De Rocher Chembessi

Nicole, Repose en paix !

ReposeenpaixNicole,

Comme un gaz, tu t’es évaporé sans prévenir

Comme une lumière, tu es éteinte au premier souffle

Comme une forêt, tu t’es laissé détruite

Comme un désert, tu as tout perdu de ta beauté

Petite sœur,

Tu es partie sans nous dire au revoir

Tu es partie sans nous laisser te dire ô combien nous t’aimons

Tu es partie sans nous laisser le temps de te pleurer

Tu es partie sans nous dire ce que tu voudrais qu’on fasse pour ton âme

Petite sœur,

Saches de là-haut que nous donnerons tout pour toi

Saches de là-haut que nous ferons tout pour honorer ta mémoire

Saches de là-haut que nous ne t’oublierons au grand jamais

Saches de là-haut que tu resteras pour nous une sœur

Nicole,

De mon tréfonds, je ne manquerai de donner des couleurs à ton âme

De mon tréfonds, je m’emploierais à faire de ton nom un souvenir

De mon tréfonds, je te promets que tu ne cesseras au grand jamais de vivre au milieu de nous

Petite sœur chérie,

Vas  et dors en toute tranquillité…

Que ton âme repose en paix…

Nous t’aimons tous…


Dans deux ans, Boni Yayi quittera le pouvoir au Bénin

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

Quoiqu’il espère, le compte à rebours a commencé.  Arrivé au pouvoir le 6 avril 2006 et réélu en 2011, l’actuel chef de l’Etat béninois vient de boucler huit années à la tête du pays. Huit années longues pensent certains, et trop courtes selon d’autres pour apprécier la gestion du pays par l’ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Néanmoins, tous s’accordent que c’est désormais le sprint final pour Boni Yayi afin de concrétiser nombre de ses ambitions affichées et promesses électorales de 2006 et 2011.

Dans deux ans, l’intrus quittera la maison. Au troisième anniversaire du second mandat, les Béninois n’ont désormais d’yeux que pour les joutes électorales de 2016. Pour Boni Yayi donc, c’est donc le début de la fin. Autant mathématiquement que constitutionnellement, le chantre de la « refondation » devra passer les commandes. C’est sans doute pourquoi la célébration de ses huit ans à la tête du pays a connu autant de faste dans le rang de ses supporteurs. Ces derniers « soumis » aux louanges du chef et de ses « actions », les autres citoyens dans l’extase de la fin imminente d’un régime longtemps aux « abois ».

Du côté de la mouvance présidentielle, l’occasion était donc très belle d’afficher une fois encore l’admiration au chef de l’Etat. Concerts, prières chrétiennes et musulmanes, marches de soutien et caravanes dans les principales villes du pays ont marqué les temps forts de la célébration du huitième anniversaire de l’accession au pouvoir de Boni Yayi. De leurs déclarations, on pouvait tout simplement déduire que Boni Yayi est victorieux à tous les coups. Son mandat n’aura été que succès dans tous les domaines. En lui, ces derniers n’ont vu qu’un grand bâtisseur au service d’un pays longtemps « spolié ».

Mais Boni Yayi est-il autant un homme à succès ?

Faux, rétorquerait une bonne partie de l’opinion nationale restée totalement indifférente à tous les jacassements des sbires du régime durant le week-end. Qu’il s’agisse de l’opposition, de la société civile, ou du simple citoyen, difficile pour  eux de cacher leur « déception » face à un pouvoir dont ils jugent la gouvernance « catastrophique ». Ils en veulent pour preuve les nombreux scandales de corruption ayant éclaboussé le régime, la « gabegie » au sommet de l’Etat notamment dans les entreprises et offices publics, le chômage galopant, l’échec de la lutte contre la pauvreté, les nombreuses chasses à l’homme enclenchées par le régime, la privation des libertés publiques et le musellement des forces de gauche, les échecs sur le plan politique et social corsés par la longue crise sociale qui secoue le pays depuis décembre 2013.

Autant d’éléments qui réconfortent ceux qui pensent que le régime a été un échec sur toute la ligne. Un simple conglomérat de parvenus ayant conduit le pays dans le « gouffre ». En effet, ces derniers estiment que sous Boni Yayi, le Bénin a basculé dans la dictature et qu’il est un président adepte des crises. Ce qui leur fait prédire à Boni Yayi un long parcours « judiciaire » à la fin de son mandat.

Des accusations qui n’ébranlent point le camp au pouvoir. Pour ces derniers, Boni Yayi fut et reste un président volontariste, dévoué et soucieux de l’avenir du pays. Le bâtisseur qu’ils lui reconnaissent aurait mis le pays sur la marche du développement à travers de nombreux projets mis en œuvre depuis 2006 sur toute l’étendue du territoire national et dans divers domaines.

Pour eux, Boni Yayi est le symbole de la modernité, du progrès social, de la lutte contre la pauvreté, de l’audace et de la détermination. C’est aussi l’homme des grands challenges notamment dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la lutte contre l’impunité. Mieux encore, le pays afficherait l’un des taux de croissance les plus performants de l’Afrique et que les techniciens du régime estiment à près de 6 % pour l’année 2013 et un revenu par habitant de 800 dollars US.

Suffisant pour que le culte de la personnalité soit à son paroxysme dans les arcanes du pouvoir. Et que ces derniers se tiennent debout pour la continuité dans la gestion du pouvoir présidentiel en faisant élire en 2016 comme président un proche de l’actuel chef de l’Etat ou un cacique des Forces Cauris pour Bénin émergent (FCBE), l’alliance politique qui soutient Boni Yayi.

S’il y a une chose donc que les Béninois espèrent tous de Boni Yayi, c’est le respect de la Constitution au soir de son mandat qui échoie le 6 avril 2016 à minuit.


Je parle français…

francais chanceMais une langue fortement menacée.  Une langue soumise aux dures réalités de la mondialisation. Une mondialisation dans laquelle la diversité linguistique est elle-même soumise au presque monopole d’une seule langue.

Langue officielle de plus d’une soixantaine de pays dans le monde, le français compte aujourd’hui environ 200 millions de locuteurs dans le monde. Et la grande majorité en Afrique avec plus de 96 millions de locuteurs. Mais aujourd’hui, c’est une langue qui se « bat » pour survivre. Et nul ne « nie » cette réalité.

Face à la mondialisation donc, il est soumis à de rudes épreuves. Et pour certains, l’hécatombe serait imminente. Dans le monde francophone, on tente par mille manières de redonner à cette langue l’honneur qu’on lui a longtemps reconnu. Et l’effort de « rayonnement » et de « renaissance » de la langue française n’est point l’apanage des francophones d’une région du monde. C’est aussi le cas en Afrique où le français doit résister à l’essor des langues locales.

Au Bénin, on assiste presque à une « revanche » des langues nationales qui timidement reviennent dans les habitudes linguistiques. Au-delà des programmes publics d’apprentissage scolaire des langues nationales et d’alphabétisation fonctionnelle, soutenus par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre de la promotion de la diversité linguistique, il y a bien des signes qui ne trompent pas d’un « désamour » pour le français au sein de la population locale.

