Garens Jean-Louis

5 femmes photographes derrière la lentille en Haïti

À travers ce billet, je mets un coup de projecteur sur le travail de cinq femmes photographes qui oeuvrent en Haïti. Selon Picfair, « seulement 2 % des photographes engagées sur des grandes campagnes commerciales sont des femmes. Seul 5 % des images utilisées par les principaux éditeurs photo sont celles prises par des femmes. Pour chaque femme ambassadrice  d’une marque de caméra, il y a six hommes. » Je ne m’y connais pas en statistique. Néanmoins, je crois que le travail de ces femmes photographes qui va être présenté ci-dessous ne peut être effacé derrière celui des hommes qui dominent la scène professionnelle.

Lauren Neal

Le 31 octobre 2007, après une nuit de fête d’Halloween avec des amis en costumes, l’aventure a commencé. Elle s’est assise dans l’autobus de l’aéroport, au petit matin, avant même que le soleil ne commence à monter au-dessus de l’horizon, lisant des notes d’encouragement de ces mêmes amis qui lui souhaitaient un voyage amusant et sûr. Vêtue d’un sweat et de Crocs bleu marine, avec sa valise à la remorque, elle était prête.

Évidemment, elle dit ne jamais oublier en descendant de l’avion, sur le tarmac, le ciel brumeux, l’air chaud, les montagnes à couper le souffle, nous entourant de tous les côtés. Les sites, les odeurs, les sons. Il ne peut pas être mis en mots.

Dix années se sont écoulées depuis qu’elle a laissé son pays, les États-Unis.  Les gens lui demandent toujours pourquoi elle aime Haïti, car pour un étranger et un natif, les raisons de ne pas aimer Haïti semblent plus évidentes que le contraire. C’est poussiéreux, il y a du monde, il fait chaud. Même les tâches simples comme un voyage à l’épicerie sont souvent épuisantes. Mais son amour pour le pays n’a rien à voir avec ces choses. Cela a tout à voir avec les gens – les gens qui l’ont cultivée, l’ont changée, l’ont façonnée, l’ont brisée et reconstruite. Les gens qui sont devenus pour toujours une partie de qui elle est.

En fait, tous ces instants sont immortalisés sur son compte Instagram :

 

Valerie Baeriswyl

En 2014, un séjour en République Dominicaine a fait découvrir à Valerie Baeriswyl les tensions entre Dominicains et Haïtiens. Cette rivalité l’a intriguée, elle a voulu connaître l’autre version des faits et s’est donc rendue à Haïti. Là, elle a fait la connaissance du «Kolektif 2D» et ce fut un véritable coup de cœur. Elle est tombée amoureuse du pays, de sa culture et aussi de ce collectif de photographes et journalistes, dans lequel elle a été si vite intégrée. L’esprit de partage et la collaboration qui y règnent lui ont plu tout de suite, d’ailleurs elle a rapidement appris à se débrouiller en créole.

Son coin préféré d’Haïti? Forêt des Pins, semble-t-il. Elle présente ce coin de terre apparemment délaissé, quoiqu’il soit aussi considéré comme un site touristique. Son surnom c’est Krakote sur Instagram. Cette photojournaliste suisse ne manque pas non plus de prendre des clichés insolites de la vie active d’Haïti.

Pour découvrir son compte Instagram, c’est ici :

Frédérique R.A MONTAS (Freda)

Fréda est une photographe native et originaire d’Haïti. Elle fait partie des rares femmes photographes évènementielles du moment. Elle travaille à son compte et couvre des mariages et fiançailles, soirées, concerts, ventes-signatures, foires et des évènements sportifs. Aussi, Fréda immortalise quelques merveilles de la faune et de la flore d’Haïti. Par ailleurs, elle adore le nu artistique (masculin).

femmes photographes
Photo prise par Freda Montas

Édine Célestin

Édine Célestin est une photographe haïtienne, née à Port-au- Prince en 1984. Elle a étudié le Travail Social à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti.

