Hadson Archange ALBERT

Quelle fête de fin d’année pour Haiti ?

Les fêtes de fin d’année s’annoncent partout comme un grand moment à partager. Pourtant en Haïti, les manifestations récurrentes de l’opposition radicale entravent les activités de la vie socio-économique. Aussi amenuisent-elles l’espérance de chaque Haïtien de fêter dans l’amour, la paix et le respect fraternels. 

Depuis plus de trois semaines, l’opposition se mobilise à travers les rues du centre-ville et réclame radicalement le départ du pouvoir Michel J. Martelly. Ces agitations populaires risquent de replonger le pays dans de sinistres moments historiques. Au départ elles étaient ignorées, mais leur fréquence inquiète de plus en plus. D’ailleurs, les casses, et les victimes qu’elles entraînent sont déjà très importants.

Cette triste situation soulève aussi de grandes interrogations autour des fêtes de fin d’années. Le décor des bâtisses de Port-au-Prince montre l’envie des Haïtiens de célébrer l’année. Mais cette décision reste du ressort des politiciens qui semblent ne plus vouloir donner de répit au peuple. Le 12 janvier 2015, s’annonce déjà comme une date angoissante. On dirait même que les perspectives d’avenir politique d’Haïti s’arrêtent jusqu’à cette date.

Seuls les politiciens n’entendent pas et ne comprennent pas le cri d’un peuple fatigué des tourmentes qu’il subit. Dans les médias, ils se chamaillent comme des gamins en cour de récréation. Pire est, ils se réclament être défenseurs de la nation. De vrais trouble-fêtes ces politiciens !

Toujours privés des plus élémentaires conditions sociales, les Haïtiens risquent de ne pas avoir le droit de célébrer la nouvelle année. Et même que fêter dans cette dure réalité ?


Divorce Martelly-Lamothe : le climat du film politique

Le torchon brûle entre les pouvoirs exécutif et législatif haïtiens. Les parlementaires ont frappé fort en réussissant à séparer l’inséparable duo Marthelly-Lamothe. C’est un président assagi et surtout harassé par les contrecoups politiques qui s’est adressé à la nation dans la soirée du 13 décembre 2014. Cette intervention fait suite au rapport de la Commission consultative mandatée par le président lui-même. Cependant, les parlementaires semblent être une fois de plus insatisfaits, car ils visent encore plus haut.

L’exécutif et le législatif haïtien sont à couteaux tirés depuis l’arrivée du président Michel Martelly au pouvoir. Les parlementaires réclamaient vainement un peu de révérence de la part du président puisqu’ils s’estimaient être élus tout comme ce dernier. Mais, cette demande paraissait impossible aux yeux d’un homme qui a forgé sa carrière dans l’arrogance, l’impudence, le mépris et la dérision de ses paires. Dans la sphère musicale, que ce soit pour vaincre ou pour convaincre Martelly se mettrait même à nu. La synergie qui emballait le chanteur était appréciable et appréciée. En somme, Matelly a un esprit de vainqueur.

Apparu en politique comme un cheveu dans la soupe et annoncé comme un Messie, le président du Konpa allait tenter de résoudre la crise avec autant de fougue qu’en musique. Il lui aura été rappelé et conseillé maintes fois de se tranquilliser sur certains sujets. Mais, c’était sans succès. On se souvient bien des propos de Joseph Lambert lorsqu’il était sénateur et opposé au pouvoir : ”|Martelly est entré sur la scène politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaine”. La sagesse de ces propos ne pouvait pas freiner la témérité du président.

Les sénateurs ne s’attardaient pas dans l’indifférence et passaient à l’offensive. Rapidement des blocs parlementaires se formaient et les différentes propositions de loi de l’exécutif s’attardaient dans les tiroirs. De ces propositions de loi, on retient surtout celle de la loi électorale qui est enfermée dans les tiroirs du Parlement. Face à cette situation, Martelly dans son arrogance dénonçait vertement ces parlementaires. Le député de Delmas-Tabarre, Arnel Bélizaire a été arrêté sous l’ordre formel de ce dernier sans que son immunité n’ait été enlevée.

Trois ns après son investiture, Martelly s’est fait tourner en bourrique sans concevoir les réels changements qu’il a promis au système politique. Entre l’amplification des manifestations récurrentes de l’opposition exigeant le départ du pouvoir en place; la non-tenue d’élections au terme des mandats des parlementaires, etc. le pays frôle la catastrophe. Marthelly, dans son incapacité, mandatait une Commission consultative regroupant des citoyens de différents secteurs ayant pour mission d’élaborer une proposition de sortie de crise.

Ladite Commission venait planter une épine au talon du président à la sortie de son rapport. En effet, cette dernière réclamait le départ inconditionnel du premier ministre Laurent S. Lamothe. Dans la soirée du 13 décembre, c’est un président résigné qui s’est apparu sur les écrans de la télévision nationale en vue d’annoncer son approbation au rapport. Un coup dur pour Martelly qui perd son ami de toujours.

L’opposition reste toute même insatisfaite du résultat. Sans dessiner l’avenir, elle veut à tout prix toucher la tête de l’exécutif. Malgré les différentes interventions de la communauté internationale, particulièrement des Etats-Unis, les opposants ne veulent pas concéder. Actuellement, le secrétaire d’Etat américain est hautement annoncé dans nos murs, en dépit des deux visites de son conseiller Thomas Shannon en moins de deux mois.

Les politiciens haïtiens jusqu’à présent n’ont retenu aucune leçon de l’histoire. Ils poursuivent leur cynisme sans scrupule et à leur gain sans considérer les intérêts du peuple. Mais toujours le véritable perdant sera cette nation en quête d’une rédemption.

 


Haiti- L’intégration des handicapés, facteur décisif et incontournable au développement durable.

handicapé

crédit: DR

Toute société empruntant la voie de la modernisation et du développement durable doit indubitablement considérer l’intégration de tous ses acteurs de la vie sociale. Une telle intégration nécessite un conditionnement de normes structurels tant qu’infrastructurels. En effet, des organismes mondiaux se sont partout engagés de plain-pied contre tous concepts de préjugés et stéréotypés à l’ endroit des handicapés. En Haïti, les avancés sont à peine visibles, car beaucoup d’efforts restent à faire.  

La société postmoderne se nourrit de l’intégration sociale pour accroitre son mode de développement. De ce fait, elle exige qu’un humain ne doit plus être l’objet de discrimination ethnique, physionomique, de genre, de religion, etc. Les organismes humanitaires tentent à tout prix de réduire, voire éliminer, tout clivage nuisible aux rapports humains. Les personnes à mobilité ou capacité réduite ”handicapé ” ne peuvent être en aucun cas considéré comme une dixième ou une tierce personne.

L’article premier des lois universelles stipulent que tout les êtres humains sont nés libres et égaux en dignité et en droit. Ces lois furent rédigées à la fin du XIXème siècle au moment où l’Europe prenait conscience de son ethnocentrisme. Tenant compte du progrès  que procure cette égalité grâce à l’intégration, les acteurs sociaux s’engagent dans des cadres beaucoup plus spécifiques et détaillants. Ainsi, dans plusieurs sociétés les handicapés dont leurs droits ont été longtemps bafoués participeront à la vie active en vertu des lois érigées en leur faveur.

