Anne Christelle

Paris, ce que je retiens!

Paris, c’était un vendredi 13, une soirée normale pour beaucoup qui a basculé dans l’horreur de l’inattendu sans que l’on comprenne bien pourquoi. 

Paris, depuis vendredi déchaîne les passions sur les réseaux sociaux entre citoyens du monde qui ne comprennent pas et rejettent le trop-plein d’attention donné à ce malheur face à tous les malheurs qui habitent la terre tous les jours ou plutôt toutes les autres victimes d’attentat qui parsèment le monde.

Paris, c’est un rappel depuis vendredi que le sentiment anti-Occident, anti-France, augmente de plus en plus partout dans le monde et notamment en Afrique. Une nouvelle génération peut-être plus consciente, revendique les morts récentes et lointaines de son continent et répond à la haine par la haine.

Paris, c’est le triste rappel que le monde va extrêmement mal. Car avant Paris, il y a eu Paris, il y a eu Bagdad, Damas, Beyrouth, Maroua, Kolofata, Garissa et bien d’autres encore, passés ou à venir.

Mais pour moi Africaine, Camerounaise, au-delà de tout ce que j’appellerais des faits qui ne se discutent plus, Paris c’est plus que cela. Paris c’est le rappel violent et amer que la vie humaine n’a pas beaucoup de valeur chez moi. Je ne peux m’empêcher de lire les nombreux témoignages des proches de disparus, les partages d’images d’anonymes, de me rappeler que ce n’est d’ailleurs pas la première fois. En effet, à Paris, la disparition d’un enfant fait la une des journaux avec analyses, photos à l’appui, portrait de la famille, et souvent une mobilisation sur les réseaux socieux etc. Chez moi, une enfant disparu c’est au mieux un communiqué de presse posté à la radio par sa famille qui la recherche en vain, et une apparente indifférence des médias qui généralement rapportent l’information comme un énième fait-divers. A Paris, un accident de la circulation mortel fait une fois de plus la une des journaux sans image des corps mais tout au plus des photos des décédés sous leur meilleur jour, des analyses immédiates et pointues sur les causes possibles de l’accident et des rappels aux automobilistes sur leurs responsabilités, les sanctions pénales et civiles réelles après de vraies enquêtes pour s’assurer que cela n’arrive plus jamais. Chez moi au Cameroun, le même accident peut éventuellement faire l’un des titres du journal mais dans le but de montrer des images désastreuses de corps en lambeaux, faire un macabre décompte des morts et blessés, et écrire 2-3 lignes sur les responsabilités des uns et des autres. Aucune action en justice sérieuse, en tout cas aucun relai presse et aucune action pour ceux qui causent les morts. Je pense notamment, aux morts QUOTIDIENNES dues à un phénomène rare: les motos-taxis.

Loin de moi l’idée fondamentalement de juger, qui serais-je pour me considérer différente de mes autres compatriotes. Mais Paris m’a fait mal. Mal parce que pour la première fois de ma vie, j’ai perdu quelqu’un que je connaissais et j’appréciais, assassinée violemment par des terroristes. Une jeune fille pleine de vie, généreuse, joyeuse qui s’appellait Lola Salines.

Paris m’a fait mal parce que j’ai dû me regarder en face et me demander quelle valeur réelle avait la vie pour moi. J’ai dû repenser à nos morts et me demander à quelle fréquence j’ai pleuré pour le Nord Cameroun, mais plus largement, j’ai dû repenser à toutes les morts banales, souvent horribles qui surgissent dans mon quotidien, à ces accidents violents que j’ai croisé plusieurs fois dans un taxi, à ces hommes qu’on brûle tous les jours au lieu de les remettre à la justice car ils sont des voleurs. J’ai dû repenser au fait que chez moi, et pour moi (de façon consciente ou inconsciente), la mort était devenue banale.

Paris, j’en retiens donc qu’un mort, c’est une vie humaine qui s’envole et qui mérite d’être célébrée. Je ne veux pas en vouloir aux Occidentaux parce qu’ils savent célébrer leurs morts ou plutôt les garder vivants à jamais dans le coeur de tous. Je veux pouvoir me demander, comment, chez moi, individuellement et avec les autres, je vais pouvoir apprendre à rendre aussi mes morts immortels.

Paris, me rappelle que célébrer la vie, immortaliser les morts, c’est la responsabilité de tous, à commencer par nos médias, et nous-mêmes dans nos partages sur les réseaux sociaux. Cessons de partager des débris de corps, des statistiques… Informons-nous plus, recherchons les histoires de vie, apprenons les leçons et ce pour toutes les morts qu »elles soient le résultat d’attentats ou tout simplement d’un accident de la circulation. Ainsi, quand nous apprendrons, à célébrer nos disparus, nous n’aurons plus besoin que Facebook le fasse car ils vivront dans nos coeurs tout simplement.

Paris, ça pourrait aussi être la troisième guerre mondiale qui arrive, l’apprentissage nécessaire que nous devons faire de plus de tolérance mais ça beaucoup en ont déjà parlé et pour moi, au final c’est secondaire. Banaliser la mort, banaliser la violence, c’est déjà avoir accepté tout le reste.

Mon coeur saigne, et je souhaite que mon esprit retienne ainsi la leçon: un mort est une vie qui s’efface. 

Anna♦


Trente-trois ans à rire ou à pleurer

Trente-trois ans à rire ou à pleurer, on se le demande…

Trente-trois ans, c’est l’âge de Jésus-Christ au moment de son décès. Trente-trois ans, c’est un âge considéré comme l’âge de raison dans de nombreux ouvrages littéraires, allez savoir pourquoi. Trente-trois ans avec 22 ans en plus, c’est l’âge actuel de mon cher pays. Et en fait 33 ans, c’est le temps que mit un certain Nkukuma à la tête de ce pays.

Pour ceux qui passent ici pour la première fois, je m’appelle Anne et je suis originaire de l’Afrique en miniature, en d’autres termes le Cameroun. Au Cameroun, nous avons été indépendants en 1960. Depuis 1960, nous avons eu le privilège d’avoir deux présidents (oui privilège, on connaît des situations plus critiques ou bien?). Le deuxième qui n’est autre que l’actuel chef d’Etat a donc eu l’opportunité de devenir président, il y a de cela 33 ans à un jour près (le 6 novembre).

D’où mon interrogation, 33 ans à rire ou à pleurer? En effet, 33 ans c’est beaucoup d’années d’immobilisme, de nombreuses années de changements constitutionnels pour se faire réélire, et c’est 33 ans de mise à mal de l’essence même du pays, de ses valeurs avec la prolifération galopante de la corruption. On pourrait certainement penser 33 ans à pleurer.

Mais, c’est aussi 33 ans de paix chèrement gagnée quand tout l’entourage a déjà connu au moins une guerre (Nigeria, Centrafrique, Congo, Tchad, etc.). C’est 33 ans pendant lesquels nombre de Camerounais (bien que moins de 5 % de la population) ont pu accéder à la richesse. C’est 33 ans sans famine, car l’agriculture vivrière bien qu’encore sous-exploitée permet cependant de manger à satiété des vivres frais et variés, ce qui n’est pas l’apanage de beaucoup de pays de ce côté-ci de la planète. C’est 33 ans avec quelques infrastructures supplémentaires et une économie qui reste en croissance (5,9 %) cette année.

Plus profondément, je ne souhaite pas faire un bilan économique, politique ou encore social de ces 33 ans de règne. Je n’en ai ni la capacité, ni la volonté et je ne pourrais que rentrer dans un match avec les nombreux penseurs patentés que compte mon pays. Que Dieu m’en garde. Non, je tiens juste à me rappeler que ce pays demeure le mien. Je préfère me rappeler qu’il est dur d’y vivre tous les jours, mais il y fait bon mine de rien. Je préfère me rappeler que le futur et le destin sont des données individuelles et pour espérer un changement collectif, il faut d’abord une prise de conscience de chacun.

Trente-trois ans à rire, je préfère, car c’est 33 ans à grandir, à vivre dans ce pays (un peu moins, car je n’ai pas encore 33 ans) et à se demander comment le changer. Oui, comment changer les mentalités? Comment créer un esprit citoyen? Pour nombre d’entre nous qui regardons avec tristesse le bilan de cette période.

Nous avons le choix aujourd’hui, en tant que jeunes notamment, de voir le passé différemment et de forcer le changement. Beaucoup parmi nous se mobilisent dans des causes associatives, caritatives. Ils sont désireux d’apporter de l’aide à leurs compatriotes en difficulté. De plus en plus, des jeunes Camerounais formés à l’étranger rentrent dans leur pays et ceux ayant grandi sur place se lancent dans l’entreprenariat. L’Etat l’a même compris en facilitant les procédures pour la création d’entreprises.

