les techniques permettant d’amener l’eau depuis sa source à travers un réseau de conduites ou d’ouvrages architecturaux (aqueduc) vers les lieux de consommation. Le terme d’adduction vient étymologiquement du latin : ad ducere (mener ou conduire vers, amener…). Seulement, depuis quelques années déjà, les structures en charge de conduire l’eau vers les consommateurs y parviennent avec beaucoup de peine. La ruée vers l’or bleu constitue désormais une gymnastique qui entre dans le quotidien des yaoundéens.

Dès les premières heures de la journée, il faut visiter tout les points d’eau possible, question de maximiser ses chances de trouver le précieux sésame. En réalité les habitant de la cité capitale ont presque perdu le sommeil ou alors dorment en gardant une oreille attentive sur leur robinet, guettant impatiemment le retour du précieux liquide. C’est ainsi que dans tous les points de ravitaillement, de longues files de bidons, bassines, cuvettes et autres bouteilles attendent sagement, parfois en l’absence des propriétaires qui les laissent là en attendant le signal. Le fait est que dans certains quartier l’eau n’est disponible que nuitamment, dans d’autres par contre il faudra attendre plusieurs jours voir des semaines. Comme l’on peut l’imaginer, c’est une situation plutôt insupportable, désagréable et même invivable, si tant il est vrai que l’eau c’est la vie, comment comprendre que dans un pays comme le Cameroun qui est doté d’un fort potentiel hydrologique capable de répondre aux besoins en eau de ses habitants sans trop de difficultés.

Cependant, l’on se souvient qu’à l’époque de la défunte société des eaux du Cameroun ( SNEC ), les coupures étaient presque inexistantes, et quand bien même çà arrivait, celles-ci ne s’éternisaient pas. L’on est tenté de se demander que s’est-il passé entre temps, pourquoi la structure actuelle en charge de la distribution de l’eau peine telle à remplir ce rôle avec succès ? D’aucun pourrait apporter diverses explications à cette situation, entre autre la démographie croissante dans nos grandes villes principalement sous l’action de l’exode rural, pourtant la situation n’est pas meilleur en zone rurale où l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement de base reste limité.

Conséquence, le risque de maladies dues à la qualité de l’eau augmente tout comme les maladies de la peau, pour ces populations désormais vulnérables. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont pris des mesures visant à résoudre le problème, mais qui s’avèrent peu efficaces. C’est dans cette logique que le gouvernement retient notamment dans la lettre hydraulique urbaine d’avril 2007 le partenariat public-privé qui se décline par la création d’une société de patrimoine, la Cameroun water utilities corporation (CAMWATER), à capitaux publics, chargée entre autres de la construction, de la maintenance et de la gestion des infrastructures de captage, de production, de transport et de stockage de l’eau potable, puis le recrutement par appel à la concurrence d’une société fermière privée, la Camerounaise Des Eaux (CDE) chargée entre autres de la production, de la distribution, de l’entretien des infrastructures et la commercialisation de l’eau potable.

De même l’on note également la signature par le ministre camerounais de l’économie avec les autorités chinoises d’un accord cadre de prêt portant sur un peu plus d’un milliard de yuans, soit environs 84,7 milliards de francs Cfa destiner au financement des projets d’adduction d’eau potable dans 9 villes du Cameroun. Par ailleurs, la camwater reconnait que 65% de la population n’a pas encore accès à l’eau potable. Raison pour laquelle le gouvernement s’est engagé dans un vaste programme de construction de stations de pompage, telle que celles ‘Ayatto à Douala ou encore celle de la Mefou pour Yaoundé sur laquelle camwater compte pour résorber les problèmes d’eaux dans la capitale politique du Cameroun. A ce titre, 50 000 mètres cubes devraient arriver à Yaoundé dont 25 000 dans les prochains jours et les 25000 autres un peu plus tard.

Hormis les 50 000 mètres cube de la Mefou, la société fait mention de la station d’Akomnyada vers la localité de Mbalmayo qui produit déjà 100 000 mètres cube d’eau et qui va être renforcée. Ces projets, selon les autorités en charge de la question, une fois exécutés permettront la réduction des problèmes d’eau que connait la ville de ngola. Des affirmations qui au regard de l’évolution de la problématique d’approvisionnement en eau dans les villes du pays semble d’avantage proche du slogan.

La statistique d’un besoin de 300 000 mètres cubes attribuée à la ville de Yaoundé et sur laquelle repose l’ensemble des projets d’adduction d’eau ne semble pas correspondre à la réalité actuelle et surtout futur. Ce chiffre est utilisé par l’administration depuis 2009 et des experts estiment que la situation a du évoluer depuis lors. D’un autre côté, la ville de Yaoundé soutenue par des Bailleurs de fonds mais aussi plusieurs investissements privés est en train de connaitre un gros processus d’urbanisation pour laquelle l’adduction en eau potable est une nécessité. La situation est telle que les populations ont été poussée à la résignation. Dans de nombreux quartier de la ville, l’eau n’est plus arrivée dans les ménages depuis de très longues années.

En 2006, le gouvernement camerounais finalisait l’opération lancée depuis 1997 de privatisation de l’ancienne société nationale des Eaux du Cameroun. Une opération qui était censée apporter plus d’efficience et d’efficacité dans le domaine de l’approvisionnement. Sept ans après, le bilan de cette privatisation est très mitigé, mais sur le terrain les populations ne savent plus à quel saint se voué. Des études menées par la FAO démontre que le Cameroun possède un des premiers réservoirs d’eau souterraine et d’eau de surface en Afrique, et pourtant à ce jour, à peine 10% de la population a accès à une eau véritablement potable. Par conséquent, loin de vouloir faire un procès à l’Etat, il serait quand même judicieux de reconnaître qu’il est plus aisé de prévenir que de guérir comme qui dirait qu’on ne résout pas les conséquences.


La problématique de la majorité anti-démocratique en Afrique

Dans les Etats africains s’est développée une majorité électorale plus qu’écrasante qualifiée par certains acteurs de la scène politique de majorité obèse. Il s’agit d’une hyper captation par le parti au pouvoir de tous les postes électifs débouchant à une résurgence des réflexes monopartistes. Alors sans toute fois interroger la provenance d’une telle majorité gargantuesque il faut dire tout simplement qu’elle constitue une obstruction au processus de démocratisation.

Bon nombre de régimes connaissent un accaparement des dividendes politiques par une seule formation politique qui contrôle, les 90% des conseils municipaux de même que le parlement et le gouvernement. Les partis alternatifs sont réduits dans ce cas à un rôle non pas simplement de spectateurs mais celui de légitimation des compétitions électorales comme exigence de la démocratie représentative. Cette opposition sert de caution démocratique auprès de la communauté internationale pour justifier la libération et la libéralisation des élections dans les pays post autoritaires. Les partis au trône à défaut de créer des forces alternatives pour jouer, ils les entretiennent et les soutiennent de telle sorte qu’ils ne puissent pas opter pour une opération « pied mort » (non participation ou chaise vide) au risque de décrédibiliser le mot démocratie exhibé dans le patronyme même de l’Etat comme c’est le cas de la célèbre République DEMOCRATIQUE du Congo.

