Diego Mythri GOUIN

Haïti/Culture : joyeux carnaval quand même

flickr.com
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Deux semaines à peine de 2015, la période carnavalesque est lancée (environ trente jours). Les meringues des années antécédentes et les dimanches pré-carnavalesques occupent des heures dans les stations de radio. Cette année les 15, 16 et 17 février sont les trois jours retenus pour la plus grande fête populaire haïtienne. Une fête, comme d’habitude, qui voit défiler des chars musicaux, des bandes à pieds et toutes formes de masques venant des écoles de théâtre. Du Stade Sylvio Cator passant devant le palais national dix-sept groupes musicaux, toutes tendances, se défileront sur le parcours carnavalesque et quelques bandes à pieds.

Les groupes musicaux se préparent pour assurer leurs prestations pendant les trois jours gras. Les stands sont en construction sur presque tout l’air du champ de mars. Les spots habituels de la police nationale contre les violences sont en boucle sur plusieurs chaines locales. Le comité établi depuis 3 ans veut à tout prix organiser une bien meilleure fête que celles des années passées. Environ 143, 000,000 de gourdes seront débloqués pour l’organisation du carnaval selon Gregory Saba, le président de ce comité.

Un carnaval sur fond de polémique

« depi se kanaval peyi cho pa pou mwen » chante le groupe « Kreyòl la » dans sa meringue. Définitivement le groupe n’a pas tort car une semaine avant, la tension était très tendue entre l’opposition et le pouvoir. Une opposition renforcée par la grève des professeurs pour exiger leurs salaires, et les manifestations des élèves des écoles publiques en support avec leurs enseignants. Vient simultanément les revendications des syndicats des chauffeurs pour demander au gouvernement de réduire le prix des produits pétroliers à la pompe.

Et le clou des paniques était dans un premier temps les deux jours de grèves réussis (9 et 10 février). Une situation qui a obligé au gouvernement à déployer de nouvelles stratégies pour anticiper sur, en deuxième temps, les deux autres qui se succéderont  la semaine d’après. Vainement, Evans Paul et ses ministres ont essayé convaincre avec leurs discours. De surcroît ils ont préféré d’employer la force pour empêcher toutes formes de manifestations de la société civile.

Mais malgré toutes ces divergences sociales la nation entière s’est décidée, implicitement, d’observer une trêve  pour danser le carnaval et reprendra avec les manifestations et les revendications les jours suivants. Ce qui semble être un bon ouf de soulagement pour les dirigeants, espérons entre temps qu’ils penseront à quoi faire pour calmer cette situation qui est en leur défaveur.

Le rapport de l’argent petro caribe met « toutouni » le pouvoir

« Toutouni » est le titre de la meringue du fameux groupe « Barikad Crew » qui met l’accent sur l’absence de l’Etat dans divers domaines essentiels du pays. Tel l’environnement, la justice et autres. Ajoutez à cela, circule sur les medias le rapport de l’argent du Petro Caribe obtenir à titre de prêt. De 2008 à nos jours 1,3 milliard de dollars ont été décaissés pour des projets de toutes sortes.

Malheureusement les résultats de ces projets ne reflètent pas cette forte somme dépensée par l’Etat haïtien. Plus d’un se pose des questions sur cet argent que le pays et les générations futures auront certainement à payer d’une manière ou d’une autre. De 2011 à aujourd’hui, sous le règne du président Martelly plusieurs projets ont mis sur pieds, mais le cas inquiétant c’est que bon nombre de ces projets restent inachevés à un an de la fin de son quinquennat. A deux jours du carnaval national tous les dossiers restent en mode veille mais les affaires ressurgiront incontestablement après la bamboche populaire.

Mais c’est le carnaval

Ceux qui suivent de près les actus socio-économiques du pays se demandent comment un peuple peut accepter de fêter dans une situation de misère atroce. Mais c’est le carnaval! Bon gré mal gré les gens se préparent et le premier jour gras sera ce dimanche 15 février. Les chaines de télévision se mobilisent pour les retransmissions, les vidéos des meringues passent au long des journées, on pourrait même se demander par moment s’il n y a que ça. Mais c’est le carnaval! Et en dépit de tout on ne peut que souhaiter un joyeux carnaval à tous.

 

Diego Mythri GOUIN

gouindiegomythri@yahoo.fr

 

 

 


Haïti : le gouvernement hausse le ton

Face à des pressions de divers secteurs populaires en Haïti pour réduire le coût du pétrole à 100 gourdes, soit 2,2$, à la pompe. Durant le long du week-end sur quasiment toutes les chaines locales nous pouvons regarder le chef du gouvernement accompagné de deux de ses ministres et du directeur de la police nationale pour lancer des avertissements et un appel au calme  à tous ceux qui perturbent la sécurité publique.

Toujours très calme dans ses discours le premier ministre Evans Paul a été très clair et ferme sur ses décisions. « On ne produit pas de pétrole on ne peut pas baisser le prix à un niveau qui sera en défaveur de l’économie haïtienne, car le gouvernement a déjà enregistré une perte de 19 milliards de gourdes en finançant les produits pétroliers » a déclaré monsieur Evans Paul. Qui du même coup appelle toute la population à prendre ses responsabilités en vaquant à ses occupations.

En ce sens Le ministre des finances, Wilson Laleau reste ferme sur ses décisions. Il déclare qu’Haïti n’est pas le seul pays ou le pétrole se vend à plus de 4$ par gallon. Hormis les pays producteurs de pétrole et ceux qui ont des protocoles d’accord comme la Trinidad et la Jamaïque. Il insiste et demande les haïtiens à aller vérifier à leurs tours sur le net le prix de la gazoline dans divers autres pays. « Il ne faut pas se laisser désinformer par des groupes de personnes qui ont leurs intérêts particuliers ».  « Le gouvernement ne peut réduire le prix davantage car le prix du baril subit souvent des fluctuations » a-t-il avancé dans ses argumentations.

« Nous avons reçu l’ordre du gouvernement de freiner toutes les mauvaises actions qu’entreprennent certaines personnes ». A affirmé le directeur général de la police. Pour ceux qui incendient les voitures de service de l’Etat, cassent les vitres des voitures des citoyens, des jets de pierres sur les policiers et les passants, ils seront sujets à des dures sanctions. « La police reconnait le droit de manifester mais pas ce de mettre la vie des autres en danger ». poursuit le directeur

De l’autre côté l’opposition annonce deux nouveaux jours de grèves (9 et 10 février 2015). Et demande les organisations  populaires, les étudiants et d’autres secteurs à se mobiliser davantage.


Haïti : Des organisations populaires se mobilisent pour la baisse du pétrole

Diego Mythri
Diego Mythri

Il y a de cela trois jours le gouvernement haïtien, sous la pression des syndicats des chauffeurs, a fait une réduction de vingt gourdes sur les produits pétroliers. Mais tenant compte de la chute du prix du pétrole à moins de 50% à l’étranger, des organisations populaires se mobilisent. Une conférence de presse est donnée ce mercredi 4 février à la Faculté des Sciences Humaines pour exiger à l’Etat haïtien de fixer le prix a moitié de ce qu’il est actuellement. Soit à 2,2$ ou 100 gourdes.

Aux Etats-Unis comme dans la caraïbes la gazoline se vend à la pompe a moins de 2$. Haïti, le pays le plus pauvre de la zone, fait encore l’exception. Car jusqu’à date la gazoline se vend a plus de 4$ à la pompe. Face cette situation décriée par les chauffeurs et les passagers, des organisations populaires ont décidé de s’associer pour faire entendre leurs voix. Selon les représentants de ces organismes la hausse du prix du pétrole fait monter également le prix des produits de première nécessité. Déjà nous avons un grave problème de pouvoir d’achat.