Trente-trois ans ce n’est qu’un chiffre et de plus en plus, je pense que ce n’est pas une barrière. Rien n’est éternel et le choix est donc le nôtre. Attendrons-nous la fin ultime des 33 ans en pleurant sur notre sort, en nous abandonnant à la tristesse, au défaitisme sans jamais rien y faire ou choisirons-nous de considérer c’est 33 ans pour ce qu’ils sont, un début, et l’espace pour un avenir que nous seuls pouvons définir?

Soyons plus citoyens. Soyons plus courageux. Soyons plus motivés. Il faut y croire. Moi j’ai déjà choisi. C’est 33 ans à rire, rire de joie, rire d’espoir, rire de courage, rire d’ambition.

Anna♦


The Blog Contest- Saison 3- Pourquoi Pas?

Cher Jury,

Je viens par la présente vous signifier mon intérêt profond et particulier au poste de membre du « The Blog Contest » pour sa  saison 3.

En effet, je m’appelle Anne, bloggeuse à temps perdue depuis près de deux ans. J’ai commencé l’aventure avec une bibliothèque que j’ai voulue éternelle et j’ai continué en bâtissant une case, ma case d’où je vous écris en ce moment et où je m’amuse à refaire le monde.

Depuis deux ans, je lis assidument les aventures d’Elie, Leyopar, Tchoupi et depuis peu William ou Elsa, dans votre bel univers le Blog Contest. J’ai lu avec attention les thèmes présentés au fil des mois (le leadership, les one night stand) et j’ai été émerveillée par la capacité inhabituelle, voire exceptionnelle de ces bloggeurs à exprimer leurs points de vue chacun en formant et raffermissant sa plume.

Et puis…

Bon, on arrête le livre!!!

Bienvenue cher lecteur, si c’est la première fois que tu passes par ici, il se trouve que tu es sur ma Case. La Case d’Anna, un espace ludique, toujours en renaissance, jamais barbant et qui n’est autre que le reflet de la personnalité versatile de son auteur Anna. A bien y songer, ce serait une belle description aussi du  « The Blog Contest » : versatile, ludique, toujours en renaissance, la preuve, cette saison 3 et sa nouveauté : la lettre de motivation pour les candidats.

Comme vous avez pu lire dans les deux premiers paragraphes, j’ai vraiment essayé de l’écrire cette lettre de motivation, dans les règles de l’art. Mais voilà c’est tout sauf moi. Les règles de l’art, je surfe avec,  je m’amuse avec la plume et je partage cet amusement, cette joie, parfois de la tristesse avec ceux qui me lisent. Alors, oui The Blog Contest, c’est de nouveaux horizons, des frontières encore plus folles à dépasser et c’est vous faire découvrir lecteurs ma petite tête de linotte. Meilleure que les autres, je ne sais pas et  je ne me pose pas la question. Que ce soit Estelle ou AD et les autres, ils ont tout de TOP Candidats.

Mais The Blog Contest l’a dit. Nous ne serons que trois. Vous conter fleurette, vous divertir et vous emmener dans mon monde au travers de ces quelques mots, a d’ores et déjà été un agréable plaisir.  Je serai heureuse de le continuer et d’ailleurs sélectionnée ou pas, je m’attribue officiellement le statut de NJOTTEUSE (en langage de la rue au Cameroun, signifie qui profite d’une place qui ne lui est pas due). Eh oui, j’écrirai quand même sur ces thèmes car plus on est de fous, plus on rit.

Je ne saurai terminer sans les salutations d’usage et mes félicitations à la Team #The Blog Contest. Beaucoup ont des idées, très peu sont capables de les faire voler haut ! Well Done. (et je le pense VRAIMENT faut pas croire que c’est de la lèche- rires)

Au plaisir,

Anna.

PS : J’entends dire que certains se sont déjà lâchés. Je vous invite à lire la lettre de motivation de Mr. AD , Celle du Pigiste, ou encore des Miss Samantha Tracy et Tootoone A.K.A Estelle, et d’un autre William . N’hésitez pas non plus  à  cliquer j’aime sur  la page Facebook The Blog Contest et  leur compte The Blog Contest- Twitter par là. Et puis souhaitez-nous bonne chance !!!


DigitalThursday ou l’afterwork autrement

DigitalThursday, un article sympa, à lire avec le sourire aux lèvres. DigitalThursday, une initiative que j’ai appréciée, oeuvre de l’agence de publicité Accent.com. En gros, un évènement sympa, cela va de soi et vous saurez pourquoi dans les prochaines lignes. 

Je tiens tout d’abord à souligner que ceci est tout sauf une réclame. Au contraire, j’ai bien failli ne pas assister à cette rencontre. Il s’agit d’un pur hasard. Je me baladais dans les méandres de mon compte Facebook et je tombe sur l’annonce d’un « event », le DigitalThursday. Blogueuse de mon état, et de ce fait (ou pas d’ailleurs), amie du digital, surprise de voir un événement au nom aussi étrange qui se déroule au Cameroun, et de surcroît dans ma ville de résidence Douala, je file sur la page dédiée.

Je tombe sur une description assez vague, qui sonne très ronflante et surtout UN PRIX, mais alors THE PRIX d’entrée (15 000 F CFA) et je me demande si les organisateurs n’auraient pas un tout petit peu fumé la moquette (mais juste un petit peu quand même). En effet, on me parle d’un mouvement qui va se créer, de starts-ups qui pourront rencontrer des investisseurs et vice versa. Je lis des mentions sur la participation en tant que speakers de Loïc Nkono (un jeune homme aux multiples talents, parmi lesquels celui de nous faire rire… mais aussi celui de Community Manager) et de Danielle Ibohn (mondobloggeuse qu’on ne présente plus- ma marraine-, star sur #twitter237, et elle aussi Community Manager).

Intéressée, mais pas encore convaincue, j’envoie un message à l’équipe DigitalThursday pour plus de détails. Je vous ferai l’économie de ce qui a été dit et des voies et moyens qui m’ont finalement permis d’assister à la 1ère édition de cette rencontre,mais j’y étais et ce fut un plaisir.

Dès l’entrée de la salle de conférences, j’ai été agréablement surprise : un phénomène inattendu, un chronomètre. Chaque speaker avait en effet cinq minutes, pas plus, pour parler et le chronomètre grandeur nature, faisait le décompte. Il fallait donc être précis, détaillé et suffisamment « aguicheur ». J’ai raté les présentations des speakers dits techniques comme Loïc ou Danielle mais j’ai pu assister aux pitchs des start-ups invitées. J’ai gardé en mémoire trois projets au caractère novateur et ambitieux:

  • #droneafrica, qui résume l’ambition d’une équipe de commercialiser des drones pour utilisation privée (entreprises ou individuelles) en Afrique, afin notamment d’améliorer des activités telles que la cartographie.
  • #kwiizi,  une opportunité donnée aux jeunes Camerounais étudiants, d’avoir accès à un certain nombre de ressources académiques sans avoir accès à internet et de façon gratuite.Vous pouvez financer le projet ICI
  • #Hyboo, une façon ludique et différente d’apprendre nos langues traditionnelles.

J’ai aimé cette opportunité donnée à des jeunes (généralement) entrepreneurs de démontrer leur savoir-faire et de lever des fonds de manière différente J’ai aimé le parti-pris de #digitalthursday qui est de se positionner à l’avant-garde de la révolution numérique, digitale, au Cameroun et de créer un espace de rencontres pour les professionnels ou les amateurs de ce domaine. J’ai aimé les échanges entre présentateurs et participants, bien organisés, constructifs, bon enfant. J’ai aimé le sérieux de l’organisation et l’importance donnée aux petits détails (un cocktail aussi visuellement beau qu’appétissant). Je n’ai pas regretté le billet d’entrée. J’ai hâte d’assister à la 2e édition et je dis merci au comité d’organisation du  #DigitalThursday  pour ces moments agréables.

Comme quoi, on peut décidément sortir autrement, en somme faire l’afterwork autrement dans ma chère et surprenante Douala.

Anna♦


Miss Cameroun 2015, je n’en parlerai pas!

Miss Cameroun 2015, c’est décidé. Je n’en parlerai pas, un point c’est tout, et puis c’est vraiment tout. Ou bien oui, j’en parlerai un peu, mais alors un tout petit peu, juste un petit bout. Ou en fait, non, je n’en parlerai pas. Finalement quel dilemme…

Oui un dilemme, car j’ai déjà commencé à écrire. En effet, j’ai repensé à la campagne de la future Miss Cameroun 2015, Jessica Lilly Ngoua Nseme (Miss Littoral 2015), une jeune demoiselle que j’ai l’honneur de connaître personnellement. Honneur, car c’est vraiment quelqu’un de bien, au-delà de la beauté qu’on acceptera ou pas (des goûts et des couleurs…). Honneur, car c’est une jeune fille qui m’inspire: ambitieuse, généreuse, humble et ce dans la vie de tous les jours. Et j’ai une fois de plus repensé à sa campagne. De la vraie campagne de communication, digne d’une agence de renom. Facebook, Twitter, Whatsapp, SMS,  médias (presse, tv, radio) etc..la génération 4G n’a jamais été autant à l’honneur. Et elle n’a pas été la seule. Cet élan a été suivi notamment par sa future 1ère Dauphine, Miss Centre.