Malgré l’existence des formations politiques dites de l’opposition il faut reconnaitre que ces dernières ne sont pas à même d’inverser ou d’influencer considérablement le rapport de force. Si on prend par exemple le cas camerounais où le parti au pouvoir contrôle plus de 148 sièges contre 32 pour les autres partis, on peut déjà prématurément conclure qu’il n’y aura pas débat dans ce type de configuration, étant donné que la discipline du parti reste une arme de contrôle et d’encapsulation des élus. Il n’est donc pas nécessaire d’attendre une quelconque résistance à la volonté du président de la république chef du parti d’où le nom de chambre d’acclamation collé au parlement camerounais.

L’une des entraves de la majorité gargantuesque au processus démocratique est le retour à la politique unanimitaire donc de la pensée unique produite par le seul parti au pouvoir qui s’identifie non pas à un parti Etat mais un parti d’Etat, c’est-à-dire un instrument politique de la bureaucratie néopatrimonialiste. Les slogans et autres langages du parti sont structurellement intériorisés par toute l’administration de manière à créer une confusion quand à la frontière qui pourrait exister entre le label partisan et l’appareil bureaucratique qui exige une abstraction des filiations idéologiques. En général les agents de l’Etat dans ce cas doivent préalablement émarger en tant que militant avant leur accession ou leur maintien à la fonction publique. En fait, les partis aux majorités débordantes immergent la sphère publique et finissent par prendre toute l’administration en otage.

Ceci pose évidemment le problème de la neutralité de l’administration et ces organes annexes en charge du scrutin puisque presque tous les agents se trouvent redevables envers le parti hyper majoritaire, mettant en difficulté l’indépendance que requièrent l’arbitrage et l’organisation d’une compétition électorale. Tout est acquis en avance pour le parti au pouvoir parce que l’ensemble du personnel administratif a d’une manière ou d’une autre des affinités avec ce Léviathan politique qui absorbe tout le peuple. Le choix des hommes impartiaux s’avère difficile dans un tel contexte parce qu’on a l’impression que tout le monde appartient a un même et seul parti hyper dominant. On peut relever la difficulté des castings politiques afin de nommer des hommes au dessus de tout soupçon n’ayant un quelconque rapport conniventiel avec le parti d’Etat.

Comme nous l’avons évoqué brièvement plus haut on assiste ipso facto à une opposition fantôme ou simplement sans opposants. Ceci peut s’expliquer par deux arguments. D’abord l’esprit de résignation dû à l’impression d’une compétition non concurrentielle car l’adversaire largement au dessus ne donne aucun espoirs d’exploit politique aux forces alternatives. Ainsi se développe l’idée du « déjà gagné d’avance». De l’autre coté les partis d’oppositions apparaissent comme des fabrications de leur challenger au pouvoir qui se réjouit de la réduction de leur rôle en animateur du jeu électoral afin de le crédibiliser. L’opposition devient mendiante et pactise sous terrainement avec le parti à la majorité grossière. En effet face à la politique à somme nulle pratiquée par les majorités gargantuesques et pour prendre part au partage du « National Cake », l’opposition est amenée à courtiser le parti au pouvoir parce qu’elle estime qu’elle ne peut rien changer face à une telle majorité.

La majorité hyper écrasante que ses adeptes appellent affectueusement majorité confortable est le premier obstacle au processus démocratique en Afrique. Cette domination est congénitalement dérangeante non seulement du fait qu’elle est acquise par infraction mais parce qu’elle hypothèque tout débat national inclusif et constructif en condamnant les forces à la résignation d’où les taux d’abstentions élevés et de non inscription sur les listes électorales très considérables.

Revenant sur la résignation, il faut insister sur la désillusion des forces alternatives c’est-à-dire le recul du champ de possibilité d’une alternance démocratique.  Ceci dilue le charme de l’intensité des duels électoraux comme on le voit aux Etats unis et en France. En fait il n’y a pas match. Bref la majorité gargantuesque dissipe toute chance d’alternance dans un Etat en le vernissant d’une couche voire d’une bonne dose d’autoritarisme. La démocratie ne peut s’implanter dans un tel bourbier politique où la répartition déséquilibrée du pouvoir politique ne peut que concourir à la pérennisation de la majorité grossière. Le rapport de force décourage toute entreprise de changement politique et le parti majoritairement obèse devient par conséquent éternitaire.

Il y a également un impact sur le travail politique au parlement et au sein des conseils municipaux pluripartistes. Les élus du parti majoritairement gargantuesque ne sont confrontés à aucune résistance, la volonté du parti est toujours triomphante parque que les représentants de l’opposition auront à chaque fois tord parce qu’ils sont minoritaires. Il ne peut pas avoir un réel débat dans de telles conditions puisque toutes les lois bénéficieront sur la simple base de la discipline du parti de l’acclamation et de la validation expéditif des 90% des mandataires du peuple tous pensionnaires du parti au pouvoir. L’activité parlementaire est compromise quant au contrôle de l’action gouvernementale, les deux institutions sont gérées sans concurrence par une même chapelle politique qui impose aux personnels, solidarité et allégeance inconditionnel au chef du parti, généralement chef de l’Etat qui définit l’action gouvernementale.

La constitution du bureau et les commissions des assemblées électives pour des besoins de cosmétique politique amène la majorité éléphantesque  à procéder au bricolage et autres formes de tractations afin de bigarrer ces instances. On peut prendre l’exemple de la renaissance du parti nationaliste camerounais (UPC) qui avait été ressuscité par le parti au pouvoir, et le cas des sénatoriales 2013 où le RDPC c’est retirer délibérément de la course dans deux régions afin de permettre au moins à un parti d’opposition de glaner 14 sièges sur les 70.

On tend alors vers des régimes monopartisans autoritaires et non communistes car dans le cas du parti unique en chine on assiste au moins aux débats objectifs et houleux, plus démocratiques à l’intérieur du parti. Ces monopartismes autoritaires sont également loin du système de catch all parti de l’Afrique du sud tout simplement parce qu’ici les opinions divergentes sont permises au sein de l’ANC permettant l’érection des idées alternatives.

 


Cameroun 2013: Prises d’otages, attaques de la Séléka, crimes rituels et 9 disparus de Mouanko

Les camerounais garderons en mémoire cette année 2013 dominée par les affres de la criminalité d’origines diverses et d’acteurs multiples. Des efforts ont été consentis mais sans résultat rassurant. En effet les frontières ont subit plusieurs assauts venant des entités politiques voisines et l’intérieur du pays a connu un nombre important de crimes organisés.

Le littoral camerounaises n’ont pas échappé aux incursions récurrentes des pirates en haute mer plus précisément dans la presqu’île de Bakassi. Cette zone qui est fortement militarisée par les éléments du BIR Delta a été régulièrement victime des assauts des bandes armées étrangères à la quête des richesses minières et halieutiques que regorgent cette terre camerounaise récemment acquise à l’issue du litige frontalier entre le Cameroun et le Nigéria. On a enregistré des vols en haute mer et des prises d’otages faisant ainsi planer la peur au sein de la population. Cette insécurité ne constitue nullement une nouveauté puisque les pays du golf de guinée ont toujours pris la mesure de la piraterie maritime avec par exemple ce sommet de Yaoundé sur la sureté et la sécurité dans le golf de guinée du 24 au 25 juin 2013. Cependant d’autres attaques ont vu le jour.