Que ce soit en France (loi du 30 juin 1975 réformée le 11 février 2005) ou en Haïti (13 mars 2012) ces lois impliquent les conditions et privilèges que devraient jouir tout être humain. Elles portent cependant une attention particulière à ceux des handicapés. Aujourd’hui des programmes spéciaux sont conçus à la scolarisation de ces derniers, les infrastructures tiennent compte des voies et accès pour handicapés, ces derniers sont employés dans des entreprises publiques tant que privées, etc.

Le cas d’Haïti

Haïti peine encore à lancer une véritable politique d’intégration et d’accompagnement sociale pour les handicapés. Le terrifiant séisme du 12 janvier 2010 a porté le nombre d’amputés, déjà négligés, de 800 000 à 1 200 000 (SOS ESF-5 novembre 2012). La seule action menée par les autorités est le vote de cette loi précitée. S’il en existe d’autres, elles sont toutefois moins apparentes. L’Ecole Saint-Vincent reste, dans ses situations précaires, la seule école spécialisée dans la formation et l’éducation des personnes handicapées. Des organismes humanitaires se battent pour que les constructions infrastructurelles publiques tant que privées considèrent nettement ces derniers.

Une telle intégration sociale exigerait aussi l’exclusion d’un langage stigmatisant qui démontre la vision erronée de l’haïtien face aux handicapés. Aussi, des propos blessants qui peuvent ulcérer  l’âme humaine ne devraient-ils pas être bannis du créolisme ?  Comment des termes comme : Kokobe, egare, je twèt, petevi, etatad, kòkòb, bègwè, etc. peuvent perdurer dans une société qui se tend vers un développement  permanent ?

Une personne soit à mobilité ou à capacité réduite est un élément incontournable  au développement durable. En Haïti comme ailleurs certains handicapés se sont autant prouvés dans les domaines sociales que les personnes jugées ”normales”. Béken*, Steve Wonder, Ray Charles, Hellen Keller, etc. Si nous tenions à les citer notre liste serait en effet jugée trop longue, meme interminable.

Une affaire de tous

Toute personne quelle qu’elle soit devrait être motivée par l’idée d’intégrer pleinement les handicapés dans la vie active. Car, une infirmité ou une malformation peut survenir à n’importe quel moment de la vie. Elle peut être la suite d’un accident ou d’une maladie, toujours imprévisible.

L’intégration sociale se révèle un organe plus qu’important et consistant pouvant accélérer la croissance du développement pour lequel nous nous battons. Aujourd’hui, il est indéniable qu’aucune manœuvre sociale ne peut se réaliser sans la participation des handicapés. Autant que nous pensons à l’intégration sociale de beaucoup de secteurs jugés apparents, nous devrions aussi penser à ces derniers.

Kokobe, egare, je twèt, petevi, etatad, kòkòb, bègwè: Termes courants et stigmatisants dans la langue créole qui identifient les handicapés.

Béken :  Artiste auteur, chanteur et compositeur haitien


La légende, Messi continue.

000_TS-DV1914582Photo: Metronews.fr

Malgré que ses dernières performances en dents de scies semaient des doutes sur sa forme et son avenir, Messi continue de faire tomber les records. Le 22 novembre dernier, le goleador argentin est devenu le meilleur buteur de la ligua espagnole de tous les temps avec 253 buts dans son compteur. En neuf ans, La Pulga a depassé Telmo Zara qui avait jusque-là inscrit 251 buts dans ledit championnat.

Définitivement les records sont les victimes choisies de Lionel Andres Messi. Compte tenu de son compteur en Ligua, l’attaquant Barcelonais devait sans conteste être sacré meilleur buteur de la Ligua espagnole cette saison. L’inéluctable fait est survenu lors de la douzième journée du championnat ou le FC Barcelone recevait le FC Séville. Le prodige argentin a pulvérisé le record de Telmo Zarra-meilleur buteur de la ligua espagnole-par un superbe coup franc qui longeait la lucarne (21eme minute). Deux autres buts surviendront par la suite pour couronner la dentelle.

Cette brillantissime performance vient aussi de confirmer sa forme tantôt questionnée cette saison. Car, depuis le début de saison le quadruple ballon d’or peinait à retrouver sa prouesse et est jusqu’à présent longuement devancé par son éternel rival Cristiano Ronaldo. 253 buts en seulement neuf années !   Que ce soit collectivement ou l’inverse La Pulga se distingue toujours sur le terrain.

Le monde sportif est sur le qui-vive et se questionne : « Jusqu’où Messi compte-t-il s’arrêter ? » A cette question, seul le vieux dicton « Qui vivra verra ! » donne une réponse vague et ambigüe. Car, compte tenu des importants trophées du joueur, obtenu grâce a ses nombreux records battus, il est difficile d’imaginer le football sans lui. De surcroit, le virtuose compte encore rester longtemps sur le terrain en raison de son âge.

Par ailleurs, une importante autre question vient d’éveiller les esprits. Ce dernier titre rend-il à Messi le mérite d’un cinquième ballon d’or cette année ? A cette réponse, il faudra poser en face les multiples performances de son rival lusitanien, CR7. Parallèlement, ce dernier est sur son nuage et joue comme sur une autre planète ces temps-ci. Messi ne devrait pas l’enlever le titre même avec 253 buts.

Pelé, Maradona, Raul, Ronaldo (le brésilien), etc. Messi a déjà fait tomber les records des plus grands joueurs de la planète football.  Messi a déjà marqué et marquera indubitablement ce jeu. Messi la légende ! Messi l’immortel ! Messi… Messi… Messi… Messi…

 

 

 


Vertières, cette insolence que paie Haiti.

vertieres-3

 

Le 18 novembre 1803 les esclaves de Saint-Domingue se livrent dans une bataille sans merci contre l’armée française, la plus grande de l’époque et la mirent en déroute. La bataille de Vertières, reste la première grande défaite du grand stratège Napoléon Bonaparte. Haïti devint par la suite, le premier pays qui s’insurgeât contre la barbarie raciste et esclavagiste européenne très en vogue à l’époque et entraina d’autres colonies  dans cette voie. Cependant, cette bataille est reléguée aux oubliettes malgré son incontournable importance dans l’histoire humaine.  

La bataille de Vertières est la troisième et dernière bataille de l’armée indigène de Saint-Domingue contre les oppresseurs français. Plus de 20 000 mille esclaves décidèrent d’un ton commun de vivre libre ou mourir au lieu de se remettre sous les fouets de l’homme blanc. A cet effet, Pétion, leaders des troupes mulâtres, rejoignit Jean-Jacques Dessalines pour défier les troupes de Napoléon Bonaparte. Ce dernier suppléa le général Rochambeau à la place de Emmanuel Leclerc avec pour mission de rétablir immanquablement l’esclavage dans la colonie Saint-Dominguoise par tous les moyens. Ce choix ne fut pas innocent et démontre clairement à quel point Bonaparte tenait à cette colonie.

