Benedicta honyiglo


Black is no more beautiful

La dépigmentation, aaah ce phénomène qui fait toujours autant de victimes « consentantes » !!! Hier soir, en relisant certains de mes posts sur  Facebook, je suis retombée sur cette photo de Khoudia Diop. Je me suis juste exclamée : « ça c’est une beauté » ! Avec un teint noir frisant le bleu moiré (je ne sais plus quel adjectif de couleur utiliser…lol).

Mannequin sénégalais Khoudia Diop – Image : Compte Instagram : melaniin.goddess

Pourtant ce beau teint noir, n’est plus du goût de certains de mes chers frères et sœurs africains. Le slogan « Black is beautiful » est certainement passé de mode. Les africains sont devenus partisans de l’hydroquinone et ont tous été contaminés par la «gluthationite », qui est devenue même aigüe chez certains.

Nous sommes envahis par ces panneaux publicitaires qui nous polluent la vue et qui font l’apanage du teint clair, du teint chocolat, du teint crémeux avec ces produits qui sont des ‘’copines avérées’’ du cancer de la peau. Il y a même ce célèbre magazine féminin (dont je tais ici le nom…), qui fait une grande promotion de la culture africaine mais qui ne s’empêche pas de faire la publicité sur toutes ses pages de droite, de toutes les gammes impossibles et inimaginables des produits éclaircissants. Il faut bien vivre du fruit de son travail, quitte à jeter ses convictions aux orties !!

Certaines pourront dire, que je suis jalouse, point n’est besoin, je jouis d’un teint chocolat (lol…) qui est sujet à toutes sortes de bouleversements au moindre changement (chaleur, stress, allergies, hormones,..) qui me le fait parfois regretter. Parce que certaines cicatrices et autres problèmes dermatologiques ne sont guère visibles sur une peau de couleur noir, je parle du vrai noir quoi, le noir ébène. Cette peau noire dont le célèbre académicien Léopold Sédar Senghor, d’origine sénégalaise en fait ici l’apologie dans son poème Femme noire.

En parlant même du Sénégal, ces belles femmes dont le teint noir faisait jadis des envieuses, elles-mêmes ont été séduites désormais par l’appel de la « sirène de la dépigmentation », le Xhessal – pratique qui consiste à se blanchir artificiellement  la peau – (« Ko N’ti »(1) ou « Si ami »(2) au Togo)!!! Cette pratique est à dénoncer fortement. Ce billet, c’est juste un coup de gueule quand je vois le désastre que cause cette pratique sur les africains dont je suis la sœur par cette peau que nous avons en commun. Mais il y a aussi des « stars » qui sont férues de cette pratique. Mickael Jackson qui a toujours nié l’avoir fait et évoquait plutôt une maladie : le vitiligo, Koffi Olomidé, le président congolais Denis Sassou N’Guesso, Beyonce, Rihanna, des actrices de Nollywood, des chanteuses africaines, des présentatrices télé, la liste est longue…

CC : 3w.jewanda-magazine.com
Mannequin camerounais Irene Major – Image : www.jewanda-magazine.com

Des jeunes filles lambda, qui du jour au lendemain sont passées d’un teint noir chocolat à un jaune bistré. Leur mère ne les auraient même pas reconnues, tant elles ressemblaient désormais à des asiatiques. Je me rappelle une voisine qui a tellement abusé de la pratique que les enfants du quartier l’ont surnommée « Fanta-Coca Cola » et qui du fait des moqueries a finalement déménagé pour éviter tous ces affronts quotidiens.

Je pense que tout cela résulte d’un fort lavage psychologique où dès l’enfance, on nous inculque que tout ce qui noir est diabolique, que n’iront au paradis que ceux qui ont des accointances avec la race blanche. Même Jésus est blanc !!! Et alors de quoi se plaint-on ???

Je ne vais même pas m’attarder à donner des conseils aux adeptes et abonnés de cette pratique. Toutes les personnes qui s’y adonnent sont (des adultes) consentantes, majeures et vaccinées, au fait de toutes les conséquences. En fin de compte, elles n’auront que leurs yeux pour pleurer, car comme on fait son lit on y dort. Mais le constat amer fait est que : Black is no more beautiful !!!

[1] Ko n’ti : se décaper la peau

[2] Si ami : se mettre de la pommade sous-entendue éclaircissante


Les lunatiques sont aussi des hommes

Il y’a quelques jours, en rentrant de mon travail, après une journée éreintante et accablée par la chaleur de ces dernières heures, j’étais presque dans un état second. Mais je fus soudain, réveillée par un spectacle déconcertant : un lunatique[i] qui passait son chemin, exposant à la vue de tous, ses bijoux de famille. Ce n’était évidemment pas le premier que mes yeux croisaient, de toute ma vie de trentenaire.

Ce qui faisait l’objet de mon choc et de mon inanition, ce lunatique avait un air de famille et il portait une belle chemise carrelée de couleur bleue. La chemise était propre, très propre pour son état. Cela prouve à tout point de vue que c’était un récent locataire des rues de Lomé. Il avait une apparence physique assez robuste, était peut-être dans la quarantaine.

Crédit Photo : Pixabay.com

En une fraction de secondes, quantité de questions se sont entrechoquées dans ma cervelle : cet homme c’était sûrement un mari, un frère, un père, un ami, un ex-collègue de travail… Où pouvait-être sa famille ? Que s’est-il passé pour qu’il en arrive là ?

Une de mes connaissances, à l’imagination assez fertile, ne cesse de me rebattre les oreilles avec sa thèse du « complot » : tous les  lunatiques de Lomé n’en sont pas de vrais. Certains font partie d’un large réseau d’espionnage à la solde de l’agence étatique des renseignements. Ils infiltrent la population pour tester son pouls et être au fait de tout. Pour un pays en mal de probité moral, rien n’est à écarter. Mais passons…

Dans nos sociétés africaines, en l’occurrence à Lomé, d’après les renseignements glanés de-ci de-là, je me rends compte que les lunatiques ne bénéficient d’aucune prise en charge particulière. Ils sont délaissés par leur famille et par l’Etat dont ils sont quand même les pupilles. La preuve : il n’y a qu’un seul hôpital psychiatrique (Hôpital Psychiatrique de Zébé), sur tout le territoire togolais . Ces personnes qui sont des citoyens particuliers sont livrées à eux-mêmes jusqu’à ce que mort s’en suive. Elles sont parfois victimes de crimes rituels, souvent d’accident de la circulation ou de mort naturelle. C’est au terme de ce parcours chaotique que l’Etat par le biais des services sociaux, s’occupe au moins de leur offrir une sépulture en les enterrant sans tambour ni trompette.