« La photographie a été un passe-temps pour elle au début : Edine Célestin voyageait beaucoup à travers Haïti et voulait ramener des souvenirs des endroits qu’elle avait visité, pour les partager. En 2005, elle a commencé un cours au CEPEC qu’elle a dû abandonner quelques mois plus tard. Elle a recommencé avec les cours en 2011 et depuis, la photographie et elle sont inséparables. En 2014, elle a suivi son premier atelier sur le photojournalisme avec Paolo Woods à Fokal et en Octobre de la même année, a lancé le collectif Kolektif 2 Dimansyon (K2D). Depuis, elle est photojournaliste et la photographie est pour elle un nouvel outil de militantisme. Sa caméra est une arme redoutable qui l’accompagne quotidiennement dans sa lutte. » (Propos recueillis sur Loop Haïti)

Aussi, elle est l’un des membres fondateurs du collectif de photographes Kolektif 2 Dimansyon (K2D)  et photoreporter au Nouvelliste.

Pour voir ses clichés, c’est ici sur son IG :

Franchement, je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à sortir un cinquième nom. Ce n’est pas qu’il y ait moins de cinq femmes photographes en Haïti. Mais j’ai du jongler entre trois noms et choisir une préférence pour enfin sélectionner le cinquième. Ne m’en voulez pas si j’ajoute une mention spéciale à la fin. 🙈

Tatiana Mora Liautaud

Compte Facebook de la photographe

Tatiana Mora Liautaud est née à Port-au-Prince en Haïti et a déménagé en Californie du Nord où elle a étudié la psychologie et les arts visuels. En 2000, elle s’installe à Séville en Espagne et obtient sa maîtrise en gestion d’hôtels et de restaurants. Tatiana a une connaissance approfondie de l’art haïtien et a géré et aidé à organiser des expositions pour la galerie Gingerbread à Haïti et à Miami. Tatiana était la directrice générale du restaurant Sheba à Miami et a également travaillé pendant trois ans pour Art Springs, une organisation à but non lucratif qui enseigne l’écriture expressive et l’art aux femmes incarcérées dans le sud de la Floride.

En 2011, elle est retournée à Port-au-Prince où elle a travaillé comme directrice de projet pour PRODEV pendant 4 ans, une fondation haïtienne qui gère des écoles communautaires hautement performantes à travers Haïti. Tatiana est maintenant la directrice photo de Challenges Magazine, un magazine d’information hebdomadaire en Haïti.

La peinture et la photographie sont les points de vente créatifs de Tatiana.

Tatiana Mora Liautaud est membre fondateur de FotoKonbit, une organisation à but non lucratif qui enseigne la photographie en Haïti. Leur mission c’est de montrer Haïti à travers le regard de ses fils.

Pour terminer, j’ajoute une mention spéciale à Rafaelle Castera de Imagineayiti qui se donne pour mission de présenter la beauté cachée d’Haïti.


Osman Jérôme – Un blog, une histoire

Dans cet article, j’ai le plaisir d’accueillir Osman Jérôme du blog Le Regard d’Osman. En fait, je lis régulièrement ses textes. Il y offre un regard objectif à travers son blog. J’ai décidé de lui poser quelques questions parce qu’il me semble sincère avec son audience. Il s’ouvre aux lecteurs (surtout dans ses commentaires).

Lorsque je lui ai demandé s’il était intéressé à répondre à mes questions, je lui ai dit que je lui enverrai une première série de questions, puis que je rebondirais sur ses réponses pour créer les questions suivantes.

Garens Jean-Louis : Salut, Osman, comment vas-tu ?

Osman Jérôme : Salut Garens, je vais bien.

GJL : Si tu devais te décrire en 1 mot, ce serait ?

OJ : Optimiste.

GLJ : Depuis combien de temps t’intéresses-tu au monde du blogging ?

OJ : De manière concrète, cela fait déjà sept ans depuis que je me suis lancé au blogging.

GJL : Avant d’aller plus loin, peux-tu expliquer aux lecteurs de mon blog ton parcours ?

