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Jerry, le « bidon magique », bluffe les N’Djaménois

Les Journées du Logiciel Libre (#JLL) tenues à N’Djaména les 09 et 10 Mai 2014 par ADIL (Association pour le Développement de l’Informatique Libre au Tchad), ont permis aux JerryClaners (les membres du JerryClan) de la même ville de présenter leurs « bidons magiques » au public.

Abdulsalam SAFI l'initiateur du JerryClan Tchad et Jerry
Abdulsalam SAFI l’initiateur du JerryClan Tchad et Jerry

 Jerry est un ordinateur low-cost fabriqué à partir de pièces informatiques issues de récupérations et d’un jerrycan qui constitue la coque. Les « makers » de Jerry se sont constitué en communauté appelé le JerryClan. Depuis, la communauté ne cesse de grandir et le Tchad la rejoint depuis début Mars 2014, avec un Jerry qui a vu le jour dans un entrepôt de riz, derrière le marché à mil de N’Djaména. Le JerryClan Tchad est né sous l’impulsion d’AbdelSalam SAFI, un jeune enseignant de l’IUSTA (Institu Universitaire des Sciences et Technologie d’Abéché), et quelques-uns des étudiants de l’IPNT (Institut Polytechnique des Nouvelles Technologies) où il enseigne les réseaux informatiques. Avec ces étudiants dont Ali, Schadrakc, Klamadji, Korom… il forme un groupe de véritable geeks qui n’hésitent pas de sacrifier du temps pour expérimenter tout ce qui leur tombe sous la main. Courant Avril 2014, le groupe a rencontré WenakLabs, un projet que j’ai imaginé avec d’autre mondoblogueurs, et depuis, les ambitions vont croissantes.

Conférence WenakLabs, à l'IFT
Conférence WenakLabs, à l’IFT

 Déjà, le 30 Avril 2014, lors d’une conférence organisée par WenakLabs et le JerryClan à l’IFT (Institut Français du Tchad), les jeunes venues nombreux admiré le bidon magique ont été bluffés, ce qui a poussé un des participants à demander :

– « Est-ce que cette chose fonctionne » ?

– «Oui, et ça carbure aux logiciels libres » a répondu un des organisateurs.

Jerry et ses admirateurs dans les jardins de l'IFT
Jerry et ses admirateurs dans les jardins de l’IFT

A la bibliothèque nationale, lors des #JLL, l’effet est le même. Mieux encore, un Jerry a même été fabriqué, collectivement, sur place. Un Workshop que les participants en sont sortis très satisfaits.


Tchad: le géant chinois (CNPC) va-t-il sortir les pieds de la boue ?

Des déchets pétroliers déversés dans d’immenses tranchées, creusées à cet effet, sont à l’origine des tractations, qui ont débuté à la mi-août 2013, entre le gouvernement tchadien et la China National Petroleum Corporation International Chad Co. LTD (CNPCIC), la filiale tchadienne du géant pétrolier chinois.

cnpc
Crédit image: https://afriqueexpansion.com

Malgré les nombreux contacts établis ces derniers mois par la direction de la CNPC avec les autorités tchadiennes, l’inventeur et actuel ministre du Pétrole de la République du Tchad, Djerassem Le Bemadjiel a adressé une lettre à l’entreprise pour lui notifier la suspension de toutes ses activités d’exploration sur l’ensemble du territoire national, « à compter du 21 mai 2014 » précise-t-il.

Il faut noter qu’une brève suspension avait été lancée le 13 août 2013 à l’encontre de la CNPC pour les mêmes motifs à savoir « des déversements nocifs à l’environnement ».  Ce que le ministre du Pétrole a qualifié dans sa lettre de « pollutions caractérisées qui sont prohibées (…) par l’industrie pétrolifère internationale », avant de réprimander le géant pétrolier qui récidive ses pratiques inacceptables, et continue à « combler les sites pollués sans traitement préalable ».

Selon des informations qui nous sont parvenues, les caisses de l’État sont vides et les salaires sont payés grâce à des prêts obtenus auprès des partenaires, dont un autre exploitant pétrolier présent dans le pays. La CNPC s’en est sortie de sa première suspension avec une amende de 1,2 milliard de dollars USD, dont elle ne s’est toujours pas acquittée. Pour beaucoup d’observateurs, cette mesure répressive vise à faire pression sur la CNPCIC afin qu’elle s’acquitte de son amende. Entré dans le cercle fermé des pays pétroliers depuis le 10 octobre 2003, avec une production estimée à 176 000 barils/jour en 2005, le Tchad doit sa croissance économique à cette manne.

Présente dans le pays depuis 2003, la CNPC a acquis en 2009 une autorisation d’exploration de nouveaux blocs pétroliers, notamment à Koudalwa à 200 km au sud de Ndjamena, la capitale. Au mois de mars 2014, une grève des employés qui réclamaient une augmentation salariale et dénonçaient des «mauvaises conditions de travail» est venue s’ajouter à la liste des difficultés de l’entreprise chinoise.

La Chine, très présente en Afrique et mal vue par les Occidentaux, n’est pas forcément en bonne posture dans le continent. Environ 3 000 Chinois vivent au Tchad. Toutes les nouvelles infrastructures ont été l’oeuvre des Chinois : le nouveau siège des parlementaires, les viaducs, l’hôtel Soluxe, la raffinerie de Djarmaya… Des investissements qui laissent prédire que les amourettes sino-tchadiennes ne prendront pas fin du jour au lendemain. Au Gabon, Addax Petroleum (filiale de Sinopec) a dû verser 400 millions de dollars USD pour des obligations contractuelles fiscales devant la Chambre internationale de commerce de Paris, dont elle a sollicité l’arbitrage. Tout porte à croire que le même scénario pourrait se faire pour le Tchad malgré le silence de CNPCIC.


Alabira Louqmane, l’indigné de la crise #Centrafricaine

La guerre qui se déroule en Centrafrique, comme tout autre, a ses raisons et ses torts. Admettre que cette guerre est celle des confessions, n’est pas tout à fait juste.  Pourtant, les ingrédients d’une telle guerre sont déjà là, à Bangui et sur l’ensemble du territoire Centrafricain. Instrumentalisés, épris de haine et de vengeance, c’est une population aidée par les anti-balaka (milice d’auto-défense, transformée en groupe rebelle contre les Seleka et leur chef Djotodia) qui s’en est pris à tout ce qui est musulman. Des mosquées ont été vandalisées, le saint coran brulé, des corps humains mutilés, brûlés et même mangés… Des scènes horribles qui se sont déroulés devant les caméras de plusieurs médias internationaux.

Alabira Louqmane est un jeune musulman centrafricain de 24 ans. Il raconte son calvaire. Une peine quasi-quotidienne qu’il endure depuis 2003, mais qui s’est accentuée avec la perte du pouvoir de l’ex coalition rebelle Séléka composée d’une horde de mercenaires venues du Soudan et du Tchad, gonfler ses rangs. Crédibilisée au début de ses offensives contre le président déchu François Bozizé, par certains médias, l’ex coalition a perdue toute crédibilité. Avant et pendant leur accession au pouvoir le 24 Mars 2013, les ex-rebelles s’en sont pris aux populations civiles à travers plusieurs exactions graves et désormais chaque rebelle en faisait de sa tête car devenu incontrôlable. La démission de leur chef Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président de la transition, s’en est suivie le 10 janvier 2014 devant les Chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) à N’Djamena. La communauté musulmane de Centrafrique est donc en train de payer des errances de l’ex-Séléka. Victime d’une vengeance gratuite ?