Avec la crise socio-politique qui frappe de plein fouet, notre quotidien, la société est victime d’une « rigidité cadavérique » qui attaque non seulement notre corps mais aussi notre intellect, notre moi profond… Nous sommes devenus apathiques, insensibles, embarqués dans notre train-train à la recherche de notre pitance. Tel des zombies sociaux, chacun cherche à se frayer un chemin vers une lumière blafarde. Une illusion de vie, un semblant de prise de tête avec nos vicissitudes. Engoncés dans notre nombrilisme offusquant, peu d’entre nous peuvent encore faire montre de résilience. Nous sommes devenus plus narcissiques que tout, l’autre au lieu d’être un miroir s’est transformé en vitre : nous le regardons sans le voir.

L’Homme n’a plus de valeur à nos yeux.

[i] Lunatique : je vous épargne le terme  « fou » qui ne me semble pas approprié et préfère ce mot qui est plus un anglicisme.


Le meunier, le zémidjan et la barmaid

 A l’approche de la Saint Valentin, les couples élaborent des projets pour passer de tendres moments. Pour une partie, ces projets se concrétisent par des moments idylliques ; pour d’autres, cela tourne à la construction de châteaux en Espagne. Jacques, était un joli garçon, avec son teint clair à la « Ibo ». Ce teint obtenu à partir de produits d’origine douteuse, faisait tomber en pâmoison toutes les « gos » du quartier. Il voulait…


Rêveries de décembre (Deuxième partie)

Deux personnes sur une plage
CC Pexels

Bel homme approchant la quarantaine, Marc avait des fossettes et ses cheveux crépus, coupés très ras. Il arborait constamment ce sourire un peu narquois, d’avoir presque accompli tous ses rêves, mais d’être resté sur sa faim. Il était toujours à la recherche de la femme qui ferait pétiller sa vie : « The Perfect Sparkling Woman », qu’il disait.

Lily, elle, allait sur ses 35 ans, était une jeune femme épanouie, indépendante, charmante et coquette. De taille moyenne, elle avait des cheveux longs, toujours attachés en catogan et un teint chocolat à faire pâlir d’envie. Elle occupait le poste de réceptionniste dans une banque et habitait avec sa mère, dans une petite villa qu’elle avait louée.

Ils passèrent toutes les soirées de la semaine ensemble. Le vendredi, ils s’octroyèrent une virée en boîte avec des amis de Marc et profitèrent bien de cette soirée. A 2h, ils quittèrent leurs amis et rentrèrent à l’hôtel.

Pour cette première nuit que Lily passa avec Marc, ils se racontèrent leurs années passées l’un sans l’autre.  Des vies en pointillés qui attendent le  point final, signe de complétude.Ce fut comme dans un rêve : leurs deux corps s’accordèrent parfaitement comme un violon et son archet. Au petit matin, Lily quitta l’hôtel pour retrouver sa petite famille. Ce samedi, elle invita Marc à déjeuner à la maison. L’occasion de le présenter à sa mère et à son fils. Une belle journée, ensoleillée, que Lily passa sur un petit nuage.

  • Mais Lily, on dirait bien que tu as enfin trouvé la paix du cœur, constata sa mère.
  • Oui maman, je plane. Cela fait plusieurs années que je n’ai plus expérimenté ce bien-être qui m’envahit. J’espère sincèrement que cela va perdurer et que cette fois-ci ce sera la bonne personne.
  • Croisons les doigts, répondit sa mère.

Après le déjeuner, ils regardèrent la télé et s’échangèrent des regards énamourés à n’en plus finir. Marc ne les quitta que tard dans la soirée. Ils se promirent de passer la journée du dimanche ensemble. Le lendemain, ils improvisèrent un pique-nique à la plage avec Matthieu. A les voir, tous les trois, on croirait vraiment voir une vraie famille, dans tous les cas c’est à cela qu’ils aspiraient : une belle famille recomposée.

Le reste de la semaine se passa sans encombre. Dans la journée, Marc passait le plus clair de son temps à écrire. Mis à part son agence de communication, son violon d’Ingres était l’écriture. Il avait à son actif la publication de deux recueils de nouvelles, un de poésie et un roman.  Il en avait assez de cette vie esseulée où la solitude s’était érigée en maîtresse des lieux. Une compagne avec qui partager ses passions, ses rêves et ses projets, c’est tout ce qui manquait à son quotidien. Il pensait  l’avoir trouvé en Lily. Elle incarnait tout ce qu’il avait toujours voulu chez une femme : douce, attentionnée, curieuse, franche et cette petite touche de spontanéité qui faisait éclater tout le bonheur qu’elle distillait autour d’elle.

Marc se voyait déjà vivre avec Lily dans sa maison. Mais voudrait-elle abandonner son travail et sa mère, seule famille qui lui restait pour le suivre ? C’était une question qui le taraudait et qu’il se ferait l’insigne honneur de lui poser dès que l’occasion se présenterait.

Dring ! Dring ! Dring ! La sonnerie du portail retentissait depuis quinze minutes déjà, sans que personne ne vienne ouvrir. Heureusement que Olivier, l’associé et meilleur ami de Marc, gardait toujours avec lui, le double des clés de la villa, que Marc lui avait donné. Il ouvrit le portail, poussa la porte du séjour qui n’était pas fermée à clé. Il passa par le couloir et rentra dans la chambre de Marc. Il le trouva affalé sur le lit.

  • Mais Marc, que se passe-t-il ? il le secoua vivement. Marc, Marc, réveille-toi !!!

Depuis leur soirée arrosée, du 31 décembre, plus personne n’avait entendu parler de Marc. Il disait qu’il irait passer le nouvel an avec sa famille dans sa ville natale. Personne ne l’avait vu arriver. Depuis deux jours, que tout le monde le cherchait. Olivier a commencé à s’inquiéter, au moment où le frère de Marc l’a appelé pour signaler qu’il ne l’a jamais vu sortir du train ce matin du 1er janvier.

Olivier alla chercher à la cuisine, un grand verre d’eau pour le lui jeter à la figure. Il se réveilla, gourd, les yeux hagards, la bouche pâteuse.

  • Hummm …. Que se passe-t-il ? où est Lily ?
  • Quelle Lily ? Celle dont tu ne cesses de me bassiner les oreilles depuis des années ?
  • Oui, j’ai bien cru l’avoir retrouvée et passée de bons moments avec elle.
  • Mon cher tu as été loin dis donc !!!
  • Du retour de notre soirée, j’ai pris 2 ou 3 cachets et je me suis assoupi.
  • Donc, Marc, tu vas me dire que tu dors depuis 2 jours !!!!

Sur la table de chevet, se trouvait effectivement une boîte de somnifères.  Marc en avait pris avec de la bière, ce qu’il ne fallait surtout pas faire, il a échappé de peu à un coma éthylique. Il se met à réfléchir : tout  ce qu’il venait de vivre n’était en fait qu’un RÊVE ??!!!