OJ : C’est un exercice un peu difficile pour moi. D’ailleurs, je n’ai pas vraiment grand-chose à dire de mon parcours ; sinon j’ai un diplôme en communication sociale, une licence en psychologie. Très tôt, j’ai été attiré par la poésie. En 2004, j’ai publié mon petit premier recueil de poèmes, paru sous la couverture de « Cris de mon âme ». Parallèlement à cet amour pour la poésie, la passion de la radiodiffusion m’a gagné. Ainsi, tantôt comme animateur, présentateur ou rédacteur, pendant quelques années, j’ai collaboré avec plusieurs radios et télévisions en Haïti et en République dominicaine.

Pour ce qui est du blogging, je me rappelle avoir vaguement commencé en 2009 sur Overblog. Mais, ce n’est qu’en 2011 que je me suis réellement intéressé à la chose, notamment sur l’Atelier des médias de Radio France Internationale (RFI). Deux mois après, je rejoins Mondoblog, une plateforme de blogueurs francophones.

GJL : Quels sont les sujets que tu abordes en général ?

OJ : Pour l’instant, je n’ai pas des thématiques privilégiées, mais je ne sais pas à l’avenir. Je blogue au gré de mon inspiration. Politique, social, culture, football, amour, voyage, photographie, tout est sujet à des billets de blog. Il suffit d’avoir été inspiré.

L’expérience Mondoblog d’Osman Jérôme

GJL : Certainement, tu as participé à la formation de Mondoblog ? Peux-tu nous parler un peu de cette expérience enrichissante ?

OJ : C’était en mai 2014, je faisais partie d’une soixantaine de blogueurs francophones, réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire), pour la formation annuelle de Mondoblog autour du thème : « Initiation au journalisme et aux outils numériques ». Durant une dizaine de jours, les invités ont été formés au data journalisme, à la vérification de l’information en ligne, la sécurité numérique, initiés au code HTML, entre autres. Les ateliers de travail et de formation, les rencontres, la chaleur humaine, ce fut une belle expérience.

Osman Jérôme
Compte Facebook du blogueur

GJ : Qu’est-ce-que cela a changé concrètement dans ta manière d’exercer le blogging ?

OJ : La gestion physique du blog, l’amélioration de la qualité des contenus, l’interaction avec les visiteurs, après cette formation, je peux dire avoir gagné en maturité dans ma façon de faire du blogging.

GJL : As-tu une anecdote à partager sur toi ou ton blog ?

OJ : Difficile de sélectionner une anecdote en particulier. Car il y a tellement d’expériences intéressantes relatives à mon blog. Surtout des rencontres formidables que j’ai faites grâce à cet espace.

Entre engagement et détermination

GJL : actuellement, tu es membre du Réseau des blogueurs d’Haïti. Peux-tu nous parler du travail que réalise le réseau ?

OJ : Le Réseau des Blogueurs d’Haïti est une structure dont la principale mission est de promouvoir une blogosphère haïtienne active et responsable. Pour atteindre ce but, le RBH offre des séminaires de formation, des conférences, des rencontres d’échange, et notamment des accompagnements techniques à tous ceux qui souhaitent se lancer dans le blogging.

GJL : Quand comptez-vous régulièrement créer des formations sur le blogging ou un concours pour récompenser les meilleurs blogueurs ?

OJ : Le premier comité administratif du RBH est en fin de mandat. Il y a maintenant un processus électoral qui est en branle pour élire de nouveaux responsables à la tête du réseau. Donc, pour l’instant, je ne peux pas trop anticiper sur les approches et calendriers du prochain comité.

GJL : Comment vois-tu l’évolution du blogging en Haïti dans l’avenir ?

OJ : Contrairement aux années antérieures, je constate aujourd’hui un engouement de plus en plus grandissant chez beaucoup de jeunes haïtiens à se lancer dans le blogging. Grâce à cet espace de liberté d’expression qu’offre le blog, on sent une envie de la part des gens de dénoncer ou de parler des sujets qui ne sont pas souvent traités dans les médias traditionnels. Si, dans certains cas, la qualité des contenus reste à désirer, parallèlement, nous avons aujourd’hui des blogueuses et blogueurs haïtiens qui se passent de présentation. Je crois qu’il y a un avenir pour la blogosphère haïtienne.