Nous commencerons par le phénomène des coupeurs de route qui en 2013 a cédé plus de place aux prises d’otages dans le Grand Nord. Si jusqu’ici seuls les nationaux étaient sporadiquement victimes de ces actes terroristes il faut affirmer que l’entrée en scène des filières extrémistes et criminelles comme Boko Haram ont donné une autre ampleur aux enlèvements dans le Nord Cameroun. Les étrangers sont désormais des principales cibles, ce qui a mis le Cameroun dans la liste des pays non plus exposés mais victimes du terrorisme transnational. Ceci remet ainsi au gout du jour la porosité des frontières du pays.

Les enlèvements de la famille Fournier et du prêtre Georges Vandenbeusch ont été les coups d’éclat les plus importants de la secte Boko Haram sur le territoire camerounais mettant en péril la viabilité de la « Destination Cameroun ». Heureusement, il faut le reconnaitre, que la diplomatie et l’implication personnelle du président Biya dans la libération de ces différents otages français  ont été très déterminantes. Le Cameroun en 2013 a été consacré terre à haut risque terroriste, si le premier enlèvement a semblé être un accident anodin, celui du prêtre français est venu enrayer tout hasard sur la transformation progressive du pays en cible potentiel des groupes extrémistes.

A coté des assauts terroristes, le Cameroun a subi les conséquences de la crise centrafricaine car au-delà du flux croissant des refugiés, le pays s’est exposé aux incursions des bandes rebelles de la Séléka. Le bilan a été lourd en termes de pillage et de pertes en vies humaines dans la région de l’Est. A titre illustratif,  le 16 novembre  environs 1000 soldats de la rébellion centrafricaine ont envahit les villages de  Gbitti et de Toktoyo dans la Kadey sous le prétexte de libérer un de leurs chefs, Addoulaye Miskine en détention au Cameroun. Les combats furent 5 morts chez les assaillants et 2 dans les rangs des forces camerounaises. Il y a eu également entre autres, l’assassinat du chef de police de Kentzou de même que l’enlèvement le 25 novembre de trois enfants dans le village Béké-Chanti après que leur père ait été exécuté par les hommes de Djotodia.

L’Est Cameroun s’est retrouvé dans une insécurité notoire qui fait paniquer le pouvoirs qui craint une éventuelle instabilité politique à partir de cette partie et surtout que la zone partage les mêmes caractéristiques que l’Est de la République démocratique du Congo qui avait servit de base arrière à toutes les filières criminelles qui ont jeté ce pays dans l’impasse humanitaire. La région de l’Est est la plus riche en ressources naturelles du Cameroun et est frontalière à un Etat effondré comme ce fut le cas du Rwanda.

Alors que les frontières camerounaises n’ont pas pu résister aux opérateurs du crime, l’intérieur du pays a été le théâtre d’une criminalité à haut volte. Nous prendrons d’abord le cas des crimes rituels de Mimboman. Dans ce quartier situé en plein cœur de la capitale s’est développée une filiale de trafic d’organes génitaux humains par des adeptes des rites ésotériques. Des jeunes filles et des enfants étaient les principales victimes de cette sale besogne. Il était question pour les opérateurs sur le terrain soit de procéder par des enlèvements d’enfant pour les mutiler par la suite soit de se positionner aux entrées de ce quartier sous la casquette de transporteur moto et de faire exécuter en chemin leurs clientes pour emporter les parties intimes. Cette effroyable industrie a créée une psychose auprès de la population qui, abandonnée par les forces de maintien de l’ordre, ne savait à quel saint se vouer pendant plus de 2 mois environs.

Il  y a eu ensuite la mystérieuse disparition de 9 enfants dans la localité de Mouanko. En effet ces derniers comme d’habitude étaient partis pour une partie de chasse aux escargots, curieusement leurs parents sont restés pendant plus d’une dizaine de jours sans nouvelles de leurs progénitures. Deux thèses ont été avancée, celle d’un enlèvement par les trafiquants d’organes et celle d’un attentat mystique qui est apparu la plus plausible, car après plusieurs battues menées par les forces de l’ordre les recherches se sont avérées infructueuses, c’est donc à l’issue d’une intervention mystique d’une féticheuse du village que 8 des 9 enfants ont été retrouvés en vie mais fatigués. Le neuvième est resté sans trace.

Enfin, ces rocambolesques incendies et cambriolages des bureaux administratifs ont été à la mode sans oublier des dizaines de Marchés des grandes villes camerounaises qui ont subit en 2013 des affres du feu emportant ainsi en fumé toute une économie. Pour ce qui est des bâtiments administratifs, il faut dire que la récurrence de ces incidents est allé croissante avec la montée en puissance de l’opération épervier (arrestation des prévaricateurs). Les origines des incendies sont restées sans pertinences, une nouvelle catégorie de cambrioleurs a vu le jour, il ne s’agissait plus pour les bandits d’emporter le butin de consommation à savoir de l’argent et les appareils mais ils volaient plutôt les papiers (dossiers) et les disques dur laissant le laptop lui-même.  Drôle de vol !

En somme, 2013 a posée les bases d’une insécurité qui risque de mettre en mal l’intégrité et les institutions du pays dans le long terme. L’opinion publique se montre méfiante vis-à-vis du gouvernement français qui dans le cadre de l’opération Sangaris a transformé le Cameroun en terre de transit des armes lourdes et aussi de base militaire. L’insécurité ici nait du soupçon de la main française dans tous les conflits qui ont déjà embrasé les pays abritant leurs bases militaires.

 


Cameroun: 2013, une année politique chargée sans avancée démocratique

2013 a été une année électorale au Cameroun marquée par des événements politiques qui n’ont pas affecté le paramétrage routinier de la vie publique depuis 31 ans. La république des hold-up électoraux et des prévaricateurs n’a fait aucune concession à la démocratie ni à la marche vers l’Emergence.

Deux grands moments électoraux ont paralysé le service publique pendant des mois à savoir, les sénatoriales du 14 avril et le double scrutin municipal et législatif du 30 septembre.

De ce qui est des sénatoriales, il s’agissait de la mise en place d’un bicaméralisme effectif qui somnolait encore dans la progressivité politique consacrée par la loi constitutionnelle de 1996. L’architecture cosmético-institutionnel se dotait ainsi d’une chambre haute budgétivore dite de retraités du parti au pouvoir. Le sénat est apparu dans son fonctionnement et ses couleurs politiques comme une reproduction de l’assemblée nationale considérée comme une chambre d’acclamation avec une majorité obèse du RDPC. La seule leçon retenue a été l’opportunité donnée à Biya de recaser quelques thuriféraires qui étaient restés en attente jusqu’ici et de se positionner en seul maître et vainqueur du jeu.

Après les sénatoriales, on a eu droit à une supercherie politique qui devait mettre fin aux prorogations répétitives des mandats des élus locaux et du peuple car il faut le préciser ces derniers ne bénéficiaient plus de la légitimité populaire depuis 2012. Ici pas de surprise pour les habitués de la mascarade électorale, la configuration est restée la même à l’issue du scrutin en dehors d’une avancée spectaculaire dans le respect du genre.

Les femmes des barrons de la république ont bénéficié de plus de 31% de siège à l’assemblée nationale. Ces élections albanaises ont été également marquées par cette alliance contre nature entre le RDPC et la fille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo dont la dépouille est toujours en exil au Sénégal. Aminatou Ahidjo puisqu’il s’agit d’elle  a été d’un apport considérable dans l’affirmation hégémonique du RDPC dans le Grand Nord à travers les shows politiques qu’elle a offert lors des meetings.