Et comme je le disais, j’ai repensé à sa campagne, aux campagnes de ces jeunes filles qui se sont battues pour le sacre ultime, puis j’ai repensé à la cérémonie de récompenses qui s’est tenue samedi dernier, 11 juillet 2015 dans une des salles du prestigieux Palais des Congrès, à Yaoundé, capitale politique du Cameroun. J’ai repensé à cette cérémonie  que la Première Dame de la République du Cameroun a bien voulu honorer de sa présence. Et enfin, je me suis rappelée que je ne voulais plus parler de Miss Cameroun 2015. Oui je ne voulais plus me rappeler de la soirée qu’avait été le 11 juillet 2015. Décrire Miss Cameroun 2015, c’est comme revivre le naufrage du Titanic, en direct, sans pouvoir intervenir. Décrire Miss Cameroun 2015, c’est se rappeler qu’au Cameroun, les évènements d’exception ça existe. C’est se rappeler que le culte de l’excellence n’est pas toujours présent mais qu’en d’autres situations, il a déjà prévalu dans notre pays. Evoquer Miss Cameroun 2015, c’est risquer un arrêt cardiaque au souvenir triste du nombre d’années d’existence de ce concours (au minimum 10 sous la présidence du COMICA). Je ne voudrais et ne saurais en dire plus. Vous pouvez lire un excellent compte-rendu de l’événement Miss Cameroun 2015 en lisant mon confrère Bloggeur Elieko. Oui, je ne parlerai plus de Miss Cameroun 2015 sauf pour me rappeler que Miss Littoral, Jessica Lily Ngoua Nseme, a gagné et qu’en tant que proche j’en suis fière. Je ne parlerai plus de Miss Cameroun 2015 sauf pour me rappeler aussi que je suis chaque année choquée par la déferlante de critiques sur la personnalité des Miss choisies. Même le sacre d’une vraie reine de beauté telle que Valérie Ayena (ndlr Miss Cameroun 2013)  avait été ponctué par des commentaires acerbes. Cela me rappelle étrangement combien il est plus facile d’être systématiquement négatif que de chercher la dose de positif. Cela me rappelle combien le manque de professionnalisme trop souvent palpable dans l’organisation du concours Miss Cameroun, finit par déteindre négativement sur l’image des reines élues.

J’ose croire que le mandat de la Miss Cameroun 2015 nous fera pendant quelques instants l’amère blessure de la cérémonie d’investiture. J’ose croire qu’elle pourra, saura, comme Valérie Ayena, imposer son style malgré les errances du comité d’organisation. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent sans jamais ne rien vouloir changer. Je souhaite que Miss Cameroun 2016 soit un concours enfin à notre mesure. Peut-être devrions-nous lancer une pétition sur Change.Org? Qui sait ? Ne dit-on pas impossible n’est pas camerounais?

Miss Cameroun 2015, c’est dit, c’est écrit, je n’en parlerai plus. L’avenir c’est devant!

Anna♦

PS: Eh oui, côté choix, je ne suis pas 100% objective, mais ce n’est pas grave. Comme dit un ami: ELLE l’A FAIT!


Voter, c’est la pâte

Droit de vote. Symbole de démocratie.
Droit de vote. Trop souvent bafoué.
Droit de vote ou plutôt devoir de vote.

Je suis Camerounaise et en 2018, comme de nombreux compatriotes, je devrai voter. Je devrais voter pour un président. Je ne connais pas les futurs candidats et pour le moment je ne m’en préoccupe pas encore. De pouvoir voter, fait déjà tout mon bonheur. Avoir cette possibilité, m’emplit de fierté. Je suis fière, car j’ai déjà ma nouvelle carte d’électrice. Je suis fière, car j’ai déjà gagné mon droit de voter, comme peuvent le faire tous les Camerounais âgés de 21 ans et plus.

Mais c’est bien là où le bât blesse. Hantée par la lassitude, par la sensation d’immobilisme et le sentiment que rien ne peut changer, la population en âge de voter, s’est complètement désintéressée de l’acte de voter. Bizarrement, elle ne s’est pas encore désintéressée de la politique. Au bar, dans les réunions, au détour d’un verre, d’une conversation, on peut entendre les uns et les autres exprimer des opinions, des prises de position à caractère politique. Certains se plaindront des routes, de la corruption, de tout ce qu’il voudrait voir différent. Les autres remercieront le Nkunkuma* pour la paix, la relative sécurité, et dernièrement pour avoir cloué le bec à un journaliste de France 2 avec le désormais célèbre « ne demeure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». Mais dans un camp comme dans l’autre, très peu songeront à voter. Apparemment les dés seraient déjà d’ores et déjà jetés.

Alors, je me demande et je leur demande : comment exprimons-nous notre droit citoyen sans carte d’électeur ? Comment passons-nous de la discussion du bar à une action réelle qui ne remet pas en cause notre sécurité ou notre bien-être ? Pourquoi ne profitons pas des nombreuses antennes d’Elecam* désormais ouvertes dans les quartiers de nos grandes villes notamment ? Pourquoi avons-nous peur de voter et comment pensons-nous légitimer notre candidat quel qu’il soit sans voter ?

Pourquoi voter ne serait-il pas aussi agréable que d’avoir la discussion autour d’une bière avec la fierté de citoyen en plus ? Pourquoi prôner le changement quand on refuse le droit qui nous permet de l’espérer : le droit de voter ? Ce sont là des questions que je me pose et auxquelles nous devrions certainement réfléchir pour un Cameroun différent.

Personnellement j’ai fait mon choix. En 2018, j’irai voter. Mais je ne souhaite pas être seule. A plusieurs, c’est carrément la pâte. Alors, je vous écris ici. Vous êtes Camerounais, âgé de 21 ans et plus, avez-vous votre carte d’électeur ? Si la réponse est non, n’hésitez pas. Et ne vous inquiétez pas, je vous le rappellerai, car voter ça sera la pâte.

On est ensemble !

Anne♦


Quand l’hiver fut sur le monde

Quand l’hiver fut sur le monde, six millions de personnes périrent en six ans. Quand L’hiver fut sur le monde, des hommes d’exception avaient pris le contrôle des destinées de l’humanité. Quand l’hiver fut sur le monde, il fallut choisir son camp, toujours encore et surtout. Quand l’hiver fut sur le monde, la réalité inspira à Ken Follet, le deuxième tome d’une trilogie exceptionnelle, que je me suis fait un plaisir d’acheter et de dévorer (près de 1050 pages lues en quatre jours).

« L’hiver sur le monde » est le deuxième tome de la trilogie du Siècle, ouvrages d’exception pensés et écrits par Ken Follet, un auteur de polars/fresques historiques dont la renommée n’a d’égal que son talent. « L’hiver sur le monde » conte les destins croisés de plusieurs familles éparpillées entre les principaux pays belligérants des conflits mondiaux de 14-18 et de 39-45. Il s’agit du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Russie et des Etats-Unis. Les faits se déroulent dans les différents pays en proie à certains des événements marquants (Guerre de libération républicaine en Espagne, débarquement en France, bombardement japonais sur Pearl Harbor)

« L’hiver sur le monde », nous raconte le monde (mais oui, bien sûr) ou plutôt nous raconte le monde de cette époque. En effet, il ne s’agit pas dans cette oeuvre, de faire une vulgaire reconstitution de la Deuxième Guerre mondiale (cela serait si banal). C’est une occasion pour l’auteur d’aborder de nombreux sujets de société prégnants à l’époque et qui ne pourraient qu’en apparence nous choquer aujourd’hui : l’antisémitisme dans toute l’Europe à l’aube de la guerre, la place discutable et discutée de la femme dans la société notamment au Royaume-Uni, les luttes des classes sociales, les droits des Noirs aux Etats-Unis.

Ken Follet avec cette oeuvre me démontre une fois de plus que les malheurs de l’être humain sont intrinsèquement de son propre fait. Ken Follet avec « L’hiver sur le monde » décrypte les mécanismes politiques, idéologiques et de pouvoir qui ont réussi à créer l’environnement propice à la Deuxième Guerre mondiale. Il rappelle et suggère donc le silence coupable d’un certain nombre d’Etats à la prise de pouvoir en Hitler, persuadés qu’ils étaient que ce n’était qu’un hurluberlu de plus. Il rappelle le combat parfois non admis d’une frange de la population allemande contre le régime nazi mais leur incapacité à faire entendre leur voix. Il raconte les incongruités du communisme soviétique. Il nous en raconte tant..