GJL : Pour finir, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut commencer un blog ?

OJ : On ne se lance pas tous au blogging pour les mêmes raisons. Mais, un fait est certain, pour moi, créer un blog signifie automatiquement avoir quelque chose à partager (réflexions, opinions, commentaires, etc.). Donc, la première chose est de ne pas créer un blog juste parce que c’est à la mode. Il faut penser au contenu pour alimenter cet espace. Ensuite, bloguer de manière responsable ; en d’autres mots, évitez de tomber dans la diffamation. Durant la formation à Abidjan, on nous a appris que, dans l’exercice du travail, le blogueur et le journaliste (professionnel) ont les mêmes responsabilités juridiques.

GJL : Merci Osman

OJ : C’est à moi de te remercier Garens. Bon travail.


Ayiti sou Wout chanjman, un thème mis au service de la propagande gouvernementale

Ayiti sou Wout chanjman, c’est le nouveau thème du carnaval de 2018. Celui-ci vient de remplacer le thème choisi par la mairie de Port-au-Prince le 11 novembre dernier. Une petite analyse et regard objectif d’un observateur de sa société.

Contexte et discours

En politique, il faut savoir faire des compromis et faire preuve d’élégance malgré les divergences d’opinions. Tel a été malheureusement le cas du maire de Port-au-Prince, Youri Chevry.

Pour son premier carnaval sous le quinquennat du président Jovenel Moïse, Haïti a connu un carnaval officiel et un carnaval « officieux ». 😂

Rappelons que Son Excellence avait choisi la ville des Cayes comme ville hôte de l’événement. Sans la bénédiction du Premier des Haïtiens, le Premier Citoyen de Port-au-Prince a réussi son carnaval sans grand malheur.

Cette année, la capitale aura à accueillir l’événement. Le thème lancé par la mairie « Ayiti Jan li dwe Ye » a été changé par « Ayiti sou Wout Chanjman ».

Dois-je notifier que la propagande politique indique telle ou telle perspective idéologique ?

Dans le contexte d’énonciation, je dois préciser que la Présidence avait mis sur pied son programme gouvernemental baptisé « Karavàn Chanjman » (Caravane du changement). Karavàn Chanjman a été lancée le 1er mai 2017 par le Président Jovenel Moïse à l’ordre du jour au 34e session de l’Assemblée Parlementaire Paritaire.

Ayiti sou Wout chanjman, un slogan qui se contredit

Certainement, on ne saurait nier l’inventivité linguistique des hommes politiques et des slogans politiques.

« Avec le langage, nous gouvernons les hommes ».- Benjamin Disraeli

Évidemment, il faut effectuer une analyse interprétative des données et des résultats.

À l’échelle nationale, nous assisterons à une érosion démographique d’ici quelques années car plus de 44 mille Haïtiens se sont installés au Chili en 2017. En effet, l’immigration est sans conteste une aubaine pour le Chili dont la population est vieillissante. L’arrivée des Haïtiens et des migrants des autres États voisins fait perdurer la croissance économique en cours du Chili.

À l’opposé, la croissance économique haïtienne baisse et la presse internationale parle d’Haïti comme étant  » une fabrique de la pauvreté ».

Récemment, j’ai entendu le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Patrick Salomon dit vouloir encourager des incubateurs d’entreprises. Franchement, on l’aurait souhaité parce de plus en plus d’entreprises font des compressions dans un pays où l’on vous demande toutes les qualifications contre une faible rémunération. On se voile la face en prétextant travailler alors que tout n’est que chômage déguisé. Enfin bref !

Maintenant, c’est au tour de l’Argentine d’ouvrir ses frontières à nos étudiants sans visa. On continuera de déplorer la fuite de nos cerveaux. Je me pose moi-même la question : Partir ou rester ? . Ici, un jeune peine à miroiter une perspective d’avenir. Quand je pense à tout ce que mes parents ont réalisé à mon âge alors qu’ils n’avaient même pas eu leur baccalauréat. Alors que j’ai tout le bagage intellectuel pour les dépasser. Je comprends que ce pays n’offre pas d’avenir à ses fils. Nous sommes un peuple fier malgré tout. Si certains se décident à partir, c’est qu’ils n’ont vraiment pas d’autres alternatives.  Qui peut changer sa situation si ce n’est que celui qui agit ?

