Guindo Abdoulaye

Mali : Silence, la «Somilo» pollue de nouveau

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 La société minière de Loulo ( Somilo) semble passée maître dans la création de situations explosives. Après avoir été à la base du drame que la localité de Loulo, région de Kayes, a connu le 10 juillet 2009, la société minière fait encore parler d’elle, cette fois du côté de la localité de Djidjan. Si à Loulo, le problème était lié à une grogne des travailleurs, à Djidjan la bombe est d’ordre environnemental.

En effet, dans le cadre du traitement des minerais, certains produits très mortels comme le cyanure et le plomb sont utilisés dans les mines. A la fin de la chaîne de traitement, ces produits passent par un tuyau vers un déversoir final. A Djidjan, les tuyaux par lesquels passent les produits toxiques traversent le village à travers un canal. Aujourd’hui, la population de la localité est victime d’une pollution des cours d’eau et de l’air causée par les explosions régulières des tuyaux.

Face au manque de système d’adduction d’eau potable, les habitants et les animaux n’ont pour leurs besoins, recours qu’à l’eau de la seule rivière qui traverse le village. Les enfants risquent leur vie tous les jours en jouant dans le canal qui loge les tuyaux. Selon Moussa Coulibaly, un habitant que nous avons interrogé, lorsque la chaleur du cyanure vous frappe, vous vous retrouvez contaminé; et lorsqu’une goutte de cyanure vous touche, c’est la mort assurée. Il suffit de faire un tour du côté de Djidjan pour constater que la majeure partie de la population souffre de maux de ventre chroniques accompagnés de diarrhées.

Arrêter la catastrophe

La population, ayant interpellé les responsables de la mine sur la question, apprendra de ceux-ci que la société paye une taxe environnementale auprès des autorités nationales. Ne se sentant pas concernée par cette taxe, la population a continué à faire pression sur les responsables de la mine, notamment son directeur, Siaka Berthé. Ce dernier aurait demandé la démolition des concessions situées à proximité des tuyaux sans, au préalable, indemniser les propriétaires.

Les habitants sont décidés à s’opposer à cette mesure pour la simple raison qu’ils étaient là avant l’implantation de l’usine minière. Dans le souci de mettre fin à ce qu’il considère comme une extermination programmée, tout le village souhaite le déplacement des tuyaux. Pour cela, la communauté de Djidjan, dans une correspondance en date du 20 juillet 2014 adressée aux autorités locales, régionales et nationales, exige que des dispositions soient prises pour arrêter la catastrophe.
La direction de la Somilo qui a reçu une copie de la lettre n’a pas encore réagi. Bizarre, tout de même, que la Somilo soit à la base de cette pollution géante de l’environnement quand on sait que son directeur, dans une récente interview accordée à un journal de la place, affirmait que sa société détenait une certification ISO et est inscrite en bourse. Elle devrait donc en principe respecter la réglementation en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Les photos que nous avons pu prendre illustrent, en tout cas, à souhait le mal quotidien infligé aux pauvres habitants de Djidjan.


De la démocratie en pays pauvre et illettré

La pauvreté et l’analphabétisme empêchent la plante démocratique de croître, même si on l’arrose matin et soir. Un éminent homme l’avait dit il y a 20 ans.

L’ancien président français, Jacques Chirac, a déclaré que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie. Les opposants africains l’ont soupçonné de sympathie avec les dictateurs du continent. L’histoire donne aujourd’hui raison à Chirac. Depuis 1992, les Maliens pratiquent la démocratie sans savoir ce que c’est.

 

Pour nombre de Maliens, démocratie signifie anarchie. Un régime où chacun fait ce que bon lui semble. Demandez aux gens de Yerewolo Ton (ceux qui ont agressé le président Dioncounda Traoré): ils vous diront qu’en démocratie, la personne d’un chef de l’Etat, surtout intérimaire, n’a rien de sacré et mérite une copieuse bastonnade. Les courtisans et des laquais du chef, pensent que le chef a tous les droits, que les opposants du chef ont tous les devoirs et que quiconque  critique le chef ne peut être qu’un apatride. Beaucoup estiment qu’en démocratie, seule la victoire électorale compte, quels que soient les moyens employés.