Alabira Louqmane, photo de journal facebook
Alabira Louqmane, photo de journal facebook

Louqmane est un féru des réseaux sociaux et se réclame indigné. J’ai commencé à le suivre il y a pas longtemps sur facebook. Très vite, la pertinence de ses posts, sa neutralité dans les commentaires… ont attirés mon attention. Très ouvert, il a accéder à ma de demande de publier quelques-unes de ses anecdotes sur mon blog. « Mon père est né vers 1945 à Bocaranga, dans le Nord-Ouest de la Centrafrique. Ma mère s’est convertie à l’islam avant son mariage avec mon père. Je n’ai pas d’autre pays que la Centrafrique, donc je suis et je resterais centrafricains », persiste Louqmane tout au long de notre entretien sur facebook.

Titulaire d’une Licence Professionnelle en Banque, Microfinance et Assurance, Louqmane n’aura peut-être pas la chance de finaliser cette année le Master1 en Administration et Gestion des affaires auquel il est admis à l’université de Bangui. Pour cause, son pays est en guerre, une guerre inutile m’assure-t-il. Il repart loin, en 2003, pour relater les horreurs dont sa famille et lui ont été victimes.

« En 2003, pendant que les rebelles Banyamoulengués (éléments du chef rebelle congolais -RDC- Jean Pierre BEMBA) reprenaient le contrôle des différentes villes des mains des rebelles de Bozizé, les musulmans ont dû fuir Bozoum, préfecture de l’Ouham Pendé dans le Nord-Ouest de la Centrafrique, par crainte de représailles, car les assaillants entraient déjà dans la ville. Ils s’attaquaient aux musulmans, car les rebelles (de Bozizé) étaient majoritairement musulmans. La population musulmane de Bozoum a fui par Bocaranga pour se rendre au Tchad. Ma famille a aussi pris fuite m’oubliant seul à la maison et j’ai dû la garder jusqu’à leur retour.

Le 13 Septembre 2007, les rebelles de l’APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie, dirigé par Jean-Jacques DEMAFOUTH) ont attaqué Bocaranga ma ville natale. Au lieu de s’en prendre aux forces de l’ordre, ils ont attaqués les civiles en pillant les boutiques des musulmans et de quelques chrétiens.

Aujourd’hui encore, tous les musulmans de Bocaranga sont en fuite, du fait des exactions des anti-balaka. Les anti-balaka les ont promis la vie sauve s’ils les donnaient 4000000XAF et deux Kalachnikovs. Pourquoi de telles revendications de ces Bandits ? Alors ils sont allés trouver refuge au Tchad. Le quartier Haoussa qui est la cité des affaires, à Bocaranga, a été saccagé, pillé et les maisons incendiées. A Bozoum, les musulmans sont un peu tranquilles, mais ils doivent payer 50000XAF par jour aux éléments Camerounais de la MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique) qui assurent leur sécurité.

La majorité de mes compatriotes qui ont fuis vers le Tchad ne sont pas des tchadiens. Ils cherchent juste un endroit où trouver refuge. Je risque d’en faire autant, car l’oncle à ma mère avec qui je vis a quitté la maison avec sa famille. Nous habitons un quartier musulman mais mon grand-oncle a peur que les anti-balaka attaquent et aussi il a peur que les ex-seleka ne s’en prennent à lui. »

Aux dernières nouvelles, Louqmane se trouve au quartier KM5 (Kilomètre 5) de Bangui, dernière bastion tenue par les musulmans en attente d’être acheminé au Tchad où il compte entamer une nouvelle vie. Certainement, une vie de réfugié à laquelle il ne s’est jamais imaginé.


Centrafrique: Un coup de fil pas comme les autres

Bangui, un soir d’Octobre 2013, il était minuit, au moment où j’allais me débarrasser du dernier bourdonnement des moustiques pour plonger dans mon sommeil, mon téléphone se mit à vibrer. Un appel anonyme, le numéro était masqué. A l’autre bout du fil, une voix féminine me fit patienter. L’agréable voix était celle d’une Européenne. Un homme repris le téléphone, la voix me sembla familière.  Je n’osais pas croire à l’idée de la personne à qui j’associais la voix. François Hollande, l’homme qui veut intervenir par procuration en Centrafrique.

Le président Hollande au téléphone © https://www.bvoltaire.fr/
Le président Hollande au téléphone © https://www.bvoltaire.fr/

Etes-vous bien celui qui se fait appelé Legeekdusud ? Me demandait Monsieur Hollande. Oui, oui… Oui Monsieur Hollande, oui son Excellence. Balbutiais-je en répondant. Il enchaîna en m’expliquant le pourquoi du coup de fil, qu’il lisait mon blog et qu’il voulait avoir des témoignages sur la situation centrafricaine auprès des gens qui comme moi vivent ses réalités. Il parlait plus distinctement que quand je l’écoutais à la radio ou à la télé. Il tenait un discours semblable à celui du 24 Septembre 2013, à New-York, devant l’assemblée générale des Nations Unies. Il avait encore réaffirmé sa crainte de voir la Centrafrique se transformer en Somalie. Nerveux, je l’écoutais et j’acquiesçais quand il le fallait sans trop parler. C’est alors qu’arrivais ses interrogations. Il voulait avoir mon opinion.

Monsieur le Président, la Centrafrique court sur les pas du Rwanda, de son génocide. Souvenez-vous, la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) dénombrait déjà 400 meurtres, il y a quelques semaines. Ces dernières semaines il y a eu Bohong, Bouca, Bossangoa…et Bangassou est en cours, et j’espère que les 140 soldats déployés en toute urgence sur les lieux par la Fomac (Force Multinationale des Etats d’Afrique Central) parviendront à apaiser la tension. Combien de morts pensez-vous qu’il a en ce moment ? Combien de fosses communes ? Combien de personnes mortes, tuées dans l’anonymat total ? Pendant que vous tergiversez, les gens meurent Monsieur le président, m’emportais-je. La Centrafrique est loin  de devenir une somalie comme vous le pensez, car les acteurs du moment sont maîtrisables, et ce rien que par la France et le Tchad, comme ça été pour le Mali, s’il y a une bonne volonté.  Il faut accompagner financièrement la transition et avoir la garantie absolue de son président qu’il ne se présentera pas à la prochaine présidentielle. Monsieur, vous devez faire pression sur les Etats dont les troupes forment la Fomac, la naissante Misca (Force Africaine en Centrafrique), afin qu’ils restent neutres et fassent le boulot attendu par toute la communauté internationale. J’apprécie bien les opérations de désarmements qui sont en train de se faire. Le seul souci est que ces opérations ne devraient pas être ciblées. Bangui doit être fouillée de fond en comble, c’est une poudrière depuis Patassé à Djotodia en passant par Bozizé. Des armes de tout calibre y circulent. Bangui est donc une bombe qui peut exploser à tout moment, il est urgent de la désamorcer.

