Annadjib Ramadane

La blogosphère tchadienne, entre désertion et déception

Il n’y a plus de blogosphère tchadienne. Ou peut être qu’il n’y a en a jamais eu, difficile à dire. D’après les informations que j’ai pu recolter ici et là, la blogosphère tchadienne n’est pas aussi jeune qu’on le pense. Les premières traces de blogs tchadiens remontent aux années 2002-2004. Puis de 2006 à nos jours, la blogosphère tchadienne a connu une sorte d’expansion avec la création de près d’une…


Au Tchad, le ramadan est un combat

D’habitude, quand arrive le ramadan, une vague d’enthousiasme saisit les tchadiens.

Les plus petits sont contents parce que ramadan rime toujours avec habits neufs pour la fête. Les plus grands eux, voient dans le ramadan une occasion de se rapprocher au maximum de leur seigneur, de lire le coran et chercher les portes du repentir. Les commerçants quant à eux, une occasion de faire plus de profits…

Le ramadan, est un mois béni, l’un des 5 piliers de l’islam. Il amène toujours avec lui son cortège de charité, de dévotion, de repentir, de solidarité et d’innombrables vertus. Mais cette année au Tchad, le mois de ramadan est redouté car l’année 2018 ne fut pas clémente pour beaucoup de tchadiens. Cette année, le ramadan ressemble plus à un combat qu’à autre chose.

Le pays est toujours en crise

Malgré l’avènement d’une nouvelle république, la situation économique du pays est toujours au plus bas niveau.

Le gouvernement veut toujours faire plus d’économies en réduisant le salaire des fonctionnaires et ça, sans demander leur avis. Ce qui entraine des grèves illimitées et répétées. Beaucoup de fonctionnaires ont débuté le ramadan sans un sou en poche et risquent de le terminer comme ça.

Une inflation continue

Cette année, on n’a pas attendu le ramadan pour voir le prix des produits de première nécessité augmenter. Selon les commerçants, c’est à cause des multiples taxes douanieres. Même si ça n’explique en rien la hausse du prix des produits locaux, on y croit quand même car les tchadiens ne sont plus résignés, aujourd’hui ils sont plus que jamais résilients.

Augmentez les prix, on va toujours acheter !

Des iftars avec parcimonie

L’Iftar, le repas de rupture du jeune est le plus important pendant le ramadan et est aussi le plus couteux.

La plupart du temps, L’Iftar au tchad est composé de dattes, de soupe, de bouillie, de blé, d’haricots sucrés, de beignets, de baguettes de pain, de fruits, d’un assortiments de jus etc.

Vu que c’est la crise, beaucoup de foyers ont opté pour des iftars sobres. De la soupe, de la bouillie du pain et basta !
Beaucoup ont également arrêté avec les iftars collectifs dans la rue.
Au Tchad, pendant le ramadan, c’est une tradition de faire des repas de rupture du jeûne et de les envoyer chez nos proches, ou bien les inviter à venir rompre le jeûne avec nous. Mais cette année c’est rare. On ne voit plus de femme à 17H30 derrière une moto avec un gros plateau chargé sur la tête.

Il fait chaud

Cette année le ramadan est arrivé en plein milieu du mois de mai.

Même si c’est pas le mois le plus chaud de l’année, la chaleur est quand même insupportable.

Il est difficile de dormir le matin. Des courants d’air chauds et secs assèchent les bouches.
Pour faire passer le temps, certains à N’Djaména passent la journée au bord des petits lacs de la ville, d’autres sous les arbres devant les maisons.

Des pénuries d’eau sont aussi à signaler. Dans des villes de l’est du pays comme Abeché, certains quartiers on débuté le ramadan sans une goute d’eau. On rompt parfois le jeûne avec de l’eau tirée du puit.

La ville est devenu un crachoir

Dans la rue, tout le monde crache de gauche à droite sans se soucier d’éclabousser autrui. Les conducteurs de bus et taxis sont devenus des professionnels du crachat sur bitume.

En bref, bien que le ramadan est pénible au Tchad, c’est grâce à ces diverses difficultés qu’on éprouve tant de plaisir lors de la rupture du jeûne.

