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Le monde en 2014

Planète terre via Google images Cc
Planète terre via Google images Cc

 

Après le dernier best of sur les événements et les politiciens de 2013, quoi de mieux que d’essayer de déchiffrer ce que le monde nous réserve en 2014. Cet exercice est d’autant plus difficile que la multi polarisation du monde s’accentue. L’hyper puissance américaine, même si elle demeure, n’est plus ce qu’elle était  et les émergents n’hésitent plus à affirmer leurs droits dans certaines régions du monde. 2014 sera donc une année où les mutations dans le monde géopolitique vont aller en s’accroissant.

Le Moyen-Orient sera, très probablement, la région la plus agitée de cette année 2014. Le spectaculaire « rapprochement » américano-iranien qui a conduit à un accord préliminaire sur le nucléaire des ayatollahs est en train de redistribuer les cartes dans la région. Les Saoudiens, ayant refusé leur siège au conseil de sécurité de l’ONU pour protester contre l’allègement des sanctions envers l’Iran, ne sont plus qu’à un pas de faire « copain-copain » avec Israël pour contrer l’influence des chiites dans la région. Petit à petit le Moyen-Orient est entrain de voir se mettre en place un axe israélo-sunnite (Les sunnites étant menés par l’Arabie Saoudite et les émirats du golfe dont le Qatar) face a un axe Chiite-alaouite (mené par l’Iran et le régime de Damas). Pendant ce temps, ce sont les Palestiniens, les Libanais, les Syriens, les Irakiens qui trinquent dans cet affrontement entre puissances  pour l’hégémonie dans le levant.

L’Asie de l’Est et du Sud-est sera aussi au centre des débats en 2014. La Chine, 2ème puissance économique, semble de plus en plus vouloir s’accaparer, contrôler et évincer ses concurrents de cette région qu’elle considère comme son « espace vital ». Les affrontements (heureusement non violents pour l’instant) autour des îles Senkaku ou Diaoyu sont les prémices de ce qui attend la région dans les années à venir. Les Américains qui sont présents au Japon, à Taiwan et en Corée l’ont bien compris et décidé de faire de cette partie du monde une zone prioritaire dans leur stratégie de défense internationale. Le Japon a lui aussi décidé d’augmenter le budget de ses forces de défenses pour soi disant protéger ses territoires insulaires. L’Asie est donc sur la dangereuse pente de l’escalade militaire.

En Afrique, outre l’instabilité politique du Maghreb, le conflit centrafricain et les problèmes sécuritaires dans le Sahel, ce sera dans les coulisses de l’organisation de l’Union Africaine et par ricochet en Afrique du Sud que l’avenir du continent se jouera sur le long terme. Aujourd’hui, le continent manque cruellement de leadership et Pretoria cherche à combler ce vide. Après avoir fait élire une Sud-africaine à la tête de l’Union africaine, le pays pousse pour que de nombreux projets voient le jour. Parmi ces derniers, le continent veut se doter d’une force militaire capable de répondre rapidement à ses multiples défis sécuritaires. Pour l’Afrique du Sud, le mot d’ordre est l’Afrique aux Africains et les interventions militaires étrangères doivent cesser du cap Bon au cap de Bonne-Espérance. En une phrase, l’Union Africaine doit être plus solide pour permettre aux africains de mieux tirer leur épingle du jeu face à des partenaires politiques et économiques bien plus puissants.

2014 sera donc une année riche en événements. Elle verra peut être une paix durable s’installer entre l’Iran et l’occident, le conflit israélo-palestinien s’engager sur la piste des négociations, les relations de force changer en Asie et l’Afrique se doter  d’une capacité de résoudre ses propres conflits. Si on peut avoir une certitude, ce qu’elle sera meilleur que sa grande sœur d’il y a 100 ans, 1914!


Les Politicos awards 2013

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Trophée via Google images cc

Vous l’avez aimé l’année dernière, il est de retour aujourd’hui. Les Oscars sont au cinéma ce que les Grammys sont au monde la musique. La politique, elle, sérieuse et parfois démagogique, n’est pas un lieu où les récompenses publiques sont usuelles. Pour réparer cette injustice, voici les 7 Politicos awards 2013  ou un petit classement sérieux et  loufoque de nos gouvernants qui se sont illustrés cette année.

  • Le Politico 2013 du « come back » ici le retour vers ses anciennes positions est décerné à : la France.