La crise Centrafricaine a pris une allure confessionnelle. Il faut arriver à réapprendre aux chrétiens et musulmans à vivre en toute fraternité. D’où la nécessité de désactiver tous les politiciens qui tentent d’instrumentaliser la situation. Une situation déjà très grave. L’ONU (Organisation des Nations Unies) a l’obligation d’intervenir en ce moment, car il y a urgence. J’ai peur qu’un jour, il ait un film Hôtel Centrafrique, du genre Hôtel Rwanda. Alors les représentants onusiens de Bangui doivent sortir des bureaux climatisés, des hôtels haut standing telle la Bangui Ledger Plazza, pour aller sur le terrain et relater les faits réels pour remonter le cri d’un peuple qui se meurt chaque jour un peu plus en attendant qu’une résolution soit prise par des puissants pays qui on sait plus hésitent ou ont peur de s’investir dans un problème qu’ils n’estiment pas être le leur.

Je sentais ma tension s’augmenter, plus les rares images de l’église de Bossangoa, venant de quelques reporter, vu sur internet me revenais à l’esprit et plus j’avais une grosse gueule. Monsieur le président, s’il vous plait, demandé à la CPI (Cour Pénale Internationale), d’ouvrir des enquêtes sur les massacres. Sinon qu’allez-vous dire aux victimes de Boy-Rabe, les amputés de Bouca, aux « exaspérés » du Tarmac de l’Aéroport de Bangui M’Poko. Oui je sais, vous penserez que ce n’est pas vraiment votre problème. Alors que foutent les troupes de l’infanterie chasseurs de l’Alpin sur le sol Centrafricain ? Ils sont là pour sécuriser les intérêts et les ressortissants de la France. Tout de même ils sont témoins de la situation. Ils sont d’ailleurs mieux informés que moi demandez-leur qu’ils vous apportent témoignage. Oui, des gens meurt et mourront encore, si ce n’est par les balles des éléments de l’ex-Séléka, ce serait sous les coups des machettes des « antis balaka » -Balaka veut dire Machette en Sango- sinon encore ce serait la malaria, les maladies occasionnées par la condition de vie précaire des Centrafricains et la famine qui les tuera tous. Continuez à hésiter Monsieur le président et vous aurez des chiffres !

Mon téléphone s’est brusquement éteint, la batterie était déchargée. Je me noyais dans ma sueur. Mon draps était tout trempé, l’électricité n’était pas toujours rétablit. Je venais de réaliser que j’avais rêvé et que je parlais à Monsieur Hollande dans mon rêve. Au moins j’ai pu me défouler et crier haut les douleurs d’une Syrie oubliée, qui tente de sortir de l’anonymat.

 

(*) Article purement fictif. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.


Tchad/RCA: Des tchadiens à l’afflux du baccalauréat centrafricain

En Centrafrique, le coup d’Etat du 24 Mars 2013 a entraîné beaucoup de désordre. Le secteur de l’éducation n’était pas mis de côtés, sinon il en était l’un des plus touchés. Le calendrier des examens a subi de grands chamboulements au grand dam des élèves qui rêvaient continué les études à l’extérieur. Au Tchad, à côtés, les résultats du bac sont tombés tôt, une moisson bien maigre. Moins de 9% d’admis. Les pêcheurs dans l’eau trouble, les « cancres du Tchad », ont eu la merveilleuse idée de venir se rattraper à Bangui, au pays où tout est possible.

Lycée Barthélemy Boganda de Bangui © lanouvellecentrafrique.info
Lycée Barthélemy Boganda de Bangui © lanouvellecentrafrique.info

Depuis quelques années, l’examen du bac a été durci au Tchad, on ne sait pour quelles raisons. Est-ce une baisse de niveau chez l’élève Tchadien ? Est-ce que le gouvernement se donne un droit de regard plus grand que d’habitude à fin de former une élite tchadienne mieux adaptée au contexte mondial actuel ? Nombreuses sont les interrogations qui tournent autour de ces résultats de plus en plus chaotiques. Quand on voit le faussée entre les chiffres de cette dernière décennie, on est tenté de dire que le niveau de l’élève tchadien a chuté avec l’avènement de l’ère pétrole. Tout le monde rêve travaillé dans l’administration, la cherté de la vie, les enseignants mal payé… La corruption n’est donc pas très loin. Le gouvernement semble attendre ses cancres au bout du tunnel. Il faut donc filtrer les mauvaises graines à l’arrivée. L’instauration de la carte biométrique pour l’accès aux salles d’examens, l’obligation d’avoir une moyenne supérieure ou égale à 10/20 avant d’obtenir le bac, la suppression du second tour des examens (repêchages)… Pour tout couronner, on est loin d’oublier le bras de fer politique qui a eu lieu autour du bac 2012.

La pemièe dame du Tchad Hinda Deby Itno lors de la remise du prix d'ecellence aux nouveaux bachéliers © tchadpages.com
La pemièe dame du Tchad Hinda Deby Itno lors de la remise du prix d’excellence aux nouveaux bachéliers © tchadpages.com

Pour cette année, les élèves tchadiens « illuminés » ont eu la bonne idée de venir composer leur bac en Centrafrique. Un peu comme le faisait les élèves Camerounais, ils étaient 7000 environs à aller composer le bac en 2004 au Tchad. C’est ce qu’on fait les élèves tchadiens cette année en Centrafrique. Ils étaient visibles de partout dans la capitale Centrafricaine. Certains crieront garde à l’invasion tchadienne de la Centrafrique. C’est qui est sûr, ces jeunes gens n’avaient aucunes intentions de rester. Le bac était leurs objectifs. Le dépôt des dossiers était censé clos, mais déterminé, les élèves tchadiens s’activaient à coup de billets de banques pour avoir leurs noms sur la liste des candidats.

Tout compte fait les résultats sont tombés, et le millier de candidats venus du Tchad en est sorti admis, sinon quelques rares sont tombés dans les mailles, surement ceux qui sont tombés sur de faux « donneurs de bac ». Au Tchad, des rumeurs se font entendre que le rectorat de l’Université de N’Djamena où sont  authentifiés les diplômes est en train de s’organiser à déceler les mauvaises graines du Tchad qui ont germés en Centrafrique. Pourquoi les candidats malheureux au Tchad ont-ils fait succès en Centrafrique ? Seule la DEC (Direction des Examens et Concours) de Bangui, peut apporter des éléments de réponses.


Top 10 des maux qui contribuent à la dérive de la jeunesse tchadienne

La réalité tchadienne d’aujourd’hui, celle d’une jeunesse sans avenir, à la dérive, n’est pas loin… décryptait  Annie COPPERMAN, en parlant du film Grigris de Mahamat Saleh Haroun, sur son blog. Le résultat du Bac 2013, 70.000 Candidats avec 8.76% d’admis, a sans doute ouvert les yeux du Chef d’Etat tchadien sur la dérive d’une jeunesse abandonné à elle-même et croupissante dans la débrouillardise. « Nous observons une situation inquiétante en ce qui concerne la dépravation de nos mœurs, la dérive de notre jeunesse soit dans son comportement social, soit dans sa culture… » se lamentait le président Deby dans son adresse de l’aïd-el-fitr aux oulémas venus lui présenté leurs vœux.

