De Rocher Chembessi

Pourquoi Boni Yayi devrait « absolument » quitter le pouvoir en 2016 (2ème partie)

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

On le disait endoctriné par le pouvoir présidentiel. On l’accable de tous les péchés démocratiques. Boni Yayi, comme c’est de lui qu’il s’agit, soumis à la pression de son peuple, se faisait passer pour bon nombre de ses compatriotes comme un héritier singulier des pouvoirs autocratiques du continent. Si constitutionnellement, l’actuel locataire de la Marina (ndlr, nom du palais présidentiel du Bénin), devrait quitter le fauteuil présidentiel en Avril 2016 au terme de son dernier mandat, il y a encore quelques béninois qui restent sceptiques.

Dans ce scepticisme, il y a bien des signes qui ne trompent pas que tout est mis en oeuvre pour que Boni Yayi renonce à tout projet de se maintenir au pouvoir en 2016. Dans la première partie de cette analyse, il y avait la fronde sociale, cette seconde partie revient sur le réveil momentané des leaders de l’opposition et de certains présidentiables du pays.

Présidentiables et Opposition brisent « le rêve 2016 » de Yayi ?

C’est la nouvelle trouvaille de la classe politique pour maintenir le cap sur 2016. Pas tout à fait, cela pourrait être tout simplement leur façon de déjouer les plans de Boni Yayi, s’il en avait pour 2016.

Longtemps restée sous le choc des cuisantes déroutes électorales de 2011, l’opposition béninoise, toute tendance confondue joue son va-tout pour les prochaines élections. Certes l’objectif est le même, succéder à Boni Yayi mais l’enjeu a sans doute changé. Cette fois-ci, il faudra lui éviter un troisième mandat ou une prolongation constitutionnelle ou non en 2016.

Bruno Amoussou, Président de l'Union fait la Nation (UN)
Bruno Amoussou, Président de l’Union fait la Nation (UN)

Ce qui justifie sans doute la descente depuis quelques jours des leaders de l’opposition à l’intérieur du pays. C’est l’Union fait la Nation (UN), plus grand regroupement politique du pays qui a donné le top. Cette alliance de plusieurs partis politiques, née à la veille des élections de 2011, qui a su résister à toute tempête se veut plus proche de sa base. A cet effet, elle organise depuis peu des meetings avec les populations électorales, des séances de formation de ses militants sur le nouveau code électoral, et procède à l’installation de ses unités communales. En quelques semaines, elle a fait le tour du pays même des villes connues comme des citadelles imprenables de Boni Yayi où longtemps elle est restée indésirable. C’était bien la surprise et le signal pour l’actuel chef de l’Etat. Les béninois, même de son fief naturel, peu d’entre eux seraient prêts à le suivre dans un éventuel combat de se maintenir au pouvoir en 2016. D’autres unités de ce regroupement politique se font aussi remarquer sur le terrain. A titre d’exemple, la Jeunesse de l’Union, (J1) se déploie auprès des jeunes du pays, soit pour la mise sur pied d’une coordination communale, soit pour l’organisation d’activités politiques sur les enjeux électoraux de 2016.

L’autre élément à mettre à l’actif de l’Union fait la Nation qui montre clairement ses ambitions pour 2016, c’est sa présence devenue fréquente à la Commission d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale pour s’enquérir à chaque fois du niveau d’avancement des travaux de correction de la liste électorale. Et les leaders de cette alliance ne manquent pas de rappeler le chef de l’Etat à l’ordre qu’il devra mettre des moyens à disposition de la commission pour une liste électorale fiable afin d’éviter les carences de 2011 qui ont failli, de justesse exploser le pays.

Abdoulaye Bio Tchané aux côtés des jeunes de Parakou
Abdoulaye Bio Tchané aux côtés des jeunes de Parakou

Candidat naturel aux présidentielles de 2016, lui aussi s’est mis dans la danse. Mis sous la pression par ses militants en raison son mutisme devenu très insupportable pour eux sur les questions brûlantes de l’heure, Abdoulaye Bio Tchané, plus connu sous le nom d’ABT, s’est joint au mouvement. Le leader de l’alliance, Avenir pour un Bénin Triomphant (ABT), a mis le cap cette semaine sur plusieurs villes du pays, quelques jours seulement après avoir procédé au lancement de son site web. Comme par hasard, c’est par la ville historique d’Abomey que l’ancien directeur Afrique du Fonds Monétaire International (FMI) a décidé de renouer contact avec sa base politique. Et c’est le message qu’il s’évertue à rappeler à ceux qui sortent nombreux pour l’écouter. « 2016 doit être une année d’espoir.» martèle-t-il.

Et l’espoir, il en est conscient, et se permet de le rappeler à ses militants, passe en tout premier par le respect des dispositions démocratiques et constitutionnelles en 2016 . D’Abomey à Parakou, où il y était pour rencontrer la jeunesse, les femmes, quelques groupes socioprofessionnels et dignitaires religieux, Abdoulaye Bio Tchané soutient avec fermeté qu’il faille faire obstacle à toute manœuvre antidémocratique au Bénin. Mais plus encore, qu’il faudra remettre le Bénin au « travail » et sur le « vrai » chemin de la croissance économique.

Des propos qui ont rassuré ses militants qui, pour Mahmood Guerguisse, président de la Ligue des Jeunes Leaders (LJL), soutien de première heure pour les présidentielles de 2011 de Abdoulaye Bio Tchané est largement suffisant pour prophétiser une alternance pacifique, démocratique et réussie en 2016.

Me Joseph Djogbenou, Pdt d'honneur du Parti Alternative Citoyenne...
Me Joseph Djogbenou, Pdt d’honneur du Parti Alternative Citoyenne…

En plus de ces deux dinosaures de l’opposition politique béninoise dont les activités politiques sur le terrain ne feraient que frémir Boni Yayi et ses thuriféraires, il y a bien d’autres mouvements politiques engagés dans la lutte, qui comptent faire triompher la démocratie en 2016. Dernier venu de la classe, le mouvement « Alternative Citoyenne », qui se veut être le creuset politique des acteurs « expérimentés » de la société civile, des « intellectuels » du pays, et des personnes « épris » de paix et de démocratie. Quelques jours après son lancement, il s’est déjà lancé dans la bataille sur toute l’étendue du territoire national avec comme chef d’orchestre, le très populaire professeur Joseph Djogbénou, agrégé de droit et avocat légendaire de ceux que lui-même appellent les « oppressés » du régime dont le célébrissime homme d’affaires en exil Patrice Talon.

Mais s’il y a d’autres faits qui montrent que Boni Yayi ne pourrait pas avoir l’audace de tenter une aventure présidentielle en 2016, c’est dans sa famille politique que cela se trame. A suivre

PS: Nul ne peut prédire des intentions réelles de Boni Yayi pour 2016 même si lui-même clame haut et fort qu’il faut compter sur sa bonne foi de respecter les dispositions constitutionnelles et démocratiques du pays en 2016.


Souvenir : 24 ans déjà que le Bénin a opté pour la démocratie.

arton30-e24aaDans la vie de toute nation, il y a de ces dates qui resteront à jamais dans la mémoire collective. Au Bénin, la date du 19 Février marque le souvenir du début de la conférence nationale des forces vives de la nation. C’était le 19 Février 1990.

Vingt quatre ans après l’ouverture de cette historique conférence nationale des forces vives de la Nation, que reste-il de la démocratie béninoise. C’est autour de cette question de l’héritage que se focalisent les attentions en ce jour anniversaire. Et les analyses vont d’un sens à un autre. Chaque acteur de la vie publique du pays a sa petite idée sur le parcours démocratique du Bénin depuis cette conférence. Il y a aussi le regard du citoyen lambda sur l’expérience démocratique du Bénin.

Depuis 1990 où le Bénin a entamé une nouvelle ère démocratique, il y a une chose qui fait l’unanimité dans l’opinion nationale du pays. Les béninois, longtemps contraints au diktat du parti unique de la période révolutionnaire ont acquis et jouissent d’une totalité liberté politique. En vingt quatre, le pays a connu plusieurs élections dont notamment les élections présidentielles de 1991, 1996, 2001, 2006 et 2011.

Cinq élections présidentielles ayant consacré trois différents chefs d’Etats. Chacun ayant eu le temps de faire son expérience de l’exercice du pouvoir d’Etat. En termes d’élections, il y en au presque au temps avec les législatives en 1991, 1995, 1999, 2003, 2007, 2011. Six différentes mandatures parlementaires avec chacune ses déboires dans l’animation de la vie politique et institutionnelle. A cela, il faut ajouter deux élections locales tenues en 2003 et 2008 dans le cadre de la décentralisation du pays. Mais au regard de nombreuses défaillances, en particulier dans la gouvernance démocratique et économique du pays, il y a bien un grand nombre de béninois qui pensent que la démocratie du Bénin est purement électorale.

