Clara Delcroix

Chronique d’une française en Erasmus à Vilnius en Lituanie – n°1

Je suis à Vilnius, en Lituanie depuis plus de deux mois désormais, et je me rends compte que je n’écris pas beaucoup sur mon blog… alors qu’il m’arrive plein de petites anecdotes ! Je vais donc essayer de faire une chronique hebdomadaire avec toutes ces histoires. 😊

Le magasin de photos

12.11.2018

Je veux imprimer des photos pour les envoyer à mes grands-parents. Oui ma grand-mère s’est plainte auprès de mon père : a priori, je ne lui enverrais pas assez de courrier !

Je vais donc à la boutique de photos. J’énonce ma phrase en lituanien, toute belle, bien préparée : « Labas vakaras, ar kalbate angliškai? »

Mais non, le monsieur de la boutique de photo ne parle pas trop trop anglais, il le fait comprendre avec sa tête.

Du coup pour demander d’imprimer les photos, je dis : « Uhm… “tch-tch” foto ? », en montrant la clef USB (oui « tch-tch » c’est le bruit de l’imprimante).

Le monsieur dit : « Tomorrow. » Je m’apprête à partir. Mais le monsieur me fait comprendre qu’il peut transférer les photos sur l’ordinateur, mais qu’elles ne seront pas imprimées avant demain.

Je donne la clef USB. Le monsieur commence l’importation.

Je dis : « Small. » Bah oui, je ne vais pas prendre des photos grand format, elles ne rentreront pas dans l’enveloppe. Mais le « small », le monsieur ne comprend pas. Donc j’écris « 9*13 » sur son smartphone, les dimensions de la photo en somme. Le monsieur acquiesce.

Pour payer, le monsieur dit : « vienas keturiasdešimt », ou quelque chose comme ça. 1,40€, il le montre sur sa calculette. Je paie.

Vient le moment où il demande : « Vardas? » Ah oui, le nom. En général, avec « Delcroix » ils ont un peu du mal en Lituanie, ça doit être un peu trop français. Je sors donc mon portefeuille, sous l’œil intrigué du monsieur, et prend le premier document qui vient : mon permis de conduire. Je montre mon nom. Le monsieur commence à écrire D-E-L-C-Z-O-… ça part en cacahuète. Il ne termine pas d’écrire et dit : « Gerai, gerai ». Ça veut dire que c’est bon. Je pars, je pourrais récupérer mes photos demain.

Bah oui, c’est sûr que des Français, on n’en croise pas tous les jours dans la petite boutique de photos d’Antakalnio 73, le « Fotocentras ».

Les photos imprimées et mon nouvel investissement : une théière © Clara Delcroix
Les photos imprimées et mon nouvel investissement : une théière ©Clara Delcroix

La poste restante

13.11.2018

Je vais à la poste pour demander s’il offre un service de poste restante (sur une demande de mon papa).

À la poste, il faut demander un ticket à la machine. Il faut donc sélectionner pourquoi on vient à la poste. Heureusement la machine parle anglais. Je sélectionne « Information ». Le petit ticket s’imprime : 907.

Un écran affiche les numéros avec le guichet auquel il faut aller. Je patiente. Mince, le monsieur qui parle anglais ne semble pas être là aujourd’hui. Oui, à force d’aller à la poste, je connais les différentes personnes qui y travaillent (la poste est à deux pas de chez moi, Antakalnio g. 75).

907. « Ah, c’est mon tour ! »

Je ne suis jamais tombée sur cette madame, alors je tente : « Labas vakaras, ar kalbate angliškai? » La dame fait signe moyen-moyen avec la main. Je poursuis quand même en anglais (on ne sait jamais) : « Do you offer the poste restante service? » (je vous assure, ça se dit comme ça en anglais).

La dame s’adresse en lituanien aux autres gens qui attendent. Au début je ne comprends pas. Je pense que c’est parce que le bureau de poste va bientôt fermer et qu’il y a trop de monde qui attend.

Mais ensuite je comprends. Je ne peux vous dire exactement ce que la dame a dit, mais la traduction revient plus ou moins à : « Est-ce que quelqu’un parle anglais ? »

Un monsieur s’avance. Je lui dis : « Hi! », le monsieur répond : « Hi! », je poursuis : « I want to ask her if they offer the post restante service here. » Le monsieur est perplexe. Je réessaie : « Poste restante *prononciation à l’anglaise* ? Poste restante *prononciation française* ? » Non, définitivement, ça ne passe pas.

Donc j’explique : « When you don’t have a mailbox, can you receive letters in this post office? » Le monsieur traduit à la dame. La dame répond. Le monsieur me traduit : « You can rent a mailbox here. » Il pointe des boîtes aux lettres du doigt. Je demande : « And what’s the price for this? » Le monsieur demande donc à la dame : « Kokia kaina? » La dame répond, le monsieur traduit : « It’s 4€ per month. » Je dis « Ačiū, viso! » à la dame, puis « Thanks, goodbye! » au monsieur.

Bref, ils ne semblent pas avoir la poste restante dans ce bureau de poste. Je tenterais ma chance autre part.

Petit problème de prononciation sur un nom un peu trop français

13.11.2018

Je me rends dans une banque pour récupérer ma carte étudiante, la LSIC ou LSP (oui, je ne l’ai toujours pas, et au final ils ne l’avaient pas encore). Donc la dame me demande mon nom. Aïe !

Une banque à Vilnius © Clara Delcroix
Attendre dans la banque pour récupérer sa carte étudiante ©Clara Delcroix

C’est un problème récurant. Les lituaniens sont incapables de prononcer mon nom de famille correctement. Mon prénom ça passe toujours. Clara, c’est relativement international. Ça existe aussi en allemand, en anglais, en espagnol, en russe… Je vous l’accorde, ce n’est pas tout à fait la même prononciation, mais ça reste relativement proche (le r bien dur, à la française, en général c’est pas trop ça).

Mais Delcroix, aïe aïe aïe…

Déjà, quelle idée de mettre un i après un o. C’est censé se prononcer comment ? Vous allez me dire : « C’est évident, on dit [wa] ! » Oui, mais vous êtes francophones. Pour les autres, c’est une autre histoire…

Et puis le x à la fin. Qu’est-ce qu’il fait là lui, hein ? S’il est là, c’est sûrement qu’on le prononce… Bah non ! En gros, désormais, je m’appelle Dilecroïxe. Mais, bon, je m’en amuse, ça ne me dérange pas plus que ça ! 😉

Un cours de maths… après une courte nuit !

14.11.2018

Quand on est en Erasmus, on est à l’étranger avant tout pour étudier. Mais je dois avouer que les réveils à 6 h 30 sont parfois (souvent ?) difficiles. Petit illustration avec ce cours de maths…

Clara regarde l’heure.

« Il est 37, le prof termine son cours en retard, nous sommes censés partir à 30… C’est étrange… »

Clara regarde à nouveau l’heure.

« Mince, en fait il n’est que 10:37, et on termine à 11:30. Tout s’explique ! »

Pas de bise, mais des bisous sur la bouche ?

15.11.2018

Lors d’une discussion avec une lituanienne, j’apprends que les lituaniens peuvent s’embrasser sur la bouche lorsqu’ils sont très très proches (je parle ici d’une relation amicale, et non amoureuse).

Je le poste sur Facebook et au final c’est un peu controversé… Certains lituaniens s’exclament que c’est faux, d’autres que c’est un mensonge !

Alors vrai ou faux ? Ça dépend avant tout des personnes, et des familles… S’embrasser avec ses parents semble ce qu’il y a de plus courant. Mais, oui, oui, c’est aussi possible avec des amis (mais sûrement bien moi courant).

Petite histoire rapportée par une française. Son copain (lituanien) est danseur. Il danse avec les mêmes filles depuis qu’ils sont tous très jeunes. Ils se connaissent donc très bien et sont très proches. La première fois que cette française accompagne son copain à la danse, elle le voit embrasser toutes les filles sur la bouche. Je vous laisse imaginer sa réaction !

Mais je vous rassure, en temps normal, c’est plutôt le câlin qui prime avec les amis.

Pour les services de migration, je suis le n°810, citoyenne de l'Europe © Clara Delcroix
Pour les services de migration, je suis le n°810, citoyenne de l’Europe ©Clara Delcroix

Les services d’immigration à Vilnius

16.11.2018

Comme je reste en Lituanie plus de trois mois, bien que citoyenne européenne, j’ai besoin d’un certificat. De son nom complet : « pažymą Europos Sąjungos valstybės narės piliečio teisei laikinai gyventi Lietuvos Respublikoje patvirtinti » en lituanien, « certificate confirming the right of the citizen of the EU Member State of temporary residence in the Republic of Lithuania » en anglais, ou en français « certificat qui atteste le droit d’un citoyen d’un pays membre de l’UE de résider temporairement dans la république de Lituanie ».

Rien de bien compliqué pour obtenir ce papier… encore faut-il avoir tous les documents, et les traductions si nécessaire ! Passeport (ou carte d’identité), carte européenne d’assurance maladie, contrat de location pour l’appart, lettre de l’université, extrait de compte bancaire… je pense que je n’ai rien oublié (dans le cadre d’un Erasmus, après ça dépend de la situation de chacun).

Mais j’ai quand même dû m’y rendre à 3 reprises afin de pouvoir tout rassembler (c’est aussi mon manque d’organisation qui doit jouer ici). Et il m’a fallut faire traduire l’extrait de compte bancaire. Mais ensuite, c’est très rapide : un formulaire à remplir et hop ! C’est tout bon !

Sous deux semaines, je vais recevoir un mail m’indiquant que je peux récupérer le papier. Ouf ! Parce que l’Office des migrations (Migracijos valdyba) se situe dans le commissariat central, Naugarduko g. 100. Et ce n’est pas la porte d’à côté pour moi !

En bonus : un peu de nourriture

Cette semaine, j’ai acheté du fromage fumé fermenté et c’est très bon. Un goût particulier, mais pas forcément très fort. À tester accompagné de pain noir (et du beurre selon le goût) !

Le fromage fumé fermenté sur du pain noir © Clara Delcroix
Le fromage fumé fermenté sur du pain noir ©Clara Delcroix

J’ai aussi eu la (mauvaise) idée d’acheter une baguette. Elle ressemblait aux baguettes pour la fondue (elle était rassie quoi). Mais ce que j’ai trouvé plus amusant, c’est qu’il y avait un « mode d’emploi » sur l’emballage : comment croquer la baguette (et non la couper au couteau).

L'emballage de la baguette © Clara Delcroix
L’emballage de la baguette ©Clara Delcroix

Sur ce je vous laisse. N’hésitez à me poser des questions si vous en avez, sinon on se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes ! 😉

La chronique suivante, c’est par ici.

© Clara Delcroix


Comment se saluer à l’étranger ? Sans la bise, c’est étrange…

La bise… une action aussi insignifiante qu’importante. Elle vient presque à nous manquer à l’étranger, à nous, Français.

En Allemagne, pas de bise mais des câlins

Dans mon esprit reste gravée à jamais ma première rencontre avec Georgie, ma correspondante allemande. J’avais alors 15 ans. On se connaissait depuis plus d’un an. Certes, par écran interposé, mais quand même !

Si Georgie avait été française, je lui aurais fait la bise lors de notre première rencontre. Mais Georgie n’est pas française. Bien entendu, je savais qu’à l’étranger la bise n’est pas de coutume. Mais faire un gros câlin (« umarmen« ) à quelqu’un qu’on rencontre pour la première fois, ça m’a fait -et me fait toujours- une drôle d’impression.

Avec Georgie, disons que ça passait encore : on se connaissait bien et on allait passer 6 mois ensemble dans le cadre de notre échange Sauzay. Mais même à l’école, pour se saluer le matin, l’accolade était de mise. Même avec les gens qu’on n’aime pas trop.

C’est étrange. En France, on fait la bise à tout le monde (ou presque). L’étreinte, quant-à-elle, reste réservée aux personnes qui nous sont les plus proches. Mais en Allemagne, c’est le contraire.

En Lituanie : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Oui, les étrangers ne font pas la bise, je le sais. Donc désormais, en Lituanie, rebelote ! Ils ne font pas la bise. Mais c’est encore plus complexe qu’en Allemagne je trouve.

En Allemagne, c’était une accolade, point. En Lituanie, on a le choix : une accolade, un check, un coucou de la main, ou même une bise (mais que sur une joue). Tout dépend du degré de proximité, du lieu où on se trouve, du contexte… Je l’ai appris à mes dépens.

Première rencontre

La première Lituanienne que j’ai rencontrée, c’était Lina, quelques jours après mon arrivée. Là encore, on se connaissait depuis peu, par écran interposé. Lorsqu’elle arrive vers moi, elle ouvre grand ses bras. « Ok, c’est comme en Allemagne : un câlin ! ». Jusque-là, tout va bien.

À la fac

Puis sont arrivés les cours à la fac. Et en réalité, c’est très pudique. On se contente d’un simple check ou d’un coucou de la main. Le matin, un simple coucou de la main ? C’est presque vexant pour moi… Pas de contact physique, ça me semble vraiment froid.

En France, un simple coucou de la main, ça signifierait :

  • dans le meilleur des cas : « Hey coucou tu es là ! Attends je viens te faire la bise. »
  • la version fatiguée : « Coucou collectif : j’ai la flemme de faire la bise à tout le monde. »
  • le « Je ne t’aime pas donc je ne te fais pas la bise donc je te fais coucou. »
  • peut-être d’autres choses, mais disons que la bise est plus courante

En dehors de la fac

Sauf que ces mêmes gens à qui on fait coucou à la fac, si on les voit en dehors de la fac, on ne fait plus coucou ! Selon le moment, les codes sont différents.

Et tout ça prête à confusion… Un vendredi soir, on doit se retrouver avec Valerija (je précise qu’elle a fait un Erasmus en France, donc elle connaît la bise 😄). Je vois sa tête s’avancer, comme pour faire la bise. Ni une ni deux dans mon esprit : « Ah ok, on fait la bise ! »

Mais non ! Le premier côté, jusque là, tout va bien. Le second côté, elle s’exclame amusée : « Okay, let’s do it the french way ! » Traduction : ok, faisons-le à la française. Bah oui, il ne fallait faire qu’une joue…

En dehors de la fac, on passe donc au câlin ou à la bise sur une joue… Ou un coucou ! Ça dépend de la personne et du lieu. C’est vraiment compliqué et je ne sais jamais quoi faire.