« L’hiver sur le monde » comme de nombreuses œuvres de Ken Follet, me rappelle tout simplement la vanité du monde. « L’hiver sur le monde » est une belle oeuvre qui nous montre que tout ne tient à rien et qu’il faut chérir chaque instant de la vie. Il faut tout aussi chérir les libertés obtenues et se battre pour les maintenir, et réussir à le faire au péril de sa vie, car bien souvent personne ne le fera à notre place.

« L’hiver sur le monde » me rappelle que nous devons rester vigilants. La montée des intégrismes, des idéologies extrémistes, les foyers de violence permanente, les écarts si grands entre pauvres et riches. Tant d’ingrédients pour un cocktail Molotov pour que l’hiver soit de nouveau sur le monde...

En somme, « L’hiver sur le monde » de Ken Follet, c’est un livre qui parle du passé, mais qui est sans nul doute présent.

Anna♦


Je n’ai pas vu Stromae, et p8koi?

Fierté Nationale…Je n’ai pas vu le concert de Stromae et #p8koi? Il s’agissait d’un évènement d’exception et p8koi?

Un petit remix du tube de Jovi, en passant, une remarque a priori acerbe sur un évènement qui au regard de tous les commentaires a été un succès, revenons au réel sujet de ma publication: Cameroun et fierté nationale. Vous ne suivez toujours pas? Ce n’est pas grave, j’y arrive.

Ma fierté nationale, j’y reviens. Aujourd’hui, 20 Mai, mon cher et tendre pays le Cameroun célèbre sa fête nationale. Comme tous les ans, c’est l’occasion de lire sur les réseaux sociaux, un regain d’entrain, de fierté, des drapeaux qui pullulent partout en photos de profil, ds déclarations d’amour enflammées. En somme, des expressions fortes de notre fierté nationale. Et le lien avec Stromae alors? Patience….

Stromae est un artiste d’envergure internationale, reconnu dans le monde entier, en somme une star. Il y a quelques semaines nous recevions aussi Fally Ipupa, une autre star, et quelques mois plus tôt encore, nous recevions Don Jazzy, Tiwa Sawage, Yemi Alade, en somme que des stars et toujours des étrangers. Ah oui, au mois de Mai, nous avons quand même eu Charlotte Dipanda, artiste camerounaise

Et s’il n’y avait que les concerts. SUPER U  (comme la chaïne HYPER U) a ouvert et c’est devenu « The Place To Be » localisé en plein centre ville, mais SANTA LUCIA, un autre supermarché, inauguré à la même période (dans le quartier des étudiants, beaucoup moins huppé) fait à peine le buzz.

Dans la mode, depuis quelques mois, j’observe une recrudescence de l’utilisation des Pagnes d’origine ghanéenne et la vulgarisation des sandales masaï  dans les tenues de tous les jours d’un nombre grandissant de Camerounais.

Alors, je me reprends à songer au terme « fierté nationale ». Qu’est-ce que la fierté nationale au-delà d’un simple faire-valoir. Qu’est-ce que la fierté nationale au-delà du fait d’avoir accepté de continuer à vivre ici, de ne pas s’exiler. Qu’est-ce que la fierté nationale lorsque « consommer local » semble un vain mot, un rêve, que dire une chimère?

Que de pessimisme pourrait-on me suggérer. Que nenni, je répondrais. Beaucoup d’initiatives autour de moi, dans mon entourage, me rappellent que la fierté nationale demeure un sentiment bien réel. #smile4peace, #kiroo et tout dernièrement #thecameroonist sont des exemples réels de cette capacité à faire bien au Cameroun. Toutefois, bien que nous soyons capables de faire bien, un grand nombre semble avoir décidé que c’est tellement impossible qu’il vaut mieux éviter et consommer « étranger ».

En ce jour de fête nationale, tel est donc mon souhait, voire rayonner encore plus la fierté nationale au travers de grandes entreprises made in Cameroon, qui de par la consommation continuelle de nos compatriotes, auront pu devenir des multinationales internationalement reconnues. Je souhaite voire rayonner la fierté nationale au travers d’une industrie du spectacle qui saura tellement bien s’exporter, qu’un concert avec des stars 100% Made in 237, et developpées in 237 deviendra le MUST SEE, et que les annonceurs ainsi que les organisateurs d’évènements et les artistes eux-mêmes, sauront nous apoorter une qualité qui respectera les standards internationaux. Je souhaite voire rayonner la fierté nationale dans la mode, sans que cela soit comme aujourd’hui l’apanage de « happy few ». Que des marques de consommation grand public puissent se créer ici, approvisionner le marché et s’exporter. Ma fierté nationale en somme attend des actes concrets d’amour et voudrait voir plus de consommation locale.

Fierté nationale, renouveau, Cameroun O bosso*. Je rêve, et je n’ai pas peur de rêver… Bonne fête nationale à tous les Camerounais.

Anna♦


Etre aimé, c’est un choix!

« Aimer, c’est un choix mais être aimé l’est encore plus, aussi étrange que cela puisse paraître. »

Drôle d’introduction pour un billet délibérément intimiste et assurément ma toute première sur cette plate-forme ou sous toute autre plate-forme publique.

Drôle d’introduction pour cette lettre ouverte à une personne qui a laissé une trace indélébile dans ma vie, et à qui je me dois d’écrire de gré ou de force pour définitivement AVANCER.

Il ne s’agira pas d’une plainte, encore moins d’un conte mais d’une réflexion profonde sur le sens du verbe « aimer » , sur la définition d’ »être aimé« , et sur la capacité à faire le bon choix même quand il s’agit en apparence du plus douloureux.

Il y a bientôt six ans de cela (le temps passe si vite), j’ai rencontré un homme.  Cette rencontre avait été faite  de défis au départ, d’un refus complet d’aimer, de s’engager, de rêver. Il s’agissait uniquement de s’évader pour quelques semaines, éventuellement quelques mois, certainement pas plus. Mon cœur finit par en décider autrement. Je choisis de l’aimer. J’aimais sa vision de la vie, son sens de l’humour tirant au cynisme, sa beauté, son corps, ses crises d’énervement, cet excès de confiance en soi qui cachait en réalité de grandes blessures. Il ne m’avait a priori fait aucune promesse, ne m’avait a priori pas vendu de rêves, mais je me pris cependant à rêver, je me pris à l’aimer passionnément, totalement! Je me pris à faire le choix d’aimer et je me pris à prendre toute attention comme un signe que j’étais aimée en retour. S’en suivirent de nombreuses années de douleur, d’abandon de soi, d’incapacité à voir ma vie sans lui, d’incapacité à admettre les impasses. Pour faire court, le rêve devenu cauchemar au fond de mon cœur ne semblait pas s’arrêter et plutôt j’en redemandais encore même quand le concerné daignait me rappeler qu’il était vain d’espérer.

Je pensais qu’au-delà de tout, des insultes parfois, de la dureté apparente, je rêvais, j’avais décidé que j’étais aimée. Oui j’avais fait le choix d’être aimée par lui et je m’accrochais sans attache réelle à ce choix. De nombreux éléments auraient dû me pousser à m’éloigner mais que nenni. J’avais fait le choix d’être mal aimée et de trouver cela normal. Je confondais physique et attachement. Je confondais paternalisme et volonté de bâtir. Je confondais pitié, possessivité et jalousie amoureuse. Je confondais avoir choisi d’être mal aimée et avoir choisi d’aimer.

Aujourd’hui, le bateau a fait naufrage mais pour mon plus grand bonheur. J’émerge petit à petit depuis quelques mois et cela fait du bien. J’ai essayé de monter dans d’autres bateaux qui ont vite atteint leur port mais sans secousse inutile. Il ne s’agissait juste pas de ma destination finale. Et j’ai appris sur le chemin que malgré les apparences, on choisit d’être aimé. Il ne s’agit pas juste de tomber amoureux et d’espérer naïvement malgré des obstacles parfois évident que l’être aimé saura nous rendre notre passion. Il ne s’agit pas d’espérer qu’il saura voir dans notre engagement à partager sa vie, à l’accompagner parfois dans les coulisses, souvent en dépit de sa volonté, une capacité à traverser les obstacles. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura nous aimer pour les qualités dont il n’a que faire n’ayant pas les mêmes objectifs que nous. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura révéler en nous la perle qu’il n’a pas vu ou dont il ne s’estime pas digne quand bien même il aura vu. Il ne s’agit pas de vouloir pour tout et en tout qu’il nous aime.

Etre aimé c’est définitivement un choix.

Etre aimé, c’est avant tout faire le choix de s’aimer soi-même. Etre aimé c’est faire le choix de se respecter, de remercier tous les jours le Seigneur pour les atouts qu’il a mis en nous, parfois à notre insu. Etre aimé c’est faire le choix de laisser à celui qui décide de tout (le Tout-puissant) le contrôle de nos vies. Etre aimé c’est faire le choix de ne pas en vouloir à ceux qui n’ont pas su nous aimer mais à leur pardonner et admettre tout simplement que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, sans plus de cérémonie. Etre aimé, c’est s’aimer à tel point qu’on accepte la solitude comme une opportunité de faire la paix avec nous-mêmes et non comme une expression de notre désarroi. Faire le choix d’être aimé amène à mieux reconnaître ceux qui (famille, amis, amoureux) nous aiment réellement pour ce que nous sommes et sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes chaque jour pour apporter leur part de joie et de bonne humeur dans nos vies, conscients qu’ils sont de la chance de nous avoir dans les leurs. Etre aimé c’est un choix sans condition, qui est devenu ma résolution et mon empreinte de vie.

