QU’EST CE QUI S’EST VRAIMENT PASSE A LA CEREMONIE D’INAUGURATION DU NOUVEAU BUREAU DU FPI A GOMA ?
Vous le savez sans doute que le chef de l’Etat congolais avait fait une tournée dans l’est du pays. Après Kisangani, il s’était rendu à Bunia et avait fini sa tournée à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Vous savez aussi que le conseil des ministres s’était tenu dans la même province, conseil au cours duquel le gouvernement a promis de lancer un Programme Spécial de Reconstruction des Territoires Affectés par les Conflits Armés dit « PSR-TCA », programme qui est en cours d’élaboration et qui va intégrer tous les besoins pour la consolidation de la paix et la reconstruction de la province du Nord-Kivu et bien d’autres provinces qui ont été touchées par les rebellions. Vous ne l’avez pas su aussi, peut-être, mais le Fond de Promotion de l’Industrie (FPI) avait aussi choisi cette semaine pour s’offrir une petite virée dans la capitale touristique(Goma), non seulement, pour se rendre compte de l’état d’avancement des activités qu’il finance dans la province du Nord-Kivu, mais aussi, inaugurer une immeuble qu’il venait, à peine, de finir de construire et qui devra, désormais, servir de sa représentation pour la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Une virée qu’il s’était offert, sans doute, pour profiter de la présence du président de la république à Goma afin de couper le ruban à la cérémonie d’inauguration, mais cela ne va pas se passer comme il l’espérait.
Pour savoir ce qui s’est passé le jour de l’inauguration, je préfère commence depuis le début des préparatifs de cette cérémonie.
Nous sommes lundi 2 décembre, le jour s’est levé sous un bon climat de gaieté, alors que tout le monde fait de son mieux pour que le jour de l’inauguration tout soit prêt. Coût de pinceau sur le mur de l’enclot qui a résisté au premier passage du peintre, l’équipe chargé de nettoyage est au travail depuis le lever du soleil, chaque centimètre carré de la cour est vérifié pour s’assurer que tout est nickel. A l’intérieur de ce nouveau bâtiment, dont vient se doter le FPI, presque tous les meubles nécessaires sont déjà installé dans les bureaux, c’est l’électricien qui vérifie et revérifie toute l’installation électrique, deux puissantes groupes électrogènes sont prévu pour relayer le courant électrique en cas d’une possible défaillance surprise de sa part. Dans le bâtiment, c’est une effervescence qui y règne, chaque service cherche à trouver un bureau où il devra désormais travailler. Dans les couloirs il est difficile de s’effrayer un passage à cause l’engouement qui y règne.
Devant l’immeuble, c’est une équipe de menuisiers qui travaille d’arrache-pied depuis un jour pour construire un podium, podium qui pourtant est encore loin d’être terminé. L’inauguration est prévu au 3 décembre, plus question de reporter l’inauguration, tout doit être prêt à cette date, et pour cela, tout doit être mis en œuvre. D’ailleurs, des bulldozers sont déjà au travail devant l’immeuble entrain d’aplanir la place qui va abriter cet évènement.
Il est 17 heures et c’est Constantin MBENGELE THAMUK, l’administrateur délégué général du FPI, qui arrive pour voir où en sont les préparatifs, après des poignées de mains avec les le directeur provincial et le chef quelques agents, celui-ci entre dans le bâtiment pour voir comment évolue les travaux, après une demi heure, il fait appel au directeur provincial, à l’administrateur directeur financier dans la salle de réunion pour rappeler l’importance de cet évènement en cours de préparation. Ils vont s’enfermer pendant une demi-heure dans a salle de réunion, à la fin de leur concertation, on les voit sortir avec un nouvel air, pas vraiment rassurant (peut-être qu’il savait déjà que le président de la république ne serait pas présent à cette cérémonie et qu’ils ne pouvaient plus annuler la cérémonie parce qu’ils avaient déjà lancés les invitations).