Plus précisément à la politique étrangère de ce pays concernant notamment l’Afrique. Au milieu des années 90, l’Afrique représentait pour les gouvernements français un continent en perdition, un boulet dont il fallait se débarrasser. Vingt ans plus tard, la donne a radicalement changé.  Aujourd’hui, l’Afrique est maintenant vue par les analystes comme le possible futur relais de la croissance économique mondiale. Catastrophe, on se rend compte à Paris que l’on a peut être raté le décollage du continent et qu’on a perdu plus de 50 % de ses parts de marché face aux émergents comme la Chine ou l’Inde. En 2013, les armées françaises sont intervenues à deux reprises sur le continent. En 2013, la France a invité tous les pays africains à Paris pour parler économie et géopolitique. Faut-il y voir la volonté marquée de Paris de revenir en Afrique? L’avenir nous le dira.

  • Le Politico 2013 du naufrage de l’année est adjugé (malheureusement) à la : Centrafrique.

Petit État enclavé, le pays est au centre de toutes les attentions cette année. Depuis la chute du président Bozizé (dont la légitimité était contestable) conduite par une coalition hétéroclite de rebelles, de coupeurs de route, de généraux analphabètes et prédateurs, la Centrafrique s’enfonce dans le chaos. On pensait que ce pays avait déjà connu le pire avec « l’empereur  Bokassa » et son histoire parsemée de coups d’Etat, mais ces dernières semaines ont démontré le contraire. Espérons que 2014 sera meilleure pour les Centrafricains.

Soldats nord-coréens, via Google image, CC
Soldats nord-coréens, via Google image, CC
  • Le Politico 2013 de la métamorphose dans l’arène politique est adjugé à : Kim Jong-un.

À ses débuts, nombreux voyaient en lui le « probable » réformateur de la Corée du Nord. Que nenni, on ne peut plus douter de son véritable visage et de ses réelles intentions. Kim a tout simplement décidé de continuer l’œuvre de son père et grand-père, c’est-à-dire régner en despote absolu jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les journées du nabot de Pyongyang oscillent entre menaces de rayer le voisin du Sud de la carte du monde ou de noyer les États-Unis dans des flammes dignes l’enfer. Parfois, pour se distraire il passe sa petite amie au peloton d’exécution avant de réserver le même sort à son oncle. C’est à se demander s’il a bel et bien suivi ses études en Suisse ou dans une université stalinienne?

  • Le Politico 2013 du politicien fixé à son siège est décerné à : Bachar el-Assad.

Le conflit qui devait l’amener à quitter son poste de président a fait plus de 130 000  morts en trois ans. Il a gazé son peuple avec le monde en témoin. Il l’a bombardé à l’hélicoptère et au char de combat, mais il est toujours à son poste. Bachar el-Assad, président syrien reçoit, malheureusement, le Politico du politicien indéboulonnable et solidement fixé à son poste en 2013. Pauvre peuple syrien pris en étau entre un sanguinaire qui ne vit que pour son pouvoir et des djihadistes rebelles indéfendables eux aussi.

  • Le Politico 2013 du recalé à son examen politique est adjugé à : Nicolas Maduro

Après seulement un an de pouvoir, Nicolas Maduro présente déjà des signes névrotiques inquiétants. Si Hugo Chavez se montrait souvent populiste et fantaisiste, son successeur paraît carrément illuminé. Il affirme que Chavez lui surgit dans ses rêves et il n’hésite pas à médiatiser des apparitions miraculeuses de son commandant dans les sous-sols de Caracas. Le Venezuela n’a plus d’électricité, c’est la faute aux Américains ; des pénuries alimentaires c’est la faute aux Yankees. Maduro ne manque jamais d’explications et de théories les plus farfelues les unes que les autres. Pendant ce temps, le Venezuela malgré un formidable potentiel économique s’enfonce dans la crise et la violence.

  • Le Politico 2013 de la tragicomédie politique est décerné aux : maires canadiens.

2013 est une année à rapidement oublier pour le petit monde des maires canadiens. Rob Ford, maire de Toronto (1ère ville du Canada et 4een Amérique du Nord) doit sûrement être le Canadien dont on a le plus parlé cette année. De nature colérique, il a été pris en flagrant délit de consommation de drogue tout en étant soupçonné d’alcoolisme sur son lieu de travail et de sollicitation de prostitution. Au Québec, les deux plus grandes villes, Montréal et Laval (dont un maire serait adepte de travestisme), ont vu se succéder chacune à leur tête quatre maires qui ont dû démissionner face à des soupçons de fraude, de détournement de fonds, de gangstérisme, etc. La moitié du code pénal pourrait y passer. Bref une valse de maires lubriques, mafieux et une belle image du Canada à l’international.