Elle n’aurait le privilège que d’avoir permis aux pays d’enchaîner les élections, sans pour autant lui accorder les moyens de son développement. Même l’actuel chef de l’Etat, au plus fort de sa popularité, disait de cette démocratie qu’elle est un « poison » puisqu’elle ne permet pas de nourri le peuple.

Et si longtemps, c’est cette démocratie purement électorale qui a fait la gloire du pays, le Bénin semble perdre à petits coups ses lettres de noblesse. Il y a bien une multitude d’entorses au processus démocratique, qui fait dire à certains que le pays est « foutu », et ils n’hésitent pas à indexer l’actuel chef d’Etat Boni Yayi et ses partisans comme les « coupables », et à il y a ceux qui pensent que la démocratie béninoise est tout simplement frelatée. En clair, les bases auraient été faussées depuis les mémorables assises de Cotonou.

A ce goût d’inachevé se mêle une autre frustration. Celle-ci est en relation avec le mauvais entretien de tout ce qui aurait pu être, et est dans le patrimoine national comme vestige de cette mémorable conférence. Et ce qui fait la colère des béninois, c’est l’hôtel PLM Alédjo ayant servi de cadre à l’organisation de ces assises nationales. Abandonné dans un état de délabrement avancé, l’hôtel PLM Aledjo, aujourd’hui mémoire négligée d’une conférence historique, est néanmoins inscrit à jamais dans l’histoire du pays.

En attendant la célébration dans très exactement un an des 25 ans de la démocratie béninoise, il y a bien urgence de sauver la barque et la mémoire du pays.


Au Bénin, le chef de l’Etat a rencontré le « Saint-Esprit »

Parfaite, le "Saint Esprit" ayant rencontré le Chef de l'Etat...
Parfaite, le « Saint-Esprit » ayant rencontré le chef de l’Etat…

Cela se passe au Bénin. Le président de la République a eu une rencontre avec l’« Esprit saint ». Une courte séance à la fin de laquelle la colère de « Dieu » ne s’est pas fait attendre pour s’abattre sur Boni Yayi…
Ce « Saint-Esprit » qui s’est rendu au cabinet du chef de l’Etat, devrait répondre à une invitation pressante de celui-ci. En effet, Parfaite de Banamè, autoproclamée « Esprit saint » avec son Eglise catholique privée de Banamè  est au cœur d’un conflit de plus en plus intense avec les fidèles des autres confessions religieuses du pays.

Face à une situation qui devenait inquiétante, où les plaintes se multiplient, le gouvernement béninois se devrait réagir. Après un relevé du Conseil des ministres qui intimait l’ordre à la confrérie du « Saint-Esprit » de Banamè, de surseoir à l’usage des signes distinctifs de l’Eglise catholique romaine, c’est le chef de l’Etat qui a tenu en personne à faire ses mises au point aux dignitaires de la confrérie.
Après plusieurs tentatives avortées de rencontre en raison de l’agenda du chef de l’Etat, celle de cette semaine fut la bonne. Au cours d’une très courte rencontre tenue dans la soirée de ce mardi 18 février 2014, Boni Yayi s’est montré intransigeant dans cette guerre de croyances entre les adeptes du « Saint-Esprit » de Banamè et les autres confessions religieuses.
La position de Boni Yayi, qui est celle de toute la population rappelait clairement à Parfaite de Banamè et ses « cardinaux » qu’il faudra éviter un conflit interreligieux au pays. Mieux, le chef de l’Etat insista sur la préservation du dialogue et de la paix. Et il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère du « Saint-Esprit » sur le chef de l’Etat.
Le « Dieu » autoproclamé de Banamè, accuse le chef de l’Etat de complicité avec les autres confessions religieuses. Mieux encore, « Parfaite » a mal digéré la longue attente de plus de quatre heures avant d’être reçue par le président de la République.  Celle qui crie à l’injustice, avec un ton menaçant, affirme clairement que « Boni Yayi s’est foutu de Dieu. Il parlait de Dieu, sans savoir que j’étais devant …» Et elle ajouta que « même si Boni Yayi ne la reconnaît pas comme Dieu, au moins 2 millions de Béninois savent qu’elle est Dieu ».
Au-delà de tout, ce fut une première dans l’histoire du Bénin que « Dieu » ait rencontré un président de la République…


Pression sociopolitique au Bénin : Pourquoi Boni Yayi devrait « absloument » quitter le pouvoir en 2016… (1ère Partie)

Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006
Boni Yayi lors de sa prestation de serment en 2006

On le disait endoctriné par le pouvoir présidentiel. On l’accable de tous les péchés démocratiques. Boni Yayi, comme c’est de lui qu’il s’agit, soumis à la pression de son peuple, se faisait passer pour bon nombre de ses compatriotes comme un héritier singulier des pouvoirs autocratiques du continent. Si constitutionnellement, l’actuel locataire de la Marina (ndlr, nom du palais présidentiel du Bénin), devrait quitter le fauteuil présidentiel en Avril 2016 au terme de son dernier mandat, il y a encore quelques béninois qui restent sceptiques.

Ces derniers redoutent de toute sorte de ruse politique de l’alliance au pouvoir pour faire maintenir son chef après 2016. Si longtemps, c’est un scénario à la Abdoulaye Wade, ou digne des imaginations de Mamadou Tandja, des violences constitutionnelles de la fratrie Compaoré, Biya, Deby, Bongo, etc… ; ou encore le despotisme légendaire d’un certain Gnassingbé Eyadema qui était agité dans l’opinion publique, aujourd’hui les soupçons pèsent sur un hold-up électoral ou constitutionnel à la manière Laurent Gbagbo en 2005 pour se maintenir au pouvoir.

En plus simple, l’intelligence de Boni Yayi ou encore ce qu’on appelle au Bénin son « avidité » extrême du pouvoir, le pousseraient à instaurer une situation de crise dans le pays afin de reporter les élections de 2016 aux calendres grecques. Et les détracteurs du buffle de Tchaourou (ndlr, sobriquet de Boni Yayi) n’en ont pour preuve le report des élections communales prévues pour Mars 2013, la crise sociale aux allures politiques qui secoue le pays depuis six semaines, la gigantesque brouille autour de la correction de la liste électorale. Une liste électorale, que les opposants au régime jugent inexistante, fictive, et ayant conduit à la victoire par K.O de Boni Yayi en 2011, et qui fut l’objet de toutes les vives contestations de la période électorale de 2006.

Mais tout est aussi simple pour Boni Yayi de s’offrir une rallonge de son pouvoir en 2016 ? Si prolongation il devrait avoir, pas sûr que les derniers événements dans le pays puissent encore motiver Yayi et ses sbires à jouer cette carte.

La fronde sociale : premier obstacle de Yayi.

Pour son arrivée au pouvoir en 2006, le peuple béninois se souvient encore que Boni Yayi la doit en grande partie à la société civile. Syndicats, Organisations non gouvernementales, associations de jeunes ou de femmes, toute la société civile béninoise s’était mobilisée comme un seul homme pour dire non à un projet de révision de la constitution agité dans l’entourage du président Mathieu Kérékou.

Cette première campagne réussie, a cédé place à une autre minutieuse menée aussi bien par la société civile que certains parlementaires pour s’opposer et obtenir le retrait de la loi électorale de 2006 d’une disposition sur la résidence permanente sur le territoire national qui viserait singulièrement Boni Yayi pour l’écarter de la course en 2006. Et l’arme brandie et usée violemment par les centrales syndicales à l’époque n’était rien d’autre que la fronde sociale.

Une fronde sociale qui reste profondément attachée à l’histoire démocratique du Bénin. Car en pleine récession et aux tristes heures de la révolution marxiste, c’est elle qui en 1989 a finalement conduit à la démocratisation du pays et à la fin du règne du pouvoir militaire du général de Mathieu Kérékou.

Le message du bras de fer en cours entre gouvernement et syndicats est donc clair. Et les leaders des centrales syndicales ne se le cachent pas. Si Boni Yayi se hasardait à s’ériger en un « fossoyeur » de la démocratie béninoise, ils seront les premiers à lui opposer la résistance. L’un deux, Paul Issè Iko, déclarait lors d’un meeting syndical samedi dernier « … il est interdit d’interdire les manifestations syndicales au Bénin, sinon… ». Puis il insiste encore « … il est interdit d’interdire les libertés démocratiques au Bénin, sinon… ». Le ton est donc donné. La paralysie actuelle de l’appareil d’Etat par les centrales syndicales, même si elle arrivait à se lever, serait un signal fort envoyé au régime pour qu’il puisse se faire une idée de ce qui pourrait se passer en cas de graves violations constitutionnelles par Boni Yayi en 2016.