"Grigris" : de la danse à la drogue, la dérive d’un jeune Tchadien,  Credit photo: la-croix.com
« Grigris » : de la danse à la drogue, la dérive d’un jeune Tchadien, Credit photo: la-croix.com

Je me fais ici le plaisir de dresser la liste de dix indicateurs, baromètre, de la dérive de la jeunesse du Tchad

  1. Avares comme leurs parents, les enfants de l’ère des pétrodollars tchadiens ne pensent qu’à l’argent. Chercher l’argent où qu’il soit est désormais leur credo, à tel point qu’ils font même les poches de leurs parents. De véritables détourneurs des deniers publics en formation.
  2. Les jeunes tchadiens sont des impatients. Propos subtiles, mais pas du tout faux, quand on voit ces jeunes qui se font parachutés au sein de l’appareil gouvernemental du pays. Des Bac + Zero, inintelligent, sans expérience, ni sagesse qui acceptent des postes quand même au-delà de leur capacité intellectuelle, pressés comme ils sont à arriver par tous les moyens et le plus vite.
  3. Corruptibles et corrupteurs, parce qu’il faut se hâter pour profiter à temps de la manne pétrolière, la jeunesse de mon pays est prête à brader sa loyauté contre le succès rapide.
  4. Violence pour s’exprimer, tout le monde entier s’est que c’est ce que la jeunesse tchadienne connais de mieux et sais bien le faire. En plus, ce comportement est perçu dans le milieu de cette jeunesse comme étant une preuve de courage.
  5. 5.      Gangstérisme : la jeunesse tchadienne abandonnée à elle-même, désœuvrée, à majeur partie pas scolarisée, va jusqu’à s’organiser en bande armée pour braquer des paisibles citoyens. Ces dernières années, la cherté de la vie au Tchad a beaucoup contribué à l’émergence de tels phénomènes. Avec ce comportement, la jeunesse peut constituer une proie facile pour les recruteurs des groupes terroristes qui pullulent les pays voisins du Tchad.
  6. Il y a de cela une décennie, le chroniqueur Nadjibé Djedouboum Armand décriait déjà sur Ialtchad Presse l’alcoolisme dans le milieu de la jeunesse tchadienne. Une attitude qui va croissante.
  7. De la chicha au chanvre indien, les jeunes tchadiens sont devenu de véritables accros à tout ce qui se fume. Le tabagisme décime à petit feu une jeunesse déjà très fragile sur le plan éducatif.
  8. La déscolarisation des jeunes filles, les jeunes filles mères, la stérilité chez certaines filles parce qu’ayant commises des avortements mal pratiqués… toutes des victimes de la séduction dolosive de leurs partenaires. Le Vagabondage sexuelle, un comportement irresponsable, quand on sait que les jeunes tchadiens ont une éducation sexuelle peut consistante et que la barrière des mœurs est sauté. Les maladies sexuellement transmissibles accompagnent la mort lente de cette ma jeunesse.
  9. Au Tchad, nous pouvons nous estimer heureux de la diversité ethnique de notre pays. Pour beaucoup d’observateurs, le Tchad est un modèle en matière de dialogue interreligieux. Mais nous sommes loin d’enseigner la cohésion inter-ethnique. Le clivage bat son plein au Tchad à cause de certains coutumes d’autres âge qui continuent à s’imposer. Pourtant ni la religion, ni les accords et traités internationaux n’indiquent en aucun cas que tel ou tel est au-dessus de l’autre.

10. Les braves Saras, véritables fourmis de la construction du chemin de fer Congo-Océan, pourraient se remuer dans leurs tombes, s’ils pouvaient voir ce que deviennent les jeunes du Tchad. Des cancres qui passent la journée autour des jeux de société, souvent pas intellectuellement rentables. La paresse a eu raison de la jeunesse tchadienne.


Femme : mon corps, mon curriculum vitae

De Bangui à Berlin en passant par N’Djamena, la promotion canapé a fait beaucoup de parvenue dans le tissu Socio-économique de nombreux pays. La beauté d´une femme est tout son Curriculum Vitae. Elle n´a nul besoin de se tracasser pour s´offrir un boulot de luxe. Vous les femmes vous avez de la chance, disent les hommes avertis. Vous souffrez beaucoup moins que nous. Soit belle et tu as la réussite à tes pieds. Description d’un curriculum vitae très particulier par une Rendodjo et Salim, deux blogueurs de la plateforme Mondoblog de RFI (Radio France Internationale).

ganankunme.com

Inouïe que je peux l’aimer. Ce corps parfait, de fois aux rondeurs démesurées. Harmonieuse symétrie physique, ils ne déplaisent à aucun mec, ces nibars provocateurs. Le corps de la femme est très souvent, tant pis si je tombe dans des subtilités, la clé de son succès en entreprise. La beauté de la femme, son corps, est un sésame parfait. Une clé universelle qui ouvrirait tant peu soit elle la cave d’Ali Baba et même ce mystérieux baobab des contes africains. Passons plutôt au fait.

N’Djamena, Juin 2004. Je composais le Bac, juste derrière moi était une très belle fille. Une métisse, une peau caramélisée comme en raffole les jeunes tchadiens. Le sujet était coriace pour la plus part des candidats. De bonnes exercice de probabilité qui mettait en scène les possibilités de panne de générateurs de la défunte STEE (Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité). Il y avait aussi de lourdes séries d’équations différentielles. Entre ma copie et le plafond de la salle, je ne me souviens plus combien de fois mon regard a fait de va et vient. Ma concentration s’est volatilisée par une voix. Celle d’un homme qui parlait à une fille. Vous la connaissez non ? Cette voix qui tente son tour de Charme. « Ça va ma sœur ? Comment tu t’appelles ? Ça va le sujet ? Ne t’en fais pas. Ton frère est là. Il va t’aider car tu es très belle». Sésame ! La suite vous arriverez à la deviner j’en suis sûr. Une Note Sexuellement Transmissible (NST) est en germination.  Alors combien de pareilles situations sont-elles arrivées ce jour-là ?

A Bangui, on se souvient encore des histoires de ces députées, votées n’importe comment et porter à la défense des intérêts du peuple Centrafricains. Mieux encore, qui a eu échos de ces filles centrafricaines qui refusent d’écarter les jambes aux luxurieux responsables RH (Ressources Humaines) et qui échouent mystérieusement à de test de recrutement ? En tout cas, des anonymes souffrent et des CV se remplissent.

Derrière chaque femme riche, il y a un homme au compte bancaire bien garnis. Une pensée que je confronte de plus en plus ces temps-ci lors que je bavarde avec les jeunes hommes. Messieurs, vous ne pouvez savoir les peaux de bananes qu´une femme déjoue si elle veut réussir honnêtement. Ma réponse me ramène toujours cette boutade de féministe. Classique lorsque l´homme veut se défendre vaille que vaille.

Je ne sais pas si je suis une féministe parce que je refuse cet adjectif qui est aujourd´hui un fourre-tout, une poubelle de vices. De la défense des droits louches de femmes à l´exhibition de sa nudité devant une ambassade et déjà on reçoit l´étiquette. Ce féminisme pro-sexe qui voit en la sexualité un domaine qui doit être investi par les femmes et les minorités sexuelles utilisant leurs corps, le plaisir et du travail sexuel des outils politiques je ne le partage pas. Il dénude le sens du vrai combat des pionnières du féminisme. Aussi lorsque je vois en la femme une victime du harcèlement sexuel, affectueusement appelé promotion canapé, je ne veux pas faire du féminisme. Je ne défends pas aussi cette prostitution nouvelle classe qui condamne les autres femmes qui se battent transpirent et apprennent dure pour obtenir leur diplôme ou promotion. Quand on est une femme, soit on a un époux qui fait écran, ou le chef qui te fout les bâtons dans les roues. Personne ne veut voir ton intelligence. On te conditionne mentalement à dépendre de l´homme, de ta beauté en tant que femme en lieu de compter sur tes compétences et tes aptitudes personnelles et intellectuelles.