Parallèlement des étudiants de l’INAGHEI (Institut national d’administration de gestion et des hautes études) de la Faculté des Sciences Humaines et de la Faculté d’Ethnologie ont gagné les rues de la capitale. Plusieurs zones dont le champ-de-mars était très difficile d’accès : des pneus enflammés plusieurs vitres ont été brisées et une voiture de service de l’état (SE) incendiée à la rue Dr Audain. Les forces de l’ordre comme a l’accoutumé ont dispersés les manifestants à coup de gaz lacrymogène.

Le ministre des Finances dans sa rencontre avec la presse le 30 janvier a promis qu’il y aura d’autre réduction de prix du pétrole mais pas toute suite. Question de ne pas déstabiliser l’économie haïtienne. D’un autre côté l’opposition haïtienne, par la voix d’Assad Volcy, dénonce les manœuvres du gouvernement qui ne veut pas réduire le prix du pétrole afin de trouver les moyens de compenser l’argent du Petro-Caribe dont le pouvoir à utiliser pour gaspiller et accumuler leurs comptes. le sénateur de l’ouest sous les ondes de la radio caraïbes affirme qu’il y a moyen de réduire davantage le prix du pétrole et invite la population à re-mobiliser pour forcer le gouvernement à retourner sur ses décisions

En attendant des nouvelles stratégies du gouvernement, des organisations populaires donnent rendez-vous à tous les secteurs ce jeudi à compter de 10 heures devant les locaux du ministère des finances pour une sit-in.

 

Diego Mythri Gouin

gouindiegomythri@yahoo.fr


Haïti : la grève des syndicats à moitié calme

Les deux premiers jours du mois de février devraient être consacrés comme des journées de grève sur toute l’étendue nationale. Ont annoncé à la fin de ce mois, le syndicat des chauffeurs, des enseignants et une partie de l’opposition haïtienne.

Diminution du prix du pétrole

Face à la hausse du prix du pétrole en Haïti, le syndicat des chauffeurs font de la pression sur le nouveau gouvernement pour revoir le prix de la gazoline et ce du diesel. A l’échelle internationale le prix du pétrole est nettement inférieur à ce qu’il était avant. Une situation qui ne reflète pas sur le prix de vente à la pompe en Haïti, Selon le ministre des Finances Wilson Laleau, le gouvernement finançait en grande partie la vente de ces produits pétroliers pendant que les prix n’ont pas cessé d’augmenter à l’étranger. L’état haïtien a enregistré une grosse perte l’année dernière et on ne peut brusquement réduire les prix pour ne pas déséquilibrer l’économie haïtienne avait-il poursuivi

Dans une conférence donnée ce samedi 30 janvier l’actuel ministre des finances, dans le souci de répondre au besoin de la population, entend que le gouvernement souhaite diminuer de 15 gourdes le prix de la gazoline et de 10 gourdes le diesel. En attendant d’harmoniser le prix avec le marché international. Une situation qui soulage Montes Joseph qui était présent pour le syndicat front national : « on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut dans une négociation, mais jusqu’à présent nous sommes à un bon début » a-t-il déclaré. Du même coup il invite les autres syndicalistes a levé leur mot d’ordre de grève s’ils n’ont pas des motivations politiques.

Les enseignants à moitié calmes

Depuis une vingtaine de jour dans quasiment toutes les villes du pays des élèves des écoles nationales investissent les rues pour demander à l’état haïtien de rémunérer leurs professeurs afin qu’ils puissent regagner leurs salles de cours. Une grève qui a été lancée par la plateforme haïtienne des organisations éducatives qui est coordonnée par Josué Merilien, et la confédération nationale des éducateurs haïtiens (CENEH) et la plateforme des syndicats haïtiens. Dans une rencontre organisée le vendredi 30 janvier entre le MENFP (ministère de l’éducation nationale et de formation professionnelle) et les syndicats, le ministre a essayé de trouver une solution en demandant aux représentants de signer un accord de paiement. Mais cet accord n’est signé que par une partie des syndicats car la plateforme des syndicats haïtiens n’était pas présente. mais le ministre reste confiant pour un retour en classe des élèves a partir de 2 février.

Le ministre Nesmy Manigat invite les enseignants à observer une trêve en attendant que tout rentre dans l’ordre. Le ministre reconnait qu’il travaille à fond pour débloquer la situation afin de voir comment on peut éviter aux enfants de perdre un autre mois scolaire. Parallèlement le leader du parti politique fusion des sociaux-démocrates, Edmond Supplice Beauzile, de son côté déclare : « qu’elle souhaiterait que le ministère de l’éducation nationale et les enseignants trouvent un terrain d’entente en faveur de tous, spécialement les élèves qui n’ont pas leurs places dans les rues »

 L’opposition qui s’en mêle

Ajoutez à la revendication des chauffeurs et des enseignants, l’opposition haïtienne continue à se mobiliser  et en profite pour lancer également d’autres raisons de supporter cette éventuelle grève qui, entre autre, est la mauvaise gestion du pays par le chef de l’état.  L’opposition fait appel aux haïtiens en général à observer ces journées de grèves pour exiger le départ du président du pays.

 

gouindiegomythri@yahoo.fr

Diego Mythri GOUIN


Haïti/Manifestation : de l’ordre ou et de l’abus de pouvoir

haitinews/twitter
haitinews/witter

Rien de plus choquant, de voir jeudi soir, la photo d’un un agent du corps spécialisé de la PNH, traitant aussi bestialement un manifestant anti gouvernementale en plein rue de Champ-de-Mars. Et ce, sous les yeux de tous les passants, y compris des écoliers. Pourtant, cette image aussi offusquant soit-elle,  ne fait pas objet de dénonciation dans les médias traditionnels haïtiens. À l’instar de ces bourreaux, le cliché fait son chemin sur les réseaux sociaux  en toute quiétude.

Ce mercredi 21 janvier 2015, a vu défilé  la 25ème promotion de la PNH. En présence du premier citoyen de la République,  Michel Joseph Martelly et le premier ministre Evans Paul fraichement installé, 1,128 nouveaux policiers  ont juré de « protéger et servir » comme le veut leur devise. Toutefois, ont peut se questionner sur l’application d’une telle devise ou du moins sur sa nature. Car ses deux policiers vedettes de cet épisode offensant la dignité humaine ont eux aussi prononcé ce serment.

Un manifestant  logé par terre, signe d’un sujet maitrisé,  sous la botte d’un agent de la CIMO (corps d’intervention de maintien de l’ordre) tenant une arme pointée en direction de la tête du protestataire, est-ce «  protéger et servir » ? Existe-t-il un décalage entre  la devise fredonnant par les nouveaux recrus de la PNH (police nationale d’haïti) et celle des anciens ? Y-a-t-il une catégorie spécifique à « protéger et servir » ? Ou, est-ce qu’il s’agit simplement de la vraie nature de la devise « Protéger et servir » ? Un fait est certain, c’est que la répétition des brutalités policières non sanctionnées ternit l’image de ladite institution et devient automatiquement la norme.

L’une des explications des responsables de la PNH pour justifier le mode de gestion des manifestations anti Martelly est la violence de ceux qui y participent. Au vrai, il existe des cas de casses, de jets de pierre, des pneus enflammés de la part de certains manifestants. Mais les répliques policiers transgressant souvent les principes des droits de l’homme fait défaut à la logique démocratique. Et en aucun cas ne peut-être justifié. L’autre aspect inquiétant c’est l’attitude de protecteur  de ces mêmes agents face aux manifestants pro gouvernementale.  Une politique de deux poids de mesure dénoncé par les dirigeants de l’opposition de l’ail dur.

