Fenosoa Sergia

Codeuse d’un jour, codeuse pour toujours grâce à Django Girls Antananarivo

Partout dans le monde, les initiatives qui apprennent aux femmes à coder sont de plus en plus nombreuses, comme Wild Code School en France, ou encore Girls Who Code aux USA. Ici à Madagascar, nous avons la chance d’avoir Django Girls. C’est une initiative mondiale qui a pour but d’initier les femmes à la programmation informatique. La seconde édition de l’atelier Django Girls Antananarivo se tiendra les 28 et 29 octobre prochains à l’Alliance Française Andavamamba. Débutante que je suis, c’est le moment pour moi d’apprendre (enfin) à coder! 🙂

J’ai rencontré l’une des organisatrices de Django Girls Antananarivo dans le cadre de la mise en place de l’atelier pour cette année. Il faut dire que sous ses airs d’humble geekette se cache un sacré bout de femme.

Comme beaucoup, je pensais que la programmation informatique était réservée au cercle très restreint des geeks masculins et autres férus du 2.0. Mais elle m’a convaincue que c’est loin d’être le cas et que les femmes, aussi débutantes soient-elles, peuvent très bien apprendre à coder. C’est là toute la vision de Django Girls.

Inspirer les femmes à tomber amoureuses de la programmation

Au Brésil, les femmes sont majoritaires dans les écoles et les universités et représentent 60% des diplômés. Malgré cela, seulement 20% d’entre elles osent « s’aventurer » dans le domaine des STEM (science, technology, engineering, and mathematics). Malheureusement, le même cas de figure se présente aussi partout dans les pays africains, y compris Madagascar. 

Loin d’être « féministe », Django Girls espère changer ce statu quo en promouvant l’égalité des opportunités entre hommes et femmes dans le milieu des technologies. D’où leur leitmotiv :

                    « We inspire women to fall in love with programming. »

En effet, l’esprit Django Girls veut rendre accessible le monde de la nouvelle technologie à la gent féminine. Et le pari n’est pas des moindre : encourager plus de femmes à orienter leur carrière vers les STEM et enlever les barrières qu’elles peuvent se mettre dans la tête. L’initiative prône avant tout la diversité et croit dur comme fer que la femme a sa place dans le domaine des sciences et de l’informatique en général à Madagascar. Un domaine qui est trop souvent l’apanage des hommes.

Coder, ça s’apprend surtout avec le sourire 🙂 … Crédit : Django Girls via Flickr

Pourquoi vous devez apprendre à coder ?

La réponse est toute simple : ceux qui ne savent pas coder aujourd’hui seront les analphabètes de demain. Même Barack Obama, quand il était encore à la tête des Etats-Unis a martelé l’importance de la programmation informatique dans le monde : « Apprendre ces compétences n’est pas juste important pour votre futur, c’est aussi important pour l’avenir de votre pays. »

Bien au-delà de l’aspect pratique et scientifique de la chose (créer des applis, des sites web, des jeux vidéo,…), programmer c’est aussi stimuler la créativité, l’esprit critique et la curiosité. C’est du sérieux. Bon, tout ça je le sais en théorie mais je vais bientôt pouvoir le vérifier sur terrain. 🙂

Ce qui est évident, c’est que vous ne deviendrez pas des as de la programmation en une ou deux journées seulement. Django Girls veut provoquer le déclic et vous accompagner dans vos premiers pas dans le vaste univers de l’informatique.

Pour la petite information, « Django », c’est un framework open source qui permet de créer des applications web ou de développer des sites web à partir du langage Python. En gros, c’est l’outil que vont exploiter les codeuses en herbe pendant l’atelier.  

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Quelques participantes de l’année dernière, en pleine action. Crédit : Django Girls via Flickr

Ce que j’en pense ?

Depuis quelques mois, j’ai pris l’initiative de m’inscrire à des cours de programmation en ligne sur Openclassrooms. Même si la motivation est là, ce n’est pas toujours évident de s’y mettre toute seule quand tu as zéro background en programmation, comme moi. D’où l’importance cruciale de ce genre d’atelier de formation.

Pour celles qui habitent à Madagascar et qui ont envie de s’inscrire, vous pouvez remplir le formulaire d’inscription en ligne ici, ou visitez le blog de Django Girls Antananarivo. Vous avez jusqu’au 17 octobre 2017. Et pour celles qui n’auront pas l’opportunité d’assister à l’atelier, mais qui sont tout de même intéressées, pas de panique, vous pouvez apprendre à maîtriser le framework Django gratuitement ici. 🙂

En tout cas,  je vous donne rendez-vous après le 28 et 29 octobre pour un petit billet dans lequel je vous partagerai mes acquis. A très vite !

Hug and cookies ! 🙂


Madagascar en 4 podcasts

Dernièrement, ma nouvelle lubie est de visionner des podcasts sur Youtube, mais pas n’importe lesquels : des podcasts « malgaches »… si on peut appeler ça comme ça. Pour tout vous dire, les vloggers malgaches sont encore rarissimes, surtout ceux qui publient régulièrement sur leur chaîne. En tout cas, la première chose qui m’a frappée, c’est que la plupart des vidéos sur Madagascar sont réalisées soit par des malgaches de la diaspora, soit par des étrangers qui ont fait un petit saut sur l’île. Eh oui! Sans doute parce qu’internet reste un luxe chez nous et uploader une vidéo sur Youtube avec une connexion pourrie c’est bien le cadet de nos soucis.

 

Et puis au fond on s’en fiche, du moment qu’ils balancent de bonnes vidéos qui nous font marrer…. C’est vrai que le contenu de leurs œuvres sont souvent des clichés, mais c’est tout l’essence des podcasts non ? ‘Faut jamais prendre les vannes au premier degré ! Nous n’allons pas entrer en détail dans l’identité de chaque youtuber, je vous laisse les découvrir par vous-même au fur et à mesure de chaque vidéo. Voici donc mes quatre coups de cœur du jour :

Podcast N°1 : QUAND T’ES MALGACHE – NIRINA

Nirina, tout le monde le connait ici, sa carrière a atteint son apogée en 2016. C’est un peu la star malgache sur Youtube. Il fait de la danse, du chant mais on le connait surtout pour ses vidéos humoristiques !

 

Podcast N°2 : MADAGASCAR LE RETOUR – FASOL

Lui c’est Fasol et son humour décapant. Je ne sais pas exactement quand il a mis les pieds à Madagascar mais à en croire la date de la vidéo, il est passé aux alentours de novembre 2016. Celle-ci c’est tout de même ma préférée ! 🙂

Podcast N°3 : POURQUOI ? MADAGASCAR – VALESCA LIFESTYLE

Elle c’est Valesca Lifestyle. Celle-ci est carrément une vidéo sous forme de dissertation de lycée : cause, conséquence, solution, il ne s’agit donc pas vraiment de faire rire. Toutefois, j’apprécie la façon dont elle arrive a brosser un tableau complet de Madagascar, en quelques minutes, avec tous ses maux.

Podcast N°4 : LE RAP GASY – DIDALOS

Lui aussi il est bon. Je ne suis pas fan de rap gasy (ni de rap tout court d’ailleurs), mais j’adore la manière dont il dresse l’état des lieux du rap et de la musique en général au pays. Bonus : il a une jolie bouille.

Sinon pour se distraire, parmi ceux qui font des vidéos en français, il y a aussi Aaron en parle, Let Rubis Fly, Tefi, le petit LiamOdy Milani, Aynah, NanouinaEt pleins d’autres que je ne connais pas encore. 🙂



Rencontre avec une athée, une juive, un catholique et un musulman à Madagascar

Dans le cadre du projet Interfaith Tour, Eloi (catholique), Sami (musulman), Bénédicte (athée) et Bettina (juive) parcourent 20 pays sur les cinq continents à la recherche d’initiatives inter-religieuses et d’acteurs du « vivre-ensemble ». Pendant environ deux semaines, ils sont à Madagascar. Rencontre avec 4 jeunes de convictions différentes, porteurs d’espoir pour l’humanité. 🙂

Samedi 16 septembre, 15h30 : J’ai rendez-vous avec Eloi devant l’Institut Français à Analakely. Nous rejoignons ensuite l’Hotel de l’Avenue à deux pas de là où attendent ses trois compagnons de voyage.

Une fois dans le hall de l’hôtel, je fais connaissance avec le reste de l’équipe, super sympas. C’est la première fois que je rencontre une athée en vrai, du coup c’est un peu l’émotion. J’apprends rapidement qu’il va s’ensuivre une interview filmée. Ça c’était pas prévu. Vingt minutes après, Sami installe la grosse artillerie : micro, trépied, caméra…

Leur petite organisation est déjà bien rodée : Eloi dirige l’interview en me posant des questions sur la religion, sur mon blog, sur la jeunesse malgache… Bettina fait un live tweet en parallèle, Bénédicte prend des notes dans son coin, et Sami filme l’interview. Seul petit couac : il manque une maquilleuse… :p

Comme je n’ai rien préparé, je suis un peu paumée. Mes réponses partent un peu dans tous les sens mais j’essaye tant bien que mal de répondre de la manière la plus « normale » possible, ce qui me demande un effort surhumain. Au fur et à mesure de l’interview, je constate à mon grand étonnement que ma bouche débite quelques mots suspects non-identifiés. Mais au final, c’était bien et j’ai appris pas mal de choses aussi.

De gauche à droite : Eloi, Bénédicte, moi (avec une sale gueule), Bettina, Sami © Avec l’aimable autorisation de Interfaith Tour

Aventure culturelle et périple religieux à Madagascar

Depuis le 1er juillet 2017, les quatre étudiants ont déjà traversé l’Estonie, l’Albanie, le Liban, l’île de Chypre, la Tanzanie avant de passer par Madagascar. Au total, ils traverseront 20 pays avant de retourner en France en février 2018.

Depuis leur arrivée sur la Grande Île, ils ont pu rencontrer et interviewer quelques personnalités issues de divers domaines touchant de près ou de loin à la religion, comme le professeur Serge Henri Rodin alias Korb, des artistes du CRAAM, des membres d’associations de scouts, des représentants de communautés juives, des représentants de ministères, des prêtres …

Rencontre avec des artistes du CRAAM. © Avec l’aimable autorisation de Interfaith Tour

A Madagascar, il faut dire qu’on est encore loin de l’antisémitisme et de l’extrémisme religieux comme ça peut parfois être le cas au Moyen Orient ou en Afrique du Nord. En général, les Malgaches sont assez tolérants sur le sujet. Bettina, Sami, Eloi et Bénédicte sont persuadés que la paix et la cohésion sociale dans le monde passent inévitablement par la coopération entre les différentes religions et cultures, aussi diverses soient-elles.