Ramadan Karim.

Annadjib





Le Tchad de nos cauchemars

Le Tchad cause des cauchemars à beaucoup de Tchadiens. Surtout depuis que notre rêve est en péril. Le rêve tchadien.

Vous savez, ce rêve qui consiste à sortir tôt le matin de chez soi, cartable à la main, pour passer la journée dans un ministère de la place et rentrer fier l’après midi en écoutant au loin des « DG Allah yansourak ».

Quel est ce pays où les gens font des études et où le gouvernement leur dit qu’il n’y a pas de travail ?

À cette question de ma mère, je n’ai pas vraiment eu de réponse satisfaisante. J’aurai pu dire qu’il y a tellement de fonctionnaires que l’Etat n’a plus les moyens de les payer ; qu’on a mal géré joué avec l’argent du pétrole ; ou que quelques hauts cadres, intellectuels de la république, avec la bénédiction de notre oppresseur bien aimé, ont réussi à « hypothéquer » l’avenir de millions de personnes (pour ne pas dire tout un État) auprès d’une banque qui a tout de ces cruels prêteurs sur gage qu’on voit dans les films mafieux.

Je me suis contenté de dire que c’est à cause de la crise économique

La crise, c’est la réponse (pour ne pas dire l’excuse favorite) de nos gouvernants depuis plusieurs années. La principale cause des maux du peuple tchadien. Beaucoup de pays sont dans le même marasme, mais le peuple tchadien a l’air d’être celui qui en souffre le plus. Salaires coupés, grèves interminables, écoles désertées, inflation continue du prix des produits de première nécessité… et surtout une résignation de nombreuxde tchadiens.

Puisque le gouvernement parle sans arrêt de crise, la crise est devenue l’excuse de beaucoup pour justifier leur inertie.

Je ne sors plus de la maison

C’est devenu banal, surtout à N’Djaména, de trouver des jeunes dont le mode de vie et le quotidien n’ont rien à envier à celui de vieux retraités.

Casaniers par excellence, ils ne sortent de la maison que pour aller à la boutique du coin.

Le quartier est devenu leur réserve naturelle. Ils passent la journée à regarder la télé ou des films et des séries sur leur PC, et pour ceux qui n’ont pas encore accès à l’électricité, la radio rythme leurs journées.

Ils survivent grâce à leur pension, irrégulière mais généreusement versée par les parents. Elle sert principalement à acheter du crédit téléphonique, pour faire signe de vie ou pour s’enquérir chez les amis de rumeurs. Bien que toujours douteuses, les rumeurs réussissent à donner la bonne humeur.

Et quand on croise les jeunes en ville, c’est toujours à l’occasion de cérémonies familiales (Oudours), ils sont là, avec le regard vide. Il ne faut jamais leur demander des nouvelles de quelqu’un ou ce qu’ils deviennent car ils répondront certainement : Gaïd Sakit (il ne fait rien).

Et moi, quand on me demande si je vais enfin me bouger, si je vais enfin aller « arranger » mes dossiers pour les déposer à la fonction publique, je réponds qu’on ne recrute plus là bas.

Beaucoup ne sont toujours pas au courant du gel de la fonction publique. On peut expliquer cela par le fait qu’au Tchad on a environ 90.000 fonctionnaires sur près de 15 millions d’habitants. C’est près de 0,7% de la population.

Malgré tout cela, il y a quand même des réussites

Malgré la crise et le pessimisme ambiant à N’Djaména, accentués par la chaleur et la pousssière, beaucoup de jeunes arrivent à s’en sortir.

Le privé recrute comme toujours.

Les administrations, entreprises publiques et para-publiques recrutent aussi, mais dans la plupart du temps secrètement. C’est à dire que, quand on a besoin de quelqu’un, on ébruite rien, on le fait savoir qu’à nos proches.

Fortis Fortuna Adiuvat (la fortune aussi aux audacieux)

On dit que la chance sourit aux audacieux ? Mais ça n’est pas vraiment le cas au Tchad. Entre les jeunes qui se battent pour avoir un stage et qui sont exploités durant des mois pour être finalement remerciés par une simple lettre, et ceux qui multiplient les dépôts de dossiers pour être finalement recalés par manque d’expérience… on peut dire que la chance ne sourit pas à ces audacieux là. Ceux qui sortent du lot et à qui la chance sourit, ceux-là qui sont-ils ? Les pistonnés.

