Annadjib Ramadane

Tchad : les changements pendant le ramadan (1)

Le premier jour du ramadan 1437 a commencé ce lundi 6 Juin 2016.
Le ramadan est un mois saint et de spiritualité.
Un mois béni qui apporte avec lui son lot de consolation, d’amour et de dévotion.
Le ramadan a toujours été affronté par les Tchadiens avec bravoure malgré ses difficultés.
Le ramadan apporte avec lui beaucoup de changements majeurs dans le quotidien des Tchadiens, des métamorphoses plus fascinantes les unes que les autres, que je vais vous narrer durant cette période.

LA QUEUE POUR DU PAIN

 

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Pendant le ramadan, la consommation en pain explose car il en faut absolument pour accompagner le sacro-saint « Chourba » (soupe) quotidien. C’est ainsi que dès 16 heures voire 15 heures, des files parfois interminables commencent à se former près des boulangeries. Tout le monde veut du pain chaud et parfois, pas question d’en acheter dehors auprès des revendeurs qui majorent le prix de 25 francs. Comme en cette période la demande est forte, il faudrait au minimum vouloir du pain à 1000 francs pour se faire servir car en dessous on est négligé voire invisible pour les vendeurs de la boulangerie.

DES EMBOUTEILLAGES PARTOUT

Durant le mois béni on observe une recrudescence des embouteillages à N’Djamena surtout quand l’heure de rompre le jeune approche, chacun veut absolument être à l’heure chez soi à la maison car faire la queue pour du pain, ça prend du temps. Cela va évidemment de pair avec l’augmentation des accidents de la circulation.
Outre les embouteillages, les marchés sont quasiment bloqués. Impossible d’avancer rapidement. Les minuscules rues des marchés sont bloquées par les vendeurs ambulants, les dockers et la population. Bref, un désordre total qui profite aux bandits.

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CERTAINS S’IMPROVISENT COMMERÇANTS

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Pendant le mois saint, beaucoup en profitent pour faire des affaires, tant les plus jeunes que les plus vieux.
C’est ainsi que certains font du porte à porte pour écouler leur stock de jus en poudre. Dans les coins de rues, on voit des vendeurs de glaces et des revendeurs de pain. Bref, tout le monde fait de son mieux pour s’en sortir.

DES LOISIRS VARIÉS

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Le ramadan c’est aussi des loisirs variés. Beaucoup aiment aller se promener le soir. A N’Djamena c’est surtout vers la place de la nation qu’il y a beaucoup de monde. Rien de mieux pour se détendre en famille.
Par contre, la plupart des jeunes (les djiddos) préfèrent passer le reste de la nuit à fumer de la chicha et à jouer aux cartes.
Bref tout le monde s’occupe.

A suivre.

RAMADAN KARIM

Annadjib


Elle m’a trompé, ai je le droit de la frapper?

J’ai toujours su que frapper une femme c’est lâche, ignoble barbare et méprisable.
Le déclic pour moi c’était quand je me suis trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment.
Avec des amis on a entendu des cris de détresse venant du voisinage, on a dû sauver une jeune fille qui se faisait battre par son copain parce qu’il l’a soupçonnais de l’avoir trompé, on a dû s’improviser médiateurs et raccompagner la demoiselle chez elle.
Elle tremblait, y avait quelques traces de sang et des hématomes, tellement elle était sous le choc qu’elle ne pouvait même pas parler.
C’est là que je me suis demandé si la tromperie dans un couple pouvait justifier les violences conjugales?
La réponse est évidemment Non, rien ne justifie le fait de battre une femme.

MANQUE DE COMMUNICATION ET JALOUSIE

Je me suis toujours dit que la  communication c’est important dans un couple, surtout quand je vois un couple aller manger des beignets haricots calmement…
Là n’est pas la question mais plus la communication passe dans un couple et plus les risques de crises diminuent.
Dans les hypothèses où la communication est faible et le copain est un peu jaloux ça déraille très vite, surtout quand la demoiselle reçoit à tout moment des sms et que monsieur veut absolument tout savoir, elle refuse d’en parler prétextant son intimité et monsieur s’imagine des trucs dans sa tête qui tourne déjà pas rond.
C’est ainsi que la jalousie s’installe et il suffit d’une petite dispute pour que la pauvre femme prend cher.

LA TOLÉRANCE LE DÉFAUT DES FEMMES.