Tout au long de leur voyage, nos globe-trotters sont hébergés chez des habitants, ce qui leur permet de s’immerger entièrement dans la culture du pays étudié. Après Antananarivo, ils mettront le cap sur la ville d’Antsirabe, située à 170 km de la capitale malgache, avant de s’envoler vers leur prochaine destination : le Sri Lanka.

Mais Interfaith Tour, kézako précisément ?

Interfaith Tour est un projet né en 2013 d’un partenariat entre l’association Coexister et l’agence Sparknews. Actuellement à sa troisième édition, il « vise à envoyer de façon régulière une équipe de 4 ou 5 jeunes de différentes convictions religieuses ou spirituelles faire le tour du monde à la recherche d’initiatives interreligieuses et interconvictionnelles ».

Sur leur site officiel, ils présentent les trois ambitions de leur projet, à savoir :

1.  Promouvoir les initiatives interreligieuses dans les pays étudiés.
2.  Connecter entre elles ces initiatives afin de créer un véritable réseau d’échange de bonnes pratiques.
3.  Approfondir pour favoriser la recherche ou la production de contenus pédagogiques.

Bref, un projet symbolique qui ne peut que me mettre du baume au cœur.

16h45 :  Je quitte l’Hotel de l’Avenue avec mes cliques et mes claques, non sans une pointe de fierté, de satisfaction mais surtout de conviction… La conviction qu’on a beau être différents, on peut coexister ensemble tout en gardant notre propre identité. La preuve : Bettina reste juive, Sami reste musulman, Eloi reste catholique et Bénédicte reste athée, pourtant ils ne se sont pas entre-tués… En tout cas, pas devant moi.

Suivez leur périple sur Facebook et Twitter

P.S : Un grand merci à Arva du blog « Chups raconte » pour la mise en relation 😉


Antananarivo : top 5 des lieux à (re)découvrir sur Google Street View

Aujourd’hui, nous allons parler tourisme, mais à ma manière. Je pense qu’il n’est plus nécessaire de vous présenter Google Street View, la fonctionnalité vedette intégrée à Google Maps qui permet d’obtenir un panorama à 360° d’un paysage et de le visionner « comme si on y était ». Pour Madagascar, les premières images ont été lancées sur la plateforme en mai 2015. A croire que l’info est passée sous mon radar à l’époque. 😉 Et depuis, la Grande Île s’exhibe au regard d’internautes curieux à travers le monde. J’ai donc sélectionné pour vous 5 endroits à Antananarivo, à visiter virtuellement… ou pas, si vous passez dans le coin. 

Tout d’abord, petite astuce de visionnage sur PC (je n’ai pas encore essayé sur mobile) : maintenir le bouton de la souris enfoncé et faire glisser le curseur à gauche ou à droite pour faire pivoter la vue. Vous pouvez avancer vers un point et donc littéralement « bouger » (oui oui), notamment pour le lieu N°1, N°2, et N°5. Il est aussi possible de zoomer en avant ou en arrière et d’entrer en mode plein écran pour bien se projeter dans le décor.

1) Le Rova de Manjakamiadana

Le Rova (prononcer « Rouv »), aussi appelé Palais de la reine est perché à 1463 m d’altitude sur la plus haute colline d’Antananarivo. Ce monument emblématique de la ville des Milles* a été construit au XVIIe siècle sous les règnes du roi Andrianampoinimerina. Dès que vous mettez les pieds dans la capitale malgache, vous ne pouvez pas le rater, d’ailleurs il figure parmi les premiers sites préférés des étrangers qui débarquent à Tana. Le Rova n’est pas très loin du quartier où j’habite mais je n’y suis allée qu’une seule fois, et même sans le faire exprès. Honte à moi !

 

2) Les ruelles insoupçonnées

J’ai cru qu’on pouvait se balader uniquement sur les principaux axes routiers ou sur les grands sites, mais il faut dire que le trekker** de Google a sillonné les petites ruelles de Tana, pour le plus grand plaisir des aventuriers et des petits curieux. Donc ici, nous sommes sur la colline d’Ambonin’Ampamarinana, juste sous le gros panneau « ANTANANARIVO » (à la manière de « HOLLYWOOD » aux Etats-Unis). Bon, ledit panneau a récemment été enlevé, mais on a quand même un super souvenir. Sur ce Street View, si vous pivotez  la vue à 180° et que vous cliquez sur l’attroupement de garçons au regard curieux, vous verrez de près à quoi ressemble une petite épicerie typiquement malgache.

 

3) Le tarmac de l’Aéroport International d’Ivato

Si vous habitez à l’étranger et que vous avez déjà mis les pieds à Madagascar, vous êtes forcément (enfin à 90%) passé par cet endroit. Oui, c’est à Ivato qu’ont lieu les rencontres les plus émouvantes, mais c’est aussi là qu’ont eu lieu les meilleures sagas de trafics au monde. Attendez, ne partez pas en courant! :). Google Street View nous rappelle que ça vaut quand même un petit détour virtuel.

 

4) La faculté de droit de l’Université d’Antananarivo

Ce n’est pas vraiment un lieu « touristique » mais j’ai juste eu envie de l’intégrer à ce petit top 5. Pourquoi ? Et bien juste parce que c’est là que j’ai fait mes premières études supérieures. C’était à l’époque où j’ai commencé à tâtonner naïvement les filières, à la recherche de la « bonne ». Et finalement ce n’était pas le droit. Pour les nombreux étudiants malgaches qui sont passés par là, le mythique DEGS (Droit, Economie, Gestion, Sociologie) marquera à jamais nos esprits. Eh oui, sur Street View, les universités ça se visite aussi .

5) Et enfin… la superbe vue panoramique d’Andohalo

Le quartier d’Andohalo, c’est l’un de mes endroits préférés à Antananarivo. Je crois que c’est la seule hauteur qui permet d’embrasser toute la plaine du Betsimitatatra et d’admirer de loin un Tana calme et paisible. C’est aussi un véritable lieu de prédilection des Malgaches lors des festivités du 26 juin*** pour admirer les feux d’artifices. Si vous faites glisser l’image vers la gauche, vous apercevrez notre ami « Le Rova », trônant majestueusement sur sa colline.

C’est tout pour ce petit top 5. Google nous montre qu’il y a encore tellement de choses à voir et à faire à Madagascar, comme marcher le long de l’allée des baobabs à Morondava, ou encore voyager en pirogue le long du canal de Mozambique… car oui, Street View n’est pas passé qu’à Antananarivo.

Bref, explorer des sites comme ça sur la plateforme, c’est vous inviter au voyage et à la découverte. L’étape cruciale est de déployer les moyens pour pouvoir les découvrir en vrai. Mais ça, c’est encore une autre affaire. 🙂

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* La ville des Milles : autre surnom donné à Antananarivo

** Trekker : l’appareil qui permet à Google de photographier les lieux pour Street View

***  26 juin : fête de l’indépendance de Madagascar


Innovation numérique : à la rencontre de Velox et Sparks Madagascar

Velox et Sparks Madagascar. Rappelez-vous bien de ces deux noms si vous voulez être en avance sur votre temps ! Il s’agit des deux équipes malgaches lauréates du concours d’innovation numérique Créathon 2017.

Encore loin des success story, ils en sont à leur début. Je les ai découverts grâce à l’Agence Universitaire de la Francophonie, qui m’a d’ailleurs gentiment donnée leurs coordonnées. Et c’est avec grand plaisir que Velox et Sparks Madagascar acceptent de se « livrer »!

Pour la petite histoire, le Créathon est un concours sur l’innovation numérique et l’apprentissage initié par le Campus E-Education (C2E) Poitiers, en partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie et l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Nos deux « teams » vont créer deux applications pour le grand public portant sur le développement durable : iDefi et Ludicolo. C’est une évidence, les Malgaches ne seront pas des éternels consommateurs d’applications. On sait très bien en créer aussi.

Qui se cachent derrière l’équipe Velox ?

L’équipe Velox, constituée de 4 garçons, développe l’application multiplateforme iDefi qui aide les usagers à s’engager en faveur du développement durable à travers des défis. « Notre vision à travers l’application est de promouvoir les conséquences des bonnes actions de chacun, de la communauté et des entreprises. » m’explique Faneva.

L’appli est encore en phase de développement et sera lancée d’ici 2018. Toutefois, une version beta est prévue pour le mois d’octobre 2017.

Les garçons de la team Velox. Photo : Equipe Velox

Faneva: se focalise sur le datamining. « Mon objectif est de devenir un acteur dans le développement de la technologie et de l’informatique à Madagascar. » me confie-t-il. « Dans 5 ans, j’espère aussi que notre startup que nous commençons d’ailleurs avec iDefi sera économiquement viable, rentable et mondialement connu. » Faneva se destine à devenir un grand chercheur, notoire et qui assiste à des conférences internationales.

Ambinintsoa: ingénieur informatique dans le domaine du big data pour le compte d’une entreprise française. « Mon rêve depuis toujours est de créer ma propre boîte. D’ici 5 ans, j’aurai créé 2 ou 3 entreprises dans le domaine de l’informatique. »  S’il y a quelque chose qui le passionne à part son travail, c’est l’humanitaire.

 Michael:  responsable du développement technologique au sein de l’Herifrak. « J’ambitionne de devenir éleveur et agriculteur » me confie-t-il. A part l’informatique, c’est un féru de jeu vidéo dota et de natation.

Nomena: enseigne au sein de la MISA*. Son sujet de réflexion se base sur la recherche et l’exploitation d’informations. Concrètement, dans la vie de tous les jours, il fait des recherches et des expérimentations pour pouvoir ensuite rédiger un article scientifique. « Dans 5 ans, j’espère avoir créé une petite entreprise qui traite de l’utilisation de la technologie sur le marché financier ou dans le domaine du tourisme ».