 

A leur entendement, les voix des électeurs s’achètent comme au marché: il suffit, pour cela, de distribuer à tour de bras des sacs de mil ou de poster non loin du centre de vote un marchand de  voix muni d’espèces sonnantes et trébuchantes. Ceux qu’on appelle « notables », les chefs de villages et consorts, ont fort bien compris le système : sachant qu’aucun candidat ne repassera les voir après le scrutin, ils reçoivent tous les candidats avec les mêmes tambours, empochent le traditionnel « prix de cola » (entendez les pagnes et les ballons de campagne) et…boudent les urnes ! Résultat : depuis 1992, le taux de participation électorale n’a jamais atteint 39%. Chez nous, il existe aussi un troisième tour des élections; elle se joue devant la Cour Constitutionnelle, cette très auguste juridiction qui, sans se soucier de ce que les Maliens ont voté sous un soleil ardent, a l’habitude d’annuler des milliers de voix avant de désigner le candidat de son choix.

 

Dans ce contexte de démocratie où tout marchand de cola a sa propre interprétation des lois, il ne sert à rien de pondre des programmes. Les électeurs, majoritairement analphabètes, ont besoin de thé, pas de paperasses. Voilà pourquoi les programmes finissent à la poubelle ou entre les mains des vendeuses de beignets. De toute façon, les promesses contenues dans ces programmes-là n’engagent personne, pas même leurs brillants auteurs, puisque nul ne sait où trouver l’argent nécessaire au financement des milliers de ponts, de routes, d’écoles et de dispensaires promis.


De la démocratie en pays pauvre et illettré

La pauvreté et l’analphabétisme empêchent la plante démocratique de croître, même si on l’arrose matin et soir. Un éminent homme l’avait dit il y a 20 ans.

L’ancien président français, Jacques Chirac, a déclaré que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie. Les opposants africains l’ont soupçonné de sympathie avec les dictateurs du continent. L’histoire donne aujourd’hui raison à Chirac. Depuis 1992, les Maliens pratiquent la démocratie sans savoir ce que c’est.

 

Pour nombre de Maliens, démocratie signifie anarchie. Un régime où chacun fait ce que bon lui semble. Demandez aux gens de Yerewolo Ton (ceux qui ont agressé le président Dioncounda Traoré): ils vous diront qu’en démocratie, la personne d’un chef de l’Etat, surtout intérimaire, n’a rien de sacré et mérite une copieuse bastonnade. Les courtisans et des laquais du chef, pensent que le chef a tous les droits, que les opposants du chef ont tous les devoirs et que quiconque  critique le chef ne peut être qu’un apatride. Beaucoup estiment qu’en démocratie, seule la victoire électorale compte, quels que soient les moyens employés.

 

A leur entendement, les voix des électeurs s’achètent comme au marché: il suffit, pour cela, de distribuer à tour de bras des sacs de mil ou de poster non loin du centre de vote un marchand de  voix muni d’espèces sonnantes et trébuchantes. Ceux qu’on appelle « notables », les chefs de villages et consorts, ont fort bien compris le système : sachant qu’aucun candidat ne repassera les voir après le scrutin, ils reçoivent tous les candidats avec les mêmes tambours, empochent le traditionnel « prix de cola » (entendez les pagnes et les ballons de campagne) et…boudent les urnes ! Résultat : depuis 1992, le taux de participation électorale n’a jamais atteint 39%. Chez nous, il existe aussi un troisième tour des élections; elle se joue devant la Cour Constitutionnelle, cette très auguste juridiction qui, sans se soucier de ce que les Maliens ont voté sous un soleil ardent, a l’habitude d’annuler des milliers de voix avant de désigner le candidat de son choix.

 

Dans ce contexte de démocratie où tout marchand de cola a sa propre interprétation des lois, il ne sert à rien de pondre des programmes. Les électeurs, majoritairement analphabètes, ont besoin de thé, pas de paperasses. Voilà pourquoi les programmes finissent à la poubelle ou entre les mains des vendeuses de beignets. De toute façon, les promesses contenues dans ces programmes-là n’engagent personne, pas même leurs brillants auteurs, puisque nul ne sait où trouver l’argent nécessaire au financement des milliers de ponts, de routes, d’écoles et de dispensaires promis.dessin caricature


BACCALAUREAT MALIEN 2014 : Le grand cafouillage

Les examens du baccalauréat malien se sont déroulés du 10 au 13 juin 2014. Après un diplôme d’études fondamentales entaché de fraudes, on espérait voir un bac moins frauduleux. C’est raté. En effet, jamais dans l’histoire du Mali, on n’assista à des examens plus chaotiques.