Rochambeau mis aussitôt en marche la machine répressive. Beaubrun Ardouin repeint l’atrocité française contre les insurgés  qu’ils noyaient,  pendaient, fusillaient, étouffaient dans la cale des navires avant de les faire dévorer par des chiens venus de Cuba1. Ardouin poursuit : « Rochambeau les fit placer sur un navire de guerre : on les plaça dans la cale en enfermant hermétiquement les écoutilles, après y avoir allumé du soufre. Ces malheureux furent asphyxiés et leurs cadavres jetés ensuite dans la mer2. » Les indigènes acceptaient ces représailles au lieu de se voir courber l’échine dans les plantations sous le forçât à cause de la couleur de leur peau.

Ainsi, après avoir essuyé l’échec à deux grandes batailles, soit celle de la Ravine-à-Couleuvres (23 février 1802) et celle de la Crête-à-Pierrot (4-24 mars 1802), les indigènes parviennent à se défaire de l’armée française. Cette dernière monopolisait dix (10) forts dans les environs du Cap, mais s’est vue assiégé par un stratège perspicace en l’occurrence Jean-Jacques Dessalines. La détermination et la bravoure des généraux qui épaulèrent Dessalines furent remarquables. D’ailleurs Rochambeau arrêta momentanément la bataille pour saluer la bravoure du général François Capois (Capois la mort) qui ne s’arrêta pas aux tirs des boulets qui atteignirent sa cavale et enlevèrent son chapeau.

La plus grande armée coloniale fut vaincue par un peuple en arme après douze (12) heures de combats au moins. Des 70 000 hommes envoyés par Bonaparte pour rétablir l’esclavage 55 000 laisseront leurs vies. Un délai de dix (10) jours fut accordé à Rochambeau pour retirer ses troupes du territoire.  Haïti rentre dans l’histoire et inspire d’autres colonies avoisinantes qui subissent encore la barbarie européenne.

Les éloges à l’encontre de ce peuple ne manqueront pas surement. Descourtilz estime que : Le plus beau sang a formé ces peuples ; il semble que la nature ait perfectionné tout particulièrement son mode générateur dans leurs formes nobles et gracieuses3. Pour sa part le Père Dutertre avoue que : Si leur corps a été soumis à la rude épreuve de l’esclavage, leur âme est demeurée indomptée… ils s’estiment autant que les maitres qu’ils servent4.  

Par ailleurs, ce fait est mal digéré par des conservateurs qui voulaient sans relâche maintenir le système esclavagiste et voyaient les haïtiens comme des petits nègres insolents. Selon le journaliste et écrivain uruguayen Eduardo Galeano, le troisième président américain Thomas Jefferson déclarait que c’est d’Haïti provenait la peste de la rébellion. En Caroline du Sud on incarcérait tout marin noir d’un bateau à quai, à cause du risque de contagion de la peste de la rébellion antiesclavagiste5.

Pour cette insolence, la France forcera à Haïti de lui payer durant un siècle et demi 90 millions de francs or, soit  17 milliards d’euros en échange de reconnaissance de son indépendance.

Aujourd’hui encore, les encyclopédies et les livres d’histoires parlent de Waterloo et non de Vertieres comme le premier lieu de défaite des troupes Napoléoniennes. A l’extérieur d’Haïti, l’Angleterre est le premier pays à abolir l’esclavage et l’on préfère Toussaint à Dessalines. Pourtant, Toussaint le précurseur n’a qu’aplani les sentiers à ce dernier qui sans épouvante a corrigé l’armée française.

   [1] Beaubrun Ardouin, Histoire d’Haïti, Tome cinquième, Paris, 1854, Edition Dr Francois Dalencourt, 5 Rue Saint-Cyr, P-au-P 1958, p.63.

[2] Ibid, p. 59

[3] Jean Fouchard, Les Marrons de la Liberté, Collection ”Histoires et Litteratures”, Editions de l’Ecole, Paris, 1972, p.143.

[4] Ibid, p.143.

[5] Article « Cette insolence nègre qui continue de contrarier les ames blanches », Eduardo Galeano paru dans Brecha, le 18 mars 2012, repris par Paroles en Archipel le 27 Septembre 2014 sous le titre : « Haïti, ce pays qui continue à expier son péché de dignité ». 


Chez moi c’est l’inaccessibilité à l’eau !

dlo

 

credit photo:alterpresse

Dans la société post-moderne où nous vivons, l’accès à l’eau potable est primordial. Cependant, en Haïti on observe tout le contraire. La société paysanne haïtienne vit en ce XXIème siècle aux dépens des circonstances naturelles comme à l’ère primitive. Le rural haïtien doit connaitre toutes les peines du monde pour obtenir une larme d’eau en saison aride. Parvenir à distribuer de l’eau potable efficacement reste entre autres un défi pour les autorités haïtiennes, autant insouciante  qu’impuissante face à la situation.

 

Le milieu rural haïtien est souvent considéré comme un lieu isolé où les habitants sont délaissés à la merci de la nature et de ses phénomènes. Face à la brillante absence des autorités concernées et des infrastructures modernes qui facilitent l’accès à l’eau, les ruraux mènent une vie de primitif. Il faut donc marcher au moins une centaine de kilomètre pour accéder à une trouée qui suinte de l’eau. Toutefois pour y arriver l’aventure s’avère risquée, car il faudra s’exposer à l’escalade des pentes abruptes, affronter la gorge funeste des grottes et des vallées. Elle devient encore plus pénible en sens inverse pour ces gens, quand, avec leurs sceaux remplis sur la tête ils doivent regagner leur demeure.

Pour pallier aux risques qui s’exposent, on constate que les gens se rendent généralement en groupe à ces endroits. De ce fait, ils peuvent s’entraider et se prémunir des dangers  et menaces imminentes. Généralement l’eau ne fait que suinter, ce qui impatiente fort souvent la longue file d’attente. Par conséquent, les affrontements entre groupes rivaux ou entre membres du même groupe sont fréquents. Pour contourner cette situation, certains y vont à la tombée de la nuit à tâtons ou munis de leur chandelle.

Nécessité fait loi

L’insalubrité qui forme souvent le décor de ces paysages, en l’occurrence boues, marécages,déchets plastiques et autres sont généralement ignorés. Les activités menées dans ces rivières sont les causes primaires à ces insalubrités. A l’exemple, quand une personne s’y rend pour la lessive, elle devra passer une journée entière. La nature devient par conséquent son seul recours à un moment où elle doit se soulager. D’autres y mènent leurs animaux pour le breuvage qui s’y soulagent en même temps.

Les gens s’abreuvent autant sans se soucier de la qualité de l’eau. De ce fait, le breuvage devient uniquement une activité à faire passer la soif sans se préoccuper des conditions sanitaires. Ainsi observe-t-on que le choléra-une épidémie importée depuis 2010-se propage à une vitesse chronique en milieu rural haïtien. L’important nombre de ses victimes fuient les statistiques en raison de l’absence des Centres de Traitement de Choléra (CTC) dans ces communautés. Impuissants et ignorants la situation, les paysans voient souvent en ces faits le résultat d’un sort maléfique et mystique.

La politique du bon voisinage

Conscient du problème de la raréfaction de l’eau et du laxisme des autorités, les citoyens se peinent à trouver une issue. Les familles les plus aisées construisent en fonction de leur moyen des réservoirs. Ainsi, accumulent-elles en saison pluvieuse de l’eau en réserve. La durée de cette réserve varie en fonction de la superficie du bassin. Ceci leur assure une certaine sérénité en saison aride.