Le français reste fortement perçu comme la langue du « colon ». Aussi ne serait-il pas une langue des « affaires » car très limitée dans l’espace économique mondial. Qu’il s’agisse des colloques internationaux, des échanges commerciaux, des publications scientifiques d’envergures, le français est admis en seconde zone. Un massacre fortement retentissant…

Néanmoins, c’est une langue qui a tout beau pour sa délicatesse, son style, sa finesse, etc. Et dans la concurrence linguistique, il suscite encore de grands intérêts dans le monde. Un engouement porté par le nouveau projet autour de la francophonie axé notamment sur la culture, la politique, la diplomatie d’influence, les droits humains et une francophonie économique forte et prospère.


Les pakistanais de Peshawar pleurent la fermerture de l’alliance française

Façade principale du Musée de Peshawar, Source: Internet...
Façade principale du Musée de Peshawar, Source: Internet…

Connu comme une langue romane et de la famille des langues indo-européennes, le français est aujourd’hui parlé sur tous les continents. On dénombre près de 220 millions de locuteurs francophones dans le monde.

Dans cette série, figurent plus de 72 millions de locuteurs partiels dont une partie des populations pakistanaises. Sixième langue plus parlée au monde, elle constitue depuis quelques années l’attraction des populations de la ville universitaire de Peshawar située au nord du Pakistan. Mégalopole d’environ 2 millions d’habitants à l’extrémité orientale de la passe de Khyber, Peshawar est la capitale de la province de Khyber Pakhtunkwa.

Et les populations patchounes vont très tôt se familiariser à plusieurs civilisations et cultures étrangères. Ainsi, la langue française va connaître une expansion dans la région surtout avec l’implantation dans la région de l’alliance française. Il s’agit d’une organisation française dont la mission est la promotion de la langue et de la culture française à l’étranger. Ouverte en 1970 à Peshawar, cette alliance va permettre aux universitaires, fonctionnaires d’Etat et autres particuliers d’apprendre et de comprendre la langue de Molière.

Mais cette opportunité, les pakistanais de Peshawar vont la perdre avec la fermeture en novembre 2002 de l’alliance pour cause d’insécurité. A sa réouverture en 2005, l’alliance ne comptait plus de français et la gestion était assurée par M. Nazir Ahmad, qui y travaillait depuis 1970. Néanmoins, les francophones de Peshawar vivront plus tard le véritable calvaire quand l’ambassade de France à Islamabad ordonnera en septembre 2007 la fermeture définitive de l’alliance. C’était un choc sérieux pour les Patchounes.

Désormais, l’alliance est fermée non seulement aux étudiants mais à tous les particuliers. Et plus aucune institution pour offrir la possibilité aux pakistanais de Peshawar d’apprendre le français. Aujourd’hui, ceux-ci militent en faveur de la réouverture par l’ambassade de France des bureaux de l’alliance.

Plusieurs actions sont menées aussi bien en direction des autorités françaises que pakistanaises. De même, il faut noter la naissance de la société franco-patchoune qui regroupe les anciens élèves de l’alliance française de Peshawar.

Rooh Al Amin (Article Publié en Mars 2012 dans le Journal Akôwé)


Boni Yayi est-il prêt à sa mission de «pasteur évangélique»?

Boni Yayi, président de la République du Bénin, Source: Jeune Afrique
Boni Yayi, président de la République du Bénin, Source: Jeune Afrique

Il deviendrait un pasteur évangélique à la fin de son dernier mandat. Boni Yayi irait propager la bonne nouvelle pour le « salut » des peuples. Cela, les Béninois le savent depuis des lustres.

Entouré d’un fort lobby évangélique qui impose son rythme à la mouvance présidentielle, Boni Yayi en serait devenu un acteur de premier plan. Selon des révélations de Jeune Afrique, il serait déjà dans la mission évangélique comme un pasteur prédicateur dans une église de Cotonou à ses heures perdues.

Personne n’ignore au pays que le chef de l’Etat se prépare à une mission pastorale à la fin de son mandat. D’ailleurs, il ne manque d’aucune occasion d’évoquer le nom de « Dieu » dans ses discours et sa vocation pour son œuvre après 2016.

Et la pratique d’un retour à l’œuvre spirituelle, religieuse ou cultuelle à la fin de l’exercice d’un pouvoir d’Etat n’est plus en aucun cas l’apanage de Boni Yayi. Au-delà de ses collaborateurs connus comme pasteurs évangéliques qui retourneront à l’autel pour porter la parole de Dieu, quelques anciens ministres de Yayi ont déjà trouvé leur point de chute.

Ancien ministre de l’Environnement de Boni Yayi, Blaise Ahanhanzo-Glèlè a été investi chef de collectivité pour assumer la cinquième succession sous le nom de Dah « Sèmliko Allomagba Lomadjotodo II » à la cour royale d’Abomey. Un nom qui en langue locale évoque la destinée qui s’accomplirait malgré tout.

Boni Yayi, président de la République du Bénin, Source: www.lebabi.net
Boni Yayi, président de la République du Bénin, Source : www.lebabi.net

Le pastorat est-il la destinée de Yayi ?

Cela semble ne faire aucun doute. Depuis sa reconversion au pentecôtisme alors qu’il était encore directeur de la Banque ouest-africaine de développement (1994-2006) à Lomé, ce fils de musulman du nord du Bénin, aurait connu une « affirmation » de sa foi en Jésus-Christ qui lui a assuré une parfaite connaissance de la parole biblique.

Mieux, son accointance avec le cercle religieux lui aurait permis de se forger une bonne carapace d’« hommes de Dieu » pour la propagation de la « bonne nouvelle ». Et il ne serait pas seul dans cette mission évangélique. Boni Yayi pourrait bien compter sur le soutien de ses collaborateurs qui ne manqueront pas un seul instant à faire de sa « congrégation » l’une des plus dévouées au salut des âmes.

La « refondation » du corps de Christ au Bénin en cette veille du « retour » de Jésus-Christ pourrait bien passer par la vocation évangélique de Boni Yayi et sa clique de ministres-pasteurs.

Mais l’autre alternative pour le président Yayi serait sans doute de s’offrir une belle retraite de chef de collectivité dans son Tchaourou natal. Et la horde de ministres ayant pris part à la cérémonie d’intronisation de Blaise Ahanhanzo-Glèlè pourrait aussi bien s’en inspirer.


Economie : De nouvelles mesures attractives à la création d’entreprises au Bénin

beninRendre le Bénin très attractif pour l’investissement privé. C’est plus que jamais le cheval de bataille des différentes autorités en charge du développement économique au pays. A cet effet, l’Etat vient d’inscrire un certain nombre de nouvelles réformes qui puissent améliorer son positionnement en matière d’attractivité de l’investissement privé.

Il y a une semaine, le conseil des ministres entérinait la finalisation de la modification du décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Guichet Unique de Formalisation des Entreprises (GUFE). De nouvelles dispositions qui devront contribuer à l’amélioration des indicateurs du climat des affaires au Bénin. La création du GUFE est une mesure de renforcement des missions de l’ancien Centre de Formalités des Entreprises (CFE), qui jouerait plus le rôle de « coursier » de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) en allant d’administration. Désormais, le GUFE regroupera en son sein toutes les administrations intervenant dans le processus de création d’entreprise à travers des représentants dotés d’une « délégation » de signature.

Cette réforme aura un avantage en termes de temps et de coût autant pour les entreprises et l’Etat. A titre d’exemple, la création d’une société à responsabilité limitée (Sarl) qui était en mai 2013 de l’ordre de 350 à 500.000 FCFA, est désormais estimée à moins de 150.000 FCFA dont 70.000 FCFA « revenant » au GUFE et le reste pour les formalités notariales. Aussi, modifie-t-elle les conditions de délivrance du numéro de l’Identifiant Fiscal Unique (IFU).