 

Le mardi 10 juin, premier jour des examens du bac, les candidats et surveillants, dès 6 heures du matin, prennent d’assaut les centres où ils sont affectés. A 7 heures et demie, les surveillants, constatant l’absence des présidents de centres, commencent à se poser des questions. Traditionnellement, les chefs de centres sont présents à 6 h 30 et les candidats installés dès 7 h 15 . A 8 h, candidats et surveillants apprennent que les sujets ont fait l’objet de fuites massives et que le département de l’éducation nationale a décidé de les changer pour éviter un scandale similaire à celui du DEF. Tout le monde s’attend donc à un report des épreuves.

 

Mais les chefs de centres se présentent à 11 h avec des sujets. Prévus pour commencer à 8 h, les épreuves démarrent ainsi à 11 h 30. On n’est toutefois pas au bout des surprises. Quelques heures après le démarrage des épreuves dans certains centres, les candidats de la série Langue et Littérature (LL) se voient retirer leur sujet au motif qu’il s’agissait de sujets du niveau de la 9ème année du fondamental et non de la terminale du lycée ! Le cas arrive, par exemple, au « Lycée du Progrès » de Faladié.

 

Effectivement, on ne soumet pas à des lycéens de « LLT » un sujet de littérature comme: « Un parent revient de voyage; racontez. ». Ou encore ce sujet: « Conjuguez le verbe entendre au passé composé de l’indicatif ». Dans d’autres centres comme celui du Lycée de Niamana, les candidats poursuivent les épreuves avec le sujet qui vient d’être annulé ailleurs. Pour ne rien arranger, les candidats arabophones sont oubliés: on ne leur propose aucun sujet ainsi que cela est constaté au « Lycée Mabilé ». Au centre de Kalanban, les candidats auront les sujets si tardivement qu’ils ne termineront le traitement  qu’à 22 heures, s’éclairant de bougies et de lampes.

 

Après cette journée-marathon du mardi 10 juin 2014, rendez-vous est pris pour le mercredi 11 juin pour de nouvelles épreuves. Mercredi matin, candidats et surveillants attendent  jusqu’à 9 h 30 les sujets. Quand les sujets arrivent enfin dans les centres, les candidats de la série « Sciences Sociales » reçoivent, non pas les sujets de géographie attendus, mais plutôt des sujets d’anglais. Le comble, c’est que ces sujets d’anglais étaient destinés aux candidats de la série « LLT » ! Ces derniers, au lieu de sujets de mathématiques, reçoivent à leur tour des sujets de géographie.

 

Devant le tollé suscité par ce cafouillage,  le chef du centre « Mabilé » récupère les sujets et fonce sur l’académie, chargée de l’organisation des examens. C’est là qu’on lui remet les vrais sujets qu’il transporte aussitôt au centre. Il n’est pas, hélas!, au bout de ses peines : les sujets qu’il transporte ne sont pas mis dans des enveloppes cachetées, ce qui viole leur secret ainsi que la loi, laquelle, déclare nul tout sujet non scellé. Conséquence: des fuites massives car les candidats auxquels sont remis les sujets les communiquent à d’autres qui, par erreur, avaient reçu des sujets différents qu’on s’apprêtait à changer.

Autre facette de la désorganisation générale: jeudi, à 8 heures, les épreuves de sociologie commencent au centre « Mabilé ».

 

Les candidats inscrits en « sciences sociales » reçoivent des sujets dont le suivant: « le fonctionnement de la famille malienne ». Mais les questions à répondre portent plutôt sur « la famille chinoise ». Qu’est-ce que la Chine vient chercher dans cette histoire ? Et quel étudiant malien sait quelque chose des Chinois alors qu’ils ne figurent pas au programme scolaire ?

Le désordre est tel que le bruit d’une reprise intégrale du bac court la ville. Le hic, c’est que le ministre des Finances s’y serait opposé en raison des contraintes financières que connaît l’Etat.

 

Interpellée, mardi 10 juin par le parlement, Madame Togola Jacqueline Nana, ministre de l’éducation a vertement dénoncé les magouilles en cours dans les écoles privées dont certains promoteurs feraient de la fraude et des notes complaisantes leur fonds de commerce. Ces promoteurs, aux dires de la ministre, font tout pour que leurs écoles soient retenues comme centres d’examens afin de s’y adonner à leurs sales besognes. La ministre a même brandi devant les députés des enregistrements mis à sa disposition par « Orange-Mali S.A », enregistrements où l’on entend des fraudeurs demander: « La sauce est-elle prête ? ». Et l’interlocuteur répond: « Elle sera prête dans l’heure! ». Du coup, la ministre annonce des poursuites judiciaires…En attendant, on peut se demander qui passera aux examens et ce que vaudront les résultats.