Rêveries de décembre (Première partie)

Il l’avait toujours désiré, depuis le jour où leurs regards se sont croisés dans ce café. Toutes ces années, il a couvé ce doux désir, il l’avait mis en veilleuse. Toutes ces années sont passées, il a roulé sa bosse à travers le monde mais n’arrive toujours pas à se poser. Son image le hante toujours.

Au détour de ces vadrouilles sur le net, il croisa un tweet de son amour de toujours jamais oublié.  Il lui envoya une invitation d’amitié sur la fameuse plateforme, communément appelée « la jungle » par sa bande d’amis.

  • Salut Lily, tu te rappelles de moi ?
  • Bien sûr Marc, je ne t’ai pas oublié. Tu m’as même dédicacé ton premier recueil de nouvelles. Comment pourrais-je t’oublier ?
  • De quel côté de la terre te trouves-tu ? 

De fil en aiguille, ils renouèrent contact et chaque soir, c’étaient des échanges interminables sur les réseaux sociaux. Ils avaient l’impression de ne s’être quittés que la veille. Parfois cela durait jusque tard dans la nuit. Ils se racontèrent leur vie depuis qu’ils s’étaient perdus de vue sur un quiproquo : elle, déjà fiancé et  lui père d’une petite fille.

Marc, à la recherche de la bonne épouse, allait d’aventures en aventures. Lily, après deux années de fiançailles n’a jamais pu se marier. Le fameux fiancé se révéla être un adepte de la double vie, avec de petites copines, disséminées dans tous les quartiers de la ville : Don Juan des temps modernes. Elle eut néanmoins un petit garçon.

  • Marc, on se revoit quand ? Toi qui n’as pas du tout une vie stable.
  • Et toi ? Que veux-tu exactement ?
  • Je veux nous donner une chance, après toutes ces années. Peut-être que cela est possible.
  • Je te promets de t’aimer de toutes mes forces, d’être là pour toi et ton fils. Nous allons former une vraie famille, enfin. Voudrais-tu me faire un enfant ?

Lily, fille unique et orphelin de père depuis ces huit ans n’avait jamais connu la chaleur d’une grande famille. Elle éclata d’un rire cristallin au bout du fil, ce qui fit frémir Marc de tout son être.

  • Un enfant ? Mais Marc, tu vas trop vite. Nous ne nous sommes même pas encore revus. Un peu de patience.
  • J’ai attendu toutes ces années. Plus que quelques jours et nous nous reverrons.

En effet, Marc avait bousculé tous ses programmes pour passer les fêtes de fin d’année auprès de Lily. Il avait pris un congé et confié son agence de communication à son meilleur ami et associé. Il a déjà réservé une chambre d’hôtel pour l’occasion et prit le train pour rejoindre Lily. Marc avait bien sa famille dans la ville mais il ne voulait pas la mêler à son histoire. C’est la raison principale qui le poussait à éviter de loger chez elle.

Arriva enfin, le fameux soir de retrouvailles. Marc vint chercher Lily. Dès qu’il la vit, il ressentit de nouveau cette soif inextinguible qui ne l’avait jamais quitté.

  • Malgré, toutes ces années, tu n’as pas changé, Lily.
  • Toi non plus, lui répondit-elle dans un demi-sourire.

Leurs gestes étaient un peu gauches. Mais finalement, ils retrouvèrent leur rythme. Ils allèrent dîner dans un restaurant, burent du vin : une boisson qu’ils se découvrirent avoir en commun, échangèrent des fous rires. Il sonnait presque minuit, lorsque Marc raccompagna Lily chez elle. Ils promirent de se revoir le lendemain.

Lily rentra et trouva son fils de 6 ans, Matthieu endormi depuis. Elle vivait avec sa mère. Depuis la rupture de ses fiançailles, elle ne s’était toujours pas décidée à vivre de nouveau avec un homme. C’est une idée abandonnée depuis mais qui sait, le renouveau est peut-être en route avec Marc. Cette première soirée subodorait, quelque chose.

Marc était là, pour un mois et ils avaient tout le temps pour se connaître. Ils ne s’étaient jamais fréquentés et n’avaient qu’une vision idyllique, l’un de l’autre. Ils s’appelèrent après qu’ils se furent juste quittés et échangèrent encore quelques messages avant de tomber dans les bras de Morphée.


CAN 2017 : la belle prestation des Eperviers du Togo

J’avais juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Je crois définitivement que je me suis prise au jeu. Comme le dit le dicton « seul(es) les imbéciles ne changent pas ».

Crédit : republicoftogo.com

J’ai suivi de bout en bout, les 90 minutes de jeu intense et de spectacle que mes compatriotes, les Éperviers du Togo nous ont offertes. C’était leur premier match de la compétition les opposant aux Éléphants de la Côte d’ivoire.

Je ne donnais pas cher de leur peau car pour parler de peau, celle des Éléphants était bien plus dure que la nôtre.

Je ne suis pas une férue de football, qui demeure le sport roi sur le continent africain, ni une aficionada des télénovelas. Ce qui fait que chez moi, il n’y aura pas de lutte pour la possession de la télécommande. Pour moi le football, c’est 22 mecs qui courent après un ballon en cuir avec un homme en noir (même si cet homme n’est plus tout le temps en noir..), qui met de l’ordre sur le terrain …lol

Mais en des occasions spéciales comme celle-ci, je change vite de veste et deviens une inconditionnelle pour supporter mon équipe nationale de football.

Crédit : togosite.com

N’en déplaise à ceux qui n’ont pas misé gros (j’en faisais partie !) sur les Eperviers, ils ont quand même tenu la dragée haute aux champions en titre et comme diraient les Too fan, les Éperviers ont « Téré * » les Éléphants. Ces derniers n’ont été que l’ombre d’eux-même : des éléphants sans défense !

Moi j’ai échappé de peu à un petit AVC, lorsque notre attaquant Fodoh Laba a raté cette belle occasion à la 77e minute.

Avec un entraîneur comme Claude Leroy et sans aucune crise de primes de match en vue, je crois que les Eperviers du Togo feront une belle prestation et créeront certainement la surprise à cette CAN. Malgré le match nul de cette rencontre, j’y crois.

Aujourd’hui, je suis patriote. En avant les Eperviers du Togo !!