Un corps de maintien de l’ordre de plus en plus répressif face à des opposants menaçant d’user de plus en plus de la violence, voilà la situation actuelle d’Haïti. Une conjoncture risquant de provoquer un bain de sang dans un pays déjà  agenouillé par la fragilité de sa politique, si rien n’est fait pour y remédier la situation.


Haïti/Politique : Un prochain gouvernement dans 48 heures

www.haitian-truth.org
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Devant un parterre de plusieurs diplomates étrangers, de la classe politique haïtienne et des hauts placés de la PNH (Police Nationale d’Haïti), ce vendredi 16 janvier 2015 dans l’après-midi, le président Michel J. Martelly a tenu son message à la nation haïtienne et a annoncé un gouvernement de consensus dans les prochaines 48 heures qui suivent.

« J’ai choisi l’une des personnes les plus représentatives de l’opposition, Evens Paul, et qui entrera en fonction avec son gouvernement de consensus dans  deux jours » a déclaré Michel Joseph Martelly. Même si ce choix de premier ministre ne fait pas l’unanimité dans le paysage de la politique en Haïti, car le parti « fanmi Lavalas » ne se sente pas trop impliqué. Mais le premier ministre nommé ne semble pas trop inquiéter lorsqu’il a répondu à un journaliste que même Dieu n’avait pas fait l’unanimité sur terre.

Malgré le dysfonctionnement de la 49ème législature le président déclaré qu’il veut fermement travailler avec les dix sénateurs restants dans l’intérêt général du pays. Du même coup il réitère son invitation aux différents groupes de l’opposition, qui gagnent les rues quasiment tous les jours, à s’asseoir et trouver des solutions. Et comme il était prévu dans les accords et dans la recommandation des commissaires les élections auront lieu très prochainement afin que le parlement soit au complet.

Selon l’article 134-3 de la constitution « un président ne peut bénéficier de prolongation de mandat et ne peut assumer un nouveau mandat qu’après un intervalle de cinq ans » et le premier citoyen de la nation a pris le soin de mentionner qu’il ne souhaite pas rester au pouvoir ou encore briguer tout suite ce poste après ce quinquennat.


Haïti/Séisme : 12 janvier, une journée qui fait encore peur

 

www.lapresse.ca
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« Apre dans, tanbou lou »: dit-on en Haïti. Finie la période des fêtes de nouvel an, les haïtiens replongent dans le triste souvenir de cette fin d’après-midi de janvier qui remonte déjà à 5 ans (2010 – 2015). Une tache indélébile dans l’esprit de ceux qui en sont sortis indemnes. Une fin du monde pour nous qui ne connaissions d’un tremblement de terre que d’insignifiantes secousses. La fin d’un monde pour tout un peuple.

Aujourd’hui, la tension augmente et les signes du syndrome de stress post « 12 janvier 2010 » se précisent. Les activités ont du mal à reprendre dans la ville, les salles de classe sont plus vides que d’habitude et les rues de la capitale ne sont qu’à moitié occupées. Tout le monde, le cœur gros, appréhende ce triste 5ème anniversaire, effrayé à l’idée de revivre ce cauchemar.

De plus, les conjonctures socio-politiques ne font qu’attrister la vie des haïtiens vivant en Haïti, les manifestations violentes, les rumeurs sur la possible caducité du parlement en cas de non prolongement du mandat de plusieurs parlementaires.  Et les éternels opposants de ce pouvoir qui n’arrêtent pas d’exiger le départ du président Michel Martelly à un an de son quinquennat.

En Mémoire des 300.000 cadavres du récent séisme destructeur, le bureau de communication de la présidence par la voix  de Lucien Jura déclare ces vingt-quatre heures  » journée de commémoration et de réflexion « . Toutefois, il n’y aura pas de congé, toutes les administrations fonctionneront normalement. Une idée qui semble bien contraire à ce qu’auraient souhaité les haïtiens

Que comméreront nous ? Resterons-nous à nous apitoyer sur notre sort comme chaque année où par respects pour les victimes, travaillerons nous sur un plan pour d’autres catastrophes prévue au Cap-Haïtien (la deuxième ville du pays) ? Le crayon de l’histoire n’a pas de gomme dit-on. Écrira-t-il une note moins positive sur la préparation et la prise en charge des prochaines urgences? Ou réécrira-t-il un nombre de mort à 6 chiffres.

 

gouindiegomythri@yahoo.fr

 


Haïti-Indépendance: En guise de Bonne Année

foreignpolicyblogs.com
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Nous sommes le 1 Janvier 2015 et chaque culture a une  façon spéciale de souhaiter bienvenue à la nouvelle année. En Haïti, c’est la célébration d’une nouvelle date mais c’est surtout le 211ème anniversaire de l’indépendance d’Haïti (1804-2015).

Deux cents onze ans après, je souhaite à tous mes compatriotes haïtiennes et haïtiens une bonne fête d’indépendance. Un anniversaire qui, généralement, est traité en parent pauvre par plus d’un. Sur les réseaux comme dans notre voisinage immédiat, on entend clamer tout au long de cette journée « Bonne et Heureuse Année 2015 » sans mention de cet évènement dont Haïti devrait être si fier, notre ultime combat contre l’esclavage ayant mené à la libération dont nous jouissons encore aujourd’hui. Rares sont ceux qui t’écrivent et te disent « bon Fèt lendependans ».

Ce jour serait-il moins important pour les haïtiens que le 4 juillet pour les Etasuniens ou encore 14 juillet pour les Français. Sans exagérer je dirais même qu’il est plus facile pour un haïtien de se souvenir du 4 juillet des américains que de notre premier janvier. Pas qu’il lui accorde plus d’importance mais l’ensemble des festivités et de fierté qui entoure cette date aux EUA la rendent tellement symbolique qu’elle charrie la population mondiale derrière ce qu’elle représente. Nous, haïtiens, nous nous laissons plus emporter par le souci d’aligner un printemps après l’autre et à souhaiter que l’actuel soit meilleur que le précédent sans mettre l’accent sur la base de ces bonnes ou moins bonnes années.  Les mêmes vœux se répètent sans cesse (amour, tolérance, prospérité, santé) et la plupart ne se réalisent jamais.

Certains, pourtant inspirés par la signification de cette date se disent que souhaiter une joyeuse fête de l’indépendance d’Haïti à un concitoyen n’aura pas sa place  tant que nous vivons avec la présence d’un contingent étranger sur nos sols. Des « blan » que nous avons combattus et vaincus il y a de cela deux siècles.  Ceci ne reflète pas l’objet de notre fierté et nos héros seraient bien déçus d’assister au spectacle d’un défilé des agents de la Minustha, (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la paix en Haïti), en ce jour le plus important de notre histoire

Les problèmes socio-politiques sont énormes. Sous les récentes actions des dirigeantes et les manifestations répétitives des opposants, l’année ne s’annonce pas très bien. Mais, en dépit de tout, je souhaite d’une manière très patriotique une bonne fête d’indépendance à tous mes frères haïtiens. Mes vœux les plus sincères à votre égard sont incontestablement UNION et PAIX.

 

Bon Fèt lendependans: Bonne fête de l’independance

 

gouindiegomythri@yahoo.fr

 

 

 


Haïti : les manifestants restent mobilisés

La fin d’année s’approche et les derniers jours du mois de décembre ne devraient pas être trop différents de ceux du mois précédent, notamment le 18 novembre. Les opposants du pouvoir prévoient de gagner les rues  durant quasiment toute la dernière semaine de cette année et même le 1er janvier (jour de la fête de l’indépendance d’Haïti). Une idée qui ne fait pas l’unanimité dans l’ensemble du pays où quelles que soient les circonstances, on trouve toujours les moyens de célébrer les fêtes de fin d’année.