Ces étrangers qui font la bise « pour s’amuser »

À plusieurs reprise, il m’est arrivé qu’un étranger me fasse la bise. « Pour faire comme les Français ». Sauf que ce n’est pas comme avec les Français… Et c’est maintenant que j’en arrive aux bises loupées. Ces bises où les joues ne se touchent pas ou encore celles où les mouvements de tête sont exagérés… Enfin, bref, la bise c’est bien français !

Et je comprends totalement que cette même bise peut sembler déroutante pour les étrangers (aussi déroutant que de ne pas la faire pour moi !). Exemple en vidéo.

Vous avez aussi des anecdotes avec la bise à l’étranger ? N’hésitez pas à les raconter en commentaire.


1er mois d’Erasmus à Vilnius, le temps passe vite !

Je suis arrivée le 27 août à Vilnius, il y a bientôt un mois. Déjà un mois ! Ça correspond à 1/3 de mon échange Brigitte… en Allemagne. Mais en un mois, il peut s’en passer des choses !

Soit dit en passant, je me rends compte que je n’ai aucun article sur ce fameux échange Brigitte Sauzay… À corriger au plus rapidement !

En un mois, ma chambre est devenue mon petit nid douillet. La fatigue quotidienne commence à se dissiper. Je cherche moins mes mots en anglais (mais il arrive que je fasse encore et toujours répéter 4 fois la même chose). Et certains mots viennent même en anglais dans ma tête… ou en allemand… ou aussi en français bien sûr. Mais jamais la bonne langue au bon moment.

En un mois, j’ai acheté un couteau chef, un moule à gâteaux et un fouet. Je peux donc (enfin) cuisiner ! J’ai fait 2 gâteaux, un au chocolat et un au yaourt. J’ai fait de la compote de pommes et de la gelée de fraise (bon c’était de la poudre à dissoudre dans de l’eau chaude, mais c’était quand même bon 🙄). Et j’ai même fabriqué un photophore avec une boîte de conserve.

Jusque là tout allait très bien : pas de pot renversé, pas de tâche sur une chemise blanche, pas de chute malencontreuse. Rien. Au début, on est un peu comme les poules, en alerte au moindre son. Mais au bon d’un mois au revient à la norme. On est moins sur le qui-vive.

Redresser la tête et taper dans un meuble ? Fait. Rentrer dans les chaises d’un café sur le trottoir ? Fait. Louper une marche ? Fait. Mettre du shampoing dans ses yeux ? Fait. Faire tomber le couteau plein de confiture par terre le matin ? Fait. Prendre du pop-corn salé pour du pop-corn sucré ? Fait. Oublier qu’il y a une consigne sur les bouteilles en Lituanie ? Fait. Oublier de mettre le temps pour la cuisson des pâtes ou du riz ? Fait, plusieurs fois même. Etc. Bon, après, ce n’est peut-être que moi. 😄

À temps pour l’automne 🍂

Le 23 septembre, nous sommes passés à l’automne. Et c’était vraiment très marqué à Vilnius. Il y a un avant et un après. Le vendredi, 21 septembre, c’était toujours l’été. Tout le monde était en T-shirt à manches courtes : le soleil brillait dans le ciel céruléen et nous réchauffait avec un douillet 27°C.

Oui, sauf que ça, c’était l’été. Désormais, c’est l’automne. L’automne a eu un jour d’avance ici. Il a commencé le 22 septembre, samedi. Le mercure est tombé à 8°C. Et on a désactivé les couleurs, on est passé en mode noir et blanc, en monochrome : le ciel est gris en somme.

Pour nous rassurer, ma prof de russe nous a confié : « Bon, maintenant que l’automne a démarré, on ne reverra pas de ciel bleu avant… *cherche ses mots* avant le printemps ! » Un peu plus de 175 jours à patienter, tout va bien… 😬

Au bas de mon immeuble, le sol est jonché de feuilles mortes et de marrons. La pluie rythme les journées.

Mais la grosse difficulté en Lituanie, c’est que le temps est très très changeant. En une demie-heure, on peut passer d’un extrême à l’autre, d’un éclatant soleil à de la pluie diluvienne. Cette après-midi, je regarde le ciel d’un côté : des rayons de soleil paraisse derrière des moutons de nuage, ciel bleu en arrière-plan. Je me tourne à 180° : un nuage noir, mais noir comme je n’en avais jamais vu !

Ça peut prêter à sourire, mais dans mon sac, j’ai toujours un parapluie, de quoi me couvrir et mes lunettes de soleil – au cas où.

Relations amicales : on commence à connaître des locaux 🇱🇹

À mon arrivée en Lituanie, j’ai très rapidement connu des français. Un peu à la manière d’aimants, on entend quelques mots dans la langue de Molière et on est de suite attiré… Il faut donc déjouer les lois de la physique pour commencer à s’immerger dans le pays !

Dans le cadre d’Erasmus, nous avons bien sûr les buddies qui nous permettent un premier contact avec des locaux. Mais on commence à vraiment rencontrer les lituaniens à l’université, pendant les cours. L’avantage des cours Erasmus : ils ont lieu en petits groupes, du moins à l’université de Vilnius. Pas de gros amphi, au maximum une quarantaine d’élèves, bien souvent moins.

Pour le premier travail de groupe à l’université, nous devons mixer les étudiants Erasmus avec les autres. Dans mon groupe, 4 étudiants lituaniens, 1 néerlandais, 1 italien et moi, française.

4 étudiants lituaniens, ai-je dit ? 2 sont biélorusses et 1 est arménien. La dernière est belle et bien de nationalité lituanienne, mais d’origine russe, avec le russe pour langue maternelle. Donc lorsque les « lituaniens » parlent, ils parlent plutôt en russe… et aussi en anglais quand même.😉Pour éviter toute confusion, précisons qu’en Lituanie, on parle le lituanien à la base.

Mais à y réfléchir, c’est comme l’université en France. Des étudiants parlent français mais ne sont pas français pour autant. L’année dernière, j’en connaissais du Burundi, du Canada ou encore du Maroc.

Et dans la coloc’ ?

Ma colocation est composée d’étudiants Erasmus : une Allemande, un Allemand et un Estonien. Nous ne parlons pas beaucoup entre nous. Chacun mène un peu sa vie de son côté. Mais parfois nous entamons une discussion avec les Allemands. Les longues discussions le soir ont surtout lieu entre l’Allemande et moi (oui, les 2 filles…).

Lorsque nous croisons l’Estonien, c’est en général sur le trajet de sa chambre à la salle de bain (les deux portes sont côte-à-côte), de sa chambre à la porte d’entrée (1 m après la porte des toilettes, même pas), ou dans la cuisine, casque vissé sur les oreilles…

Mais bon, je garde en tête une phrase qu’une lituanienne m’a dit : « Déjà que les Lituaniens sont froids, les Estoniens sont pires ! »

Petite anecdote de la semaine : une histoire de supermarché

La semaine dernière, je me rends à Maxima, l’un des supermarchés locaux. Je fais mon tour dans le magasin et arrive à la caisse. Quelle ne fut pas ma surprise ! Devant moi, une dame dépose ses commissions sur le tapis : 2 paquets de cigarettes, 2 paquets de graines de courge et 1 Bounty. C’est tout.

Vous comprendrez donc mon étonnement lorsque je l’ai vu sortir un billet de 500 €. Ils sont violets, je n’en avais jamais vu… 😂 Un billet de 500 € pour payer moins de 10 € de courses ! Je ne m’en remets toujours pas…

Des événements, toujours des événements

Pour ce point c’est mon côté provincial qui ressort (bah oui, Lille ce n’est pas Paris !). Mais il y a TOUJOURS des événements à Vilnius. Toutes les semaines quelque chose de nouveau. On a d’abord eu les Sostinės dienos (jours de la capitale), puis la procession des étudiants, le marathon de Vilnius, 2-3 autres trucs, et ce week-end la venue du pape (en personne 😌).

Ça ne s’arrête jamais ! Mais en même temps, à Vilnius, je ne ressens pas vraiment ce côté « grosse capitale bondée et remplie de touristes ».

En fait, pour résumer, Vilnius est à l’image de son temps : pleine de contrastes. Elle est calme et animée, moderne et ancienne, les vieux parlent russe, les jeunes parlent anglais, et tant d’autres choses…

© Clara Delcroix
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Le Tour du Bassin Minier dans le Nord-Pas-de-Calais

À la fin du mois de juillet, avec mon père, j’ai marché 115,8 km autour du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. L’occasion de (re)découvrir le passé minier de la région, ainsi que ses espaces naturels.

Boucle n°2 : le Bassin minier sous toutes ses facettes

Je parle du tour du bassin minier, mais en réalité, il y a plusieurs tours du bassin minier. 7 boucles au total, de Bruay-la-Buissière à Condé-sur-l’Escaut en passant par Lens et Douai.

L’itinéraire que j’ai parcouru avec mon père est le plus long : 115,8 km. Il s’intitule « boucle n°2 : le Bassin minier sous toutes ses facettes« .

Les étapes de la boucle n°2

Nous avons divisé la boucle en 6 étapes, soit une petite vingtaine de kilomètres par jour.

  • 19 juillet : Fouquereuil – Beuvry (9,5 km)
  • 20 juillet : Beuvry – Meurchin (23 km)
  • 21 juillet : Meurchin – Libercourt (15,8 km)
  • 22 juillet : Libercourt – Lens (18 km)
  • 23 juillet : notre jour de repos, le même que celui des cyclistes du Tour de France 2018 😉
  • 24 juillet : Lens – Verdrel (22,5 km)
  • 25 juillet : Verdrel – Fouquereuil (27 km)

Trouver son chemin sur le tour du bassin minier

Comme tout sentier de la FFRandonnée, la boucle n°2 des tours du bassin minier est balisée. Mais nous avons beau prêter une attention extrême au balisage rouge et jaune, il finit toujours par s’évanouir…

Par endroits c’est très bien indiqué (à proximité des villes), mais il arrive de marcher plusieurs kilomètres sans croiser un seul balisage. Soit il n’y en a pas, soit on ne les voit pas (mais les balisages sont quand même destinés à être visibles !)…

Le château d'eau de Douvrin © Clara Delcroix
Trouver des points de repère (comme ce château d’eau) et lire la carte peut aussi aider ! © Clara Delcroix

Il est donc quasi-obligé d’investir dans le topo-guide de cette randonnée (Tours du Bassin minier Nord – Pas-de-Calais). Mais autant dire que même avec le topo-guide, on arrive à se perdre…

La meilleure option : avoir le sens de l’orientation. Ou un smartphone sur lequel on peut se géolocaliser ! Ça nous a sauvé bien des fois. Une bonne astuce : utiliser l’appli du Géoportail (App StoreGoogle Play) et non Google Maps ou Plans. Les cartes du Géoportail sont les cartes IGN : les mêmes que celles du topoguide, donc même les petits sentiers qui n’apparaissent pas sur Google Maps ou Plans y sont visibles.

Attention aussi à ne pas confondre les différentes signalisations : certains passage de la boucle n°2 chevauchent d’autres sentiers, notamment le GR127 et la Via Francigena (GR145). Ainsi parfois on se laisse tenter par un alléchant balisage, qui finalement nous écarte du chemin !

Qu’est-ce qu’on voit sur ce sentier ?

Comme l’annonce le guide, on voit le bassin minier sous toutes ses facettes. Sous la pluie et sous le beau temps. Bon, pas forcément, mais nous avons eu le droit aux 2.

Un point très agréable, l’itinéraire est peu fréquenté. Excepté quelques cyclistes, quelques randonneurs et, près des étangs, quelques pêcheurs, personne ! C’est vraiment peu comparé au mur d’Hadrien, qui était par endroits une véritable autoroute à randonneurs.

Les terrils à l'horizon © Clara Delcroix
Les terrils ne sont jamais bien loins © Clara Delcroix

Des paysages diversifiés

Le sentier ondule entre différents paysages : villes et villages, champs (un peu à découvert lorsque le soleil tape : ce n’est pas forcément toujours agréable), forêts…

Comme nous sommes dans le bassin minier, nos journées de marche sont rythmés par les corons, les terrils, les anciens sites de fosses, etc. Pour plus d’explications sur ces éléments, se référer à cet article sur le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Sentiers en graviers, en terre battue, envahis par la végétation ou routes goudronnée… Chacun a son petit nom bien défini, du cavalier au chemin de halage.

Qui dit chemins de halage dit canal ou rivière. Des péniches passent. L’une d’elle est aménagée en plage. Sur ces mêmes chemins de halage, des ponts, beaucoup de ponts, dont certains sont laissés à l’abandon.

Dans une forêt, des panonceaux indiquent les espèces des arbres. On peut s’amuser à les différencier (si on ne connaît déjà les petites rengaines type « Le charme d’Adam, c’est d’être à poil »).

Le paysage est ponctué par nos collines locales : les terrils. Dans ce tour du bassin minier, on les contourne, et au loin, on en aperçoit souvent au moins un. À proximité des terrils, l’environnement est différent : le sol devient noir et dégage de la chaleur, la végétation est particulière.

La végétation sur un terril (le sol très noir à noter aussi) © Clara Delcroix

Bien entendu, nous passons régulièrement le long de villes ou de villages, mais pas forcément dedans. Les grandes villes telles que Béthune ou Lens sont des passages obligés. Si bien que l’on se demande comment certaines portions d’itinéraire ont été conçues…

Au niveau sonore, c’est parfois très calme et à l’écart des routes, et a contrario, on se retrouve par moment juste à côté de l’autoroute.

Quelques points de passage importants

Une étape importante du Tour du Bassin Minier : Notre-Dame-de-Lorette (et son cimetière militaire comprenant environ 45 000 soldats). On peut en outre noter le territoire canadien de Vimy, que l’on aperçoit au loin.