La chance sourit aux pistonnés

Un jour, je parlais avec un ami et j’évoquais la réussite d’une connaissance, en donnant son exemple je parlais de « destinée », mais mon ami m’a rectifié : <<C’est pas le destin ça, c’est le fruit d’un appui>>.

Épilogue.

Vivre au Tchad c’est pas compliqué.

Il suffit de toujours voir le bon côté des choses. Se satisfaire de ce que l’on a. Rien ne sert d’être jaloux des autres.

Au lieu de se laisser dévorer par l’ambition, il vaudrait mieux se contenter de flotter comme un cadavre sur une rivière.

Annadjib




Tchad : silence, on manifeste

On est le 25 janvier 2018 à N’Djaména, au Tchad, et la connexion internet est coupée !

L’année 2018 commence au Tchad sous le signe de l’austérité. Dès le début du mois de janvier, le gouvernement tchadien a émis l’idée de procéder à un abattage des salaires, histoire de « baisser la masse salariale et de consacrer plus de ressources pour financer le développement économique du pays ». S’en est suivi, du jour au lendemain, une hausse des prix du carburant. Le prix de l’essence est passé de 523 Fcfa à 570 Fcfa, et le Gasoil de 568 Fcfa à 590 Fcfa. Pour exprimer leur ras le bol, suite à la montée du prix du carburant, le syndicat des transporteurs du Tchad a organisé le 22 janvier une journée sans transport. Journée qui a coïncidé avec une manifestation de lycéens. La manifestation fut dispersée avec dextérité par nos forces de l’ordre.

Selon le porte-parole de la police, 143 personnes ont été interpellées dont principalement des lycéens.

De son côté, la société civile tchadienne a initié une marche pacifique dans les recoins de la capitale pour le 25 janvier. Mais suite à une rencontre le 23 janvier avec des membres du gouvernement, 7 des 8 initiateurs de la marche ont accepté un report, sauf le secrétaire général de la Convention Tchadienne des Droits Humains, qui a néanmoins appelé la population à sortir en masse.

Une manifestation interdite par le gouvernement.

 

La marche du 25 janvier, initiée par la société civile, a pour but d’exprimer le mécontentement de la population qui en a assez de faire les frais des mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Ce dernier est considéré comme principal responsable de l’état actuel du pays.

Le gouvernement  a utilisé tous les moyens pour informer la population de l’interdiction de la marche du 25 janvier. Communiqués radios, télés et même des SMS.

Ce qui fut insuffisant pour empêcher les gens de sortir. La seule option restante était de couper internet pour empêcher les manifestants de partager des photos et messages ayant rapport avec la marche.

Internet coupé pour un temps.

Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, les internautes tchadiens assimilent la marche du 25 janvier à une révolution éclatante, au jour de la libération du Tchad, etc. Poèmes, vidéos et post font tous référence à la fin de 27 ans de règne sans partage du président.

africa mama
Dessin : Adjim Danngar

Ce matin vers 7h30, la connexion internet est coupée. Plus aucun signe de vie des internautes tchadiens sur Facebook. Cependant, certains réussissent à se connecter à internet grâce aux opérateurs camerounais.

Selon un ami, la connexion internet est rétablie depuis 11 heures.

Selon quelques tweets, les patrouilles de polices sont fréquentes et des  arrestations ont eu lieu.

Annadjib


L’animation japonaise et la version française

Si vous avez l’habitude de visionner des films, séries ou animes en Streaming, les sigles VO, VF, et VOSTFR n’ont plus aucun secret pour vous.

Capture d’écran Mob Psycho 100.

La VF ou version française a toujours été présente dans le monde de l’animation. Les premières chaînes diffusant les animes l’ont fait en version française, à quelques exceptions près. Au début de la diffusion d’animations japonaises dans le monde, il fallait faire appel à des doubleurs pour adapter les séries au public cible, principalement constitué d’enfants et d’adolescents. Ce fut un succès, car rien de mieux que de présenter une série dans la langue que l’audience en question comprend.