Aujourd’hui, il est permis aux sociétés en création d’obtenir de manière provisoire un numéro IFU. La présentation du relevé d’identité bancaire (RIB) ne constitue plus une obligation à la création de l’entreprise, ni un préalable à l’émission du numéro IFU. De plus, l’émission du numéro IFU est désormais dédiée au Guichet Unique de Formalisation de l’Entreprise (GUFE) et non plus au niveau de la Direction Générale des Impôts et Domaines. Et aux dires des responsables du Secrétariat Permanent du Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI), cette autre mesure représente une avancée significative, en termes de simplification des procédures administratives, et de réduction du délai global de création d’entreprise. Aussi permettrait de renforcer le suivi fiscal des entreprises pour éviter des manques à gagner à l’économie nationale.

A en croire les déclarations de Nasser Yayi,  secrétaire permanent du CPI, ces deux mesures assurent d’une bonne organisation interne de la Direction Générale du GUFE et un appui à la création d’une Société à Responsabilité Limitée (SARL) en une journée. D’autres réformes seront mises en œuvre dans la publication du Registre de Commerce  et de Crédit Mobilier (RCCM) désormais possible en ligne,

Et nombre d’observateurs pensent que ces mesures permettraient à la longue de vaincre « le mal » de l’économie informelle encore très pesante dans le pays. De plus, la vitalité du secteur privé serait d’un grand avantage pour le développement économique du pays. Désormais, les attentes oscillent autour de l’effectivité et la durabilité de ces mesures qui devraient normalement « éviter » aux investisseurs privés la lourdeur administrative longtemps décriée au Bénin.


Prévalence élevée des hépatites au Bénin : Un drame national ?

Akoko Kinde Gazard, Ministre de la Santé du Bénin
Akoko Kinde Gazard, Ministre de la Santé du Bénin
Prof Nicolas Kodjoh du service des maladies digestives et de foi  du CNHU Cotonou
Prof Nicolas Kodjoh du service des maladies digestives et de foi du CNHU Cotonou

Plus d’un million de béninois souffrent des maladies hépatiques. Une situation épidémiologique inquiétante, qui aux dires du Prof Kodjoh Nicolas, chef service des maladies digestives et de foie au Centre National Hospitalier et Universitaire (Cnhu) de Cotonou semble ne pas inquiéter les autorités sanitaires du pays. Une « inaction » qui pourrait conduire le pays vers un drame national.

Au moins 1.300.000 de béninois sont atteints des hépatites B et C. Pas moins de 340.000 malades en mourraient dans les tous prochains jours car leur étant de santé aurait atteint un seuil de gravité extrême. Le Prof Nicolas Kodjoh qui  a rendu public ces chiffres en début de mois s’insurge ainsi contre une politique sanitaire du pays qui relègue au second rang des maladies pourtant dévastatrices dans la population.

Prévalence des Hépatites dans le monde...
Prévalence des Hépatites dans le monde…

Avec les 800.000 personnes infectées par l’hépatite B et 500.000 par l’hépatite C, ce qui fait une proportion d’au moins 13% de la population béninoise, les infections hépatiques font partie des maladies à forte prévalence au Bénin. Elles seraient même la troisième de cause de morbidité et de mortalité dans le pays. Mais ce qui désole les praticiens hospitaliers, c’est la « non prise en compte » de ces maladies dans les programmes de santé du pays.

Ce qui fait dire à nombre d’entre eux que la fin du calvaire des malades n’est pas pour demain. Et la grosse inquiétude, c’est la forte possibilité de propagation rapide de la maladie dans le pays en raison des conditions d’hygiènes et la promiscuité entre les malades et les personnes « normales ».  Du coup, le risque d’une infection à plus grande échelle est bien pesant sur le pays.

Dès lors, c’est le ministère de la santé publique qui est indexé pour son « manque » d’action et de réaction. En ligne de mire, on dénonce l’ « absence » d’une politique efficace de lutte contre les hépatites qui ne seraient toujours pas considérées comme maladie chronique dans le pays.

Entre autres éléments qui motivent les praticiens hospitaliers à s’offusquer contre le ministère de la santé dans le cadre de la lutte contre les hépatites, la « non autorisation » de la Centrale d’Achats des Médicaments Essentiels « Came » à mettre à la disposition de malades des médicaments pour leur traitement comme c’est le cas dans la lutte contre le Sida, le paludisme, la tuberculose, etc, l’ « absence » de la lutte contre les hépatites dans le plan triennal de développement sanitaire. Et si les choses restent en l’état donc, c’est tout le pays qui en partirait.


Gouvernance au Bénin : Yayi et sa bande d’amateurs

Photo au grand complet de l'actuel gouvernement de Boni Yayi... Source : www.gouv.bj
Photo au grand complet de l’actuel gouvernement de Boni Yayi… Source : www.gouv.bj

C’est la grosse actualité du jour au Bénin. Le chef de l’Etat est en passe de mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis un peu plus de huit semaines. Au détour d’une rencontre au palais présidentiel avec les responsables syndicaux, Boni Yayi s’est montré en seul messie du pays.

Et ceci aucun membre de son gouvernement ne le conteste. Du moins ceux qui se sont prononcés sur les médias dont notamment le ministre du Travail et du dialogue social, qui sur Radio France Internationale (RFI) a affirmé que si les centrales syndicales arrivaient à mettre un terme à la grève après les différentes assemblées syndicales prévues en cette fin de semaine, cela aboutirait tout simplement à une victoire du président de la République. Même son de cloche de la part du ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur sur les ondes de la radio nationale. En clair les syndicalistes n’auraient pas réussi à faire plier le gouvernement comme ces derniers ont « tenté » de le faire croire à l’opinion publique en exhibant quelques avancées notables obtenues lors de la rencontre avec Boni Yayi.

La fin de la fronde sociale, c’est bien ce qui est espéré depuis des lustres du commun des Béninois. Mais dans ce cas d’espèce, elle relance bien la polémique autour de l’ « amateurisme » voire de l’ « incapacité » dans la gouvernance de certains collaborateurs de Boni Yayi.

Pourquoi avoir attendu Boni Yayi pour espérer la fin de la contestation sociale ? « C’est lui le président de la République » s’exclame-t-on.

Mais sous un autre angle, c’est tout simplement un aveu d’impuissance des proches collaborateurs de Boni Yayi. Et c’est bien ce qu’ont longtemps dénoncé certains Béninois qui n’hésitent toujours pas à peindre en noir la plupart des ministres qui ont été sous les ordres de Boni Yayi. Dans maintes de dossiers, il aura fallu faire recours à Boni Yayi.

Et c’est presque la seule formule de gouvernance dans les arcanes du pouvoir où seul Boni Yayi incarne le détenteur de la science infuse. Sans lui, même huit ministres face aux quatre leaders syndicaux n’ont jamais rien obtenu même pas un début de sortie de crise.

Boni Yayi, le super président se justifie aisément. Combien de parvenus autour de lui depuis son accession au pouvoir en 2006? Des gens très peu connus ou méconnus des Béninois, isolés dans la fonction publique ou à l’étranger, ont eu le privilège de leur vie d’être élevés pour les plus chanceux au rang de ministres, pour les autres bombardés à de hautes fonctions dans l’administration publique notamment les services stratégiques du pays et les moins chanceux greffés à des postes sortis de l’imaginaire de Yayi.