Notre-Dame-de-Lorette et son cimetière militaire © Clara Delcroix
Notre-Dame-de-Lorette et son cimetière militaire © Clara Delcroix

Lorsque nous arrivons sur la Grand-Place de Béthune, nous nous installons sur la terrasse d’un café pour nous délecter d’une boisson fraîche. Dans notre dos, le carillonneur du beffroi sonne le Petit Quinquin.

Un passage sur la route du patois est aussi notable.

Rencontre avec les habitants

Dans la ville de Beuvry, nous avons vu les Charitables au sortir de l’église. Ils se chargent bénévolement des inhumations depuis plusieurs siècles !

En quête d’eau…

Il ne faut pas se fier au fait qu’on soit dans le Nord ! Certains jours sont très chauds et le soleil tape (bon oui, d’autres jours, la pluie était au programme). Les gourdes sont à sec. Parfois, à l’occasion d’une pause café (ou limonade), on demande au gérant de les remplir. Mais il arrive de se retrouver au milieu de nul part… Seule solution : demander de l’eau aux habitants.

Pause café à Beuvry © Clara Delcroix
Pause café à Beuvry © Clara Delcroix

22 juillet, 1re fois au nous sommes contraints à quémander de l’eau.

Jacqueline est sur le pas de sa porte, nous l’interpelons. «Oui, pas de problème ! Rentrez pour remplir la gourde. Vous n’avez pas besoin d’un entonnoir ?

– Non non, c’est bon, ça fonctionne.

– Ah oui, en effet !»

Et Jacqueline commence à discuter. Dans le quartier tout le monde l’appelle Mère Teresa. Elle nous raconte que son mari est décédé à cause de l’amiante. Il était dans le bâtiment. D’ailleurs, il était italien d’origine. Son beau père a même été assassiné par la mafia… On doit continuer notre route, on part donc, armés d’eau fraîche.

La 2e fois, la dame nous a donné une bouteille d’eau, car  «l’eau du robinet n’est pas très bonne par ici».

Au bord de l'eau © Clara Delcroix
Au bord de l’eau © Clara Delcroix

Retour dans le monde civilisé

À la fin d’une des journées, nous sommes chargés par ma mère de rapporter quelques commissions. Nous nous rendons dans un Carrefour. Tout titubant et puant que nous sommes, nos vêtements sales, les gens nous regardent un peu de travers. Mais ils sont encore plus abasourdis lorsque nous ressortons avec notre bouteille de boisson bio à l’avoine et au riz. Les regards signifient «Qui sont ces vagabons bobos ?»

Connaissiez-vous les tours du bassin minier ? En avez-vous déjà parcouru un ?


Ma deuxième semaine d’Erasmus à Vilnius, en Lituanie

Ma deuxième semaine en Lituanie touche à sa fin. Je commence à prendre mes marques et à découvrir davantage la Lituanie, sa langue et ses spécialités culinaires.

Première semaine en Lituanie, premières impressions

Students’ procession

La semaine a débuté avec la parade des étudiants (Students’ Procession). Du parlement nous avons défilé dans les rues de Vilnius jusqu’au campus de l’université dans la vieille ville.

Ballons, t-shirts, casquettes aux couleurs de l’université. Déguisements, pancartes : l’ambiance est très proche des défilés des classes préparatoires en France. La marche est ouverte par l’orchestre des cuivres de l’université. Derrière, chaque faculté scande ses slogans.

Qui veut son ballon ? © Clara Delcroix
Qui veut son ballon ? © Clara Delcroix

Les étudiants internationaux défilent tous ensemble. Les drapeaux de pays sont nombreux, et on peut même apercevoir quelques drapeaux bretons ! 😄

Nos slogans, en tant qu’étudiants internationaux, sont :

  • «East and West VU is best !» (VU = Vilnius Universitetas)
  • «Everybody needs a buddy !» (j’ai déjà expliqué le concept des buddies dans l’article de la semaine dernière)
  • «Erasmus»
  • «ESN»

Arrivée à l’université. Lâcher de ballons, puis plusieurs discours (dont l’un du maire de Vilnius). Évidemment les discours sont en lituanien, mais les étudiants internationaux ne sont pas en reste et ont toujours droit à leur petit mot en anglais.

L’orchestre de cuivres continue à jouer, rejoint par une chorale et un rappeur (pour le rap, c’est aux alentours de la 45e minute ci-dessous).

Le chant des étudiants (en latin, pour le coup), fait aussi partie du programme.

Gaudeamus igitur

|: Gaudemus igitur,
Juvenes dum sumus; 😐
Post jucundam juventutem,
Post molestam senectutem
|: Nos habebit humus! 😐

|: Vivat academia,
Vivant professores, 😐
Vivat membrum quodlibet,
Vivant membra quaelibet,
|: Semper sint in flore! 😐

|: Vivat et respublica
Et qui illam regit, 😐
Vivat nostra civitas,
Maecenatum caritas,
|: Quae nos hic protegit! 😐

Sinon Vilnius, c’est comment pour le moment ?

Déjà que je me plains des guêpes en France, je suis servie : c’est encore pire ici ! Surtout lorsque l’une d’elle parvient à entrer dans ma chambre ou dans la salle de classe…

Transports en commun

Autre chose. Certains connaissent peut-être mon amour des bus. Je suis très douée pour arriver à l’arrêt une fois que le bus est passé. Mais à Vilnius, pas de métro, il n’y a que des bus et des trolleys (des bus alimentés à l’électricité, comme les trams mais sans les rails). Donc si une personne court après un bus dans Vilnius, il y a une forte probabilité que ce soit moi ! 😉

Dans les rues de Vilnius, les étudiants défilent © Clara Delcroix
Trafic perturbé : dans les rues de Vilnius, les étudiants défilent © Clara Delcroix

Mais bon, il faut dire que les chauffeurs sont beaucoup plus souples ici qu’en France. Monter dans un bus qui commence à rouler ? C’est ok ! S’arrêter entre deux arrêts ? Aussi déjà vu ! Attendre la personne qui court derrière le bus avant de partir ? Oui, évidemment !

Par contre, ne faites pas comme ce français qui ne prenait pas de billet parce que « de toute manière, ici, tout le monde fraude » ! En fait non, les gens ne fraudent pas. C’est juste qu’avec un abonnement, il suffit d’avoir la carte sur soi (inutile de biper à chaque fois). Et les contrôles sont très fréquents !

Juste ciel !

À Vilnius, j’adore observer le ciel : il y a toujours quelque chose à voir. Quand au crépuscule le ciel est dégagé, la boule de feu qu’est le soleil disparaît sous l’horizon en embrasant le ciel derrière elle d’une douce lueur orangée.

Et parfois, dans ce ciel en feu, une montgolfière s’élève. Suivie en général par une deuxième, une troisième, voire plus. Les montgolfières sont très courantes en Lituanie, comme en juillet dernier où 100 montgolfières ont décollé de Kaunas (2e ville de Lituanie) pour commémorer les 100 ans de l’indépendance lituanienne.

Des ballons s'envolent dans le ciel de Vilnius © Clara Delcroix
À défaut de montgolfières, nous avons lâché des ballons lors de la procession des étudiants © Clara Delcroix

Et puis Vilnius, c’est une capitale où l’on peut voir les étoiles. La nuit, on s’assoit au bord de la Néris (rivière). Quelques éclairages se reflètent dans l’eau agitée donnant à la rivière des teintes variées : bleu, orange, rouge, vert… Mais il suffit de lever les yeux pour voir les étoiles et leurs constellations : Cassiopée, Petite Ourse, Grande Ourse… Qui plus est, niveau sonore, c’est très calme : on ne se croirait vraiment pas dans une capitale !

Humana, bon plan de la semaine

En quête d’un pantalon pour pas trop cher, je décide d’aller à Humana. C’est une boutique de seconde main à 2 arrêts de bus de chez moi (mais il y a différentes boutiques réparties dans la ville).

Le magasin est plutôt grand, le choix est vaste. Je ressors avec 2 pantalons, 10,50 € pour l’ensemble. Et tous les prix sont du même tabac : les grosses doudounes pour l’hiver tournent autour de 16 €. Je crois que je sais où acheter des habits. 😉

Quelques cours de lituanien plus tard…

Cette semaine j’ai eu 2 cours de lituanien d’1 h 30 chacun, intitulés Survival Lithuanian Language Course (lituanien de survie en somme).

Désormais, je suis donc censée être capable de me présenter, dire mon prénom, d’où je viens, quelle(s) langue(s) je parle, ce que j’étudie, dire mon numéro de téléphone, mon adresse et commander au restaurant, ou au café, ou au bar.

Plus quelques petits mots/expressions utiles du type « à la vôtre ».

Bon, dans les faits je dois un peu réviser… 😅

Une histoire de prénoms

La semaine dernière, je vous ai expliqué que la fin des prénoms peut changer. Cette semaine je suis donc partie en quête de ces changements sur mon prénom, Clara. Et *roulement de tambour* voici le résultat : Clara peut devenir Claros, Clarą, Clarai ou Claroje.

Mais il faut aussi savoir qu’en lituanien, Clara aurait une autre orthographe. Le C correspond plus à un Z, comme par exemple dans le mot pica (= pizza). Donc en lituanien, Clara s’écrirait Klara (on roule le r bien évidemment). Et pour le rendre « plus mignon », ce serait Klarelė ou Klarutė (de la même manière qu’on ajoute les suffixes –ette, ou –ou en français).

Les facultés de chimie et d'histoire lors de la procession des étudiants © Clara Delcroix
Les facultés de chimie et d’histoire lors de la procession des étudiants © Clara Delcroix

Et en lituanien, le nom de famille varie aussi. Prenons l’exemple de Kazlauskas (un nom de famille répandu). Mme Kazlauskas s’appellera en réalité Mme Kazlauskienė. Et si M. Kazlauskas et Mme Kazlauskienė ont une fille, celle-ci portera le nom de Kazlauskytė. Si c’est un fils, alors ce sera tout simplement Kazlauskas, comme son père.

Et donc avec Delcroix ça fonctionne comment ces changements ? Bah ça ne fonctionne pas tout simplement… La lettre x n’existe pas en lituanien, ni la diphtongue oi. Delcroix, c’est bel et bien français !

Petite anecdote sur les noms de famille : ils sont souvent en rapport avec la nature, comme Beržas (bouleau) ou Vilkas (loup).

Un peu de nourriture (car il faut bien manger pour vivre)

Pour manger les spécialités lituaniennes, il faut d’abord les connaître ! Voici une petite liste que j’ai récoltée au fur-et-à-mesure depuis mon arrivée :

  • Cepelinai : des boulettes de pommes de terre fourrées à la viande, considérées comme le plat national de la Lituanie, mais c’est assez lourd (servi par 2, mais on nous a conseillé de commencer par en manger une seule)
  • Gira : une boisson fermentée, en français on dirait du kvas
  • Kibinai : petits chaussons fourrés (au lait caillé, à la viande, aux légumes…), spécialité karaïte (une minorité ethnique en Lituanie qui se situe près de Trakai – le château de la semaine dernière)
  • Kūčiukai : petits biscuits au pavot pour Noël
  • Kugelis : gâteau de pomme de terre salé
  • Sakotis : gâteau à la broche
  • Šaltibarščiai : soupe froide au kéfir et à la betterave
  • Simtalapis : pâtisserie au pavot
  • Sūreliai : un friandise à base de lait caillé (au rayon frais des supermarchés), j’ai déjà goûté et c’est particulier, j’ai du mal à définir si c’est bon ou pas ! 😂 Il en existe de différents goûts, comme vanille ou chocolat.
  • Tinginys : un dessert avec du chocolat et des biscuits

Petite remarque : en Lituanie, si on vous fait goûter quelque chose, plutôt que de dire que vous n’aimez pas, il vaut mieux préférer le «į domu» (c’est intéressant). 😄


Première semaine en Lituanie, premières impressions

Et voilà, je suis arrivée en Lituanie. Pas mal de nouveautés pour moi : nouvelle culture, 1er appartement, 1re fois où je vis dans un pays dont je ne parle pas la langue…

Première fois que j’ai mon appartement. Une colocation en l’occurrence, où je possède une chambre de 10 m2, pour un loyer de 200 € et 50 € de charges. C’est déjà cher pour la Lituanie, mais difficile en étant étranger de trouver les vrais bon plans ! Mes colocataires : un Allemand, une Allemande et un Estonien. J’habite au 5e étage (sans ascenseur) d’un ancien immeuble soviétique : sur les boîtes aux lettres, les inscriptions sont toujours en russe !

La Lituanie, un pays dont je ne parle pas la langue. Une simple sortie au supermarché peut durer assez longtemps, le temps de déchiffrer les étiquettes. Heureusement, les images aident ! Mais il ne faut pas trop compter sur la traduction des paquets. Seules 4 langues sont inscrites : le lituanien, le letton, l’estonien et le russe. Et parfois (tout de même) l’anglais : hallelujah !

Amusant aussi : ici, je n’ai pas le droit de boire de l’alcool ! En effet, la consommation d’alcool est légale à partir de 20 ans (une limite qui était à 18 ans, mais qui a été changée il y a quelques années).

Mais pour autant, on ne se sent pas forcément très dépaysés (même avec l’heure de décalage horaire). À notre arrivée à l’université, on devait récupérer un package : un tote bag aux couleurs de VU ou Vilnius Universitetas (bref, l’université de Vilnius), contenant lettre d’acceptation, T-shirt, stylo, prospectus publicitaires, petit livret avec différentes explications, tant sur du vocabulaire lituanien que sur le programme de notre première semaine, et un objet non identifié… Et évidemment, pour récupérer les packages, nous étions triés par pays !

L'objet non identifié, si quelqu'un peut m'aider 😄 L'arrière est autocollant…
L’objet non identifié, si quelqu’un peut m’aider 😄 L’arrière est autocollant… © Clara Delcroix

Très rapidement on se rassemble plus ou moins entre français pour ces premières journées. Mince, c’est ce qu’il ne faut pas faire ! ☹️ Je suis venue à Vilnius pour progresser en langues étrangères.