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-Te bat il souvent?
C’est la question qu’on a posé à la jeune fille qu’on raccompagnait, la réponse était Oui.
J’ai jamais compris les femmes qui s’entêtent à rester avec quelqu’un de violent qui les frappe quotidiennement, je me suis dit que ça devait soit être une question d’intérêt, soit elle l’aime tellement qu’elle est prête à tolérer la violence sur sa personne.
Sérieusement es ce possible pour une femme d’aimer quelqu’un jusqu’à ce qu’elle finisse à l’hôpital?
Oui, Non …c’est subjectif tout ça .
Juste pour dire que quand une femme tolère trop elle risque de le regretter tôt ou tard.
Dans ce cas c’est soit elle s’en va, soit elle gâche sa vie dans ses bras.
Surtout quand monsieur est persuadé que même s’il finit au commissariat il sortira moyennant de l’argent
ne dit-on pas : «Si je deviens trop bon, vous allez me rendre BonBon» ?

Annadjib


Tchad : un accueil mitigé pour le verdict d’Hissen Habre

Lundi 30 Mai, journée historique ( peut être parce que ça va apparaître dans les livres d’histoire) pour l’Afrique. L’ex président tchadien Hissene Habre a été reconnu coupable de crimes contres l’humanité et condamné à perpétuité par les chambres africaines. Apres la lecture du verdict, l’ex président Hissene Habre est enfin sorti de son silence assourdissant et a crié :  « Vive l’Afrique, à bas la Françafrique! » sous la…


Tchad : l’Or du Démon

C’est l’histoire d’Issakh , jeune commerçant – la vingtaine – tenant une modeste boutique à N’Djamena, plus précisément dans le quartier de Klemat. Il avait plutôt un train de vie monotone : se lever à 5 heures du matin, attendre la livraison du pain, passer la journée à la boutique, passer au « Souk » pour refaire le plein, et ainsi de suite.
Un beau jour de décembre, un de ses cousins arrive et lui raconte une histoire, selon laquelle de l’or à été découvert au centre du pays, dans la région du batha, et qu’il y avait tellement de pépites qu’il suffirait de se courber pour en ramasser pleinement. Issakh ne fut pas vraiment motivé au tout début par cette ruée vers l’or qu’il jugeait un peu douteuse. Son cousin, aussi commerçant, pris la route du Batha quelques jours après lui en avoir parlé.
Les jours passèrent et les histoires à propos de l’or du Batha s’amplifièrent tellement qu’il ne pouvait passer au « Souk » sans entendre parler du fameux « Or du batha… ». Cette histoire alimentait les discussions des plus jeunes du quartier. On racontait même que les jeunes de ladite région avaient arrêté l’école pour devenir orpailleurs et s’enrichir.
Issakh commençait à devenir insomniaque : l’or du batha le hantait jour et nuit.
Un jour, pendant qu’il était dans sa boutique, deux jeunes arrivèrent pour acheter du crédit et l’un dit à l’autre : « regarde moi cette pépites postée sur Facebook! » Issakh demanda à voir ça et, dès qu’il vit l’image, un violent vertige le prit.

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Cette image fit resurgir son côté le plus obscur.
« C’est décidé » se dit-il, « je vais vendre ma boutique et y aller, qui ne risque rien à rien »
Ainsi, il liquida sa boutique à un prix vraiment dérisoire : moins d’un million de francs Cfa, juste de quoi s’acheter un détecteur d’or et couvrir ses frais de transports vers le centre du pays.
C’est ainsi qu’il arriva, plein d’espoirs et de rêves, dans les villages du Batha ou l’or à été découvert.

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Il était déjà devancé par des centaines d’aventuriers venant de tout les cotés du pays : des vieux, des jeunes et même des femmes.

Comme rien n’est gratuit, il dût négocier un petit coin à un dignitaire local pour pouvoir faire ses investigations. La première journée de travail fût médiocre. Même pas un milligramme d’or.
La nuit tombée, il alla se coucher après avoir accompli la prière, en espérant que le lendemain serait beau à voir.
Très tôt le matin, beaucoup d’orpailleurs racontaient que le gouvernement venait d’interdire l’exploitation de l’or et que des militaires ne tarderaient pas à arriver. Les orpailleurs les plus lucides abandonnaient la région. Tel ne fut le cas d’Issakh, qui avait tout parié sur l’or du Batha.
À l’arrivée des militaires, une vive panique prit les orpailleurs. Les militaires, qui avaient des ordres, ne se firent pas prier. Avec leur brutalité inouïe, ils confisquèrent les outils des orpailleurs restants et tabassèrent même les plus récalcitrants, tel Issakh, qui se prit une savate phénoménale tiré tout droit d’un film de kung fu ou d’une formation en Krav Maga israélien. Il fut dépouillé et laissé sans un Cfa en poche.
Il se releva avec peine, avant qu’une pensée l’envahisse : comment allait-il rentrer chez lui et expliquer ce qui lui était arrivé ? En tout cas, il savait qu’il n’échapperait pas aux railleries et insultes de la famille qui l’avait soutenu lorsqu’il avait voulu ouvrir la boutique qu’il avait dilapidée quelques jours plus tôt.
Il regarda le ciel, une larme coula sur sa joue et il cria : « OR DU DEMON ».
Parce qu’être Tchadien est une tache complexe.