 

* CAN : Coupe d’Afrique des Nations

* Téré : dans l’argot des jeunes de Lomé : mettre à terre, piétiner, terrasser


2017, les bonnes résolutions et toi

Et voilà, en plein pied dans la nouvelle année. C’est la période des souhaits et des bons vœux, que tout le monde s’adresse. Il est aussi une habitude : celle des bonnes résolutions à prendre, mais toujours difficiles à suivre.
Ah lala ! Tu te dis que certainement, cette année, tu feras tout, tu te battras contre vents et marées, pour t’y tenir.
Comme trouver un remède à la « procrastinite aigüe », dont tu souffres depuis des années sans arriver à t’en défaire. Ou pour faire plaisir à ta moitié, suivre en entier avec lui un match de la Champions League et soutenir son équipe évidemment. En contrepartie, lui promet, de diminuer sa consommation de bière et demande que tu suives également les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations (de football)  2017 avec lui.
Tu acquiesces certainement, alors que la CAN commence seulement dans quelques jours… humm. On verra bien, comment tu feras pour te sortir de cette situation délicate quand toutes tes telenovelas t’attendent au coin de la télé.
Pour d’autres encore, la bonne résolution de ce début d’année, c’est de passer moins de temps sur les réseaux sociaux et utiliser ces moments d’errance numérique à bon escient, en lisant plus de bons romans ou en s’abonnant à des newsletters scientifiques ou culturelles.
Certains se promettent cette année de fermer la porte du célibat pour enfin trouver leur Eve ou leur Adam, mais une chose est de décider, une autre est de trouver le prince charmant ou la perle rare. Ce qui est semblable à une nouvelle quête du Graal. Trop difficile par ces temps de conjoncture qui courent.
Et toi, l’éternel chômeur, qui n’arrive toujours pas à trouver du travail, malgré toutes les portes auxquelles tu as frappées, à tel point que tes poings te font mal (tautologie …quand tu nous tiens), que décides tu pour cette nouvelle année ?
Et tes rêves ? Toutes ces tranches d’images que tu pensais coller un jour pour en faire un bel arc-en-ciel. Mais la réalité est toute autre.
Tu prends tes résolutions, mais trop difficile, trop dur de s’y conformer, finalement, vaut mieux jeter l’éponge comme un boxeur qui ne supporte plus les coups corsés de son adversaire et préfère ne pas subir de KO.
Et toi, quelles sont tes résolutions pour 2017 ?


De la drague virtuelle à la vraie drague

S’il y a un phénomène que je déplore sur les réseaux sociaux, c’est bien la drague 2.0. Tout le monde se cache derrière son écran et son clavier et pense être le meilleur dragueur.

Je m’adresse particulièrement aux messieurs, je sais que les femmes aussi s’y sont mises, mais tant que je ne suis pas L(GBT), cela ne me concerne guère.

Oui, vous messieurs, qui avez perdu la notion de respect, et « avez chuté  au milieu du marché »[1], vous qui passez toutes vos journées devant vos écrans à scruter le moindre changement de photos de profil (ah ! on ne peut plus se faire un peu plaisir et être adepte du narcissisme…), à voir qui sont les amies de vos amis, vous qui vous cachez derrière des pseudos fantoches et débiles.Même lorsque le statut marital est « marié », cela ne vous décourage guère !!!

Je déplore votre approche gauche qui consiste à demander tout de go, le lieu de résidence et le numéro de téléphone ! Tchoo, réseau social ne signifie pas vitesse de l’éclair !!

N’oubliez pas les bonnes manières au risque de vous transformer en don juan des lavabos. Et n’accompagnez plus vos phrases des mièvreries habituelles de bas étages.

Tchiee, on n’a plus le droit de se connecter pour lire de vrais articles, qu’on a mille et une invitations d’amis sur son compte facebook, de gars vicieux serial harceleurs en puissance, des gars capables  de piquer même votre numéro de téléphone dans le répertoire de vos vrais amis, pour vous emmerder écrire à longueur de journée et à des heures impossibles sur Whatsapp (si j’ai le wifi chez moi et que je ne veux pas éteindre ma connexion, où est votre problème dans ça ???)

Mais n’empêche qu’au détour de ces amitiés forcées virtuelles, on croise des personnes formidables qui nous apportent un tel bonheur qu’on se dit que l’on ne pourrait plus se passer d’eux.

Pour l’année qui vient je souhaite aux dragueurs 2.0 ceci : (parce qu’ils sont trop timides ou trop paresseux) sortez de votre zone de confort, sortez de chez vous, éprouvez votre degré de sex-appeal, osez dévisager et croisez le regard d’une jolie dame dans la ville, rencontrez de vraies personnes au détour d’une rue, dans une conférence ou cours de votre séance hebdomadaire de footing (le sport ça paye parfois…lol !!!). Il y a toujours la magie du premier regard, les frissons des premières chairs de poule, les battements cardiaques incontrôlés. Oulala !! Ce sont tous ces élancements que l’on ne saurait vivre derrière un écran, saupoudrés d’un zeste de folie, que je vous souhaite.

A tous, mes bons souhaits pour une superbe et fructueuse année 2017 !! A l’année prochaine !!

Signée : une victime des dragueurs 2.0

PS : Les mecs, je ne vous en veux pas hein ! Je vous aime !!

[1] Chuter au milieu du marché : perdre toute vergogne, être une personne sans honte (expression d’origine ewé, dze anyi l’asidome peuple du sud du Togo)


Le chat de la voisine

Il y a quelques jours, j’ai assisté à une scène surréaliste dans mon quartier : des policiers faisant les poubelles. Quelle pouvait bien en être la raison ?

Bien avant, je fus réveillée par des coups de poings furieux au portail de la maison voisine. En effet, dans cette maison, vivaient de jeunes gens tous locataires : étudiants, conducteurs de taxi-moto, débrouillards, transitaires, certains mariés, d’autres non. Peu à peu, tous sont devenus copains comme larrons en foire.

Avec l’euphorie des fêtes de fin d’année, ces jeunes gens s’amusent à organiser entre eux des agapes qu’ils arrosent copieusement de la boisson locale, sodabi, accompagnés souvent de musique tonitruante. De ce fait, beaucoup de personnes du quartier ne les portaient pas dans leur cœur.

Tapait donc au portail de la maison voisine ce matin-là, Da Massan, infirmière retraitée depuis une demi-douzaine d’années. Elle aussi n’était pas très aimée dans le quartier, et pour cause, son dada : sa maison était un palace pour les chats. Elles les traitaient en vrai princes, et les petits félins se battaient souvent la nuit avec les chiens du voisinage, créant un réel raffut. Les jeunes exaspérés ont décidé de se venger en décimant peu à peu la horde de la vieille dame.

Ce matin donc, la vieille a réveillé tout le quartier menaçant les jeunes de les convoquer au commissariat de police le plus proche. Nous avons appris plus tard qu’ils avaient été dénoncés à Da Massan par un voisin furieux de ne pas avoir été invité au festin félin. Les jeunes avaient dégusté coup sur coup 3 chats de Da Massan. Mais le dernier qui était le plus aimé et le plus dodu, leur restera certainement au travers de la gorge, au propre comme au figuré. Mal leur en pris, car Da Massan veuve d’un ancien policier avait ses entrées au commissariat.

Deux heures après, une descente de police a eu lieu dans le quartier : les policiers se sont amusés à faire la poubelle des jeunôts, mais aussi des voisins proches et n’ont rien trouvé. Les miennes y ont échappé, car beaucoup savaient que je n’aimais pas les chats mais pas au point de les manger.