Nomena est aussi un passionné de…chant. « J’ai failli devenir artiste mais ça n’a pas marché. Peut-être que je continuerai en parallèle sur cette voie, parce que je suis développeur et informaticien, et il paraît que ça n’attire pas trop les filles » 😉

A noter que tous les 4 sont ingénieurs issus du parcours Mathématiques, Informatique et Statistique Appliquées (MISA*) de l’Université d’Antananarivo.

Ci-dessous une petite vidéo qui explique brièvement le caractère innovateur de l’application iDefi :

Velox

Projet lauréat du Créathon : équipe Velox

Publiée par Créathon 2019 sur Lundi 15 mai 2017

Et derrière l’équipe Sparks Madagascar ?

L’équipe Sparks Madagascar, constituée aussi de 4 garçons ambitieux, développe l’application « Ludicolo ». Ludicolo est une plateforme de jeu et de concours sur lequel les membres pourront participer à de nombreux défis, tous en rapport avec l’écologie et le développement durable.

Très concrètement : l’utilisateur envoie des photos ou vidéos montrant les actions qu’il a faites, puis il gagne des points. Les autres membres pourront réagir grâce aux « like » et aux commentaires. Un rang est attribué selon les points gagnés. Des récompenses et des certificats sont décernés aux membres les plus assidus et les plus actifs. Ils pourront les partager ou afficher sur leurs profils sur les réseaux sociaux.

Les membres de l’équipe Sparks Madagascar. Photo : Sparks MG

Njary : travaille en tant que développeur mobile dans une boîte à Tana mais également Chief Technical Officer au sein d’une startup spécialisée en développement d’application web et mobile.

Plus tard, il se voit diriger sa propre entreprise capable de proposer des solutions technologiques en adéquation aux réalités existantes à Madagascar et dans le monde. « C’est pour cela que nous avons commencé par des petites applications comme HoAizaIndray(1) et Tsenako (2)… ». En passant, je vous invite à jeter un œil sur ces 2 applis qui sont déjà téléchargeables sur Playstore.

Andry : développeur freelance sur IOS. Il espère aussi créer une entreprise soit individuellement, soit avec ses collègues. Mais il a une vision bien précise de son avenir : « Pour l’instant, je n’attends rien de bien particulier de l’entreprise. Ce dont j’ai besoin, c’est de passer du temps avec ma petite famille que je vais fonder avec ma fiancée. » 🙂 D’ailleurs, avec sa fiancée, il envisage de mettre en place une maison d’aide soit pour les plus démunis, soit pour les personnes âgées.

Mamitiana: travaille en tant que freelance développeur Python et data scientist au sein d’une startup basée à Paris. Son objectif ? Promouvoir l’intelligence artificielle à Madagascar. A part sa passion pour l’informatique, Mamitiana se consacre à une autre tâche qui lui tient aussi à cœur : initier des enfants au bénévolat.

Rindra : développeur freelance au sein d’une startup basée à l’île Maurice. Une fois son Master II en poche, il envisage de se lancer dans les recherches, qu’il combinera en parallèle avec des jobs en freelance. Rindra est adepte de jeux vidéos et de vendredis magnifiques entre amis. 🙂

Tous les 4 préparent leur Master II au sein du parcours MISA de l’Université d’Antananarivo.

Cette petite vidéo réalisée par Sparks Madagascar pourra mieux vous expliquer le concept de l’application Ludicolo :

Sparks Madagascar

Projet lauréat du Créathon : équipe Sparks Madagascar

Publiée par Créathon 2019 sur Lundi 15 mai 2017

 

Même s’ils ont des rêves pleins la tête, les garçons gardent les pieds sur terre. Quand je leur demande s’ils pensent sincèrement que leur projet va marcher, ils ont leur petite réponse :

Rindra : « C’est toujours risqué. Je pense que nous perdrons plus de temps que d’argent si jamais notre projet ne marche pas. Il ne faut pas se contenter de foncer tête baissée dans l’entrepreneuriat, il faut faire autre chose en parallèle, des jobs en freelance par exemple. »

Faneva : « La protection de l’environnement n’est pas encore la principale préoccupation des Malgaches, or notre projet se focalise justement sur cela. »

Michael: « D’après vous, où sont passés les nombreux lauréats et les primés des concours de startup à Madagascar? Etre lauréat ne garantit rien. »

Nomena : « La plupart des Malgaches ne vivent pas avec la technologie au quotidien (si on ne considère pas facebook). C’est évident que le coût n’est pas à la portée de tous. »

Après m’être renseignée sur les caractéristiques et les fonctionnalités de chaque application, je trouve qu’iDefi et Ludicolo pourraient bien marcher, à l’instar des nombreux applis malgaches. Car au-delà de l’aspect sacro-saint « développement durable », elles répondent à un besoin croissant, celui de flatter l’ego surdimensionné des internautes, selfies et vidéos à l’appui.

Pour ceux qui, comme moi, n’ont pas encore fait ample connaissance avec le développement durable, iDefi et Ludicolo s’avèrent être une alternative ludique et attractive pour procéder. Rassurez-vous, ici on parle de petits gestes simples à faire au quotidien sans forcément embrayer sur de grands projets écologiques.

Mon message pour Velox et Sparks Madagascar et pour tous les jeunes de leur acabit : Rêvez, créez, travaillez, persévérez et brillez…Si vous échouez, recommencez! Et puis comme le dit un certain Idriss Aberkane : « l’échec est un diplôme! ».

Ah oui j’ai failli oublier, Velox et Sparks Madagascar rejoindront Poitiers (France) les 2 au 6 octobre prochains pour suivre un atelier d’accélération sur le montage de projet, pour pouvoir aboutir à la création de leur propre startup. 🙂

Bon vent !


(1) Hoaizandray : Application mobile qui permet de localiser les lieux et endroits utiles de la ville d’Antananarivo, mais aussi les bons plans

(2) Tsenako : Application mobile pour faciliter l’achat des PPN au quotidien et mieux gérer les dépenses du ménage

 

 


Coup de gueule estival

Bon! N’y allons pas par quatre chemins : cette année je ne pars pas en vacances. Comme beaucoup de familles malgaches d’ailleurs. Contrairement à certains, partir en vacances n’est pas « vital » pour nous, d’ailleurs moi-même je ne sais plus à quand remonte mes dernières relations intimes avec la mer… Mais cette année, je me sens un chouia nostalgique de la belle plage de Morondava, de Foulpointe, de Tuléar, non… surtout celle de Morondava. J’ai le moral à zéro. Et quand une blogueuse a le moral à zéro, forcément elle pond un billet…comme celui-ci !

C’est l’ « été » comme on dit. J’ai toujours aimé ce mot quand j’ai été gosse. Aaaaahh l’été, cette belle saison. Un mot tellement sucré. Qui évoquait dans ma tête les vagues, l’océan, le soleil, les grosses pastèques qu’on voit uniquement dans les films, « les vomadilo » (tamarin), les caries dentaires, les Vengaboys,…

Les Vengaboys, le groupe qui a fait vibrer nos vacances d’antan au rythme de Shalala lala. Photo : Faster Louder

Et puis quand j’ai grandi, le mot « été » a commencé à perdre peu à peu de sa magie. Certains jours plus que d’autres. Comme aujourd’hui. La période estivale est censée incarner la chaleur non ? Sauf qu’ici à Antananarivo, il fait 11 °C en ce moment (température minimale bien sur), avec tout ce que cela implique de nuage et d’humidité. Cerise sur le gâteau, la météo vient d’annoncer que la température baissera encore cette semaine…génial. Hashtag #BadMood. 🙁

Comme si ça ne suffisait pas de rester coincée au bureau, à baver devant les photos de proches – pieds nus dans les sables, belle gueule au soleil – il fallait que le froid apporte son lot de morosité, de rhume et donc de morve au nez…Je n’aime pas le froid. D’ailleurs qui aime le froid ? (merci de réagir en commentaire si besoin).

Décidément blasée, je glane ici et là quelques tips pour me redonner du peps. Comme celle-ci par exemple : Tu ne pars pas en vacances ? 5 idées pour t’éclater quand même. Je me lance. Mais quand je tombe sur le numéro 3 qui me suggère de me faire de nouveaux amis… chats : « entoure-toi de gentils animaux de compagnie » j’ai tout simplement envie de me pendre. L’astuce numéro 4 me propose même l’idée originale de « dîner chez un inconnu ». Super ! C’est la plus réaliste de toutes, si tu es sado-maso bien sûr et que tu n’habites pas à Madagascar.

Ici, on est encore loin des clichés « bons plans » comme en Europe ou aux Etats-Unis, où il suffit juste de passer par une appli ou un site pour se « faciliter la vie ». Un concept comme Voulez Vous Dîner a l’air de bien marcher sous d’autres cieux, mais je ne donne pas cher de sa peau s’il réussit à s’incruster à Madagascar. Enfin, c’est mon avis. La mentalité et la connexion internet des Malgaches n’est pas encore arrivée à ce stade là, mais on avance peu à peu… Si si je te jure !

Sinon je viens aussi de découvrir l’existence du mot « staycation », un néologisme américain, mélange de « stay » et « vacation ». Qui signifie en quelque sorte « partir en vacances…à la maison« . Décidément, les américains. Pour moi c’est la mort, la dépression assurée. Mais je n’ai pas vraiment le choix, va pour le staycation.

Oui, c’est bien joli de rester positif et tout, mais c’est encore mieux de s’autoriser un petit « craquage » de temps en temps. Voilà, c’est évacué, c’est fou ce que je me sens déjà mieux.

Sinon toi aussi, qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas en vacances ?


Ooohhh…de nouveaux billets de monopoly à Madagascar!

Voilà maintenant une semaine que les nouveaux billets d’Ariary (la devise malgache) circulent  à Madagascar. Comme on pouvait s’y attendre, les réactions des Malgaches pleuvent sur les réseaux sociaux. Je dirais que les internautes sont partagés entre ceux qui trouvent l’initiative « normale » et nécessaire, ceux qui critiquent le design jugé de mauvais goût, et ceux qui sont tout simplement dégoûtés. Petit tour de piste des réactions les plus insolites. 🙂

Cette année, contrairement à la sortie des nouveaux billets en 2003 et 2004, un outil de taille a fait la différence : les réseaux sociaux. Comme beaucoup de Malgaches,  j’ai été le témoin toute la semaine d’un tsunami de selfies et de statuts avec les nouveaux billets sur mon fil d’actualité.