Mais d’ailleurs, Vilnius, vous connaissez cette ville ?

Vilnius, capitale de la Lituanie

Derrière chez, moi : la forêt !
Derrière chez, moi : la forêt ! © Clara Delcroix

Vilnius s’étend sur environ 400 km2, plus de 10 fois Lille (et 4 fois Paris) ! Mais niveau population, on est loin de Paris : 500 000 habitants à Vilnius (contre 2 millions à Paris). Pas étonnant donc de croiser des panneaux « Attention, traversée d’animaux sauvages », après avoir dépassé le panneau « Vilnius ». J’habite moi-même à quelques minutes de la forêt. 😄

Vilnius porte de nombreux surnoms :

  • Jérusalem de Lituanie : présence d’une grande communauté juive dans le passé (je ne parle pas du ghetto de la Seconde Guerre mondiale ici, mais plutôt des XVIIIe et XIXe siècles !)
  • Nouvelle Babylone : beaucoup de langues et de religions différentes au XVIe et XVIIe siècles
  • Athènes du Nord : je n’ai pas compris vraiment compris l’origine de ce surnom (je dois me renseigner)… a priori en lien avec l’université, mais c’est aussi le titre d’un journal culturel local (Šiaurės Atėnai)
  • Ville du baroque : lié à l’architecture
  • Rome du Nord : le nombre important d’églises (selon les sources, de 48 à 65)
Même l'université possède son église !
Même l’université possède son église ! © Clara Delcroix

Petite anecdote sur la principale église de Vilnius (la cathédrale, ou son nom complet : Basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius) : Staline a voulu la transformer en usine de tracteurs (non exécuté finalement) !

On découvre assez rapidement les Champs-Élysées locaux, l’artère principale de la ville : Gedimino prospektas (prospektas = avenue) ou Avenue Gediminas. Petite joueuse avec ses 440 m…

Mais dans la capitale Lituanienne, ce qui est marquant, c’est la cohabitation d’ancien et de nouveau. Le vieux centre historique, médiéval, tout mignon, les anciens immeubles soviétiques (plus vers l’extérieur), les gratte-ciels modernes… Au-delà de l’architecture, on retrouve cette opposition un peu partout : des choses ultra-modernes (comme les hoverboard, très en vogue ici) et d’autres beaucoup moins (la vaisselle en Arcopal…).

Au fait, pourquoi la Lituanie ?

Je pense que depuis quelque temps, c’est LA question que j’entends le plus : « Pourquoi avoir choisi la Lituanie ? ». Tout est déjà expliqué dans cet article.

Un peu de vocabulaire lituanien

En Lituanie, on parle le lituanien (et non le russe !) : une langue baltique comprenant 8 cas (pire que l’allemand !), et une très vieille langue (très proche de l’indo-européen).

Pour revenir sur ces cas, ils s’appliquent aussi aux prénoms. La fin des prénoms change selon les phrases. Par exemple, un Lituanien m’explique qu’il s’appelle Dominykus et que son ami se nomme Dominykas. Ce à quoi il s’empresse d’ajouter « Mais c’est le même nom ! ».

Pour dire bonjour, comme dirait un certain Georges Attino, ce n’est pas comme ici, puisqu’on dit « labas » ! Je précise que le « s » se prononce.

Un couloir de l'université, alors que je passais récupérer un document
Un couloir de l’université, alors que je passais récupérer un document © Clara Delcroix

Merci ? Ačiū ! Et question prononciation, c’est comme si on éternue : « atchou ».

  • au revoir = viso gero
  • oui = taip
  • non = ne
  • anglais = angliškai (c’est très utile lorsque quelqu’un commence à me parler en lituanien ! 😊)

Mon vocabulaire s’arrête à peu près là pour le moment. 😄

Langues étrangères en Lituanie

Mais ils ne parlent que lituanien en Lituanie ? Non, pas tout à fait. Niveau langues étrangères, on pourrait scinder la population lituanienne en 2 groupes :

  • les personnes âgées, qui parlent russe
  • les jeunes, qui parlent anglais

Mais il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises que quelqu’un ne me parle qu’en lituanien. Deux possibilités : soit cette personne ne parle que le lituanien, soit elle n’a pas envie de faire l’effort de me parler dans une autre langue…

Sostinės dienos, jours de fête à Vilnius !

Étant en Lituanie, j’ai loupé l’édition 2018 de la braderie de Lille. Tant pis… En guise de consolation, j’ai eu droit aux  Sostinės dienos : les jours de la capitale. 3 jours de fête le 1er week-end de septembre, sans réelle raison, juste pour s’amuser et aussi pour fêter l’arrivée des étudiants (les étudiants étrangers, mais aussi les Lituaniens qui arrivent d’autres villes).

 Au programme : des concerts gratuits (4 scènes différentes) et des marchands étalés le long de l’avenue Gediminas. Au fil des échoppes, on trouve tous types de produits artisanaux : des écharpes réalisées par une vieille dame au métier à tisser, des vanniers et leurs paniers, des bijoux en ambre, de la vaisselle… et des énormes marmites de nourriture !

Pour les concerts, le devant de la scène est aménagé avec des poufs. Pas de barrières de sécurité ici, ça change de la France. Autre point qui m’a amusée, les artistes qui suggèrent au public de les suivre sur Facebook, Twitter, Instagram, mais aussi Spotify !

Une rue dans la vieille ville de Vilnius, de nuit
Une rue dans la vieille ville de Vilnius, de nuit © Clara Delcroix

Et c’est pendant l’un des concerts que j’ai appris une chose essentielle : en Lituanie, n’oubliez jamais votre parapluie ! Même si la journée s’annonce ensoleillée, le temps peut très rapidement tourner à l’orage, l’averse, la pluie, ou la drache comme on dit chez moi.

Le Buddy System ou comment les Erasmus rencontrent des locaux

Pour tout vous avouer, je ne me suis pas rendue seule à ces concerts. J’étais accompagnée de Lina, ma « buddy », et de son copain (Dominykas, vous vous souvenez ?). Je ne sais pas vraiment comment traduire le terme « buddy« . En gros, ce sont des lituaniens qui nous aident pour les démarches administratives ou autres et nous font découvrir la ville, la culture lituanienne.

D’ailleurs, dimanche, au programme de la semaine d’intégration, c’était la journée avec notre buddy. Il faut savoir qu’un buddy s’occupe de plusieurs étrangers ici. Nous sommes donc partis en excursion au château de Trakai (avec un billet de train à un prix dérisoire de 0,90 € pour les étudiants). Un château sur une île au milieu d’un lac, lieu très touristique et très similaire au Lac de Constance d’après deux Allemandes !

Le château de Trakai
Le château de Trakai © Clara Delcroix

Notre groupe d’une dizaine de personnes s’est scindé en 2 : ceux qui souhaitaient visiter l’intérieur du château et les autres qui ont fait du pédalo sur le lac.

Une première semaine déjà bien chargée (et encore, je vous ai épargné les passages sur l’administratif, l’installation dans mon appartement, l’achat de la literie, le passage -infructueux- à Ikea, etc.), mais qui est passée très vite ! 😃

La deuxième semaine, c’est par ici !


Jour 5 et 6 sur la RN7 : d’Avignon à Menton, en passant par Nice

Pour les 2 dernières étapes de notre voyage sur la Nationale 7, j’écris un seul article. En effet, la dernière étape de Nice à Menton n’a duré qu’une heure environ…

L’étape précédente, de Vienne en Avignon.

Avignon – km 692

Bouches-du-Rhône (13) – D7N

Après avoir quitté la cité des papes, nous voici dans les Bouches-du-Rhône ! Aujourd’hui, le cap est à l’Est.

Nous passons dans St-Andiol. Le village fait face à Cavaillon, réputé pour ses melons.

Au détour des rues, un fait m’interpelle particulièrement : ici on les boulangers sont aussi biscuitiers (et non pâtissiers).

Nous arrivons à Sénas. À l’époque, les vacanciers qui se rendaient à Marseille bifurquaient ici. Il faut bien que comprendre que la Route Nationale 7 ne constituaient pas les vacances, mais seulement le trajet pour s’y rendre. Ainsi, tout le monde n’allait pas à Menton : la fin de l’itinéraire dépendait de la destination finale.

Var (83) – DN7

La montagne Sainte-Victoire © Clara Delcroix
La montagne Sainte-Victoire © Clara Delcroix

Dans le Var, une nouvelle bifurcation : celle vers Saint-Tropez, au Cannet-des-Maures. Depuis quelque temps, le cri-cri incessant des cigales nous accompagne. De même, la végétation est différente. Les palmiers se font de plus en plus nombreux : la mer est proche !

Nous passons la montagne Sainte-Victoire, si chère à Cézanne et arrivons dans les Alpes-Maritimes.

Alpes-Maritimes (06) – D6007 et M6007

La région porte bien son nom. Les routes sont beaucoup plus sinueuses. C’est moi qui conduis, et autant dire que je suis bien plus lente que les 80 km/h autorisés. On tourne plutôt sur du 50 km/h, voire du 30 km/h par moment.

Les Préalpes ne sont pas forcément très hautes, mais la route y est sinueuse ! © Clara Delcroix
Les Préalpes ne sont pas forcément très hautes, mais la route y est sinueuse ! © Clara Delcroix

Mais c’est amusant. Ça me rappelle les vacances au ski… la neige en moins. 😉

Cannes – km 930

La voici notre French Riviera ! D’ailleurs, pourquoi riviera ? C’est un terme italien qui indique un endroit où les montagnes donnent directement sur la mer. Comme notre côte d’Azur. 😊

Faute d’hébergement à Cannes (oui, nous n’avons rien réservé en avance), nous poursuivons la route jusqu’à Nice.

La plage à Nice © Clara Delcroix
La plage à Nice © Clara Delcroix

Le front de mer ne ressemble pas à ceux du Nord : l’eau est bien plus turquoise, mais la plage est constituée de galets ! Sans être chauvine, je préfère mes longues plages de sable blanc de la côte d’Opale…

Menton – km 992

Le panneau d’entrée dans la ville de Menton marque la destination finale. Nous avons parcouru les presque 1 000 km de la N7. Ces 1 000 km ont d’ailleurs inspiré un jeu : le 1000 bornes !

Pour le retour, nous emprunterons la Route Napoléon jusqu’à Gap puis Grenoble et poursuivrons par l’autoroute jusqu’à Lille. Pour cette dernière partie, le calme des nationales nous manquera !


Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : terrils et corons

Le Nord-Pas-de-Calais est de notoriété publique une ancienne région minière. On y a exploité le charbon du XVIIIe siècle au début des années 90 !

Vous m’excuserez dans cet article d’utiliser le terme « région Nord-Pas-de-Calais » et non « région Hauts-de-France », mais l’ex-Picardie n’est pas vraiment concernée par les mines de charbon…

Peut-être que certains d’entre vous connaissent ou ont déjà lu Germinal d’Émile Zola. Lors de l’écriture de ce roman, Zola s’était beaucoup renseigné sur le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (où l’action se déroule).

Affiche annonçant la publication de Germinal dans Gil Blas (domaine public)
Affiche annonçant la publication de Germinal dans Gil Blas (ancien quotidien français)

Ce même bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, je le côtoie depuis mon enfance. Il s’étend sur 1 200 km2 (en France, car il continue en Belgique ensuite), alors difficile d’y échapper !

Difficile aussi d’oublier plusieurs siècles d’exploitation minière… Et les divers problèmes qu’ils ont apportés. La silicose et la tuberculose, maladies pulmonaires dont souffraient nombre de mineurs. Le coup de grisou, fuite de gaz suivi d’une explosion, dont certaines extrêmement meurtrières. La catastrophe de Courrières, le 10 mars 1906, où 805 mineurs sont morts, marque toujours les esprits.

Dans le paysage se dressent divers vestiges de cette époque, comme les terrils et les corons, mais aussi les chevalements, à proximité des anciens carreaux de mine. On peut même les apercevoir depuis l’autoroute !

Un autre souvenir : les pastilles du mineur (des bonbons à base de plantes), qu’on peut toujours acheter. Les mineurs les consommaient à défaut de cigarettes (interdit de fumer dans les mines).

Et puis il est toujours possible de visiter une ancienne mine : la fosse Delloye à Lewarde (présentée sur leur site internet comme le plus important musée de la mine en France).

La fosse… Un terme que l’on entend souvent ! En général, accompagné d’un numéro ou d’un nom. La fosse correspond au puits de mine (le trou qu’on creuse) : une même mine peut donc avoir plusieurs fosses.

Les terrils

Le principe est assez simple à comprendre. Lors de son extraction, le charbon est mélangé à d’autres matières. Des femmes, les trieuses (aussi appelées Cafus ou Mahu), étaient chargées de trier manuellement le charbon du reste. Ensuite, on déversait les résidus sur un gros tas : les terrils.

Dans le Pas-de-Calais, on trouve les terrils les plus hauts d’Europe : les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle, de 182 m et 184 m de haut. Le terme de « terrils jumeaux » désigne 2 terrils qui sont l’un à côté de l’autre. Même si ces hauteurs ne sont pas vertigineuses, elles contrastent avec la plaine !

Depuis 2012, les 340 terrils du Nord-Pas-de-Calais sont d’ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais on ne se rend pas vraiment compte de leur nombre (je pensais qu’il n’y en avait que 10-20 😄) ! Mais certains étant recouverts de végétation, on ne les remarque pas vraiment…

La végétation sur un terril (le sol très noir à noter aussi) © Clara Delcroix
La végétation sur un terril (le sol très noir à noter aussi) © Clara Delcroix

Sur les terrils, le sol est très sombre et la végétation est particulière. Plusieurs explications à ce dernier phénomène :

  • Le sol des terrils est très pauvre. Mais particularité : il contient du schiste et du sulfure. Par réaction chimique, il dégage de la chaleur (le sol est chaud lorsqu’on le touche) !
  • Les pentes des terrils sont abruptes (ce sont des tas).
  • La région est exposée aux vents (proximité de la mer).