En dépit de la démission de Laurent S. Lamothe du poste de premier ministre et de la promesse d’un gouvernement de consensus, certaines parties de l’opposition exigent davantage. Mopod et Platfom pitit Desalin continuent à investir les rues pour exiger la démission du président Michel Joseph Martelly.

Certains coins de la capitale sont infranchissables  :  barricades,  pneus enflammés, jets de pierres sur les voitures,  affrontements violents entre les policiers et les manifestants. Pour l’une des rares fois depuis décembre 2003, peu avant le départ du président Jean Bertrand Aristide, l’atmosphère du centre-ville n’a rien à voir avec une période de fête d’amour et de partage.

Une situation dénoncée par plus d’un dans l’espoir de commencer le Nouvel An avec un consensus politique qui apporterait au pays un souffle de paix. Même le Père Noël a pris la peine de nous écrire en nous envoyant une lettre par le biais d’un ami blogueur et demande la réconciliation et la négociation pour un aller mieux. Et comme dit le vieux dicton : «L’habitude est une seconde nature», et par coutume on souhaite tous les uns aux autres un Joyeux Noël 2014.

 

Mopod : Mouvement patriotique de l’opposition démocratique.

Platfom pitit Desalin en français (plateforme des enfants de Dessalines)

 

gouindiegomythri@yahoo.fr

 

 


Haiti : Laurent Lamothe désormais démissionnaire

Dans son message au peuple haïtien sur la TNH (télévision nationale d’Haïti), au cours de la soirée du 12 décembre 2014. Le président Michel Joseph Martelly a annoncé qu’il appliquera toutes les recommandations de la commission présidentielle consultative qui, entre autres, exige la démission de Laurent Lamothe, premier ministre d’Haïti.

canal+haiti
canal+Haiti

Trois jours après la remise du rapport, le président se prononce finalement. Sans aucune surprise suite à l’expertise de la commission présidentielle consultative Michel J. Martelly déclare qu’il compte respecter toutes les recommandations des commissaires.

Dans ce rapport signé par tous les membres de la commission nous pouvons notamment lire ces consignes comme une mesure d’apaisement : 1) Démission du premier Ministre Laurent Lamothe. 2) Démission du président du CSPJ Arnel Alexis. 3) Démission des membres du (CEP) conseil électoral provisoir. 4) Libération des prisonniers politiques.

« C’est un homme qui sait travailler et c’est pour cette raison que je l’avais choisi » a déclaré le président avec la voix un peu cassée et un visage désolé pendant qu’il saluait le travail effectué par le chef du gouvernement. et continue pour dire  qu’il suivera les conseils de ses consultants. À partir de cette récente déclaration, le premier ministre Laurent Lamothe est désormais démissionnaire, mais aucune date n’a été retenue pour cette démission

De son côté Le président du CEP (conseil électoral provisoire) Jean Max Mathurin se dit prêt à faire un tel sacrifice si toute fois c’est le désir du premier citoyen haïtien.  Et comme les commissaires le souhaitaient, plusieurs prisonniers du pouvoir ont été libérés parmi lesquels les deux membres et militants politique de la FOPARC (force patriotique pour le respect de la constitution) Biron ODIGÉ et Rony TIMOTHÉE. Maintenant il reste à savoir si le président du CSPJ (conseil supérieur du pouvoir judiciaire) Arnel Alexis, que personne ne peut priver de sa fonction, serait prêt à faire une pareille offrande à la nation haïtienne comme le sollicite le rapport de la commission

Cependant le président a annoncé, dans son discours, qu’il aura du mal à respecter le calendrier de travail proposé dans le rapport. Et a maintes reprises pointe du doigt aux parlementaires qui n’ont jamais regardé la loi électorale depuis 258 jours. Ils la laissent prendre de la poussière dans leurs tiroirs et de surcroit expriment le président responsable.

Face à cette mesure d’apaisement le sénateur du Nord Moïse Jean Charles déclare être loin satisfait totalement, car ce n’est qu’une victoire dans la bataille dont la finalité consiste à renverser le président.

 

Diego Mythri GOUIN

gouindiegomythri@yahoo.fr

étudiant en Communication Sociale

 

 

 

 


Haïti-Manifestation : À qui en profite des récentes manifs de l’actuelle opposition

hpnhaiti.com
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Théâtre d’une série de manifestations, Port-au-Prince est devenue la capitale de protestation anti-gouvernementale depuis quelques temps. Des manifestations contre Martelly lancées par l’opposition, réclamant la démission du chef de l’Etat, se font de plus en plus menaçantes. Bien que l’opposition soit composée de plusieurs entités politiques, les partisans de l’ancien chef d’Etat Jean Bertrand Aristide en profitent de chaque occasion  pour brandir la photo de l’ex président déchu. Et ce, malgré la présence de nombreux leaders venant des partis politiques qui ne partagent pas la même idéologie  au parti politique   « Fanmi Lavalas ».

À  moins d’un mois de la fin d’année 2014, aucun signe de solution n’est à l’horizon. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour la tenue des élections depuis le renvoi de celle du 26 octobre  par le conseil électoral provisoire. Les diverses consultations, qui jusqu’ici ne sont pas encore analysées, sont loin de diriger les antagonistes vers une issue appropriée à la conjoncture politique actuelle. D’ailleurs, ce n’est que ce vendredi 27 octobre que le gouvernement a publié un arrêté pour nommer une commission consultative composée de 8 membres. Une démarche qualifiée, par plus d’un, de manœuvre du président pour gagner du temps. Entre temps, les opposants gagnent du terrain et les sympathisants d’Aristide profitent de chaque rassemblement de l’opposition pour exhiber des photos et slogans témoignant leur attachement à leur chef.

Cette situation n’est pas nouvelle, pour ceux qui suivent de près l’actualité politique d’Haïti. Depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui,  il existe une forte impression dans le milieu populaire faisant de l’ancien chef d’Etat, J.B Aristide, la figure emblématique du parti politique «Fanmi Lavalas ».  Cette perception, permet à l’ex président de conserver sa popularité dans le milieu politique haïtien en dépit de nombreux faits anti démocratiques qui lui sont reprochés. Son silence face aux problèmes d’intérêts généraux et les poursuites judiciaires, qualifiées de persécution politique par ses partisans, n’ont pas pu défaire l’image charismatique  du docteur Aristide forgé  bien avant son entrée officielle sur la scène politique.

En approchant ces questions : pourquoi certains manifestants brandissent toujours les photos d’Aristide devant les caméras durant ces manifestations?  À qui en profitent réellement ces genres d’actions ?  Qui est le principal gagnant dans tout ça ? Sans doute on demandera également si ce ne sont pas les proches d’Aristide qui en profitent pour faire passer des messages.

Suite à ces questions, surgissent des éléments de réponses qui concernent directement le rapport que développait l’ex président avec la couche défavorisée, qui est majoritaire.  Une catégorie sociale qui fait souvent l’objet de manipulation des politiciens, de surcroit à des fins personnelles de ces derniers. Ce qui pousse à questionner l’histoire de la création du sentiment d’appartenance entre les gens des quartiers populaires et le leader du parti Fanmi Lavalas. Un tel aspect nécessite une recherche plus approfondie mais jusqu’à date on pourrait dire quasiment la moitié de la population tient encore à lui.

Et grâce à ces  multiples  manifestations de l’aile dure de l’opposition haïtienne Jean Bertrand Aristide peut toutefois miser sur sa côte de popularité pour les prochaines élections présidentielles. Toutefois le cas de figure de le voir à la gouverne de la magistrature suprême du pays est loin d’être possible, car suivant la loi mère  on ne peut briguer que deux mandats.

 

gouindiegomythri@yahoo.fr


Le coup d’envoi

crédit photo: Pressmyweb.com
Crédit photo : Pressmyweb.com

Dans toute activité qu’on entreprend le commencement se révèle généralement difficile. Cependant, il faut un début à tout. Par essai ou par tâtonnement, peu importe les risques envisagés ou les obstacles à surpasser, il faut quand même commencer par quelque chose.