Annadjib


Tchad : ces femmes qui se débrouillent

Elles sont nombreuses, braves et battantes. Ce sont nos mères, épouses et soeurs qui n’ont pas attendu que le ciel leur tombe sur la tête pour essayer de s’en sortir en exerçant diverses activités plus ou moins lucratives.
Avec les différentes crises socio-économiques qui ont touchées le pays, une grande partie des femmes tchadiennes ne laissent pas la vie du foyer à l’entière contribution de l’époux, elles préfèrent contribuer de leur manière en exerçant une large gamme d’activités.

Parmi les activités exercées on trouve :

les petits commerces de quartier 

Ces commerces sont pour la plupart placés devant la maison des vendeuses, on peut y trouver des patates grillées, de légumes secs, divers arômes, du gombo sec, du poivre, des piments en poudre, de la farine, de la levure, du lait caillé… en bref tout ce qui est nécessaire pour cuisiner.
La marge bénéficiaire est faible mais c’est toujours mieux que rien.

Il y a aussi des vendeuses de beignets.

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les commerces saisonniers

Ce sont des activités qui sont exercées sur des périodes déterminées de l’année, elles sont brèves mais rapportent parfois de gros bénéfices.
Tel est le cas par exemple de la vente de maïs grillé ou bouilli pendant la saison, évoquons aussi la vente de mangues ou de concombres et surtout, pendant le mois du ramadan, la vente de glace, de jus de fruits en sachet ou de pain.

Les commerces scolaires

Ces commerces sont les plus fréquents, ils sont effectués autours des écoles, on peut citer notamment la vente de sandwichs, beignets sucrés et diverses friandises.
Ces commerces rapportaient à l’époque beaucoup de bénéfices, mais comme ils sont nombreux c’est difficile de conserver sa clientèle.

Annadjib


Un problème de choix

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C’est un peu bizarre quand en plein voyage on s’arrête et on se demande où l’on va.
Tout mes choix les plus cruciaux ont été pris à la dernière minute, je n’ai jamais su me décider, c’est peut être pour ça que parfois je me demande pourquoi j’étudie ça pourquoi je n’ai pas choisi ça…
D’ailleurs j’étais ce petit écolier à qui on demandait : – Que veux tu faire quand tu seras grand?
Et moi de répondre calmement -Je sais pas. Enfin bref aujourd’hui aussi je sais pas.

UN PARCOURS SCOLAIRE FLOU :

Trancher dans le vif n’a jamais été une de mes qualités, déjà qu’au lycée je ne savais pas s’il fallait obter pour la série scientifique ou rester calmement avec les littéraires et compte tenu du fait que je m’en sortait dans les deux domaines, j’ai fait ce qui était pour moi le plus facile :

La simplicité c’est de suivre ses amis…

J’ai juste pris le parti où j’avais le plus d’amis et me voilà en terminale littéraire ne sachant toujours pas ce qui m’attend si j’obtiens ce fameux baccalauréat.

Le baccalauréat obtenu tout s’assombrissait, je ne savais pas s’il fallait simplement que je m’inscrive à l’université de la capitale ou que je cherche une bourse d’étude pour étudier à l’étranger.
Le temps jouait en ma défaveur, dans la hâte j’avais décidé de déposer mes dossiers pour obtenir une quelconque bourse d’étude, mais quand on m’a raconté qu’avec ces histoires de corruption j’avais plus de chance de chômer que de l’obtenir, j’ai décidé après consultation de quelques oncles d’étudier à l’université d’Abeche.

PARFOIS ON A PAS TROP LE CHOIX :

Arrivé à l’université il ne me restait plus qu’à choisir entre la faculté de Droit ou celle des lettres, le choix n’a pas été trop difficile car malgré que j’étais dans le flou je ne me voyais pas trop en prof de français et à défaut de trancher la question par pile ou face j’ai choisi le Droit.
C’est ainsi que j’ai choisi la faculté de Droit même si je savais que je risquais de me faire maudire et haïr par quelques vieux qui étaient persuadé que Droit est synonyme d’Avocat malhonnête donc haram !!

Dans chaque choix y a un choix

C’est en terminant  ma 2ème année que j’ai appris qu’il fallait encore choisir entre droit privé et droit public.
Dans la foulée j’ai choisi le droit privé je sais pas trop pourquoi mais peut-être instinctivement.

C’est ainsi que j’avance comme un voyageur sans boussole qui s’en remet au destin.