Les terrils sont désormais des espaces naturels, aux alentours desquels on peut se promener. Je me souviens aussi avoir fait l’étoile de la Princesse sur le terril Sabatier à Raismes (un parcours de course d’orientation, carte de la FFCO ci-dessous).

D’autres terrils sont vraiment aménagés. 2 exemples :

  • les terrils du Pays à Part à Haillicourt (des terrils jumeaux) : une série de marches permet d’accéder au belvédère sur le sommet de l’un des terrils
  • le terril de Nœux-les-Mines : on peut y faire du ski (pas de neige, mais un revêtement synthétique 😉) !
L'étoile de la princesse, une course d'orientation à proximité du terril Sabatier © Clara Delcroix
L’étoile de la princesse, une course d’orientation à proximité du terril Sabatier © Clara Delcroix

Les corons

Les cités ouvrières des mines sont appelées corons. Construites par les sociétés houillères, ce sont des maisons en briques rouges mitoyennes qui se ressemblent toutes. Dans un article de 1913, le journaliste Raymond Delcourt les décrits comme des « habitations minières groupées et alignées comme des soldats à l’exercice« .

En général, les maisons des corons ont un étage, un petit jardin à l’arrière et l’accès à la salle de bain se fait par la cuisine (au rez-de-chaussée). Et oui, au point de départ, il n’y avait pas de salle d’eau ! Les mineurs se lavaient dans des baquets. Elles ont donc été ajoutées par la suite, d’où leur emplacement parfois farfelu.

Pierre Bachelet en a fait une chanson : Les corons, considérée comme l’hymne du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Au nord, c’étaient les corons 
La terre c’était le charbon 
Le ciel c’était l’horizon 
Les hommes des mineurs de fond…

Depuis le décès de Bachelet en 2005, cette chanson est chantée à chaque mi-temps au Stade Bollaert-Delelis de Lens (le stade du RC Lens). Oui, Lens est une ancienne ville minière. 😊

Vous connaissiez cette région ? Ou d’autres régions minières ? Ont-elles les mêmes spécificités ?

© Clara Delcroix
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Jour 4 sur la RN7 : de Vienne en Avignon

L’étape de ce 9 août a eu lieu sous la pluie. Sur la Nationale 7 ou N7, de Vienne jusqu’en Avignon, les orages ont rythmé notre journée.

L’étape précédente, de Nevers à Vienne.

Vienne – km 494

Ce matin, nous chargeons la voiture sous la pluie. Nous quittons la ville de Vienne : direction plein Sud en longeant le Rhône.

Isère (38) – N7

Depuis hier, nous sommes en Isère, sur la partie sud de la Nationale 7. En effet, cette Route 66 à la française est divisée entre une partie Nord et une partie Sud.

Peu de temps après Vienne, nous franchissons le cap des 500 km sur la Nationale 7. Bien évidemment, l’endroit est marqué d’un relais : Les 500 bornes !

Dans ce coin de la France (à proximité de Roussillon, mais même après), les villes ne sont pas conçues pour la pluie. Je m’explique. Lorsque le ciel est ensoleillé, ces mêmes villes doivent être tout à fait charmantes. Mais sous la pluie, les façades semblent grisonnantes et les villes sont vraiment mornes !

Nous notons tout de même que la Nationale 7 respecte davantage le tracé d’époque en passant dans certains villages. D’ailleurs, cela semble inspirer les commerçants : Green 7, Pizza 7 et autre EXPO7, le chiffre 7 est partout !

Depuis le début de la journée, il pleut sans discontinuer. Par moments un éclair zèbre le ciel, en général suivi par d’autres. Dans la voiture, on ne s’entend pas parler, entre la pluie et le tonnerre. Sur la route, on doit parfois éviter des zones inondées. La pluie est torrentielle, c’est le cas de le dire ! Petit aperçu sonore :

Drôme (26) – N7

À Pont-de-l’Isère dans la Drôme, nous nous trouvons exactement sur le 45e parallèle : nous nous situons à égale distance du Pôle Nord et de l’Équateur ! Mais pour tout vous avouer, il ne cesse de pleuvoir depuis ce matin, si bien que nous n’y avons pas réellement prêté attention…

À Livron-sur-Drôme nous achetons quelques tomates, nectarines et abricots à un marchand au bord de la route. De quoi nous restaurer pour ce midi !

Depuis quelque temps, les trompes-l’œil fleurissent sur les façades. Dommage qu’il pleuve ! Certains sont si bien réalisés qu’on ne les perçoit qu’au dernier moment.

Nous sommes accueillis à Montélimar, par une vieille Citroën perchée sur l’auvent d’une ancienne station-service. Ah Montélimar et son nougat ! D’ailleurs, il ne faut pas s’y méprendre. Tout nougat fabriqué à Montélimar n’est pas du nougat de Montélimar. Le seul, le vrai, l’original Nougat de Montélimar est préparé avec du miel de lavande, et il contient des amandes et des pistaches.

Du nougat fabriqué à Montélimar, mais pas forcément du nougat de Montélimar ! © Clara Delcroix
Du nougat fabriqué à Montélimar, mais pas forcément du nougat de Montélimar ! © Clara Delcroix

Nous nous arrêtons dans une boutique pour acheter de ce fameux nougat. Nous prenons à la fois du « vrai » et du « faux » nougat. Dans la boutique, je remarque aussi de la crème de marrons : c’est vrai que nous ne sommes pas si loins de l’Ardèche !

Nous retournons en voiture et poursuivons notre chemin. On dirait que les montagnes fument. D’imposants nuages d’orage les surplombent. Nous en profitons pour ouvrir le paquet de « faux » nougat de Montélimar. Bien que faux, ce nougat est tout de même très bon. Je me ressers à plusieurs reprises, mais finis par avoir mal au ventre… Il faut arrêter d’être aussi gourmande !

Vaucluse (84) – N7 et D907

Dans le Vaucluse, la ville de Lapalud était célèbre pour ses balais. Mais ils n’en fabriquent guère plus… Une société perpétue la tradition, mais à une bien moindre échelle.

Direction Piolenc qui est présenté comme capitale de l’ail provençal ! Il ne faut pas oublier de le préciser. C’est vrai qu’il y a aussi de l’ail (fumé) à Arleux, où nous étions lundi. Et puis l’ail blanc à Saint-Clar, l’ail violet à Cadours, l’ail rose à Lautrec et l’ail auvergnat de Billom. Bref, être la capitale de l’ail, c’est quand même moins original qu’être champion du monde de l’omelette (petite référence à la journée d’hier).

Tiens, mais à Piolenc, il y a aussi un musée de la Nationale 7. Une petite pause nous permettra d’oublier la pluie. Sauf qu’il est 13 h 40 et le musée ouvre à 14 h. Nous mangeons un bout et bondissons hors de la voiture pour échapper le plus rapidement possible à la pluie tonitruante.

Le musée de la Nationale 7 de Piolenc

Musée mémoire de la Nationale 7 à Piolenc © Clara Delcroix
Musée mémoire de la Nationale 7 à Piolenc © Clara Delcroix

Ce musée de la Nationale 7 a davantage une allure de musée que celui installé dans le Brit Hotel. Mais certains points m’interpellent. On parle bien d’un musée de la N7 ? Alors pourquoi y trouve-t-on une collection de vélos ? Et l’amoncellement de Solex ? Rappelons que la Nationale 7, c’étaient les années 50 et 60. Alors que les Solex sont plutôt ancrés dans les années 60 et 70. Anachronisme ?

Inutile alors de parler du gilet jaune (gilet de sécurité) installé sur le siège conducteur d’une voiture d’époque. Ah oui, c’est vrai, à l’époque de la N7, tout bon conducteur se devait ne pas oublier son gilet de sécurité ! Vraiment ? Et la Jaguar qui tire une caravane dans les années 50, vous y croyez vous ?

Nous mais vraiment, vous êtes sûrs que c’est bien un musée de la Nationale 7 ? Alors pourquoi y trouve-t-on machines à coudre, radios, et autres machines à écrire ? On emportait tout ça en vacances ? Le téléviseur aussi peut-être ? Encore fallait-il en posséder un de base… En 1965, c’est le cas de seulement 40% des Français (source émission « Pouvoir et télévision » sur France 5, le 11 février 2006).

On se demande pourquoi certains objets se trouvent dans ce musée de la N7… © Clara Delcroix
On se demande pourquoi certains objets se trouvent dans ce musée de la N7… © Clara Delcroix

Le musée propose aussi un film de 20 minutes sur la N7. Instant émotion, préparez les mouchoirs ! Deux habitants de Piolenc évoquent leurs souvenirs d’époque de la N7. Un souvenir peut-être un peu idéalisé et empreint de clichés. Ça nous rappelle un passage de Bienvenue chez les ch’tis ! dans lequel on parle du Nord :

– En été ça va, parce que tu as zéro, zéro-un. Mais l’hiver, ça descend, ça descend, ça descend : moins dix, mois vingt. Moins vingt, moins trente. Tu dis : je reste couché, ils te foutent du moins quarante. Tu vois

– Moins quarante ?

– C’est le Nooord !

Oui, bah en fait, pas vraiment ! Et puis, nous sommes français donc nous ne noterons même pas la traduction approximative du fameux film en anglais, avec des éléments qui apparaissent et d’autres qui disparaissent…

Par contre, oui, un élément intéressant est évoqué : il n’y avait pas d’hôtels le long de la Nationale 7 (ce qui confirme bien que le but était de descendre le plus vite possible).

Bon, ne parlons pas non plus de la petite remarque de la fin : «N’hésitez pas à nous laisser un avis sur TripAdvisor si ça vous a plu !» Bien contents d’avoir payé 4,50€ par personne et pas plus (pas de réduction étudiants).

Nous ressortons du musée au bout d’1 h et gagnons Orange, la ville la plus chaude de France, où il ne fait que 19 °C aujourd’hui.

Une borne de la N7 sur la route du jour © Clara Delcroix
Une borne de la N7 sur la route du jour © Clara Delcroix

Avignon – km 692

Sur le pont d’Avignon, on y danse tous en rond. Et bien, non, merci, pas aujourd’hui, pas sous la pluie ! 😄

Car oui, ce soir, nous déchargeons la voiture sous la pluie.

Espérons que le temps sera plus clément demain, sur la route vers Cannes.

Les 2 étapes finales, d’Avignon à Menton, en passant par Nice.


Jour 1 sur la RN7 : de Lille à Montargis

Premier jour sur une route qui a marqué des générations de vacanciers : la Route Nationale 7. Au départ de Lille, nous nous rendons jusqu’à Montargis, l’une des plus grosses étapes !

Le départ : Lille

C’est le grand départ ! Il est à peu près 10 h lorsque le moteur vrombit. À peine 2 minutes que nous sommes en voiture, je m’exclame : «J’ai déjà chaud !» Eh oui, ce 6 août le thermomètre de la voiture va monter jusqu’à 37 °C.

Exception à la règle que nous nous sommes fixée (à savoir : utiliser uniquement des cartes d’époque pour nous orienter) : jusqu’à Paris, nous avons un GPS (avec l’option « éviter les autoroutes »).

Pour aller à Paris, on mettra donc plus de 4 h aujourd’hui. D’habitude, ce sont 2 heures de voiture ou 1 h de train. C’est donc un chouïa plus long.

Mais en même temps, on profite du charme de la campagne et des villages et villes traversés. On passe dans Arleux, où certaines échoppes proposent déjà de l’ail fumé.

En empruntant les nationales, on profite davantage du paysage © Clara Delcroix
En empruntant les nationales, on profite davantage du paysage © Clara Delcroix

Quelques dizaines de minutes plus tard, fini le Nord, au revoir le Pas-de-Calais, nous voici en Somme. On traverse des villages. Dans l’un d’eux, des fanions sont suspendus en travers des rues. Ça a un petit côté ancien, voire pittoresque.

Certaines portions de route sont désertes, d’autres plus agitées, mais au niveau sonore, c’est très calme. Même les fenêtres grandes ouvertes (il faut bien ventiler !), on s’entend tous parler. L’avantage de rouler à 80 km/h au lieu des 130 km/h de l’autoroute.

Nous traversons un champ d’éoliennes en construction. Impressionnant de voir le nez des éoliennes (le moyeu) ! Au ras du sol, il paraît vraiment énorme.

Petit-à-petit, les réclames commencent à apparaître sur les murs et les platanes à longer la route.

L’Oise est dépassée, nous voici en Île-de-France.

Arrivée en banlieue parisienne

Nous traversons le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis avant d’arriver à Paris. Par moments, je pense que nous allons devoir prendre l’autoroute. Mais non ! Zones industrielles et autres nationales longeant l’autoroute permettent de l’éviter.

À mesure que la capitale approche, la conduite est plus nerveuse. Aux feux tricolores, il faut démarrer au quart de tour, au risque de se faire klaxonner…

Paris – km 0

Le parvis de Notre-Dame : km 0 de la N7 © Yseult Delcroix
Le parvis de Notre-Dame : km 0 de la N7 © Yseult Delcroix

Officiellement, la Nationale 7 débute sur le parvis de Notre-Dame, comme toutes les nationales de France. C’est donc un passage obligatoire.

Direction ensuite la porte d’Italie, seule porte de Paris à porter le nom d’un pays étranger. Étrange ? C’est pourtant la destination finale de la Nationale 7.

Traverser Paris, me direz-vous, un enfer ! Sauf que nous sommes au mois d’août : le seul mois de l’année où Paris est déserte. Les Parisiens la délaissent pour se rendre en vacances. Ainsi, pas d’embouteillage notable (excepté à la Porte Saint-Martin, et encore…).

Val-de-Marne (94) – D7

Dans le Val-de-Marne, nous apercevons l’entrée art-déco du cimetière de Thiais (pas franchement ma tasse de thé…). 😄

Peu après avoir dépassé l’aéroport d’Orly, on peut remarquer une réplique du Concorde (à l’échelle 1/2). Nous voici donc dans l’Essonne.

Essonne (91) – N7

Nous continuons notre périple à Juvisy-sur-Orge (avec sa pyramide et son observatoire), peu de temps avant de voir surgir la pagode Khánh Anh sur le côté de la route (la plus grande pagode de France !).

