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GR de Pays Tours du bassin minier Nord – Pas de Calais

Une partie du nord de la France est un pays de mines et la FFRP (Fédération Française de randonnée pédestre propose un topoguide : Tours du bassin minier en 7 boucles (plus de 40 jours de randonnées) qui se chevauchent. Nous avons choisi de suivre la boucle 2 qui passe par Lens et Béthune dans le Pas de Calais. Nous avons parcouru pendant 6 jours les 115 km de ce parcours sous le « soleil » du Nord ! 

Bon, la randonnée, nous n’en sommes pas à notre coup d’essai avec Clara puisque nous avions déjà traversé la Grande-Bretagne à sa frontière écossaise lors du sentier du mur d’Hadrien (Hadrian’s wall path).

Et, pour ma part, j’avais réalisé dans ma jeunesse en solo le GR de Pays Avesnois-Thiérache (une autre région du Nord de la France).

Donc, les topoguides, la signalétique, le calcul des étapes… cela nous connaît pour ce type de parcours.

Pourquoi le GR de pays du bassin minier ?

Le Topoguide même non mis a jour est indispensable
Le Topoguide même non mis a jour est indispensable

Je vous dis tout 😉 Nous avons découvert l’existence de ces parcours du GR par hasard lors d’une randonnée dominicale autour d’un étang à flanc de terril à Wingles.

Puis, un jour, dans un supermarché d’article de sport, nous avions quelques euros à dépenser « gratuitement » et notre regard a été attirée par le Topoguides des Tours du Bassin minier que nous avons acheté.

Après un examen succinct notre choix c’est arrêté sur la boucle 2 : le bassin minier sous toutes ses facettes. Pourquoi ce choix ? C’est le plus long des tracés (115 km sur les 470 du topo guide) en fait que c’est notre premier choix.

Et puis, historiquement, même si la houille a été découverte dans le Valenciennois, de mon point de vue d’habitant de l’Avesnois, c’est bien le Pas de Calais, autour de Lens qui possède l’image du bassin minier qui est souvent décrit comme dans l’article de Clara Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : terrils et corons.

Tous les habitants du Nord-Pas de Calais ne connaissent pas le pays minier

Le bassin minier est aussi un pays d'eau
Le bassin minier est aussi un pays d’eau

Oui, je vous livre un secret… Pendant longtemps, très longtemps… bien que du Nord, je ne connaissais pas les mines et les terrils. Il faut savoir que la région Nord de la France possède de nombreux aspects différents…

C’est d’ailleurs assez amusant de voir que depuis que l’autoroute existe entre Paris et Lille, on passe au pied de terrils, ce qui n’était pas le cas lorsque seules les Nationales et Départementales existaient !

Donc, oui, tout ch’ti vous dira que son pays est celui des terrils… mais s’il est de Maubeuge, Dunkerque, Cassel… Normal, pas d’extraction du charbon et de la houille dans ces parties du Nord !

Donc, pour moi, c’était intéressant de découvrir en « profondeur » ce bassin minier d’autant plus que depuis 2012, le Bassin minier du Nord-Pas de Calais fait partie du millier de biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ! Une « merveille » du monde à découvrir donc 😉

Dernière raison dans notre choix, nous parcourons régulièrement de loin (sur les autoroutes) cette zone… et nous sommes toujours curieux d’y aller voir de plus près.

7 jours à la découvertes des facettes du bassin minier

amusant de croiser la route du patois
amusant de croiser la route du patois en cours de route

Cela aurait été trop simple de débuter par Lens notre trajet… Nous avons préféré commencer par Fouquereuil.

Bien, nous pris de réorganiser les étapes à notre goût car une surprise de taille nous attendait à notre arrivée à Beuvry : la présence des Charitables qui officiaient pour un enterrement comme le raconte Clara (9 siècles plus tard, les Charitables de Saint-Éloi sont toujours en charge des inhumations).

Et la suite de la randonnée nous permettait chaque jour ou presque de découvrir un aspect ou un autre du bassin minier en parcourant différents type de chemins et de routes comme ces si étroites voyettes ou cavaliers !

C’est assez bluffant quand on connaî l’urbanisation du secteur, on est la plupart du temps en pleine nature, loin des villes et des villages.