Entre volonté et possibilité

Selon ses perspectives pour l’année, M. Moïse aurait souhaité sortir Haïti de l’assistanat créé par l’aide internationale. Mais, il faudra attendre les prochaines élections pour tester cette approche.

Entre-temps, celui qui est considéré comme le poulain de l’ex-président sortant, Michel Joseph Martelly veut mener une guerre sans merci contre la corruption. Cependant, le pari n’est pas gagné d’avance. Ici, en Haïti, il y a cette culture de la corruption qui dit « Qui vole l’État n’est pas voleur ». Il y a la corruption d’un côté et les corrupteurs sont nulle part.

Par exemple, il y a le sulfureux dossier PetroCaribe, programme auquel Haïti a adhéré le 12 avril 2006 après la signature de la convention y relative par les présidents Hugo Chavez du Venezuela et René Préval d’Haïti. Vraisemblablement, les fonds du programme auraient été mal utilisés. Une Commission sénatoriale permanente « Éthique et Anti-corruption », travaille sur le rapport. Un grand nombre d’Haïtiens se rallient à cette cause, assoiffés de voir les dilapidateurs de deniers publics trainés en justice. À suivre !

Le thème du carnaval traité autrement

En parallèle, l’artiste-sénateur, Antonio Chéramy dit Don Kato, opposant farouche du régime Tèt Kale, lead vocal du groupe Brother’s Posse, sort sa méringue carnavalesque.

Ayiti sou Wout Chanjman
© Almonor Steven Marley

« Danse Petro », un titre assez original qui est sémantiquement ambivalent.

Dans le même ordre d’idées, Kébert Bastien abonde dans le même sens en nous livrant « Ba li Gaz ».

Ayiti sou Wout Chanjman
© Plezi Kanaval

Dans la foulée, le ténor du rap kreyòl, Barikad Crew (BC) nous livre « TransFòMasyon » (transformation) dans la série mythique des méringues carnavalesques commençant par la lettre T depuis 2006.

Ayiti sou Wout Chanjman
© Fred Hype

La transformation se définit comme le changement d’une forme à une autre. Le message est clair : Pour avancer, il nous faut transformer notre mentalité. Éviter toute forme de division, éradiquer toute forme de corruption, croire en l’éducation. Ne pas se livrer à la fatalité. Il ne faut pas passer tout son temps à prier mais agir aussi. Ces modèles de la jeunesse donnent leur coup de gueule contre la dépigmentation, les relations sexuelles prématurées, le sexchange.

Comme d’habitude, le rythme du rara mélangé au rap, sur un rythme entraînant, les résidents du quartier de Bas Peu de Chose (BPC) nous fait danser tout en ayant un message incitatif à l’esprit.

En résumé, le titre le plus parodique de cette édition du carnaval est celui de Roosevelt Saillant dit BIC. Le professeur de philosophie nous livre « Ayiti sou Wout Li pa Dwe Ye ».

Ayiti sou Wout Chanjman
© Plezi Kanaval

À travers cette méringue, le chanteur à textes manifeste son désir de rester dans son pays malgré la quasi absence de services sociaux. Haïti est loin du changement scandé. Le chanteur accuse l’État à différents niveaux.

Quand l’État pourra garantir à chaque Haïtien le droit de vivre, selon lui, il pourra prôner son changement…

Où en est le gouvernement ?

Ayiti sou Wout Chanjman, un slogan au service de la propagande gouvernementale. Karavàn Chanjman (la caravane du changement) a déjà sillonné plusieurs villes du pays, opérant ainsi, en l’espace de dix mois, quelques petits changements pourtant significatifs. Mais, face à l’ampleur de la tâche qui l’attend, beaucoup estiment que la Caravane va trop lentement. (Des propos recueillis dans le magazine Challenges.)