 

Photo Bacheliers


Mali : la Minusma décriée par la population à Gao

soldat-minusmaSuite à l’intervention militaire française en cours depuis janvier 2012, le Conseil de sécurité des Nations unies , par une résolution n° 2100 du 25 avril 2013,a créé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

La Minusma, composée pour l’heure de quelque 6 000 hommes, est déployée dans les principales villes du Nord et dans la capitale du Mali. Elle a pour mission, entre autres, d’aider les autorités maliennes à stabiliser le pays en accordant une attention prioritaire aux principales agglomérations, aux axes de communication, à la protection des populations civiles, à la situation des droits de l’homme. La force de l’ONU  a aussi en charge la mise en place des conditions indispensables à l’acheminement de l’aide humanitaire, au retour des déplacés, à l’extension de l’autorité de l’État, au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Elle travaille enfin à écarter les menaces sécuritaires et à prévenir tout retour d’éléments armés dans les zones où elle opère.

Depuis leur déploiement, les soldats de la Minusma, en lieu et place de leur mission de sécurisation du territoire et des citoyens, s’adonnent à d’autres pratiques, surtout dans les localités du Nord. A Gao, par exemple, les populations déçues du comportement des soldats commencent à hausser le ton et les griefs contre la force sont nombreux. Tout d’abord, retranchés dans un hôtel de la ville, les soldats onusiens ne se donnent aucune espèce de peine : seules les forces de défense et de sécurité du Mali et celles de l’opération Serval effectuent des patrouilles sur le terrain. « L’activité principale des soldats de la Minusma consiste à faire du commerce et à courir derrière les jeunes filles de Gao », nous explique, plein de colère, un notable de la localité. Bénéficiant de grands stocks d’eau minérale, plusieurs soldats en cèdent régulièrement de pleins cartons aux commerçants de Gao et de la ville voisine de Gossi. Le prix du carton est de 1 750 F Cfa. A ce train, une bonne partie du budget alimentaire de la Minusma finira sur les marchés et dans les foires au lieu de désaltérer d’illustres combattants antijihadistes !

Quant au second point d’accusation, qui concerne la chasse aux demoiselles de Gao, il irrite au plus haut point les populations locales. « Les soldats de la Minusma sont devenus les champions dans la drague aux filles, s’indigne l’une de nos sources. Depuis leur arrivée à Gao, le chiffre d’affaires des vendeurs de motos Jakarta a pris l’ascenseur. D’innombrables filles, même celles issues de familles démunies, se sont procuré des motos Jakarta. Cette subite prolifération de motos toutes neuves dans une ville où la crise sécuritaire se fait encore sentir a poussé les chefs de famille à chercher à comprendre. On a ainsi appris que ces motos sont tout simplement achetées par ces filles avec l’argent gagné à l’occasion de leurs relations intimes avec des soldats de la force de l’ONU . »

Agacées par le comportement sexuel des soldats, les populations de Gao affublent désormais la Minusma du sobriquet d’« amusement ». Elles viennent d’ailleurs de découvrir un nouveau fait grave: une vidéo où l’on voit deux filles en plein rapport sexuel avec un soldat de la force circule, depuis quelques jours, dans la ville. Les deux jeunes filles, élèves du lycée Yana Maiga de Gao, ne semblent pas en faire un problème et se rendent sans remords à l’école, malgré les moqueries de leurs camarades. Indignés par ce qui semble être la goutte d’eau qui fait déborder le vase, certains journalistes de la cité n’ont pas manqué de passer en boucle une émission appelant les responsables de la Minusma à sévir contre leurs agents fautifs. Pour l’instant, aucun commentaire ne vient du côté du quartier général de la Minusma.