Cela ne nous empêchera pas de passer au-dessus de l’autoroute ou d’apercevoir une 4 voies…

Le bassin minier, avant tout une plaine !

Oui le pays minier est plat
Oui le pays minier est plat…

Surprise… notamment pour moi qui viens des premiers mouvements de terrain des Ardennes… le bassin minier dans son ensemble est une plaine (les exceptions : les colline de l’Artois et les crêtes à défendre lors de la guerre 14-18 comme dans le coin de Notre-Dame de Lorette et désormais ses chemins de mémoire…

D’ailleurs, les cours d’eau, notamment des canaux sont nombreux et rectilignes et les péniches glissent sur l’eau.

Cependant, ne croyez pas que les chemins de halage soient ombragés. C’est là que nous avons pris nos plus beaux coups de soleil.

Mais, visiblement, les ex. mineurs sont des pécheurs. On ne compte plus le nombre d’étangs où nous avons croisé des pêcheurs. Par contre, aucun le long des canaux !

Partout des terrils

les terrils sont omniprésents
les terrils sont omniprésents tout le long du parcours

Évidemment, les terrils sont omniprésents. Je pensais qu’il en existait une vingtaine. En réalité ce sont plus de 300 terrils qui sont rassemblés dans le bassin minier. Alors les terrils sur cette randonnée, on les contourne, on les aperçoit parfois au loin et souvent, on marche dessus sans s’en rendre toujours compte jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que le sol est noir !

Notons que la végétation est particulière sur ces terrils et qu’ils ne sont pas tous gris… Certains sont très vert d’ailleurs à tel point que certains sont zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique 😉

Milieu urbain…

on trouve également quelques traces de l'industrie en dehors des mines
on trouve également quelques traces de l’industrie en dehors des mines

Lorsque nous approchons des villes, un vocabulaire spécifique apparaît parfois au coin de la rue : cité, fosse ou des mots au sens important comme ce quartier des travailleurs. L’ancien monde de la mine et sa hiérarchie n’est pas loin.
C’est dans la périphérie des villes et des villages que l’on passe sans entrer véritablement à l’intérieur. Exception, notamment à Béthune où le circuit à l’intérieur de la ville n’apporte pas grand chose et ne se justifie pas.

Et que l’on ne me sorte pas l’excuse du beffroi de Béthune ! Il y avait bien plus simple à faire dans le ville !

Je me demande parfois si certains tracés de PR (Petite Randonnée) et GR de Pays ne sont pas « influencés » par les politiques… J’avais rencontré le même souci lors du GR de Pays Avesnois-Thiérache.

Ceci ne m’empêche pas de noter le travail de la FFRP qui fêtait ses 70 ans, l’an dernier !

passage obligé : voir des destructions suites aux dernières guerres
passage obligé : voir des destructions suites aux dernières guerres

Autres manques et reproches

Ce qui m’a manqué… l’absence de chevalets (ou chevalements) pour être plus « complet » sur notre tracé

Autre reproche à ce GR de Pays le balisage un peu fantaisiste. Notons au passage que si vous ne possédez pas le TopoGuide, il est impossible de réaliser ces tours du bassin minier tellement le balisage est calamiteux par moment.

Ce qui n’arrange rien, les informations dans le TopoGuide datent. Presque 16 € pour une information non-fiable, cela fait cher de l’information.

J’ai omis de parler d’un détail. L’organisation pour nous rendre à nos étapes.

Si l’on est équipé de tente et que l’on est prêt à faire du camping sauvage, c’est ok… mais n’espérez pas prendre le train de Lille par exemple pour réaliser des aller-retour. Non, la seule solution, c’est la voiture.

Nous avons fonctionné à 2 voitures : une au point de départ, une déposée à l’arrivée et l’on revenait chercher celle du départ !

Au final, nous sommes ravis d’avoir effectué cette escapade pas très loin de chez nous… Mais, depuis longtemps, depuis mon tour du Nord-Pas de Calais en cyclomoteur pendant 2 mois, j’ai compris que l’aventure, souvent, est aussi présente au pas de sa porte.