Des ministres, députés, directeurs d’entreprises publiques ou semi-publiques, cadres de l’administration sortis de nulle part jonchent l’équipe de gouvernance de Yayi. Et ils lui concèdent le droit absolu du Président tout puissant. Ce qui vaut toujours à l’homme un impressionnant culte de la personnalité dans les arcanes du pouvoir.

Au point même où ces titres et grades éminemment célèbres ont fini par être galvaudés dans le pays. Il y a désormais des universitaires qui refusent de se faire appeler « Docteur » pour s’extraire de la confusion.

Avec Boni Yayi, le béni-oui-ouisme  a atteint son paroxysme. Et à chacune de ses sorties, ils sont bien nombreux ses collaborateurs qui se donnent en spectacle par crainte de recevoir la foudre d’un Chef de l’Etat toujours imprévisible.

Au gouvernement aucun membre n’oserait jamais penser le contraire de Boni Yayi. C’est la grande bassesse qui prime dans l’entourage d’un président qui incarnait le changement en 2006, puis la refondation en 2011.

Néanmoins, il y a eu des collaborateurs qui ont prouvé à Boni Yayi, parfois au prix de leur poste, que sans lui, ils pouvaient arriver à mieux gérer leurs affaires ministérielles ou leurs tâches . Mais sur cette liste, il y en a très peu même si Boni Yayi lui-même reconnaît le mérite de son actuelle ministre du Commerce Naomi Azaria. En l’espace de quelques mois, cette femme  a géré deux crises majeures au sein de la Fédération béninoise de football et à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin. Ce qui lui vaut respect et admiration de nombre de Béninois.

Certains évoquent le cas des ministres Gaston Dossouhoui (ex-ministre de l’Agriculture et tout premier ministre limogé par Boni Yayi), Pascal Irénée Koupaki (son ancien premier ministre), Kessilé Tchalla (ancien ministre de la Santé), Roger Gbégnonvi (ex-ministre de l’Aalphabétisation) qui auraient fait les frais de leur courage et de leur non à l’amateurisme et à l’ultra présence de Yayi dans leur gestion ministérielle.


Afrique de l’Ouest : Les jeunes francophones s’unissent pour le climat.

Photo de Famille du Lancement de Global Power Shift Benin
Photo de Famille du Lancement de Global Power Shift Benin

Engager le mouvement climatique régional à un niveau supérieur en se concentrant sur les questions de l’accès à l’énergie et l’autonomisation de la communauté, c’est l’objectif que se sont fixés les jeunes issus de quatre pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.

A cet effet, ils ont procédé cette semaine au lancement d’un réseau sous régional dénommé qui regroupera les jeunes du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo sur les questions de changement climatique, de gestion de l’environnement et d’accès aux énergies propres. Afin d’atteindre leurs objectifs, ces jeunes francophones mèneront plusieurs actions stratégies et durables afin d’assurer un avenir meilleur dans la sous région en général, et les pays francophones engagés sur la plateforme en particulier.

Plusieurs ateliers d’information et de sensibilisation seront organisés sur le changement climatique et les énergies renouvelables, des dons de lampes et kits solaires aux communautés vulnérables, des activités sportives don notamment des courses à pied pour la sensibilisation et un camp sous-régional francophone qui réunira au moins une centaine de jeunes.

Le coordonnateur du réseau, Christian Hounkannou espère pouvoir atteindre sur la première période d’activités qui court jusqu’en Septembre 2015 plus de 10.000 jeunes dans chacun des quatre pays engagés dans le réseau. Et dans le cadre de la campagne, les jeunes francophones comptent sur l’utilisation des réseaux sociaux afin de diffuser leurs messages auprès d’un large public jeune très actif sur ces outils de l’internet.

Aussi comptent-ils sur la participation de la diaspora pour influencer les décisions politiques afin de contribuer à la création d’infrastructures adéquates et d’accès aux énergies propres dans la sous-région.

Enfin, cette campagne s’inscrit dans la préparation de la Conférence des Parties de Paris (CdP 21) où ces jeunes francophones espèrent que leur cri de cœur sera entendu et qu’un accord sérieux sera trouvé autour du climat et la préservation de l’environnement.


Boni Yayi, l’humilité retrouvée ?

Boni Yayi (à droite) et Bruno Amoussou (à gauche) source: www.gouv.bj
Boni Yayi (à droite) et Bruno Amoussou (à gauche) source: www.gouv.bj

Ce n’est point une première. Boni Yayi en a l’habitude. Et le Chef de l’Etat béninois vient de récidiver. Il était en ce début de semaine au domicile d’un chef de file de l’opposition. Mais pour quel résultat ?

Le président de l’Union fait la Nation (UN), formation politique de l’opposition béninoise a reçu à son domicile le chef de l’Etat Boni Yayi. Une visite au cours de laquelle les grands dossiers brûlants du pays auraient été abordés par les deux hommes. L’honorable Bruno Amoussou, président de l’Un bien qu’étant honoré par cette démarche à son égard du chef de l’Etat n’a pas manqué de laisser entrevoir dans ses déclarations à la presse quelques doutes sur ce geste de Boni Yayi.

En effet, l’homme en insistant sur le fait que cette visite de Boni Yayi à son domicile est le symbole d’une humilité et des marques de convivialité dans les grandes démocraties, soulignent ainsi clairement les maldonnes dans la gouvernance de Yayi. Ce dernier manquerait-t-il d’humilité ? L’évidence est que Bruno Amoussou a rappelé que seul le sens d’ouverture et de dialogue est indispensable pour un solide enracinement du climat de paix qui fait la fierté du pays dans le monde.

Mais une simple visite à un leader de l’opposition est-elle suffisante pour le dégel de la crise sociale qui perdure dans le pays ? Sans doute que l’image est très forte, et elle fera parler d’elle. La stratégie de communication pour faire paraître Boni Yayi comme le président « fréquentable » aura été bien ficelée. Elle aura un écho dans l’opinion nationale où une partie y lirait de bonnes intentions de Boni Yayi de dialoguer avec l’opposition, de désamorcer la bombe sociale encore en alerte maximale notamment dans le secteur de l’éducation.

Dans le cas d’espèce, Boni Yayi aura réussi son coup de communication politique. Sans doute qu’il aura apporté un nouveau coup de froid à l’ardeur des confédérations syndicales et tenir du bon bout toute l’opposition béninoise. Puisqu’un Bruno Amoussou séduit par Boni Yayi, c’est presque toute l’opposition politique qui est atteinte. Mais qu’en est-il des leaders syndicaux ?

Ces derniers attendraient sans doute la même démarche du chef de l’Etat. Lui, qui selon eux, est la seule personne qui peut mettre fin à la saignée dans l’administration publique et le débrayage dans le secteur de l’éducation. Et cela fait bien longtemps qu’ils demandent publiquement à le rencontrer. Sans doute que cela ne saurait tarder. Boni Yayi très prochainement dans les locaux de la bourse du travail, aucun béninois n’en serait surpris. Et ce serait bien une suite logique d’une humilité « retrouvée ». Mieux encore, le début d’une fin de crise qui aura trop duré. Et pourquoi un rapprochement avec sa bête noire Patrice Talon et l’homme d’affaires Sébastien Ajavon qu’il ne manque plus d’indexer en pôle position des « fossoyeurs » de l’économie béninoise.