 A Gao, personne ne veut plus de la force de l’ONU; une grande manifestation populaire est même en préparation dans les jours prochains pour exiger son départ pur et simple de la ville. Selon, D. Maiga, enseignant, à Gao, « la présence des soldats de la Minusma ne sert à rien, car les attentats perpétrés à Gao après la libération ont eu lieu à leur nez et à leur barbe; ils étaient sans doute calfeutrés avec les jeunes filles de Gao. » Pour madame Touré Youma, résidente de Gao, « la Minusma, qu’on le veuille ou non, échouera à Gao, comme toute les autres forces onusiennes à travers le monde. » Pour l’instant, ce qui inquiète le plus à Gao, c’est le risque de propagation des infections sexuellement transmissibles.

 


Négociations Gouvernement – Groupes armés: Pourquoi IBK doit négocier

marche de protestation à Tombouctou

Fidèle à la ligne de conduite qu’il s’est toujours imposé, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta n’a jamais fait de mystère sur ses intentions de ne point prendre langue avec des bandes armées sur le territoire. Une position quasi tranchée qui l’honore non seulement en tant que patriote malien tout court, mais surtout en sa qualité d’homme d’état. Mais une analyse froide et stratégique de cette volonté de refondation de la République à partir des principes de séparation des pouvoirs, de justice sociale, d’une gouvernance sobre, efficace et vertueuse et de l’état de droit du Chef de l’État, démontre qu’il y a lieu de remplacer les ingrédients qui sont en place pour que la crise au Nord ne se prolonge pas dans la durée.

Que l’on commence les pourparlers avec les groupes en armes ou pas, importe peu. L’essentiel est que l’on aille à la table de négociation pour discuter sans préalable, sans à priori inutile avec le seul souci constant qui est celui de préserver le Mali des soubresauts qui ailleurs, ont déconstruit des nations et hypothéqué dangereusement ou durablement leur devenir.
Certes, tout dépendra dans une large mesure de la manière dont le processus de négociations va se dérouler. Il devra être exempt de perversions de nature à vicier le retour durable de la sécurité, la stabilité et la paix.
Dans ce cadre, il est primordial que les médiateurs jouent leur rôle en se postant à équidistance de toutes les coteries, n’ayant à cœur que de prôné l’intégrité, la sécurité et le développement de la République du Mali et elle seule.

Il faudra y apporter le traitement qu’elle nécessitera. Avec un seul impératif : les intérêts du Mali. Dans le secret des négociations et dans l’intimité de notre conscience, il ne devrait y avoir qu’un seul vainqueur : le Mali, un patrimoine à tous les Maliens. Par conséquent, il serait souhaitable que l’on commence le processus par son milieu, en effectuant le cantonnement, puis ensuite procéder au désarmement et à la réinsertion.

L’aboutissement des différents accords de paix a démontré que même si l’on impose à ces groupes le désarmement, ils n’apporteront lors de la collecte que des armes usées, après avoir enfoui dans des caches l’armement de pointe.
Pour les partenaires et amis du Mali, qui sont venus lui prêter main forte, en guise de soutien au retour de la paix, il est important qu’il reste démocratique. Il est important qu’il reste stable, il est aussi important que tous ses dirigeants soient à la hauteur de l’esprit et de la lettre de la constitution et travaillent sous et au nom du peuple du Mali. Il faudrait surtout qu’il aide son peuple à conserver ce capital précieux dans la paix et la stabilité.
Il reste à construire une culture de paix fondée sur le discours de la solidarité, également sur la vérité et la justice, l’éthique et la morale.


Nelson Mandela, l’immortel!

MandelaLe mardi 10 décembre 2013, un hommage planétaire a été rendu à Nelson Mandela. Quel être humain même décédé pouvait drainer plus de cent chefs d’Etat et de premiers ministres ou encore des stars du cinéma, du sport et du business ? Il faut être Nelson Mandela pour le faire. Jamais un hommage à un défunt n’avait autant rassemblé de personnalités du monde entier. Malgré, la pluie tenace et des mesures de sécurité dissuasives, cinquante mille Sud-Africains ont pris d’assaut le gigantesque stade de Soweto. Jamais un corps d’humain n’avait été bénit par tous les Dieux. Nelson Mandela est tout simplement immortel.

Je pèse mes mots, lorsque j’utilise l’adjectif immortel chez un commun des mortels. Bien évidemment que Madiba est « immortel ». Ma thèse de l’immortalité de Mandela, je la soutiendrai avec cette légende, si chère au célèbre conteur Almamy Bah. Cette légende nous apprend qu’un guerrier nommé Komaga Magassa, après avoir franchi toutes les étapes de son initiation décide d’aller à la chercher d’un remède contre la mort. Histoire d’être immortel.