Au travers de cette tribune que je me suis offerte, je dis à cet être autrefois cher qu’il a eu de la valeur à mes yeux, dans ma vie. Je lui avoue que mon amour ne saurait disparaître du jour au lendemain mais il a appris à reconnaître sa valeur. Il a appris à faire de meilleurs choix et à se donner plus de prix. Oui j’ai appris que pour être aimée, il faut être parfois égoïste, souvent intransigeante, toujours reconnaissante et fière de sa valeur tout en restant sagement humble.

Je dis MERCI à cet être autrefois aimé pour ce qu’il m’a apporté comme conseils mais surtout pour ce qu’il m’a permis d’apprendre sur moi probablement à l’insu de sa propre volonté. Je lui dis MERCI pour m’avoir appris ce que je ne voulais plus jamais vivre et m’avoir donné une leçon inoubliable sur comment je voulais m’aimer et comment je voulais être aimé. Le chemin est long, tortueux mais chaque jour qui passe, je dis MERCI. Les blessures supplémentaires que je récolte, pour avoir voulu être aimée à ma juste valeur ont à mes yeux un prix infini car preuves irréfutables que j’avance.

Je lui souhaite de réaliser un jour le mal qu’il a pu me faire, afin non pas de me demander pardon, mais de s’interdire à jamais de répliquer telle douleur sur tout autre être humain. Je lui dis une fois de plus MERCI car ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Oui j’ai désormais la force de m’ouvrir. Oui j’ai pu trouver la force de m’exprimer sur une tribune telle que celle-ci. Une douleur plus récente en aura été le déclencheur, mais pour celle-là, je sens bien qu’il ne s’agit que d’une égratignure, sur le chemin risqué qui mène à « s’aimer » sans narcissisme et « être aimé ». La force qui m’anime me donne la capacité de continuer à l’aimer car je crois sincèrement que qui a aimé un jour, aimera toute sa vie. Cette force me donne aussi la certitude que je ne retournerai en aucun cas en arrière, tout au plus pour lui souhaiter « BON VENT ». Alors « BON VENT » être aimé. MERCI pour les leçons malgré leur lourd prix.

A vous tous qui me lisez, j’espère vous avoir inspiré, et j’espère surtout que vous aurez retenu et compris l’introduction de cet article : « être aimé c’est un choix », et je rajouterai « c’est un choix conscient ». Agréable lecture. N’hésitez pas à commenter, partager ou tout simplement AIMER.

Anna♦


Joyeux Anniversaire Moi

 

Un anniversaire, une bougie de plus, une année en moins (selon la tradition musulmane), une célébration, spéciale et particulière du don supplémentaire que la puissance divine nous fait dans le cadre de notre séjour sur terre.

Un anniversaire, un temps de réflexion, de rencontre avec soi-même, parfois de remise en question, un temps d’arrêt pour se rendre compte des efforts fournis, de ceux qui restent encore à faire, des ajustements à effectuer, un temps d’arrêt pour dire merci.

Un anniversaire, un temps de bonheur au vu des souhaits nombreux et multiples qu’on reçoit. Un temps pour découvrir ou re-découvrir ces vrais amis, faire le tri necessaire.

Un anniversaire, mon anniversaire… Le 1er Mai 2015, je fêtais une année de plus. Comme tous les ans depuis cinq ans que je travaille, j’ai défilé. Comme tous les ans, j’ai reçu de très beaux messages de tout bord. Mais cette année est particulère. Pour mes 30 ans, j’avais plein de rêves, des objectifs à atteindre, or il ne me reste plus qu’un an.

Alors cet anniversaire, mon anniversaire, a été l’occasion pour moi de me remettre en selle avec mes dix milliards d’idées. Cet anniversaire a été apprécié à sa juste valeur. Aujourd’hui encore, dans mon lieu de service, on me l’a fêté d’une incroyable manière.

Un anniversaire, une année de plus pour réaliser ce qui compte vraiment pour nous. Ce ne sont plus les cadeaux, mais bien les actes, les petites attentions, qui attirent mon attention et font fondre mon coeur. Les milliards d’idées se matérialisent en plans, en actions et la première semaine de ma nouvelle bougie a été à l’image de ce regain d’ambition.

Un anniversaire, une année de plus, pour dire merci au créateur d’être si bien entourée, d’être aimée avec autant de passion par des amis chers et une famille exceptionnelle.

Un anniversaire, une année de plus, pour rendre grâce encore et toujours et pour prendre le pari d’aller plus haut en gardant la tête sur les épaules, en conservant l’envie d’y arriver de façon saine.

Un anniversaire, une année de plus pour la bosseuse que je suis, née le jour de la fête du travail, née dans une famille de bosseurs, fière de ses attributs et heureuse de partager avec vous. Vous écrire, est déjà en somme un travail, mais un travail qui a toute mon attention et mon intérêt.

C’était donc une petite réflexion sur un drôle d’anniversaire, en l’occurrence le mien. Bonne Lecture et bonne visite dans cet espace.

Anna♦


De la tristesse d’être positive

Tristesse emplit mon coeur très souvent ces jours-ci. Tristesse de voir le monde aller à vau-l’eau. Tristesse de ne pas comprendre la montée de la haine. Tristesse de ne toujours pas comprendre la justification du racisme. Tristesse pour la chrétienne que je suis, de voir le nom saint du Seigneur associé à des causes ingrates et viles. Tristesse cependant de ne pas vouloir abandonner. Tristesse de garder l’oeil pétillant. Tristesse de continuer à croire en la race humaine. Tristesse de penser que chacun de nous peut changer les choses. En somme, tristesse d’être positive.

Oui, je demeure positive, oui je demeure afro-optimiste (envers et contre tout), oui je demeure autant que faire se peut, amoureuse de toutes les races du monde. Oui je demeure déterminée à découvrir le monde entier. Oui je reste positive sur la capacité de l’être humain à se récréer, à faire face à l’adversité. Mais ça paraît si triste d’être positif de nos jours.

Il y a une dizaine de jours, le Népal perdait des milliers d’ innocents dans un séisme d’une magnitude rare. Depuis quelques mois, sans une semaine ne passe sans qu’on apprenne un cas de meurtre au faciès aux Etats-Unis. Mourir parce qu’on serait noir et de ce fait toujours armé et sans aucun doute membre d’un gang. Tristesse de ces 150 morts au Kenya, morts pour leur foi, morts d’avoir été à un moment donné été du mauvais côté de la barrière (chrétiens en l’occurrence) morts si jeunes. Tristesse de cette petite fille de huit ans en France qui a perdu la vie, car un individu désaxé a estimé qu’elle ne devait plus vivre. Mais où va donc le monde ?

Je ne saurais le dire. Je ne peux qu’exprimer mon indignation chaque fois que cela est nécessaire. Je ne peux qu’avoir mal parfois, voire même souvent. Je ne peux que me demander si je ne devrais pas prendre un avion pour ces pays, pour dire en face mon soutien aux populations, aux familles endeuillées. Mais au fond, cela leur servirait vraiment-il? Ne s’agirait-il pas d’une expression de mon besoin de bonne conscience? Cette tristesse décidément d’être positive? Je ne saurais le dire.

Tout ceci étant dit, je continue à voir de la lumière et je veux garder mon esprit positif. Je vous écris, je partage mes idées et vous êtes nombreux à me lire. C’est une voix de plus. Je reçois chaque jour dans ma boîte mail des demandes de participation à des pétitions de tout genre visant à améliorer la vie sur notre belle terre. Je fais partie d’un club service qui agit à travers le monde et dans mon pays le Cameroun, dont l’objectif vise à réduire les malheurs des plus démunis. Au-delà des pétitions, j’observe la progression des initiatives solidaires, toujours en vue d’aider ceux qui en ont besoin. Dernièrement c’était #smile4Peace pour les populations en difficulté du nord Cameroun.

Oui, j’ai parfois cette tristesse d’être positive mais je ne saurais faire autrement. Vivre sur la terre que nous vivons, exige des sacrifices, et de plus en plus, le courage de croire, que malgré tout les choses iront mieux. Alors, oui je veux être positive, malgré les douleurs, les malheurs autour et en nous. Oui je suis triste d’être positive mais surtout fière. C’est un combat de tous les jours auquel je vous invite de ce pas. Soyons positifs!

Anna♦


Quand autisme rime avec artiste..