« Si tu acceptes de m´embrasser, tu passes à l´antenne pour le journal de 14 heures ». Cette phrase Manu la jeune stagiaire en journalisme s´en souviendra longtemps pour l´avoir écouter souvent de son mentor. Des filles ou femmes comme elle on en croise beaucoup dans tout le Tchad. Sylviane elle n´obtiendra jamais sa licence alors qu´elle a validé toutes ses unités de valeurs et ainsi vont les facultés des Université tchadiennes. Elle quitta la Faculté pour avoir osé dire non à un de ses enseignants qui lui faisait la cour. Mais la promotion canapé et le harcèlement qui en découle ne sont pas seulement un problème africain. Les étudiantes et travailleuses européennes le subissent aussi. Des interrogatoires à des heures tardives sur le campus, une main qui va trop loin lors d´un entretien avec l´étudiante, un travail à finir chez le supérieur le week-end, … Les propositions sont énormes pour les jeunes et jolies femmes. De Berlin à Bruxelles, aucun milieu n´échappe à la règle. Peut-on dire que toutes ces femmes le veulent. Non. Ruth a dû abandonner ses études, tandis que Régine a quitté son Université à la recherche d´une autre Université. Les enseignants eux, sont inamovibles. Ces deux jeunes filles font partie des 55% d´étudiantes et d´employées qui sont harcelées par leurs hiérarchies parce qu´ayant refusé la promotion canapé ou les NST d’après une enquête publiée en début 2013 en Allemagne.

Peut-on encore me taxer de féministe si j´accuse l´homme d´user de son pouvoir? Il est clair que certaines acceptent, subissent et en profitent. Mais ces ne sont pas toutes les femmes. D´autres sont belles et bien des victimes. Et elles souffrent souvent en silence et parfois elles compromettent leurs avenirs en abandonnant faute de soutien. Alors j´accuse et mon index est tendu sur l’homme. Féministe ou pas, j´assume.


Je suis tchadien, musulman… mais pas Séléka

Depuis le 24 Mars 2013, une confusion plus pesante que ce qui en était s’est emparée de Bangui. Les Centrafricains tiennent leurs frères Tchadiens avec des pincettes, car on a l’impression que quand deux Tchadiens se suivent, le second est un Séléka. Dur de se voir coller gratuitement un tel cliché, quand on est Tchadien et surtout innocent de toutes ces histoires politico-militaires.

Credit image: afriquenewsblog.wordpress.com
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Ex-territoires de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), le Tchad et la Centrafrique ont battis leur relation aussi bien sur la base de la politique française de l’époque coloniale, que sur les liens fraternels qui existent entre leurs peuples. Derrière cette fraternité si vantée par tous les leaders politiques des deux pays, se cache pourtant un dédain mutuel qui peine à se voiler à force que le temps passe. Beaucoup de Centrafricains pensent que le Tchad à travers son chef d’Etat actuel s’ingère de trop dans les affaires Centrafricano-centrafricaines. Dans les taxis de Bangui, je ne cesse d’entendre cette musique que chantent les passagers exaspérés pars les exactions de la Séléka : « Ces Tchadiens ! Ils nous ont arrachés notre pays », « C’est des sanguinaires, ces Tchadiens », « Déby nous le payera ». Une rumeur a même donné pour mort le président Déby, à la deuxième journée du coup de force qui a propulsé au pouvoir Djotodia. Mais pourquoi tant d’amalgame ?

1.      La nationalité

Le Tchad et la Centrafrique partage en commun plusieurs groupe ethnique. Les deux provinces limitrophes, Sido Tchad et Sido RCA,  forment une bonne illustration de la situation. La facilitation des migrations entre les deux pays, hormis les accords CEMAC, la porosité des frontières ont permis à beaucoup de Tchadiens de s’établir en Centrafrique. Situation réciproque pour les Centrafricains.

Au Tchad, nous avons des Kaba, des Sara, des Rounga… La Centrafrique en a aussi. Des peuples qui vivent entre les deux frontières. Qui ont l’une ou l’autre nationalité selon qu’ils sont plus adaptés à l’un ou l’autre pays. Il y en a qui sont Tchadiens au Tchad et Centrafricains en Centrafrique, donc détenteurs des deux nationalités. Voilà comment un Tchadien vivant à N’Djamena peut avoir sa grand-mère centrafricaine résidente à Batangafo. C’est du presque : un peuple, deux nationalités. En parlant des zones frontalières Tchado-Centrafricaine.

2.      La religion

Le Sud du Tchad est majoritairement composé de Chrétiens. Beaucoup de Centrafricains s’y sont établis pendant et après la colonisation française. A Sarh, dit-on, le Sango servait de langue véhiculaire. La dénomination d’un des marchés de Sarh est un des stigmates. Kétté gara (Petit marché, en Sango). La sanglante guerre civile, qui a ravagé le Tchad pendant plus de trente années, a favorisé la migration de nombreux ressortissant Tchadiens vers la Centrafrique.  Nombreux sont ceux qui ont fini par s’établir définitivement sur le territoire Centrafricain. Au fil des années, une sorte de nouveaux Centrafricains (d’origine tchadienne) a vu le jour. Si les parents Sara, donc ressortissants du Sud du Tchad sont facilement intégrés, il n’en est pas de même pour les Nordistes tchadien qui ont choisi la Centrafrique pour exil. La Centrafrique est laïc mais largement chrétienne. Les musulmans sont presque souvent considérés comme des occupants. Néanmoins, ces Nordistes finiront par s’y établir en ayant comme base le quartier Kilomètre Cinq, qui est considéré comme le poumon économique de la Centrafrique.

3.      La RCA, perdante des enjeux socio-économiques ?

La Centrafrique est un pays à économie fiscale. Une économie qui se repose donc grandement sur le contribuable centrafricain et l’exportation du diamant. Les commerces sont tenus par des étrangers. Notamment les Tchadiens. Un monopole qui joue en défaveur de la Centrafrique sur le plan socio-économique. Quand les commerçants musulmans font la grève, la Centrafrique le sent jusqu’à sa moelle épinière. Un secret de polichinelle que tous les pouvoirs qui étaient en place ont eu beaucoup du mal à voiler. Il faut faire un tour au marché, le vendredi à l’heure des prières musulmanes ou même les jours de fêtes musulmanes, pour s’en rendre compte. Un enjeu de taille pour lequel les Tchadiens centrafricainisés jouent le jeu, au détriment d’un peuple autochtone qu’ils ont fini par asphyxier. Un ami Tchadien me confiait, Ce ne sont pas de bons commerçants. Ils ne savent pas faire du commerce. Tout leur problème vient de là. Dur à avaler que tout le problème centrafricain existe parce que les molengué ti kodrö – les vrais fils du pays- ne savent pas faire du commerce. Mais hélas quand on y regarde de plus près, il pourrait bien être un des facteurs. Les autochtones ont abandonné le commerce au profit des étrangers. Tout le monde aimant travailler dans l’administration.