Finis donc les temps où on pourrait bien abuser de l’esprit pacificateur du peuple béninois. C’est une période bien révolue, est-on en mesure de dire quand on se souvient des récentes luttes syndicales, même si toutes n’ont pas conduit à avoir gain de cause, autour du respect des valeurs démocratiques au Bénin. Même pour les élections présidentielles de 2011, les centrales syndicales n’avaient pas hésité à descendre plus d’une fois dans la rue pour exiger une liste électorale non exclusive, fiable pour les élections de 2011. La suite, tout le monde la connait au Bénin…

Au moment où Boni Yayi doit mesurer la profondeur de l’attachement des centrales syndicales aux valeurs républicaines, il y a bien une autre pression qui le contraint sans doute, à avorter toute idée qu’on lui prête de se maintenir au pouvoir en 2016.

La classe politique, du moins l’opposition politique, longtemps abonnée au silence comme dans un élan solidaire s’est lancée dans une vaste campagne de reconquête du peuple. A suivre…

PS: Pour l’instant, nul ne peut prédire des intentions réelles de Boni Yayi pour 2016 même si lui-même clame haut et fort qu’il faut compter sur sa bonne foi de respecter les dispositions constitutionnelles et démocratiques du pays en 2016. Il se dit même déjà appelé pour une mission pastorale après 2016 pour l’évangélisation chrétienne des peuples.


Pourquoi mon mariage sera à la Sénégalaise ?

Quelques célébrités du Sénégal, Source: www.vipeoples.net
Quelques célébrités du Sénégal, Source: www.vipeoples.net

Hier, c’était l’amour ! Aujourd’hui le mariage sans doute ! Comme tous les 14 Février, la tradition de la célébration de l’amour sous ses milles couleurs a été observée dans chaque coin du globe. On se renouvelait l’un à l’autre, ses amours, son vœux du mariage dans le futur, son souhait d’une vie de couple bien garni.

A cet exercice, j’ai voulu m’y essayer ! Mais je n’y suis jamais arrivé ! Ce n’est ni par manque d’amour pour quelqu’un, ni par manque de volonté. Mais tout simplement, je voulais m’assurer que toutes les promesses que j’aurais pues faire, je serais en mesure de les honorer. Mais en fait, j’étais encore sous le poids de la fatigue de mon voyage de début de semaine sur Dakar, la capitale sénégalaise.

Dans cette masturbation intellectuelle, je me rappelai d’un coup qu’il y a une chose que je dois faire pour mon mariage. Cette imagination subite n’est rien d’autre que les reliques mentales de mes causeries de Dakar. Et mon mariage, il devra tout simplement être à la sénégalaise. Et pourquoi ?

Il y a encore moins d’une semaine, je me faisais découvrir la beauté de la femme sénégalaise. Bon ! Je les savais déjà toutes belles, et très belles même. Mais une beauté dont j’ignorais encore le plus confidentiel des secrets. Je sais que vous, vous me diriez que c’est un secret de polichinelle.

A mon déjeuner du lundi dernier, j’ai une belle chance de ma vie, une chance à la sénégalaise, de me retrouver à la même table que deux grandes étoiles du pays de la Teranga. Étoiles montantes car elles ont tout pour devenir des femmes célèbres du Sénégal. Pas besoin d’une consultation personnelle pour m’assurer qu’elles, comme on le dit chez moi, ont de l’avenir. Mais rassurez-vous, des sénégalaises à ma table de repas, celles destinées à une vie publique en haute dimension, j’en avais déjà connu, et toujours à Dakar en Octobre 2012.

Mais si je vois tout génial dans cette nouvelle retrouvaille avec des sénégalaises, c’est sans doute parce qu’elles m’ont livré un secret dont j’ignorais tout. Ce n’est vraiment pas le côté très traditionnel du mariage sénégalais dont elles parlaient qui m’a séduit, mais ce que m’ont toujours caché ces sénégalaises pour leur beauté envoutante.

Plus maquilleuse qu’une sénégalaise, tu meurs ! Elles seraient championnes toute catégories confondues en maquillage. Et le paroxysme du maquillage à la sénégalaise se vit le jour du mariage. Mes amies de table, ne savaient sans doute pas que je pigeais chacune de leurs révélations. Mais au moins, une me connaissant blogueur, a quand même eu le mérite de dire « Hum ! De Rocher, tu vas parler de nous après hein… ». Un petit sourire en admiration de leur causerie sur la folie du maquillage des femmes sénégalaises et la conversation de « femmes » reprend.

Et voilà qu’on me fera entendre, que pour apparaître sénégalaise à un mariage, il faut à la future épouse pas moins d’une demi-journée pour se mettre mille et une couches de produits cosmétiques au visage. Pas de traces du plus petit des boutons du visage.

De cette causerie de femmes, qui au départ était destinée rien qu’aux femmes tchadienne, béninoise et ougandaise de ma table, je réaliserai que la Sénégalaise ne fait pas les choses à moitié.

Rien de bizarre de voir une sénégalaise passer une journée entière sous les pinceaux et les chiffons d’une maquilleuse, qu’elle soit professionnelle ou non.

Réflexe de blogueur, je me mets à faire des recherches sur internet, car mon séjour étant trop court, je n’aurais pas la chance d’assister à un mariage sénégalais, ni de me rende dans un salon de maquillage. Je ne pouvais non plus inviter une sénégalaise à une soirée Glamour pour apprécier son maquillage et surtout le temps que cela lui aurait coûté.

J’avais trouvé juste. Côté look, les sénégalaises seraient contre le naturel. Pour ce site sénégalais, femme noire ne rime pas avec femme sénégalaise. Le grandissime poète Senghor doit sans doute regretter son texte sur la beauté de la femme noire.

La tendance du maquillage astronomique serait même une marqué déposée dans le pays. Et les célébrités ne s’en lassent point. Chez elles, le maquillage se confond toujours avec le visage. Un maquillage de grandeur avec en prime pour certaines un visage floutée, même les yeux, les lèvres sont atteints par les couches. Et c’est tout simplement Attention à vos chemises Messieurs !

PS : Ce billet est juste pour un peu d’humour ! Sans le maquillage, les femmes sénégalaises sont naturellement belles…


Pourquoi et Comment les Etats-Unis s’opposent à Hamid Karzaï?

Obama et Karzaï à Kaboul en Mai 2012, Source: The Guardians
Obama et Karzaï à Kaboul en Mai 2012, Source: The Guardians

On savait depuis plusieurs mois que leurs relations n’étaient plus au beau fixe. Autorités afghanes et américaines ne parlaient presque plus le même langage. A quelques mois de la fin de son mandat, Hamid Karzaï veut s’extirper de la tutelle de l’administration américaine.

Et les derniers agissements des autorités afghanes confirmeraient les suppositions d’une relation tendue entre les deux alliés. En procédant à la libération de quelques 65 prisonniers talibans, la justice afghane, du moins l’administration Karzaï vient de jeter un pavé dans la marre. Et Washington n’aura pas attendu longtemps avant de s’offusquer que cette décision qu’elle juge à « haut risque » et « peu responsable ». Mieux encore, les autorités diplomatiques du pentagone ont annoncé que l’Afghanistan devrait se préparer à assumer « seul » les conséquences de cet acte.

Même si cette libération peine à se justifier du côté des américains, certains analystes en stratégie de guerre y voient une tentative d’apaisement des relations avec les talibans au détriment des Américains. En effet, l’imminence du retrait des soldats américains des zones tribales serait la cause même de cette décision un peu inattendue de Kaboul. Peu rassuré sur son arsenal militaire pour affronter les insurgés, l’Afghanistan gagnerait mieux à convaincre les islamistes d’accepter des pourparlers pour un accord de paix après le retrait des forces alliées de l’Otan.

D’ailleurs, il y a bien une partie de ces insurgés notamment les protégés du mollah Omar qui ont toujours refusé toute tentative de dialogue avec le gouvernement afghan tant que Hamid Karzaï restera une « marionnette » des Etats-Unis.

Avec ces différentes explications qui tentent de justifier le choix des autorités afghanes, bon nombre d’observateurs ne comprennent pas la réaction énergique et violente des Etats-Unis ? Où est le mal à libérer des prisonniers afin de pacifier un pays longtemps ruiné par une guerre tribale, se demandent légitimement certaines personnes ?

Problème !

Les Etats-Unis, en voulant maintenir en prison certains islamistes réputés très dangereux, voudraient épargner l’Afghanistan d’une situation à l’irakienne. En effet, faute d’accord de coopération militaire entre l’Irak et les Etats-Unis avant le retrait des troupes étrangères, le pays avait été laissé au diktat des forces rebelles. Depuis, les violences communautaires se sont multipliées et les populations totalement exacerbées. Plus aucun jour ne passe sans que l’Irak ne soit visé par un attentat à la bombe ou à une attaque islamiste. Une situation qui perdure malgré les bonnes intentions et les gestes de pacification entre la tribu au pouvoir et les insurgés au début de l’année 2011. C’est ce que redouteraient les Etats-Unis dans le cas actuel de l’Afghanistan où le président Hamid Karzaï refuse d’engager son pays dans quelconque accord de coopération militaire avec les Etats-Unis.