Cependant, ces réservoirs ne sont pas seulement un bien familial. Ils se transforment facilement en bien communautaire, car dans ces communautés l’entraide est de mise. Les familles avoisinantes qui ne peuvent posséder un bassin s’y présentent continuellement avec leur récipient vide. Les propriétaires doivent donc se montrer altruistes. D’autres commercialisent leur bien, mais n’ont pas très bonne réputation. Car, conscient du problème ils font souvent monter les enchères.

Au rappel, la pluie est tout aussi porteuse d’espoir que d’épouvante. Les paysans redoutent les saisons cycloniques autant que la saison aride. En effet,Haïti se situe dans le bassin des Caraïbes, zone de turbulences et de formations cycloniques. Par conséquent, les mêmes problèmes-manque d’infrastructures modernes et absence de l’Etat-produisent les mêmes effets. Des effets dévastateurs. En estimant les dommages collatéraux et les pertes en vies humaines, on pourrait même parler de déluge. Les victimes du cyclone Jeanne des Gonaïves en 2008 ou des récentes averses au Cap-Haitien peuvent longuement en témoigner. N’était-ce l’intervention internationale, Dieu seul sait où nous serions aujourd’hui.

 


L’heure à l’haitienne

heure haitienne

credit photo: ebay.fr

 

Saviez-vous qu’il existait « une heure haïtienne » ? Un rendez-vous entre deux (2) haïtiens est souvent volontairement planifié selon l’heure haïtienne ou l’heure réglementaire. Cette heure dite « haïtienne » est, bien sur, un prétexte expliquant les décalages imprévus de ce peuple qui a toujours du mal  à s’accorder avec l’horloge. Un fait qui n’est certainement pas présent en tout et partout, car les haïtiens savent parfois bien mesurer l’importance des rendez-vous.  

Respecter l’heure d’un rendez-vous s’avère généralement ardu pour un haïtien. Après avoir planifié avec ce dernier, il faut aussi prévoir qu’il y aura sans doute un imprévu. Pire est, ces imprévus ne dépendent jamais des retardataires qui formulent de sottes blagues pour calmer un impatient. L’une d’entre elle que connait quasiment tous les haïtiens est : « On avait planifié selon l’heure haïtienne ! » A ce propos, le retardataire s’attend à ce que vous niez le fait peu importe  la gravité de son décalage.

Un haïtien est généralement pressé. Comme le lièvre, il essaie toujours de courir après l’heure. Et, comme il ne le rattrapera jamais, il en voudra certainement à un vil incident rencontré de par lequel il forgera une argutie. Les embouteillages sont les premiers prétextes souvent évoqués par un retardataire. Derrière, on place toujours cette blague de mauvais goût d’heure d’Haïtiens.

Vous l’entendrez partout où vous êtes et même les personnes les plus importantes que vous n’auriez guère imaginées en font usage. Par exemple, un professeur à ses étudiants. L’heure haïtienne s’en va contre la montre et ses principes rationnels qui limitent l’homme dans le temps. Tout ce qui compte pour elle c’est l’acte de présence sans considérer aucun autre intérêt. La réalité est devenue par ailleurs une anormalité normale.

Le fait est décriant. Même les plus hautes instances du pays ne parviennent pas à se conformer aux horaires. Les calendriers politiques, sportifs, culturels et académiques parviennent toujours à un report causé par un imprévu. Dans la capitale haïtienne, un bal commence trois heures après l’heure programmée, on danse, on bouge et on s’en va sans bourde. Des élections prévues en 2011 par le calendrier électoral se prolongent jusqu’en 2015, non sans hésitation, c’est l’anormalité normale.

Paradoxalement, les haïtiens sont trop ponctuels à certains rendez-vous. L’entrée des ambassades sont quotidiennement bondées dès l’aube, alors que ces dernières fonctionnent généralement à compter de huit (8) heures A.M. Un haïtien se présente généralement avant l’heure à un entretien d’embauche. Comme s’ils déterminaient l’importance des rendez-vous à la mesure, ils décident du sort selon une heure purement irrationnelle. L’heure haïtienne !

Si, avant l’heure n’est pas l’heure alors après l’heure c’est surement l’heure haïtienne !

 



Les 1 et 2 novembre en Haiti…

Haiti

 

credit photo: radiovision2000

Si les 1et 2 novembre sont respectivement cités comme « la Toussaint » et « La fête des morts » dans le calendrier chrétien, elles sont néanmoins en Haïti, consacrées aux manifestations publiques des rites vaudous. Les vodouisants se défilent massivement dans les différentes rues pour participer à la dévotion et la célébration des mânes. Raras*, guédés*, loas*, etc. tous s’accordent à l’expression d’une religion souvent marginalisée, jugée archaïque et identifiée comme un dogme voué au diable et à Satan.

Les deux (2) premiers jours du mois de novembre sont religieusement consacrés aux vodouisants en Haïti. Ces adeptes, souvent marginalisés et accusés comme responsables des différents maux qui s’énoncent dans les faits sociaux, saisissent ainsi l’opportunité de s’exprimer librement corps et âme. Les sons de tambours et de cornets des raras animent les boulevards, les coins et recoins par des musiques et des danses folkloriques.

Les cimetières sont généralement bondés de croyants venant invoquer, rappeler ou vénérer  les esprits de leurs membres de famille morts. Ils allument des bougies, leurs apportent du café comme signe témoignant leur reconnaissance et leurs demanderont de se souvenir d’eux autant.

En ces moments, les méthodes de célébrations sont souvent remarquables. Les croyants en transe, n’étant pratiquement pas conscient d’eux-mêmes réalisent des tours ésotériques que l’on interprète généralement comme paranormaux.

Le piment alimente les Guédés et les permettent de conserver leur état surnaturel. En effet, ils  en mettent abondamment partout et n’éprouvent aucune sensation, sinon que d’en rajouter encore plus. Le sexe est l’endroit prioritaire de ces moments d’assaisonnement. L’alcool se révèle aussi d’une importante nécessité pour le maintien de cet état.

Ces pratiques créent généralement une phobie que, si souvent, le vaudou se trouve mal considéré par certains. Elles sont jugés obsolètes aux yeux de certains observateurs, qui, autant pensent qu’elles ne servent qu’à perpétrer les maléfices. Ces pratiques sont souvent violemment condamnées par ces derniers en mésinterprétant certains faits.

Etre vodouisant ne peut que publiquement s’affirmer dans l’intervalle de deux jours. Le vaudou est vivement critiqué par certaines institutions et par les autres religions avec le but d’éradiquer ses usages.  Les vodouisants déploreront ces méfaits, mais leurs complaintes seront sans succès auprès des responsables.

Rara : Groupe musical populaire et folklorique

Guédé : Personne en transe possédé par un loa

Loa : Esprit du vaudou

 


Père, pourquoi m’as-tu abandonné?

Pere pourquoi

 

Tout petit la question était là, me taraudait. Pourquoi mon père m’a-t-il abandonné et laissé à ma mère le soin de m’élever toute seule ? Au fur et à mesure que je grandissais, cette question je l’ai mille fois posée à ma mère, mais ses réponses demeuraient  insatisfaisantes. Parfois, elles suscitaient même sa colère. Au fil du temps, j’ai pu comprendre que parler de mon père est une histoire que ma mère ne voulait plus entendre, plus revivre même dans les mots. Je sais que c’est un sujet tabou, mais je voudrais savoir.