Ainsi, il prend son bâton de pèlerin et va de villages en villages rencontrer les plus grands marabouts, histoire de se procurer un remède contre la mort. Chaque fois qu’un marabout lui disait que la mort était sans remède, il répondait à ce marabout qu’il ne possédait pas assez de savoir. Après, plusieurs semaines voire plusieurs mois de recherche, il tombe afin sur un marabout qui lui dira posséder un remède contre la mort. Au jeune guerrier, le marabout déclare : « La renommée est le seul remède contre la mort ». Il conseilla, alors à notre guerrier de poser des actes inoubliables. Ces actes racontés de générations en générations feront de lui un immortel. Et le marabout de conclure que seule la renommée permet aux générations futurs de ne pas oublier.

Cette légende pourrait bien servir d’argument pour asseoir ma thèse de l’immortalité de Nelson Mandela. Nelson Mandela par son combat contre l’apartheid a permis de jeter les jalons d’une nouvelle Afrique Sud. Après avoir passé 23 ans en prison, il est élu à la tête de l’Afrique du Sud et réconcilie à jamais les noirs et blancs de la nation Arc en ciel. Son combat lui a conféré une renommée jamais égalée. Parlant de Madiba, Ban Ki Moon déclarait : « Mandela était l’un des plus grands enseignants de ce monde. Il était prêt à tout donner pour la liberté et la justice. Il a fait preuve de grandeur. C’est un véritable cadeau qu’il nous a laissé. »

Même son cadavre continue à lui conférer la renommée. L’histoire retiendra que c’est lors de la cérémonie d’hommage à Mandela que les deux ennemis jurés, Barack Obama et Raul Castro se sont salués. Avec la mort de Mandela, plus que l’Afrique du Sud, le monde a perdu un père et un héros. Repose en paix Mandela. Amen! Nous ne t’oublierons jamais et tu seras toujours avec nous. « Les morts ne sont pas mort ».


Premières nouvelles de Bamako

image Electeurs

Les hommes politiques maliens ne finiront pas de nous surprendre. Après s’être combattues farouchement depuis le 22 mars 2012 et pendant la présidentielle qui a portée au pouvoir Ibrahim Boubacar Keita, certaines formations politiques se rapprochent en vue des législatives.

En effet, après la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita au cours de l’élection du président de la République, les yeux sont tournés vers les législatives. Conscient de leur faiblesse à gagner les législatives, les formations politiques ont décidé de de faire chemin ensemble.Chose qui en soit n’est condamnable. Mais la spécificité malienne est que depuis un certain temps on assiste à  une étrange amitié  qui se tisse entre chats et chiens. Pour gagner les législatives des ennemis d’hier sont devenus de très bons  amis.

Le ridicule ne tuant pas, les regroupements varient en fonction des localités et des états d’âmes. Par exemple dans la localité de Koutiala située à 450 Km au sud de la capitale, une alliance a regroupé le parti SADI,  l’ADEMA, l’URD et le MPR  pour briguer ensemble les 6 postes en compétition. Le partage envisagé réserve  2 postes à SADI, 2 à l’ADEMA et 1 pour chacun des  autres partis. Les partis engagés ont signé une plateforme dénommée « Binkan ».  Contre ce bloc, un autre se prépare en douce. Il est composé de l’UDD, du RPM et de la CODEM.

Ces alliances surprennent plus d’un dans la capitale de l’or blanc. Le parti SADI, à travers sa radio, n’a jamais menagé les autres formations politiques accusées d’être reponsables des 20 ans de gestion catastrophique du Mali. Pendant la présidentielle, la ville de Koutiala était le théâtre d’une guerre entre l’ADEMA, soutenue par la Radio WASSA, et le parti SADI, soutenu par la Radio KAYIRA. A Ségou, au moment, où, l’ADEMA est alliée au CNID pour combattre le RPM, en commune 5 du District de Bamako, le CNID est en alliance avec le RPM pour combattre les autres formations politiques.

L’imminent avocat Me. Amadou Tièlou Diarra préfère parler de combinaison et non d’alliance. Selon, il alliance lorsque les regroupements sont les mêmes partout à travers le pays.   Les populations se demandent aujourd’hui jusqu’où iront ces alliances qu’elles qualifient de contre nature. En tout cas, la bataille risque d’être tendue à travers le pays Koutiala et les plus hautes autorités doivent prendre des mesures pour éviter des débordements.