4.      La composition de la rébellion Séléka

Si j’ai les critères nets d’un Séléka (hormis que je n’ai pas de longs cheveux ébouriffés), c’est à cause de sa composition. Très hétéroclite, la Séléka est composée de seigneurs de guerre Centrafricains, Tchadiens et Soudanais. Devant tous les étrangers vivants en Centrafrique, les Tchadiens sont la masse la plus importante. Ils sautent tout de suite à l’œil, donc perçus comme plus nombreux au sein de la Séléka. Nous aurons plus la bonne cohabitation qui existait entre nous et les Centrafricains, regrette un vieillard Tchadien, face aux exactions de la Séléka. Une situation qui met en mal de nombreux tchadiens comme moi qui plaident contre des mauvaises actions, perpétrées par un groupe d’individus formé par les politiques centrafricains, eux-mêmes, qui ternissent l’image du Tchad entier.


Francophonie : Le français au Québec;ce que j’en sais !

Les  pays francophones  ne se partagent  pas le même accent. Ainsi, un togolais n’a pas le même accent qu’un ivoirien ; l’accent d’un malgache n’est pas identique à celui d’un congolais, ni  celui d’un français de France d’un belge, d’un québécois. Même au sein du territoire français, le toulousain et le breton ne parlent pas de la même façon.

En Afrique, notre accent est influencé par notre langue maternelle. Et d’où qu’on vienne cette francophonie est riche d’accent et de mots qui diffèrent d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre. Le Québec, province du Canada, et bastion de la francophonie dans une Amérique du Nord hyper-anglophone, est un exemple de ce français multi facettes.

Un ami raconte : « Avant d’arriver au Québec, je n’avais jamais entendu qu’on me réponde ̎Bienvenue ̎ lorsque j’adresse un remerciement ; je m’attends plutôt à un ̎ je vous en prie ̎ ou ̎ pas de quoi ̎.»

Mon ami québécois n’avait de cesse de me parler de sa blonde.Le jour où je la rencontre enfin, je lui demandais…Lire la suite.



Le 11 Septembre en 11 hashtags

Aujourd’hui, nous sommes le 22 Septembre, une date qui ne dit rien au monde peut-être. Mais pour moi, c’est le onzième jour après la célébration des dix ans des attentats du 11 septembre. Une célébration en pompe, où on a prôné l’image victorieuse des États-Unis, mais non un recueillement, un « remember » pour tous ces […]Lire la suite…


De DSK à Lagarde : pas de place pour les Africains au FMI

Il y a de cela quelques semaines, Dominique STRAUSS-KHAN (DSK) tombait du sommet du Fond Monétaire International (FMI), éclaboussé dans un scandale sexuel avec une femme de ménage, originaire de Guinée. La France a perdu avec la démission de l’ex patron du FMI un poste stratégique du point de vue de l’économie mondiale. L’Union Africaine (UA) a voulu sauter sur l’occasion orchestrée par une de ses ressortissantes (Nafissatou DIALLO la femme de ménage en question). Mais Christine LAGARDE, la ministre française de l’économie a su garder ce grand poste pour la France de Sarkozy, grâce –comme toujours- au soutien de bon nombre de pays Africains.

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TAHRIR ou la révolution moderne

Des manifestants tunisiens aidant ceux de l'Egypte

Une révolution exportée, des dictatures masquées en démocratie qui tombent une par une. Le monde arabe se réveille avec l’exaspération du peuple tunisien qui a fait partir du pouvoir et de la Tunisie le 15 Janvier 2011, l’ex Président Ben Ali. Le vendredi 10 Février, à 18h quand j’avais mis en marche ma télévision (Al Jazeera), on m’apprend que Moubarak aussi s’en est allé du pouvoir, la confiant à l’armée. Mon arabe n’étant pas très pointu, j’ai démarré mon pc et que des titres : « Egypte: Moubarak s’en va, les Egyptiens plein d’espoir » dit le site www.20minutes.fr, « Egypte : ambiance survoltée place Tahrir au Caire » c’est le site de TF1. A la radio, RFI que j’avais capté faisait revenir l’info en boucle, mieux encore, une édition spéciale y est consacrée. Ça y est, mon cœur était net et j’ai eu la conviction que la voix du peuple Egyptien s’est fait entendre comme celle de la Tunisie bien avant elle.

Nuit et jour au service de la révolution (Source: rfi.fr)

Tout ces événements m’ont fait penser à une conversation engagé dans un de ces taxis de Bangui avec un inconnu qui me disait : « pour qu’il ait une élection transparente en Afrique, il fallait faire passer les différents candidats régions par régions, villes par villes et quartiers par quartiers ainsi chaque votant s’alignera physiquement derrière son candidat au vue et au su de tous et les comptes s’en suivront ». Drôle n’est ce pas ?  Moi je me dis c’est ce qui se passe depuis le début de cette année, est-ce sous l’effet de mes vœux ? Non dirais-je, c’est de la révolution moderne. Pas de guerre, pas d’arme, juste l’expression des opinions et une forte mobilisation. Une mobilisation à la Place Tahrir c’est ce qui a fait partir du pouvoir, après dix huit jours, l’autocrate Housni Moubarack qui voulait coûte que coûte diriger la destiné d’un peuple malgré que celui-ci se lassait de lui. La révolution maghrébine est un témoin du réveil du peuple africain, un cri d’alarme aux dictatures africaines et une mise en garde contre l’ingérence occidentale. Sur le continent souffle le vent du cinquantenaire des indépendances, une sorte de flambeau qui illumine l’esprit de la jeunesse africaine d’espoir, de courage et surtout de témérité tels les pères de la négritude à prendre en main leur destin. En ce moment, le pouvoir de Bouteflika est en alerte, la nouvelle donne contamine pays par pays. Les dirigeants les plus véreux devraient mettre leur pays en quarantaine pour pouvoir échapper à ce mal nécessaire.

Place Tahrir: Le peuple egyptiens manifestant sa joie (Source: rfi.fr)

Si beaucoup ont cru et essayent de faire croire aux autres que le pouvoir c’est la force et les armes pour réprimander le peuple, eh bien les choses ont changé depuis le soulèvement du peuple Tunisien. On sait déjà que le peuple est maître de son destin et le mot démocratie a tout son sens désormais «Pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple» !


Les réseaux sociaux et les gens de Bangui : Quand Internet s’appelle Facebook

L’un des phénomènes populaires mondiaux les plus importants que nous ayons connus est incontestablement le réseau social. Facebook, Twitter, XING, Ning, Myspace, Viadéo, Youtube,  Copains d’avant, Skyblogs, … et tant autres réseaux sociaux se sont imposés en un tant record apportant un nouveau rythme de vie aux adeptes du net. Rare sont les internautes qui s’en passent. Bangui, non plus, n’est pas de reste. La majeur partie des Centrafricains connaissent mieux la déferlante facebook et Hi5 le presque oublié. Ces sont les deux réseaux phares que les gens de Bangui utilisent pour se faire des amis, maintenir les contacts, draguer…, rarement pour déposer son CV ou pour recruter.