Publiée par Laurenat Fxtxa sur Mardi 18 juillet 2017

Un exemple de selfie vu sur Facebook avec le nouveau billet de 10 000 Ariary.

 

Comprenez : « Le premier nouveau billet qui tombe entre mes mains, je le plastifie. hahaha »

Le débat qui fait rage : moche ou pas moche ?

Les discussions tournent généralement autour d’un aspect existentiel du billet :…le visuel. Les Malgaches sur Facebook et Twitter ont su démontrer à quel point leur goût est nettement plus raffiné par rapport à celui du méchant qui a osé « profaner » leur monnaie.

 

Comprenez : « Les nouveaux billets sont sortis, aucun charme. »

Et ont les traite de tous les noms : de « billets de monopoly » à « étiquettes de glace de vanille, fraise, pistache » , en passant par « tickets de tombola », «  copiés-collés des devises coréennes », « monnaies de dessin animé », ou encore « emballages de biscuit » …

D’ailleurs en parlant d’emballage de biscuit, je suis tombée sur ce joli montage:

Vu sur les réseaux sociaux. Le biscuit BFM (Banky Foiben’i Madagasikara), en référence à la Banque Centrale de Madagascar.

 

C’était mieux avant ?

Dans ce genre de situation, on a toujours les plus nostalgiques, adeptes du « c’était mieux avant ». « A notre époque, les billets de banque reflétaient bien les valeurs traditionnelles et les richesses malgaches. » peut-on lire dans ce commentaire sur Facebook. Alloooons m’sieur, faut pas non plus exagérer.

Pour se remonter le moral, on peut croire partiellement qu’il s’agit bien d’une initiative pour se conformer aux normes de sécurité en matière de billets de banque, d’autant plus que la gamme actuelle a pris un coup de vieux avec ses 13 ans au compteur. Il semblerait qu’il faille la renouveler tous les 1O ans.

 

Comprenez : « Je ne vois pas où est le problème. Même si les nouveaux billets sont moches, ils sont faits pour être dépensés, et non pour faire joli, donnez-les moi si vous n’aimez pas 😂

Le nouveau billet « non grata » : le 20 000 Ariary

Le 20 000 Ariary (l’équivalent de 6 € environ) a réussi à créer une véritable polémique bien avant sa sortie. Contrairement aux autres billets à qui on a juste donné un nouveau look, celui-ci est vraiment une pure nouveauté. A en croire la Banque Centrale de Madagascar, sa diffusion répond à un « besoin de l’économie ». Les Malgaches voient déjà l’inflation et la diminution de leur pouvoir d’achat se profiler à l’horizon.

Alors c’est quoi le problème au juste ? Ici à Madagascar, on utilise principalement le bus pour se déplacer au quotidien, avec un ticket à 400 Ariary.  Et c’est justement là le hic : déjà qu’avec un billet de 5000 Ariary, on galère pour trouver le majinika*, imaginons ce que ce sera avec un billet de 20 000 Ariary. Même si certaines analyses très poussées démontrent que le problème n’est pas vraiment la grosse coupure.

Vu sur les réseaux sociaux. Dans ce bus, on peut lire : « Nous n’acceptons pas la coupure de 20 000 Ariary. Merci ».

D’ailleurs, c’est aussi valable lorsqu’on va se ravitailler auprès des épiceries du coin. La majorité des familles malgaches achètent ses provisions au jour le jour, et donc en très petite quantité, voire juste le nécessaire (du charbon à 500 Ariary,  des kitay à 200 Ariary…). Avec la grosse bébête de 20 000 Ariary, il y a de quoi rire. On dit que cette coupure est uniquement réservée aux grandes transactions et donc ne sera pas utilisée dans les « petits » achats quotidiens. Mais là, après tout juste une semaine de la sortie des nouveaux billets, je trouve que c’est loin d’être respecté.

Vu sur les réseaux sociaux. « Je voudrais des tomates  de 200 Ariary s’il vous plaît »,  » Tenez votre monnaie m’sieur ».

Théorie du complot ?

Et la psychose s’installe. Certains y voient une manœuvre à des fins de blanchiment d’argent, ou de « magouille » politique à l’approche des élections présidentielles de 2018. Il y a aussi ceux qui pensent (à tort ?) que la couleur bleue du 20 000 Ariary fait référence à la couleur du parti au pouvoir HVM. Et d’autres qui vont jusqu’à réclamer un référendum national avant de continuer à mettre ces nouveaux billets en circulation.

Je ne porte aucun jugement aux réactions de mes compatriotes. Je trouve juste qu’elles sont assez typiques du Malgache lambda sur les réseaux sociaux. Toujours prêt à déverser sa bile sur qui veut bien l’entendre. 😉 Soit, nous sommes ainsi. Peut-être qu’au fond, nous voulons simplement faire entendre notre voix sur des décisions qui nous concernent,…tout en sachant qu’on ne nous écoute jamais.

Pour ma part, je trouve qu’il est un peu tard pour faire une quelconque protestation, déjà que les billets sont déjà sur le marché. Comme toujours, nous finirons bien par nous en accommoder…

 

*kitay : petits morceaux de bois utilisés pour allumer le feu

*majinika : monnaie


Mon avis sur le documentaire « Madagascar, une île en marche »

« Enfin ! ». C’est le premier mot qui m’est sorti de la bouche quand j’ai visualisé le nouveau documentaire de Laurent Ramamonjiarisoa intitulé « Madagascar, une île en marche ». Si vous ne l’avez pas encore vu, vous faites une grosse erreur…je vous explique pourquoi.

Cette semaine, lors de mes habituelles pérégrinations sur le web, je suis tombée sur un tout nouveau documentaire qui parle de Madagascar, diffusé ce mois de juillet sur TV5 Monde…Mouai, un de plus, me disais-je dans ma tête. Quand on tombe comme ça sur le titre, rien d’emballant à priori. Enfin si, un peu…pour moi en tout cas. Me sentant poussée par une force extérieure (l’ennui ?) j’ai quand même décidé de le visionner, comme ça, pour le fun…

Et puis finalement j’ai eu un vrai coup de foudre. J’ai juste trouvé LE film parfait qui défend les mêmes valeurs que j’essaye de partager à travers ce blog.

Je vous explique un peu en quoi cette vidéo est assez spéciale. Des documentaires sur Madagascar, ça court tellement les rues, et on a même quelques clichés :

  • ceux qui parlent de l’île classée parmi les pays les plus pauvres du monde,
  • ceux qui parlent de la chasse aux « dahalo » (1) , de la déforestation, de la famine et de la sécheresse qui sévissent dans le Sud,
  • ceux qui parlent de la saga politique malgache et de la corruption qui pourrit les institutions du pays jusqu’à la moelle,

Mais aussi de choses plus positives comme les espèces endémiques à Madagascar, ou encore nos rites et cultures,…pour ne citer que ceux-là. Mais ce documentaire, principalement tourné en mois de novembre 2016, lors du XVIème sommet de la francophonie à Antananarivo, montre une toute autre image de la Grande Île, celle qu’on n’a pas l’habitude de voir, et j’aime ça !…

Je vous explique en gros le synopsis à ma manière : alors, à Madagascar, nous avons une conjoncture économique, politique et sociale difficile. Mais une nouvelle génération de leaders a réussi tant bien que mal à émerger, à contre-courant de cette pauvreté qui nous colle à la peau. Une nouvelle génération qui – grâce à des initiatives bien concrètes – s’insurge contre cette pauvreté qui est trop souvent considérée comme une fatalité pour nous les malgaches.

Le réalisateur du documentaire essaye en effet de mettre en avant toutes ces énergies positives qui doivent être encouragées à Madagascar, de « diffuser une image nouvelle et différente de la Grande île, celle qu’on ne voit pas forcément sur les documentaires habituels »…Ce n’est pas évident à expliquer, il faut regarder le film pour le comprendre. 😉

Ci-dessous, je vous donne un petit aperçu du documentaire grâce à des captures d’écran. J’ai essayé de trouver un juste équilibre entre vous faire baver, tout en évitant un spoiler.

« Etre pauvre c’est un fait temporaire,…ce n’est pas une chose qui sera là de façon définitive (…) On pense que la pauvreté c’est juste un passage mais que là on va dans le bon sens avec toute cette énergie qui est en train de se mobiliser (…) nous on reste confiants que tout est encore possible. » dixit cette co-fondatrice de l’ONG Youth First.

 

 

Le projet Coder Bus qui relève un immense défi du numérique à Madagascar. Le grand bus sillonne les villes et villages reculés pour initier des jeunes de 7 à 17 ans à la programmation informatique.

 

Les jeunes filles de Youth First qui ont inventé « Vegeballs ». Mais c’est quoi Vegeballs ? La réponse dans le documentaire !

 

Matthieu Rabehaja (ici à gauche), un des créateurs du jeu de course 100% malgache GAZKAR, rencontrant l’entrepreneur français Xavier Niel à Paris. Le jeu GAZKAR a déjà été téléchargé plus de 10 000 fois !

 

Najaina, jeune chef d’entreprise, dirige un atelier de confection de sacs malgaches haut de gamme. Son activité connaît un véritable succès, on vous raconte ça dans le film!

 

La chanteuse malgache Deenyz (Denise), qui a remporté la première édition du prestigieux concours Island Africa Talent.  C’est elle qui nous sert un peu de « guide » dans le documentaire.

Bref… si vous ne l’avez pas encore vu, je vous recommande vraiment de le visionner en intégralité (ici). Il dure 52 minutes. Un documentaire passionnant avec en vedette les jeunes entrepreneurs et artistes qui font bouger les lignes à Madagascar.

Et puis je trouve que c’est un joli pied de nez à ceux qui ont perdu tout espoir ou qui hésitent à sortir du lot sous prétexte que ça ne changera pas les choses…

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(1) dahalo : bandits, brigands, voleurs

 


Madagascar : quand les digital natives se passionnent pour la robotique

Ils sont six malgaches, ils ont entre 16 et 19 ans, ils sont passionnés de robotique et de programmation, et ils s’envoleront prochainement pour Washington DC afin de représenter Madagascar au FIRST Global Challenge, une compétition internationale de robotique. J’ai eu la chance de m’entretenir avec ces jeunes « nerds » (1) et fiers de l’être qui incarnent brillamment la nouvelle génération des digital natives à Madagascar. 😉

Une grande première pour Madagascar

Le FIRST Global Challenge (Olympiades des robotiques), se tiendra du 16 au 18 juillet 2017 dans la capitale américaine et verra la participation de quelque 160 pays. C’est un grand événement annuel qui met à l’honneur de jeunes talents scientifiques du monde entier, en leur permettant de créer des robots, mais pas n’importe lesquels ! Des robots qui apporteront des solutions aux grands défis mondiaux. Et justement cette année, le thème portera sur l’accès à l’eau potable.