Autisme,  ce mot et tout ce à quoi il renvoie, a une place toute particulière dans ma vie depuis plus de vingt ans aujourd’hui. Pour cause, mon petit-frère, juste avec trois ans d’écart est atteint d’autisme. Nous l’appellons affectueusement Luco
Autisme
Affiche Exposition Bell Siade Luc Olivier. Crédits: Centre Orchidée Home.

Si pour bien d’enfants et de famille, autisme est synonyme de fatalité, d’abandon, de tristesse parfois même de honte, chez nous, il n’a jamais été question de cela. Comment aurait-il pu en être ainsi? Luco était le premier garçon, le soleil de son père et de sa mère, au teint commercial* et avec ce sourire permanent et angélique jusqu’à ses deux ans. Et puis, le silence, les cris parfois de plus en plus répétés, les tics et autres comportements qui nous semblaient parfois étrangers. Pour moi, une constante a toutefois toujours demeuré, notre passion commune pour la musique...

Toutefois, je ne souhaite pas revenir dans ce billet sur les aspects négatifs de la vie avec un enfant atteint d’autisme. Je ne souhaite même pas rentrer dans des explications scientifiques pour vous expliquer ce que c’est qu’en fait l’autisme. Je la rangerai tout simplement dans la case des handicaps, qui nécessite de l’entourage « amour » et « dévouement » pour l’être aimé. De l’amour, Luco a en reçu à profusion, notamment avec la naissance de sa petite soeur chérie Débora (elle-aussi bloggeuse ici).  Luco a en reçu à profusion avec la volonté inconditionnelle de notre chère mère de lui assurer un avenir meilleur, un horizon. Pour lui et de nombreux autres enfants dans la même situation et avec l’appui de mécènes, elle créee il y a près de dix ans aujourd’hui, le Centre Orchidée Home, centre unique dans son genre au Cameroun, pour la prise en charge et la rééducation des enfants atteints de troubles autistiques ou d’autres troubles du développement. Luco en sera l’un des élèves les plus assidus pendant ces dix ans. Pour lui, comme pour chaque enfant, un programme individuel est mis en place. Dans le cadre de son programme, il découvrira le sport et la peinture. Il apprendra à s’assagir et à développer de meilleurs mécanismes de communication avec le monde.

Le travail de Mum a payé. Dans moins de dix jours (le 12 Mars 2015), Luco aura sa première exposition bien à lui. Une exposition pour ses toiles de futur maître, pour ses toiles d’artiste-peintre, pleines de chaleur, expression des pensées qui virevoltent à n’en pas finir dans son cerveau. Luco n’est plus simplement un autiste, Luco est un artiste-peintre. Ecrire ses mots sur ce clavier, m’emplit d’émotion. Je dois m’arrêter, relire, pour m’assurer de la réalité de ce que j’écris.

Cette exposition n’est que le début. Des toiles, une ligne de produits dérivés dont vous avez à la une l’un des t-shirts en avant-première. Nous n’aurons dans notre accompagnement que le ciel comme limite. Ma chère et tendre mère nous a donné à tous une leçon d’ambition, de courage et de persévérance. Je souhaite que d’autres parents d’enfants autistes, renoncent à la fatalité et tout comme elle, prennent le taureau par les cornes car il y a toujours un beau résultat au rendez-vous.

Je vous invite donc tous Chers Lecteurs vivant au Cameroun, à nous faire du 10 au 14 Mars 2015 un coucou, à l’Immeuble Ibanne sis au Plateau Jos à Bonanjo, Douala. De beaux moments en perspective. Vous pourrez admirer les toiles de Luco, mais aussi acheter la toute première collection de t-shirts et sacs « Esprits Libres By Luco ». 

Anna♦


Tu Know Ma Life, ou bien

Tu Know Ma Life, c’est ma nouvelle découverte « websérie » made in 237 en mode Diaspora et complètement géniale (ps: elle n’est pas si nouvelle que ça, mais comme je suis parfois déconnectée… »)

Tu Know Ma Life, c’est un casting 100% k-mer*, mixte et des thèmes de tous les jours: relation fille-garçons, familles recomposées, infidélité..etc. La particularité et la beauté de cette série pour moi est qu’elle est d’une part réaliste et d’autre part représentative de cette part de  la diaspora africaine en France que les statistiques, les journaux, les magazines et la télé semblent tous s’interdire de présenter. Elle représente cette diaspora dont j’ai un temps fait partie, et qui se sent toujours frustrée des discours négativistes sur l’immigration en France. Je m’explique….De nombreuses familles africaines, au vue de l’incurie qui règne parfois dans nos écoles supérieures, font le choix d’expatrier leurs enfants pour leur permettre de faire des meilleures études et aspirer à un avenir plus radieux. Ces jeunes sont cultivés, ont de l’intérêt pour les études, parlent bien et n’ont rien à envier à tout autre étudiant ayant vécu sur le sol français toute sa vie, tout en restant particulièrement et totalement eux (MADE IN AFRICA).

Cette digression faite, je reviens sur la série « Tu Know Ma Life ». Comme je le soulignais plus haut, on retrouve plusieurs personnages haut en couleur, Medjo & Laetitia, les amoureux, complètement amoureux (la répétition en vaut la peine), Malep, le dragueur invétéré et ses nombreuses conquêtes, Gaëlle, la fille indépendante et qui s’assume. Je ne citerais pas tous les personnages car j’ai envie que vous alliez plus loin et parce qu’en toute chose, chacun a ses préférés et j’ai décidément les miens. « Tu Know Ma Life » c’est une expression qui se balade entre l’argot Camerounais, le français de Molière et les onomatopées typiquement de chez nous. C’est une bande originale agréable, un son par-ci, par là, sans aggression et toujours en mode 237, « Camer O Bosso »* comme on dit parfois chez nous.

Lorsqu’il s’agit d’apprécier, on ne saurait être long. Si je devais résumer les raisons pour laquelle, on ne saurait se passer de « Tu Know Ma Life », je dirais:

1. Des personnages attachants

2. Des sujets qui n’ont pas de couleur, que l’on soit noir, camerounais, chinois, blanc, du moment qu’on est entre 21 et 35 ans, qu’on a été un jour étudiant, amoureux, à la recherche, joueur ou tout cela en même temps, on ne peut que se faire plaisir.

3. Un humour rafraichissant, sans lourdeur, sans violence, agréable et bien placé en tout temps.

4. Une image super positive de cette diaspora camerounaise, africaine.

5. Une preuve s’il en était encore que l’avenir du monde, de l’Afrique, réside décidément dans sa jeunesse.

Je vous invite à regarder le premier épisode ci-dessous,  et n’hésitez pas non plus à vous abonner à la Chaine YouTube « You Talk Cmr » car je n’ai aucun doute que  « Tu Know Ma Life » n’est que la première étape d’une longue série de découvertes exceptionnelles.

Anna♦


Polar…Une histoire de vie

Polar, vous avez dit polar? Dans mon précédent article, je vous parlais d’un polar en lecture. Je l’ai terminé Samedi matin avec grande joie. Il s’agissait en réalité de la 2ème fois que je plongeais dans le monde d’Henning Mankell, un auteur de polar suédois et la deuxième fois en réalité que je lisais l’un de ces classiques « Les Morts de La Saint-Jean » (merci à l’ICF) publié pour la première fois en 2001 dans sa version française.

« Les Morts de la Saint-Jean » est donc un polar. On y retrouve l’un des personnages clefs de l’auteur Henning Mankell, l’inspecteur Wallander, aux prises avec une série de meurtres et une situation personnelle difficile, qui l’amènent tout au long du roman à songer à la valeur de son travail de policier dans une société suédoise qui semble désormais aller à veau-l’eau.

Le titre choisi pour cette revue littéraire n’est pas un hasard. En effet, je me suis souvent demandée (très cérébrale, voyez-vous, on me le dit souvent) ce qui m’attirait tant dans le roman policier et les polars en particulier. Ce sont ces histoires de vie. En effet, pour parler de meurtre, de cambriolage ou de tout autre acte sanglant, il y a toujours une trajectoire de vie particulière pour les différents protagonistes (policiers, assassins et victimes) qui concourre sans aucun doute à l’avènement des situations décrites dans les dits romans. De ce fait, au-delà d’être des romans d’action, des romans d’aventure parfois, les polars sont avant tout des témoignages de vie, et leurs auteurs sont des analystes précis et impartiaux de l’évolution de la vie présente, passée (dans les polars/romans historiques) et future de notre monde.

« Les Morts de La Saint Jean » est un très bel exemple de cette symphonie muette qui est au coeur de tout bon polar et de cette mécanique qui se met en place pour nous décrire parfaitement des histoires de vie, pour décrire, rendre compréhensible une société lambda (en l’occurence ici la société suédoise de la fin des années 90). La nuit de la Saint Jean, trois jeunes sont assassinés dans une réserve, quelques mois après décède un inspecteur de police, dont le rôle dans les meurtres de la Saint-Jean apparaît vite trouble pour ses collègues chargés de l’enquête et toujours sous le choc de sa mort violente. Au travers d‘une traque lente et minutieuse, nous suivons l’inspecteur Wallander et son groupe d’enquête dans leur recherche impérieuse de la vérité, vérité pour laver la mémoire de leur collègue, vérité pour éviter que le forcené qui semble à l’oeuvre ne récidive, vérité enfin pour garder la foi et donner du sens à leur métier de policier dans un environnement qui semble aller à la dérive.