Impossible n’est donc pas béninois…


Scène de Ménage dans ma rue!

Un Couple en pleine bagarre à Cannes, Source Youtube, Novembre 2012
Un Couple en pleine bagarre à Cannes, Source Youtube, Novembre 2012

Elles étaient nombreuses ces femmes qui ont été honorées et célébrées de milles couleurs à l’occasion de l’édition 2014 de la Journée Internationale de la Femme. Sous le signe d’une très hypothétique égalité, elles ont connu l’instant d’une journée des moments de joie, des célébrations et des magnificences de grandes tendances. Sourires aux lèvres, elles ont chanté, dansé dans tous les coins du monde.

Hélas ! La seule journée n’aura pas suffi pour régler par une baguette magique tous les problèmes de la gente féminine. Et personne ne le prophétisait car il y a bien une belle cohorte de la population mondiale éperdument sceptique sur les impacts de ces célébrations tonitruantes de la journée internationale de la femme. Une journée internationale de la femme qui a bien fini par faire évaporer de la mémoire collective qu’il en existe bien une pour les hommes.

Dans ce monde où les femmes se battent, souffrent et réclament égalité et parité, il y a bien une qui n’osera pas oublier ces cauchemars de femmes du lendemain de la journée internationale de la femme. Et je reste bien convaincu qu’il y a eu des millions d’autres femmes dans le monde qui ont vécu le même calvaire. Un calvaire conjugal !

J’aurais bien dû ne pas sortir sitôt de ma maison ce dimanche 9 mars 2014. Et je n’aurai pas été contraint de réaliser ô combien les violences sur les femmes continuent par alimenter le quotidien de certains couples. Mais culte du dimanche oblige, et en déplacement loin de mon cocon familial, je n’avais presque pas le choix.

Et pour ce beau matin, la victime n’a été rien d’autre que ma vendeuse de pain, du moins celle d’un dimanche matin. Puisque d’habitude, je ne me prive guère de la bouillie de maïs de ma maman adorée avec ses beignets cuits avec amour et tendresse maternelle.

Que n’ai-je pas entendu et vu de ces chaudes empoignades entre deux quadragénaires qui sans doute quelques années plus tôt filaient le parfait amour. Eux, quelques années plus tôt qui se promettaient monts et merveilles, où le paradis était même trop petit pour l’un pour témoigner son amour à l’autre devenue aujourd’hui une « citerne souillée » en marque de curage. Elle qui, aux yeux de son mari rivaliserait avec un « moulin à maïs pour ses ronflements incessants de nuit ». Elle, qui a besoin d’une « bonne correction » pour savoir que « quand ça demande, on lui donne ». Et c’est ce qui justifierait ce déchaînement d’insultes et de gifles au bon milieu de la rue. Suffisant pour que je me souvienne du début d’un billet de David Kpelly dans lequel il nous racontait dans son style à lui les avanies matinales d’un couple de son voisinage.

De cette scène, je décidai d’oublier au nom de l’amour que j’ai pour les femmes ces injures horribles que j’ai pu entendre en un jour sacré du Christ. Dans ma mémoire de futur époux et de grand philosophe de l’amour, jaillit et rejaillit les pleurs et la tristesse de ces petits enfants du couple impuissants devant le spectacle de leurs parents. Quel traumatisme, m’a soufflé une amie de circonstance venue spontanément comme nombre de voisins déguster une de ces scènes qui n’arrive pas tout le temps. Des voisins émerveillés par une démonstration de muscle et une belle pluie d’injures aussi atroces les unes que les autres pour un couple, qui à ce petit amour avait tout fait d’ignorer tout le sens de l’amour et les symboles du mariage.

Faisant demi-tour après quelques minutes incapables de réaction pour mettre fin à la comédie, mes muscles n’y étant préparés, et sans pouvoir m’offrir mon pain, une seule question me tourmenta.

Jusqu’à quand toutes ces violences conjugales…


Embargo sur le « Made in China »

1Je ne suis pas un donneur de leçons ! Même sans pouvoir de gouvernance pour l’Afrique, je suis convaincu que j’ai une responsabilité historique pour son développement. Excusez moi donc de ce coup de gueule. L’Afrique en a certes besoin.

Des journées de calvaire, j’en ai connu plus d’une fois dans ma vie ! Mais celle tristement rentrée dans mon histoire cette semaine a tout un symbole. Celui de la coopération sino-africaine. Cette « mythique » coopération Chine-Afrique ne fait pas que des heureux.

Souvenez de cette vieille blague qui dit que tout ce qui est chinois ne dure pas ! Même le légendaire Toto en sait quelque chose. Lui qui pompeusement avait prévenu qu’un « enfant » né d’une liaison chinoise n’a pas une longue vie !

Et il semble bien avoir raison de prévenir du « Made in China ». Dans le monde, on a connu tous les scandales autour des produits fabriqués en Chine. On se souvient encore de cette contamination à la mélanine du lait pour bébé. A-t-on oublié ces appareils électroménagers qui ne durent que le temps d’une utilisation ? Même de la médecine traditionnelle chinoise, on en doute.

La Chine est généreuse ! Mais sa générosité souffre d’une maladie. La qualité ! Et elle se ressent dans presque tout ce qui vient de l’empire du milieu.

Contraints à un faible pouvoir d’achat, l’Africain n’a heureusement qu’un seul choix pour s’équiper. La célébrité du « Made in China » sur le continent est tel qu’aucun africain ne peut ne pas brandir un produit fabriqué au pays de Mao. Du téléphone aux chaussures en passant par les vêtements, les motos, les véhicules, les accessoires de cuisines, les appareils électro, il y a au moins un qui sent du chinois. Les marques chinoises ont de la côte sur le continent.

Mais curieusement aucun ne se défait de la triste réputation de produits de « faible qualité ». Il fallait vivre une journée de misère avec les produits « Made in China » pour comprendre davantage qu’il faut à l’Afrique son propre modèle de développement industriel et technologique qui promeut la qualité.

Tenez ! Il est 5 heures du matin ! Comme chaque matin, je me réveillai avec la bonne humeur d’une nuit copieusement agrémentée… Mais Hélas ! De très courte durée fut ma joie ! Un enchaînement de mésaventure fut ma journée !

Tout commence d’abord par mon poste téléviseur et mon décodeur satellitaire. Combien de fois n’ai-je pas tenté de les mettre en marche pour prendre les premières nouvelles de la journée. Une, deux, trois,…, cinquante ! Je me souviens que je n’ai constaté que mes deux appareils « Made in China » viennent de céder. Surpris ! Je courrai dans ma chambre ! Je fouille dans mes armoires pour retrouver le reçu d’achat. Ils n’avaient donc fait que moins d’une année dans mon salon. Et mon vendeur avait bien fait de me le céder sans garantie d’achat, du moins d’une d’un mois.

Mais ce n’était qu’un premier épisode d’un long feuilleton chinois ! Après maintes colères ruminées au tréfonds de mon âme, je devrais faire l’amère expérience de ma moto « Made in China » en panne, de ma chemise « Made in China » seulement acquise il y a moins d’une semaine totalement déteinte à la première lessive. Il n’en fallait plus pour que mon téléphone que mon ami dit avoir été fabriqué dans les zones rizicoles de Chine commence par me jouer de sales tours. Il s’éteint et se rallume de lui-même, perd le réseau quand il veut. On était encore qu’à la moitié du film.