Pendant tout ce temps, l’opération d’assainissement des mœurs économiques et financières dénommée opération épervier, n’a pas connu de répits, les victimes ont été dénombrés dans tous les secteurs de la vie publique. Les condamnations ont été prononcées contre les commis qui étaient en détention provisoire, par exemple le cas du franco camerounais Michel Thierry Atangana qui, malgré les pressions de Paris sur Yaoundé, a écopé d’une vingtaine d’année de prison. Ceux ayant intenté des recours ont vu leurs peines revues à la hausse.

L’arrestation la plus importante a été celle du président de la fédération camerounaise de football en qualité de Directeur général de la SODECOTON. Ecroué pour corruption et prévarication aggravées, l’emprisonnement de IYA Mohamed est tombé au sein de l’opinion comme une libération du football camerounais des mains des mafieux.

De ce qui est de l’agenda du président, il faut avouer qu’il n’a pas dérogé à la coutume. Il a passé la majeur de son temps dans les villes occidentales cependant quelques rencontres internationales ont émaillé son agenda. On citera par exemple sa première rencontre avec François Hollande à l’Elysée qui a laissé échapper une forte odeur d’humiliation ; son séjour au Vatican donc le tête-à-tête avec le pape François qui a permit à Biya de grignoter quelques débris de légitimité internationale après la parodie électorale du 30 septembre. Le président a procédé également à une visite  en Turquie où il a eu à faire du marketing économique de la « destination Cameroun ». Le sommet sur la sureté et la sécurité dans le golf de guinée a été la seule activité considérable du président sur le plan continental.

Il y a eu cette infantilisation colonialiste du sommet de l’Elysée où le président Biya a été présent mais curieusement de son retour en Afrique, il s’est interdit tout hommage officiel à Mandela puisqu’il n’a pas assisté au rendez-vous de Johannesburg.

Au-delà de ce rendez-vous manqué, il est à préciser que le président de la république n’a pas tenu à certaines promesses notamment l’énigmatique célébration du cinquantenaire de la réunification du Cameroun qui accuse aujourd’hui plus de trois ans de retard. La professionnalisation du métier de taxi-moto et de la création plus de 200000 emplois en 2013 sont restées dans le discours de fin d’année de 2012, de même que la mise sur pied du conseil constitutionnel qui demeure également dans le calendre bantou, disons dans « les délais raisonnables » pour reprendre les propos infortunes de Biya lors de son message à la nation le 31 décembre.

Nous parlerons plutôt des aveux de Biya à la nation afin de mieux rendre compte de cette adresse de fin d’année qui est apparut comme le comble politique de 2013. Un discours bondé d’interrogations dont le principal destinataire est le destinateur lui même. Il s’est agit d’un aveu d’échec de 31 ans de règne qui commande selon les propos du président Paul Biya « un sursaut patriotique » qui, pour certains hommes politiques, commence par la démission de ce dernier.

En somme malgré les inaugurations des débuts de travaux de quelques édifices économiques, on peut conclure que certes 2013 a été politiquement chargée mais le bilan est resté vide de tout substrat.


Football camerounais en 2013: Entre déception et sursaut

les lions indomptables 2 Le Cameroun a connu l’année écoulée une saison sportive très décevante dans l’ensemble avec des suspensions internationales de plus de quatre fédérations à l’exemple de la FECABOXE et la FECACYCLISME. Les performances ont été les plus médiocres, conséquence d’une gestion buissonnière des instances managériales, seuls 163 athlètes ont glané des distinctions en plus de la qualification in extrémiste des lions indomptables au mondial brésilien.

Dès janvier, alors que les supers Eagles faisaient oublier à leurs fans le spectre  de leur absence à la CAN Gabon-Guinée le Cameroun quant à lui s’est illustré par sa deuxième absence consécutive. C’est avec exaspération que le pays a donc vécu le rendez vous Sud africain.

L’autre déception venait de la prestation peu convaincante des lions indomptables lors des éliminatoires du mondial 2014. En effet, malgré qu’ils aient bénéficié d’un tirage favorable avec comme adversaire, le Togo, la RDC et la Libye le Cameroun va aligner une série de défaites donc celles face au Togo et la Libye  L’espoir était presque perdu jusqu’à ce match nul contre les Simba.

L’espoir ira croissant avec l’octroi gracieux de trois points par la FIFA aux lions indomptables suite à la non validation de la victoire du Togo sur le Cameroun. Tout ceci a permit finalement à ces derniers de se qualifier pour la septième fois au mondial après une sueur froide au match allé du dernier tour face à la Tunisie et le miracle de Yaoundé. Cet exploit constitue le seul sourire de la saison sportive au Cameroun.

Sur le plan managérial on a assisté à l’apothéose de l’imbroglio qui a toujours caractérisé l’instance faîtière du football camerounais et le staff technique de l’équipe nationale. Le Cameroun a connu trois entraîneurs à moins de 365 jours soit une espérance de vie de 4 mois à la tête de cette sélection.  La déchéance la plus humiliante et ingrate a été celle du coach local Jean Paul Akono qui pâtit encore sous le poids d’une attaque Vasco cérébrale, abandonné totalement par les autorités publiques qui lui doivent des arriérés de salaire.

De ce qui est de l’éternel problème de la fédération camerounaise de football il y a eu un début de décompression de la mafia de la bande à Iya Mohamed. En effet ses démêlés judiciaires pour prévarication en qualité de directeur général de la SODECOTON a été un bon prétexte pour démanteler le réseaux qui était jusqu’ici parrainé par la hiérarchie du football mondial à Zurich. D’ailleurs la FIFA ne va pas hésiter de suspendre le Cameroun après l’intervention du gouvernement. Cet ex-président de la fédération médite actuellement son sort dans l’un des démembrements de la prison de Yaoundé au Secrétariat d’Etat à la défense.

Cette technologie mafieuse a été remplacée par un comité de normalisation qui désormais gère la fédération avec pour mission de procéder au toilettage de l’institution à savoir les textes et le personnel.

Par ailleurs en dehors de la sélection nationale qui a échappé au K-O de la saison, les autres catégories n’ont rien produit; l’équipe A’ a été éliminé de la coupe de la CEMAC par un pays effondré (la RCA), cette même catégorie n’a pas pu se qualifier pour le CHAN. En bref aucune équipe camerounaise de football n’a remporté un titre mondial ou continental.

Au plan local c’était une autre déception, le championnat camerounais (MTN élite) a connu maintes interruptions dues aux problème de management et au manque d’allocation financière. Les querelles entre la corporation des présidents de clubs et le président de la ligue professionnel de football ont émaillé toute la saison. Le nœud du problème était l’exigence de la ligue à l’endroit des présidents de clubs de transformer ces derniers en sociétés anonymes afin de professionnaliser le championnat. La conséquence de ces déboires a été le retrait de la multinationale MTN comme sponsor officiel du football camerounais qui reste désormais orphelin de sponsoring.

Cet amateurisme n’est pas passé inaperçu lors de la finale de la coupe du Cameroun qui a fait somnoler les haut commis de l’Etat présent au stade Omnisports de Yaoundé.

Sur le plan infrastructurel, rien à se mettre sous la dent, le projet de construction de quatre stades annoncé en 2008 est resté campé dans les slogans de « Grande réalisation ».

C’est ainsi 2013 au Cameroun sur le plan sportif. 2014 n’augure aucun espoir car le tirage au sort du mondial donne peu de raison d’espérer.