Mais dans les coulisses, c’est tout un autre soupçon qui pèse sur la stratégie amorcée par le président afghan. En fin de mandat, Hamid Karzaï, en se mettant dans la peau du « patriote » préparerait un coup à la Poutine à la tête de son pays. En effet, l’homme espère par ses dissensions actuelles avec l’administration Obama convaincre les populations à faire le choix de son candidat pour les prochaines présidentielles. Ce dernier, une fois élu, devrait modifier la constitution pour permettre le retour au pouvoir de Karzaï à la présidentielle suivante. Et pour exécuter ce forfait, il lui faut le soutien de la communauté Pachtoune, largement « talibanisée ». Puisque pour l’heure, le favori du scrutin Abdullah Abdullah, qui n’est pas le dauphin de Karzaï, n’est non plus de la communauté Pachtoune.

A ce jeu, les Etats-Unis voulant maintenir autant leur domination militaire dans le pays, et leur position de label démocratique dans le monde, ont bien de raison de s’insurger contre la politique de pacification des autorités afghanes.


Face aux échecs des négociations sur le climat: La société civile africaine se mobilise…

Les participants à l'atelier de Dakar...
Les participants à l’atelier de Dakar…

Ils étaient venus des quatre coins du continent à se rendre au Sénégal du 09 au 13 Février afin de réfléchir sur les nouvelles stratégies de la société civile africaine afin d’influencer les prochaines négociations sur les changements climatiques. De nouvelles stratégies qui, semblent s’imposer à eux, en raison des nombreuses dissensions des Etats à s’accorder sur un nouvel protocole climat pour les prochaines années.

Les conclusions de la dernière Conférence des Parties (CoP 19) tenue en Novembre 201 3 à Varsovie ne font pas bonne recette auprès des acteurs de la société civile. Ceux-ci l’avaient déjà manifesté en pleine conférence en boudant les derniers travaux de la conférence.

Conscients de la nécessité d’aboutir à un accord mondial autour de la gestion des changements climatiques, les acteurs de la société africaine, s’étaient donné rendez-vous à Dakar en début de semaine sous l’égide de l’Alliance Panafricaine de la Justice Climatique (PACJA), pour se pencher sur la conduite à tenir lors des prochaines consultations sur le climat. La quarantaine environ, ces acteurs de la société civile voudrait bâtir à travers cette rencontre un consensus sur l’urgence d’une intensification des interventions alternatives loin des négociations habituelles afin d’accroître la pression sur les gouvernements.

En clair, il était urgent pour la société civile africaine œuvrant dans le domaine de la gestion de l’environnement et des changements climatiques, de renforcer leur unité dans les cadres de négociations avec des appels et exigences communes sur la question climatique, de définir de nouvelles stratégies plus cohérentes et complémentaires basées sur des communications régulières et une coordination soutenue des activités de mise en œuvre dans tous les pays et à toutes les grandes croisades mondiales sur l’environnement.

Les différentes discussions de cette réunion qui s’est tenu entre Dakar et l’île de Gorée ont abouti à un document de stratégie connu sous le nom de « l’appel de Gorée ». Ces stratégies visent essentiellement à renforcer les actions de réseautage et de renforcement des capacités au sein des organisations de la société civile, de certains corps professionnels et groupes de personnes, le plaidoyer et le lobbying auprès des différents Etats notamment au niveau africain et des pays qui manifestent leur opposition à adhérer aux nouvelles exigences du protocole d’accord sur le climat, les organisations internationales, sous-régionales, économiques et autres.

Pour Mithika Mwenda, Secrétaire général de l’Alliance Panafricaine de la Justice Climatique, il faudra garder espoir sur l’aboutissement d’un partenariat mondial « réaliste» qui intègre au mieux la préoccupation de la société civile sur la résolution des enjeux climatiques et les Objectifs du Développement Durable (ODD) lors de la CoP 21 de Paris. Cette conférence censée donnée le nouveau départ d’un protocole d’accord sur les climats. Néanmoins, il a réitéré la volonté de la société civile africaine d’être au cœur de la bataille pour se faire entendre.

Enfin, le choix de l’île de Gorée pour abriter la dernière session de l’atelier consacrée à la validation de la stratégie post Varsovie et Post 2015 de la société civile africaine n’est pas un hasard. C’est tout un symbole qui voudrait rappeler aux dirigeants des pays africains qu’ils devront prendre conscience de l’esclavage climatique auquel l’Afrique est soumise par les puissances occidentales. Et sans se réjouir des nombreuses catastrophes naturelles qui secouent actuellement l’Occident avec les inondations en Europe, la sécheresse en Australie, les cyclones en Asie, et les chutes de neige astronomique en Amérique, les acteurs de la société civile présents à Dakar espèrent que ces événements malheureux pourraient faire changer la position de certains pays.

De Rocher Chembessi (Dakar)


Présidents et Malades!

Quelques chefs d'Etat africains inscrits la liste des "Présidents et Malades"
Quelques chefs d’Etat africains inscrits la liste des « Présidents et Malades »

 

 

 

 

 

 

 

 

En Afrique, ils sont bien nombreux ces présidents de la république qui multiplient les voyages sur l’Europe non pas pour des visites d’Etat mais pour des questions de santé. Cette pratique de longue date, a fini par prendre une proportion énorme avec certains chefs d’Etat qui, se retrouvent sans cesse dans les luxueux hôpitaux d’Europe. Simple bilan de santé, opération chirurgicale, hospitalisation de longue durée, la tendance qui se multiplie au fil des années crée de vives polémiques sur l’état de santé des chefs d’Etat africains. Suffisant aux puristes pour affirmer que « ce sont des malades qui gouvernent».

Des chefs d’Etats aux états de santé fragile, qui ne tiennent leur pouvoir que par le biais d’un traitement médical rigoureux. Un traitement médical aux frais des contribuables. Si  la présidence de Côte d’Ivoire a voulu faire preuve de transparence en communiquant sur l’état de santé d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) , c’est sans doute le contexte sociopolitique du pays qui s’y oblige. Les proches du pouvoir voulant sans doute protéger leur leader des attaques des prétendants au fauteuil présidentiel, et de l’opposition toujours fidèle à l’ancien président Laurent Gbagbo. En clair, ADO n’est pas malade, mais juste une petite opération pour regain de forme afin de mieux servir ses concitoyens.

Sous d’autres cieux, le mystère continue autour de l’état de santé du président de la république. Les cas de l’algérien Abdelaziz Bouteflika et du camerounais Paul Biya en dit long. Deux vieux barrons qui tiendraient presque grâce aux nombreux traitements médicaux qu’ils subissent chaque année. Si l’algérien fut obligé en raison des dernières rechutes de son état de santé et dans la perspective des élections d’Avril 2014, de faire parler son cabinet, qu’il se porte bien, le « propriétaire » du palais d’Etoundi, Paul Biya surfe encore sur le mystère autour de son état de santé. Mais à chacun de ses voyages en Suisse, la rue camerounaise et l’opposition ne manquent pas de soupçonner le président de s’y rendre pour son état de santé qu’elles jugent « défectueux » pour gouverner un pays. Mais Paul Biya tient le coup même si certaines de ses déclarations donnent clairement raison à l’opposition car il n’aurait presque plus le contrôle de son palais, du pays soumis au diktat de ses proches ministres et autres collaborateurs.

Compaoré - Ouattara: Des Présidents à l'état de santé fragile?
Compaoré – Ouattara: Des Présidents à l’état de santé fragile?

Au même moment, il y a ceux des chefs d’Etat qui doivent faire bonne mine pour ne pas laisser des soupçons sur leur état de santé. Et la plupart sont ces dirigeants au pouvoir depuis de nombreuses années. Dans cette cohorte, il y a le burkinabè Blaise Compaoré, le congolais Denis Sassou N’Guesso, le tchadien Idriss Deby Itno, le zimbabwéen Robert Mugabe, l’ougandais Yuri Museveni et bien avant eux d’autres comme le béninois Mathieu Kérékou, le sénégalais Abdoulaye Wade, etc…

Si certains chefs d’Etats parviennent à résister à la maladie, et tiennent leur pouvoir d’une seringue de fer, d’autres n’ont pas eu cette chance. La maladie a bien eu raison de leur pouvoir. Et le nombre de Chefs d’Etat morts au trône sur le continent pour raison de santé l’atteste si bien.