Mon mécanicien ne me dira pas autre chose de ma moto que de pointer ses origines chinoises ! Il ne pouvait plus compter le nombre de fois où je suis venu en réparation. Mais ma déception fut grande lorsque je découvris que ma chaussure « Made in China » après avoir pour une fois, parcouru environ trois kilomètres pour remettre ma moto au mécanicien, et retourner à la maison a cédé au premier choc avec les quelques granites de pierre et la chaleur matinale du bitume.

Suffisant pour un désamour éternel avec le « Made in China ». Mais hélas, le « Made in China » fabulé sur le continent a bien de beaux jours devant lui.

Pauvreté monétaire oblige…


Gestion des déchets sur le Mont Himalaya : Les mesures drastiques des autorités népalaises pour les touristes !

Quelques alpinistes sur le Mont Everest Source: National Geographic
Quelques alpinistes sur le Mont Everest Source: National Geographic

C’est l’un des endroits les plus séduisants au monde ! C’est aussi l’une des destinations adorées des amateurs de forte sensation. Célèbres pour leurs hauteurs et leurs défis qu’elles s’imposent aux touristes, les montagnes népalaises, les plus hauts sommets au monde, ne manquent pas d’attirer des centaines d’amoureux chaque année.

Un amour presque démesuré qui agace désormais les autorités népalaises. Et ces dernières viennent de durcir le ton contre ceux qu’ils considèrent comme des ennemis de la nature.  Ce n’est pas le nombre de népalais clandestinement employés contre des salaires de misère par les agences d’expédition qui énervent à Katmandou (capitale du Népal).

En effet, les autorités népalaises s’insurgent contre des comportements « dégradants » des alpinistes. En ligne de mire, la quantité de déchets produits à chaque expédition. Depuis la première montée réussie en 1953, des centaines expéditions sur les montagnes népalaises ont généré des centaines de tonnes déchets abandonnés sur les montagnes.

Pour y faire face, la mesure népalaise est à la hauteur de l’ampleur des déchets. Une récente loi adoptée dans le pays impose à chaque touriste la collecte sur la montagne d’au moins 8 kilogrammes de déchets en plus des siens. Et un comité assurera la vérification pour chaque touriste.

Bien que cette mesure soit justifiée et qu’elle pourrait bien recevoir les applaudissements des organisations environnementales, elle est loin de faire les affaires des agences d’expédition. Nombre d’entre elles dénoncent déjà une loi attentatoire contre le tourisme et les touristes. Il s’agirait d’une question de vie ou de mort pour un touriste qui s’aventurait à porter plus de 8 kilogrammes en plus de ses combinaisons de plus de 13 kilogrammes. Et pour cause, le manque d’oxygène sur la montagne.

Dans ces conditions, on se demande si le pays ne risque pas de perdre une manne financière avec cette drastique mesure. Quelques spécialistes du tourisme extrême en pensent tout le contraire. Mais ce qu’ils craignent, c’est le recours à la population locale pour jouer aux porteurs des déchets pour les touristes. Car ces derniers qui déboursent entre 25.000 et 40.000 euros pour chaque expédition n’auront aucune peine à « exploiter » les jeunes népalais déjà atteints d’un violent chômage. Ce qui relancerait tout simplement les polémiques sur les conditions et les traitements des népalais employés pour les expéditions.

Toutefois, les autorités népalaises ont le mérite d’avoir pris conscience d’un problème assez important. Reste à trouver les bons moyens pour le résoudre !


Ukraine : la diplomatie d’argent de l’Union européenne ?

Le nouveau premier ministre ukrainien et le Président de l'Union Européenne..
Le nouveau premier ministre ukrainien et le Président de l’Union européenne..

La nouvelle ligne de conduite des chancelleries occidentales dans la crise ukrainienne est connue. Les diplomates européens ont désormais de quoi arracher la totale confiance des nouvelles autorités de Kiev. Après de multiples hésitations, les capitales européennes et la Maison Blanche se décident de mettre les mains à la poche.

La crise ukrainienne pourrait désormais se jouer dans les portefeuilles des grandes puissances mondiales. Le groupe des pays occidentaux (Union européenne et Etats-Unis) qui s’oppose à la stratégie de « guerre » des autorités russes passe à la vitesse supérieure. Et ce n’est pas les nouvelles autorités de Kiev qui diront le contraire. Celles-ci acquises à la cause du rapprochement de l’Ukraine avec l’Europe s’en réjouiraient même. Après les injonctions faites à la Russie sur sa position d’intervention militaire sur la Crimée, les Occidentaux optent pour une nouvelle arme. Mais elle est bien loin d’enterrer celle de guerre puisque la situation en Crimée (région russophone de l’Ukraine) reste bien tendue.

Avec une aide financière annoncée à près de 11, 4 milliards d’euros pour le soutien à l’économie ukrainienne, l’Union européenne semble désormais jouer sur la diplomatie d’argent. Une diplomatie bien ficelée, car plus d’un milliard de cette somme est octroyé en termes de dons à Kiev. Cette manne européenne destinée aux nouveaux hommes forts de l’Ukraine vient augmenter la mise financière des pays occidentaux. Puisque les Etats-Unis se montrent aussi bien généreux avec le nouveau pouvoir ukrainien. L’aide financière américaine dépasserait le milliard de dollars Us.

Un petit calcul montre clairement qu’il n’y a rien d’anodin dans les aides financières promises à Kiev. Déjà la contribution européenne est à quelques euros près, égale aux 12 milliards que Moscou comptait débloquer à Kiev. Et pour rappel, c’est cette aide négociée par Victor Ianoukovitch auprès de Vladimir Poutine qui a mis le feu aux poudres.

Mais cette nouvelle trouvaille de l’Occident est-elle suffisante pour désamorcer une crise qui tend à se communautariser au sein même de l’Ukraine ?  Les signaux montrent bien tout le contraire. La séquestration en Crimée de Robert Serry, l’envoyé spécial de l’ONU est une preuve que la Russie tient encore une bonne partie de l’est de l’Ukraine. Et ses forces militaires s’y avancent sans aucune forme de résistance locale. De plus, les populations russophones de cette région n’hésitent pas à hisser le drapeau russe sur certains édifices publics.

Mieux encore, une bonne partie de l’est de l’Europe dépend encore de l’exportation du gaz russe. Et même si la clémence de l’hiver de cette année leur fait disposer une bonne réserve de gaz pour le reste de l’année, les Européens ne pourront pas tenir bien longtemps. Et la Russie reste le principal secours. Conséquence, difficile d’imposer des sanctions économiques contre Moscou.

Dans ces conditions, on comprend aisément la cacophonie dans la stratégie diplomatique des Occidentaux. Restera-t-elle une diplomatie d’influence ou se jouera-t-elle définitivement sous le poids de la générosité financière ? Y aura-t-il un choix militaire de l’Europe et de ses alliés de l’Organisation du traité Atlantique nord (OTAN)?

Avec les dernières révélations des échanges téléphoniques entre la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le ministre estonien des Affaires étrangères sur l’appartenance des snipers qui ont semé la terreur en février dernier à Kiev, un dialogue franc entre les Russes et Occidentaux s’érige bien en seul moyen crédible de dégel de la crise.

Mais en attendant, l’Ukraine vit des heures bien difficiles…


Afrique du Sud : du business autour du procès Pistorius ?