Nelson Mandela Cc (commons.wikimedia.org)
Nelson Mandela Cc (commons.wikimedia.org)
  • Le Politico de la personnalité politique de l’année 2013 est décerné à : Nelson Mandela.

Nelson Mandela est l’une des personnalités dont l’on a le plus parlé en 2013. Il se paye même le luxe de dépasser les Obama ou les Poutine de ce monde au niveau des recherches sur le moteur de recherche Google.  La fin de sa vie a été à l’image de son vécu : une lutte. Sous soins intensifs depuis de nombreux mois, entre la vie à la mort, il a finalement rendu son dernier soupir, le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans. Ce Politico ne vient pas récompenser une action particulière qu’il a effectuée cette année, mais l’ensemble de son combat ayant abouti à la chute du dernier grand régime raciste du 20e siècle. Aujourd’hui, aucun discours politique de tolérance ne peut être prononcé sans que l’on ne pense à Madiba. Au revoir Mandela, merci d’avoir donné ta vie pour l’égalité du genre humain. 

 


Horreur sur Nairobi

Soldat de la force africaine en Somalie venant en aide à une famille, Google Cc
Soldat de la force africaine en Somalie venant en aide à une famille, Google Cc

L’horreur que les habitants de Nairobi ont vécue ces quatre derniers jours est indescriptible. Les Kényans traversent actuellement ce que l’Amérique a vécu le 11 septembre 2001. L’internationale terroriste djihadiste vient de s’en prendre à l’un des emblèmes économiques du pays. Il y a de cela quinze ans, d’importants et malheureux actes terroristes avaient visé des intérêts américains dans la capitale, mais c’est la première fois que des symboles kényans sont touchés avec une telle férocité.

Le Westgate, ce centre commercial, rendez-vous des classes aisées de la capitale, des étrangers ou tout simplement de monsieur et madame tout le monde s’est transformé en quelques instants en un enfer de chair et de métal. Au moment où cet article est écrit, les balles ont arrêté de pleuvoir là-bas et le macabre décompte des victimes est estimé à provisoirement 67 tués et plus de 175 blessés.

 Il est clair que l’objectif du groupe terroriste était de taper fort, dans le temps et avec le plus de bruit médiatique possible. Ils ont malheureusement réussi dans leur funeste intention. Les caméras du monde entier se sont braquées sur Nairobi ces quatre derniers jours. Mais, il est important de noter qu’ils ont par contre échoué dans leur espoir de voir les autorités kényanes paniquer et annoncer un retrait rapide du territoire somalien. Le cas somalien est en effet la principale revendication de ces fous de Dieu. Le président Kenyatta, au plus fort de la prise d’otage, a réaffirmé que les troupes de sont pays resteraient en Somalie jusqu’à l’atteinte totale de leur mission :  soit l’éradication  du pays et plus particulièrement au nord-est de sa frontière où se trouvent des groupes rebelles islamistes. Ces terroristes auraient encore plus échoué si le monde entier comprenait enfin qu’il fallait agir de manière forte et efficace en Somalie pour mettre hors d’état de nuire les Al-shabaab et leurs alliés. De nombreux bateaux militaires (occidentaux, chinois, etc…) croisent au large de la Somalie pour défendre le commerce mondial et les touristes qui naviguent dans ces eaux dangereuses. Une aide plus active, sur le terrain, aux forces africaines en Somalie serait plus efficace et moins coûteuse à tous ces pays pour sécuriser la zone.

La Somalie, pays en guerre depuis plus de trente ans, a vu, ces dernières années, l’Union africaine et ses voisins (le Kenya entre autres) intervenir militairement pour y ramener la paix et mettre hors d’état de nuire les bandes djihadistes qui mettent en péril toute la région. Aujourd’hui, cette mission est presque atteinte, car un gouvernement somalien normal et régulier est peu à peu en train de reprendre le contrôle de l’ensemble de son territoire. L’acte que le groupe islamiste djihadiste Al-shabaab, vient d’effectuer doit être vu comme une tentative désespérée, pour infléchir la tendance et pousser les forces kényanes à se retirer de Somalie. La plus belle réaction que le peuple kényan pourrait avoir face à cet attentat, comme son président vient de l’indiquer, serait de poursuivre son action en Somalie, avec l’aide de la communauté internationale, dans le respect des règles internationales et des droits de l’homme, pour définitivement mettre hors d’état de nuire ces groupes violents qui sèment la mort l’insécurité au nom d’une idéologie fausse, rétrograde et mensongère.

 Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président Uhuru  Kenyatta. Aujourd’hui, je suis solidaire avec le peuple kényan et j’espère qu’il sortira de cette épreuve uni et renforcé à lutter contre l’horreur terroriste dans sa région.


I have a dream

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Barack Obama, Marthin Luther king, montage photo. Google images CC

Seattle dans l’état de Washington est l’une des villes américaines où, paraît-il, il fait le plus bon vivre aux États Unis. Cet été, Pendant deux jours, j’ai pu visiter  cet endroit  surnommé la cité de l’émeraude et me rendre compte que l’Amérique de Barack Obama avait encore de nombreux problème à résoudre.

Pour un pays riche, les États-Unis souffrent d’un problème flagrant de disparité entre riches et pauvres. Pour vous en convaincre, il suffit de faire un tour dans le centre ville de Seattle. Même si au Canada, il existe malheureusement de nombreux sans abris qui sillonnent les centres villes, le problème semble décuplé dans la ville émeraude. Qu’en est il du reste des États-Unis si même ici, ou l’on vente la qualité de vie, les pauvres sont légions?

Aujourd’hui, si j’étais Martin Luther King, j’aurais été très fière que l’Amérique ait évoluée sur le plan des droits sociaux accordés aux Afro-américains et aux autres minorités. J’aurais été fière de voir qu’économiquement, la situation de ces mêmes minorités se soit améliorée depuis les années soixante. Par contre, si j’étais Martin Luther King, j’aurais été bien triste de voir que l’égalité économique reste une utopie aux USA et que les inégalités semblent insolubles dans cette Amérique pré et post crise économique de 2007. Pire, les minorités ethniques restent les principales victimes de la pauvreté aux USA. Il suffit de faire un tour dans un McDonald – reconnu pour sa nourriture peu chère et nocive pour la santé- à Seattle pour se rendre compte que la majorité des employés sont noirs et que la majorité des clients sont issus de minorités ethniques et pauvres.

Dans la rue, j’ai rencontré un jeune amérindien qui quémandait de l’argent pour se payer une opération chirurgicale à l’œil. Au pays de l’oncle Sam, on est fière d’être la première puissance économique au monde alors qu’un américain sur 7 (environs 50 millions de personnes) n’a pas d’assurance médicale et ne peut se payer des soins de santé. Pauvre Amérique dont une grande majorité de la population traite Barack Obama de Communiste et met tout en œuvre pour empêcher la mise en application de sa réforme sur l’assurance maladie permettant d’assurer à plus de ses concitoyens une couverture médicale.

J’ai le rêve que pour les trois dernières années qui lui restent à la tête des États-Unis, Barack Obama puisse inspirer à ce pays et à l’ensemble de ses compatriotes un élan de social-démocratie et de partage. L’Amérique n’est pas pauvre. L’Amérique est extrêmement riche, mais elle souffre d’une iniquité dans la répartition de ses richesses et nombreux sont ses citoyens abandonnés sur le bord du chemin sans aucune ressource. Son discours du 28 Aout prochain, point d’orgue des commémorations du cinquantenaire de I have a dream,  se doit d’être la hauteur des espoirs  suscités par celui de son illustre prédécesseur.

Après deux jours dans l’État de Washington qui porte le nom du premier président américain et qui devrait incarner toutes les valeurs de liberté et d’égalité sociale de ce dernier, j’étais bien content de retourner au Canada ; pays que de nombreux américains voient un peu trop à gauche mais qui au moins assure un niveau de vie minimum – santé, éducation, rémunération, qualité de vie – par habitant (IDH ajusté aux inégalités) bien supérieur à son voisin du Sud.


le top 10 politique

Top 10 via Google images Cc
Top 10 via Google images Cc

En cette semaine où le thème sur mondoblog est le top 10, il aurait été pratiquement impossible que mon blog échappe à un petit classement politique. Même si ce nouveau millénaire ne compte que treize années, le monde a déjà connu des politiciens pour certains loufoques et d’autres quasiment « fous ». Voici donc un petit top 10 de ma concoction sur des politiciens parmi les les plus hors normes de ce début de millénaire :