Discours à la nation camerounaise: Biya très déçu par sa bureaucratie

Il n’y avait rien à attendre du traditionnel message du président Biya à la nation, surtout pour des observateurs avertis. Malgré toute la propagande et le tapage médiatique par la chaîne de télévision d’Etat sur cette adresse tous ces derniers jours, il n’y avait pas de quoi faire de ce discours un moment le plus attendu. Sinon on peut retenir que Biya est passé des promesses fleuves et dissuasion de tout genre pour lancer un appel patriotique.

Il s’agit d’un « sursaut patriotique » si le Cameroun veut effectivement atteindre cette fameuse émergence horizon 2035 car le rythme actuel ne nous permettra pas d’obtenir le taux de croissance nécessaire pour ce pari. Par exemple l’Etat avait fait une prévision de 6,1% de taux de croissance pour 2013 mais nous avons franchi à peine les 4,8% avec tout ce que le pays regorge comme ressources.

En parlant de ressource, Biya a affiché un ton à la fois révoltant et décevant lorsqu’il s’est interrogé sur les mobiles du retard que le pays a connu en 2013. Il va rappeler que nous avons des ressources naturelles, nous avons les talents et génies, nous avons la stabilité, nous avons des institutions fortes mais pourquoi n’arrivons-nous pas à décoller comme les autres pays ?

En guise de réponse à cet étonnement le président va tirer à bout portant sur sa bureaucratie perverse. C’est une administration individualiste, ce qui est incompatible avec l’intérêt national. On pense d’abord pour son local, son ethnie et sa famille en lésant l’intérêt du pays. Il a donc fustigé l’absence de patriotisme de ses collaborateurs ainsi que le management à propos du manque de coordination dans l’action publique. Pour Biya il est incompréhensible que les uns et les autres soient incapables de prendre une décision sur une politique publique ou encore que dans aucune région, le budget d’investissement publique n’ait pas pu été consommé à 50% en 2013. C’est une fois de plus du laxisme.

Le président de la république a trouvé une thérapie pour l’émergence, il s’agit de la culture de l’intérêt général et la coordination de l’action publique qui doivent être soutenu par une « discipline collective rigoureuse ». Il dira qu’il ne demande pas à ses compatriotes ni sueur, ni sang, ni larme juste un peu d’engagement dans la réalisation du grand projet 2035. Il faut un « plan d’urgence » pour des années à venir.

En parlant de futur, Biya fera quelques promesses, la construction de trois hôpitaux de référence et la mise sur pied du conseil constitutionnel « dans un délai raisonnable ». aussi saisira t-il l’occasion pour rendre hommage aux services de sécurité pour le travail abattu pour combattre les attaques des bandes armées de Boko haram, la séléka et les pirates en mer. Il félicitera les lions indomptables pour leur qualification. Il leur demande de rééditer l’exploit de leurs aînés en 1982 en Espagne et 1990 en Italie.

Bref le discours de Biya, qui n’est pas sorti de la routine, peut bien se passer de tout commentaire parce qu’on le connait déjà !


La « bonne année » garde t-elle encore toute sa pertinence?

Les vœux de nouvel an paraissent au fil du temps comme une vulgaire routine qui ne traduit pas en acte l’expression de leurs auteurs. On est tenté de dire que ces souhaits de bonheur se convertissent généralement en malheur car quand vous interrogez l’homme de la rue il vous dira que cette année a été la plus médiocre de ma vie. Finalement quelle est la portée positive des vœux si au finale on a l’impression que rien ne bouge et qu’il y a eu une régression ?

En Afrique il y a une impression d’anathème qui se cache derrière les formules de « bonne année », les populations de Bangui sont bien placées pour nous le confirmer, très sûr que l’an passé elles ont eu droit aux vœux les plus meilleurs de la planète mais il a fallu quelques mois pour témoigner le contraire. Ces victimes peuvent-elles encore facilement croire à toutes ces formules ? Certes ce sont des souhaits mais qui se matérialisent plutôt en exactions, cauchemars et charniers.

Par ailleurs la bonne année signifie beaucoup de bonheur pour les 365 jours à venir avec tout ce qui va avec comme réussite sociale, réussite dans toutes les activités. Alors si on prend le cas le plus proche avec le président Biya, on peut dire qu’en lui souhaitant beaucoup de bonnes choses en 2014 c’est demander à Dieu de lui accorder longévité au pouvoir. Cependant, l’impertinence naît dans l’engouement avec lequel son principal « challenger » John Fru Ndi se presse pour lui présenter ses vœux au palais de l’unité. On se demanderait si ces vœux sont de bonne foi ou simplement si le leader de l’opposition est lui-même sérieux.

Une incongruité des vœux de fin d’année est également son instrumentalisation à travers sa ritualisation comme moment d’affirmation de la notoriété. D’une part, les hommes politiques en font une occasion pour tester leur leadership lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux. Ils en tirent un énorme plaisir surtout dans les régimes staliniens en voyant tous leurs subalternes à genoux devant eux chantant gloria et kyrie. De l’autre coté les vassaux qui cherchent à ne pas manquer le rendez-vous car il faut une fois de plus témoigner loyalisme et allégeance au grand maître afin de continuer de bénéficier de sa magnanimité.

La bonne année c’est également un moment d’engagement pour des hommes politiques qui formulent des vœux à l’endroit de leur population, ceci dit les vœux se transforment en vision donc en promesses. Le ciel et la terre sont promis mais à la fin rien de concret, au contraire la situation se dégrade malheureusement. Les vœux en forme de promesses se résument alors en simple moment de mensonge politique.

Les vœux de fin d’année sont victimes d’une hypocrisie qui dénature sa logique même dans les villages, les souhaits sont rarement sincères, c’est plus un simple folklore qui exprime à peine la vrai volonté du destinateur de la « bonne  année ». Par exemple, quelques jours après les souhaits, les un et les autres sont prêts à se ôter réciproquement la vie, les convoitises et autres formes d’inimité prennent la place des « vœux de bonheur et de prospérité».

 


Noël: Le temps des frustrations!

Les fêtes de fin d’année sont des moments d’affirmation des classes sociales. À côté d’une caste dispendieuse se trouve une majorité croupissant dans l’incapacité financière. Résultat, les enfants issus de la misère ne peuvent qu’admirer impuissamment ceux des duplexes qui ont l’audace de s’offrir orgueilleusement le luxe du manège et de toute sorte de plaisir.

C’est une réalité en Afrique, certes même en occident les classes sociales se superposent mais le fossé n’est pas aussi profond de manière à voir une majorité vivant en dessous de 28000 FCFA le mois. La fête de noël permet de confirmer les écarts entre les familles.

Tous les enfants rêvent généralement d’un jouet quel que soit la nature et c’est dans ce sens que nait la frustration des gamins qui réalisent que jusque là leurs parents ne sont que de pauvres misérables face à leurs amis qui jouissent de tous les privilèges de Noël. En fait il y a ceux qui vivent ; il y a ceux qui survivent !

Il y a de cela deux jours le responsable commercial d’une grande boutique d’alimentation de Douala confiait à une télévision privée de la place que la moyenne des achats par client s’élevait à plus de 300000 Francs CFA, de quoi traumatiser ces familles qui se battent pour avoir ne serait ce qu’un poulet de 2800 pour leurs enfants.

Si les fêtes de fin d’année sont des moments de réjouissance pour un clan, elles restent une angoisse pour la majeure partie de la population. C’est une période de lamentation, une période de frustration pour les enfants qui découvrent la réalité des profonds écarts sociaux.