Revivez notre GR autour du Bassin minier depuis Relive

Vous pouvez retrouver nos étapes en tracé et en images en cliquant sur les images…

1ère étape du GR de pays Tours du bassin minier
1ère étape du GR de pays Tours du bassin minier

 

2ème étape du GR de pays Tours du bassin minier
2ème étape du GR de pays Tours du bassin minier

 

3ème étape du GR de pays Tours du bassin minier
3ème étape du GR de pays Tours du bassin minier

 

4ème étape du GR de pays Tours du bassin minier
4ème étape du GR de pays Tours du bassin minier

 

5ème étape du GR de pays Tours du bassin minier
5ème étape du GR de pays Tours du bassin minier (ne vous fiez pas au titrage de la vidéo 😉

 

6ème étape du GR de pays Tours du bassin minier
6ème étape du GR de pays Tours du bassin minier


Un road trip à la française : la Route Nationale 7

Notre descente de la Route Nationale 7 s’est effectuée en famille. Aussi, pour cet article, je laisse la parole à mon père.

Les Américains ont leur route 66, nous en France nous avons la route Nationale 7 (RN 7 ou Nationale 7). Cette route mythique des vacances pour les années 50-60 chantée par Trenet est dans toutes les mémoires des personnes d’un certain âge. 

Souvenirs d’enfance sur les vacances

Une des évocation de la Nationale 7 : les routes bordées d'arbres
Une des évocation de la Nationale 7 : les routes bordées d’arbres

La Nationale 7 évoque un parfum d’enfance dans les années 60… Ce n’est même pas un voyage historique pour moi, car à l’époque, mes parents ne possédaient pas de voiture comme encore de nombreux Français. Par contre, oui, je me souviens très bien des souvenirs d’amis de mes parents préparant leur caravane, remplis de fierté pour se rendre sur la riviera française.

la riviera

Soyons honnête, je ne savais pas jusqu’à ce road trip pourquoi on appelait ce bout de côte à la frontière italienne « riviera ». Pire, je me disais que la Côte d’Azur s’appelait riviera parce qu’elle était proche de l’Italie.

Mais, non, nous avons découvert que l’on peut passer par la route du haut de la corniche, par la route du bas ou du milieu… Qui dit corniche dit montagne ce qui correspond à la caractéristique d’une riviera : région où la montagne rencontre brutalement la mer.

Cela me rappelle un cours dans lequel le prof nous expliquait que le monde était fasciné par les montagnes qui se jetaient ainsi dans la mer.

Des cartes postales

Pour moi, pas fan de ce phénomène géographique, c’est plutôt le souvenir d’une voisine. En effet, Mme Lambert, qui chaque année envoyait à mes grands-parents une carte postale de Menton (dans l’ensemble, elle a parfois envoyé plusieurs fois la même à quelques années d’écart). Mais je me souviens que ces cartes me faisaient rêver.

Et puis en préparant l’itinéraire, je retrouvais des noms de lieux de vacances qui résonnaient dans mon enfance avec l’image du soleil, des palmiers et de végétation inconnus dans le Nord de la France, de la chaleur, des plages…

Cette période des années 60 correspond également à l’engouement vers une autre destination : l’Espagne, mais on est loin de la RN 7 dans ce cas.

Retrouver la Nationale 7

rien de mieux que les cartes d'époque pour "refaire" la nationale 7 de nos jours
rien de mieux que les cartes d’époque pour « refaire » la nationale 7 de nos jours

Un véritable travail est nécessaire pour repartir sur la Nationale 7. Visiblement presque aucun travail de mémoire sur le terrain n’existe.

D’ailleurs, je lance un appel pour sauvegarder la RN 7 (ou un tracé très approchant) avec tout ce qui va « avec » (j’y reviendrai plus loin). Par exemple, outre la décoloration des peintures murales, certaines commencent à être recouvertes de tags.

Désormais, ce n’est plus la route Nationale 7 que l’on suit pour descendre dans le midi, mais les autoroutes A6, 7 ou 8. Cela se complique encore un peu plus depuis le transfert du réseau National vers les départements. Dites-vous qu’il y a toujours un 7 dans la référence ;)

Cette modification montre bien également que le but du jeu est de toujours descendre le plus rapidement possible vers la grande bleue (ne serait ce pas pour cela que l’ancêtre la Nationale 7 popularisée par les hôteliers dans les années 1930 s’appelait la route bleue ?).