C’est ainsi que la plupart d’entre nous, habitants des pays francophones, avons connu les chefs d’œuvres de l’animation Japonaise dont Evangelion, Dragon Ball, Albator, Lady Oscar, Ranma ½… À travers des chaines comme TF1, AB1, La chaine Mangas, Canal+ etc. Et tout ça, bien évidemment en version française.

Puis arrivèrent en force les versions sous titrés.

L’arrivée en force des VOSTFR

Les chaînes de japanimes proposent rarement du neuf. A défaut d’acquérir de nouvelles licences, la plupart du temps, elles n’ont fait que rediffuser d’anciens animes. Cela a très vite finit par lasser leurs vieux téléspectateurs.

Mais la démocratisation d’internet a permis aux amateurs d’animation japonaise de regarder toujours plus de nouveautés. Les sites de streaming dédiés, appelés Fansub, sont apparut et se sont multipliés. Ces sites, pour la plupart, sont créés et gérés par des communautés de fan. Ceux-ci traduisent eux même des animes qu’ils récupèrent sur les sites et chaînes japonaises de manière pas très légale pour les mettre à la disposition du plus grand nombre. Certains fansubs en profitent pour se faire de l’argent avec la publicité. C’est ainsi que les épisodes des nouveaux animes arrivent, sont traduits et mis à disposition seulement quelques heures après leur diffusion au Japon.

Les animes sous-titrés se sont donc très vite par propagées et sont devenues aujourd’hui des références.

One piece

Les fans ont ainsi découvert la langue japonaise, avec toutes ses subtilités. Une subtilité à mainte reprise bafouée par la version française, la plupart du temps très littérale, ou bien censurée. Les propos et images jugés inappropriés étaient modifiés par les studios. Par ailleurs, ceux-ci pouvaient avoir de très petites équipes de doubleurs, pas plus de 5 à 6 personnes. Cela donnait des résultats comme celui de Ken le survivant ou de Nicky Larson, où un seul doubleur faisait la voix de plusieurs personnages – surtout celles des méchants.

Aujourd’hui, à observer la réaction des plus jeunes sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, on observe que la version française est de plus en plus détestée par les plus jeunes. Ceux-ci peuvent aller jusqu’à les qualifier de « merde », réactions parfois sensées, parfois pas plus étayées que celles de moutons de panurge.

La version française, ce n’est pas que des ratés

Il y a pleins d’animes qui sont pas mal, voire excellent, en version française. Great Teacher Onizuka, Dragon Ball, Saint Seiya, Albator en sont de bon exemples.

Éric Legrand. Le doubleur de Vegeta et de Seiya.
Éric Legrand.

Des doubleurs comme Éric Legrand sont même de véritables légendes.

Appréciez cette vidéo :

Mais tout est une question de point de vue

Mob Psycho 100.

En fait ça dépend. Quelqu’un qui passe de la version française à la version sous-titrée aura plus de respect pour la version française que quelqu’un qui passe de la version sous-titrée à la version française.

Mais bon, comme il y a toujours un côté fanatique chez les otakus, ils leur arrive d’en faire trop.

Mob Psycho 100.

Annadjib


Le Tchad, candidat malheureux à la présidence de l’union panafricaine de la jeunesse ?

L’union Panafricaine de la jeunesse, ancien Mouvement de la jeunesse Panafricaine, est la principale plateforme ralliant la jeunesse africaine, elle jouit d’un statut spécial à l’union Africaine. Cet organe est beaucoup consulté par l’union Africaine.

L’organe est dirigé par un comité exécutif élu tous les 3 ans suite à un congrès ordinaire.

Du 19 au 21 décembre 2017, se tiendra le 5ème  congrès de l’Union panafricaine de la jeunesse à Khartoum où sera élu le 3ème bureau de l’union.

Ce congrès ne nous disait rien, jusqu’à ce qu’on apprenne qu’une compatriote est candidate à la présidence de l’Union panafricaine de la jeunesse.