La toute petite idée, au début, exprimée par des simples mots peut être transformée en  projets plus grands que ceux fixés au départ. Pour cela, il faut faire un premier pas qui entraînera les autres pas. Il faut se jeter à l’eau, d’ailleurs quiconque ne le fait pas ne saura jamais s’il sait nager ou non. Pour chaque exécution d’idée, il doit y avoir toujours un coup d’envoi.

Le coup d’envoi! Le coup qui annonce l’idée semée au plus profond d’une pensée. Cet élan qui doit être porté par un esprit positif en dépit d’une possibilité d’obstacles susceptibles d’enclencher un abandon. Comme le stipule le vieux dicton : « Qui ne risque rien n’a rien», même pour avoir des idées nouvelles il faut discuter avec les autres et multiplier les échanges.

Tous les grands visionnaire (poète, politiciens journalistes, scientifiques etc.) qui ont gratifié l’humanité de leur connaissance systématique, ont tous débuté une fois. Ils ont eu des idées, ils l’ont enchérie, penser et repenser cette idée. Puis au premier coup de sifflet ils ont donné le coup d’envoi et débuté ainsi leur pèlerinage. Une voie édifiée de trophées et de déceptions. .

Quelques mois de cela je vivais continuellement avec l’idée de publier sur la plateforme de Mondoblog et voilà maintenant j’y suis. Grace à des efforts de ne pas rester immobile dans les vestiaires du stade. J’ai rassemblé mes idées et je me suis lancé. C’est l’une de mes nombreuses expériences et c’est loin d’être mon principal objectif. Par contre, de telles expériences me servent d’acquis pour mieux appendre à donner le coup d’envoi pour chacun de mes projets personnels tout en sachant que : « on échoue seulement quand on n’a rien essayé ».

Parfois dans la vie il faut cesser d’être spectateur de vos propres vies. Soyez l’acteur, un bon ! Un grand joueur ! Un joueur qui ne laissera jamais passer l’occasion de marquer le but de la victoire dans ses activités. N’hésitez pas à oser à donner ce coup d’envoi, qui au début peut se définir comme un coup d’essai et à la fin pourrait en devenir un coup de maître.

 

 

gouindiegomythri@yahoo.fr

 

 

 

 

 

 


Haïti-Politique : Un pouvoir plus que jamais menacé ?

 

 

Pouvoir_Menace Si au début, l’opposition politique haïtienne se montrait timide quant à leur capacité de soulever la population contre les mauvaises gestions et les dérives du pouvoir Martelly-Lamothe, eh bien ! Pendant ces trois derniers mois les choses ont bien changé. Des manifestations contre le pouvoir en place, qui a du mal à répliquer sans usage de la force des moyens étatiques, s’intensifient. L’opposition gagne du terrain et continue de réclamer la démission du président Michel Joseph Martelly.

Gratifié de la passivité de la masse populaire pendant ses deux premières années de gouvernance, le président Martelly n’a pas pu délivrer l’essentiel de ce qu’il a promis à une population qui ne demande qu’un minimum de décence vis-à-vis de sa mauvaise condition de vie. Dans une perspective anesthésique, le gouvernement se contente d’organiser des fêtes dites populaires, d’abuser des méthodes d’intoxication d’information pour mentir sur des réalisations peu évidentes. Entre temps, la misère continue de faire la loi dans le pays et s’affiche de plus en plus rose

La flambée des produits pétroliers occasionnant l’augmentation du prix des produits de première nécessité joignant à la non réalisation des élections, fragilise davantage la situation socio-politique du pays. Au niveau sécuritaire, la servitude aveugle de la police nationale pour le compte du pouvoir devient inquiétante. Pendant ce temps des individus armés rançonnent et tuent, selon leur humeur, des petits commerçants, acheteurs et passants au marché des croix-des-bossales en plein cœur de la capitale. Un scénario mettant en question la notion d’État de droit et le dialogue prôné par le président de la république.

Et voilà maintenant vient le tour de la population de rendre le revers de la médaille. Dans la capitale comme dans certaines villes de province les opposants regagnent les rues pour dénoncer les actes anticonstitutionnels du pouvoir et du même coup exiger la démission du président. Et comme toujours, à chaque fois cela arrive, les manifestants anti Martelly se butent sur des policiers équipés des armes anti-émeute qui n’hésitent pas de passer à l’action au moindre signal des autorités politiques. La situation difficile qu’a connue le sénateur Nord Moise Jean Charles, lors de la manifestation du 17 octobre dernier, en est un témoignage.

Selon un communiqué du RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains),  22 personnes ont été arrêtées pendant les deux journées de manifestations du 17 et 26 octobre dans les départements de l’Ouest et du Sud. Parmi lesquels figurent les opposants politiques Rony THIMOTHEE et Biron ODIGE. Ces derniers, deux membres de la FOPARC (Force Patriotique Pour le Respect de la Constitution) ont fait les frais de ces genres de comportement anti démocratique des policiers. Leur arrestation s’ajoute à celle des frères Cherestal qui sont  emprisonnés depuis un an.

Cette situation est l’objet de nombreuses critiques de la part du RNDDH qui rappelle que les libertés d’association et de réunion sans armes à des fins pacifiques sont garanties par la constitution en vigueur en ses articles 28 et 31. Ces articles stipulent respectivement que «Tout Haïtien a le droit d’exprimer librement ses opinions, en toute matière par la voie qu’il choisit». Et que, «La Liberté d’association et de réunion sans armes à des fins politiques, économiques, sociales, culturelles ou à toutes autres fins pacifiques, est garantie».

 Ce comportement  anti démocratique suscite également des réactions au niveau du corps législatif  qui ne tarde pas à inviter le Directeur (Godson Orelus) de la PNH (Police Nationale d’Haïti), le vendredi 7 novembre, à venir s’expliquer sur l’utilisation abusif des joujoux (gaz lacrymogènes) par des agents de la PNH à l’encontre des manifestants.

 Ceux et celles qui restent accrochés à l’actualité liée à la politique interne du pays peuvent sentir de près le malaise existant entre le peuple et le gouvernement en place. À bout de leur patience, fatigué du bombardement de sur informations erronées de la part de l’exécutif, exténué par de fausses promesses et excuses abominables, la passivité de la masse populaire semble n’y est plus.

Le chaos politique n’est pas loin. Bientôt cinq ans, Peu de réalisations profitables n’ont vu le jour. Aucune stabilité socio-économique réelle. On ne peut  continuer à dire comme avant que ce pouvoir est fait d’hommes inexpérimentés, le staff actuel compte aussi dans ses rangs, des expérimentés politiques et des experts dans différents domaines. Mais hélas! Comme le dit le dicton français : « Une personne qui sait faire des choses mais qui ne fait rien, n’est pas différent que celui qui ne sait rien faire ».

À entendre les discours controversés des parlementaires et du pouvoir de l’exécutif, la fin de l’année 2014 ne mettra pas un terme à cette crise politique qui perdure. Non plus pour le début de l’année 2015. Malheureusement pour nous il faut qu’on vive toutes ces crises en boucles et sans aucune lueur d’espoir. Pour la POHDH (Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains) le pouvoir exécutif se trouve dans l’impasse de faire preuve de lucidité, de tolérance, de respect des droits du peuple et d’esprit d’ouverture afin d’éviter que le pays ne sombre dans le chaos et l’anarchie.