À l’époque, on utilisait la Nationale 7 pour rejoindre le Midi depuis le nord de la France, et même depuis le Nord de l’Europe.

Le retour des cartes routières

Parcourir cette voie remet en cause de nos habitudes de conduites actuelles : le GPS n’est pas indiqué (hormis pour sortir de certaines villes) et l’on doit (ré) apprendre à utiliser des cartes routières papier.

Nous avons retrouvé des cartes du début des années 70… Une époque ou les itinéraires bis de Bison futé n’existaient pas encore. 

De même, les ronds-points et les contournements des villes brillaient par leur absence. Cela nous permettait entre autres d’entrer dans les villes, car la Nationale 7 passait au cœur des cités bien souvent.

Et pour la signalisation routière tout au long du chemin, les bornes Michelin ne sont plus à quelques exceptions prêtes. Par contre, la RN 7 reste parfois un élément publicitaire…

et pourquoi pas la RN 2 ?

Comme dit précédemment, originaire du Nord et toujours sur Lille, la route Nationale 7 évoque pour moi une autre route Nationale, la RN 2.

Normal, on doit rejoindre Paris avant d’emprunter la RN 7 ! La route Nationale file tout droit de Paris vers la Belgique en passant par l’Avesnois et la Thiérache.

Un moment, nous avons hésité à passer par cette route plus symbolique que le trajet que nous pouvions réaliser de Lille à Paris sans prendre par les autoroutes ! Non, la A1 n’a pas remplacé la RN 1 !

Bon, mais revenons à notre Nationale 7 et à la petite histoire de la Route Nationale 7 ou N7.

En complément, je vous propose de découvrir la nationale 7 en 1963 sur un magazine de la Prévention Routière (PDF). Merci Johan Schulé pour cette trouvaille 😉

un article descriptif d'époque sur la Nationale 7 en 1963
un article descriptif d’époque sur la Nationale 7 en 1963

Route Nationale 7

Cette route des vacances est la plus longue et la plus mythique des routes de France.

Comme toutes les routes Nationales elle démarre sur le parvis de Notre-Dame de Paris et se termine. La frontière italienne marque la fin du voyage. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si nous devons passer par la porte d’Italie, la seule porte de Paris à porter le nom d’un pays !

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Enfin, non, pas exactement… À l’époque, évidemment, tout le monde ne se retrouvait pas à Menton, car dès les environs d’Aix en Provence, certains choisissaient par exemple se rendre sur la région de Marseille, Martigues, Toulon, Hyères, etc.

La longueur de ce ruban d’asphalte… plus de 1 000 kilomètre autrement dit 1 000 bornes. Cela ne vous dit rien ? Oui, le jeu 1000 bornes a été inspiré de cette route, vecteur du tourisme de masse : crevaison, accident, panne d’essence…

Cette route nous fait passer par 3 bassins fluviaux. Ceux de la Seine, de la Loire et du Rhône.

Un passé pas si lointain

les publicités peintes sur les murs sont omniprésentes dans les premières parties de la Nationale 7
les publicités peintes sur les murs sont omniprésentes dans les premières parties de la Nationale 7

Notre but en parcourant cette route était de retrouver une évocation de l’ambiance que l’on pouvait rencontrer sur cette route.

Pour certains, la première question qu’ils se posent est : être au volant d’une voiture d’époque ou pas ? Mais c’est assez significatif des lectures que nous avons effectué avant notre départ.

La littérature (livres, articles et Internet) sur cette route est en grande majorité issue de passionnés d’automobile… Il manque un livre qui serait beaucoup plus près de la vie des vacanciers sur ces routes sans tomber dans le piège de l’anecdote que l’on ne peut dater !

Non, simplement, que l’on retrouve une ambiance, que l’on remette au goût du jour ces histoires populaires autour de ce que j’imagine être un flot ininterrompu de voitures surchargées à la galerie débordant et de caravanes sur une route pas excellente comme celles de maintenant.

On avait prévu de s’arrêter, comme à l’époque certainement, après être passé dans des rues étroites sur des places ou au café à l’ombre des tilleuls près du monument aux morts prendre une boisson rafraîchissante ou l’apéritif le soir !

Ce que nous attendions !