Les soutiens ne manquèrent pas

Yousra Abderahim N’diaye, la trentaine, diplômée en science politiques et en science économiques, a su très vite s’attirer la sympathie des internautes.

Très vite sur les réseaux sociaux, les soutiens et encouragements arrivèrent « bonne chance » « moral ! » « Allah maaki ».

 

Une page Facebook de campagne a rapidement vu le jour, le succès étant au rendez-vous, elle lança le hashtag #YousraPourUPJ avec un slogan de campagne : « j’ai un message et je suis le message ! ». Une communication de campagne exemplaire, comme on en voit pas beaucoup chez nous.

Les internautes tchadiens, dans leur légendaire finesse d’esprit, ont rapidement fais le lien entre le prénom N’DIAYE et une possible nationalité sénégalaise cachée. Polémique classée sans suite.

Puis arriva un courrier suspect

 

Le 9 décembre, circulait en soirée une lettre du secrétariat général de l’union panafricaine de la jeunesse au ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs du Tchad.

Selon le courrier, la candidature du Tchad à la présidence du comité exécutif de l’Union panafricaine de la jeunesse est irrecevable pour cause de non-respect des délais de candidature.

« Complot contre le Tchad » pour certains, « la faute au ministère de la jeunesse qui n’a pas respecté les délais » pour d’autres, la candidature du Tchad à la présidence de l’Union panafricaine de la jeunesse et notre hypothétique victoire risque d’être qu’un conte de fées.

Refusant de se laisser faire, le Conseil nationale Consultatif des jeunes envoya le même jour un courrier au secrétaire de l’union panafricaine de la jeunesse, avec quelques exigences et une demande de saisi des autorités soudanaises ayant un droit de regard, pour arbitrage.

Le Tchad candidat malheureux

 

Le 5ème congrès de l’Union panafricaine de la jeunesse aura lieu du 19 au 21 décembre à Khartoum au Soudan. Le congrès ayant de faibles d’être reporté, une dizaine de jours pour régler le problème de la candidature du Tchad parait insuffisant.

Comme les polémiques, contestations et complots sont l’apanage des élections africaines, je ne vois rien à part un « Deus ex machina » pour sauver la candidature tchadienne.

Annadjib.


La certification Twitter, mon obsession

Trois ans d’activité, plus de 40.000 tweets, plus de 20.000 abonnés… et toujours pas vérifié.

Jusqu’à aujourd’hui, j’utilise Twitter comme un simple loisir, le réseau social par excellence dans lequel on peut parler de mangas du matin au soir sans se lasser.

Tout se passait bien pour moi jusqu’au jour où Twitter a décidé en quelque sorte de démocratiser le badge bleu. Il suffit désormais de remplir un formulaire en ligne si l’on estime que notre compte Twitter doit être certifié. Le dernier mot revient à Twitter, et la plupart du temps c’est un refus.

Ce qui a viré très vite chez moi en obsession.

Plein d’enthousiasme, j’ai envoyé ma première demande. Deux semaines après, je reçois enfin une réponse de Twitter : malheureusement mon compte ne peut être vérifié pour l’instant.

Après un refus de Twitter, on peut envoyer une nouvelle demande un mois après réception du mail. Ceci pour éviter les spams de twittos un peu trop motivés.

En attendant de pouvoir envoyer une nouvelle demande, j’ai décidé de lire le maximum d’articles sur le sujet. Les conseils et astuces, des articles rédigés en anglais et même quelques vidéos, ce qui fut très instructif. J’ai appris notamment qu’il faut remplir le formulaire de vérification en anglais. Ce qui ne fut pas le cas lors de ma première demande.

Le délais passé, j’envoie une nouvelle demande en anglais. Un mois plus tard, je reçois enfin une réponse qui s’avère être toujours négative.

Ne voulant pas jeter l’éponge, j’ai continué à envoyer des demandes, qui furent toutes rejetées.

Après quelques mois d’acharnement, j’ai finalement pris du recul.

Je ne serais peut être jamais certifié.

Twitter certifie les comptes des domaines clés tels que la musique, la mode, la politique, la religion, le journalisme, les médias, le sport… Donc les comptes qui présentent un intérêt public.

