Chômage: 20 000 jeunes peinent à trouver un emploi à Maurice
Ceux qui croient que l’île Maurice est moins exposée aux effets néfastes de la crise économique trouveront profit à s’attarder sur un chiffre : 20 000 demandeurs d’emploi sont âgés de moins de 25 ans.Plus inquiétant, 5000 d’entre eux sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur.Au delà de cette statistique peu reluisante, c’est une vraie épreuve que traverse de nombreuses familles à travers le pays.
Selon une information de l’Express de Maurice, c’est une publication officielle du NESC-le Conseil National Economique et Social- qui fait état des difficultés des jeunes à entrer dans la vie active.L’organisme déplore le décalage qui existe entre la formation dispensée à travers le système éducatif et les compétences attendues dans le monde professionnel.Pendant ce temps, les entreprises du BTP et de l’industrie textile préfèrent avoir recours à la main-d’oeuvre d’origine étrangère.
Par ailleurs, les jeunes sont les premiers à souffrir de l’essoufflement de la croissance économique de Maurice.Selon la MEF, l’organisation patronale, le nombre de postes vacants a chuté de 18% en un an.Dans la conjoncture plus qu’incertaine, les sociétés sont plus frileuses dans leur recrutement.Si le terme de génération sacrifiée semble excessif pour l’instant, il n’en demeure pas moins vrai que de nombreux jeunes choisissent un emploi moins rémunéré par rapport à leur niveau de diplôme.
Parmi cette population juvénile, le NESC note un dysfonctionnement institutionnel majeur car 10 000 personnes quittent le collège sans diplôme et sans une préparation adéquate pour le marché de l’emploi.Alors qu’une énième réforme du système de l’éducation est annoncée, la force vive de ce pays affronte bien des difficultés au quotidien.Tout en bénéficiant de la solidarité familiale, ces jeunes sont souvent stigmatisés et traités de « paresseux et fainéants ».
Les pouvoirs publics ont lancé différentes initiatives visant à faire baisser le chômage des jeunes mais ces actions de longue haleine comme le YEP-programme favorisant l’autonomie des jeunes-n’agissent pas sur les causes de la destruction de l’emploi.Le patronat préconise,quant à lui, de créer une stratégie nationale pour la promotion du travail.
Même si l’île Maurice n’est pas en récession, ses 4% de croissance ne lui permettent pas de créer suffisamment d’emplois pour les nouveaux arrivants.La Génération Y devra se battre pour se faire une place au soleil.Il est encore temps d’entreprendre et de changer de destin.