 

Boni Yayi souvent critiqué pour ses écarts...
Boni Yayi souvent critiqué pour ses écarts…

Mais dans ce mystère, il existe une autre catégorie de chefs d’Etat qui laissent planer des doutes non pas sur leur santé physique mais leur état mental. Une situation invraisemblable qui naît de certains de leurs agissements au pouvoir. Au Bénin, c’est ce qui se dit dans la rue. Le Président Boni Yayi souffrirait de troubles mentaux. Une rumeur de longue date qui, s’est enflammée avec les affaires de tentative d’empoisonnement de Boni Yayi où il a été révélé que ce dernier est sous traitement antiépileptique. Mieux, les envolées lyriques de Boni Yayi teintées de parano, donnent du crédit à ces rumeurs qui, pour le moins reste à confirmer. Et ils sont bien nombreux ces béninois qui réclament des précisions sur l’état de santé mentale de Boni Yayi.  Des précisions qui ne viendront sans doute pas car le chef de l’Etat ayant subi des examens médicaux avant sa candidature, suivant les dispositions constitutionnelles du pays, où il a été juge apte à exercer le pouvoir d’Etat. Même si le médecin qui l’a scruté, reste un très proche de la famille présidentielle, qui a même fini ministre dans l’un de ses gouvernements, et actuellement à la tête d’un institut de promotion du genre.

Mais bien heureusement, la transparence sur l’état de santé des chefs d’Etat semble bien loin d’être un mythe seulement africain. De l’Europe aux Amériques en passant par la Russie et l’Asie, la sacralisation de la fonction présidentielle a pris le dessus sur la vie privée des chefs d’Etat…


Religion : L’Eglise Catholique toujours dans la tourmente des prêtes pédophiles.

Le pape François devant une foule de fidèles à Rome..
Le pape François devant une foule de fidèles à Rome..

Va-t-on vers l’abrogation de la Loi du silence au sein de l’Eglise Catholique ? Le Vatican est-il sous la menace de l’Organisation des Nations-Unies ? Autant de questions qui prennent tout leur sens depuis la sommation faite aux dignitaires de l’église catholique par la présidente du Comité des droits de l’enfant, la norvégienne Kristen Sandberg de traduire en justice les prêtres impliqués dans les actes pédophiles.

Décidément ! Pourrait-on bien s’exclamer. L’Eglise Catholique peine à s’extraire de la tourmente des révélations fracassantes sur les prêtres pédophiles. Malgré les mesures conservatoires prises par Vatican, l’affaire continue de faire des remous au sein de l’église. Et elle prend désormais l’allure d’une confrontation annoncée entre le Saint Siège et les Nations-Unies, du moins le Comité des droits de l’enfant. En effet, la présidente du comité reproche expressément aux responsables de l’église de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour lutter contre les abus sexuels, notamment sur mineurs de certains religieux. Une remontrance qui n’est visiblement pas du goût du Saint Siège qui pointe du doigt une ingérence des Nations-Unies dans ses affaires internes. Car l’Eglise Catholique est réputée pour sa loi du silence et ces nombreuses pratiques discrètes.

Mais c’est cette politique du Vatican face aux innombrables cas de pédophilie commis par les membres du clergé qui provoque la colère du comité des droits de l’enfant. Et le comité exige tout simplement que tous les présumés coupables d’abus sexuels au sein de l’église soient déférés devant la justice. En effet, il accuse le Vatican de violation des droits de l’enfant dans ces affaires de sévices sexuels. Bien que les injonctions n’aient en rien un caractère obligatoire, elles semblent marquer la rupture entre une longue pratique de couverture de l’église par les instances internationales.


Au Bénin, les syndicalistes menacent d’assigner le Chef de l’Etat pour diffamation.

Boni Yayi, désormais dans le collimateur des centrales syndicales du Bénin
Boni Yayi, désormais dans le collimateur des centrales syndicales du Bénin

Au lendemain de l’échec des négociations entre gouvernement et centrales syndicales pour trouver une issue à la crise sociale qui secoue le Bénin, chacune des deux parties s’est prononcé pour apporter sa part de vérité. Et aucune d’elle ne se sent prête à démordre !

Quelques leaders syndicaux...
Quelques leaders syndicaux…

En conférence de presse, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales en mouvement collectif de grève au Bénin ont tenu à faire certaines mises au point. A cet effet, ils sont revenus sur l’échec de l’ouverture des négociations en début de semaine. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est le gouvernement qui est indexé par les centrales syndicales comme coupable du fiasco de début de semaine et de la paralysie en cours de l’administration publique par les travailleurs.

L’autre annonce majeure faite par les centrales syndicales au cours de leur conférence est l’assignation annoncée en justice du Chef de l’Etat pour diffamation. La plainte que compte déposer ces secrétaires généraux est en réponse aux allégations faites par le Chef de l’Etat Boni Yayi, lors de sa sortie controversée du 27 janvier dernier. Pour les leaders syndicaux, il devra apporter la preuve de leur supposé lien avec l’homme d’affaires Patrice Talon, qui serait l’instigateur du mouvement de grève et répondre de « son mépris» envers eux qu’il accuse d’avoir utilisé du sang de mouton ou de l’encre rouge pour faire croire à l’opinion publique qu’ils avaient subi de préjudices corporels lors de la répression de leur marche du 27 décembre 2013.

Est-ce juste un effet d’annonce ?

Non ! répondent les secrétaires généraux qui voudraient pas cette action en justice, qu’ils espèrent prospère, mettre fin « aux intimidations, aux provocations, et aux calomnies » du Chef de l’Etat. Le Président de la République qui sera même présenté par un syndicaliste comme « un champion de la diversion ». Aussi cette action en justice annoncée devrait-elle, à en croire les syndicalistes pour demander réparations des préjudices moraux provoqués à leur égard par le chef de l’Etat qui constitueraient « une atteinte flagrante à leurs honneurs et à leurs réputations ». Pour la suite des négociations, ils manifestent une fermeté sur certains points qu’ils supposent non négociables. La restitution des défalcations opérées sur les salaires du mois de Janvier, le relèvement de leurs fonctions du préfet de l’Atlantique-Littoral, et du commissaire central de Cotonou seraient des conditions préalables à toute négociation fructueuse.

Dans cette même journée, quelques ministres du gouvernement, notamment celui du travail et du dialogue national, celui de la communication et des technologies de l’information se sont portés au créneau pour donner leur position sur les différents aspects de la crise sociale. Les positions sont restées identiques car le gouvernement accuse toujours les syndicalistes de faire obstruction au dialogue et de « préparer un soulèvement populaire ». Une autre accusation totalement réfutée par les syndicalistes qui clament haut et fort que leur lutte n’est en rien politique. Elle ne vise en aucun cas une accession au pouvoir, un changement de régime mais s’inscrit dans leur logique de défense des droits des travailleurs et des libertés fondamentales, a fait savoir l’un d’entre eux.

Et c’est dans cette ambiance délétère que s’ouvre à nouveau ce jour le deuxième round des négociations entre gouvernement et syndicats en présence des médiateurs de la crise mais sans les centrales syndicalistes non signataires de la motion de grève.


05 Février 2005-05 Février 2014 : Neuf ans déjà que Eyadema s’en est allé !

Gnassingbé Eyadéma, l'ancien président du Togo mort le 05 Février 2005
Gnassingbé Eyadéma, l’ancien président du Togo mort le 05 Février 2005

05 février 2009 : Une figure de la politique africaine s’en est allé! Gnassingbé Eyadema, 69 ans, au pouvoir sans partage sur le Togo depuis 1967 s’est éteint suite à une crise cardiaque. Une mort qui avait plongé le pays dans de profonds tumultes en raison d’un processus de succession conduit dans la plus grande opacité par les dignitaires du régime. A l’arrivée, c’est l’un de ses fils, Faure Gnassingbé, inconnu du grand public qui prend les rênes du pays malgré les contestations de l’opposition.

Neuf ans après ces événements, le Togo peine à se débarrasser des reliques du règne de Gnassingbé Eyadéma. Présenté par certaines chancelleries occidentales comme un dictateur,  l’ancien homme fort de Lomé, aura marqué son pouvoir par une certaine hostilité aux mouvements de l’opposition. Dans la sous-région ouest africaine, son régime était connu comme un grand bourreau de l’opposition. Les nombreux mouvements de contestations avaient la triste réputation de se terminer chaque fois par un bain de sang. Et les contestations post électorales étaient ce qui faisait la particularité du pays. Une situation qui avait conduit à un dénuement total du tissu social. Bon nombre de togolais n’avaient eu seule solution que de se porter en refuge dans des pays voisins. Aujourd’hui, il existe encore un nombre non moins négligeable de togolais réfugiés dans le monde.