Et un souhait : que l’on nous donne des explications sur les routes bordées de platanes (et leur disparition…), des explications sur le repérage des personnes de sa région grâce à la plaque d’immatriculation, obtenir des explications sur l’architecture des stations essences (des garages), la restauration des réclames murales qui s’estompent et disparaissent au fil des ans (et l’explication de ce qu’était la CIPE ?)

Je m’étais dit que ce voyage permettrait de faire découvrir aux filles un repas dans un Relais routier. Mais, pas de chance, ils étaient fermés… D’ailleurs, on nous avait indiqués que cette Nationale 7 était un voyage gastronomique. Même si plusieurs « grands restaurants » se sont installés de façon proche de cet axe Nord-Sud des transhumances estivales, ce n’est pas ce qui a marqué notre déplacement.

Comment parcourir la route Nationale 7 ?

Si vous me posez la question : est-il intéressant de parcourir cette Route 66 en version française, ma réponse est oui, d’urgence, avant que tout ne disparaisse ! 

Nous avons réalisé ce voyage en 6 jours… D’autres le propose en 5 étapes, 1 semaine ou même 15 jours… À vous de choisir ;)

Vous pouvez retrouver nos étapes pour cette Route Nationale 7 :

On s’est posé la question pendant le trajet. La Nationale 7 est-ellle devenue un tracé pour cyclotouristes (c’est le cas). Et même pour les randonneurs pédestres ! On reste persuadé que les fans de Solex ont déjà emprunté le trajet 😉

Par le plus grand des hasards, après cette Nationale 7, nous avons accompagné Clara dans sa nouvelle villégiature : Vilnius en découvrant les Pays Baltes.

L’état des routes, l’absence d’autoroutes, la conduite des automobilistes, des conducteurs de camions ou de bus, etc. m’ont évoqué ce que devait être la circulation sur le route Nationale 7 à l’époque de sa splendeur, dans les années 50-60 ! Un bon complément 😉


La route de la mer du Nord à vélo – suite

C’est un article un peu particulier que je vous propose aujourd’hui. En effet, je lègue mon clavier à mon père, Éric Delcroix, afin qu’il vous raconte la route de la mer du Nord de son point de vue. 😉  À lui la parole !

Merci à Clara de m’offrir cet espace pour raconter ma route de la mer du Nord à vélo. Je me disais qu’écrire sur un même sujet (retrouvez ici son récit de la route de l’EuroVelo 12, la mer du Nord à vélo) pouvait être un exercice amusant pour nous deux et enrichissant pour ses lecteurs : le même voyage selon deux axes différents.

Selfie lors de l'arrivée aux Pays-Bas
Chaque passage de frontière se fête

Qui suis-je ? Avant tout, les mollets de la photo mise en avant par Clara dans son article sur le sujet 😉. Sinon, le patriarche de la famille, Eric Delcroix… et j’ai accompagné mes filles pendant ces vacances sportives en vélo le long de la mer du Nord !

Chaque année, nous décidons en commun de nos vacances… avec, principalement pour Clara, un aspect sportif. Ceci n’a rien pour me déplaire surtout avec notre système de « voiture-balai » mis en place.

Depuis le mur d’Hadrien de l’année dernière (voir Aux origines du mur d’Hadrien et Hadrian’s wall path, le sentier du mur d’Hadrien), nous avons trouvé cette solution qui évite de passer par une entreprise pour transporter nos bagages d’un hébergement à l’autre.

En plus, nous aimons, depuis toujours, trouver des hébergements directement sur place !

Un peu d’histoire sur la route de la Mer du Nord pour les cyclotouristes

Mais revenons à la route de la mer du Nord à vélo. En réalité, je connais ce trajet depuis le début des années 1990… Lors d’un retour du Cap Nord en voiture, nous avions découvert cette route, notamment au Danemark.

Le tracé de la LF1-Noordzeeroute en 2002
LF1-Noordzeeroute de 2002

Il est vrai que, désormais, il est difficile pour des cyclotouristes de s’y retrouver pour effectuer la route de la mer du Nord à vélo. D’ailleurs, de quel traje parlons-nous ?

La route de la Mer du Nord au fil des ans

Selon des sources françaises, cette route de la Mer du Nord fut inaugurée au printemps 1989, en reliant Den Helder en Hollande à Boulogne sur Mer en France. Lorsque nous étions passés par là, elle allait jusqu’à Skagen, à la pointe Nord du Danemark !