Il n’y a pas que moi à vivre cette situation. Dans mon entourage, la majorité des enfants végètent sans affection paternelle. Les pères qui reconnaissent leur progéniture ont librement fait ce choix. Autrement, ils ne subiraient aucune pénalité juridicosociale. D’ailleurs, la caducité du système juridique ne reconnaît pas le test de paternité. Ce sont les hommes qui profiteront de cette faiblesse du système. Quelques géniteurs irresponsables ont été dénoncés par leurs victimes, mais ils n’ont que faire. Vogue la galère !

Pour moi je ne doute pas que mon père soit vivant, qu’il me reconnaît et marche sans scrupule en plein midi comme beaucoup d’autres. Il est peut-être l’un des sénateurs de la République, un chef religieux, un prolétaire, un père de famille qui a fait ses choix…  Qu’il prenne ses responsabilités ou non, pour moi je veux seulement savoir pourquoi il m’a abandonné.

Cet abandon a laissé trop de séquelles dans ma vie, des blessures encore vives. Trop souvent j’observe ma mère découragée par les déboires de la vie… Son courage et sa fierté la distinguent de certaines femmes prêtes à se prostituer pour améliorer leur quotidien. Je suis certain qu’elle est fière de moi, mais par moments je ressens que ma venue dans ce monde a été comme un choc irréparable pour elle.

Si j’avais pu, j’aurais indubitablement choisi un autre chemin, ma vie ne serait pas ainsi racontée. Abandonné par mon géniteur, un parfait inconnu, je suis malheureusement l’une des victimes du machisme. Le machisme, cette gangrène sociale qui infeste la société dans laquelle je vis. Il creuse encore plus le gouffre entre l’égalité des genres, encloue mes semblables dans leur pauvreté. Mais, il n’y a que les victimes qui comprennent le vide que produit l’absence d’un père dans la vie.

 

 


Les gaz lacrymogènes, bijoux préférés des policiers haïtiens

gaz lacrymogène, bijoux de préférés de nos policiersCrédit photo: sante-tn.com

La Police Nationale d’Haïti (PNH) ne connait pas deux façons de disperser une foule. Le gaz lacrymogène est le joujou préféré des policiers haïtiens. En veux-tu ? En voilà ! Ceci se fait sans prendre en compte ni le genre, ni le groupe, ni l’endroit. La honte pour l’institution qui se donne pour devise : ”Protéger et Servir.”

  

Les gouvernements haïtiens s’affolent toujours dès que leurs opposants annoncent de se masser pour une quelconque revendication. Par conséquent, ils feront flèche de tout bois pour s’en défaire que ce soit avant ou pendant les rassemblements. Même l’histoire ne serait pas en mesure de dénombrer les manifestations de rues dispersées par les matraques et les fusils des autorités. Pour y aboutir l’armée, l’institution policière ou les corps d’espions montés d’elles-mêmes ont toujours été leur cheval de bataille.

En 1992, la Police Nationale d’Haïti remplace l’armée avec la devise : ”Protéger et Servir”. Si le slogan semble littéralement s’employer en faveur de la population, les faits prouvent souvent le contraire. La PNH est un outil fantoche et répressif important pour les gouvernements.

Les méthodes de dispersions des manifestations des opposants semblent être la preuve la plus concrète. Pour faire taire les critiques de la bastonnade qui, de trop, rappellent les périodes dictatoriales, les policiers usent les gaz lacrymogène. Ce produit nocif est le gant de velours de la police pour faire pleurer les gens.

Le 17 octobre 2014, l’opposition, premièrement, annonçait d’occuper les rues de la capitale afin de ”dénoncer” les dérives du gouvernement. Paniqué, le gouvernement riposte en conviant les citoyens à un rassemblement-sans motif valable. Comme prévu, la PNH  a dispersé la foule des opposants en cours de route par moyen de gaz lacrymogènes.

Ainsi, là où les opposants abondent, les gaz lacrymogènes surabondent. Au moment, des dispersions les gens qui habitent ou côtoient les environs sont généralement ignorés. Les policiers ne se rendent pas compte des enfants, des vieillards, des femmes enceintes ou des malades respiratoires qu’ils sont censés protéger. Ils ne se rendront pas aussi compte des établissements qui logent le périmètre. Ecoles, hôpitaux, magasins etc. tous s’effacent sous les nuées grisâtres lacrymogènes. Advienne que pourra ! Les policiers portent leurs masques.

 

Le 18 novembre 2013, lors d’une manifestation qui ne concernait pas la Faculté d’Ethnologie, un étudiant a perdu le bras en tentant de renvoyer une grenade lacrymogène provenant de l’extérieur. Des gens qui se trouvent dans l’impossibilité de se faire soigner d’une tumeur due à la respiration dudit gaz empruntent les voix médiatiques pour collecter des fonds.

Si le mot lacrymogène signifie littéralement ”qui fait pleurer”, il prend toutefois un sens métaphorique en Haïti.

 


Lettre à ma mère l’Afrique

lettre a mere lafrique

 

credit photo: www.informatiquessansfrontieres.org

Mère, tes cris sont parvenus jusqu’à moi ; tes larmes me noient et engloutissent mon cœur. Encore une fois, tu t’es fait prise, encore une fois tu t’es fait la risée de l’humanité. Et là, surgissent les questions que je me pose trop souvent : ”Pourquoi c’est encore toi ? Pourquoi c’est  toujours nous ? Pourquoi les épidémies nous haïssent tant ? ” Ces questions qui a commencé a nous guetté depuis l’arrivée de nos oppresseurs refont surface. Pourquoi nous nous les posons, car faut-il toujours qu’elles demeurent sans réponse ?    

Deux siècles déjà depuis que nous sommes séparés, je voudrais t’éviter une lettre avec autant de maux. Mais, hélas…  Si certains de nous avons été transbahuté dans des négriers, ce n’était pas pour jouir d’un traitement de faveur. Dans l’île mouche ou je me loge au fond des Caraïbes, le sort reste le même que chez nous.

Mes paires et moi craignent l’épidémie d’Ebola plus que tout les autres peuples. Tu te demanderas sans doute pourquoi ? Quatre (4) années plus tôt nous avons contracté le vibrion-cholera. Comment est il parvenu jusqu’à nous ? Encore une question sans réponse qui s’ajoute.

Merci de nous avoir légué ta force, ta fierté et ton courage. Ils sont aujourd’hui, le symbole de notre combativité face aux malheurs dont nous nous sommes exposés. Ils sont l’étincelle qui nous éclaire dans la noirceur et notre soif de liberté. Ils nous ont retiré sous le fouet qui harassait quotidiennement nos dos. Ils sont l’orgueil qui nous pousse à nous accepter tels que nous sommes quand on cherche à nous dénaturer.

Je vis si loin, mais mon cœur se rapproche chaque jour plus près de toi. Je reconnais être ton fils à l’odeur du café, au rythme du tambour, aux cadences folkloriques, à mon attachement à la nature, etc. Mère, ta culture m’empreigne, j’ai  une vive démangeaison de ne plus pouvoir vivre à tes cotés.