Si ce ne sont des histoires de vie, à votre avis qu’en est-il? Personnellement après la lecture d’un bon polar, je ressors toujours grandie. Il ne s’agit pas juste d’être allée au coeur d’une enquête qui s’est bien passée. Non, il y a aussi ce sentiment latent de connnaître un peu mieux un univers, une société. Il y a ce sentiment rassurant d’avoir une vie ok, et cette volonté de la garder ainsi voire de l’améliorer. On se demande en effet, et si un proche nous quittait du jour au lendemain de façon aussi violente, enlevé à notre amour sans raison particulière et avec une violence inouïe (comme c’est le cas dans « Les Morts de La Saint Jean »), comment faire pour survivre, continuer à vivre malgré tout?

Cette réflexion sur ma propre vie m’incite définitivement à la prendre chaque fois un peu plus au sérieux, à la vivre de sorte à ne rien regretter, à traiter ceux qui me sont chers avec le plus grand soin et en partageant le plus d’amour. Cette réflexion sur ma vie m’incite à assimiler « Les Morts de la Saint Jean » à une histoire de vie, à le mettre au rang de mes polars d’exception (appartenant à mon Top 3 des 200 romans présentés dans le Guide Polar de la FNAC publié en Avril 2006) et à vous inviter à cette belle découverte.

Pour ceux vivant au Cameroun, et notamment à Douala, vous pourrez l’emprunter à L’institut Français de Douala, aussitôt que je l’aurai rendu Lundi. Bon début de semaine chers lecteurs,

Anna♦


Rien Ne Vaut La Paix #stopbokoharam

La Paix..Rien ne vaut décidément la paix…Hier soir, j’ai passé des moments inoubliables avec ma petite sœur entre danse et natation dans la tendre maison familiale. Ce matin, toujours au cœur de cette maison, j’ai passé une matinée de paix en écoutant de la bonne musique et en lisant avec passion un beau polar…Des moments de paix complète. Des moments de paix intérieure. Des moments d’infinis bonheurs si simples et si paisibles…

Puis j’ai songé à cette initiative #stopbokoharam, initiative des blogueurs camerounais. Puis je me suis rappelée qu’au fond la guerre détruisait la paix. Lapalissade me direz-vous, mais au fond pas tant que ça. La paix ce n’est pas juste le fait d’être dans un pays où les armes ne crient pas tous les jours. La paix, c’est aussi la possibilité de s’adonner à ses passions. La paix, c’est la possibilité de se projeter, de rêver en se disant qu’il suffit de travailler dur pour y arriver. La paix c’est cette sensation que nous avons un tant soit peu la maîtrise de notre vie, au-delà de la part d’inconnue qu’on appelle « foi » ou « destin ». 

Et en visualisant la paix de cette façon, je me suis rendue compte qu’au final, Boko Haram au Nord n’était que le pan visible et violent d’une guerre que le peuple Camerounais mène depuis des années désormais. Cette guerre pour un avenir meilleur, cette guerre pour plus d’emplois, cette guerre pour le développement, cette guerre pour une corruption réduite, cette guerre contre la déliquescence de la société. Alors, en plus de tout ça, on n’a vraiment besoin de tout, sauf de la furie destructrice que la guerre des hommes, la guerre des armes, la guerre soi-disant réligieuse, souhaite apporter dans un pays. Il suffit de regarder autour de nous ou de s’attarder sur les quelques informations qui nous parviennent du Nord Cameroun. Un quotidien détruit, des habitudes chamboulées, cette paix intérieure détruite pour tous les habitants de cette partie du pays et avec une impossibilité quasi certaine de la retrouver même après la fin des évènements. De même, des rêves d’avenir abandonnés, des petites filles et des petits garçons détournés de leurs espoirs, une population désormais méfiante, des militaires désoeuvrés et anxieux. Où seront passés leurs rêves de promotion? Où sera passée leur assurance qu’ils avaient choisi la bonne profession, gage de respect des autres, gage de travail pour la vie, gage de protection pour leurs familles?

Quand je songe à cette lutte conte #bokoharam, au-delà des pertes en vie actuelle, au-delà de la peur que cette guerre localisée se généralise à tout le pays, à la  peur de ce que ça signifiera pour mon quotidien ou sur les choix réels à faire le moment venu (rester ou partir, courage, lâcheté et sur quelle base juger l’un ou l’autre?), je songe surtout à une paix qui se sera probablement envolée. Comment songer futur, développement dans un environnement de guerre? Comment songer envie de changer les choses, envie de courage, envie d’espoir, comment songer donc paix face à ce mal qui veut prendre place dans notre pays? Et surtout, comment penser qu’il nous faudra aussi combattre à un autre moment, la gangrène silencieuse qui attaque notre société, guerre qui faudra bien mener et gagner…

Au fond, je ne sais pas, mais je sais aussi que rien ne vaut la paix, et rien ne vaut de la rechercher. Rien ne vaut la lutte pour la paix. Rien ne vaut d’agir au minimum pour préserver la paix. Je ne possède pas d’armes à feu ou d’armes blanches. A l’aube de 2015, je me sentais plus heureuse car je retrouvais ma paix intérieure, et je veux continuer à croire que pour moi et nombre d’entre nous, cette année sera année de paix, de passion et d’accomplissement.

Alors je tape ses mots sur mon clavier, alors je m’unis au mouvement #stopbokoharam dont je suis super fière, alors je dis non à la guerre, non à la violence, non à l’incompréhension, oui à l’union, oui à la résistance coûte que coûte, oui au soutien pour nos forces armées et pour les populations du Septentrion, je dis oui à la paix car définitivement: Rien ne vaut la paix!

Anna♦

PS: je ne suis pas toute seule à avoir écrit, vous pouvez d’ores et déjà lire Debs, ou Tootonne


La poésie de la misère

Poésie de la misère, cette expression a trotté dans un coin de ma tête toute la journée… Pourquoi? Comment? Je ne saurais pas bien le dire….ou plutôt si…

Il était une fois, un pays, il était une fois ses habitants pleins d’espoir, attachés à la volonté d’un avenir meilleur mais rattrapés chaque jour par la difficulté d’un quotidien intransigeant et sans pitié.
Il était une fois, ces sapeurs pompiers, rencontrés au hasard d’une rue, observés cette après-midi de la fenêtre d’un taxi à l’allure vive bataillant avec une bouche d’alimentation d’eau pour combattre un feu invisible.

Il était une fois ces enfants  inlassablement vêtus de haillons qui sillonnent nos rues vendant des arachides au lieu d’aller à l’école, à la merci de biens de périls innommables.
Il était une fois, ces mères en détention provisoire qui donnent naissance à des enfants en prison et dont le sort n’émeut que peu ou prou car trop souvent elles sont déjà jugées coupables.

Il était une fois ces voleurs, abandonnés chaque jour aux mains de la justice populaire et ne devant parfois leurs vies qu’au hasard du passage d’une patrouille de police. Motif: qui volera un oeuf volera un boeuf. Entendez, si petit soit le butin, autant les arrêter tôt.

Il était une fois ces passants qui se font justice eux-mêmes devenant par là-même des assassins à leurs tours, décidés à conserver toute leur vie, le poids de ce sang versé.

Il était une fois cette population qui a pris goût au sang. Sang de ces attroupements insensés autour des accidents de circulation en ville ou sur l’axe lourd, sang de ces images indécentes de tous types de crimes, agressions reprises en boucle par des médias sans gêne, sang de ces victimes du terrorisme au Nord, sang de ces soldats morts pour la patrie mais dont la patrie au final,  ne semble pas faire grand cas.

Il était une fois ces politiques pour qui le mot « ridicule » n’est plus synonyme de honte. Ces politiques pour qui « politique » rime avant tout avec « business ». Ces politiques qui font perpétuellement honte à tous les combats pour la liberté qu’a connu ce beau pays.

ll était une fois ce peuple qui se livre à un soi-disant attentisme car il brûle à l’intérieur, tant la souffrance l’a rendu insensible à ses propres malheurs, tant le chagrin le consume petit à petit.

Il était une fois ce pays dit parmi les plus endettés et les plus pauvres mais où les voitures de luxe circulent à grand train tout particulièrement dans la capitale a priori siège de la population fonctionnaire (censée être au service du peuple et modeste)

Il était une fois mon cher et tendre pays où misère rime définitivement avec poésie.De la poésie de ma complainte sans queue ni tête.. De la poésie de cette douce aliénation culturelle (plus de cinéma, guère de bibliothèque, guère de programmes culturels, et règne du piratage), économique (quid de la consommation des produits locaux, quid du développment de l’agriculture locale et des produits vivriers qui nous servent à nous, quid d’acords plus égalitaires, quid du règne de la friperie), mais aussi et assurément politique (vous faut-il un dessin?). De la poésie de cette terre où nombreux sont ceux qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, mais nombreux sont-ils tout autant à faire croire le contraire au tout venant.