J’ai fait un tour hier dans une famille amie à Nkomotou à quelque 15 kilomètre de Yaoundé, j’ai été accueilli par le désespoir. Seul le petit radiocassette à piles donnait le signal de l’extraordinaireté de la journée du 25 car l’abonnement du courant électrique reste financièrement un parcours du combattant pour ces gens qui couvrent à peine les exigences naturelles de la vie. Au menu, pour restituer les lueurs de la fête au petit Hervé et Diane, une petite marmite de Haricot accompagnée du riz. Ces derniers se sont contentés de deux sifflets et deux bonbons comme jouet ou cadeau de Noël, on peut alors imaginer le niveau de fragilisation de la psychologie de ces enfants à leur bas âge.

Ces clichés sont les prototypes d’une société injuste dans l’allocation des ressources socio-économiques privatisées par une petite aristocratie néopatrimonialiste. Combien digèrent amèrement cette frustration des fêtes de fin d’année, mieux combien d’enfants par exemple au Cameroun subissent ce choc psychologique ?

Surement tout un pays qui n’a aucune justification pertinente pour de tels fossés sociaux.

Les parents butent sur la surenchère des produits de première nécessité menée par des spéculateurs de tout bord, l’accès aux denrées devenant ainsi le privilège des propriétaires de grosses bourses. Il est évident de voir d’un coté une minorité qui fréquentent de grandes surfaces et de l’autre ces mères et grand-mères qui se contentent des déchets de viande de bœuf (Boyaux). Egalement d’un coté une catégorie de « grandes Dames » aux portefeuilles garnis de coupons de 10000 francs CFA et de l’autre ces femmes qui flirtent avec le dénuement, détentrices de vieux billets usés de 500 CFA ou de piécettes sans grande valeur devant un étalage.

La fête de noël fait aussi des malheureux en termes d’agenda. Les programmes des misérables se réduisant à la présence au culte et une ou deux visites à un membre de la famille, ceux qui n’est pas le cas des autres qui sont submergés par des tours au cinéma, club et night club, picnick et pour ceux de Yaoundé des visites tous les soirs à la grande foire de Ya-Fe (Yaoundé en fête).

Hommage à toutes ces nombreuses familles et enfants que la fête de Noël a frustré et rendu très malheureux.

 


Cameroun: Une sortie ennuyeuse de Biya au stade omnisports de Yaoundé

Après une tentative d’agression à Paris par un membre du collectif le CODE, le président camerounais a présidé dimanche passé la traditionnelle finale de la coupe du Cameroun. Au lieu d’un spectacle alléchant et une accueille triomphaliste, Biya est resté impatient pendant les trois heures qu’ont duré cette sortie anxieuse.

Le président a constaté que sa personnalité n’attire plus les foules, le stade qui porte le nom de son prédécesseur n’a pas connu l’effervescence qui a toujours caractérisé jusqu’ici la grande parade de la finale de la coupe du Cameroun. En dehors de quelques mécanismes maladroits consistants à corrompre les jeunes par les billets de banque et d’autres petites gratifications de tout genre pour remplir le stade, la Cuvette de Fandena était presque vide. Les camerounais surement n’ont plus rien à cirer des apparitions publiques budgétivores du président de la république du Cameroun et de son gouvernement.

Certains spécialistes ont mis ce désaveux des camerounais jadis accrochés à cet événement à l’actif de la maîtrise et la détention du calendrier national par un seul individu. Pour preuve tout reste énigmatique et la rumeur reste la seule source d’information : la convocation du corps électoral, la prorogation des mandats électifs, le remaniement ministériel sans oublier la célébration du cinquantenaire de la réunification qui accusera bientôt trois ans de retard. L’annonce de la tenue de la finale de la coupe du Cameroun a  été faite à la veille. Le Cameroun de Biya est un pays de l’incertitude.

Cette absence de calendrier politique au Cameroun parait pertinente mais il ne faut pas perdre de vue que les camerounais se lassent aussi déjà de la routine qui n’impacte pas leur quotidien en dehors de la dilapidation de la ressource nationale par ces cérémonies Mubutistes.

L’événement était également ennuyeux par la présence autour de Biya des collaborateurs malveillants qu’il a déjà limogé de son futur gouvernement, d’ailleurs leurs passeports ont été retirés par les services de police. On pouvait donc lire la souffrance du président qui, pris dans sa politique de l’improvisation était obligé en attendant l’officialisation de son gouvernement à endurer la présence de ces vautours autour de lui. Cela était perceptible au stade omnisports à travers des poignets de mains expéditifs, des regards peu attentifs et l’image d’un président trop pressé s’il faut le dire trivialement.

L’ennui venait également la prise au piège du président par ses propres déclarations qui le mettent actuellement dans une lutte contre la montre. Trop de promesses en 2013 ! Or à quelques 9 jours de la fin de l’année rien, de réalisé en dehors de la mise sur pied du sénat et l’inauguration du deuxième pont sur le Wouri. Le président était donc sous la pression du temps, les camerounais attendent le cinquantenaire de la réunification, la mise en place du conseil constitutionnel et un éventuel nouveau gouvernement, tous ceci à moins de 9 jours de 2014 !

Si la désaffection de Biya et de la cérémonie de la 54 ème édition de la finale de la coupe du Cameroun  ainsi que les pressions de son calendrier politique ont mis le président dans une posture inconfortable, il ne faut pas oublier le spectacle qui faisait somnoler les apparatchiks du régime de Yaoundé. Les protagonistes du jour à savoir, Le mythique Canon de Yaoundé et la jeune équipe de Young Spot Académic de Bamenda  ont produit un jeu tellement indigent que l’icône Milla Roger n’a pas gardé sa langue dans la poche.

Un jeu très décousu manquant de rythme, les individualités peu convaincantes, pas d’action concrète de but, pas d’exploit, tous ceci dans un rythme escargot. De quoi fatiguer tout un gouvernement et élite politique vieillissante surtout que la majeure partie était là pour des raisons protocolaires et d’allégeance au grand manitou. Bref le football camerounais est dans un état comateux ! La qualification pour le mondial 2014 est un exploit de la diaspora, en effet, localement il y a tout sauf le jeu, le plus important c’est l’enjeu autour du contrôle des retombées financières du football.

Craignant pour sa sécurité face au manque d’éclairage du stade omnisport, le président a remis au pas de course les distinctions aux athlètes qui se sont illustrés durant toute la saison sportive avant de regagner sa Bourgade d’Etoudi. Il était presque 18h 30 sous une forte militarisation de toute la capitale.


Les chefs d’Etat Africains ont déçu Mandela

A l’annonce du décès de l’icône africain, le président Jacob Zuma n’a pas fait l’économie des valeurs qu’incarnait ce Baobab, il dira que Mandela était synonyme d’humilité, de paix, d’équité, de liberté, et aussi de pardon. Est-ce que les chefs d’Etats africains ont jusqu’ici suivi la voie de l’émergence de l’Afrique tracée par ce modèle ?

Il faut souffrir peut être d’une myopie politique pour tergiverser sur une telle réponse, les bilans et les profiles de ces barrons sont loin d’épouser ces valeurs que Mandela n’a cessé de défendre. On ne peut que s’évanouir devant le mépris que les présidents africains ont pour la vie humaine, entre coup d’Etat génocidaire de Paul Kagamé, l’autoritarisme brutal de Mugabe et les exactions de El Béchir. Mandela ne pouvait être que déçu par une telle posture peu humaniste, lui qui a donner toute sa vie pour la cause humaine.