Facebook est la vedette à Bangui, comme partout dans le monde. Le phénomène a connu un boom sous le choc d’un effet de bouche-à-oreille. Moi en tout cas j’en suis arrivé par RFI. Depuis, les visites sur le bijou de Mark Zuckerberg sont fréquentes, et deviennent pour les facebookiens banguissois du haschich. Difficile de s’en passer. On assiste à une équation du genre « chaque banguissois civilisé est égal à un profil facebook ». Mais que font ils exactement sur facebook ? La désolation se trouve dans cette question. Car il y a des hauts cadres de l’Etat qui se sont laissés aller par la chose et oublient de fois d’éplucher les épineux dossiers de l’Etat et se tapent des gonzesses avec qui ils s’offrent des clavardages  bandants. Les plus jeunes tentent par le biais des réseaux sociaux de se trouver une première expérience amoureuse. Pervers, exhibitionniste, dragueurs,  escrocs, mais pour la plupart des temps en quêteurs d’amis tels sont les utilisateurs de facebook banguissois. A mon avis ces sont des utilisateurs pas très bien éduqué à l’utilisation, car la quasi-totalité est ignorante de ce qu’est un réseau social, facebook et même internet. Facebook, la première page lancé à l’ouverture des navigateurs, désigne Internet pour cette masse ignorante. Il est quasi impossible aux gens de la capitale de se rendre dans l’arrière pays vers Ndélé, Kabo, Paoua, Bocaranga…, là où facebook (Internet) n’y est pas.

Depuis Mai 2010, facebook connaît de plus en plus de succès à Bangui. Sûrement la même fièvre partout en Afrique, mais ici ce réseau social vedette est synonyme d’Internet. N’est ce pas que facebook est un Internet dans Internet ?!


La crise ivoirienne vue par ma grand-mère

Tellement RFI en parle, tellement que tout le monde en débat, Bangui et toute la RCA s’y sont mis, même ma grand-mère. La Côte-d’Ivoire avec Gbagbo le têtu et Ouattara le… je ne sais plus quoi, sont dans plus d’une bouche comme aloco au poulet braisé.

Comme dans mes habitudes, tous les soirs après le job, je fais un crochet chez ma grand-mère avec qui je passe de bons moments à discuter de rien et de tout. Ce soir là, ce n’était pas le cas. Elle me disait, avant même que je ne m’assieds : « Qu’a-t-il ce Gbagbo ? Pourquoi aime-t-il trop le pouvoir ? Il va faire massacrer des innocents celui là. » Puis continu « Mais en tout cas que Dieu aide le peuple ivoirien ». Moi, j’avais gardé le silence car avec un ami tchadien se trouvant au Sénégal avions discuté de cela dans la matinée sur MSN. Cet ami me disais être d’avis avec Gbagbo parce que l’occident a truqué le vote en faveur d’ADO, et avec des arithmétiques et des démonstrations qui m’était jusqu’à là inconnu à fini par enlever mes sentiments pro-Ouattariste, car moi je ne supporte pas Ouattara mais je suis pour ceux qui  soutiennent Ouattara (la communauté internationale). Mon ami m’a arraché tout mon engouement pour les Ouattaristes et face à ma grand-mère j’optais pour un bulletin nul. Mamie continua en me disant que Gbagbo n’a jamais été élu dans les normes de coup de force en coup de force il veut s’enraciner au pouvoir et devenir un OBO ou quoi ? Selon elle, le peuple ivoirien a déjà trop souffert et que cette fois-ci il faut respecter sa voix, même si n’est pas vraiment ça mais juste qu’il faut éviter un bain de sang à cause du pouvoir. « Que Gbagbo remette le pouvoir à Ouattara » me dit-elle. Grand-mère dis je : « Pourquoi prends-tu ainsi position ? » N’as-tu pas vu ce qui se passe en Irak me répondit elle. Obama est très fort et faut que Gbagbo écoute sinon la Côte-d’Ivoire ne sera plus comme au temps d’Houphouët, d’ailleurs elle ne l’est plus lança-t-elle pour clore la causerie.


Mariage hebdo

A mes amis je confis toujours qu’à Bangui si une maison de presse avait l’idée de mettre en place un journal dénommé « Mariage Hebdo », il ne serait jamais à court d’informations à publier. Tous les vendredis et Samedis, des embouteillages accompagnés de you-you de femmes se créent au croisement du PK0 menant à la mairie de Bangui. X et Y se marient.

A Bangui, se présenter devant M. le maire pour se mettre des alliances est devenu un effet de mode, presque même un jeu auquel se prêtent bon nombre d’amoureux. Ce fait est devenu à la mode à tel point que même les vieux couples qui ont oubliés de le faire se mettent à jour. L’événement est célébré en grande pompe et la contribution financière et ou matériel des parents, amis et connaissances est de rigueur. Le programme est quasi le même. Mairie, église puis dans la soirée un cocktail dans l’un des bars, restaurant, ou même hôtel (pour les nantis) de Bangui. Les réjouissances sont grandioses, on mange, on danse, on crie de joie. En même temps d’autres se séduisent, se draguent et calent des rendez-vous galant sur le champ.

Les dépenses couvrant les cérémonies de mariages sont colossales. Ils peuvent être même équivalent à plus d’une année d’économie de Monsieur. Les festins peuvent durer plusieurs jours et le gaspillage est au rendez-vous, juste par m’as-tu vu. Les parents se cousent des uniformes, et on peut distinguer qui est neveux, qui est gendre, qui est ami, bref qui est qui. Après les festins, le couple est abandonné à lui même, bravant le meilleur et le pire en attendant de boire de l’eau et manger l’amour. C’est ainsi que se veut la tradition de cette mode en vogue à Bangui pour ne pas dire au pays de Boganda.

Samedi dernier, à l’heure où je bouclais cet article, quelqu’un m’a soufflé à l’oreille que quinze mariages se célèbrent dans Bangui et qu’une haute autorité de la république en fait aussi parti. Embouteillage assuré.


Le téléphone portable en Centrafrique : qu’en est il de son utilisation ?

Absent de Bangui depuis quelques semaines pour des raisons professionnelles je n’ai pu publié de post comme il se devait. Vous êtes sûrement restés assoiffer des nouvelles venant de la charmante capitale bantou. Qu’à cela ne tienne, je reviens en force avec une analyse sur l’utilisation du téléphone portable en Centrafrique. Je me suis basé sur des documents et les comportements des banguissois, ceux là avec qui je partage la même ville. Rarement éteint, toujours à portée de main, regardé et consulté à tout moment de la journée, le téléphone portable est entré dans la vie des centrafricains en 1996, avec la libéralisation de ce secteur. Depuis les choses ont continuées à évoluer et en 2007, le paysage des télécommunications en RCA s’accroît avec l’entrée d’un quatrième opérateur dans ce secteur. La concurrence est accentuée, favorisant ainsi une forte croissance du nombre d’abonnés ainsi que le développement de nouveaux services. Le nombre des abonnés aux réseaux de téléphonie mobile en Centrafrique est allé de 24 000 abonnés en 2000, pour se tabler à plus d’un million cette année. Il importe de se pencher sur les comportements sociaux que génère ce dispositif de communication, notamment la relation entre chaque utilisateur. Nombreuses sont les recoins à explorer tellement la diversité des usages est patente (objet de luxe, personnel ou partagé, usage exclusif ou mixte, usage par tendance ou quête de facilité de communication…) Mon analyse consistera à comprendre : quelle est la perception qu’ont les utilisateurs eux même ont de l’usage du téléphone portable ? Comment se construit la norme d’usage ? Quels sont les comportements que génère l’usage des téléphones portables ?

Le téléphone portable dans la vie des centrafricains : tendance ou coût abordable ?