 


Chez Moi

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credit photo/ www.tourisme.gouv.ht

Chez moi c’est comme une grande université dont la particularité est marquée par une  diversité de nationalités, une mosaïque culturelle  laissant croire, parfois, que nous sommes en contact direct avec le monde entier. C’est une cohabitation entre les pauvres (majoritaire) et les riches(ne dépassant pas plus que 10% de la population). Ces deux extrêmes sont condamnés  à cohabiter plusieurs années encore, si rien n’est fait pour corriger l’ordre actuel des choses. Chez moi, nous n’avons pas tous les moyens de vivre une grande vie mais nous rêvons tous d’une vie luxueuse. Au point que notre mode de vie de surface, à première vue, camoufle la véritable réalité haïtienne.

Chez moi c’est un pays ravagé par un séisme qui a causé la mort de plus de 200,000  personnes et  des milliers de sans-abris vivant sous des tentes dans des conditions inhumaines depuis trois ans.  Comme l’a si bien dit le célèbre chanteur français Charles Aznavour  dans une chanson interprétée par plusieurs artiste en guise de solidarité avec le peuple haïtien après le séisme du 12 janvier : «oh Dieu qu’ont-ils fait pour mériter cette peine, ils n’avaient presque rien maintenant ils n’ont rien». Chez moi nous n’avons pas une grande économie et le peu que le pays puisse en avoir fait objet d’accaparement d’une minorité aisée. Cette situation socio-économique s’est empirée avec le passage du tremblement de terre qui a mis à nue nos faiblesses et nos mauvais choix de gouvernail.

Chez moi c’est un pays où les habitants  aiment faire la fête pour s’évader des soucis de la vie, n’était-ce que provisoirement. Une telle culture fait l’affaire de l’exécutif haïtien qui dépense des milliers de dollars pour organiser deux festivités carnavalesques par an  (Mars et  Juillet), pour  faire des soupes populaires, des dons de motocyclettes et des kits dans le seul souci d’attirer des foules. Paradoxalement le  président  Michel Martelly n’a pas marché les mots pour dire que « les caisses de l’Etat sont vides ». Ce qui pousse certains analystes politico-économique à se questionner sur les dépenses inutiles et farfelues du gouvernement actuel  pendant que plus de la moitié de la population vit avec moins de $1 par jour.

Chez moi pendant toute l’année c’est le défilement des étrangers et compatriotes haïtiens. Un éternel va et vient à  l’Aéroport International de Toussaint Louverture. Des voyageurs soit pour des affaires politiques, sociales  économiques ou une visite touristique.  Parmi les visiteurs étrangers, Il y en a même qui ont des habitats, des entreprises, des organisations. Prenons l’exemple de l’acteur américain « Sean Penn » qui habitait en Haïti pendant quelque temps et qui œuvre dans l’humanitaire.

Chez moi c’est un pays riche en matière de ressources minières mais très pauvre en termes d’exploitation et pire en matière de répartition. En 2012, de nombreuses organisations ont élevé la voix contre  l’exploitation  illégale des mines d’or par des entreprises étrangères en Haïti,  plus précisément dans le Nord du pays. Dans une enquête menée  par un groupe de journaliste faisant partie « Ayiti Kale Je », un journal en ligne, fait état des familles expulsées de leur habitat à des fins de forage et l’absence de transparence entre les membres du gouvernement et des compagnies minières exploitant  des mines d’or du sous sol  haïtien. Cependant nous n’avons pas que de l’or en matière richesses minières. D’après les dires des responsables du Bureau des Mines d’Haïti, le sous-sol haïtien  comporte aussi de la Bauxite et du pétrole.

Chez moi c’est une multiplicité de religion. Ces temps-ci je peux dire que presque la majorité de la population est protestante surtout après le séisme en 2010 où  le concept de Dieu était la réponse de résignation d’un peuple délaissé en plein cauchemar. Certains ont même eu l’accord de l’Etat pour organiser des journées de prières en public. Mais cela n’empêche pas à ces personnes d’aller voir un prêtre vaudou quand elles en ont besoin. Certains adeptes du vodou parlent de 50% de protestant, 50% de catholique et de 100% vodouisants.

Chez moi c’est un  éternel ensoleillement, de belles plages, et beaucoup de sites touristiques empreint d’une touche naturelle. Le Nord et le Sud sont les départements les plus réputés pour les plus belles plages, il y a même des bateaux de croisières qui y viennent dans ces régions, spécialement à Labadee au Cap dans la citée d’Henri Christophe. Les sites touristiques sont nombreux en Haïti et les plus visités sont : « Bassin Zim », « le Seau d’Eau »,  « la Citadelle Laferrière », « la Grotte Mari Jeanne », le « Fort Jacques et Alexandre », « lakou Souvnans  » qui est l’un des haut lieux du culte vodou les plus fréquents en Haïti. Toutes sortes de gens s’y rendent : les hommes politiques, les ethnologues, les chercheurs et journalistes.

Chez moi c’est également une grande ressource humaine. Nous avons de grands écrivains, de grands historiens qui ont fait leurs armes partout dans le monde. Comme je le dis toujours si la période de dictature des Duvalier (Père et Fils) n’avait pas fait fuir nos cerveaux nous pourrions être loin de ce que nous sommes aujourd’hui. Bien entendu d’autres ressources humaines sont là mais depuis quelque temps,  malheureusement, c’est la politique qui est le dénominateur commun de tout.

 

 

 

 


À quoi s’attendre du Classico

 

Crédit photo/ realversus.com
Crédit photo/ realversus.com

 

Depuis plus une décennie le classico a grandi beaucoup plus en termes d’influence par rapport aux productions de jeu des deux équipes. Cette année encore malgré de grande nouveauté des deux côtés l’attraction reste la même. Ce Samedi  25 octobre 2014 à coté de 12 heures pour le compte de la neuvième journée les madrilènes accueilleront au Santiago Bernabeu les Catalans pour le premier classico de la saison. Barca en tête avec 22 points suivi par Seville 19 points et le Real Madrid en troisième place avec 18 points

Les attentes de la rencontre

Pour la première fois depuis le début de cette saison L’uruguayen Luis Suárez pourra discuter son premier match officiel avec l’équipe A du Barca a declaré Luis Enrique. Du coup il pourrait compléter le trio offensif tant rêvé par la presse sportive international. Messi-Neymar-Suárez.

Leo Messi, que plusieurs journalistes sportifs estiment, qui ne joue pas dans sa vraie forme pourrait retrouver  Telmo Zarra dans le classement des meilleurs buteurs du championnat espagnol s’il marque un but. Et s’il s’offre un doublé il rentrera dans l’histoire comme numéro un parmi les autres buteurs.

La paire d’attaque, Ronaldo 15 buts et Benzema 3 buts, sera bel et bien présent pour nous gratifier des prestations à la hauteur de leurs talents. Surpasseront-ils la défense infaillible barcelonaise ? Entre temps CR7 a garanti aux micros des journalistes que le Real est très motivé pour cette rencontre et sera victorieux. Et si Cristiano marque à nouveau il deviendra l’un des joueurs qui a marqué dans onze rencontres consécutives. En cas de triplé il sera le joueur a inscrit le plus de hat-trick en Liga.

Les deux équipes

Avec son nouvel entraineur Luis Enrique, le Barca est leader du championnat avec 7 victoires pour 8 matchs discutés sans moindre but encaissé. Malgré les quelques médiocres prestations de la ligne défensive Jusqu’à date c’est la meilleure défense dans la Liga espagnol. Tout cela grâce à leurs potentiels de garder le ballon en milieu de terrain et laisse peu de temps de possession de balle à l’adversaire. Mais Il faut donner à Loulou Enrique tout son mérite qui arrive à créer un équilibre entre l’attaque et la défense contrairement à l’année antécédente

Ancelloti est arrivé chez les merengués la saison dernière. Avec l’aide d’une équipe très technique et un mode de jeu rapide et parfois basé sur la contre-attaque. Il a permis à Real Madrid de remporter sa dixième ligue des champions. pour cette année c’est le premier favori en Europe.  En Liga après 8 journées de championnat le Real-Madrid se loge seulement en troisième place avec 4 points en retard du leader. Mais le coach du Real se dit très confiant pour le classico.