Plus tard je me suis approchée des jeunes pour leur demander le scénario qu’ils avaient bien pu inventer pour échapper à la furie  de Dame Massan. Ils m’ont confié qu’ils ont été alertés par la servante de la dame dont le copain faisait partie de la bande des ‘chat-rcuteurs’. Rapidement le festin fut délocalisé, le chat capturé fut emballé dans un joli colis pour la maison d’un ami dans un quartier voisin : festin félin délocalisé.

Chez nous, beaucoup de ces animaux parfois jugés impropres à la consommation sont allègrement mangés par mes concitoyens. Je citerai entre autre les chats, les chiens, les surmulots et parfois quelques lézards.

Je me souviens avoir moi aussi mangé, enfant, quelques petits oiseaux que nous chassions au lance-pierre, les mercredis après-midi. Nous les cuisions sur de la braise avec du piment et du sel, vite fait bien fait avant que les parents ne reviennent du travail, pour ne laisser aucune trace de notre chasse.

Le « crime » commis en bande est pure délice car chacun portait sur lui le secret de l’autre et tout le monde était complice. Qui oserait trahir le groupe se trahirait en même temps. Il fallait mieux porter tous ensemble le lourd fardeau. Ainsi Da Massan, ayant bien soupçonnée mes voisins n’avait pas de preuve pour les accuser, car ni poil ni os d’aucun chat n’a été retrouvé. Elle n’avait que ses yeux pour pleurer et donner sa part au chat.

 


Papa, c’est quoi un fantôme ?

Lorsque l’on est parent,  l’on est souvent confronté  à ces questions pas toujours évidentes de nos bouts de choux. Ils nous les posent à longueur de journée, dès que leurs petits cerveaux commencent par produire des étincelles. Et parfois il est difficile de trouver les bonnes réponses.

Duo de fantômes
  • « Papa, qu’est-ce qu’un fantôme ? »
  • Ma meilleure échappatoire : « Mon petit prince, les fantômes, n’existent pas. »
  • Ah non, c’est pas vrai, me répondit-il du haut de ces 4 ans.
  • Alors, où est ce que tu en as vu ?
  • A Halloween, il y a plein de fantômes.
  • Haiie !!! Halloween, ici à Lomé ???!!!!
  • Mais, je l’ai vu dans le dessin animé « L’Etrange Noël de M. Jack ».

Effectivement, j’avais téléchargé ce classique de Tim Burton, que j’avais souvent regardé avec eux sans jamais  le terminer, car vite visité par le marchand de sable.

Ne divaguons point, il fallait bien donner une réponse au petit bonhomme. Deux solutions se présentaient alors à moi : soit l’embrouiller un peu, quitte à revenir sur cette explication dans quelques années, soit lui dire une vérité, plus ou moins saisissable par son intelligence.

Je choisis donc la première option : opération embrouillage. D’aucuns diront que je suis un père irresponsable éclairé, je n’en ai cure, d’ailleurs est ce que ce sera une matière à apprendre à l’école ?

Bon retour à nos moutons, non à MON mouton, puisqu’il s’agit ici de faire face à la question quelque peu dérangeante de mon cher petit homme.

Ce fut alors une envolée de proses où je lui expliquais que les fantômes étaient ces êtres un peu irréels, qui passent comme le vent, qu’on ne pouvait saisir, mais que l’on sentait et qui avaient des yeux pour voir et des oreilles pour nous entendre, ils ne marchaient pas puisqu’ils n’avaient pas de pieds.

 

Mon calvaire n’était pas fini, hein !!!

« Papa, est ce qu’ils sont habillés ? Est-ce qu’ils sont un peu méchants ou très méchants ? »

Pour le vêtement, ils ne l’étaient pas. Aviez-vous jamais  vu du vent habillé ? Même si les forts vents comme les typhons ou les ouragans avaient toujours des noms d’humains, en aviez-vous déjà vus endimmanchés ?

Pour la méchanceté, je n’avais encore jamais eu affaire aux fantômes pour mesurer leur degré de méchanceté sur une échelle donnée.

« Et bien cher enfant, je suis obligé  de te décevoir, à cette question je ne saurai te donner de réponse. »

Je pense qu’il avait un peu compris, vu l’air béat qu’il affichait à la fin de mes explications quelque peu alambiquées.

Et vous quel équilibriste faites-vous, quand il vous faut donner des explications pas toujours évidentes à nos chères têtes crépues, sur des sujets que parfois même les adultes ne maîtrisent pas ?

https://www.youtube.com/watch?v=nq-vtw303tU


Tout un monde de si

Comme le dit  le dicton, « avec des si on mettrait Paris en bouteille » . Avec des « si », tout est plus ou moins possible. Mais avec mes « si » que serais-je moi ?

Crédit photo : julieouimet.com
Crédit photo : julieouimet.com

Si j’étais un moyen de transport, je serais mes deux pieds à qui j’ai toujours fait confiance et pas l’avion car j’en ai trop peur

Si j’étais un métier, je serais un professeur des écoles, le métier le plus ingrat mais le plus fabuleux du monde

Si j’étais un auteur, je serais Mary Higgins Clark, une dame dont j’ai toujours aimé les romans et qui est pour moi la reine du suspense

Si j’étais un objet, je serais un livre car il renferme toute la connaissance et ouvre la porte à tous les possibles

Si j’étais un animal, je n’en vois aucun, car il est fort plausible que je me fasse tuer quelque soit celui que j’aurai choisi d’être…lol

Si j’étais un repas, je serais certainement mon bon akumé et yébessessi * pour faire honneur à ma culture

Si j’étais une chanson, je serais « You’re still the one » de Shania Twain, une chanteuse country que j’aime beaucoup

Je suis possible !!!
Je suis possible !!!

Si j’étais un chiffre, je serais le 9, et pas le 6, car je préfère avoir la tête en haut qu’en bas…lol

Si j’étais une couleur, je serais le bleu, couleur du ciel et de la mer, deux grandes étendues jamais conquises

Si j’étais un parfum de glace, je serais fortement à la vanille et au chocolat, parfums intemporels, duo d’enfer ô combien je vous apprécie

Si j’étais une épice, je serais la noix de muscade, une odeur inégalable dans mes gâteaux

Si j’étais un bruit, je serais le ressac, à la fois apaisant et entêtant

Si j’étais une odeur, je serais celle de la terre longtemps sevrée d’eau qui s’exprime à la première pluie après la saison sèche

Si j’étais une matière enseignée à l’école, je serais la langue française pour toute sa richesse et sa diversité et sûrement pas les maths qui m’ont traumatisées au plus haut point quand j’étais au lycée…lol

Si j’étais un mot, je serais un dictionnaire car il en contient beaucoup, surtout ceux que j’aime

Si j’étais une boisson, je serais l’eau qui elle seule sait étancher ma soif après l’effort

Et toi que serais tu, si, si, si ?