Aujourd’hui, son nom s’est européanisé… pour devenir l’EuroVelo 12, qui débute aux îles Shetland (au nord de l’Écosse) pour finir à Bergen en Norvège (on se demande pourquoi pas plus haut ?) en passant par Göteborg et Oslo !

La distance n’est plus la même, et la France est désormais exclue de ce périple

C’est aussi cela l’Européanisation… On prend un trajet qui était jouable pour les familles pendant un été, même si l’on ne faisait pas tout… pour en faire un voyage improbable à réaliser.

La distance que représente de nos jours ce tracé à parcourir effraie l’apprenti cyclotouriste qui ne fera jamais ce trajet, et qui passera à autre chose… Mais peut-être est-ce un constat de « vieux con » !

La France n’est plus sur la route de la route de la Mer du Nord

EuroVelo 12 Véloroute de la mer du Nord
EuroVelo 12 Véloroute de la mer du Nord

L’éviction de la France dans les nouvelles moutures est « normale ». C’était le seul endroit où la route de la mer du Nord passait à de nombreux kilomètres de la côte, dans l’arrière-pays, mais vraiment arrière.

En plus, lorsque l’on évoque la mer du Nord, on s’attend à un tracé relativement plat (hormis dans la région des caps entre Boulogne et Calais)… ce qui est loin d’être le cas dans les collines de l’Artois et les monts du Boulonnais.

Un choix politique, ce tracé ? En tout cas, le topo-guide édité et diffusé par le Comité de Tourisme du Nord Pas de Calais a disparu dès 1995.

La disparition de la France de cette route européenne fait en moi écho à la triste aventure de la Méridienne verte, qui semble par endroit convertie au géocaching. Mais comme le dit l’article : cela a perdu de sa superbe. Qui se souvient aujourd’hui de cet alignement d’arbres le long duquel on pouvait traverser la France ?

Kusttram, pistes cyclables, polders…

La route de la Mer du Nord en Belgique

une plage en Belgique : La Panne
Une plage en Belgique : La Panne

Notre trajet (de Dunkerque à l’Allemagne en passant par la Belgique et les Pays-Bas) emprunte en grande partie des pistes cyclables ou de tranquilles routes de campagne, à l’écart des voitures, notamment aux Pays-Bas.

Passons rapidement sur la partie française qui était plus une mise en train qu’autre chose… Seul le sanatorium de Zuydcoote est à évoquer : important dans le livre de Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, mais dont on ne devrait plus beaucoup parler avec la sortie cette année de Dunkerque (de Christopher Nolan), qui évoque le même épisode de la Seconde Guerre Mondiale.

Une fois atteint la Belgique, il m’est vite revenu en mémoire l’existence du Kusttram… La route de la Mer du Nord longe les stations balnéaires belges depuis La Panne à la frontière française jusque Knokke à la frontière néerlandaise, tout comme le fait le tramway de la côte belge, appelé le Kusttram.

Difficile de s’égarer de notre route de la mer du Nord pour les cyclotouristes… Il suffit de suivre les 68 arrêts sur les 67 kilomètres du littoral belge du tramway de la côte belge (il effectue le parcours en 2 heures et 21 minutes).

Nous nous sommes même dit qu’un reportage et donc un article pour ce blog de Clara serait envisageable au sujet de ce tram ! 

Gleisplan Kusttram 1994
Gleisplan Kusttram 1994

Vers les Pays-Bas

Avant de quitter la Belgique, nous sommes déjà dans les polders (étendues conquises sur la mer, asséchées à l’aide de digues et de « moulins », qui sont à un niveau inférieur à celui de la mer), et ce sont déjà les premières traversées en bac !

Au Pays-bas, la route traverse d’immenses champs de dunes aménagés pour les randonneurs et les cyclotouristes.

À d’autres moments, nous sommes à l’abri du vent sous les digues, et parfois nous devons rouler dessus (toutefois, nous avons décidé de supprimer de notre voyage le passage sur l’Afsluitdijk, une longue ligne droite de 32 km, sur une digue que nous avions déjà parcouru en voiture).