Oscar Pistorius au Tribunal  Source : https://www.melty.fr/oscar-pistorius-au-bord-du-suicide-sa-famille-dement-galerie-455073-1354456.html
Oscar Pistorius au tribunal
Source : https://www.melty.fr/oscar-pistorius-au-bord-du-suicide-sa-famille-dement-galerie-455073-1354456.html

Plus d’un an déjà que l’Afrique du Sud attendait ces moments ! En effet, le procès de l’athlète Oscar Pistorius pour « supposé meurtre de sa compagne » s’ouvre ce lundi 3 mars 2014 à Pretoria. Un procès médiatique qui générera sans aucun doute des millions de rands (monnaie sud- africaine) pour quelques paparazzis du monde entier.

On était au 14 février 2013. En cette nuit glaciale de la Saint-Valentin, un drame se produisit au domicile du plus célèbre des athlètes paralympiques de ces dernières années. Le golden boy sud-africain Oscar Pistorius tue sa compagne. La star de mode sud-africaine Reeva Steenkamp n’a pas résisté aux coups mortels de son compagnon de luxe. Si Oscar Pistorius soutient la thèse d’une mort accidentelle, l’accusation penche depuis plus d’un an pour un crime prémédité.

Mais la gloire de l’ancien jeune couple, notamment du sportif a très tôt fait de cette affaire, l’une des affaires de justice les plus particulièrement suivies dans le monde. Elle éclipse déjà celles de mœurs dans lesquelles Silvio Berlusconi a été impliqué en Italie ou les footballeurs français Karim Benzema et Franck Ribéry ont été relaxés en France.

Ce qui fera aussi la particularité du procès d’Oscar Pistorius, c’est la manne financière qu’elle générera pour certains médias. Trois semaines durant, plusieurs chaînes de télévision et de radio se mobiliseront au Palais de Justice de Pretoria pour la couverture médiatique du procès. En Afrique du Sud, l’engouement est tel que des chaînes de télévision ont été autorisées à enregistrer le procès. Et ce dernier sera diffusé en direct par des chaînes de télévision.

Même si nul ne peut affirmer que cette faveur accordée aux médias aurait été négociée sous forme de droits de télévision par les autorités judiciaires de Pretoria, l’argent coulera dans cette affaire. Puisque la retransmission promise du procès par les chaînes de télévision et de radio sera fortement suivie dans le pays et à l’étranger, les annonceurs n’hésiteront pas à se positionner sur le programme. Et pour qui connait l’Afrique du Sud pour son système capitalistique et la concurrence sur différents segments de marché de son économie, le doute n’existe plus.

Avec l’audience qui s’accroîtrait au fur et à mesure que les révélations se feront de plus en plus fortes et invraisemblables, les enchères s’augmenteront pour la publicité. Et les annonceurs se bousculeront sans doute aux portes de ces chaînes de télévision et de radio et notamment pour celles créées exclusivement pour la diffusion du procès.

Que dire des grandes maisons d’images et de photographie, elles seront bien présentes dans la salle du procès. Et leurs clichés se feront sans doute arracher à des milliers de rands. Ces maisons d’images, elles aussi feront de bonnes affaires. Les consignes sont sans doute déjà bien connues de leurs reporters, des clichés les plus parlants d’Oscar Pistorius dans tous ses états d’âme pour ces trois semaines d’audience seront les mieux prisés. Même scénario pour les médias en ligne qui se verront sans doute marchander par des entreprises du business online.

Même si le verdict est bien loin d’être connu et que la lumière soit faite sur cette affaire, nombre de personnes ont de quoi améliorer leurs chiffres d’affaires durant ces trois semaines de procès.

PS : Oscar Pistorius, s’il était reconnu coupable d’un meurtre prémédité risque 25 ans de prison.


Loi sur l’homosexualité et la prostitution, un test pour sa popularité !

Yuri Museveni teste sa popularité par une loi anti-gay...
Yuri Museveni teste sa popularité par une loi anti-gay…

Il l’a promis ! Et il l’a fait ! Le président Yuri Museveni vient de promulguer la loi contre l’homosexualité en Ouganda. Quelques mois seulement après avoir signé une autre loi qui réprimande la prostitution et certains comportements que le pouvoir ougandais juge dépravants pour les jeunes.

Ce geste controversé de l’homme fort de Kampala vient allonger la liste des pays au monde dans lesquels les homosexuels sont officiellement persona non grata. Bien avant Yuri Museveni, le président nigérian Goodluck Jonathan en faisant autant. Du coup, il existe désormais une quarantaine de pays sur le continent africain dans lesquels l’homosexualité est fortement pénalisée par des lois aussi coriaces les unes que les autres.

Cartes des pays ayant une loi sur l'homosexualité. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Homophobie
Cartes des pays ayant une loi sur l’homosexualité. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Homophobie

Ce brusque changement d’attitude des pouvoirs publics africains en ces derniers mois est bien une conséquence de l’adoption en France en 2013 de la loi sur le mariage pour tous. Les récents appels du président Barak Obama au respect en Afrique des droits des minorités sexuelles a en aussi été pour quelque chose. L’ingérence, les Africains n’en veulent plus !

Et la tendance ne se résume seulement plus aux lois sur l’homosexualité. Désormais, la prostitution est dans la ligne de mire des autorités législatives de nombreux pays dans le monde. Au nom de la préservation des mœurs, chaque pays manie son législatif à sa manière pour une loi contre la prostitution. Et la France toujours en tête de peloton.

Mais au-delà de toute cette mobilisation législative autour des questions de sexualité au nom des valeurs morales pour les uns et du respect des droits humains pour les autres, il y a bien une manœuvre politique en dessous.

Le réveil spontané autour de la sexualité, du moins autour d’une législation sur la sexualité devient le nouveau baromètre politique dans le monde. En France, le Parti socialiste en a usé pour montrer sa solidarité gouvernementale, parlementaire et même militante. A chaque manif sur la loi, François Hollande pouvait mesurer la cote de sa popularité notamment avec les pros mariage gays. L’Union pour le mouvement populaire (UMP) et le Front national (FN) s’en servaient aussi pour se remettre en scelle et prendre le pouls de la population française encore attachée à leur idéologie. Scénario identique dans le vote de la loi qui pénalise la prostitution.

Il ne pouvait en autrement dans les autres pays où les lois sur la sexualité sont depuis peu au-devant de l’actualité nationale. En Russie, Vladimir Poutine s’y est mis avec la même énergie. Des années en arrière, le président Paul Biya s’en est servi pour se montrer attaché à la volonté populaire. D’ailleurs, la loi contre l’homosexualité avait sévi au cœur de l’administration publique du Cameroun. Et son homologue ougandais Yuri Museveni justifiera sa position anti-gay par une volonté populaire et d’un lobby religieux très influent dans le pays. En cédant à la pression populaire, le président maintient ainsi sa popularité politique dans le pays.

Et comme si tous ces chefs d’Etat sous les projecteurs par des lois sur la sexualité devraient en user pour honorer une « volonté » populaire ou prendre le pouls de leur propre popularité, c’était presque même la situation dans l’antre du pouvoir nigérian. Le président Goodluck Jonathan n’aurait obéi lui aussi qu’à une simple expression populaire et majoritaire au sein du parti au pouvoir.