Le Coudray-Montceaux et son garage Meznarie (une référence pour les sports mécaniques dans les années 60 et 70) marquent la fin de l’Essonne.

Le garage Meznarie © Clara Delcroix
Le garage Meznarie © Clara Delcroix

Seine-et-Marne (77) – D607

En Seine-et-Marne, on note surtout la forêt de Fontainebleau.

Loiret (45) – D2007

Le Loiret sera le dernier des 10 départements traversés aujourd’hui.

Sur le bas-côté, à Ferrières-en-Gâtinais, trône la chapelle Notre-Dame-de-la-Route, construite en 1954 pour protéger les automobilistes de la N7.

Montargis – km 118

À Montargis, nous nous rendons à l’office de tourisme. Il nous faut un hébergement et 2-3 renseignements.

La spécialité du coin, ce sont les pralines, notamment celles de la maison Mazet. La dame de l’office de tourisme est très gentille. Elle nous explique comment nous y rendre, et nous donne un plan où elle marque ce lieu d’une croix.

Autre question : où se trouve le musée de la Nationale 7 ? C’est un peu plus loin, dans un hôtel. Tiens, justement, on avait besoin d’un hôtel !

Le Brit Hotel, qui contient le musée de la N7 © Clara Delcroix
Le Brit Hotel, qui contient le musée de la N7 © Clara Delcroix

Tout carré, tout seul sur le côté de l’ex N7, le Brit Hotel a un petit côté américain de l’extérieur. Juste à côté, c’est le Relais du Miel, où divers produits régionaux sont vendus. Particularité de la bâtisse : ce serait le plus gros établissement en vrai toit de chaume d’Europe.

Le musée de la Nationale 7 se trouve dans l’hôtel. Mais on devrait plutôt écrire « musée » (avec les guillemets). C’est davantage un amoncellement de divers objets en lien avec la N7 qu’un véritable musée…

Le "musée" de la Nationale 7 © Clara Delcroix
Le « musée » de la Nationale 7 © Clara Delcroix

S’y côtoient une pompe à essence, une mobylette, deux vieilles voitures (dont une Renault Dauphine), de nombreuses miniatures de voitures, des bornes kilométriques de la RN7, etc. Amusant à voir, mais pas un musée d’après moi !

Autre détail plaisant : les chambres sont nommées d’après des villes de la N7. Ce soir, je dormirai donc à Bessay-sur-Allier.

Et c’est justement l’heure pour moi d’aller dormir. 😌

L’étape suivante, de Montargis à Nevers.


Petite histoire de la Route Nationale 7 ou N7

La Route Nationale 7 est l’une des routes mythiques de France. Du parvis de Notre-Dame à Paris jusqu’à Menton (la frontière italienne), c’était la route des vacances des années 50 et 60 !

La Nationale 7, c’est la route des vacances dans les années 50 et 60. Des flopées de familles et d’auto-stoppeurs l’ont empruntée. Cette route, aussi nommée RN7 ou N7, c’est un peu notre Route 66.

La N7, longue de 996 km, relie Paris à Menton, à la frontière italienne. C’est une sorte de lien entre 2 univers : la France septentrionale (et sa langue d’oïl) et la France méridionale (et sa langue d’oc).

Enfin, j’écris au présent, mais je devrais écrire au passé. Car avec l’apparition des autoroutes, la Nationale 7 n’existe plus. Certes, des morceaux subsistent, mais il faut désormais suivre des départementales ou autres nationales.

Dans les années 30, les hôteliers ont aussi popularisé le terme de Route Bleue pour parler de la N7. Mais en réalité, la Route Bleue désigne uniquement le tronçon Roanne-Menton de la N7.

Signe de son importance : en 1955, Trenet compose une chanson sur la Nationale 7 (chanson qui s’intitule très sobrement Nationale 7).

L’histoire de la Nationale 7

Si on remonte aux origines de cet axe routier, on arrive à l’antiquité et aux voies romaines. Le tracé de la partie Sud est très ressemblant à ces dernières (qui reliaient alors Lugdunum, l’actuel Lyon, à Rome).

C’est sous Napoléon Bonaparte et le 1er Empire qu’est plus ou moins créé l’itinéraire de la N7. Sous le nom de RI8 (Route Impériale 8), il assemble le Grand Chemin de Paris à Lyon, la Route royale de Lyon à Marseille et la Route royale d’Aix à Nice. Ne manque plus que la portion Nice-Menton !

Pendant la Restauration, le n°7 lui est finalement attribué. Louis Becquey ordonne un nouveau numérotage des routes royales en 1824 : la Route Impériale 8 sera désormais Route royale n°7, de Paris à Antibes, et en Italie, par Nice.

La N7 se verra attribuer le patronyme de Route impériale n°7, et enfin de Route Nationale n°7 au gré des changements de régime.

Mais au point de départ, la route est peu empruntée : le train est plus commode pour voyager. Et ce, même au début des congés payés en 1936. Toutefois, après la Première Guerre mondiale, les routes sont toutes goudronnées, permettant un accroissement du nombre d’automobilistes.

Le tourisme est le principal essor de la Nationale 7, qui connut son apogée dans les années 50 et 60.

Notre road-trip sur la N7

Nous avons décidé de retracer le parcours de la Nationale 7 en 2018, soit une soixantaine d’années après son apogée.

Et pour ne pas faire d’anachronisme, interdiction d’utiliser Google Maps / Plans / Waze ou tout autre système de guidage. Nous avons pris des cartes d’époque où la Nationale 7 est encore indiquée. Dommage, ce ne sont pas des cartes Michelin ! Mais bon, on peut pas tout avoir. 😉


Jour 3 sur la RN7 : de Nevers à Vienne

Notre étape du jour sur la Nationale 7 est un peu plus longue : nous dépassons Lyon et allons jusqu’à Vienne (non, non, pas la Vienne d’Autriche, mais bien celle de France 😉).

L’étape précédente, de Montargis à Nevers.

Nevers – km 236

On échange les rôles de pilote et de copilote par rapport à hier. Pour cette étape, papa conduit et je guide (avec les cartes d’époque bien entendu 😊).

En quittant Nevers, nous repassons par Magny-Cours que nous avons déjà vu hier.

Nièvre (58) – D907

Un champ de tournesols le long de la N7 © Clara Delcroix
Un champ de tournesols le long de la N7 © Clara Delcroix

Le début de la journée est marqué par de nombreux champs de tournesols. Certains souffrent du manque d’eau ! Mais aujourd’hui, nous devons parcourir 100 km de plus qu’hier, alors nous traînons un peu moins en route.

Petit à petit, je m’habitue à ces immenses cartes routières qu’il faut replier afin de ne pas être trop encombré. Je leur trouve même plusieurs avantages : on comprend mieux la géographie (qui est au Nord de quoi par exemple), on estime mieux la distance parcourue et on apprécie mieux l’environnement qui nous entoure («Ah oui, le village là-bas, c’est….»).

Les cartes et un carnet : nous voici parés pour la journée ! © Clara Delcroix
Les cartes et un carnet : nous voici parés pour la journée ! © Clara Delcroix

Toutefois, je m’en rends compte assez rapidement : difficile de co-piloter et de papoter. Enfin ça dépend des endroits. Quand c’est tout droit, ça va. Mais aux intersections, il faut choisir ! Je me suis fait avoir à plusieurs reprises : emportée dans l’élan de la conversation, j’oublie de donner les directions…

Nous quittons la Nièvre par une allée de platanes qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Impressionnant, mais étonnamment pas la plus jolie ! Notre souvenir reste imprégné d’une allée de platanes dans la Somme, sur la D917 à proximité de Nurlu (donc pas officiellement sur la N7…). Mais l’éclairage (plus ensoleillé à Nurlu) a peut-être aussi joué un rôle.

L'allée de platanes à Nurlu © Clara Delcroix
L’allée de platanes à Nurlu © Clara Delcroix

Allier (03) – N7

À Villeneuve-sur-Allier, on avait lu que le château de Riau était une belle bâtisse qui valait le détour. Alors nous faisons le détour. Mais tout est fermé, cadenassé… Un détour inutile !

Dans l’Allier, on suit donc la Nationale 7. Mais ce n’est pas l’ancienne N7. Comme dans beaucoup d’endroits, le tracé de la N7 a été modifié : désormais c’est une grande route de 2 × 2 voies. Amusant de remarquer un panneau de la N7 (la nouvelle), alors que, quelques kilomètres plus tôt, une borne Michelin nous indiquait aussi la N7 (l’ancienne).

Un panneau de la nouvelle N7 © Clara Delcroix
Un panneau de la nouvelle N7 © Clara Delcroix

Mais ce 8 août, que ce soit la nouvelle ou l’ancienne, la route est très fréquentée ! D’ailleurs, particularité de l’Allier, c’est la 1ère fois que des villes promeuvent la Nationale 7 ou Route Bleue.

Le paysage est bien vallonné. Hier, le massif du Morvan nous accompagnait. Et aujourd’hui, entre Varesnes-sur-Allier et Saint-Gérand-le-Puy, on aperçoit la silhouette des volcans d’Auvergne qui se détache sur l’horizon.

La silhouette des volcans au loin © Clara Delcroix
La silhouette des volcans au loin © Clara Delcroix

À Saint-Gérand-le-Puy, on trouve aussi une très vieille plaque de la N7. Amusant à voir !

Point culture G du jour : à la sortie de l’Allier, nous passons dans Lapalisse qui a donné son nom aux lapalissades.

Loire (42) – N7

La Loire semble rimer avec gastronomie. Nous passons dans Roanne qui a vu l’émergence de la maison Troigros (3 étoiles depuis 50 ans).

Saint-Symphorien-de-Lay détient un étrange record établi en 1985 : celui de la plus grande omelette (avec 42 470 œufs !).

Rhône et Métropole de Lyon (69) – N7 et D307

Point de passage entre la Loire et le Rhône : le col du Pin-Bouchain. Ce lieu a 2 particularités (entre autres) :

  • avec ses 759 m d’altitude, c’est le point culminant de la N7
  • particulièrement accidentogène, il est classé parmi les 50 principaux « points noirs » du réseau routier français
Un trompe-l'œil le long de la route © Clara Delcroix
Un trompe-l’œil le long de la route © Clara Delcroix

À notre arrivée dans Tarare (la capitale du rideau dans la seconde partie du XXe siècle), nous remarquons un groupe de personnes qui jouent à la pétanque, puis une deuxième, un troisième, un dixième… Un tournoi de pétanque sûrement !

Nous passons succinctement dans Lyon. Une grosse ville, je n’aime pas trop…

Vienne – km 494

Nous poussons la route jusqu’à Vienne (en France, je précise bien). En réalité, la ville n’est pas très grande : on en a rapidement fait le tour !

Demain on poursuit notre route jusqu’en Avignon.

L’étape suivante, de Vienne en Avignon.


Jour 2 sur la RN7 : de Montargis à Nevers

Aujourd’hui, notre périple sur la Route Nationale 7 s’est poursuivi jusqu’à Nevers. L’une des plus petites étapes, avec seulement 2 h 10 de route prévues.

L’étape précédent, de Lille à Montargis.

Montargis – km 118

Avant notre départ de Montargis, on voulait absolument goûter au pralines (amandes enrobées de sucre caramélisé), la spécialité locale. Un petit retour sur nos pas s’impose donc pour regagner la ville, et trouver ces fameuses praslines de la maison Mazet.

Un pot de pralines dans la maison Mazet © Clara Delcroix
Un pot de pralines dans la maison Mazet © Clara Delcroix

On achète une petite boîte de 12 g  de pralines à 3,70€. Soit 5 malheureuses pralines qui se battent en duel… C’est cher payé, mais ce n’est pas mauvais. 😊

Et nous voilà repartis en direction du Sud, sur les traces de la Route Nationale 7.

Loiret (45) – D2007

Personnellement, je ne suis pas très douée pour m’orienter avec les cartes d’époque. Mais aujourd’hui, je prends le volant et papa guide. Notre trajet correspond donc davantage à celui de la N7 : il a l’habitude d’utiliser ces cartes.

Lorsque j’étais petite, je ne guidais pas. Et puis, lorsque j’ai eu une dizaine d’années (2010, quelque chose par là), papa a acquis son 1er smartphone. Dès lors, les cartes routières sont devenues désuètes… Je n’ai donc jamais eu cet apprentissage du guidage avec une carte.

Difficile d'utiliser les cartes routières lorsqu'on n'a pas l'habitude ! © Clara Delcroix
Difficile d’utiliser les cartes routières lorsqu’on n’a pas l’habitude ! © Clara Delcroix

Aujourd’hui donc, au lieu de contourner les villes (avec les tracés des actuelles départementales et nationales), nous rentrons dedans. Du côté de La Bussière, les contournements ont été créés suite à de nombreux accidents survenus dans des virages (a priori dangereux). Mais pour nous, pas d’accroc : nous passons sans problème, sans accident !

Les villes ont un charme que les contournements n’ont pas. Dans certaines rues, on s’imagine bien à l’époque, coincés dans des bouchons. Les façades ressemblent à celles des vieilles cartes postales.

Ce garage Renault a conservé sa façade d'époque © Clara Delcroix
Ce garage Renault a conservé sa façade d’époque © Clara Delcroix

Parfois aussi, nous croisons des garages automobiles d’époque, ou du moins avec une façade d’époque.

À Briare, nous passons voir le pont-canal, qui, pendant longtemps, était le plus long du monde avec ses 662 m. On regarde aussi l’église, décoré d’émaux (la ville est spécialisée dans les mosaïques). Mais il faut imaginer qu’à l’époque, le but était de parcourir la N7 le plus rapidement possible : pas de détour de la sorte !

Le pont-canal de Briare © Clara Delcroix
Le pont-canal de Briare © Clara Delcroix

On nous avait déjà dit que de nombreuses personnes parcouraient la Nationale 7 en cyclotourisme. Plus ou moins confirmé à Briare, qui semble être un point de rencontre des cyclotouristes !

Nièvre (58) – D907

Pour le trajet du jour, on se contentera de 2 département. Et justement, nous arrivons dans le 2e : la Nièvre.