J’aimerais tant me réveiller paisiblement sous ton soleil, mais  le destin en a décidé autrement. Pourtant, il ne pourra  que physiquement nous diviser, car nos liens sont incontestablement inséparables. Je compte bientôt venir te voir pour que tes caresses mettent fin à la nostalgie de ton fils perdu.


Crise de mémoire et de savoir en Haiti

Societe

credit photo: unesourisetmoi.info

De tous ses traitres fils du XXème siècle, Haïti n’a pas connu pire que les Duvalier. Un Duvalier est de trop, mais l’histoire nous en a gratifiées du double. Pourtant, un Duvalier est pour la plupart des jeunes haïtiens un héros avec qui ils seront prêts à redessiner l’histoire. Faudra t-il donc prier le père, le  fils et le Saint-Nicholas, de nous  évitez un troisième ? 

 

Il est une évidence qu’Haïti fait face à une amnésie chronique. Il fallait que Baby Doc soit mort pour rappeler aux esprits que ses actes n’étaient jamais jugés. Un grand signal qui nous exhorte à revoir la liste de ceux qui ont causé préjudice à la nation et de décider. Mais, hélas ! On inhumera Duvalier avec ces foutues leçons que sa vie et sa mort ont tenté de nous inculquer.  A cet effet, le romancier Gary Victor constate et réagit : « Le drame c’est que dans quelques semaines toute cette macabre comédie sera oubliée et que nous serons à marcher dans les rues à comploter avec l’Américain dans un salon feutré pour propulser un autre nul, un autre malade mental dans le fauteuil ».

L’histoire haïtienne n’a jamais eu le courage de pointer à ses fils ces hommes qui les ont trahis. Le cours d’histoire à l’école classique haïtienne est un cours borné dans le temps. Le programme d’histoire pour les classes fondamentales s’achève à l’occupation américaine (1934). Les pages de son dernier manuel survolent les images des présidents allant de cette occupation à nos jours. En secondaire, ces sujets lassants et non exhaustifs seront de nouveau présentés à ces élèves sous une autre forme. De fait, l’élève haïtien doit personnellement s’efforcer pour rassembler les maigres moyens mis à sa disposition s’il veut retracer l’histoire.

Aucune acte véritable n’est posée pour apprendre aux nouvelles générations qu’il existe et existera parmi eux des hommes avec qu’ils ne devront jamais négocier l’histoire. Certaines victimes des régimes lavalas* et duvaliéristes n’ont seulement fait qu’écrire quelques pages de leur passé. Des pages qui sont majoritairement ignorées par un peuple doté d’une culture orale à cause de son analphabétisme. Peut-être serait-il une honte pour eux de clamer la honte de leur vie ? Il nous faut plus de braves, de bras et de forces pour raviver la mémoire aux haïtiens.

Devoir de savoir

Le 13 avril 2014 une annonce parue dans les colonnes d’un journal de la place ”qui se veut objective” a fait susciter beaucoup de remous. En effet, il s’agirait d’une justification des crimes du régime duvaliériste par le petit-fils Duvalier, Nicholas. Ce dernier, fils de Jean-Claude annonçait implicitement son avènement sur la scène politique avec un retour du duvaliérisme. Depuis, une sournoise campagne est lancée annonçant la participation de ce dernier aux prochaines élections présidentielles. J’ai malencontreusement rencontré des jeunes avec des t-shirt imprimés du Parti de l’Unité Nationale (PUN) *.

Des jeunes appelés à assassiner la mémoire de la patrie dans l’ignorance. Ils empruntent aveuglement la voix de l’ignominie. Voix suicidaire et périlleuse. Ce n’est pas le préjugé qui occupe l’esprit réfléchi, mais le doute. C’est avec consternation qu’on vit les dates saillantes des crimes des ex-régimes. Elles se défilent sans rappel, sans hommage à la mémoire des victimes. Les homicides vivent ainsi paisiblement sans craindre de réprimande pour leurs atrocités.

Les vécus du régime duvaliériste ont ainsi un grand devoir de mémoire envers les générations futures. Des générations qui, à leur tour devront remplir leur devoir de savoir. Mais, à considérer la chute nous ne serions pas trop loin de toucher le fond.

Lavalas : Parti Politique de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.

PUN : Parti politique duvaliériste.

 

 


Les victimes de Duvalier se souviennent

les victimes pleurent la mort de Duvalier Crédit photo: www.lapresse.ca

Le jugement de Jean-Claude Duvalier est pour l’au-delà. L’ex-dictateur haïtien a paisiblement rendu l’âme en son domicile le 4 0ctobre 2014.  Baby Doc a succombé suite à une crise cardiaque 3 ans après un retour controversé en Haïti. Par ailleurs, cette mort signifie aussi que les atrocités duvaliéristes ne seront pas jugées. Les victimes du régime devront donc garder le goût amer d’un passé damné.

En 1971, Jean-Claude Duvalier succède à son père au pouvoir. A seulement 19 ans, Baby Doc hérite d’un pouvoir à vie. Un pouvoir tortionnaire et sanguinaire qu’il assurera durant 15 longues années. En effet, depuis le règne de son père les Tontons macoutes* terrorisent une population assoiffée de liberté, de justice et de démocratie.

Les crimes duvaliéristes restent impensables. Durant leur règne, des familles entières sont assassinées, torturées et exilées. Les barbaries dont elles sont victimes graveront éternellement leur mémoire. Des barbaries qui se commettent quotidiennement en plein jour. La liberté de la parole et le libre choix politique sont violemment censurés. Les sports de combat sont interdits, l’émigration dument contrôlée.

A la fin des années 80,les discours sur la démocratie qui se répandent dans les Amériques parviennent aux oreilles haïtiennes. Le peuple se mobilise, réclame inconditionnellement le remplacement du régime par l’instauration de la démocratie. Inquiets, les duvaliéristes amplifient leur cruauté. Ils ripostent ouvertement par les mitraillettes, le lynchage, les viols et emprisonnements. Mais, leurs actes n’impressionneront pas la population. Le 7 février 1987, Jean-Claude Duvalier part en exil pour la France. Mais le duvaliérisme demeure !

Les duvaliéristes se vêtiront de peau d’agneau pour injecter l’amnésie au peuple. L’absence du shérif plonge les victimes dans la passivité. Une absence qui ne durera que 29 années. Le retour surprenant de Baby Doc dans le pays réveille la mémoire de ses victimes. Elles n’auront pas le temps de raconter l’histoire aux jeunes qui vont accueillir le bourreau en héros.

Les larmes des victimes refont surface. Ces dernières emprunteront premièrement les voix médiatiques. Sur nos écrans, la journaliste Liliane Pierre-Paul ne peut contenir ses larmes. Elle explique son emprisonnement à Fort-Dimanche. Ces nuits entières passées à être sexuellement violée. D’ailleurs son unique enfant est la progéniture de l’un de ces inconnus barbares. Les victimes sont troublées, mais une porte reste ouverte. Celle de la justice !

La justice est leur deuxième recours.  Elle est aussi leur seul moyen d’abreuver leur soif de vengeance. Malheureusement, ils verront leur accusation de crime contre l’humanité portée contre l’ex-dictateur rejetée par la Cour pénale internationale. La justice haïtienne quant à elle rejettera premièrement cette accusation. Elle gardera cependant les charges retenues pour escroqueries. Mais la lenteur d’un système judiciaire qui n’a vraiment jamais rendu justice prête à équivoque.