M. Jovenel Moïse assure la continuité de l’État succédant à son mentor Michel Joseph Martelly. Peut-on espérer le changement tant attendu durant le quinquennat de M. Moïse ? Exprimez-vous en commentaire ! 💬


Bloguer au féminin en Haïti

Bloguer est une affaire de femmes dans certains pays comme le Canada. Par exemple, elles traitent de sujets divers comme la beauté et le lifestyle, la vie de famille, la nourriture et le voyage. Ici, en Haïti, on semble être encore à l’ « âge de pierre » du blogging. Nous en sommes à la phase de création de blogs et de maîtrise de cet outil de communication.

En 2017, s’est tenue la première édition du Sommet international des femmes du numérique en Haïti. Parmi les points débattus, on peut citer, entre autres, la mise en valeur des compétences féminines du numérique, l’intégration de la technologie dans le quotidien des femmes et l’efficacité de son utilisation dans toutes les facettes de leur vie.

La blogueuse Emma Lucien, qui était speakeuse à l’évènement, a conclu son témoignage ainsi : «  […] Le numérique est un vecteur de développement et Haïti doit se mettre au diapason de ces avancées. » Des propos recueillis sur Ayibopost.

Je tiens à vous présenter trois blogueuses qui méritent d’attirer l’attention de la blogosphère haïtienne.

Bloguer pour vivre en communauté

Bloguer
📷 Compte Twitter de la blogueuse haïtienne

Meem Shoomeatove Vincent est une Mondoblogueuse. Aussi, elle collabore au quotidien haïtien Le Nouvelliste. De plus, elle est aussi vlogueuse depuis déjà un an.

Ces derniers temps, elle s’est consacrée à son blog personnel sur WordPress. Avec plus de 5200 abonnés, elle traite de thématique comme la culture et la gastronomie. Pas de sujets clés, ou du moins, le sujet clé: l’ âme.

Par là : Coeur &Plus

Lou et sa Plume

Bloguer
📷 Gio Casimir

Connaissez-vous Fodlyne Lou André Réjouis ? Elle se définit comme une « amoureuse de la vie » et un « être humain pluridimensionnel ».

La blogueuse fait partie de l’équipe d’Ayibopost. Lou écrit en français et en créole sur des sujets tabous liés à la sexualité féminine, à la vie de famille (maternité), au féminisme.

Sur son blog personnel , on peut lire en page d’accueil « Une femme…sa plume, ses expressions et passions…  Elle publie des extraits de poésies, ses coups de gueule pour le plaisir des plus de 1250 abonnés.

Son blog est ici : Lou et sa plume

Gaëlle van Rosen, la Girlboss

Bloguer
📷 Compte Facebook de la blogueuse

Gaëlle van Rosen est une jeune maman métisse et féministe travaillant dans la mode et le digital. Sa mère est noire ébène et son père blond aux yeux bleus. Rosen, c’est son nom hollandais qui signifie « des Roses » et qui témoigne de son métissage. Au-delà des apparences, c’est surtout une richesse culturelle (Haïti son pays d’origine) qui lui a été transmise dès le plus jeune âge. Côtoyer des univers diamétralement opposés lui a ouvert les yeux sur la diversité du monde et surtout sur le fait qu’il n’y a pas qu’une vérité, qu’une norme. Que tout est une question de perspective. Cela a ouvert en elle un appétit pour les découvertes, surtout hors de sa zone de confort. Une curiosité insatiable car, selon elle, nos différences sont nos plus belles source de richesses. Une voix pour les jeunes femmes modernes et pour la diversité.

Son crédo : « UNE FEMME, UN STYLE, UNE VOIX ».

Entre autres, Gaëlle partage sur son blog ses lectures et des proposition de looks girly. Aussi, elle y réserve une section intitulée « Beautés noires et métissées ». Ses mignons enfants occupent une place de choix sur son site.

Jusqu’à date, je connais très peu de blogueuses mode haïtiennes.