10ème : D’une carrière d’humoriste et d’ancien bassiste dans un groupe punk à la mairie de Reykjavik, capitale de l’Islande, il n’y avait qu’un petit pas que Jon Gnarr a osé franchir. Après la crise économique qui a ravagé l’île, force est de croire que les Reykjavikois avaient besoin de renouveler leur classe politique tout en se donnant un bol d’air et d’humour. Gnarr joue souvent au clown, mais il a au moins le mérite d’avoir pour l’instant de bons résultats à la tête de sa mairie

9ème : Serais je le seul à avoir remarqué la gestuelle corporelle bizarre de Nicolas Sarkozy lors d’un discours? L’ancien président français a changé la perception que l’on avait de la fonction présidentielle dans ce pays. Hyperactif, exposant sa vie de couple et souvent le franc parlé – on se rappel de ses jurons –, nombreux sont ses concitoyens qui n’ont pas apprécié le président surexposé qu’il était.

8ème : L’Amérique est bien le pays où peuvent se côtoyer le meilleur comme le pire. Sinon, comment imaginer que la maison blanche fut occupée un jour par Abraham Lincoln et bien des années après  par un George Walker Bush. Cancre pour de nombreuses personnes, il aura réussi à entrainer son pays dans 2 guerres et une crise économique d’envergure mondiale.

7ème : Si Staline n’avait pas déjà réquisitionné le surnom, Vladimir Poutine ne rechignerait surement pas à se faire appeler : « le petit père des peuples ». Convaincu qu’il est le seul salut pour la Russie, on l’a souvent vu ces dernières années, selon la circonstance, revêtir le costume de Karatéka, de chasseur, de pilote de bombardier d’eau, de pilote de formule 1… Et tout ca pour son image et le bonheur de la sainte Russie.

Yaya Jammeh via Google images Cc
Yaya Jammeh via Google images Cc

6ème : La Gambie est un petit pays en Afrique de l’ouest que peu connaissent et son président est encore moins connu. Pourtant, Yaya Jammeh est un énergumène politique qui ne rate pas une occasion pour faire parler de lui. Éternellement flanqué de sa canne, de son chapelet et de son boubou blanc, il dirige les Gambiens d’une main de fer. Médecin autoproclamé à ses heures, il jure avoir inventé le remède contre le sida ou l’hypertension avec des concoctions à base d’herbe! Comme si ce n’était pas déjà assez pénible d’être un tyran.

5ème : Politique et parties de jambes en l’air font rarement bon ménage ensemble et Dominique Strauss Khan semblait l’avoir oublié avant que la justice ne le rattrape. L’ancien président du FMI a, l’année dernière, éclipsé tous ses comparses politiciens au niveau de la couverture médiatique ; malheureusement pour lui pas dans le bon sens. Sensé s’occuper des finances du monde, il passait le plus claire de son temps à d’autres activités plus « physiques »! C’est à se demander comment il trouvait le temps pour travailler. Même s’il a échappé à la justice  – du moins pour l’instant – pour accusations de viol et de proxénétisme, sa carrière politique est plus ou moins terminée.

Sarah Palin via Google images Cc
Sarah Palin via Google images Cc

4ème : Si je vous dis que l’Amérique a connu pire que Bush fils, voyez vous de qui je parle? Je vous donne un indice, ce personnage fut gouverneur de l’Alaska et a bien failli devenir vice présidente. Oui, je parle de Sarah Palin, cette « gentille » dame qui pensait que l’Afrique était un pays ou encore que la maison blanche était le siège du département américain de la justice (Sic!). Heureusement, pour l’Amérique et pour le monde, qu’elle est bien restée chez elle en Alaska à chasser du grizzli.

3ème : Si Molière avait vécu à notre époque, Silvio Berlusconi aurait surement été l’une de ses principales sources d’inspiration. Multipliant les frasques politiques, il est étonnant de le voir encore sur la scène politique italienne. Provocateur, adepte de bunga-bunga, de mœurs légères, Berlusconi de son surnom Il cavaliere aura marqué durablement le paysage politique transalpin.

Kim Jong Il via Google images Cc
Kim Jong Il via Google images Cc

2ème : En Corée du Nord, depuis plus de cinquante ans, les Kim se suivent et se ressemblent. Petits, souvent ventrus, narcissiques, egocentriques, un tantinet provocateurs envers les États-Unis et leurs alliés, oppresseurs envers leur population mais surtout à la fois loufoques et fous. Un jour Kim-Jong IL s’autoproclame inventeur du hamburger et le lendemain il jure de raser la Corée du sud de la carte du monde soit un signe flagrant de bipolarisme!  Kim Jong Un sera-t-il différent de ses parents? L’avenir nous le dira.