Nous sommes aux alentours de 18 heures 30 et la construction du podium avance lentement. Les menuisiers risquent de ne pas finir à temps s’ils ne sont pas aidés, tout le monde essaie d’aider du mieux qu’il peut. Pendant que certains jouent l’ingénieur, d’autres aident en apportant les planches. Dans cette ambiance il est difficile de reconnaître le directeur provincial, tout le monde essaie d’oublier son titre en essayant de travailler comme un seul corps pour finir le podium. On remarque même la présence des policiers et des casques bleus qui aident dans le montage des tantes.
Après toute une nuit de travail, la construction du podium est enfin terminée, tout est prêt pour le grand jour. Nous sommes aux environs de 5 heures du matin, tout le monde peut, à présent, aller se préparer pour la cérémonie d’inauguration qui va avoir lieu dans quelques heures.
Nous sommes mardi 3 décembre, il est 9 heures de l’avant midi et les invités commencent à arriver. Sur le podium, des grandes personnalités du FPI venu de KINSHASA sont déjà présents, on peut voir de loi l’administrateur délégué général Constantin MBENGELE, le président du Conseil d’Administration GASTON KISANGA, l’administrateur directeur financier Damien SIMBI MUSEMA et bien d’autres qui attendent patiemment l’annoncée du début de la cérémonie. Juste en bas du podium, à droite, dans les tantes, plusieurs hommes d’affaires locales ont répondu présent à l’invitation, Monsieur YESU est arrivé avec sa femme (il va bientôt bénéficier d’un prêt du FPI pour financer son projet de cimenterie), ils se sont, tous deux, mis sur leur « trente et un ». C’est une ambiance de retrouvailles qui règne entre les hommes d’affaires de la province.
Il est 9 heures et aucun membres du gouvernement, pas même un ministre, n’a répondu à l’invitation de leur collègue ministre de l’industrie pour cette évènement, pourtant si important, alors qu’ils ont tous reçu des invitations une semaine bien avant. Le président de la république, le premier ministre MATATA PONYO et tous les membres du gouvernement étaient tous dans la province du Nord-Kivu pour venir proclamer officiellement la fin de la guerre et personne d’entre eux n’a eu la courtoisie politique de se faire représenter à cette cérémonie. Pour le gouvernement provincial c’est le même constant, le gouverneur Julien PALUKU n’est pas aussi venu, il n’a, non plus, délégué personne pour le représente ; pas même le vice-gouverneur Feller LUTAHICHIRRWA, ni même les ministres provinciaux.
Quelque temps après, on remarque Monsieur MBENGELE qui murmure quelque chose à l’oreille de celui qui est assis à coté de lui avant de se lever et avancer vers le micro et prendre la parole pour finalement annoncer, avec un air calme, le report de la cérémonie de l’inauguration parce que certaines autorités importantes à cette cérémonie (Président KABILA et les membres du gouvernement, national et provincial) n’ont pas répondu présent à l’invitation. L’inauguration n’aura plus finalement lieu à cette date, elle est reportée à un autre jour, sans toute fois, préciser la date (soit au mois de janvier ou au mois de février).
Depuis le début des préparatifs de cette cérémonie, on pouvait remarquer l’enthousiasme que le FPI dégageait par le souci de vouloir, à tout prix, mettre tout en œuvre pour la réussite de l’évènement. Et d’ailleurs, pour éviter toute surprise inattendue de la part des médias locaux, la délégation du FPI venue de la capitale était venue avec des journalistes pour couvrir l’évènement (et exagérer dans leurs reportages s’il le faut). Voila pourquoi il n’a pas été facile pour les médias locaux de pénétrer dans la pièce où le point de presse était donné après ce fiasco.
Quelques minutes plus tard, l’administrateur délégué général sort de l’immeuble discrètement, monte dans sa voiture et s’en va à son hôtel, on ne va plus entendre parler de lui dans la province jusqu’à son retour dans la capitale.
Le président de la république avait promis un changement dans le gouvernement lors de son meeting à l’hôtel « New Riviera » le dimanche 1er décembre. Est-ce une façon de pour lui d’amorcer le changement promis ? Est-ce un mauvais présage pour le ministre de l’industrie ?
Seul l’avenir détient les réponses à toutes ces questions.