FIRST Global, l’initiateur du projet, veut inspirer de futurs leaders dans le domaine du STIM (2) partout dans le monde, en encourageant leur intérêt pour la science et la technologie.

La participation de Madagascar à cette compétition marque une étape importante dans son histoire. Tout simplement parce que c’est la première fois que la Grande Île est représentée à un concours de robotique d’envergure internationale. Et ces jeunes ne dissimulent pas leur fierté : ils sont désormais les nouveaux pionniers de l’intelligence artificielle à Madagascar et quelle joie de mettre les pieds pour la première fois au pays de l’oncle Sam.

Equipe Madagascar pour le prochain FIRST Global Challenge à Washington DC.
Déballage du kit qui constituera le futur robot. Crédit photo : Ny Andrianina Razafintsialonina

Quelques mois avant la compétition, chaque pays reçoit un kit de la part de l’organisateur. À partir de ce kit (qu’il faut assembler pour construire le robot), l’équipe devra procéder à la conception et à la programmation de la machine, tout en respectant le thème du challenge. Cette année, le but est alors de créer un robot innovant qui solutionnera les problèmes d’accès à l’eau. Ils présenteront ensuite leur engin qui va concourir avec 160 autres du monde entier.

Focus sur les membres de la « team »

Avec l’initiative de Coder Bus – un projet qui initie les enfants de 7 à 17 ans à la programmation informatique – c’est sur la base d’un concours passé au mois de janvier que les lauréats ont été sélectionnés pour former la « Team Madagascar ». L’équipe est constituée d’une fille (une qui a du cran 🙂 ) et de cinq garçons. Derrière chacun d’eux se cache un petit ambitieux qui veut relever le défi de contribuer au développement de la technologie à Madagascar.

RAFIDION Holitiana Arisoa : 18 ans, elle est étudiante en 2ème année en Télécommunication à l’école supérieure Polytechnique d’Antananarivo. La jeune technophile est passionnée de programmation.

RAZAFINTSIALONINA Ny Andrianina Mamy : 18 ans, il est étudiant en 3ème année en informatique, électronique et télécommunication à l’EUROI (Espace Universitaire Régional de l’Océan Indien). Ce hardcore gamer – comme il aime à le dire – est passionné d’intelligence artificielle et de cybersécurité.

RAZAFIARISON Safidinirina : 19 ans, il est étudiant en 2ème année en Télécommunication à l’école supérieure Polytechnique d’Antananarivo. Le jeune homme est également passionné d’intelligence artificielle, de sécurité informatique et de  » new tech ».

RAHERIMANDIMBY Tolotra Meddy : 17 ans, il est étudiant en classe de première S au sein du collège Saint François Xavier à Fianarantsoa. Meddy est passionné de Mathématiques, de Physique et d’Informatique. Il fait ses premiers pas en programmation.

RASOAMANANA Diamondra : 18 ans, étudiant en 2ème année en Télécommunication à l’école supérieure Polytechnique d’Antananarivo. Il est passionné de technologie, de cybersécurité et surtout d’électronique. Il est membre de la communauté informatique Habaka Machine Learning.

RAKOTOFIRINGA Mitia Henintsoa : 16 ans, étudiant en première S au Lycée Français d’Antananarivo. Mitia, qui est aussi le benjamin de l’équipe, a déjà participé à une formation de Coding Dojo et il débute dans le monde de la programmation.

Et enfin le mentor de l’équipe : Sahaza Marline

La Team Madagascar qui participera au prochain First Global Challenge à Washington DC.
La Team Madagascar qui participera au prochain First Global Challenge à Washington DC. Crédit Photo : Sahaza Marline R.

Si tout se passe bien, ils seront aux Etats-Unis dès le 14 juillet prochain. On ne peut que souhaiter du succès à ces jeunes citoyens malgaches, et qu’ils inspirent d’autres à marcher dans leurs sillage. 🙂

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(1)  Extrêmement passionné de sciences, de mathématiques ou d’informatique

(2) STIM : Acronyme tiré de l’américanisme qui signifie Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques

 


Mieux profiter de nos petits moments « offline » au travail #MondoChallenge

Avez-vous déjà imaginé ce que serait votre vie sans internet ? Une vie sans téléchargement, sans réseaux sociaux, sans notre ami Google… ce sera peut-être un monde où nous ferions plus attention aux choses essentielles dans nos vies. Mais ce serait aussi inévitablement le retour des bonnes vieilles méthodes pour envoyer des lettres, regarder des vidéos, rencontrer des personnes, faire des recherches. Ce serait surtout moins de liberté d’expression, moins de culture et de connaissance, et le pire : pas de blogging !

Donc pour moi, il n’est pas question d’imaginer un monde sans internet et je ne vais pas vous pousser à faire un sevrage numérique. Rassurez-vous, je ne suis ni geek, ni cyberdépendante, ni atteinte de la pathologie FOMO (Fear Of Missing Out : la crainte de louper une information importante sur les réseaux sociaux), je me considère juste comme une internaute lambda qui utilise internet (presque) tous les jours et qui prend plaisir à l’utiliser.

Alors voilà, un des moments où je passe le plus clair de mon temps en ligne c’est au travail, comme pour beaucoup je pense. Je suis parmi ceux qui perdent un peu leurs repères quand la connexion décide de lâcher, parce que travail ou pas, la sensation d’être « déconnectée » peut être tellement handicapante parfois.

Et justement, il y a ces périodes de coupures internet, ces pannes comme on dit, qui nous empêchent de faire ce qu’on fait « normalement » (envoyer des mails, tweeter, commenter, taguer, télécharger, partager, hacker, espionner…). Durant ces moments-là, j’ai appris peu à peu à appuyer sur « pause », mieux encore, à profiter pleinement de ces (rares) moments « offline » au travail. Ce sont des choses évidentes, auxquelles on ne pense pas systématiquement… je vous les partage !

Prenez le temps de ralentir

Quand nous surfons sur internet, les échanges s’accélèrent à une telle vitesse que nous n’avons plus le temps de savourer les petits instants de la « vraie » vie. Le temps d’une coupure, laissez de côté votre ordinateur, au diable la boîte mails et les flux RSS, prenez le temps de voir ce qu’il se passe autour de vous. Regardez par la fenêtre de votre bureau et respirez un bon coup, sentez l’air gonfler vos poumons car vous êtes en vie, admirez les plus petits détails : la beauté du ciel, les arbres, les passants,…

Faites les choses autrement : rangez votre bureau, draguez dans les couloirs et pas derrière l’écran, redécouvrez cette sensation de prendre des notes avec un papier et un stylo, savourez votre café sans avoir les yeux scotchés sur votre écran d’ordinateur ou sur votre smartphone… bref, ne laissez pas cette « grosse machine » qu’est internet vous bouffer au point de vous transformer en un robot impassible qui ne ressent plus rien.

Donnez-vous le temps de lire un bouquin, un vrai

Sur internet, nous pouvons passer un temps inimaginable à lire et relire des articles parfois « bêtes » (l’adjectif est faible) sur tout et n’importe quoi… nous cliquons machinalement sur « lire la suite » sur tout ce qui est susceptible d’attirer notre attention dans notre fil d’actualité, mais qui au final ne nous sert carrément à rien.

Et si nous profitions de nos instants sans internet pour tenir un vrai livre en papier dans nos mains et nous (re)plonger dedans ? Ça peut aussi être un magazine, un roman, une BD ou tout ce que vous voulez. Le plus dur sera d’entamer la première page, après ce sera difficile de vous arrêter. L’important est juste de savoir que toutes les infos intéressantes ne se découvrent pas uniquement en ligne.

Profitez-en pour mieux connaître vos collègues

Parfois au travail, c’est chacun dans sa bulle. Même dans une même pièce, il nous arrive de discuter par Skype, non pas parce que les murs ont des oreilles, mais plutôt parce que c’est devenu une habitude de passer par un outil « intermédiaire » dans nos communications.

Pourquoi ne pas profiter des moments sans internet pour entretenir une vie sociale autrement ? Prenez le temps de découvrir la personnalité IRL (In Real Life) de vos collègues parce que les réseaux sociaux ne sont pas toujours fidèles à la réalité. Partagez ensemble vos passions, faites des blagues, serrez-vous la main de temps en temps.

Faites des efforts pour mieux connaître ces humains qui travaillent dans la même boîte que vous. Vous allez  peut-être (re)découvrir la joie des conversations en face à face au bureau, sans forcément passer par les mails formels.

Faites-vous des câlins (lol)

Et puis quand on n’a pas internet, on peut se permettre (ou pas ?) de se faire des câlins de temps en temps. Il faut juste faire attention à les faire aux bonnes personnes. Haha ! Je vous taquine !

Allez je vous laisse, la connexion est revenue. 🙂

via GIPHY

Ce billet a été proposé dans le cadre du Mondochallenge portant sur sur le thème : Un monde sans internet.


Résultats du CEPE à Madagascar: le ministère de l’Éducation nationale innove grâce au Chatbot Facebook

À Madagascar, il existe désormais un moyen de connaître les résultats du CEPE* en restant chez soi (donc pas obligé d’aller se bousculer pour voir les listes dans les centres d’examens), et sans dépenser un sou (pour les SMS des opérateurs téléphoniques). La réponse dans ce billet.

Cette année, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de sortir le grand jeu avec l’ouverture d’un « Chatbot » sur sa page Facebook. En effet, cette innovation permettra aux citoyens d’accéder facilement et gratuitement* aux résultats des examens pour cette année 2017.

« Face au développement des technologies, le ministère de l’Éducation nationale s’efforce continuellement d’exploiter les nouveaux outils afin de faciliter la communication entre le ministère et son environnement, et surtout entre le ministère et les citoyens. » peut-on lire sur la page Facebook de cette institution.