Samedi dernier, Baby Doc a paisiblement rendu l’âme dans sa résidence privée. C’était le coup malin final de ce dernier à ses opprimés. Ils ne verront jamais Baby Doc purgeant ses peines derrière les barreaux. Ils pleurent tous la mort de leur oppresseur. Une mort qui les a autant blessés que sa vie !

Tontons Macoutes : police secrète instituée par François Duvalier pour conserver son pouvoir.


Top 10 des politiciens fans de foot

Top dix des politiciens fans de foot

Crédit photo: www.purebreak.com 

Quel est l’équipe de foot préférée de nos politiciens ? Quotidiennement supportés, ils se révèlent souvent de grands supporteurs. Je vous propose aujourd’hui un top 10 des politiques fans du ballon rond.  Obama, Sarkozy, Merkel ou Berlusconi, ils se retrouvent tous dans notre Top 10 de la semaine. 

 

10- Jean-Claude Duvalier :

Quoiqu’on puisse le reprocher, l’ex dictateur haïtien a été un véritable admirateur du football. Son amour pour le jeu lui a permis de propulser l’équipe nationale haïtienne à l’échelle internationale. Durant son mandat, Haïti connaitra en 1974 sa seule et unique participation à une Coupe du monde. Baby Doc promet alors une somme de 300 000 dollars aux Grenadiers pour une victoire et 200 000 pour un match nul. Mais, ces derniers ne verront pas le deuxième tour de la compétition tant qu’ils seront essuyés par leurs adversaires. Cependant, ils marqueront l’histoire. Ils boucleront le record du portier italien Dino Zoff qui n’avait laissé aucun ballon traversé sa cage pendant 1 143 heures. Un record qui reste intact jusqu’à aujourd’hui !

9- Barack Obama

Il n’est pas seulement fan des White Sox de Chicago (baseball) ou des Chicago Bulls (Basket). Barack Obama est aussi reconnu comme un supporteur de West Ham. Les Est Londoniens le réclame comme fan depuis que celui-ci avait participé à un match du club. Barack participait à sa campagne présidentielle et était encore sénateur de l’Illinois à cette époque. Il assistait aussi aux différentes rencontres de l’Equipe Américaine du dernier mondial depuis l’Air Force One. Ses images ont fait le buzz sur la toile.

8- François Hollande

Le président français précède à Barack dans notre liste. Grand admirateur du triple ballon d’or Michel Platini, Hollande est un « polysupporteur ». Il dit garder encore le souvenir de France-Allemagne de 1982. Ce qui dévoile son amour pour les Bleus. Tout jeune, il a dribblé pour le FC Rouen qui restera son club de cœur. Cependant, il n’a pu jamais fixer son attachement à un club. Il a eu une grande prédilection que ce soit pour l’As Monaco (époque Henry-Trezeguet), le FC Nantes ou l’En-avant Guingamp. En 2009, François Hollande affirme à So Foot : « Au final, dès que je m’intéresse à un club il chute ». Monsieur doit beaucoup s’intéresser à sa popularité !

7- Manuel Valls

En septième position, le chef du gouvernement français. Né en Catalogne, Manuel Valls est un fan incontesté du FC Barcelone. D’ailleurs, il se rendait fréquemment au Camp Nou dans sa jeunesse. L’hymne de l’équipe catalane a même été composé en 1974 par un certain Manuel Valls. Mais là, il s’agit plutôt d’un cousin éloigné de l’homme politique portant le même nom.

 

6- Prince Albert II

Son élan pour l’As Monaco lui a valu notre sixième place du classement. Albert II est une figure de proue pour le club du Rocher. Le prince de Monaco assiste fréquemment  les prestations du club au stade Louis II. De surcroit, il commente régulièrement les activités du club dans les medias. Un comportement pas trop coutumier pour un prince !

5- Prince William

Président d’honneur de la Fédération Anglaise, le prince est un amoureux d’Aston Villa. Il compte même transmettre ce sentiment à son fils. Le prince Londonien signale : « Quand Aston Villa écrasera Manchester United à Villa Park, mon fils sera là ». L’ère David Moïse s’est révélée un moment opportun à la matérialisation de ce rêve.

4-  Nicolas Sarkozy  

L’ex président français porte le Paris Saint-Germain (PSG) dans son cœur. Il figurait parmi les assistants emblématiques du dernier match PSG-Barca (3-2) en C1. Sa présence fut tellement fréquente et remarquable aux gradins VIP du Parc des Princes qu’elle suscita des interrogations. En effet, on craignait une éventuelle candidature de l’homme au poste de président du club. Mais Nasser Al-Khelaïfi, actuel Président du club Parisien mettra un terme aux rumeurs au micro d’Europe I : « Président du PSG, c’est une petite position pour lui.

3- Michel J. Marthelly

Il serait injuste de ne pas mentionner le président haïtien. Marthelly est un fan inconditionnel du Real Madrid. Lors d’un court passage en Espagne en 2013, il a dribblé dans son agenda pour assister avec Fiorentino Perez un match des Merengues en Liga. Des photos des deux hommes ont été posées avec un maillot inscrivant au dossard le nom et le numéro de son parti (Tèt Kale/8). Michel Marthelly se présente fréquemment à la Télévision Nationale d’Haïti pour commenter les rencontres internationaux de l’équipe nationale haïtienne. Il est un avant-centre notoire de son équipe de foot du gouvernement. Malheureusement que cette dernière réduise les avantages que devaient jouir l’équipe nationale.

2- Angela Merkel    

Il est difficile de rater la présence de la chancelière allemande lors des nobles rendez-vous de la Mannshaft ou des grandes équipes allemandes. Merkel creuse toujours dans son agenda pour s’y prendre une place. Son joueur préféré est le mythique milieu allemand Bastian Shweinsteiger. Son enthousiasme à toujours venir encourager son équipe lui a valu notre seconde place.

1-      Sylvio Berlusconi

Il a été difficile de choisir entre l’ex premier ministre italien et la chancelière allemande. Mais, les implications et l’investissement de Berlusconi dans le football lui a donné raison. Il est un fervent supporteur de l’AC Milan depuis son enfance. Il s’offrit le club en 1986 et le dirige depuis. Il reste une figure symbolique du club tant qu’il l’a mené au triomphe et à la gloire. Les temps ont changé. Les activités politiques de Sylvio ont gravement affecté les Rossoneri. Les rumeurs ont renvoyé le club à la vente plusieurs fois déjà.

 

 

 


L’agonie du service public en Haïti

L'agonie du service public en Haiti

 

Il est un mythe que le service public en Haïti doit fonctionner dans le pire des états.  Que ce soit la concentration de ces derniers dans la capitale ou les dispositions qu’ils offrent, toute laisse à désirer. L’irresponsabilité et l’insouciance frappante des fonctionnaires publics contribuent nettement à la déprédation du système. Par conséquent, tout consommateur par quel moyen que ce soit évitera de s’offrir ces services.