Neuf ans après cette disparition, on se demande encore si les togolais avaient-ils perdu un héros ? S’ils se souviennent même de ce douloureux événement ? Une chose est certaine, les opposants y répondront par la négation. Des opposants qui restent aussi durs et fermes face au régime de Faure Gnassingbé. Le mercure de la tension sociopolitique ne parvient toujours pas à retomber à la normale dans un pays présenté, tout récemment par un certain Loïck Le Floch-Prigent, comme une geôle. Et mêmes les dernières élections législatives ont été une illustration d’un pays toujours sur le fil.

Faure Gnassingbé, Bientôt dix ans au pouvoir après la mort de son père, Source: Jeune Afrique
Faure Gnassingbé, Bientôt dix ans au pouvoir après la mort de son père, Source: Jeune Afrique

Néanmoins, il existe bien une partie de la classe politique togolaise et de la population locale qui croit en la bonne foi de Faure Gnassingbé de redresser la barre. Ce dernier s’est même montré très flexible à de nombreuses occasions face aux exigences de l’opposition et aux protestations populaires. Quelques années derrières, il n’hésitait pas au détour de ses voyages à l’étranger de rencontrer des ressortissants togolais pour leur présenter les excuses des errements du pouvoir de son père même si ces rencontres ont plusieurs fois donné lieu à un requiem de tout l’appareil d’Etat par nombre de ces togolais.

Pour le futur, l’espoir semble être permis pour le pays. Des récentes conclusions du rapport de la Commission vérité, justice et réconciliation montrent clairement que toutes les parties affichent une bonne foi pour sortir le pays des tristes souvenirs du passé.

 


Nouvel échec des négociations entre Gouvernement et Syndicats au Bénin : La crise sociale perdure…

Le gouvernement et syndicalistes se quittent dos à dos. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)
Le gouvernement et syndicalistes se quittent dos à dos. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Elle était annoncée comme décisive. La rencontre entre les membres du gouvernement, les présidents de certaines institutions de la République, et les leaders des confédérations syndicales du Bénin. Car les négociations de cette rencontre devraient aboutir à un dégel de la crise sociale qui secoue le pays depuis quelques semaines.

Quelques syndicalistes se concertent après une première suspension de la rencontre, Source: André Dossa (Canal 3 Benin)
Quelques syndicalistes se concertent après une première suspension de la rencontre, Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Mais voilà, cette rencontre n’aura accouché que d’une souris. Elle n’aura jamais eu lieu. La faute à la présence de deux autres confédérations syndicales non engagées dans les mouvements de débrayage mais conviées aux assises par le gouvernement. Une provocation de trop, diront les leaders syndicaux des confédérations et centrales syndicales dont les militants observent le mot d’ordre de paralysie générale de l’administration publique.

Les médiateurs de la crise ont été contraints à vider la salle.
Les médiateurs de la crise ont été contraints à vider la salle. Source: André Dossa (Canal 3 Benin)

Ce qui a tout simplement conduit à la fin des travaux. Une rencontre terminée en queue de poisson qui ne surprend pas grand monde au Bénin. Le niveau de la discorde entre gouvernement et travailleurs est tel que bon nombre de béninois ne croyaient presque pas à une issue heureuse à la crise à la sortie de ces conciliabules. Puisqu’au-delà des revendications ayant conduit à la motion de grève, les responsables syndicaux peinent à digérer les récentes attaques du Chef de l’Etat à leur égard.

D’ailleurs, le président Boni Yayi est revenu à la charge samedi dernier au cours d’un meeting qu’il a tenu avec des milliers de femmes bénéficiaires du programme gouvernemental de micro-crédits aux plus pauvres en déclarant « Qui n’a pas travaille, n’a pas droit au salaire ». Allusion faite aux nouvelles revendications des travailleurs qui exigent la restitution par l’Etat des défalcations opérées sur les salaires du mois de Janvier.Face à ce nouvel échec, ils sont désormais très nombreux à craindre le pire pour le pays.

Beaucoup redoutent d’un scénario de la fin des années 80 où une grève générale a conduit à la chute du régime révolutionnaire de l’ancien chef de l’Etat Mathieu Kérékou. Mais en attendant que le pays n’en arrive là, l’administration publique béninoise sera une nouvelle fois encore paralysée. A compter de ce mardi, le pays tournera encore au ralenti. La plupart des fonctionnaires d’Etat resteront chez eux, les écoles, collèges, et universités en majorité sans enseignants, les hôpitaux réduits au service minimum. Du côté de la justice, le ton s’est déjà durci depuis ce lundi, avec désormais une grève illimitée pour les magistrats et certains agents auxiliaires.


Université de Parakou: Plus d’une cinquantaine de chercheurs mobilisés autour des urgences médico-chirurgicales

150px-Logo_Université_de_ParakouL’Université de Parakou s’investit résolument dans sa vision de se mettre au service des populations locales. Afin de mériter son rang d’université de développement, elle organise, par l’entremise de la faculté de médecine, les premières journées médicales de Parakou.

A cet effet, plus d’une cinquantaine d’enseignants chercheurs en sciences médicales et de praticiens présenteront aux participants les résultats de leurs travaux de recherche sur la question de la gestion des urgences en milieu hospitalier. Des travaux qui portent aussi bien sur les urgences médicales et spécialités médicales (22 communications), les urgences chirurgicales et spécialités chirurgicales (23 communications) et les urgences obstétrico-pédiatriques (7 communications). D’où le thème de ces premières journées médicales qui porte sur les urgences médico-chirurgicales.

A l’ouverture de ces journées scientifiques, le doyen de la faculté de médecine de Parakou, le docteur Spéro Hounkpatin est revenu sur la vitalité de son centre de formation. Créée en 2001, la faculté de médecine de Parakou, a déjà mis au service des populations et de la communauté scientifique plus de 200 médecins. Lesquels ont le mérite de travailler sur différentes thématiques relatives à la médecine, au bien-être des populations et au développement social. Et ces premières journées médicales constituent un creuset d’échanges scientifiques à portée internationale pour accroître la visibilité de l’établissement. Le recteur de l’Université de Parakou, le Prof Barthélémy Biao, précisera qu’il s’agit aussi bien d’une opportunité et du cadre approprié pour les chercheurs de partager leurs expériences et de communiquer les résultats de leurs travaux de recherche. Par ailleurs, il a convié les différents acteurs de la faculté de médecine (Fm) de Parakou en tirer le plus grand enseignement pour le bénéfice commun.

Ces premières journées médicales de l’Université, placées sous la direction scientifique du Prof Simon Akpona, connaissent la participation des enseignants et de praticiens venus de Parakou, Cotonou, Porto-Novo, la France, etc. Elles se déroulent dans l’amphithéâtre de l’Hôpital des Armées (HIA) de Parakou.


Tension sociale au Bénin : le pays est-il au bord de l’implosion ?

logo-UNLes leaders de l’opposition béninoise n’auront pas attendu longtemps pour réagir à la dernière sortie médiatique du chef de l’Etat qui a fait jaser plus d’un Béninois. Au cours d’une conférence de presse animée au siège de l’Union fait la Nation (UN), principale alliance politique de l’opposition béninoise, ces ténors politiques n’ont pas tari de mots pour mettre en garde le chef de l’Etat pour d’éventuelles déstabilisations du pays.

A l’instar de tous, la plupart des Béninois qui ont assimilé les déclarations du président Boni yayi à de la provocation, les dignitaires de l’Union fait la Nation déclarent prendre très au sérieux les menaces du chef de l’Etat. Pour eux, le message de Boni Yayi est bien clair. Il n’est pas seulement adressé aux centrales syndicales ni aux travailleurs ou à la classe politique, mais à tout le pays. Car l’opposition y relève une tentative de déstabilisation programmée du pays par le régime au pouvoir. Une situation dont il abusera pour s’y éterniser.

Ces opposants qui se disent exacerbés par les diatribes répétées à leur encontre par le chef de l’Etat, appellent presque à une « insurrection ». A les entendre, le chef de l’Etat s’illustre en « désinformation », en « dénigrement » et en « menaces » de ces concitoyens. Ainsi, ils ne méritent pas sa place au sommet de l’Etat. Pour eux, Boni Yayi a tout simplement « violé la Constitution ». Et pour y répondre, le sursaut patriotique des forces vives de la Nation, réclament-ils. « C’est le moment plus que jamais de protéger le pays contre le drame vers lequel conduit le chef incendiaire… C’est le moment de se donner de mettre fin à ses dérives suicidaires » a insisté l’ancien ministre des sports Théophile Montcho, orateur principal lors de cette conférence de presse.