 

*Akumé : pâte de maïs

Yebessessi : sauce de tomates écrasées avec du piment, des oignons et du poisson frit ou fumé


2016 : Déjà le bilan !!!

Aujourd’hui, le premier jour du dernier mois de l’année : décembre. Pour tout adulte, ce mois est bien celui des bilans. Un regard dans le rétroviseur de la vie. Tous les bons vœux et désirs souhaités en janvier ont–ils été réalisés ? Certains oui, d’autres pas.

good-bye-2016

Ce mois sonne également le top départ pour les préparatifs des fêtes de fin d’année et particulièrement pour les chrétiens c’est le début de l’Avent, période qui précède la fête de la nativité.

Ces derniers jours j’ai vu fleurir sur les réseaux sociaux beaucoup de blagues pour aider les hommes à échapper aux divers entourloupes que les copines, les maîtresses, les 2e bureaux et autres leur préparent pour leur soutirer un peu de sous, pour se rendre belles pour les fêtes de fin d’année. Qui  va se négliger ?

Personnellement pour cette année 2016  je voudrais revenir sur l’actualité, qui ma foi, a été richement remplie.

Sur le plan sportif

Deux événements majeurs ont marqué l’année 2016 : l’Euro de football qui a bien eu lieu en France malgré les multiples attentats et toutes les menaces qui planaient sur le pays ; et les Jeux Olympiques au Brésil malgré tous les retards accumulés dans l’exécution des travaux de construction des structures d’accueil.

Sur le plan politique

Nous avons assisté cette année à la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne (le Brexit). Une sortie qui n’est pas encore effective puisqu’il faudra tout un processus d’accompagnement (au moins 2 ans) avant que cela ne prenne vraiment effet. Je retiens aussi le départ forcé de Dilma Roussef de la présidence brésilienne en attendant un procès, suite aux divers scandales (celui du Petrobras entre autre) qui ont secoué son mandat. 2016, c’est aussi la dernière année du second mandat du très charismatique président américain Barack Obama et l’arrivée de Donald Trump, le magnat des affaires américain.  Une victoire vraiment imprévisible, sur laquelle personne n’aurait parié.

Au Moyen-Orient, la guerre en Syrie continue de même que les attentats en Turquie et en Irak, et son lot quotidien de migrants qui fuient vers l’Europe. Une guerre sans nom, sournoise qui gangrène cette région du monde.

En Afrique, beaucoup d’élections présidentielles ont eu lieu, et sont aussi en cours (République du Gambie). Mais moi je n’en retiendrai que deux : celle du Bénin qui a eu lieu sans problème et qui nous a montré la maturité du peuple béninois, avec l’élection de Patrice Talon, de quoi faire honte à l’un de ses voisins (suivez-mon regard), et celle du Gabon. Cette dernière dont les résultats quelque peu farfelus à l’habitude de ceux qui nous gouvernent, ont fait couler beaucoup d’encre, de sang et de salive.

Je n’oublie pas  les attentats qui ont secoué la Côte d’ivoire, le Mali et le Burkina Faso. Un climat sécuritaire suspicieux et délétère règne en Afrique de l’ouest, et aucune solution pérenne n’a encore été trouvée.

Sur le plan culturel

Moi je retiens l’étonnante attribution du Prix Nobel de littérature au chanteur américain Bob Dylan, dont la présence à la cérémonie de remise de prix, le 10  décembre 2016 n’est même pas sûre.

Je ne peux oublier la mort sur scène de Papa Wemba, le roi de la sape, au cours du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) 2016, ce 24 avril 2016.

Pour moi en tout cas, c’est ce qui m’a marqué au cours de cette année 2016, elle n’est pas encore finie, certes, et tout peut encore arriver. Et vous que vous reste-t-il de 2016 ?

En attendant, de faire le bilan,  je vous offre ce petit poème :

Noël est à nos portes

Du bonheur pour tous

Harmattan te voilà ici

Au revoir 2016

Père Noël fais-moi plaisir

Apporte avec toi l’esprit de partage

Protège-nous de cette détresse

Qui partout est devenue commune

Moins de douleur aussi

Plus d’amour en ces moments

Dans ta hotte beaucoup de paillettes et de rêves

 

 

 

 

 

 

 


Sachets plastiques : changeons nos habitudes !

 

La mondialisation ayant gagné tous les secteurs de la société, presque toutes les civilisations tendent à se confondre et les habitudes des uns et des autres tendent à devenir uniformes et universelles. Ainsi l’usage du sachet plastique est devenu un fait commun. Pourtant il est de ces habitudes qu’il n’est point bon d’acquérir. A cette allure pourra-t-on alors un jour éradiquer l’usage du sachet plastique non biodégradable ?
Les belles manières d’antan

pub-sac
Sac en toile cirée. Photo : Bénédicta

Si nous remontons à quelques années de cela, l’usage du sachet plastique non biodégradable n’était pas si répandu au Togo. Enfant, je me souviens que nous ne pouvions sortir acheter un produit consommable sans prendre un contenant (assiettes pour les produis solides, gobelet en inox avec couvercle pour  les produits liquides) que nous couvrions d’un torchon propre. Jamais nos mères n’allaient au marché sans leur sac tressé en osier, en tissu, ou encore sans leur sac en toile cirée à l’effigie des sociétés de la place.

Hélas, toutes ces habitudes se sont perdues ! Nous sommes tous plus ou moins accoutumé à acheter tout et n’importe quoi, dans ces sachets noirs ou d’autres couleurs qui font usage de fourre-tout. D’aucuns diront que la cause de cette déliquescence de nos mœurs est liée à la frénésie dont notre monde est victime. Jamais assez de temps pour bien faire ou pour préparer d’avance quoi que ce soit. Tout va vite : aussitôt pensé aussitôt fait !

Les conséquences néfastes pour l’environnement et pour notre santé

A l’allure où notre environnement est en train d’être dégradé, l’utilisation de ce fléau qu’est le sachet plastique non biodégradable est à proscrire et vite ! Il est plus qu’urgent d’inculquer à la génération actuelle et future, la préservation  de certaines valeurs essentielles parmi lesquelles la protection de notre nature.

Des études ont démontré également  les conséquences dangereuses de l’utilisation du sachet plastique non biodégradable sur notre santé. Toute substance chaude mise au contact du plastique et en l’occurence du sachet plastique non biodégradable dégage des molécules qui sont source de divers maux. Certaines fois, ces substances peuvent même annihiler le traitement contre ces maladies, surtout dans le cas particulier du cancer.  Tout ceci est une menace pour nos vies comme le dit si bien ce billet de mon concitoyen.

Ces sachets, qui pullulent dans nos rues sont évidemment de véritables «  casse-tête » pour nos canalisations en temps normal et plus encore en saison pluvieuse. Certains animaux domestiques et même marins, en sont devenus des consommateurs forcés.