Qu’est-ce qu’un chatbot ?

Pour faire simple, un chat bot est un robot logiciel conçu pour simuler une conversation humaine (ou chat) grâce à une intelligence artificielle. Il est programmé pour répondre automatiquement à une requête spécifique de l’utilisateur.

Il ne s’agit pas vraiment d’une nouveauté en matière de « nouvelle technologie », mais à Madagascar, et surtout dans l’administration publique malgache, ça l’est ! Et vous êtes loin d’imaginer à quel point ! C’est une vraie bouffée de bonheur pour les malgaches qui sont de plus en plus nombreux à utiliser les réseaux sociaux.

Alors, comment ça fonctionne ?

Les parents et proches des candidats pourront facilement vérifier si ces derniers sont admis ou non. Voici les étapes à suivre :

  • Se rendre sur la page Facebook du ministère de l’Éducation Nationale (MEN)
  • Appuyer sur “contacter” comme pour parler en message privé,
  • Une fois sur l’onglet de  conversation ouvert, il faut écrire “ CEPE ” puis « Entrer ». Le chatbot vous demandera de choisir entre deux options,
  •  Vous pouvez choisir d’effectuer une requête soit grâce au nom complet du candidat, soit grâce au numéro d’inscription à l’examen (puis « Entrer »),
  • Le chatbot vous révélera enfin si le candidat est admis ou non. Et voilà !

J’ai testé pour vous !

Donc j’ai fait un petit test pour voir ce que ça donne. Ci-dessous une petite capture d’écran.

Requête sur le chatbot facebook du Ministère de l'Education Nationale. Photo : Fenosoa S.
Requête sur le chatbot facebook du Ministère de l’Education Nationale. Photo : Fenosoa S.

Je pense qu’il est opérationnel sauf qu’au moment où je l’ai essayé, les résultats n’étaient pas encore disponibles.

À noter que les parents pourront aussi accéder aux résultats du CEPE à Madagascar en se rendant directement sur le site web du ministère de l’Éducation nationale.

En tout cas, cette innovation est très bien accueillie par les malgaches sur les réseaux sociaux. 🙂

 

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*CEPE : Certificat d’Etude Primaire Élémentaire

*gratuitement : certains opérateurs téléphoniques à Madagascar proposent des offres qui permettent d’accéder gratuitement à Facebook


Produits « made in » Madagascar : mes coups de cœur au salon ITM 2017

La 6ème édition du salon ITM 2017 (International Tourism Fair Madagascar) s’est tenue du 8 au 11 juin au Village Voara (Ex-Francophonie), ici à Antananarivo. Pour faire court, l’ITM est l’événement qui entend promouvoir le tourisme tout en valorisant le patrimoine naturel, culturel et environnemental de Madagascar. J’y suis allée faire un petit tour et j’y ai découvert pas mal de choses. Dans ce billet, je vous partage mes coups de cœurs en matière de produits « made in » Madagascar. 🙂

Les produits recyclés de l’Akany Avoko Ambohidratrimo

J’en ai déjà entendu parler, mais c’est la première fois que j’en vois une aussi bien faite (lol). J’ai nommé la serviette hygiénique écologique et lavable. En gros, la serviette est entièrement faite à base de coton, on peut choisir de changer uniquement le compartiment  interne lorsqu’il est « plein ». Au niveau de la partie externe, un dispositif est prévu pour fixer la serviette sur la culotte. Elle se révèle être une très bonne alternative aux serviettes hygiéniques jetables qui non seulement ne respectent pas l’environnement, mais nous coûtent aussi assez cher quand on fait le calcul.

Grâce à l’initiative de Iriana Andrianalimanana, ces serviettes sont réalisées par les jeunes filles mineures de l’Akany Avoko Ambohidratrimo.

Serviettes hygiéniques écologiques et lavable, fabriquées par les jeunes de l'Akany Avoko Ambohidratrimo. Cédit Photo : Facebook Akany Avoko Ambohidratrimo
Serviettes hygiéniques écologiques et lavables, fabriquées par les jeunes de l’Akany Avoko Ambohidratrimo. Crédit Photo : Akany Avoko Ambohidratrimo

Celle-là aussi j’adore ! À première vue, il s’agit d’un amas de bouteille enveloppé d’une fine carcasse d’éponge. Mais à regarder de plus près, c’est l’ossature d’une chaise « pouf » réalisée à partir de bouteilles plastiques recyclées. Le modèle fini est celui en noir. Par la suite, on peut choisir le design souhaité pour l’envelopper et le tour est joué. Simple mais ingénieux et respectueux de l’environnement également. Toujours signée par les jeunes de l’Akany Avoko Ambohidratrimo.

Chaise "pouf" réalisée à partir de bouteilles recyclées
Chaise « pouf » réalisée à partir de bouteilles recyclées. Crédit Photo : Fenosoa Sergia

 

Les vins de fruits de l’entreprise Ampalia

Ampalia est une jeune entreprise spécialisée dans la transformation et la valorisation fruitière. Je ne m’y connais pas beaucoup en matière de spiritueux mais je sais que les vins de fruits bio, produits à Madagascar, ça ne court pas les rues. Au salon ITM, on retrouve ces apéritifs, type liquoreux, réalisés à partir de litchis, de nèfle, de kaki, d’ananas, de papaye, d’orange… je découvre par la même occasion l’existence du vin de… carottes ! Oui ! Ce dernier est encore en cours d’expérimentation mais sortira bientôt on l’espère.

Le petit plus d’Ampalia je dirai, se situe au niveau de son design. La bouteille du vin est  sobrement coiffée d’un petit « malagasy touch » (du raphia tissé ? ) qui ne laisse personne indifférent. Bref… du Made in Madagascar authentique à découvrir et à déguster avec modération.

Vins de fruits Ampalia. Crédit Photo : Fenosoa Sergia
Les vins de fruits Ampalia. Crédit Photo : Fenosoa Sergia

 

L’artisanat de la collection Mboangui – du pure handmade in Madagascar

L’atelier « Mboangui » détient un savoir-faire traditionnel en matière d’artisanat-broderie haut de gamme à Madagascar : des linges de maison, aux articles de décoration, en passant par les broderies aux détails raffinés, et le tout, réalisé par de petites mains expertes et passionnées. 🙂 Mboahangy Baude, celle qui se cache derrière la création, m’explique qu’elle commercialise uniquement ses produits à Madagascar jusqu’à maintenant. Chose que je trouve vraiment dommage au vu de la qualité du travail. (Tiens, elle crée aussi des pantoufles. 🙂 )

Artisanat haut de gamme de la collection Mboangui. Crédit Photo : Fenosoa Sergia
Artisanat de la collection Mboangui. Crédit Photo : Fenosoa Sergia

A Madagascar, ça se passe un peu comme ça : nous les Malgaches, nous sommes plutôt attirés vers les produits importés de l’occident (tous types de produits confondus). Par contre, les vazaha* qui viennent chez nous, eux, sont très attirés par nos produits vita Malagasy*, c’est comme ça. Je veux dire, nous réalisons des trucs bien ici, mais dans l’imaginaire collectif des Malgaches, on pense un peu le contraire. Et le concept de « Vita Malagasy » est perçu de manière assez péjorative. Heureusement, des initiatives sont menées par quelques courageux pour changer les choses.

*vazaha : étranger

*vita Malagasy :  fabriqué à Madagascar

 


Moi chrétienne, je découvre le ramadan !

Je suis chrétienne catholique et j’ai une connaissance assez vague du ramadan. Pourtant, autour de moi, on en parle beaucoup en ce moment… Il est vrai que l’on peut apprendre pas mal de choses sur le ramadan en lisant certains articles passionnants ici et . Mais j’avais envie de l’apprendre par moi-même. Curieuse mais aussi réaliste, je ne pouvais pas m’incruster comme ça dans une mosquée, au risque de m’attirer la colère d’Allah. Que faire ? Je ne connais pas beaucoup de musulmans, et je ne sais pas trop comment aborder le sujet avec eux sans passer pour une voyeuse. Finalement, une amie musulmane, Sabriya, a gentiment accepté de m’aider. Alors, si comme moi vous pensez que ramadan rime uniquement avec jeûne, Sabriya, 16 ans, m’a convaincue que c’est bien plus que cela et que chacun peut vivre le ramadan à sa manière ! 

Ramadan, période de jeûne et de privation

Le ramadan est une période très importante pour les pratiquants musulmans. Un mois pendant lequel ils se privent de nourriture, de boisson et autres plaisirs corporels de l’aube jusqu’au crépuscule.  Quatrième pilier de l’Islam, le ramadan marque le neuvième mois du calendrier musulman lunaire.

En temps normal, le jeûne du ramadan est obligatoire à partir de l’âge de puberté, ou parfois un peu plus tôt. Mais quand j’ai appris que Sabriya a commencé le jeûne à l’âge de 3 ans,  je ne pouvais tout simplement pas la croire. « J’ai commencé à trois ans, mais c’est pas pour tout le monde hein… à cette époque j’avais fait juste cinq jours de jeûne ». Tu parles, c’est clair que ce n’est pas pour tout le monde ! Elle a vraiment commencé très tôt son jeûne.

Visiblement, le fait de commencer très tôt a eu un effet positif sur Sabriya : « quand j’ai commencé à vraiment jeûner tout le mois de ramadan, ça s’est bien passé parce que j’étais déjà habituée. Au fil du temps, année après année, j’augmentais le nombre de jour de jeûne.» C’est sûrement la bonne technique.

J’étais aussi curieuse de savoir si elle allait au lycée pendant cette période. Je pensais que pendant le ramadan, les musulmans passaient leurs journées dans les mosquées pour prier. Et bien non, Sabriya se rend bien à son lycée, ici à Antananarivo.

Je lui demande ce qu’elle fait pendant que ses copines mangent, par exemple pendant les heures du déjeuner ou du goûter. Sa réponse me surprend encore une fois : « Sois je me mets dans un coin avec mon portable, je ne reste pas avec eux . Soit je suis avec eux, on discute, ça ne me dérange pas vraiment en fait ». Vaine tentative de ma part pour coincer Sabriya, mais elle est clean ! 🙂

Je la relance encore avec une autre question plus subtile, pour lui faire avouer, ne serait-ce qu’un tout petit bout de « pêché » (ça ne lui est jamais arrivé de craquer, même pas une petite gorgée d’eau ? ). Mais rien n’y fait, Sabriya ne cède pas : « ha ha ha, quand j’étais petite oui, mais là non ». J’abandonne!