De la poésie de ma terre qui se voit désormais plongée dans la misère que cause la guerre. Cette guerre déclarée par notre président sans notre consentement, sans que nous ayons bien compris le but… Cette guerre dont nous devons désormais subir les effets pernicieux et les nouvelles chaque jour un peu plus tristes.
De la poésie de ma complainte et de sa misère car au fond quelle peut-être sa valeur dans un océan de désarroi?
De la poésie de mon espoir et de la misère de son chant si faible...Oui je continue de croire en des lendemains meilleurs. Oui je continue de croire que des options existent. Et parce que je crois, je m’accroche à toute expression de cette poésie. Je suis ainsi tombée par hasard, sur une petite vidéo qui donne de l’espoir et je vous invite à la regarder ICI.

Poésie, misère, a priori antinomiques, car poésie = beauté (en général) et misère= laideur (en général) mais au final si bien associés pour décrire mon cher Cameroun.

La poésie de la misère, oui je pense que c’est la définition qui sied. Et vous? Qu’en pensez-vous?
Anna.♦


Rap et délinquance, l’osmose..

Rap et Délinquance, ça pourrait être le titre d’un nouveau livre à sensation sur la déliquescence de la société française. Ça pourrait aussi être le titre d’un nouvel épisode du documentaire « INFRAROUGE » après son magnifique « Immigration et Délinquance » ou sa 2ème partie « La Fabrique des préjugés ». J’insisterai particulièrement sur la deuxième partie en fait.

Fabrique des préjugés. J’étais assise hier devant ma télé devant la chaine musicale « Trace Urban TV ». Au menu, le French Hit, Top 10 des dix meilleures chansons françaises du moment et généralement un concentré des hits rap/house qui ont la côte sur la scène française. Je n’ai pas réellement retenu les noms des interprètes (à l’exception de Soprano) mais j’ai sans aucun doute retenu les thèmes assez répétitifs des différents morceaux d’où mon titre « Rap et Délinquance ». Comment vous dire…On se plaint ces dernières années et particulièrement ces derniers mois de ce que les jeunes de banlieues, et les jeunes immigrés seraient constamment assimilés aux phénomènes de délinquance et de violence en France. Je partage ce point de vue qui veut qu’il ne faudrait pas stigmatiser toute cette jeunesse, véritablement française et animée de sentiments patriotiques, animée d’ambitions tout aussi grandes que le reste de la France. Toutefois, je devrais dire, je partageais ce point de vue, jusqu’à hier après-midi. Comment vous dire? Dans un des vidéogrammes, un jeune homme apparemment assailli par les difficultés de la vie,  apparemment d’origine maghrébine ou black (les images étaient assez floues, je dois vous le dire) devient assassin, psychopathe (titre de la chanson tiens…) et on entend ce refrain répétitif de Maître Gimms (un nouveau rappeur à la mode) qui répète donc ce titre et ce mot lourd de sens. Dans un autre vidéogramme, Soprano (vraiment déçue par sa prestation), dans un titre intitulé « Ils ne nous connaissent pas », parle de cette « jeunesse » qui en a marre, de cette jeunesse qui n’est pas intéressée par l’Europe, de cette jeunesse qui passe sa vie au parloir, de cette jeunesse à qui la conseillère d’orientation ne propose que des jobs de caissier ou d’agent de sécurité, de cette jeunesse qui n’en a rien à faire du système et est destinée à finir sa vie en prison. Dans le clip, cette jeunesse est  présentée comme étant à 99% banlieusarde, à 90% noire ou maghrébine donc immigrée et cette jeunesse à 100% est délinquante.

Il y en avait d’autres de clips mais ces deux-là m’ont vraiment marqué. Lorsque des artistes aussi connus et « respectés » que Soprano ou Maître Gimms s’évertuent à démontrer dans leurs textes et leurs images que la jeunesse immigrée et banlieusarde est foncièrement délinquante, qu’en sera t-il de l’homme de la rue? Comment combattre des préjugés sur un groupe social lorsque ce dernier est le premier à les légitimer? Les rappeurs en France, ont toujours eu ce positionnement de loubards, de méchants garçons comme qui dirait en s’inspirant de leurs grands-frères américains. Toutefois, je m’interroge. Ont-ils réellement compris ce que signifie/ait le mouvement hip-hop? Ont-ils compris que loin d’être un mouvement de « bandits » ou de « voyous », il s’agissait avant tout d’un mouvement contestataire, appelant à de meilleurs droits pour une minorité en manque de repères et de représentations positives? Le Hip-Hop s’est toujours voulu positif et mon âme de « puriste » est toujours attristée de le voir travesti et utilisé à si mauvais escient.

Le rap, corollaire musicale du mouvement hip-hop ne saurait être un instrument de promotion de la délinquance. Etre mauvais, gangster, apparemment ça doit être une recette commerciale en France comme ailleurs. Mais il serait grand temps que les artistes soient un peu plus conscients de leur rôle social et de l’image qu’ils renvoient pour toute une communauté. Alors à l’heure où le débat social se veut violent et dur, à l’heure où habiter en banlieue ou être immigré de 2ème génération est en apparence un signe admis d’échec social, il serait temps que les uns et les autres prennent leur responsabilités. Rap et Délinquance, c’est une association qui devrait cesser. Osmose, oui certainement à l’heure actuelle, mais opposition serait préférable.. Sur ce…c’état moi, devant le « French Hit », associant rap et délinquance… Belle semaine à vous les amis!

Anna♦


2015, je me lance….

2015, ou plutôt fin de 2014, temps du bilan, temps de résolutions et tutti quanti. Temps pour se plaindre, pour dire merci, pour s’engager, pour prendre l’élan, pour définir un plan d’action, c’est selon.

A l’aube de la nouvelle année, je me refuse à vous infliger un bilan. Après tout, cela ne fait que trois mois que nous interagissons ensemble chers lecteurs. Il serait donc très pompeux de ma part de vous raconter ma vie. Par contre, je peux au minimum partager ma vision du monde en 2015.

A l’heure où je vous écrit, je suis à l’écoute de la version anglaise du discours de notre cher et tendre excellentissime sérénissime président au Cameroun, que je ne citerai plus (si vous ne connaissez pas son nom, c’est dommage, car ça fait au minimum trois décennies qu’il est là). Je l’écoute et je me demande dans quelle direction nous tendons et si nous avons un jour une chance d’aller mieux. En effet, malgré la gabégie, la misère et les nombreux autres maux qui assombrissent le quotidien de  la grande majorité des Camerounais, on souhaite encore nous abreuver de promesses. On nous promet industrialisation, investissement après trente ans passés au pouvoir. Que s’est-il passé avant pour que rien ne se passe et pour qu’on espère un changement demain? On n’accuse l’insécurité galopante pour expliquer le manque d’investissement en 2014. On nous suggère des analyses économiques bringuebalantes, vieillotes et on suggère que le système économique libéral piloté par des instances internationales qui n’ont que faire de notre sort, est LA norme à suivre comme une norme. Mais alors, une norme pourquoi et pour quel but?

A l’aube de 2015, chers lecteurs, mon cœur saigne. Il est si triste d’observer qu’on vit dans un pays qui semble si arriéré et si « attardé » au nom de l’immobilisme de sa classe dirigeante. Toutefois, mon esprit optimiste ne saurait s’arrêter à cela. Mon beau pays regorge de talents. Mon cher et tendre pays regorge d’ambition et de rêves. Songer à toutes ces opportunités me rend somme toute heureuse. Je suis tout particulièrement heureuse car en 2015, je participerai à un nouveau projet qui aura pour objectif de mettre en valeur tous ces talents made in 237. Miss Debs, mon inspiration de petite soeur, m’entraîne dans cette nouvelle aventure et j’ai tout simplement hâte!!

Alors oui 2014 n’a pas été facile pour un certain nombre de raisons en ce qui me concerne. Alors oui le bilan de 2014, par notre leader est plus qu’inquiétant et démoralisant mais comme le dit l’adage « Only Sky is the Limit ». Je me prends à rêver mieux pour mon pays et tout en rêvant, je continuerai à y contribuer à mon humble manière. Que vous promettre pour 2015? Une plume plus fréquente, des découvertes encore et toujours (musicales, littéraires, sorties), de l’humour (c’est beaucoup mieux avec..) et le plaisir de vous écrire et vous lire!!

Belle et heureuse année 2015, en fait je vous l’avais déjà souhaité ici et je vous le rappelle encore, « Restons vigilants » et j’ajoutes « soyons positifs ».

Anna♦