N’étant ni un artiste, ni un journaliste, ni un ministre, le seul moyen pour prouver que mon compte est d’intérêt public, c’est démontrer mon impact.

Ce qui est compliqué dans un pays où rares sont les internautes qui utilisent Twitter. Tellement rares que que les institutions et entreprises tchadiennes sont peu présentes.Geolocalisation des foyers de tweets en Afrique. (ROUTARDS)

Et vu que le nombre d’abonnés importe peu, pour me consoler, je me dis parfois que même le compte Twitter de Vladimir Poutine n’est pas certifié.

Annadjib


Tchad : l’Aïd al Adha, entre cherté et solidarité

L’Aïd al Adha ou plus communément appelée fête de Tabaski ou même fête du mouton en Afrique, est l’une des fêtes les plus importante de l’Islam. Elle commémore la soumission d’Abraham et marque la fin du pèlerinage à la Mecque.
La fête est marquée par le sacrifice d’un mouton, d’une chèvre, d’un bœuf ou même d’un chameau selon celui qui en a la capacité.
Le sacrifice est un acte recommandé, et non obligatoire.
Ainsi à quelques jours de l’Aïd al Adha, les principaux marchés de bétails de la capitale sont remplis de bêtes provenant des 4 coins du pays.

Avoir un mouton un véritable problème.

Les défilés de moutons transportés par voitures, bus et motos vers les domiciles font partie du quotidien. Il n’est pas étonnant de voir un berger assiéger un rond-point un peu éloigné du centre-ville avec son troupeau, car la concurrence est rude et ils n’ont que quelque jour pour vendre un maximum de bêtes.
Comme chaque année, le prix du bétail augmente brutalement en quelques jours. Les moutons qu’on pouvait avoir à 35000 et 65000 FCFA passent à 90000 à plus de 150000 FCFA.
Cette subite flambée s’explique principalement par la mauvaise foi des vendeurs de bétails, l’absence de règlementation du marché par l’État et surtout par l’accroissement de la demande.

Négocier, tout un art.

Les marchés de bétails sont bondés, difficile de se frayer un chemin entre les motos, les 4X4, les pickups de militaires, et les moutons qui bizarrement ne s’écartent pas à moins qu’on ne les déplace.
Une odeur de mélange de boue, d’urines et de crottes de bétails plane sur les lieux.
Pour acheter un mouton, faut s’y connaitre en négoce. Les vendeurs ont l’habitude de gonfler le prix en fonction de la personne qui est devant eux. S’il s’agit d’un El Hadj, un officier ou d’un fonctionnaire, ils gonflent le prix au maximum car ces derniers n’aiment pas trop négocier et supportent mal l’odeur des lieux.
Certains bergers malhonnêtes n’hésitent pas à faire boire au bétail un mélange d’eau et de natron sensé gonfler leur ventre.
Pour éviter les arnaques etc., certains ont tendance à acheter le mouton du sacrifice quelques semaines avant la fête ou le matin de l’Aïd avant la prière car la demande baisse légèrement avec les prix.

Puis arrive le jour de l’Aïd.

Le matin de l’Aïd on revêt ses plus beaux vêtements, on accompli les ablutions et on se rend en famille au lieu de la prière.
Le sacrifice a lieu après la prière de l’Aïd. Les bêtes tuées avant la prière ne sont pas considérées comme sacrifice.
La bête est dépecée, une partie de la viande est partagée aux voisins qui n’ont pas les moyens pour faire un sacrifice.
La journée est marquée par des visites aux proches, l’échange des vœux, le repas collectif de midi et la sacrosainte salade de tripe de 10 heures.

Bonne fête 🐑🐏.

Annadjib


Le ramadan de l’étudiant


Selon les différents conseils islamiques dans le monde, le premier jour du Ramadan 1438 commencera demain, samedi 27 mai 2017. Comme chaque année, le début du ramadan doit coïncider avec l’apparition d’un croissant de lune.

Pour les musulmans, le ramadan est un mois saint et béni qui apporte de la consolation, de l’amour, de la dévotion et la charité.
Pendant le ramadan on doit arrêter de manger et de boire avant l’appel à la prière de l’aube et ce, jusqu’à l’appel à la prière d’Al-Maghrib.