Le Ramadan, une occasion pour se purifier moralement

Quand je lui demande de me donner sa propre définition du ramadan, sa réponse, si sincère et si complète, me fait méditer sur le degré de ma foi quand j’avais son âge : « Pour moi le ramadan est un mois béni pendant lequel les musulmans se dévouent à Dieu et lui consacre un maximum de leur temps. C’est un mois béni sachant que les récompenses sont multipliées, les pêchés pardonnés et la porte de l’enfer et du diable fermée. Le ramadan, c’est aussi une période de l’année où tu compatis pour les plus démunis? car tu vois ce qu’ils éprouvent au quotidien quand tu jeûnes. Et surtout, tu te sacrifies, tu t’abstiens au maximum de tes désirs (écouter de la musique, avoir des rapports sexuels, rester calme et ne pas s’énerver,…), cette période est aussi faite pour t’enrichir dans la connaissance de ta religion et pour augmenter ta foi. C’est une belle période, car chaque musulman fait un effort pour être « bon musulman ». C’est aussi une période où les familles musulmanes se rapprochent, chaque soir pour casser le jeûne autour d’un repas ou lors de la fête après le ramadan ».

Pour Sabriya, le ramadan est synonyme de paix et de réconciliation, donc pas question de s’énerver ou de s’emporter facilement. C’est vrai que parfois, avec le jeune et la privation, certains adultes deviennent irritables. Sabriya elle, profite surtout de cette occasion pour demander pardon ou pardonner à ceux qui ont eu des embrouilles avec elle. Elle m’explique avec ses propres mots : « Si une personne m’a mise dans la m**de, genre avec qui j’ai eu des histoires, si la personne reconnaît ses erreurs et vient me demander pardon, je lui pardonne. Même si on ne devient pas super potes après. » C’est clair!

Comment manger pendant le Ramadan ?

Pour ce qui est de l’alimentation, le repas de l’aube (qu’on appelle « suhûr ») se prend à 4h du matin, avant le lever du jour. Le soir, au coucher du soleil, le muezzin annonce la rupture du jeûne par une prière. C’est l’heure de se régaler. La famille ne mange pas forcément un festin comme on peut l’imaginer après toute une journée sans rien avaler. Chez Sabriya, certes, ils se font de bons plats comme du riz et du poulet mais dégustent aussi des snacks, des douceurs sucrés, du thé… « Mais pour rompre le jeûne, on prend une datte, ou bien de l’eau » me révèle la jeune fille. C’est ainsi qu’aurait  procédé le prophète Mahomet pour rompre son jeûne.

dattes et thé pendant le ramadan
Des dattes et de l’eau pour rompre le jeûne. Crédit photo : Serdar_A via Pixabay

Le ramadan, mois de la charité

Pendant le ramadan, la générosité est à l’honneur. Les dons pour les plus démunis sont en effet obligatoires pour toute personne majeure. Sabryia m’explique le concept : « Si le père de famille a cinq membres dans son foyer, il doit donner le prix des cinq à un musulman dans le besoin à la mosquée,  avant la prière de l’Aïd. Et chaque année, ils fixent un prix minimum, on appelle ça le Fitra. Pour cette année, cette somme est fixée à 7000 Ariary par personne. ». En effet, la coutume veut que les fidèles s’acquittent de l’aumône de la rupture du jeûne pendant l’Aïd-el Fitr*. Cependant, donner de l’argent liquide n’est pas obligatoire, il est possible d’offrir l’équivalence en nourriture ou en vêtements par exemple. Selon ses moyens, chaque famille est libre de faire d’autres dons pour venir en aide aux plus démunis, musulmans ou pas.

La fin du ramadan est marquée par la fête de l’Aïd el-Fitr. J’apprends que les hommes se rendent à la mosquée en début de matinée pour faire la prière. A leur retour, les réjouissances peuvent commencer à la maison : parés de leur plus beaux habits, tous les membres de la famille se réunissent pour manger ensemble à midi. On se présente les vœux de l’Aïd car c’est un jour sacré. Et puis on s’échange des pâtisseries entre voisins ou entre amis de la communauté.

Renouveler nos vœux et nos rêves

Pour terminer, je demande à Sabriya si elle a un souhait en particulier qu’elle voudrait voir se réaliser pour ce mois du ramadan. Elle ne répond pas tout de suite à cette dernière question, elle préfère bien y réfléchir … et me donne sa réponse le soir après avoir mangé son riz au poulet!

Une fois rassasiée, c’est avec grande habileté qu’elle casse les stéréotypes qu’on peut avoir sur le jeûne : « Donc voilà, je souhaiterais que l’idée de souffrance ou de difficulté soit enlevée de la tête, parce que le ramadan, ce n’est pas uniquement se priver de manger ou de boire, et donc galérer… C’est avant tout une opportunité, une chance que Dieu nous offre pour nous repentir. C’est un moment qui nous permet de continuer sur la bonne voie. J’espère que, par la bénédiction du ramadan, et par la Grâce de Dieu, une bouffée de bonheur soufflera dans tous les foyers. »

Musulman(e) ou pas, je pense que c’est une occasion pour tout croyant de renouveler sa foi envers Dieu.

Allez, joyeux ramadan à tous !

Fenosoa Sergia

 

*Aïd el-Fitr : fête qui marque la fin de la période de jeune d’un mois lunaire.


Hôtesses et animatrices à Madagascar : les facettes méconnues du grand public

Jolies, souriantes, belles silhouettes, on les aperçoit lors des salons, des évènements sportifs, des grandes conférences… : ce sont bien sûr les hôtesses événementielles. La plupart d’entre elles ont choisi de se lancer dans de petits boulots pour se faire un peu d’argent de poche, le plus souvent après le bac. L’ennui c’est qu’elles sont parfois victimes de conditions de travail terribles et sont constamment exposées à une forme connue de proxénétisme sur les réseaux sociaux. A cela s’ajoute la manière dont la société les considère. Ayant moi-même été hôtesse et animatrice, je connais cette réalité et je pense pouvoir dénoncer ces pratiques. J’ai donc décidé de recueillir les plaintes et les remarques de jeunes filles malgaches au sein d’un groupe Facebook dédié à ces « petits boulots » pour appuyer ce billet.

Non seulement les hôtesses sont devenues indispensables à la réussite des grands événements, mais elles sont aussi garantes de l’image de l’entreprise organisatrice. Beaucoup pensent que le travail d’une hôtesse se réduit uniquement à « décorer le paysage », à accueillir, orienter et conseiller les visiteurs avec ce sourire figé en permanence sur le visage. Mais c’est tout faux. Ayant moi-même exercé dans ce domaine, je peux témoigner des travers de ce métier. Les recrutements sont hyper sélectifs, les agences sont de plus en plus exigeantes dans leurs critères et misent beaucoup sur le niveau intellectuel des candidates.

Quand une annonce en cache une autre

Des groupes dédiés aux hôtesses/animatrices/mannequins/… il y en a beaucoup sur Facebook. Quelques-uns regroupent uniquement des malgaches, on y trouve majoritairement des jeunes filles. Le principe du groupe est simple : tous les membres (particuliers, agences, entreprises, personnes intermédiaires…) peuvent publier des « annonces ». Ceux ou celles qui sont intéressés peuvent directement postuler, soit par commentaire, soit par message privé. Les administrateurs du groupe n’effectuent aucun contrôle a priori des publications, ce qui fait que rien ne garantit leur véracité !

Mais parmi les annonceurs, des individus utilisent souvent le mot « hôtesse » pour masquer une nouvelle forme de prostitution (pas si nouvelle que ça en réalité). Et comment ? A travers des mots soigneusement choisis, ils stipulent clairement vouloir rechercher des hôtesses … Or, lorsqu’on demande de plus amples informations en message privé, on s’aperçoit que c’est tout autre chose qu’ils recherchent !
« Ils ont posté une annonce pour rechercher des hôtesses, mais j’ai ensuite compris que c’était des escort girls* qu’ils voulaient » déclare Rinah. (* service d’accompagnement le plus souvent sexuel).

En plus de profiter de la faiblesse des filles, certains tentent aussi de leur soutirer de l’argent : « dans lannonce, il était clairement précisé que le casting se déroulait à l’Hôtel Carlton à Anosy. J’ai contacté le responsable et il m’a parlé d’un casting sur Skype. Il me demandait de payer le droit de casting via Western Union et m’affirmait que, si j’étais sélectionnée, je pourrais alors obtenir 14 000 . Non mais ! » déclare Onja.

Ce n’est pas tout, ils vont jusqu’à se procurer les coordonnées des filles : « jai tout de suite compris que quelque chose ne tournait pas rond quand il m’a demandé mon nom et mon adresse pour, soit-disant m’envoyer de l’argent ! » dit Jeena. « Si j’avais su qu’il s’agissait de faire un sexy show dans une salle de billard, je n’aurais jamais envoyé mon CV » rajoute Erica, qui voulait postuler elle aussi pour être hôtesse.

Les plus décidés ne lésinent pas sur les mots et n’hésitent pas à expliquer, point par point, les tâches que doivent effectuer les jeunes filles : « Tu dois juste t’adapter à ce que tu verras, il se pourrait que des gens fassent l’amour sous tes yeux, il se pourrait aussi qu’un homme te demande ouvertement de faire l’amour avec lui. Il n’y aura que des vazaha* (*des étrangers). Il est possible que certains consomment de la drogue et tu ne dois pas t’affoler car c’est un tout autre feeling. C’est tout. Tu dois juste mesurer 1m60 et avoir un bon physique. Ton travail consistera à servir et à conduire les clients dans leurs chambre » dévoile Aina, c’est ce qu’on lui a dit quand elle a voulu postuler comme hôtesse,elle avait reçu ce message du recruteur ! Et elle n’est pas la seule, beaucoup ont reçu le même message après avoir postulé.

« Après avoir répondu à une annonce, le recruteur m’envoie un message en me disant que je dois passer un casting en privé avec lui. Il précise qu’il y a une robe qu’il veut que j’essaye et que je dois me changer sous ses yeux » avoue Tiana. Vous conviendrez que c’est une drôle de façon de procéder à un casting.