On se demanderait si l’Afrique méritait un tel philanthrope ? S’il avait été en occident il aurait été la principale source d’inspiration des dirigeants même pour saluer l’œuvre du grand homme. Mais en Afrique rien ! Et rien de tout ce que Mandela représente comme boussole de l’humanité.

Demandez à Biya ce qui signifie liberté ou alors à son voisin Obiang Ngéma qui vient de découvrir ses talents de panafricaniste tardif ? Ils vous diront que Mandela, « oui il incarne la liberté mais nous ne sommes pas en Afrique du sud, bon chez nous les bantous il n’y a pas deux caïmans dans un étant ». Voilà une posture révoltante qui peut faire perdre la maitrise, on ne saurait parler de cécité mais simplement de mauvaise foi pour les chefs d’Etat africains d’incarner la liberté qui est une valeur fondamentale non pas seulement pour Mandela mais la libération de tout un peuple longtemps resté dans les mailles de la servitude.

L’Afrique pleure Mandela mais ses dirigeants sont restés insensibles en dehors, des rites théâtraux dans les discours et protocoles de tout genre pour vanter hypocritement l’Homme : « Mandela était une icône ! ». Or il ne suffit pas de le dire pour révérer sa mémoire mais de traduire en acte, de faire preuve de réappropriation des valeurs qu’il a toujours défendues et vendues au prix de sa vie. Et c’est ça pleurer et rendre hommage à Mandela ! Aujourd’hui, les chefs d’Etat africains honteusement bombent le torse en disant : « je suis gaulliste » et aucun n’affirme être « Mandeliste ». Ceci démontre d’une ingratitude notoire des dirigeants africains envers leurs grands Hommes ; d’ailleurs si Obama s’était présenté aux élections au Kenya il aurait été contraint à l’exil.

Le pardon, l’Ubuntu, voilà ce que Mandela a laissé aux autres sauf aux dirigeants africains, le large sourire de Ouattara devant un stade plein, exultant l’esprit conciliant d’un Homme ne pouvait que gâter la fête lors des obsèques de Mandela. Ce qui importe c’est le règlement de compte avec l’émergence bancale des « pro » et des « anti » en Côte d’Ivoire. Le corps du père de la nation camerounaise Ahidjo en exil au Sénégal subit jusqu’aujourd’hui les fougues de la vengeance de Biya. Combien de fois les chefs d’Etat africains ont fait preuve de pardon et de réconciliation ?

En tout cas ce sont les choses de Mandela ! Pourquoi donc jouer les hypocrites si vous pensez que les combats de Mandela ne vous servent à rien, on peut dire trivialement qu’il ne vous a servi à rien.

C’est un contraste, un terrible contraste que sur plus de 54 présidents africains aucun ne soit un « mandeliste » même dans le vernissage !

Le néopatrimonialisme et l’égoïsme ont pris le pas sur l’altruisme de Mandela, la dictature a pris le pas sur la liberté de Mandela, la vengeance a pris le dessus sur le pardon de Mandela, l’humilité rend hommage à l’arrogance…  L’icône s’en va, renié et déçu par ses pairs africains puisque personne n’a jusqu’ici suivi ses pas.


Ce « sachet » qui soulage en tuant à petit feu au Cameroun!

Il est six heures du matin, les jeunes du quartier se retrouvent au « Tchapalo » pour prendre un déjeuner d’un autre genre, un petit whisky en sachet au prix unique de 100f CFA connu sous le nom de Kitoko. Tous sont unanimes qu’après une gorgée « On est High père ! ». C’est-à-dire élevé au dessus de tout le stress des journées très fatigantes. Bref « on est Zion » pour emprunter une expression de l’argot Jah rastafari.

En face du « Tchapalo », c’est la boutique du malien du quartier, Abou qui vient de servir un sachet à un sexagénaire en « tenue de combat » (habit champêtre). Il vient également chercher un remontant avant de rejoindre sa plantation derrière l’évêché, il ne manque pas d’en garder  pour midi ou éventuellement à un compagnon avec qui il va décrier l’inertie et la déperdition des jeunes du quartier.

Les taximen motos sont les plus accrochés, car pour eux cet élixir est adéquat pour  réchauffer les poumons et maintenir en forme durant toute une journée de dur labeur. Par conséquent le tapis rouge est ainsi déroulé aux accidents de circulation causés par ces jeunes généralement diplômés qui, à défaut de créer un nouveau Cameroun ont trouvé mieux de se recréer en se soulant la gueule pour « chasser la honte » de la société qui a cru en eux quand ils étaient en fac.

Kitoko, Lion d’or, Fighter, voilà les différentes marques de whisky en sachet les plus prisées par le prolétariat au Cameroun. Malgré les injonctions du gouvernement au sujet de l’interdiction de la commercialisation de ce « papa bonheur », la consommation va croissante. Ses adeptes  ne tarissent pas d’éloge à son sujet, tout en refusant cependant d’admettre l’effet nocif et même mortel des Kitoko. Les téméraires vous dirons que « tu bois tu meurs, tu ne bois pas tu meurs », alors vous avez tout compris.

Les sachets sont de plus en plus prisés pour diverses raisons. Ils sont « moins chers » 100 CFA,  largement en dessous de 600 F et de 1200 F, les prix respectif d’une bouteille bière et d’un litre de vin rouge. Ce qui rend le produit accessible aux petites bourses loin des sommes faramineuses que l’on peut débourser pour un Chwaz ou Grant. C’est ainsi que dans un élan de solidarité africaine on peut facilement l’offrir à des proches sans que l’on ne ressente la dépense. « C’est le vin des Nguémés » (démunis).

La consommation du sachet de Kitoko ou de Lion d’or est plus discrète que celle de la bière ou du vin rouge car son contenant en plastique-sucette est dissimulable et permet aux jeunes d’échapper au contrôle parentale  de même qu’aux vieillards d’échapper à la vigilance des grands-mères. Il suffit d’un petit tour derrière le manguier ou la cabane, et le tour est joué « ni vu ni connu ». Pour couronner le tout, Les consommateurs de cette denrée qui fait rage au Cameroun pousse le bouchon plus loin au travers des chansonnettes et slogans qui lui sont chaleureusement dédié à l’instar de ce celui-ci : « nous te disons merci, Kitoko ».

Le whisky en sachet peut se boire en une seule gorgée et les effets produits répondent aux attentes. Le taux d’alcool est de 45% contrairement à une bouteille de bière de 65 cl qui coute 600 et en contient que 4,5%. Un seul coup de Kitoko ou de Fighter, on est dans un autre monde, « en paix avec soi même », « on s’en fou pas mal de Biya », « la politique aux politiciens, le kitoko aux soulards !». Le sachet a cet  avantage de rendre les gens « ébote » (saouls) et de noyer les soucis. Drôle de destin pour les jeunes et vieillards débordés par l’injustice sociale et qui trouvent refuge derrière le Kitoko.

D’où proviennent ces sachets ? Certains parlent du Nigéria, d’autres pensent que c’est une fermentation locale dérivée de la transformation d’une certaine espèce de légumes locaux dénommé « okok ». En tout cas cela importe peu, l’essentiel « c’est de se mettre à l’aise ».