L’une des villes que nous traversons est Cosne-sur-Loire. L’Eden, son cinéma art déco est amusant à voir ! Et juste en face, sur le pont, une borne de la N7 est peinte.

L'Eden, cinéma art déco © Clara Delcroix
L’Eden, cinéma art déco © Clara Delcroix

On se rend bien compte que le paysage a changé depuis Lille. Adieu les petites briques rouges et le pays tout plat. C’est bien plus vallonné par ici et l’architecture est totalement différente !

Désormais, nous sommes en Bourgogne et on peut donc voir nos 1ers vignobles ! Nous nous sommes même un peu égarés dans ces vignobles…

Nous avons perdu la trace de la Nationale  7 et nous sommes retrouvés au milieu de nul part. Mais cela nous a permis une belle découverte : le Belvédère de Saint-Andelain.5 € pour 3 jetons d’entrée (2 € le jeton unitaire).

Le Belvédère © Clara Delcroix
Le Belvédère © Clara Delcroix

Après avoir monté les marches, on a une belle vue sur les alentours. Excepté la centrale nucléaire (de Belleville sûrement) qui nous suit depuis un temps… À l’intérieur, il y a aussi une exposition de photos sur la thématique du mouvement.

Nous retrouvons finalement Pouilly-sur-Loire. À la sortie de la commune, nous passons le cap des 200 km sur la N7. D’ailleurs, un relais traditionnel marque l’endroit : Les 200 bornes. Mais ce type d’établissement est lui aussi courant le long de la route. Les hôtels, restaurants et anciens relais aiment à rappeler le kilométrage parcouru !

Les 200 bornes © Clara Delcroix
Les 200 bornes © Clara Delcroix

Aujourd’hui, nous avons pu voir la Loire à de nombreuses reprises. Elle est très large, mais pas vraiment très profonde (on voit des bancs de sable en son milieu). Et régulièrement, des gens s’y baignent.

Nevers – km 236

Contraints de prendre l’autoroute, nous décidons de passer Nevers et de poursuivre jusqu’à Magny-Cours. Là-bas, nous nous arrêtons aux abords d’une place cernée par d’anciennes bornes Michelin.

Nous nous installons à la terrasse d’un café, histoire de faire une petite pause. Un randonneur s’y repose déjà. Nous cherchons notre hébergement du soir et trouvons un hôtel assez proche. Pour s’y rendre, on doit rebrousser chemin : tant pis.

L'architecture a bien changé depuis Lille ! © Clara Delcroix
L’architecture a bien changé depuis Lille ! © Clara Delcroix

Nous reprenons la route. Sur un rond-point, je me trompe de sortie. Mais cette erreur nous permet d’apercevoir le circuit automobile de Magny-Cours, circuit du Grand Prix automobile de France de 1991 à 2008.

Le Garden’s Hotel est au bord de la Nationale 7. Et si on reprend le « musée » de la Nationale 7 d’hier, il pourrait aussi être musée ! Il est lui aussi décoré aux couleurs de la N7. Amusant, car pas du tout prévu ! 😊

Pour manger, nous allons dans Nevers (qu’on n’avait pas vu tout à l’heure). Nous nous installons à la terrasse d’une crêperie (oui, papa voulait manger des crêpes), à côté de la Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers. Elle est magnifique ! D’ailleurs, c’est aussi une basilique. Bon, nous nous sommes posé la question… C’est quoi déjà la différence entre église, cathédrale et basilique ?

Sur ce petit point culture G, je vais me coucher. 😉

L’étape suivante, de Nevers à Vienne.


Les Nuits-Secrètes, exemple de festival de musique à la française

Les Nuits Secrètes ont eu lieu le week-end dernier. C’est l’un des nombreux festivals de musique français. Mais d’ailleurs, c’est quoi un festival de musique ? Ils existent depuis quand ? Les Nuits Secrètes, est-ce un festival comme les autres ?

Petite histoire des festivals

Les festivals sont en réalité très vieux. Dans la Grèce Antique, ce type de rassemblements existait déjà. Quelques siècles plus tard, ce sont les festivals de musique classique qui ont pris le pas. Certains existent d’ailleurs toujours, comme festival de Bayreuth fondé par Wagner en 1876.

En France, le terme festival est apparu au XIXe siècle. Il est lié au mouvement des orphéons (des chorales et fanfares qui organisaient concerts et défilés)

Mais l’explosion des festivals de musique « pop » tels que nous les connaissons actuellement a eu lieu dans la période d’après-guerre. Pour cause : l’émergence d’une nouvelle ère culturelle. Le mouvement hippie a permis au phénomène de prendre de l’ampleur.

Toutefois, non : Woodstock n’est pas le 1er festival de musique pop. Les festivals contemporains prennent leur origine aux États-Unis, avec tout d’abord des festivals de Jazz (le Newport Jazz Festival créé en 1954 par exemple).

Viennent ensuite les festivals pop et rock (dans lesquels on retrouve aussi du folk). Le 1er de tous est le KFRC Fantasy Fair and Magic Mountain Music Festival, organisé par une radio (la 610 KFRC, aujourd’hui disparue) avec un but caritatif. Ce festival a eu lieu au Nord de San Francisco en 1967 (quelques jours avant le Monterey International Pop Music Festival).

Les festivals de musique jazz étaient les premiers (CC Unsplash Jens Thekkeveettil)
Les festivals de musique jazz étaient les premiers (CC Unsplash Jens Thekkeveettil)

Cependant, dans le livre Guiness des records, le plus vieux festival annuel au monde est le PinkPop Festival, aux Pays-Bas. Depuis 1969, il a eu lieu tous les ans ! Ce qui n’est pas le cas des autres festivals de la même époque : certains n’ont eu lieu qu’une seule fois, d’autres ont connu des périodes de « non-existence », d’autres encore se sont arrêtés.

Et la France dans tout ça ?

La France est un peu plus tardive. Et la majorité des gros festivals actuels sont en réalité plutôt jeunes.

Le plus vieux festival de France est le Festival des Filets bleus, créé en 1905. Mais ce n’est pas un festival spécifique à la musique : on y présente les traditions bretonnes en général.

Parmi les aînés, on compte la Fête de l’Humanité, créée en 1930 et qui était à l’origine une fête politique (désormais on y trouve aussi des expositions et des concerts).

Pour les gros festivals de musique actuels, ils ont pour la majorité ont été créés entre les années 80 et 2000 : Printemps de Bourges en 1977, Francofolies en 1985, Vieilles Charrues en 1992, Solidays en 1999… et notre gros festival à nous, dans les Hauts-de-France : le Main Square est seulement apparu en 2004. Les Nuits Secrètes d’Aulnoye-Aymeries ont été créées en 2002 (elles s’appelaient alors les Estivales).

Mais au fait, un festival de musique, c’est quoi ?

Les festivals ont aussi leur règle des 3 unités :

  • c’est un évènement exceptionnel
  • il prend place dans un lieu exceptionnel
  • l’objectif est de passer un moment exceptionnel

Les festivals de musique actuels s’étalent sur plusieurs jours. Par ailleurs, les concerts des divers artistes ont souvent lieu en plein air : concerts au grand air et camping. On retrouvait déjà ces éléments sur les 1ers festivals comme Woodstock.

Les festivals ont souvent lieu en plein air (CC Unsplash Aranxa Esteve)
Les festivals ont souvent lieu en plein air (CC Unsplash Aranxa Esteve)

Les festivals sont l’occasion de s’amuser entre amis ou en famille, mais aussi de faire de nouvelles rencontres sur place. Pour beaucoup de festivaliers, la bière fait partie intégrante de l’esprit « festival » (mais ce n’est pas le cas de tous 😉). Certains viennent déguisés, et spécificité française : le drapeau breton présents dans tous les festivals ! Ou presque… Mais vraiment, on le voit partout !

Les Nuits Secrètes, un bon exemple de festival français ?

Dans le Nord, les festivals et autres manifestations sont souvent de vieilles traditions. Prenons pour exemple la braderie de Lille (qui existe depuis plusieurs siècles) ou encore la kermesse de la Bière à Maubeuge (KBM pour les intimes, notre Oktoberfest —ou fête de la bière— locale) vieilles de plusieurs décennies. Cette dernière avait été arrêtée en 1986, mais a repris depuis quelques années.

Les Nuits Secrètes sont un peu la continuité de choses qui existaient auparavant à Aulnoye-Aymeries ! Dans ses archives, mon père (un Aulnésien) a retrouvé un communiqué de presse de 1988 pour le Festival des 10 jours. Tiens, encore un festival ! Mais un festival pluridisciplinaire : musique, danse, théâtre, clown… Et la musique n’est pas vraiment pop (on est plutôt sur du jazz et de la musique classique). Ce festival faisait suite à une politique de la ville très orientée sur le culturel.

Mais avec l’explosion des festivals de musique pop, on peut assez facilement imaginer un lien entre le Festival des 10 jours et les Nuits Secrètes.

L'Eden, ancienne usine de bombes, sur le festival Les Nuits Secrètes (© Clara Delcroix)
L’Eden, ancienne usine de bombes, sur le festival Les Nuits Secrètes (© Clara Delcroix)

Règle des 3 unitées

Et pour reprendre la règle des 3 unités des festivals :

  • Évènement exceptionnel ? Oui : il n’a lieu qu’une fois par an. Et non : il a lieu tous les ans… Comme nombre de festivals, je dirais.
  • Lieu exceptionnel ? Oui, carrément ! C’est l’une des particularités des Nuits Secrètes. Des parcours secrets sont proposés : on monte dans un bus qui nous emmène dans un lieu insolite pour regarder un concert (mais on ne sait pas où on va, ni qui on va voir). Un champ, un moulin, une église, une grange… Et depuis l’année dernière, la scène secondaire (l’Eden) se trouve sur le site d’une ancienne usine à bombes.
  • Moment exceptionnel ? On y retrouve bien l’ambiance des festivals en tout cas.

Un esprit familial et un prix plus abordable que d’autres festivals, ce sont aussi les atouts des Nuits Secrètes. Auparavant, l’accès à la scène principale était même gratuit. On peut noter qu’à l’époque, le festival avait atteint les 68 000 festivaliers. Suite à des restrictions budgétaires et aux contraintes de sécurité liées aux attentats, le festival à connu un passage à seulement 33 000 festivaliers en 2017. Cette année, une belle augmentation : 45 000 festivaliers.

Le festival « tout payant » reste l’un des moins chers de France, avec un tarif inférieur à 100 € (70 € pour 3 jours – 8 € pour un parcours secret, et même 50 € pour les 500 premiers pass 3 jours vendus).

Mais au fait, les festivaliers en pensent quoi ?

Et vous, qu’en pensez vous ? Avez-vous d’autres exemples de festivals en France ou à l’international ?

© Clara Delcroix
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J’ai démasqué les festivaliers des Nuits Secrètes 2018 !

Le festival de musique les Nuits Secrètes a lieu ce week-end, les 27, 28 et 29 juillet, à Aulnoye-Aymeries, dans le nord de la France. Je vous propose un retour en image sur les festivaliers.

C’est une tradition aux Nuits Secrètes : le masque en forme de tête de chat, aux couleurs de l’édition du festival. De nombreux festivaliers le portent avec eux, mais pas toujours sur la tête : au bras, à la jambe ou encore par-dessus l’épaule…

Et puis comme tout bon festival qui se doit, certains festivaliers sont déguisés ! Je vous laisse les découvrir en images. 😉

Les festivaliers lors de la 1ère journée des Nuits Secrètes

On débute donc avec ces fameux masques en forme de tête de chat que l’on retrouve un peu partout.

Masque au bras pour les Nuits Secrètes
Masque au bras pour les Nuits Secrètes
Par dessus l'épaule, le masque est toujours là !
Par-dessus l’épaule, le masque est toujours là !
Un masque des Nuits Secrètes accroché sur une jambe
Un masque des Nuits Secrètes accroché sur une jambe
Festivaliers aux Nuits Secrètes 2018
Festivaliers aux Nuits Secrètes 2018
Un couple, masque par dessus l'épaule
Un couple, masque par-dessus l’épaule
Qui a dit que les festivals sont réservés aux jeunes ?
Qui a dit que les festivals sont réservés aux jeunes ?

Pour la 1ère journée, il faisait très chaud (36°C environ) : lunettes de soleil, tenues légères… mais certains conservent tout de même leur déguisement !

En maillot de bain, ou en bermuda, on contre la canicule comme on peut !
En maillot de bain, ou en bermuda, on contre la canicule comme on peut !
Oreilles de tigrou ou cheveux violets : chacun son style !
Oreilles de Tigrou ou cheveux violets : chacun son style !
Les requins sont aussi les bienvenus !
Les requins sont aussi les bienvenus !
Les "agents secrets", bénévoles sur le festival Les Nuits Secrètes
Les « agents secrets », bénévoles sur le festival Les Nuits Secrètes

Les festivaliers lors de la 2ème journée des Nuits Secrètes

Au lieu de s’asseoir par terre, il est aussi possible de prendre de la hauteur.

Quitte à patienter, autant le faire en hauteur !
Quitte à patienter, autant le faire en hauteur !
Selfie perché
Selfie perché

Nos fameux masques sont toujours présents.

Des masques, perdues dans la foule…
Des masques, perdues dans la foule…

Qui dit festival dit forcément bière !

Bière en main (1)
Bière en main (1)
Bière en main (2)
Bière en main (2)

Au lieu d’un masque, pourquoi ne pas opter pour un T-shirt ?

On peut même avoir un T-shirt aux couleurs des Nuits Secrètes !
On peut même avoir un T-shirt aux couleurs des Nuits Secrètes !

Cette année, pas d’eco cups (présentes lors d’éditions précédentes), mais de simples gobelets en plastique. Toutefois, pour 30 gobelets rapportés, une consommation est offerte ! Certains se donnent donc à cœur joie de les récupérer !