Loin de soutenir le mouvement pro ou anti-gay en vogue dans le monde, avis donc aux autres barons politiques…


Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (3ème partie)

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On le disait endoctriné par le pouvoir présidentiel. On l’accable de tous les péchés démocratiques. Boni Yayi, comme c’est de lui qu’il s’agit, soumis à la pression de son peuple, se faisait passer pour bon nombre de ses compatriotes comme un héritier singulier des pouvoirs autocratiques du continent. Si constitutionnellement, l’actuel locataire de la Marina (ndlr, nom du palais présidentiel du Bénin), devrait quitter le fauteuil présidentiel en Avril 2016 au terme de son dernier mandat, il y a encore quelques béninois qui restent sceptiques.

Dans ce scepticisme, il y a bien des signes qui ne trompent pas que tout est mis en œuvre pour que Boni Yayi renonce à tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Dans la première partie de cette analyse, il y avait la fronde sociale, la seconde partie évoquait  le réveil momentané des leaders de l’opposition et de certains présidentiables du pays. Mais il y a bien aussi une veillée d’âme dans le camp du Président qui contrarie avec tout projet de maintien au pouvoir de Boni Yayi après 2016.

Logo de l'Alliance Politique du Chef de l'Etat...
Logo de l’Alliance Politique du Chef de l’Etat…

La guerre des clans autour de Boni Yayi…

Qu’il s’agisse des grandes démocraties du monde, des pouvoirs présidentiels les plus tenaces et solidaires, ou même dans les régimes de la dérive absolue, la guerre des clans est une évidence. Et quoi de plus attendu pour un régime en fin de mandat soumis à toute sorte de pression extérieure.

Dans cet imbroglio autour de Boni Yayi, il y a une minorité prête à se sacrifier pour qu’il puisse exécuter tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Même s’ils le le disent pas ouvertement, le fous du roi le mijotent sans aucun doute en leur fond intérieur. Mais bien qu’un tel projet soit encore une émanation de l’imaginaire commun des béninois, on s’aperçoit dans le pays, qu’il y a bien d’autres proches de Boni Yayi dont les ambitions personnelles ne cadrent point avec une éventuelle tentative pour qu’il reste au pouvoir en 2016. Dans ce cercle présidentiel, des noms circulent sur toutes les lèvres dans le pays. Et il n’y a presque plus de doute sur la candidature d’un ancien général de l’armée à la retraite, Robert Gbian dont les actions politiques sur le terrain montrent clairement qu’il compte se positionner comme un candidat sérieux pour 2016.

Depuis quelques jours, un autre nom se mêle à la danse. Yacoubou Bio Sawé, haut fonctionnaire à la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad), originaire de la même commune que Boni Yayi et qui serait même sa pièce de rechange, son dauphin en cas d’échec d’un éventuel projet personnel pour 2016. Il y a aussi d’autres très proches collaborateurs de Boni Yayi dont l’actuel ministre d’Etat François Abiola, qui pour justifier son rang d’homme d’Etat devrait vraisemblablement s’engager contre vents et marrées dans la course en 2016. Que dire des anciens collaborateurs de Boni Yayi dans le gouvernement dont l’ancien premier ministre Pascal Iréné Koupaki et l’ex ministre de la défense, devenu ministre chargé des affaires présidentielles Issifou Kogui N’Douro probables candidats en 2016.

Ce qui est loin d’être une évidence, c’est la position de l’actuel président de l’Assemblée Nationale. Deuxième personnalité du pays, Mathurin Coffi Nago, longtemps critiqué pour son allégeance « aveugle » au président de la République semble avoir fait une volte-face, expressive du malaise au sein du clan présidentiel et annonciatrice de ses intentions pour 2016. Et il est fort probable que l’homme puisse bénéficier du soutien d’un grand nombre de partisans de Boni Yayi s’il se portait candidat en raison des nombreuses qualités « intrinsèques » et « valeurs » qu’il prônerait dans la tanière des cauris (ndlr : symbole du pouvoir de Boni Yayi).

PS: Nul ne peut prédire des intentions réelles de Boni Yayi pour 2016 même si lui-même clame haut et fort qu’il faut compter sur sa bonne foi de respecter les dispositions constitutionnelles et démocratiques du pays en 2016.


Politique au Bénin: Houngbédji dénonce la gouvernance « stupide » de Yayi.

Me Adrien Houngbédji, Président du Parti du Renouveau Démocratique
Me Adrien Houngbédji, Président du Parti du Renouveau Démocratique

L’étau se resserra-t-il davantage autour du président de la République du Bénin. Déjà secoué par la fronde sociale et le retour sur la scène de certaines formations politiques longtemps restées muettes, le Chef de l’Etat doit désormais composer avec les dernières attaques de son principal challenger des dernières élections présidentielles.

Me Adrien Houngbédji, ancien candidat malheureux aux élections présidentielles de 2011 ayant connu la victoire par KO au 1er tour du Président Boni Yayi rompt le silence. Au cours d’un géant meeting politique dans le Sud-est du pays, le leader du Parti du Renouveau Démocratique, n’a pas manqué de faire le procès du régime au pouvoir. Sans tergiverser, celui qui revendique depuis sa défaite de 2011, le titre du principal leader de l’opposition, désigne Boni Yayi comme coupable de toute la situation de paralysie dans laquelle le pays est plongé depuis quelques semaines.

Dans un franc-parler qu’on lui connait au pays, Adrien Houngbédji qui s’était autoproclamé Président élu des Béninois en 2011, a analysé au cas par cas la situation sociopolitique du Bénin. Du dilatoire dans la correction de la liste électorale, l’organisation des élections communales, les détentions « arbitraires » dans l’affaire Talon, la remise en cause des droits travailleurs, et le bâillonnement des libertés publiques et le flou autour de l’exécution du nouveau code de procédure pénale, aucun sujet n’a été occulté par Adrien Houngbédji dans son adresse aux militants du parti sortis massivement pour l’écouter et lui témoigner leur soutien indéfectible aux idéaux de la formation politique.

L’homme ira plus loin en dénichant une part de stupidité et d’autocratie dans la gouvernance de Boni Yayi. En effet, « … Le pouvoir Yayi Boni est un pouvoir vautré dans la mauvaise gouvernance, dans le ballonnement des libertés, c’est un pouvoir régionaliste, indifférent à la détresse des élèves et de leurs parents. C’est un pouvoir indifférent à la paralysie de l’Administration béninoise. C’est un pouvoir qui organise un bras de fer stupide contre les syndicats, c’est un pouvoir incapable d’organiser les élections communales… » a déclaré en substance Adrien Houngbédji.

Et il y a bien une évidence qui se dégage de ces phrases virulentes d’Adrien Houngbédji. C’est une autre preuve que le régime de Boni Yayi est dans l’impasse politique. Il se retrouve bien seul contre tous. En effet, le Parti du Renouveau Démocratique d’Adrien Houngbédji, qui aurait été approché en coulisse par les barrons du régime pour une participation prochaine à un gouvernement de Boni Yayi vient publiquement de montrer sa position. D’ailleurs, c’est lui qui vient d’introduire une proposition de loi au parlement pour mettre fin à la prolongation du mandat des maires et autres conseillers communaux. Et c’est encore le Parti du Renouveau Démocratique, la toute première formation politique qui a suggéré l’organisation d’une assise nationale et le retour au dialogue politique et social sous l’initiative de Boni Yayi.

Avec cette nouvelle dose de colère de Me Adrien Houngbédji contre le président de la République, les béninois se demandent tous en chœur pour combien de temps encore durera la crise. Et où conduira-t-elle le pays ?