Ronaldo et Messi.

Pour ce début de saison nous retrouvons un Leo Messi plutôt passeur décisif  et un Ronaldo très excellent devant  le but. La Pulga compte déjà 7 passes décisives et 7 buts et CR7 avec un ratio de 1.87 but par match et est actuellement le meilleur buteur dans les cinq championnats majeurs européens.

Les nouveaux et les grands absents

Les deux équipes entameront ce classico avec beaucoup de nouveaux joueurs. Le barca aura sur le banc un nouvel entraineur, Luis Enrique, qu’il a signé lors du mercato 2014. En attaque les jeunes espoirs Sandro et Munir et le tout dernier soulier d’or européen Luis Suárez venant de Liverpool. Le milieu de terrain Ivan Rakitić qu’on surnomme déjà le nouveau patron et en défense Jérémy Mathieu qui est reconnu pour ses variantes qualités dans le jeu. Pour garder les cages de l’équipe les dirigeants ont appelé Marc-André ter Stegenet et le chilien Claudio Bravo.

Florentino Peréz, président du Real, qui aime réunir dans le vestiaire de Bernabeu les étoiles du football mondial n’a pas resté les bras croisés. Il a encore frappé fort cet été en achetant le jeune colombien James Rodriguez meilleur buteur de la dernière coupe du monde. Toni Kroos le milieu allemand très prometteur pour remplacer Xabi Alonso. Et Keylor Navas qui a fait un très beau mondial avec la Costa Rica. Comme support d’attaque il a fait venir de l’Angleterre Javier Hernández Balcázar dit Chicharito.

Malheureusement que Ancelotti ne peut pas compter sur son trio offensif BBC (Bale-Benzema-Cristiano) car Bale ne sera pas disponible en raison d’une blessure à la fesse.

 

 

gouindiegomythri@yahoo.fr


Et si on écrit

Crédit photo : www.cndp.fr
Crédit photo : www.cndp.fr

Au niveau du cycle secondaire des professeurs de lettre encourageaient toujours, mes camarades et moi, à  consacrer un moment de la journée pour écrire, surtout le soir. À cette époque nous étions libres d’écrire sur des sujets qui nous intéressent, qui nous tracassent ou que nous sommes tout simplement incapable d’appréhender l’essence. Nos souhaits personnels, en ce qui a trait à notre avenir, celui du pays constituaient les principaux libellés de cet exercice académique. Cette pratique d’écriture était une façon pour nous aider à mieux structurer notre pensée.

« Je veux écrire pour être avec les autres. Ceux j’ai connu. Ce que je vais connaître. Ceux que je ne connaîtrai jamais. Je veux écrire pour être meilleur humain. Pour éviter la disgrâce ». A déclaré Richard Bohringer.

Au fil des années j’ai gardé ce principe. Et à mon premier entré à la faculté en 2009, je me suis rendu compte que cette nécessité d’écrire y était aussi de mise. À la différence, le niveau facultaire réclame une certaine rigidité qui priorise la logique de recherche et d’objectivité. Bien que celle-ci n’empêche pas une touche personnelle quand il faut se positionner.

Un soir, lors de ma première année d’étude en « Communication Sociale », en relisant mes cahiers de notes personnelles en secondaire je ne pouvais m’empêcher de rire de ce qu’il y avait comme contenu. Du coup je me sentais en train de revivre tous les bons moments de mon adolescence. J’ai  même retrouvé  les noms des filles qui ne me laissaient pas indifférent. À travers mes écrits j’ai décrit  mes inoubliables amis et j’ai raconté mes merveilleuses journées passées avec eux. Que de bons souvenirs !!!

Apres avoir lu et relu ces vielles pages datées de cinq ans, j’ai réalisé l’importance de ce que je faisais  et  le besoin de recommencer à écrire activement dans la même lignée d’avant et même plus profonde. À raconter mes expériences. Question de mémoire, de souvenir et de mise au point. C’est ainsi que j’ai repris le plaisir à écrire tout ce dont je ne pouvais confier à personne. À partir de cet exercice libre je me sentais moi-même. J’exprimais mes idées dans la mesure que je pouvais, c’est à dire sans contrainte. Et à chaque fois que je relis mes papiers j’apprends à me connaitre d’avantage.

Ecrire c’est un excellent moyen de communiquer avec un public, d’informer des personnes sur une préoccupation, un simple sujet ou un sujet nécessitant  d’être traité  par des recherches approfondies.

C’est toujours une grande fierté de savoir qu’il y a des gens qui lisent et critiquent nos écrits, même quand je ne laissais pas lire ce que j’écrivais dans mes cahiers. Peut-être je ne me sentais pas prêt  pour une telle démarche. Le suis-je aujourd’hui ? Je peux dire oui. Et pour faire passer notre opinion on doit organiser notre pensée. Une attitude qui nous permettra d’affronter les critiques. Avant tout il faut apprendre des autres.

Egalement il faut rappeler que tout processus d’écriture commence généralement par la lecture comme l’a dit l’immortel Dany Laferrière : « un écrivain c’est d’abord celui qui sait lire ». Donc le premier pas sur cette route c’est de consacrer  plus de temps à la lecture.

 « Il faut écrire comme on parle ». Voltaire

Ecrire lie plusieurs générations grâce à des choses que les hommes de l’époque antérieure ont écrites et laissent pour les générations d’avenir. Il nous permet de faire connaissance à diverses autres cultures et garanti sans doute aucune l’existence de tout un peuple

Ce procédé qui vitalise notre pensée crée une existence fictive, mais forte entre notre passé et le présent. Il nous permet de réconcilier avec notre âme  et de créer une paix intérieure. Car on vit mieux quand on s’exprime, surtout à l’écrit. En outre, il est toujours plus facile d’exprimer par le biais de l’écriture  les choses qui sont jugées difficiles à dire.

 


Haïti-Crise politico-électorale : René Garcia Préval, de Président à Consultant ?

credit photo: RTNH
crédit photo: RTNH

Vêtu d’une chemise rayée à dominante rose, doté d’une extrême élégance, affichant toujours un air moqueur sous les feux des caméras des journalistes, l’ex-président René Garcia Préval se défile aux côtés de l’actuel président Michel Martelly et du plus proche conseiller de ce dernier, Gregory Mayard Paul le mardi 14 octobre 2014 au Palais national.

Ce jour-là, sur la scène politique, c’était le retour de René Préval à son Palais (comme il le disait toujours). Un autre grand acteur du film politico-théâtral qui se joue en Haïti, qui a été élu à ce poste à deux reprises (1996-2001 et 2006-2011). Depuis l’adoption de la constitution de 1987, il est le rare à ne pas été exilé, ni démissionné, ni destitué. Les plus proches du pouvoir racontent que ces deux hommes, fans du plaisir et de l’alcool, auraient l’habitude de se rencontrer en secret pour discuter des affaires politiques. De tout et de rien avant tout j’imagine. Qui sais !!!!

Des rencontres très médiatisées qui sont devenues des habitudes. Tout a commencé avec la semaine de réconciliation, qui a vu le président Michel  Martelly rencontrer des anciens chefs d’Etat, des opposants et des partisans. Après vient la fameuse rencontre entre les partis politiques et le président à l’Hôtel El Rancho. Celle-là n’a pas abouti à grand-chose après tout.  D’autant plus, les vrais opposés au gouvernement n’ont pas pris part et ont qualifié ces réunions de perte de temps.