Annadjib


Tchad : les inquiétudes du Ramadan

Selon les estimations le premier jour du ramadan 1437 pourrait commencer le lundi 6 ou le mardi 7 Juin 2016. Le ramadan est un mois saint et de spiritualité. Un mois qui devient de plus en plus difficile à passer par la population tchadienne à cause des difficultés quotidiennes et de l’inflation des prix. UNE INFLATION PERSISTANTE: Entre l’inflation et la crise économique qui perdurent, nos commerçants ne manquent pas…


Télé Tchad : autopsie d’un échec

C’est depuis 2008 que la télé Tchad est sur satellite, selon les différentes déclarations de nos autorités on pensait que cela allait changer quelque chose et remettre à neuf la grille des programmes de notre chaine nationale. Tel n’a pas été le cas, notre chaîne de télévision était dès le début mourante, car à part le journal qui lui même ne fait pas unanimité, Y a presque rien qui donne…


Tchad : quand aimer les dessins animés devient un véritable problème

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Je n’ai jamais compris pourquoi, mais la majorité des Tchadiens ont toujours eu un dégoût pour les BD, mangas, films d’animation, bref tout ce qui se rapproche du 8ème Art .
Forcément, quand quelque chose est détesté, ses fans et amateurs le sont par ricochet.
C’est ainsi que toute ma vie je me suis vu traité de tout les noms, non seulement par mon entourage mais parfois par des inconnus (surtout les libraires).

UNE HAINE INEXPLIQUÉE :

La question des dessins animés ne fait pas vraiment débat quand c’est un enfant qui les regarde, mais quand c’est un adulte c’est là qu’apparaissent les problèmes.
C’est pour ça qu’il y a pleins de radicaux, ceux pour qui un adulte devrait plutôt s’intéresser à des loisirs dit «normaux» pour son âge, notamment le sport, la musique, ou plutôt s’intéresser à la situation politique du pays et non passer la journée devant la télé à regarder des dessins animés.
Tellement ils sont haineux que quand ils voient un personnage de dessin animé passe sur leur fil d’actualité Facebook ou Twitter ils ne peuvent s’empêcher d’insulter celui qui l’a posté.

LA DIFFICULTÉ D’EN TROUVER :

Même si y a des amateurs inconditionnels de mangas, BD etc, s’en procurer devient un véritable casse-tête.
À l’époque les seuls endroits où l’on pouvait s’en procurer c’était au marché central de  N’Djamena près du Cinéma Rio et cela à condition de tomber sur un libraire compatissant car il suffisait juste d’en demander pour, soit se faire insulter soit simplement ne pas recevoir de réponse.

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Les années passèrent, nos rares fournisseurs se sont tous convertis en vendeurs de crèmes et de sacs en papier car le marché des BD était mourant voire enterré.

NOTRE SEUL ESPOIR :

Vu qu’on avait pas tous Canal Sat, la seule solution c’était de s’en remettre au CD de mangas piratés en provenance du Nigeria et de la ville voisine de Kousseri.

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C’est possible de télécharger ou de regarder en streaming les mangas et les films d’animation les plus récents mais vu le prix et la qualité de la connexion au pays on s’est vite rendu compte que, quand on a une passion faut être sacrément thuné et motivé, surtout quand il faut traverser la frontière pour télécharger la dernière saison de son mangas favoris.

Annadjib


Les tchadiens et le net

Génération 94 j’ai connu l’utilité du net quand il fallait faire des recherches pour divers exposés scolaires. Le net on l’a connu pour la plupart vers 2008, meme si à l’époque le téléphone portable était tres onéreux on pouvait se procurer un Motorola L6 ou L7 qui étaient à la mode, on entendait parfois parler des réseaux sociaux mais on était pas vraiment intéressé car nous et le net ça…


Les Tchadiens et l’alternance

Tout tchadien avisé s’est sûrement demandé un jour si l’alternance démocratique est vraiment nécessaire, question qui paraît banale et facile à première vue, mais le problème c’est de quel côté on se place pour essayer de répondre à cette question, ainsi soit on est un conservateur partisan de la stabilité soit un partisan de l’alternance démocratique. Le point de vu des conservateurs : Pour eux la longévité au pouvoir est…


L’histoire d’un tchadien

C’est l’histoire d’un tchadien comme les autres…. jeune, ambitieux mais bon parfois vicieux…. C’est un jeune diplômé, titulaire d’un master en Droit ( l’option importe guère)   revenu au pays pour le servir ,trouver un boulot et réconforter sa famille qui l’a aidée tant bien que mal à terminer ses études. C’est un tchadien qui par fierté te dira qu’il n’a jamais manqué de rien. C’est un tchadien qui à…