Pendant le jeûne on doit s’abstenir de paroles futiles, multiplier l’invocation, lire le coran (beaucoup), prier de préférence à la mosquée et demander le pardon du « Très Haut ».

Personnellement c’est le 2ème ramadan que je vais passer loin de ma famille en raison de mes études.

Quand on jeûne en famille rien n’est compliqué, car pour la plupart du temps on se fait rare à la maison et on apparaît uniquement pour le ftour (la rupture du jeûne). Notre seul effort est de porter le repas de la cuisine vers la cour familiale où l’on rompt le jeûne.

Quand on est loin de la famille c’est tout autre chose

Dans la journée :

Pendant le ramadan, durant la journée, certains font la grasse matinée et se réveillent uniquement pour les prières et ainsi de suite. D’autres, plus téméraires, et avec un degré de foi plus élevé, liront ou écouteront le saint coran et iront prier à la mosquée, en s’abstenant de toute futilité.


Certains chercheront plutôt des passe-temps comme un marathon série, des films ou des  mangas, ou encore internet… jusqu’à la rupture du jeûne.


Le ftour est le repas qu’on prend pour la rupture du jeûne. L’étudiant doit lui-même préparer son ftour, ce repas est principalement constitué d’une soupe, de pain ou de beignets, de bouillies et d’un plat quelconque pour le dîner. La constitution du ftour de l’étudiant dépend principalement de son budget. Ainsi, certains mettront rigueur sur la soupe qui ne doit absolument pas manquer, car il leur faut absolument un repas chaud pour « délier les intestins » comme on dit chez nous. D’autres préféreront de la bouillie ou même aller rompre le jeûne à la mosquée. Chaque année en effet, les fidèles cotisent pour l’organisation d’une rupture de jeûne collective pour les nécessiteux.

Pour préparer soi-même son ftour, il faut se rendre tôt au marché afin de s’approvisionner en légumes et en condiments mais aussi pour acheter de la viande chez le boucher halal du coin. La préparation du ftour prend au maximum 4 heures, ainsi, si on commence à 14 heures, le ftour sera prêt avant le maghrib.

Apres la rupture du jeûne il faut organiser sa soirée.

En soirée :

Dès qu’on rompt le jeûne on est libéré de certains interdits. C’est ainsi que certains vont s’empresser d’allumer une cigarette ou même une chicha, dès après leur première gorgée d’eau. D’autres vont s’empiffrer à ne plus pouvoir bouger ensuite pendant un bon bout de temps !

La soirée est marquée par la prière d’Icha à la mosquée et par la prière de Tarawih (celle-ci n’est pas obligatoire).

Apres la prière, on est relativement libre, c’est veillée coranique pour certains, pour d’autres ce sera veillées à jouer aux cartes ou aux jeux vidéo, veillée à regarder des films et séries jusqu’à l’aube… et ce jusqu’à la fin du mois de ramadan.

Ramadan Karim.

Annadjib


Présence digitale, où en sont les institutions tchadiennes ?

Depuis quelques années, les institutions de plusieurs pays africains ont mis en place une véritable stratégie de présence digitale. De la Guinée en passant par le Burkina Faso, le mali et même notre cher voisin le Niger. Cependant d’autres pays traînent encore le pas.

Pourquoi une présence digitale ?

Avec le développement des réseaux sociaux et nouvelles technologies de l’information et de la communication, les télévisions nationales et radios ne suffisent plus pour informer les citoyens sur les activités des institutions du pays. C’est dans une envie de mettre les citoyens au courant des activités du président, des ministres et autres institutions et pouvoir mettre un terme aux fakes News qui pullulent sur la toile, que les comptes Twitter et pages Facebook d’officiels se sont multipliés sur les réseaux sociaux.

Sur Twitter, les pays d’Afrique de l’ouest sont en avance sur ceux d’Afrique centrale. Les présidents, les présidences, les ministres, les gouvernements et autres institutions ne cessent d’augmenter leur présence avec des comptes Twitter qui sont de plus en plus vérifiés et plein de tweets plus ou moins pertinents.