Comme partout en Afrique, le téléphone portable est entré dans la vie des populations centrafricaines, il est présent même dans les ménages les plus démunis favorisant une source de dépense de plus. Dans la plus part des cas on ne sait même plus comment le téléphone a atterrit dans le foyer. Yousouf, chef d’un foyer de quatre enfants dit : « C’est comme une deuxième épouse Trois, quatre ans ? Je ne sais même plus quand je l’ai eu… bon mais comme tout le monde l’avait je l’ai aussi eu… ». Evidemment il n’est pas le seul est à être dans la même situation. Moi au moins je sais quand et comment je l’ai eu, me disais je face à Youssef. Pour une petite histoire au lecteur, c’était en 2005, un nouvel opérateur venait de déployer ses services et vendait une puce avec 3000 Fcfa de crédit à 3000Fcfa de crédit. C’est du « gratos » disait on à l’époque. Un cellulaire, une puce et 500Fcfa de recharge à 4900Fcfa c’est le slogan des opérateurs de téléphonie mobile en Centrafrique. Entre tendance et coût d’acquisition très abordable, le téléphone portable est entré dans la vie des centrafricains au point de devenir une partie de leur chaire.

Qui fait quoi avec son téléphone ?

« Je fais ce que je veux avec mon téléphone » dixit ma petite amie quand je lui parle de certains de ses appels suspects. Aussi varié que les modes d’acquisition, l’usage du téléphone portable en Centrafrique varie selon les catégories sociales et d’âges. La question de l’usage est fortement complexe. Chaque usager à une perception différente, ce qui mène à la constitution de groupes que la plupart d’études quantitatives ont tendance à assimiler à des consommateurs. Les agents économiques centrafricains ont trouvé dans le téléphone portable un moyen facile de communiquer et peuvent faire des transactions financière sans se déplacer. El Hadj Abdoulaye, grossiste du KM5 me confit qu’il n’a pas besoin de se trop faire de gymnastique pour s’approvisionner, juste un coup de fil suffit. Pour les parents qui ont la gentillesse d’offrir un portable (voici une des dénominations par abus du téléphone portable, quand on ne vous l’appelle pas appareil, « Ngou komba » ou «kalamba » [ici pour désigner les téléphone promotionnels très moins cher]) à leur enfant, il constitue pour eux un moyen de gestion à distance mais surtout de contrôle du jeune. Il permet de savoir rapidement où il se trouve, ce qu’il fait et surtout de le rappeler à l’ordre s’il est en retard. Si cela est accepté dans le milieu jeune, c’est qu’en retour, il a l’avantage de l’utiliser comme élément de réassurance. Entre jeune, le téléphone portable est un moyen d’accès direct à son réseau amical. D’autre part, il y a des centrafricains « malins » qui utilisent le téléphone portable pour entrer facilement en contact avec des personnes ayant un niveau social plus élevé, des dignitaires, des personnes plus âgées (pour les jeunes)… sans passer par le « protocole ».

Les normes d’usage

Les bipeurs, les bipés, les amateurs de texto… les catégories d’usagers dépendent de l’âge, de la catégorie sociale et du niveau d’instruction. Ici, la plupart de jeunes avouent dépenser la quasi-totalité de leurs crédits en SMS. D’autant qu’ils peuvent se dialoguer, en répondant successivement un nombre interminable de fois. Les personnes ayant un niveau social en deçà de la moyenne se communiquent ou communiquent avec les autres par des bips. « Un bip c’est pour dire que j’arrive vers toi, deux bips c’est pour connaître la position d’un tel » témoigne un amateur de bip. Naturellement on ne bipe que celui qui peut rappeler.

Avec la concurrence, les opérateurs téléphoniques lancent plusieurs fois au cours de l’année des ventes promotionnelles de téléphone portable. A Bangui on vit chaque mois, chaque semaine, chaque jour ces ventes au détriment des petits détaillants en accessoire multimédia. Sur ce point il n’ y a quasiment pas de catégorie, jeunes, adultes, riches, pauvres se ruent sur les téléphones moins chers qui ont finis par se présenter comme étant des objets tendances. Vu la profusion des « kalamba », le téléphone n’est plus un luxe en Centrafrique à tel point que celui qui n’en dispose pas est perçu comme étant un handicapé.

Quels sont les comportements que génère l’usage des téléphones portables ?

Le premier fait notoire qu’a introduit le téléphone portable en Centrafrique est d’abord le maintien permanent des liens. Le fait de contacter autrui relève de la spontanéité, du désir, de l’impulsion et ne saurait attendre. D’autre part il permet une ouverture d’esprit. Au téléphone les gens arrivent mieux à n’importe quel moment extérioriser ses émotions sans contrainte sociale, tout dire, même des bêtises, des choses sans importance, se raconter des mensonges, exprimer des mots doux… Pour certains le fait qu’on de recevoir un coup de fil dénote d’une marque d’attention (on pense à lui). Tous ces sentiments ont participé à la création de nouveaux codes sociaux en Centrafrique.

Conclusion

Il convient de prendre en compte qu’en Centrafrique, le téléphone portable constitue pour la plupart des parents un outil de contrôle parental. La légitimité de l’usage des téléphones portables en Centrafrique se construit à travers la nécessité d’entretenir l’unité familiale et le besoin de réassurance. Pour les commerçants et autres affairistes, il constitue une buée d’oxygène, car il permet à ces derniers d’économiser en terme de finance et de temps. Certains des usagers embarqués par tendance ou par désir de se montrer capable ne peuvent se passer de leur portable malgré le coût de consommation inflationniste, mais ces usagers n’hésitent pas de s’asseoir sur leur panique.


(Pré)Campagne Electorale à l’américaine

Comme ceux des dernières présidentielles américaines, les aspirants à la prochaine location du palais de la Renaissance investissent les réseaux sociaux sur Internet, facebook en particulier. Se rendant compte du grand nombre de potentiels électeurs centrafricains présents sur facebook, Banguissois en majeurs partie, les candidats aux élections présidentiel de Janvier 2011 ont jugés utiles de battre campagne sur le web.Facebook est pris à l’assaut par les politiques centrafricains, et les murs de leurs profils sont transformés en véritable livre de slogan, qui scande beaucoup plus des messages de paix et d’unité nationale, s’ils ne sont pas orientés vers la jeunesse. Les plus belles photos des candidats sont mis sur leurs profils et chacun veut se faire le plus d’amis possible afin d’optimiser sa visibilité. D’autres plus créatifs ont même créé des pages au lieu de simple profil, maximisant ainsi le fait d’avoir plus de fans. Ce qui peut augmenter leurs popularités. Sur les profils chacun se fait une biographie aussi noble que possible.

Le grand problème est qu’on ne peut savoir qui est qui derrière chaque profil, car il y’a de fois un candidat avec deux voir trois profil facebook à la fois, sans qu’il y ait de concordance entre eux. On peut être doublement ami sur facebook avec un même politicien, mais qui tient des discours différent sur les différents profils. Il y a aussi le fait que ces aspirants au Palais de la Renaissance ne s’envoient pas de demande d’amis entre eux, refusant ainsi d’être ami. Ce qui n’est guère surprenant. Mais la grande interrogation à Bangui est de savoir qui se cache derrière chaque profil facebook de nos différents candidat à la maison blanche…, le Palais de la Renaissance j’allais écrire.