Ordures ménagères sous un pont. Crédit photos : labeautedutonkpi.files.wordpress.com

Aux dernières nouvelles, un continent composé de déchets dont la grande partie est faite de plastiques a été découvert dans le pacifique, dans une zone peu fréquentée par les navires.

Quelles mesures les Etats mettent-ils en place ?

Mis à part le Rwanda qui a fait montre d’une énergie remarquable pour interdire l’importation et l’usage du sachet plastique non biodégradable sur tout son territoire, peu de pays ont véritablement une politique efficace pour lutter contre ce phénomène.

Au Togo, un décret été promulgué depuis 2011 mais personne ne semble y faire attention. L’état fait montre d’un laxisme effarant. Une brigade verte a néanmoins été créée pour mener des campagnes de sensibilisation. Mais cela doit être sûrement un leurre pour détourner l’attention de la population. Car la brigade ne mène ses actions qu’à l’annonce des grandes rencontres internationales.

Le lobby du plastique a encore de beaux jours devant lui. Le marché togolais, est inondé de sachet plastique non biodégradable produit sur place et alimenté aussi par les filières clandestines en provenance des pays voisins. A qui profite le crime ?

Déjà à la base, un programme doit être intégré dans l’enseignement dès le cours primaire pour intéresser nos enfants à la préservation de leur environnement.

Mais en attendant voici quelques habitudes que nous pouvons adopter chacun à notre niveau :

  • Toujours penser à sortir avec soi ou à garder sur soi, un sac en toile ou en coton lavable et réutilisable à volonté
  • Eviter le plus possible l’achat de tout aliment chaud ou froid dans du sachet plastique
  • Et pour ceux qui le peuvent, apprendre cette belle technique japonaise qui consiste à transformer un foulard en sac

Préservons notre environnement !

 

 


Les langues nationales : un trésor pour l’Afrique

L’une des plus grandes richesses de l’Afrique est sans nul doute sa culture, et l’on ne saurait parler de culture africaine sans parler des différentes langues nationales qui la composent. Le continent africain dispose en effet d’un peu plus de 2000 dialectes.

Autour de moi, je remarque bien souvent que nombre de mes connaissances (familiales ou professionnelles) et à mon corps défendant, négligent l’apprentissage de nos langues nationales à leur progéniture au profit de la « langue du colonisateur ». Ils préfèrent ainsi s’exprimer ou converser avec leurs enfants en langue française. Cela m’offusque au plus haut point car je suis très fière de mes racines africaines, peut-être un peu trop, et dès que j’en ai l’occasion, je le clame haut et fort.

Les langues nationales, outils politiques
Il est peu fréquent de voir nos responsables politiques s’exprimer dans nos langues stock-photo-large-group-of-black-and-white-people-seen-from-above-gathered-together-in-the-shape-of-africa-308982203locales. Parmi ces rares épisodes il en est un, qui est resté gravé dans ma mémoire : en 1998 je vis pour la première fois feu Gnassingbé Eyadéma, s’exprimer en Kabyè(1) au cours de la campagne présidentielle et son directeur de campagne de l’époque Selom Klassou (l’actuel premier ministre) lui emboîter le pas en usant de l’Ewé (1) pour expliquer le processus du vote à leur électorat.

Cela m’avait énormément plu, d’autant plus qu’à cette époque nous n’étions pas du tout habitué à entendre la voix du Général Eyadéma en direct sans qu’il ne passât par les laboratoires de la TVT(2) et encore moins en Kabyè (1) . C’était la cerise sur le gâteau !!!

Les langues nationales, instruments adéquats pour atteindre les couches populaires
La multiplicité et la diversité de nos langues nationales africaines ne nous facilitent pas la tâche, ce qui a entraîné l’apparition de ces langues véhiculaires comme le Nouchi en Côte d’Ivoire, le Ghanaian Pidgin English (GhPE) ou Kru English au Ghana ou encore le Broken English au Nigeria (ce dernier a même un dictionnaire interactif en ligne). Ces langues créoles sont utilisées au quotidien par une grande partie de la population comme outil commercial et d’intégration.

stock-vector-hello-word-cloud-in-different-languages-of-the-world-background-concept-366013430Au début des années 2000, avec l’apparition des radios de proximité, l’usage de la langue nationale est devenu une nécessité. Elle permet de toucher une plus grande frange de la population, malheureusement analphabète, mais au cœur du développement du pays.

Je félicite en cela la radio Nana FM, pionnière en la matière à Lomé, autrefois installée au cœur du Grand Marché de Lomé, centre névralgique de l’économie togolaise et fief des célèbres Nana Benz(3) . Avec ses journalistes vedettes : Bruno Mensah et Dédé Massognan Hunlédé dite Da Dédé, la radio a su développer une panoplie d’émissions interactives en Mina (1) , à la grande joie de son auditorat.

L’usage de la langue nationale sur les médias est aussi présent dans certains pays de l’Afrique francophone subsaharienne en l’occurrence le Sénégal qui est un précurseur en la matière à l’instar de la chaîne privée, 2STV où le Wolof occupe une place prépondérante. Comme l’atteste ce billet de mon compatriote.

Les langues nationales, au centre de l’éducation
Pendant longtemps, s’exprimer en langue locale était une honte pour certains togolais, et beaucoup préférait parler un français bancal plutôt que de s’exprimer en langue nationale. Je me rappelle encore cette coquille d’escargot qu’on nous faisait porter au cou à l’école primaire, lorsque vous étiez surpris en train de parler le vernaculaire c’est-à-dire le Mina . On l’appelait « signal » , ne me demandez surtout pas l’explication, je ne saurai vous la donner (rires…)
Pourtant, officiellement, au Togo deux langues nationales sont privilégiées : l’Ewé (1) au sud et le Kabyé (1) au nord, imposées dans le cursus scolaire et qui doivent être enseignées au Collège.

La « langue du colonisateur » est certes nécessaire (puisque moi-même j’en use ici pour faire passer mon message) dans notre éducation et dans celle de nos enfants, mais je place toujours nos langues nationales en première place, car je trouve que son usage construit notre personnalité, exposée que nous sommes actuellement à l’immigration et à la globalisation du monde.

Imaginez une famille africaine de 4 enfants, tous devenus adultes et installés aux quatre coins du monde : USA, Finlande, Chine et Brésil, dont les enfants issus de cette culture mixte se retrouvent en vacances au pays, de leurs géniteurs. Quel peut être le lien entre ces cousins, si ce n’est la langue nationale, que fort heureusement, leurs parents n’ont pas négligé de leur apprendre ? Ce qui permettra aux chers cousins de pouvoir communiquer aisément avec les grands stock-vector-set-of-social-people-on-world-map-with-speech-bubbles-in-different-languages-male-and-female-faces-322881275parents restés au pays et de pouvoir s’intégrer à leur communauté d’origine.