Qui ramassera le plus de gobelets ? (1)
Qui ramassera le plus de gobelets ? (1)
Qui ramassera le plus de gobelets ? (2)
Qui ramassera le plus de gobelets ? (2)

Cette année, les concerts entre la grande scène (scène principale) et l’Eden (scène secondaire) sont en quinconce : lorsqu’un concert a lieu sur l’une des 2 scènes, il ne se passe rien sur l’autre scène. Utile : 2 artistes qui nous plaisent ne passent pas en même temps. Futile : si le concert en cours ne nous plaît pas… on doit patienter !

Un pas de danse en passant
Un pas de danse en passant
L'attente se fait parfois longue…
L’attente se fait parfois longue…

Les festivaliers lors de la 3ème journée des Nuits Secrètes

 

Les Nuits Secrètes, l'occasion de passer un bon moment entre amis ou en famille
Les Nuits Secrètes, l’occasion de passer un bon moment entre amis ou en famille
Les plus jeunes sont aussi de la partie
Les plus jeunes sont aussi de la partie

Une dernière journée plus fraîche (25°C environ), on peut donc sortir quelques costumes plus chauds, comme les pyjamas combinaison.

Une licorne dans la foule
Une licorne dans la foule
Costumé pour les Nuits Secrètes
Costumé pour les Nuits Secrètes
À défaut d'une combinaison, un chapeau fait aussi l'affaire 😉
À défaut d’une combinaison, un chapeau fait aussi l’affaire 😉

Pause dîner ! Sur le festival, des food trucks sont mis à disposition des festivaliers. Au choix : indien, mexicain, américain, street food, nourriture ch’ti, etc.

Chapeau mexicain sur la tête, l'heure du dîner a sonné !
Chapeau mexicain sur la tête, l’heure du dîner a sonné !
Les masques, toujours présents, même pour le repas
Les masques, toujours présents, même pour le repas

Immortaliser les Nuits Secrètes au moyen de photos, les festivaliers aussi le font. 😉

Photo en cours (1)
Photo en cours (1)
Photo en cours (2)
Photo en cours (2)
Parfois les festivaliers se réclament et souhaitent être pris en photo
Parfois les festivaliers se réclament et souhaitent être pris en photo

Les Nuits Secrètes, c’est terminé pour cette année. Mais d’autres articles sur le sujet sont à venir. 😉

© Clara Delcroix
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*Crédit de toutes les photos : Clara Delcroix


Les Nuits Secrètes, un festival pas comme les autres ?

Les Nuits Secrètes est un festival de musique à Aulnoye-Aymeries dans le Nord de la France. Lors de l’édition 2018, j’ai demandé à quelques festivaliers ce que ce festival avait de particulier pour eux.

Micro-trottoir des festivaliers en vidéo

Voici les réponses de festivaliers à la question : «Pour vous, qu’est-ce que les Nuits Secrètes ont de particulier ?»

Les particularités des Nuits Secrètes

Nombreux ont été les festivaliers à me répondre que l’ambiance est particulière sur les Nuits Secrètes : un festival plus familial ou intimiste que d’autres, qui a lieu au cœur de la ville. En somme, un « petit » festival, qui a tout de même enregistré 45 000 entrées sur cette édition 2018 !

Mais par rapport à d’autres éditions, le monde se fait davantage sentir cette année ! En 2015, 68 000 entrées, mais un côté familial davantage présent je trouve. On croisait tout le temps les mêmes têtes. Alors que cette année, je n’ai même pas vu certaines personnes que je connais (ou seulement une seule fois) !

Autre point (et d’après moi, la véritable spécificité des Nuits Secrètes) : les parcours secrets. Le principe ? On monte dans un bus qui nous emmène dans un lieu insolite pour assister au concert d’un artiste (mais on ne sait pas lequel). Parmi les lieux : une grange, un champ, une église, un moulin… C’est assez varié. 😉

Pour certains, c’est la programmation qui fait la différence. Couplée au prix, qui est moins cher que sur d’autres gros festivals. 70 € pour le pass 3 jours, 8 € pour un parcours secret et  15 € pour le camping (3 jours).

Certains notent aussi une bonne organisation. Que je nuancerais… Une heure d’attente pour acheter à manger, ce n’est pas vraiment ce que j’appelle une bonne organisation. Mais au niveau des concerts, oui, l’organisation est bonne (pas de retard ou de gros problèmes).

Et dernier point : on peut bien manger pour pas cher. Encore une fois à nuancer : le lieu où on achète à manger joue beaucoup sur la qualité et le prix.

Et vous, qu’avez-vous pensé de l’édition 2018 des Nuits Secrètes ? Des particularités du festival qui n’ont pas été citées dans l’article ?

© Clara Delcroix
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9 siècles plus tard, les Charitables de Saint-Éloi sont toujours en charge des inhumations

Aux environs de Béthune, dans les Hauts-de-France, les pompes funèbres ne sont pas seules en charge des inhumations : il y a la confrérie des Charitables. Une tradition du Moyen-Âge qui se perpétue encore de nos jours. 

En milieu d’après-midi, j’arrive à Beuvry avec mon père. C’est le final de notre journée de randonnée (notre Tour du bassin minier, l’article viendra bientôt 😉).

Quelques kilomètres auparavant, mon père avait évoqué les Charitables, chargés des inhumations dans ce coin des Hauts-de-France.

Toutefois peu de chance d’arriver à Beuvry en même temps qu’un office : c’est déjà l’après-midi ! À moins que… Nous longeons le cimetière et apercevons l’église au loin. Une charrette est devant : un enterrement a lieu aujourd’hui.

Les Charitables sont dans l'église © Éric Delcroix
Les Charitables sont dans l’église © Éric Delcroix

Nous nous installons dans le café en face de l’église et prenons une consommation. Un café comme d’époque ! Le poêle à charbon trône dans un coin, les tables sont réparties sur le pourtour de la salle, les murs sont recouverts partiellement de faïence…

Nous commençons à discuter avec la gérante. Sa mère est aussi présente, mais ne réagit pas beaucoup, trop absorbée dans la réalisation d’un tricot vert. «Ah oui ! En ce moment il y a beaucoup de morts ! C’est sûrement dû à la chaleur…»

L’employé funéraire arrive quelques instants plus tard pour commander «quelque chose de frais». La discussion se poursuit. «À 99 %, ce sont les Charitables qui assurent les inhumations à Beuvry. Vous savez c’est petit par ici, les villages… Alors à moins que la personne ne refuse, ce sont les Charitables…»

La gérante reprend : «Mais si vous leur demandez, ils pourront vous montrer la Chambre de la confrérie. C’est juste là !»

Nous attendons devant l’église. L’office se termine, les Charitables transportent le corps jusqu’au cimetière, le cercueil sur une charrette. L’un d’eux se dirige vers la Chambre de la confrérie. Je l’interpelle : c’est bon, il nous ouvre les portes !

Un charitable attend devant l'église de Beuvry © Éric Delcroix
Un charitable attend devant l’église de Beuvry © Éric Delcroix

L’histoire des Charitables

La confrérie des Charitables est une tradition du Moyen-Âge. En 1188, la région est ravagée par une épidémie de peste. Le problème : personne ne souhaite s’occuper des défunts, craignant une contamination.

On raconte que 2 maréchaux ferrant, Gauthier (de Béthune) et Germon (de Beuvry) voient apparaître Saint-Éloi, le saint patron des forgerons, dans leurs rêves. Il leur demande de se rencontrer près de la source de Quinty (à côté de la chapelle Quinty) et de fonder une confrérie pour enterrer les morts : la Confrérie des Charitables de Saint-Éloi, avec pour devise «exactitude – union – charité».

Ceci en fait la confrérie la plus ancienne d’Europe.

Depuis, la tradition se perpétue. Et en 1853, la Confrérie est devenue laïque suite à un différent avec l’évêque d’Arras.

Les Charitables, qui sont-ils ?

Petits ou grands, croyants ou mécréants, les Charitables assurent les inhumations bénévolement. Cependant, une quête a lieu en cours de messe et les Charitables peuvent être amendés (pour avoir ôté son bicorne à un mauvais moment par exemple). Ces amendes sont nommées « bouquet » et s’élèvent à 50 centimes.

La tâche étant faiblement rémunérée, des dons leur sont aussi offerts en complément.

Les confréries des Charitables de Saint-Éloi sont divisées en sections de 25 confrères. À Beuvry, 2 sections : la section du haut (gants et cravates blanches) et la section du bas (gants et cravates noires).

La chambre de la Confrérie des Charitables de Beuvry © Clara Delcroix
La chambre de la Confrérie des Charitables de Beuvry © Clara Delcroix

Pour entrer dans la confrérie des Charitables, aucune réserve. «Actuellement, on recrute. Les jeunes il n’y en a pas beaucoup… À Béthune, si ! Mais ici à Beuvry, on a du mal…» À bien y réfléchir, il y a tout de même une condition : être un homme. «Les femmes, elles font seulement la lessive de nos chemises.»

Chemise, mais aussi gants, cravate, et surtout le fameux bicorne ! L’uniforme des Charitables est facilement reconnaissable. Au total, 800 € pour l’ensemble de la tenue. À savoir : le bicorne est fabriqué à Béthune par la Maison Carré, alors que le reste provient de Marchand Frères à Bruay-la-Buissière (enseigne désormais fermée suite à un redressement judiciaire).

On nous avoue que l’uniforme est (trop ?) chaud en été. Mais par tous temps, il reste le même : qu’il pleuve, vente ou fasse grand soleil.

On note assez rapidement une ou des médailles sur la veste des confrères. Mais à quoi correspondent-elles exactement ? «On en reçoit une à l’entrée dans la confrérie, et ensuite une nouvelle tous les 5 ans.» Je regarde l’amas de médailles sur la veste du confrère qui vient de me répondre. Il doit être ici depuis une paire d’années !

Procession à naviaux

En septembre, a lieu la procession à naviaux. Les confréries de Béthune et de Beuvry marchent et se retrouvent à la chapelle Quinty, lieu de rencontre entre Gauthier et Germon.

Naviaux ? Du patois, qui signifie « navets ». Plusieurs explications. Certains assurent que les navets étaient utilisés pour se protéger de la peste, d’autres qu’ils représentent le repas partagé par les confrères.

Et si un Charitable vient à décéder ?

Lorsqu’un Charitable décède, l’évènement est plus singulier. Principale différence : la chanson des Charitables résonne lors de l’office.

Refrain
Vive la confrérie (bis)
Il n’est rien de plus beau,
de plus digne d’envie (bis)

1) Aux amis que le temps emporte,
Loin des mortels sous d’autres cieux,
Nous formons la dernière escorte,
Nous faisons les derniers adieux.

Refrain

2) De sa faux que la mort rapide
Vienne à décimer la cité,
Nous avons tous un bras solide,
Un cœur disant avec fierté:

Refrain

3) En vain les fléaux et l’orage
Autour de nous sèment l’effroi
Jamais n’a failli le courage
Des ministres de Saint-Eloi.

Refrain

4) Voyez ce noble Confrère,
Entre richesse et pauvreté
Sa main gauche accepte un salaire
Et sa main droite en fait charité

Refrain

5) Là haut, nous toucherons Confrère,
Le prix d’un bienfaisant devoir
Car le pauvre dans sa prière
Le redit à Dieu chaque soir.

Refrain

6) Grand Saint de ton séjour céleste
Protège les fils de Gauthier
A Béthune, contre la peste,
Offre toujours ton bouclier.

Refrain

7) Amis, glorifions tous en chœur
La gentillesse de nos Consœurs
Avec elles, nous sommes dans la joie,
Tous des disciples de Saint-Eloi.

Refrain

8) Doyen, Prévôts, Mayeurs, Confères,
Nobles foyers de charité,
Faisons du choc de nos verres,
Le feu de la Fraternité.

Exactitude – Union – Charité

Connaissiez-vous la Confrérie des Charitables de Saint-Éloi ou existe-t-il d’autres traditions ressemblantes près de chez vous ?

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Les Nuits Secrètes 2018, festival de musique à Aulnoye-Aymeries

Ce week-end, du 27 au 29 juillet, auront lieu les Nuits-Secrètes, festival de musique à Aulnoye-Aymeries. Proche de Paris et de la Belgique, il est ouvert sur l’international avec des artistes de diverses pays : Angleterre, Allemagne, Cameroun, France, Belgique…

Les Nuits Secrètes est un festival de musique qui a lieu tous les ans pendant le dernier week-end de juillet. Il se tient à Aulnoye-Aymeries, dans le Nord de la France, une commune de 9 000 habitants à proximité de Maubeuge et Valenciennes. Il a été créé en 2002 et en moyenne, sur les dernières années, sa fréquentation s’élève à 50 000 personnes.

La particularité de ce festival : les parcours secrets. On monte dans un bus qui nous emmène dans un lieu insolite pour un concert : grange, église, champ… Le lieu et l’artiste ou le groupe ne sont pas connus en avance.

Plusieurs scènes sont proposées lors de ce festival :

  • la grande scène (passée payante en 2016, mais gratuite auparavant)
  • l’Eden (auparavant le Jardin)
  • la Bonaventure
  • ainsi que les destinations des parcours secrets

Programme de l’édition 2018 des Nuits Secrètes

Cette année la programmation mets en avant différents artistes aux influences africaines.

Gaël Faye, un franco-rwandais né au Burundi. Dans ses chansons, on retrouve à la fois du français, de l’anglais et du kirundi (la langue du Burundi). Il a quitté le Burundi des suites de la guerre civile, mais y reste toujours très reconnu. En 2016, il a publié son 1er roman intitulé Petit Pays.

Jain, française, l’une de ses grand-mères est malgache. Durant son enfance elle a vécu à différents endroits, dont Dubaï et le Congo-Brazzaville, différentes tonalités qui se retrouvent dans sa musique.

Tshegue est un duo composé de Faty Sy Savanet et Nicolas Dacunha (aussi dit Dakou). Une enfance au Congo qui se retrouve avec un chant est en lingala dans certains titres (le lingala est une langue d’Afrique subsaharienne).

Sandra Nkaké, camerounaise ayant vécu en France. Elle chante à la fois en anglais et en français.

Et beaucoup d’autres seront aussi présents ! Mais d’autres articles sont à venir… 😉

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