 

La croyance veut qu’il soit normal que le service public en Haïti trépasse. Du personnel jusqu’à la clientèle, il n’est pas une surprise que tout va mal. Ainsi, pour l’haïtien il est ordinaire que le service public lui offre ses piètres performances. Il n’en revendiquera rien en retour. On se demande pourtant comment peut-on ignorer des faits aussi probants quand on constate les conditions? En plus, les clients auront à payer les traitements infrahumaines, les dérives et la corruption flagrante qui leurs sont infligées.

Les services fournies par les entreprises privées tant que publiques en Haïti sont généralement disponibles dans la capitale. Le constat se fait a tous les niveaux : transport, santé, éducation, etc. Le citoyen ”an deyò1 du pays aura presqu’à parcourir tout le pays pour se payer les services les plus macabres qui soit. Ce qui explique la cohue des lignes interminables et sans queue devant les guichets.

Le laxisme des fonctionnaires publics saute aux yeux. De toute façon, il est leur cheval de bataille pour conserver la corruption et l’impunité qui gangrènent les firmes publiques. Au su et au vu de tous le problème s’amplifie quotidiennement sans être dénoncé. Même les détails les plus élémentaires sont ignorés. Les conditions d’hygiènes et sanitaires des institutions publiques sont des plus lamentables.

J’ai eu le cœur abattu lors d’une visite d’un patient à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). L’insalubrité de l’environnement et ses odeurs puantes, les lamentations incessantes des malades laissés à eux-mêmes, etc. Rien ne manque au décor pour vous faire croire que c’est l’enfer. Pourtant, il est normal même pour le soupirant qu’il en soit ainsi.

 

Certes, des hommes lettrés et bien formés par l’occident nous sont revenus après leurs études universitaires. Ils sont bien nos administrateurs publics. Mais, cela n’empêche que l’on rencontre des monceaux d’immondices à chaque coin de rue. Ni de participer à de longs fils d’attente pour se faire une carte d’identification nationale. Cela n’empêche non plus que dans les hôpitaux publics des malades subissent des opérations chirurgicales sans être anesthésié.  Et j’en passe !

Le client luttera du bec et des ongles pour s’échapper aux différentes épreuves qui lui sont exposé. Tous les chemins sont bons pour se rendre à Rome. Les ”raketè2 ne manquent pas. Ils infestent les cours des entreprises jusqu’aux bureaux. De mèche avec les fonctionnaires, ils offriront facilement aux clients les services recherchés. Il suffit que ce dernier accepte de négocier un supplément. Dans ces conditions, rien qu’en restant chez soi n’importe quel citoyen obtient n’importe quel service. Je connais des gens qui ne connaissent rien au volant qui détiennent leur permis de conduire. D’autres respirent avec leur acte de décès.

On se moque vivement des clients comme moi qui se plaignent des services et défendent leurs droits. Où tu te crois être ? Reviens sur terre, ici c’est Haïti ! C’est la réalité haïtienne mon ami ! Ah ! Ces entreprises publiques, vous les connaissez… Autant de slogans qui encense le mythe que le service public est réservé aux indigents. Le citoyen honnête se paie le luxe onéreux des entreprises privées. Néanmoins, c’est la mentalité haïtienne !

1-      An deyò (en dehors) : En créole, terme populaire qui désigne les villes qui ne font pas partie de la capitale.

2-      Raketè : Mercenaire qui soutire  l’argent d’autrui pour lui rendre service illicite.

 

                                  

 


La voix du succès

La-voix-du-succes

De grands hommes ont appris à l’humanité que la réussite n’est pas essentiellement extrinsèque. En effet, cette dernière ne serait pas venue sans cette profonde voix intérieure qui nous interpelle parmi les cris démoralisants de la foule. Cette voix indéniable non seulement nous pousse à nous fixer un objectif singulier, mais aussi à l’atteindre peu importe les moyens. Une voix, dans la réalité nous oppose à la majorité.

L’inventeur italien Thomas Alva Edison n’a pas seulement le mérite d’avoir inventé l’ampoule a incandescence. Sa détermination et son optimisme a fait de lui l’homme incontournable à qui devait revenir cette invention. Et au journaliste qui l’interviewait après son dix millièmes essais, il répondait : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas. » Il était convaincu par la voix qui lui répétait intrinsèquement qu’il existe une voie qui mène à cette invention alors que personne n’y croyait plus. Cette sombre voix a fini par convaincre l’humanité même après deux (2) siècles que le monde serait sombre sans une pareille invention.

Les gens qui ont réussi quelque chose de particulier ont manifestement ignoré l’opinion de la foule. Quoiqu’il devait mourir, Galilée croyait mordicus que c’est la terre qui tourne autour du soleil et non l’inverse. La voix du succès l’opposait à la foule qui le tuât pour sa folie. Aujourd’hui, ce serait une folie de dire à la foule que le soleil tourne autour de la terre. La voix du succès interpellait cet homme et il ne pouvait l’ignorer. Ainsi, cette voix l’armait d’une intrépidité à laquelle nulle force ne pouvait s’y opposer. Les flammes n’ont pas suffit à réduire en cendres cette observation incontournable à la science.

Les conditions aussi telles qu’elles soient n’arriveraient pas à imposer des limites à la voix du succès. Dans la triste réalité qui nous enferme, il nous convainc à nous forger une toute autre qu’est la nôtre. C’est cette réalité que forgeât Marrie Curie, malgré sa modeste condition de vie lorsqu’elle découvrit l’uranium. Une réalité qui l’a retiré au fond de sa petite chambre d’expérimentation pour la propulser au toit du monde. Cette femme n’a pas eu le prétexte de rétorquer au succès que les ressources et la force lui manquait. Mais, elle arriva à déceler les fissures du mur socio-économique qui l’obstruait et la contournât. Elle rejoignit dans la pratique ces propos de C. Villeneuve : « Il faut faire plus, mieux et avec moins de ressources »

Même les origines, l’apparence ou les limites que nous impose le corps se révèlent impuissants face au cri du succès. Hellen Keller naquit sourde, muette et aveugle. Mais quand le succès l’appela, sa surdité ne pouvait l’empêcher d’entendre ; elle répondit quoique muette et ouvrit les yeux pour commencer à écrire. Elle inscrivit son nom parmi l’une des femmes-écrivains de l’histoire américaine. Le fauteuil roulant fut aussi incapable de faire asseoir Franklin D. Roosevelt lorsque le succès l’alertait de s’envoler au secours de l’Europe contre les forces Nazis.

 

Si l’on prenait le temps d’énumérer les hommes et femmes qui ont répondu positivement à la voix succès, la liste serait interminable. Cependant une chose est sûre, chaque homme et femme est  destiné à faire le choix entre les cris de la foule et l’appel du succès. L’histoire montre que c’est non sans difficulté qu’on arrivera à repérer cette voix. Car les cris de la foule ou les différentes entraves que l’on rencontre l’abasourdissent continuellement. Celui qui écoute la voix du succès croit à l’expérience plutôt qu’à l’échec. Ainsi, Thomas A. Edison a implicitement répondu à son intervieweur qu’il n’a pas échoué, mais qu’il connaissait déjà 10 000 façons dont on ne peut pas inventer une ampoule. Les obstacles se révèlent dans les faits, un prétexte à notre abandon. Un homme se distinguera si et seulement s’il arrivera à distinguer la voix du succès.