1ère : incontestablement, le défunt Hugo Chavez aura estampillé le début du 21ème siècle par son empreinte. Qu’on l’aime où qu’on le déteste, le côté fantasque du personnage a marqué chacun de nous. De l’estrade des nations unies où il comparait George W Bush à un démon  à ces discours (parfois sans queues ni têtes) sur l’impérialisme occidentale, il nous aura fait rire, pleurer ou mis en colère par des décisions insensées qui ont causé du tort aux Vénézuéliens. El commandante est mort mais, tel un Che Guevara, une légende est née.


L’héritage Mandela

Nelson Mandela Cc (commons.wikimedia.org)
Nelson Mandela (Wikimedia Commons / CC)

Depuis une semaine que les plus pessimistes spéculent sur sa mort imminente, Nelson Mandela, 94 ans, gravement malade et affaibli, s’accroche à la vie. Même à la fin, Madiba, ne peut que susciter l’admiration par son courage et sa destinée.  Son combat pour la liberté et la paix, dans son pays et plus loin dans le monde, a fait de lui – sans nul doute – l’être humain le plus célèbre de la planète.  Malgré les nouvelles alarmantes qui nous parviennent, j’espère que ce survivant de Robben Island n’en est pas à son dernier combat.

Dans l’histoire, Mandela restera dans le monde un exemple de courage, de pardon, de bon sens et d’humanité. Mais, pour nous Africains, quel héritage nous laisse le père de la nation sud-africaine post apartheid ?  Que devons-nous retenir de lui et de son combat pour la paix et la prospérité de son peuple ?

Pour moi Mandela est l’idéal vers lequel chaque dirigeant africain devrait tendre. Mais, force est de constater qu’actuellement sur le continent, on peut compter sur les doigts d’une seule main les gouvernants qui se rapprochent – et encore en sont très loin – de l’aura du Sud-africain. Tout au long de sa vie et surtout à son accession à la tête de la nation arc en ciel, Nelson Mandela a su prendre les bonnes décisions pour éviter le chaos à son pays.  Son humanité l’a conduit à ne pas se venger de ses anciens tortionnaires et à conduire une politique de réconciliation nationale  qui a, tant bien que mal, rapproché les différents Sud-africains. Son bon sens politique l’a conduit à instaurer une vraie démocratie où chacun peut s’exprimer librement et à doter le pays de l’une des constitutions les plus progressistes au monde. Nelson Mandela, déjà en âge avancé à la fin de l’apartheid, n’aura fait qu’un seul mandat présidentiel préférant laisser la place à la jeunesse pour conduire la destinée du pays. Combien de dirigeants africains se comporteraient de la sorte aujourd’hui ? Tout proche, à sa frontière nord, Mugabe  proche de la sénilité  – s’il ne l’est pas déjà depuis longtemps – s’accroche au pouvoir et est encore candidat à sa propre succession

Chers amis Africains, Chers présidents, si vous voulez ressembler à une icône de chez nous, je vous prie de choisir Nelson Mandela plutôt que Robert Mugabe. Ce Robert Mugabe qui aurait pu avoir un destin à la Mandela et dont aurait pu chanter aussi les louanges aujourd’hui, mais qui a plutôt choisi de prendre le chemin inverse. Cette voix de la facilité, de l’autocratie et de la corruption qui a mené le Zimbabwe vers la déchéance. Cette voix du déni qui impute tous nos tords, tous nos échecs à l’histoire et au bras long de l’impérialisme occidental alors que nous sommes les principaux responsables de nos choix et de nos déboires. Nelson Mandela, avec le triste passé qu’on lui connait a su en retenir les leçons et aller de l’avant. Il a prôné la paix, sage dans ses actes et ses choix politiques, il a fait de l’Afrique du sud la grande nation arc en ciel qu’elle est devenue.

Nelson Mandela de par sa vie, son dévouement pour la liberté et ses actes emplis de lucidité, est et restera pour toujours une source d’inspiration pour des générations d’Africains. Le dicton dit : « Il y a de ces hommes qui n’apparaissent que tous les 1000 ans ». Puisse le futur africain montrer qu’il est erroné.  Le continent a besoin de gens comme Nelson Mandela. Mon grand espoir est que les prochaines années verront naître de nombreux Mandela qui créeront des institutions viables menant  leurs pays vers de la liberté et de vraies démocraties.