Le député Candide Azannai
Le député Candide Azannai

A quelques encablures près, c’est un ancien collaborateur du chef de l’Etat, député à l’Assemblée nationale, passé dans l’opposition qui s’insurgeait contre les déclarations de Boni Yayi. Sans trembler, l’honorable Candide Azannai a tout simplement annoncé que « le président de la République planifie la guerre au Bénin ». Et pour arriver à ses fins, Boni Yayi aurait décidé d’instrumentaliser la jeunesse. C’est pourquoi ses propos « attentatoires » contre la paix et la cohésion nationale auraient été tenus au cours d’une rencontre avec des jeunes, croit savoir le député. Aussi relève-t-il dans les attaques du chef de l’Etat, « des mensonges manifestement caractéristiques d’un leadership de type pathologique rappelant avec un fort outrage les débuts d’Hitler, les pratiques d’endoctrinement décelables chez des extrémistes du talibanisme du non-Etat… »

Face à cette guerre de mots qui devient très inquiétante, la Fondation Mathieu Kérékou, du nom de l’ancien président de la République, se décide de jouer à la médiation. Toujours dans la même journée, le secrétaire général de la Fondation a fait de propositions de création d’un comité national de médiation pour la paix et la cohésion sociale au Bénin. Ce comité que la Fondation voudrait multi-représentatif devrait travailler à désamorcer la bombe sociale. Reste à savoir si cette proposition sera entendue par les différents acteurs de la crise sociopolitique qui embrase le pays.


« Le Bondinini », la nouvelle tendance sur les réseaux sociaux au Bénin

Depuis la tonitruante sortie médiatique du Chef de l’Etat à propos de la grève des travailleurs, une nouvelle tendance a vu le jour sur les réseaux sociaux des internautes du Bénin. En effet, le « Bondinini » pour certains ou « le Bondissement » pour d’autres, cette vague qui embrase les médias sociaux du pays est liée à une des attaques du président Boni Yayi contre les centrales syndicales : « …Je les ai tous dans ma main. J’observe tout. Je vois tout. Quand je vais bondir… » Et c’est ce dernier mot qui donne tout le sens à la nouvelle tendance. Une simple manière pour les internautes de se moquer de leur Chef d’Etat ou de se méfier de ses attaques ? Reportage en images…

"J'adore les artistes ivoiriens.....voila une occasion en or pour créer un nouveau concept...!!!!!" Propos de l'internaute ayant publié cette image sur facebook
« J’adore les artistes ivoiriens…..voilà une occasion en or pour créer un nouveau concept…!!!!! » Source : Un internaute de Facebook

 

"Je veux bondir sur un ami syndicaliste chez qui je viens d'arriver. Il n'a pas idée de ma mission. Moi un mouvancier bon teint. Après lui , c'est le tour de Lokossou, Issě , Todjinou et les autres démocrates allergiques à notre manière ,Nescafe ,de gérer le pays. Je vais bondir" Aboubakar Takou, Journaliste radié de la profession en 2011 par la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication pour offense au Chef de l'Etat Boni Yayi
« Je veux bondir sur un ami syndicaliste chez qui je viens d’arriver. Il n’a pas idée de ma mission. Moi un mouvancier bon teint. Après lui, c’est le tour de Lokossou, Issě, Todjinou et les autres démocrates allergiques à notre manière, Nescafé, de gérer le pays. Je vais bondir » Source: Aboubakar Takou, journaliste radié de la profession en 2011 par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication pour offense au Chef de l’Etat Boni Yayi

 

 

 

"Là, le bond du roi", propos de l'internaute ayant publié l'image sur Facebook.
« Là, le bond du roi », Source: Un internaute de Facebook.
"Excellence Mr le Bondisseur , peut on désormais faire des marches en toute quiétude? Sans que tu bondisse sur nous ?" Source: Internaute de Facebook
« Excellence Mr le Bondisseur, peut-on désormais faire des marches en toute quiétude? Sans que tu bondisses sur nous ? » Source : internaute de Facebook
"Attention, il va bondir", Source: Un internaute de Facebook
« Attention, il va bondir », Source: Un internaute de Facebook
Source: Internaute de Facebook
Source : internaute de Facebook
"J'espère qu'il sera plus efficace que cet animal", Source: Internaute de Facebook
« J’espère qu’il sera plus efficace que cet animal », Source : internaute de Facebook

 

 

 

 

 

 


Nasser Yayi, entre discrétions et réseaux sociaux.

Nasser Yayi, fils du président de la République du Benin
Nasser Yayi, fils du président de la République du Benin

Il y a quelques semaines, l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique » consacrait un grand dossier aux fils des chefs d’Etat du continent africain. Du parcours discret de certains, aux ambitions affichées d’autres de s’affirmer dans la vie politique de leurs pays, ou encore de la carrière militaire très remarquée d’un petit groupe d’entre eux, « Jeune Afrique » a présenté en plusieurs articles les portraits de fils de chefs d’Etat encore en activité sur le continent.

Un dossier qui aura suscité un grand intérêt auprès des lecteurs africains. Ces derniers qui voulaient savoir davantage sur le cercle familial des différents pouvoirs aux commandes sur le continent. Bien que les responsables du groupe de presse n’ont pas annoncé la fin de cette série, il y a avait un nombre impressionnant de béninois qui brûlaient d’envie d’en savoir un peu plus sur le parcours et la vie des enfants du chef de l’Etat du pays. Mieux encore, sur l’un de ses fils présenté par les médias locaux comme un disciple émérite de son père.

Nasser Yayi, un Oublié de Jeune Afrique?

Nasser Yayi, puisque c’est de lui qu’il s’agit fait figure de très proche collaborateur du président Boni Yayi au palais de la République. Issu du premier du mariage du Chef de l’Etat, il est désigné comme un probable héritier politique de son père, notamment dans la ville de Parakou, à 450 km de la Capitale où Boni Yayi conserve une bonne côte de popularité. En attendant que « Jeune Afrique » ne se penche en détails sur la carrière professionnelle de ce fils de Boni Yayi, il est connu de tous au Bénin, que Nasser Yayi est le secrétaire permanent du Conseil Présidentiel de l’Investissement. Un poste dont il a pleine compétence qu’il occupe depuis Octobre 2011.

Nasser Yayi: le technocrate au service de la Nation?

Titulaire d’un doctorat (PhD) en Economie de l’Environnement, Nasser Yayi a été enseignant de macroéconomie dans des universités américaines. Un parcours d’enseignant dont il parle fièrement sur les réseaux sociaux car il lui aura permis de se confronter avec des jeunes américains sur leur conception du développement de l’Afrique, notamment de la dette ou l’aide au développement. Considéré dans certains milieux, notamment proches du pouvoir comme un brillant étudiant, Nasser Yayi aurait bien avant l’accession de son géniteur au pouvoir manifesté le désir de servir la République. En effet, c’est ce qu’on peut lire dans certains articles de presse parus en Octobre 2007 qui revenaient sur son parcours.

Aujourd’hui, qualifié comme un cadre valeureux et ambitieux toujours dans la même sphère présidentielle, Nasser, est en charge de l’amélioration du climat des affaires et de l’investissement privé, la promotion du dialogue secteur public et secteur privé au Bénin. Une mission, pour le moins périlleuse, en raison des nombreux soubresauts qui jalonnent le mandat de son papa-président.

Et au dernier rapport sur le Doing Business 2014, publié en Octobre 2013, il a fallu pour Nasser Yayi de se défendre à travers une grande campagne médiatique pour prouver les performances qu’auraient réalisées le Bénin dans l’amélioration du climat des affaires. Est-ce parce que Nasser est le fils de Yayi qu’on croirait peu à ses valeurs personnelles, ses compétences et ses prouesses à la tête du Conseil Présidentiel de l’Investissement ? En attendant que les béninois, les plus sceptiques ne répondent à cette question, Nasser Yayi s’illustre aussi dans tout un autre domaine. Les réseaux sociaux…

Nasser Yayi, le Social Netwoker?

Connu pour être très peu bavard et présent dans les médias locaux, Nasser Yayi semble avoir trouvé le moyen le plus court pour s’exprimer au peuple, notamment à ses pairs de la jeunesse. Depuis quelques mois, le fils du président de la République est devenu très actif sur les réseaux sociaux notamment Facebook, qu’il utilise prioritairement pour le partage d’informations avec ses amis virtuels. S’il ne se verse pas dans la propagande au profit du régime de son père, Nasser Yayi s’illustre tout de même relayant des déclarations tapageuses de la plupart des chefs d’Etat du continent.

Et certains y voient bien dans cette stratégie que Nasser ne serait qu’à l’école des chefs d’Etat africains afin de se forger une carapace d’hommes politiques aguerris. Aussi serait-il un moyen plus court pour lui de se faire connaître davantage de la jeunesse pour de probables joutes politiques futures. Une stratégie qui semble bien marcher car le nombre de personnes qui s’intéressent à ces  « post » est en pleine augmentation.

Du Nasser de l’ombre au Yayi du grand public, sans doute encore quelques réglages et ce sera fait !