En vue de trouver un dénouement heureux à la crise politico-électorale qui saccage ce pays de la Caraïbe, le président Martelly entame ces derniers jours des consultations auprès de différents acteurs de la vie nationale, dont des chefs de partis politiques, des analystes politiques, des avocats.  C’est dans ce nouveau contexte que rentre la consultation de l’ex président Préval.

Apres deux heures en tête-à-tête avec Martelly, venait le moment de saluer la présence de la presse curieuse d’être au parfum de ce qui a été évoqué durant: René Préval ne disait pas grand-chose.  Brièvement, il confie au micro d’un journaliste de Le Nouvelliste : « Le président Martelly m’a invité à faire un partage sur la situation. Je lui ai fait part de mon expérience et j’espère que cela aidera aux problèmes que connait le pays ».

Le chef de l’Etat a été élogieux envers son prédécesseur et déclare qu’ils ont échangé autour de plusieurs sujets d’intérêt général. « On a discuté pendant deux heures sur la situation du pays et celles des pays étrangers. Il a été élu pendant deux fois et c’est le seul qui vit tranquillement au pays depuis son quinquennat », a-t-il fait savoir.

Et continue pour souligner que : « le pays a connu des difficultés sous sa présidence et son expérience de sortie de crise, et sa façon de négocier avec les autres secteurs nous seront utiles ». Et a invoqué que des thèmes comme éducation, environnement, élections entre autres, ont été également évoqué au cours des discutions.

Cette rencontre suscite de nouvelles interrogations. Les débats s’enflamment sur les émissions radios de libre tribune. Certains observateurs disent espérer que le gouvernement saura trouver une sortie de crise. Ce qui est sûr, mais pas trop certain, la décision finale reste entre les mains du gouvernement.

 

 

gouindiegomythri@yahoo.fr


Haïti : Le seul pays de l’Amérique à avoir sur son sol une force armée de l’ONU

credit photo: www.flirck.com
crédit photo: www.flirck.com

 

De 2004 à 2014, Cela fait exactement dix ans depuis qu’une mission onusienne s’implante en Haïti sous prétexte de rétablir la paix  dans le pays. Définit comme une mission des  Nations Unies  pour la Stabilisation en Haïti, la MINUSTAH n’est pas la première force militaire étrangère ayant foulé le sol de la deuxième république du continent américain.  Mais quelque soit leur dite mission, leur appellation où le contexte de leur intervention, ces donneurs de leçon en démocratie est loin du compte. Car les violations flagrantes des droits des citoyens haïtiens par ces agents, particulièrement ceux de la MINUSTAH, en aucun cas ne seraient inscrites dans une logique démocratique.

Après le départ de Jean Bertrand  Aristide en 2004, le président par intérim de l’époque Alexandre Boniface a formulé une demande de mission de paix dans le souci de contrecarrer des gens armés se réclamant d’être partisan du président destitué. Vu qu’à l’époque la PNH : POLICE NATIONALE D’HAITI était presque inexistante c’était une grande opportunité pour l’international de nous imposer une armée étrangère. Cette catégorie qui s’était autoproclamée militant lavalas usait des armes à feu pour exiger le retour de leur leader charismatique. Cette situation a fait de nombreuses victimes dans le camp de la population civile et celui de la police, particulièrement dans la zone métropolitaine. Mais, après le déploiement des casques bleus dans tout le pays en automne 2004, cette situation de crise ne perdurait pas pour renouveler le contrat de la MINUSTAH après chaque année.

Comme tout autre pays, Haïti a connu des moments de gloire mais aussi des périodes de troubles socio-politiques. Et certaines organisations internationales en profitent souvent de celles-ci pour en tirer bénéfice. Comme toujours au début de chaque intervention Ils communiquent sous couvert des concepts tels que démocratie, stabilité et développement, droit de l’homme et tant d’autres pour justifier leur présence dans le pays. Dans tous les coins dans certaines villes on rencontre ces soldats en tenue de guerre, ils sont armés à faire peur. Moi qui pense qu’on aurait plus besoin des soldats ingénieurs, médecins, et d’autres pouvant nous aider à la reconstruction du pays surtout après le séisme du 12 janvier 2010.

A dater de 2004 jusqu’à 2014, hormis de leur soit disant mission de paix, les forces onusiennes sont entachées de toutes sortes d’animosités. Telles que : viol sur les jeunes adolescents, vol des biens des citoyens, meurtre, passivité à l’égard des gens illégalement armés. Vòlè kabrit (voleur de cabris), kadejakè (violeur), Choléra sont, entre autres, les signatures que concèdent la population haïtienne aux agents de la MINUSTHA pour leur décennie.

credit photo: canalplushaiti.net
crédit photo: canalplushaiti.net

Selon un rapport de la  PLATE-FORME DES ORGANISATIONS HAÏTIENNES DES DROITS HUMAINS (POHDH). La MINUSTAH est réputée en Haïti beaucoup plus pour, ses actes contraires à la bonne marche de la société, des actes immoraux, la transmission des maladies infectieuses, des agressions physiques, des actes arbitraires contre les biens des citoyens. Les plus récents sont les séries de viol qu’ils ont commis sur des jeunes adolescents. Plus précisément nous connaissons : le cas de la pendaison de Gerrard Gilles au Cap Haïtien, le viol sur Johnny Jean à Port Salut et de celui de Roody Jean aux Gonaïves et le cas de Widerson Gena qui avait reçu des projectiles dans une manifestation à Verettes. Mais le pire c’est que ces soldats se jouissent d’une immunité qui empêche à la justice haïtienne d’intervenir dans ces genres de cas.

Quand on revoit de près les grands points de cette mission on peut remarquer le non-respect et le non application de certains points. En Bref, on peut citer ces points qui sont : 1) Le Dialogue politique et les élections. 2) Extension de l’autorité et renforcement des capacités de l’État. 3) Maintien de la sécurité publique. 4) Appui à la réforme de l’État de droit. 5) Droits de l’homme. Et à partir de ces repères on peut en déduire, comme on le dit en anglais, que c’est une « mission failed » pour ses forces soit disant de stabilisation. D’ailleurs l’ex président René Preval a lui même déclaré dans le fameux documentaire  » Assistance Mortelle » de Raoul Peck, qu’ Edmond Mulet en complicité avec l’international (specialement les Etats Unis) voulait l’exiler. Est-ce cela le travail de la MINUSTAH?

 

Haïti n’est pas reconnu comme un pays abritant des terroristes, pour utiliser le terme de l’occident. La première République noire du monde ne connait pas de guerre même au moment du débarquement des militaires de l’ONU, non plus de Guérilla. Pourtant ce pays indépendant et souverain depuis plus de deux siècles est le seul territoire du continent de l’Amérique occupé par des soldats onusiens. Qui pis est, les responsables de cette dite organisation continuent à parler de rétablir la paix en Haïti même après dix ans d’installation de leur troupe. On peut se demander jusqu’à quand la fin de cette guerre?

De tels faits Poussent des forces vives du pays à se questionner sur la nature de cette paix en question. Haïti présente-t-elle des signes d’insécurités menaçantes au point d’être placée sous tutelle d’armée étrangère ?

Pour certains haïtiens c’est une façon de ternir d’avantage l’image d’un pays tant dénigré sur le plan international. Tenant compte de la situation de certains pays où les forces onusiennes sont présentes il est clair que nous ne présentions pas de caractéristique d’un pays  qui a besoin d’une force de paix.

Durant cette décennie, cette mission nous a fait beaucoup plus de mal que de bien. Nous avons vu augmenter le nombre de cas de viol, de meurtre année après année.

Outre qu’Haïti est le pays le plus pauvre de l’Amérique elle est également le seul pays de la zone à subir toutes les mauvaises habitudes des soldats onusiens.

 

gouindiegomythri@yahoo.fr