Les injures et autres propos grossiers et violents ne tardent pas à céder la place à des engueulades. « Ton père c’est qui ? », « tu es qui ? », « qui te connais ? », « va dire Biya que j’ai soulé », « haha moof ! Quand les vrais gens parlent, tu ose ouvrir ta gueule ? Insolent ! »

Chez les jeunes les débordements de tout bord sont répertoriés. La délinquance, l’oisiveté, l’agressivité physique et j’en passe. Au finish toute une jeunesse est égarée, la république de soulard devient la principale politique publique de l’Etat qui, au lieu d’interroger et résoudre les causes de cette ruée vers ces sachets alcooliques, tente plutôt de gérer le problème par le « haut » en décriant par les discours le phénomène. Dans tout les cas cela les arrangerait d’avoir une jeunesse orientée vers l’alcool et non pas vers les affaires citoyennes et républicaines.

Par ailleurs sur le plan sanitaire, c’est la catastrophe ! Les spécialistes parlent de l’affaiblissement du système immunitaire avec des impacts physiques par exemple la vulnérabilité aux maladies comme la tuberculeuse. La consommation de ces sachets accélère également le vieillissement. Il n’est par rare de voire nos vieux papa avec des bouches déformée et un corps atteint de « tremblote ». Le kitoko tue à petit feu même si ses avantages restent largement convaincants pour de nombreux consommateurs.

Ah ! Au Cameroun on a généralement coutume de dire : « On va alors faire comment ?»


La rumeur anime et pollue l’espace public camerounais

La rumeur, les « ont-dits » ou encore le Kongossa fracassent l’espace public camerounais sans qu’on ne soit capable de remonter la source. L’impact de ce média de rue est visible dans la société causant des victimes. Il s’agit de discréditer, de vouer une personnalité à l’hégémonie ou simplement de créer une hystérie auprès de l’opinion.

Aujourd’hui, la rumeur est considérée comme un élément majeur de construction social de l’espace publique. En effet, le terme rumeur vient du latin « Rumor », il apparait au 18e siècle avec le sens de « bruit qui court », qui deviendra rapidement « nouvelles qui se répandent dans le public ou l’opinion ».

La rumeur est donc une information non vérifiée qui se transmet à un grand nombre d’individus à une vitesse exponentielle. Elle est dès lors définie comme « l’émergence et la circulation dans le corps social d’informations soit non encore confirmées publiquement par les sources officielles, soit démenties par celles-ci. De ce fait selon le sociologue jean noël kaferer «  c’est le plus vieux média du monde » une rumeur est un bruit qui circule et que l’on répète, tenu pour information, sans que l’on en connaisse la source ; son exactitude n’est pas vérifiée, mais cela ne veut pas forcément dire qu’elle est fausse.

Dans tous les cas, cette information se répand comme une trainée de poudre, de façon totalement incontrôlée. Ce fait présente de nombreuses caractéristiques dont quatre retiendront notre attention, il s’agit de l’implication où le sujet transmetteur se sent plus ou moins concerné par le message véhiculé ; l’attribution de la rumeur est un discours rapporté : c’est-à-dire qu’elle renvoie systématiquement à un fait « non immédiat et concomitant à sa transmission » et qui n’est par conséquent jamais vérifiable directement.

Elle est toujours le témoignage d’un témoignage et est le plus souvent anonyme ; l’instabilité qui renvoie au fait que, en se diffusant, son contenu se modifie par réduction, accentuation, rajouts, omission, généralisation des faits rapportés. On remarque que ces altérations du message original sont le fait de l’humain, qui selon sa propre vision du message, sa personnalité et ses préoccupations aura tendance à en tirer un nouveau message personnalisé ; et la négativité, elle rapporte majoritairement des faits négatifs voire inquiétants ou dramatiques : situations aversives, agressions, dangers, accidents ou encore menaces. Les rumeurs rapportant des faits agréables d’espoir sont rares et sont souvent le fait de mutations sociétales.

Sa propagation témoigne généralement d’un profond malaise, de même que d’un déficit de communication et quand elle est là, il est difficile de s’en débarrasser. Elle vise très souvent à manipuler l’opinion publique, pouvant dans certains cas virer à la psychose donnant libre cour à la « panique morale ». Quelques exemples peuvent ici étayer nos propos.

Au niveau international, nous pouvons évoquer le célèbre cas de la rumeur d’Orléans dont les événements se seraient déroulés en mai 1969, incriminant pas moins de six magasins de lingerie féminine tenue par des juifs. Elle se basait sur de possibles rapts de femmes dans des cabines d’essayage où elles auraient été droguées avec des seringues hypodermiques puis enlevées discrètement grâce aux nombreux souterrains présents dans la ville, pour être ensuite livrées à des réseaux de prostitution.

Elle prit une tournure quelque peu comique lorsqu’on évoqua la possibilité d’un sous-marin remontant la Loire pour plus de discrétion lors du transport des femmes kidnappées. Connaissant les effets pervers qui en ont résulté, il s’avère que la vérité sur la question n’a jamais vraiment été établie.

Dans un contexte beaucoup plus familier qu’est le notre, il se trouve que la rumeur fait son petit bonhomme de chemin sans une très grande inquiétude. En effet, nombreux hommes publics ici sont généralement sujet à des rumeurs aussi fantaisistes les unes que les autres, portant quelques fois leur grain de vérité car comme on aime bien le dire ici: « il n’y a jamais de fumée sans feu ».

Qu’à cela ne tienne, la rumeur reste un phénomène répréhensible pour une société qui connait nombre de problème, car il ya tellement à faire qu’on se demande bien d’où vient le temps de propager des histoires montée de toute pièce. L’on se souvient ici de la rumeur sur la mort du président Biya qui a déferlé la chronique au Cameroun et plongé le pays dans une grande appréhension, avant le démenti qui est arrivé beaucoup plus tard.

Aussi, avec le spectre d’épervier qui plane sur les gestionnaires du trésors publique au Cameroun, de nombreuses rumeurs ont déjà annoncé des incarcérations de certains ministres et DG de société de la place, les « éperviables » on les nomme ; les exemples de(…)sont très parlant. De même, la question du remaniement ministériel et autres nominations aux hauts postes de la république sont très souvent des sujets qui laissent libre cour à la rumeur. De ce fait, la rumeur peut s’attaquer à tout et à tous, à la vie privée, comme publique, Ce qui nous conduit à nous intéresser aux vecteurs des rumeurs.

En effets, les médias sont considérés comme de formidables vecteurs de rumeurs, du fait qu’ils permettent une propagation rapide de celles-ci en raison de leur fort audimat. De plus, les médias, et notamment la presse, jouissent d’une forte crédibilité ; internet lui aussi est devenu un canal incontournable dans la propagation des rumeurs, à travers les nombreux cadres réticulaires qu’il offre.

En diffusant la fausse information, ils la rendent réelle vis-à-vis du public concerné. En relayant la rumeur sans jamais préciser que les sources ne sont pas vérifiables, la rumeur se mute en désinformation. Par conséquent, il est nécessaire pour y remédier, de communiquer rapidement sur le sujet, en restant factuel. « La meilleure façon de tuer une rumeur, c’est d’en parler. Ensuite, il faut indiquer si la rumeur est effectivement fondée. Dans le cas d’une fausse rumeur, les voix les plus autorisées doivent démentir, question d’éclairer l’opinion sur le sujet et dissiper le flou qu’apporte la rumeur.