Je fais un usage fréquent de la langue nationale, lorsqu’il s’agit de donner des explications à mes enfants qui n’ont pas encore toute la maîtrise de la langue française. D’un point de vue académique, cela les aide à mieux comprendre les matières enseignées en français. Plusieurs recherches  l’ont prouvé, les enfants apprennent mieux dans leur langue nationale. Durant une certaine période en Guinée, feu Président Sékou Touré a imposé, l’utilisation des langues nationales dans leur système éducatif. Mais cela n’a pas tout à fait réussi, à cause d’un mauvais suivi et de la tournure politique que cela a pris.

Pour ma part, je place les langues nationales sur un piédestal, dans l’éducation donnée à nos enfants.

Parler et maîtriser sa langue nationale est pour moi une nécessité. Cela fait de la majorité des africains qui ont fait des études, des bilingues. Malgré la multiplicité de ces langues nationales, certaines à l’instar du Haoussa(5) et du Swahili(6) , arrivent quand même à tirer leur épingle du jeu. Pourrions-nous alors croire en de meilleurs lendemains pour nos langues nationales ? Qu’elles deviennent aussi usitées que l’anglais, le français ou l’espagnol ? Le débat est lancé.

Mia do go !!!  (A nous revoir, en langue Ewé)

 ______________________

[1]Kabyè, Ewé, Mina  : langues  du Togo

[2] TVT : TéléVision Togolaise, la chaîne nationale de télé

[3]Nana Benz : grande commerçante de pagne Wax conduisant des voitures de marque benz.

[4] Wolof : une des langues nationales du Sénégal

[5] Haoussa ou hausa : langue tchadique parlée en Afrique de l’Ouest

[6] Swahili : langue bantoue parlée en Afrique de l’Est


Portrait – Trouver chaussure à son pied chez Emmanuel

Des besoins de l’homme, se nourrir et se vêtir sont certainement les plus importants.  Et le vêtement, ne concerne pas que le corps, mais aussi les pieds qu’il faut bien couvrir. Aujourd’hui, nous irons faire la connaissance d’Emmanuel, vendeur de chaussures à Lomé. De la voiture aux chaussures Dès 16h, Emmanuel un homme au teint noir, bien baraqué, 1,80 mètre dit Fo Yéma, ou Bata  installe sa marchandise au bord…


Dame Loco et mon rendez-vous

Ce samedi, je devais retrouver un ex-amoureux revenu des Etats-Unis. Presque 12 ans qu’on s’était perdu de vue (au propre comme au figuré, malgré les réseaux sociaux).

Le rendez-vous a lieu à 19h30, presque de l’autre côté de la ville, Tokoin Protestant  pour moi qui habitait à Hedzranawoé au nord-est de Lomé. Je saute sur un zem[1] qui me fait d’ailleurs un bon prix, ce qui n’est pas du tout dans leurs sales habitudes, après une courte discussion, je fixe mon tarif.

Bien habillée, bien parfumée, les yeux pétillants en prélude à la rencontre que j’imagine déjà, porteuse de fruits….

Mauvaise surprise

Nous voilà au niveau du carrefour dit Gakpoto, arrêtés dans notre course par une longue file et une épaisse fumée noire : j’ai premièrement pensé à un incendie ou à un feu d’ordures ménagères ou de pneus, allumé par les riverains.

Locomotive dégageant une épaisse fumée.
Locomotive dégageant une épaisse fumée.

Mais j’entendis avec stupeur le vacarme de la sirène de la vieille loco de Togorail. Et l’épaisse fumée, noire comme le c… du diable, polluante comme le Gange (ou la lagune de Tokoin Hôpital ??), nauséabonde comme un œuf pourri de 3 jours. Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n’ai-je donc pas tant vécu que pour rater ce rendez-vous tant attendu (parodiant ainsi le Cid acte I, scène 4, de Corneille), maudissant ainsi ma bonne ou mauvaise étoile, c’était selon le cas.

Après le passage de ce désastre écologique sur rail, je me retrouve avec une épaisse couche de suie (n’éxagérons quand même pas…) recouvrant mon teint de fond tout flambant neuf de Yves Rocher (que ma cousine m’a envoyé quand même de France, qui va se négliger…) et une odeur que je vous épargne

Adieu, veau, vache, schawarma, whisky coca, poulet braisé, brochettes… (plagiat moderne de La laitière et le Pot au lait de Jean de La Fontaine) bref tout ce que j’aurai pu ingurgiter ce soir.

Que faire ? Aller à mon rendez-vous dans cet état plus que piteux ou retourner à la maison me refaire une beauté (une vrai cette fois-ci) au risque d’aller en retard à mon rendez-vous galant… ?

Un peu d’histoire

L’histoire de la réalité ferroviaire[2] du Togo date de l’époque allemande, en 1905, précisément où roula la première locomotive. Mes bonnes vieilles locomotives ont eu leur belle période où plusieurs villes togolaises étaient desservies par les trains (Kpalimé, Atakpamé, Aného et Blitta, où s’arrêtent les rails).

Après les belles années du transport ferroviaire, ces wagons sont tombés en désuétude, les gares envahies par les herbes, les rails presque invisibles. Les wagons sont actuellement en exploitation seulement par l’actuelle société d’exploitation du ciment – CIMTOGO- qui utilise ces vieux wagons pourris pour le transport du clinker.

Un clin d’œil a été fait à ces wagons, récemment dans un clip d’une artiste qui a actuellement le vent en poupe Almok – Takouvi.

De vrais dangers ambulants, pollueurs sonores, visuels et olfactives (je me rappelle encore ma gorge toute râpeuse comme ayant bu un mauvais whisky ou mangé du kalaba[3]…)

Bref, ma super belle rencontre prévue depuis une semaine est tombée à l’eau, évanouie tel un mauvais mirage dans le désert du Sahara avant même d’avoir pu avoir lieu, pschitt comme un ballon de baudruche dans les mains d’un gamin mal intentionné…

Ah que nenni !!! Non, je me rattrape, je lui envoie un texto vite fait, et demande à mon zem de rebrousser chemin (ce qui a l’honneur de doubler mon tarif…)

Comme toute bonne créature du sexe féminin qui se respecte et sait se faire respecter, j’accuse un léger retard d’une heure de temps.

Enfin je pus rejoindre mon ami pour passer une belle soirée idyllique…

**Dame Loco : Locomotive

[1] Zem : Diminutif de zémidjan : moto taxi

[2] Source : https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_rail_transport_in_Togo

[3] Kalaba : boule d’argile blanche prisée par la gente féminine de la Côte d’Ivoire au Cameroun


Soirée de retrouvailles

Des amis, l’on s’en fait toute la vie durant mais beaucoup le pensent et vous le diront, une belle amitié qui tient le coup est sûrement celle qui s’est faite au moment des études.  L’amitié : c’est le motif de cette belle rencontre qui a lieu par cette chaude soirée  d’octobre. Nous nous sommes connus pour la plupart, certains à l’école primaire, d’autres au collège, mais tous dans la même institution…