Certaines offres douteuses vont  jusqu’à promettre une somme de 200 000 Ariary* par fille pour seulement une soirée (*soit 66 €, ce qui est beaucoup pour un malgache), sans vraiment préciser les tâches qui attendent les volontaires. Il y a forcément anguille sous roche !

Mordre volontairement à l’hameçon

Les plus naïves ne distinguent pas les vraies annonces des fausses et mordent à l’hameçon, car elles veulent gagner un peu d’argent. Mais cette forme de prostitution déguisée ne retient pas pour autant l’enthousiasme de certaines. Pour preuve : beaucoup entrent tout de même en contact avec les annonceurs sur les réseaux sociaux, en dépit du caractère sexuel évident de l’annonce. On peut le voir en commentaires dans les publications les plus louches : des jeunes filles se disent ouvertement « intéressées ». Si les annonceurs continuent systématiquement de poster les mêmes offres, c’est que ça marche, on imagine que ces annonces obtiennent donc des réponses.

Pour ce qui est des postes à pourvoir, ils varient d’animatrices téléphone rose* (*comprenez : discussions érotiques et coquines au téléphone) à escort girl pour soirées privées, en passant par accompagnatrices pour étrangers, animatrices webcam , figurantes sexy pour calendrier, mannequins, modèles pour photos de nu, masseuses pour VIP, animatrices commerciales, hôtesses… Bref, ce n’est pas toujours évident de faire le tri.

Le salaire comme appât et exploitation des agences

Le salaire motivant sinon l’argent « facile » est toujours le premier argument mis en avant pour attirer les jeunes. Une capture d’écran de Lalaina dévoile sa conversation avec l’annonceur : « C’est une offre extra, et il te faudra beaucoup d’audace ! Tu peux amener une amie si tu as peur. En plus ton salaire sera de 350 000 Ariary* (*soit environ 100 ) pour seulement 2 heures (…) le travail consistera à prendre une chambre avec un chinois ».

Les agences profitent du manque d’expérience des jeunes filles qui se lancent dans le domaine, pour leur imposer des conditions de travail injustes. Le plus souvent, c’est sur l’horaire que le problème se pose. Même stipulé dans un contrat, celui-ci dépasse largement ce qui était convenu au départ, mais la paye reste la même évidemment ! De plus, le trajet est rarement inclus dans la prestation de l’agence, les filles doivent donc payer elles-mêmes les transports alors qu’elles rentrer tard dans la soirée.

Un cas assez fréquent aussi : en plus d’une prime pour chacune des hôtesses, souvent les établissements promettent de prendre à leur charge la coiffure, le maquillage, la tenue ainsi que le repas. Mais, une fois sur place, ils déclinent tout bonnement cet engagement. Le salaire journalier de 10 000 Ariary* (*soit environ 3 ) est déjà très bas pour les employeurs (les plus avares), mais en plus les filles doivent encore payer leur déjeuner, leur casse-croûte, leur frais de bus, leur lissage chez le coiffeur (qui est obligatoire)… C’est  vraiment de l’exploitation !

Ce qu’en pense la société

« Beaucoup de gens sous-estiment le métier d’hôtesse car ils pensent que seules les jeunes en situation misérable l’exerce » répond Naella quand on lui demande à quels problèmes elle fait face dans son travail.

J’ai si souvent entendu des gens dire que les hôtesses et animatrices ne sont « pas très sages », qu’elles sont frivoles, que seules les moins intelligentes se lancent dans ce domaine, que se sont des « chasseuses d’hommes »… Certes, elles se font constamment draguer par des inconnus sur le terrain, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles acceptent de sortir avec n’importe qui.

Je sais de quoi je parle car à force d’entendre des techniques de drague dépourvues de finesse, on maîtrise, sans le vouloir, l’art de l’esquive. Autrement dit, à force, on sait envoyer balader ces messieurs… mais avec tact !

Pas que des problèmes

Pour conclure, car j’en ai assez dit, mis à part la souffrance des pieds due aux talons hauts, on peut aussi n’avoir aucun problème particulier. Il faut l’avouer. Comme certaines offres sont honnêtes, je ne vais pas mettre tous les annonceurs et toutes les agences dans le même panier.

Très souvent, ce travail nous permet même de rencontrer des personnes merveilleuses, d’avoir quelques privilèges qu’on n’aurait jamais eu en temps normal. Mais pour protéger les jeunes qui sont dans le domaine, il faudrait peut-être prévoir la création d’une association pour défendre leur intérêt et débattre autour de leurs conditions de travail. Et pourquoi pas un renforcement de la lutte contre le proxénétisme par l’État malgache ? 🙂

**Les prénoms des personnes citées ont été volontairement modifiés pour conserver leur anonymat.

Ce billet a été initialement publié sur mon blog Medium fin 2015. 


Mon premier billet sur Mondoblog !

Ceci est mon premier billet sur Mondoblog. Comme le font la plupart des nouveaux recrus à chaque saison, on a envie de partager nos émotions après avoir été sélectionnés pour intégrer la plateforme. C’est vrai qu’on peut se permettre de frimer (un tout petit peu) quand on figure parmi les 100 candidats retenus sur les 600 qui ont postulé. Niahaha! Ce billet est en quelque sorte une manière de vous dire bonjour et de me dire bienvenue à moi-même. En passant, si vous voulez en savoir plus sur moi et sur mon blog , c’est par ici

Je vais me « confesser » à travers un petit flash back que je résumerai en quelques étapes : de l’idée de participer à Mondoblog jusqu’à la rédaction de mon premier vrai billet que vous êtes en train de lire. Rien de mieux pour briser la glace. D’ailleurs, les Mondoblogueurs des 5 premières saisons et ceux de la 6ème se reconnaîtront peut-être dans ces quelques lignes.

Etape 1 : Premier déclic

Nous sommes un 29 mars. Je suis dans le bus pour aller je ne sais où. J’écoute la radio et je me branche sur la fréquence 96.0. C’est celle de RFI à Antananarivo. La jolie « pub » qui annonce le concours Mondoblog passe à l’antenne. Et dans ma petite tête : « C’est quoi ce Mondoblog déjà ? ». Et puis Alleluia, je me remémore tous ces billets que j’ai lus je ne sais plus quand je ne sais plus où. C’étaient de supers billets. Ah ça oui ! Écrits par des blogueurs du monde entier, bourrés de talents et qui avaient des messages (très censés) à faire passer. C’est là que je me pose la question : « Ai-je l’audace de devenir mondoglogueuse moi aussi ? ».

Etape 2 : Soumission de la candidature

Je répète : nous sommes un 29 mars. Le deadline du concours est après demain. J’ai encore le temps. Enfin non, je n’ai plus le temps. Je ne peux pas rédiger un article de 4000 caractères sans être inspirée. Et là, l’inspiration me fait encore la moue. Je décide de piocher dans mon ancien blog. Tadaaah!! Justement un article correspond au thème que j’ai choisi. Je le relis et soumets ma candidature. Voilà ! C’est parti. Il ne reste plus qu’à attendre. J’essaye de rester zen….JE suis zen…

Etape 3 : Attente interminable

Je le sais. Il faut attendre quelques semaines avant que les résultats ne tombent. Mais l’attente semble ne plus en finir. Et c’est là que ça se complique : l’attente vire à l’angoisse. Je check mes mails de temps en temps (durant les rares moments de lucidité qui me restent). C’est là, seulement là que j’ai su que c’était important pour moi. Que je voulais vraiment réussir ce concours et participer à l’aventure Mondoblog.

Etape 4 : Prolongement de l’attente et hystérie

Vers le 19 avril, toujours pas de mail. Je check ma boite 30 fois par jour. Je commence à faire des cauchemars. (Vous savez, c’est comme quand vous allez passer un examen important. Plus la date approche, plus vous faites des cauchemars dans lesquels vous échouez à votre examen). Vers la dernière semaine d’avril, j’abandonne tout espoir. Enfin j’essaye.

Et puis un beau matin du 27 avril, « il » est là. Je le vois tranquillou dans ma boîte mail. Je l’ouvre et… Hystérie totale !! Je suis mondoblogueuse!!!!

Etape 5 : Ce fut bref mais intense

Après la jubilation, place à l’appréhension et aux questionnements : de quoi vais-je parler dans mon nouveau blog ? Quel nom lui donner ? Serai-je capable de maintenir le rythme ? …Et puis je réfléchis à des noms et des slogans originaux pour aboutir au final à des formules soit insolites, soit moralement incorrectes, soit à connotation sexuelle. Bref, je préfère zapper cette partie-là.

Etape 6 : Nuits blanches

J’entame une lecture frénétique des billets rédigés par les aînés mondoblogueurs. C’est pour avoir une petite idée sur ce qui se fait…ou ne se fait pas. On est nouveau, on tâte un peu le terrain. Je repère çà et là quelques auteurs qui me plaisent déjà. Je tombe rapidement amoureuse de leurs blogs. Je sais que je suis amoureuse d’un blog quand j’incline ma tête à gauche et que je souris béatement… Et puis je passe carrément des nuits blanches. A lire et à relire des articles que j’aime bien. Pour leur simplicité et pour la personnalité de celui qui les a écrits.

Etape 7 : Accueil chaleureux

On nous accueille chaleureusement au sein de la grande famille. Oui, Mondoblog c’est d’abord une famille. Je ne la connais pas encore assez mais je le sais déjà. A la simple façon dont on me souhaite la bienvenue et dont on me propose de l’aide en cas de besoin. Ils sont gentils les mondoblogueurs .

Etape 8 : Découverte macabre

Et puis je découvre le backoffice * de WordPress. Pour ceux comme moi qui ont eu l’habitude de bloguer sur des plateformes pour les nuls assez basiques, il faut l’avouer, ça part un peu dans tous les sens. Du moins pour le premier contact. Mais c’est une question d’habitude sans doute.

Etape 9 : Mon premier billet

Aujourd’hui, j’intègre cette grande famille et ceci est mon premier billet en tant que Mondoblogueuse.

J’espère que c’est le début d’une expérience qui – à elle seule–marquera toute une vie. En avant!

 

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*backoffice : c’est la partie du site internet qui n’est visible que par l’administrateur du site et qui permet de gérer le contenu, les fonctionnalités.