Compte twitter officiel de la présidence du Mali

Alors qu’en est-il au Tchad ?



Au Tchad la présence des institutions sur les réseaux sociaux est quasi-inexistante si ce n’est sur quelques pages Facebook.

Page Facebook de la presidence de la république

Sur les autres réseaux sociaux comme Twitter, aucun compte d’institutions de l’État. Ni gouvernement, ni présidence ni président.

Alors que le président Paul Biya avait demandé à ses ministres d’avoir plus de présence sur les réseaux sociaux, chez nous rien.

Le président nigérien avait même répondu directement aux question des internautes via Twitter.

Bien que la connexion internet soit chère au Tchad, cela ne justifie pas cette négligence qui prouve que la nécessité d’une bonne présence digitale n’est pas encore comprise par les institutions tchadiennes.

Ce qui revient à soulever que l’État tchadien n’a toujours pas de politique digitale.

Pendant que nos voisins essayent d’avancer tant bien que mal, nous faisons encore du sur place…

Annadjib


Top 5 des raisons d’aimer les mangas

Avant de débuter, une petite précision s’impose. On lit des Mangas et on regarde des animés car le Manga c’est tout simplement la bande dessinée japonaise.

Sans plus tarder commençons le top.

1- les mangas cultivent 

Je suis tombé sur les mangas tout petit, un peu comme Obélix dans la potion magique.

Les mangas ont joués un grand rôle dans la construction de ma culture générale. Pour illustrer cette affirmation je vais utiliser l’un des mangas qui m’a le plus marqué : Saint Seiya
Saint Seiya ou Les chevaliers du Zodiaque est un manga qui m’a vraiment cultivé. L’intrigue est principalement basée sur la mythologie grecque et les constellations. Saint Seiya m’a fait assimiler les bases de la mythologie grecque et poussé à faire des lectures dessus. Grace aux divers arcs de la série j’ai également fait connaissance avec les grandes figures de la mythologie scandinave.

Les chevaliers et Athéna. Crédit photo : DeviantArt

Je peux aussi citer Lady Oscar qui se déroule avant et pendant la révolution française.

Marie Antoinette et Lady Oscar. Credit photo : Wikipedia

Ainsi les détracteurs ne pourront plus dire que les mangas sont une perte de temps.

2 – les mangas préparent aux réalités de la vie

Les mangas ne sont pas seulement des histoires de robots  de monstres etc.
Ce sont aussi des histoires qui peuvent nous arriver dans la vie de tous les jours.

Des histoires parfois heureuses, parfois tristes à nous faire pleurer. Des histoires d’amour plus tristes que Titanic…

Des histoires dramatiques comme celle de Princesse Sarah qui montre que dans la vie notre conditions sociale peut changer du jour au lendemain.

Des histoires comme celle D’Onizuka qui montre les difficiles relations entre professeurs élèves, du rôle important que joue l’amitié dans les relations humaines et surtout qu’on ne doit pas juger quelqu’un à son apparence et à son passé.

Great Teacher Onizuka. Credit photo : Manga Sanctuary

3- les mangas c’est pour tout le monde

Beaucoup croient que les mangas sont réservés aux enfants car parfois l’intrigue est tout simplement banale. Il n’en est rien.

Il existe divers types de mangas, et certains sont réservés aux jeunes garçons comme les Shonen, les Shojo pour les jeunes filles et mêmes des Seinen, mangas plus « Sombres » et difficile à cerner.

Drifters. Credit photo : Senscritique

4- les génériques des Animés sont excellents

Ce qui est important dans les animés, c’est le générique.

Les génériques sont soit en anglais, français, japonais mélangé à de l’anglais ou simplement en japonais.

Certains génériques comme ceux de Dragon ball ou de One piece sont devenus cultes.

Et surtout ça détend d’en faire des karaokés avec les potes.

 

5- On ne perd rien à essayer

Pourquoi détester quelque chose qu’on n’a jamais essayé ?

On ne perd rien à s’y mettre aux mangas ou à regarder 2 ou 3 animés.

J’en connaît beaucoup qui n’appréciaient pas, mais des mangas comme Death Note ont vite fait de changer d’avis.

Bai bai

Annadjib