C’est aussi cela l’avantage d’être accompagné d’une voiture sur laquelle nous pouvons disposer nos 3 vélos pour nous déplacer. Nous avons ainsi sauté l’étape urbaine et industrielle des Pays-Bas (Rotterdam, La Haye…) par un saut de puce en voiture !

On sent sur ces routes néerlandaises que, là-bas, tout est conçu pour le vélo, y compris dans les villes. À la différence de la France, nous avons l’impression que lorsqu’ils construisent une route, ils la pensent pour les vélos avant de réfléchir à ce qui se passera pour les véhicules motorisés.

Chemin dans les dunes
Chemin dans les dunes

Nous comprenons mieux les raisons qui font que les Néerlandais pratiquent beaucoup d’avantage le vélo que nous ! Ce n’est pas difficile. Nous avons même observé un comportement qui nous a fait sourire. Les personnes viennent en voiture aux portes de la ville, mettent leur véhicule au parking et décrochent les vélos suspendus pour se rendre au cœur de la ville ! Inimaginable en France !

Arrivée en Allemagne

Nous n’avons pas parcouru beaucoup de distance en Allemagne, mais ça n’avait rien à voir avec ce que nous connaissions en Hollande… Nous retrouvons des situations de circulation très françaises… et ne parlons pas de la signalisation.

Comment s’organiser pour effectuer la véloroute de la mer du Nord

Du topo-guide

Bon, ne cherchez pas un topo-guide de cette route. Certes, il en existait un en version quadrilingue (allemand, anglais, français et néerlandais). Pour ceux qui lisent Goethe dans le texte, il existe encore 4 livres sous spirale à 13,90 € sur le tracé depuis les Pays-Bas jusqu’en haut du Danemark !

La Hollande et ses fromages
La Hollande et ses fromages

Toutefois, ce genre d’ouvrage est fait pour les vrais cyclotouristes, pas des cyclotouristes comme nous, du dimanche ! Quand Clara donne notre découpage de l’itinéraire, nous sommes sur des distances parcourues autour de 45 km par jour en général ! Des vacances familiales à vélo.

Mais, dans les topo-guides se sont des étapes entre 70 et 110 km par jour ! Donc, c’est un bien pour un mal de ne pas trouver de guide pour des personnes comme nous !

La principale préoccupation est de trouver le trajet… Normal, si l’on suit la route de la route de la Mer du Nord, autant être dessus… Pour suivre l’itinéraire, aux Pays-Bas, nous nous sommes inspirés de cette carte.

Je ne reviendrais pas sur le balisage, car Clara vous a déjà tout dit à ce sujet… Mais, notons qu’aux Pays-Bas, il nous était généralement suffisant en cours de journée, même si nous nous sommes parfois un peu perdus (nous gardons un mauvais souvenir de la recherche de l’embarcadère de Breskens).

Google, mon ami…

Reste que nous sommes des hommes modernes, équipés de smartphones, pour les prises de vue, mais aussi comme GPS (un assistant de navigation personnel plus exactement). Et, vous savez quoi, notre grand copain Google, que l’on critique tant, est là pour nous aider !

pas de Pays-bas sans moulins ou canaux
Difficile aux Pays-bas de faire sans moulins ou canaux

Google Maps permet de définir et de découvrir les itinéraires cyclables. Un vrai bonheur pour prévoir l’itinéraire de son choix, dévier en cours de journée…

Un exemple de cet outil avantageux : arrivé à notre ville étape, il était simple de saisir l’adresse de notre hébergement et de le rejoindre en vélo, même s’il se trouvait à plusieurs kilomètres de notre arrivée…

Ah oui, dernier conseil avant de vous quitter… nous avons choisi le bon sens en remontant vers le Nord ! Le vent nous soufflait dans le dos en général et c’est bien agréable et plus facile. 😉

J’avais envisagé de vous préparer une petite webographie au sujet de la route de la mer du Nord à vélo. Vous m’en voyez bien incapable, car soit les informations datent (2002… ), soit elles sont dans des langues peu pratiquées (Allemand, Néerlandais…). Mais, c’est aussi normal, nous avons seulement croisé une famille française et un Français seul sur ces routes…

Enfin, si vous connaissez des liens intéressants sur ce voyage en vélo le long de la mer du Nord, n’hésitez pas à les laisser en commentaire. Cela pourrait aider d’autres personnes. 😉 Merci pour elles par avance !

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