Au Bénin, passe d’armes entre le chef de l’Etat et les travailleurs

Boni Yayi, un bourreau pour ses compatriotes?
Boni Yayi, un bourreau pour ses compatriotes?

Face au durcissement du ton des centrales syndicales béninoises qui observent depuis quelques semaines une grève générale, le chef de l’Etat a réagi ce lundi 27 janvier 2014 à l’occasion d’une cérémonie. Une présentation de vœux qu’il a tenue avec quelques organisations de la jeunesse proches du pouvoir. Boni Yayi n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour s’en prendre aux travailleurs, mais en particulier aux syndicalistes qu’il accuse d’être manipulés.

Dans son adresse aux jeunes, Boni Yayi pointe d’un doigt accusateur, pour une nième fois, l’homme d’affaires Patrice Talon avec qui, il est en guerre ouverte depuis plusieurs mois. Sans ambages, le chef de l’Etat déclare détenir des preuves et des informations que la paralysie générale de l’administration publique, qui s’observe au pays de la violente répression de la marche syndicale du 27 décembre dernier, est une machination de l’homme d’affaires et de ses adversaires politiques. C’est pourquoi lui, garant de l’ordre constitutionnel, ne pourra céder aux chantages. A cet effet, Boni Yayi, bien que menaçant, demande aux syndicalistes de faire ce qu’ils veulent. Par des propos va-t-en-guerre, ce sont tous les travailleurs du pays que le chef de l’Etat veut intimider. Ils seraient tous à la solde d’esprits mal intentionnés pour le chasser du pouvoir avec une stratégie élaborée depuis Paris, où s’est réfugié Patrice Talon. Coutumier de ces propos incendiaires, Boni Yayi a ouvertement menacé les syndicalistes. « Ils sont tous dans ma main, je les observe jusqu’au jour où je vais bondir (…).  J’ai dit laissez les marcher, marcher, marcher ! S’ils ont besoin de rangers, on va le leur commander… ». D’autres diatribes ont aussi constitué le monologue de plus d’une heure du chef de l’Etat face aux jeunes qui sont venus l’écouter sur les programmes du gouvernement pour les sortir de la précarité ambiante.

Au lendemain de ces invectives contre les travailleurs, les Béninois ne doutent point d’une réplique des syndicalistes à la hauteur des agressions du chef de l’Etat. Et quelques heures plus tôt, ils étaient déjà montés au créneau pour s’offusquer contre les défalcations sur leur salaire du mois de janvier pour fait de grève. Quant aux magistrats, ils menacent déjà de passer d’une grève de 72 heures par semaine à un débrayage illimité à compter de la semaine.


L’Afrique, la convoitée?

AfriqueL’Afrique est en plein essor économique ! Une croissance économique estimée à une moyenne de 5 %. Même bien loin de l’apothéose et des performances miracles de l’économie asiatique de ces dernières années, c’est une prouesse mondialement reconnue. Du coup, « l’Afrique est un continent d’avenir », se plaisent à défendre les analystes. Un continent d’avenir qui suscite maintes convoitises.

Longtemps, c’est la France-Afrique qui cristallisait les attentions. Bien que décriée cette France-Afrique, aucun politique français n’aura finalement réussi à marquer la rupture avec cette tradition aussi « vieille » que le monde contemporain. François Hollande, grand défenseur « oral » de la fin de la France-Afrique l’a appris à ses dépens. Et le récent sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique en est bien une illustration poignante. Au-delà des questions sécuritaires, il a été l’occasion pour la France, au détour d’un forum économique l’ayant précédé, de « quémander » une part considérable dans l’économie africaine. En effet, la France semble avoir perdu de grosses parts d’investissements sur le marché africain même dans ses anciennes colonies. Une situation, déjà trop catastrophique pour le pouvoir de Hollande, conscient que l’Afrique est le continent d’ « avenir ». Selon l’Elysée, le sommet aurait servi à élucider la question « comment travailler ensemble pour que la croissance du continent africain puisse être bénéfique à tous ? »  Un modèle franco-africain de croissance qui contribuera à sortir les Africains de la misère et de la pauvreté, la France et plus largement l’Europe à juguler sa crise économique.

Et si Hollande s’évertue à remettre de la France au cœur de l’Afrique économique, la faute sans doute à ces nombreux pays qui, à chaque instant s’intéressent à l’Afrique.

La Chine au coeur de l'Afrique, Source: www.contrepoints.org
La Chine au coeur de l’Afrique, Source: www.contrepoints.org

La Chine, en tête de peloton serait le maître d’ouvrage du renouveau africain. Avec un modèle de coopération ultra économique avec l’Afrique, la Chine s’impose dans toutes les sphères de l’économie africaine. Des échanges commerciaux estimés à plus 180 milliards de dollars en 2012, la construction et le don du siège de l’Union africaine à Addis-Abeba à plus de 200 millions de dollars, la construction de routes, d’écoles, d’hôpitaux, des stades, des raffineries de sucre, et une part importante dans le pétrole du continent, la Chine va au-delà d’une simple convoitise de l’Afrique. Et le dernier forum sino-africain de coopération a été une nouvelle occasion pour les dirigeants de l’empire du Milieu de donner la preuve de leur profond « amour » pour l’Afrique.

L’Afrique de demain, ils sont bien nombreux de pays à participer à son édification. Chacun y va de sa stratégie et de son modèle de coopération. Les émirs pétroliers du golfe Arabo-Persique, usent d’une stratégie de bienfaisance et d’assistance humanitaire, qui fait déjà son effet. Le Fonds koweïtien d’investissement, la Banque islamique d’investissement et de commerce, la Fondation du Qatar, et dans une moindre mesure la Turquie réussissent tant bien que mal à s’imposer dans nombre de secteurs porteurs pour l’économie africaine dont notamment l’agriculture et le pétrole.

Au nom de la coopération Sud-Sud, l’Inde, le Brésil et même l’Afrique du Sud veulent sortir de l’ombre de grandes puissances économiques sur le continent. S’il existe un modèle de coopération Inde-Afrique bien connu basé sur la migration massive des Indiens sur le continent pour des investissements d’affaires dans le secteur minier en Afrique du Sud, sylvicole, agricole et dans l’exportation des produits cosmétiques sur le reste du continent, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Russie et les autres repensent sans doute les leurs. Dans le magazine African Business en 2011, le premier ministre indien Manmohan Singh, déclarait lors d’un forum Afrique-Inde au siège de l’Union africaine « Ce sommet est une occasion pour les deux partenaires de renforcer leur coopération dans divers secteurs allant de l’agriculture à la télémédecine en passant par les infrastructures, la formation et le transfert des technologies, ainsi que la sécurité alimentaire et le partage des informations. » Aussi, insistera-t-il que « l’Inde et l’Afrique ont la particularité de disposer d’immenses ressources humaines et naturelles. Notre principe est de ne pas imposer nos valeurs aux pays africains ».

L’avenir du monde se joue-t-il autant en Afrique ?

Bien qu’il reste beaucoup à faire pour tenir ce rang du poumon de l’économie mondiale de demain, l’Afrique est sans équivoque le centre des grandes convoitises mondiales. Pour preuve, entre autres, la récente tournée du premier ministre japonais Shinzo Abe en Afrique et  l’annonce faite par l’administration Obama d’organiser à la Maison Blanche en août prochain un sommet Etats-Unis/Afrique. Ce dernier sera précédé d’une rencontre avec les jeunes leaders du continent dans le cadre du Young African Leadership Programme (YALI). Le continent fait l’objet de convoitises autour de son fort potentiel en matières premières, le grand marché d’écoulement de produits manufacturés qu’il représente pour le futur, la jeunesse de sa population qui servira de main-d’œuvre « bon marché » pour les grosses firmes industrielles ancrées dans la délocalisation et la colocalisation.

Cet attrait que représente l’Afrique  peut bien donner lieu à de conflits entre ces grandes puissances. La Chine a-t-elle vu d’un bon œil la visite sur le continent du premier ministre nippon Shizo Abe, qui comme une provocation s’est achevée en Ethiopie, un pays considéré comme la base arrière de la Chine sur le continent. Une chose est certaine, le Japon, « pays du soleil levant » veut se défaire de sa tunique d’éternel donateur pour muer en un véritable partenaire commercial de l’Afrique.

Et que dira la France de la nouvelle formule d’Obama ? Barak Obama, lui qui depuis sa prise de pouvoir en 2008 s’est montré peu regardant sur l’Afrique. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il existe depuis des années des facilités d’échanges commerciaux que les Etats-Unis accordent à certains pays africains pour l’exportation sur le sol américain de certains produits.

De la convoitise extrême d’un continent, l’Afrique, à une guerre plus que géostratégique entre les grandes puissances, nous y sommes presque !