Pour voir comme Gaëlle van Rosen, c’est par ici

Bloguer n’a jamais été une activité aussi passionnante. Tenez votre journal intime en ligne, partagez vos astuces et trucs de femmes. Mesdames haïtiennes, à vos claviers, prêtes, bloguez ! 🌸


Un roman d’introspection : Tifi de Saïka Céus

Dans l’ensemble, un roman que j’ai lu avec une telle passion à part J’avoue que j’ai vécu de Pablo Neruda, c’est Tifi de Saïka Céus. De plus, c’est une œuvre qui parle d’elle-même. En ce qui me concerne, c’est un roman d’instrospection. Essentiellement, l’œuvre vous plonge dans votre haïtianité encore plus dans votre humanité. Sincèrement, mon orgueil a pris un coup. En fait, j’ai cru que j’allais fondre en larmes à un certain moment de la durée. 🙈

Tifi de Saïka Céus est une œuvre d’expression créole. C’est l’histoire d’une fille qui ne connaìt pas son nom, qui a perdu son identité. Plusieurs items font que c’est un livre exceptionnel à mon sens :

  • un roman d’aventure
  • un livre dont le personnage principal est une femme
  • une romance
  • un roman sous forme de journal intime
  • Une biographie
  • un livre que j’ai déjà lu
  • une autrice ayant reçu un prix
  • le premier roman d’une autrice
  • un livre que je n’ai pas réussi à lâcher
  • une œuvre d’une autrice que j’apprécie
  • un livre que je voudrais offrir à tout le monde

Un roman qui salue le courage de nos femmes

“Notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts.”

[François Mauriac]

Tifi, le personnage principal, une enfant laissée à trois ans aux  bons soins de Madame Leroy, une missionnaire religieuse. Évidemment, sa mère aura vu en cette possibilité l’offre d’un rêve qu’elle n’aura pas su offrir à son unique fille. Mais, ce rêve sera tué à coups de fouet, sous un bourreau qui l’aura mise enceinte dès ses seize ans. Aussi, on aura compris toute l’hypocrisie religieuse et l’injustice sociale dénoncée.

« Lewa sèmante pitit la pap fèt nan kay la, se moun legliz yo ye. « 

Renvoyée de force, dans son village natal, sans parent ni ami, elle reviendra sans même savoir son nom. Comment une jeune fille sans « mari » ni profession va-t-elle vivre avec 56 Gourdes ?  Que va-t-elle manger? Qu’en est-il de son accouchement ?

Madame Leroy lui a volé son identité et sa fierté. Pourtant, celle qui était considérée comme une moins-que-rien, un rejeton, une merde verra son courage récompensé à 45 ans en présence de toute la communauté du bourg. Un modèle de courage ! Chaque page vous transportera dans l’histoire de cette dame. Véritable parcours du combattant!

roman
Page Facebook de l’auteure

Tifi, un roman paysan ?

Le roman paysan est un type de roman dans lequel les mœurs, les traditions, les coutumes du pays sont mis en exergue. Effectivement, j’ai eu l’impression de lire Zoune chez sa ninnaine de Justin Lhérisson en lisant Tifi. Notamment, l’œuvre se lit comme une lodyans.

Personnellement, j’ai l’impression de retrouver une part de moi, mes racines, la richesse de ma culture et la beauté de la langue créole. En outre, un étranger créolophone sera plongé dans l’imaginaire socio-culturel haïtien.

À partir de la page 100, on trouve une plaidoirie du vaudou à travers une conversation de personnages. Legba, Brav, Lenglensou, Papa Loko, sont entre autres des noms de loas qui sont mentionnés.

Nos us et coutumes y sont clairement décrits : partager un repas, indiquer l’heure à partir de son ombre, pratiquer les commérages, se faire vertement réprimander par une connaissance.

Sans oublier, le bon vieux rara ! C’est plus qu’un rythme musical. C’est une institution : major, dame-corbeille. Un roulement de tambour ne saurait ne pas vibrer nos entrailles…

Depi tanbou frape, Ayisyen leve danse.

Nos jeux traditionnels, tirer les contes, tout ce patrimoine culturel qui tend à disparaitre de la mémoire collective à l’ère de la technologie y sont évoqués.

Avez-vous déjà pris un lòk (purgatif fait maison)?

Un roman que je recommenderais à nos binationaux.

roman
© Page Facebook de l’auteure

Tifi, un trésor linguistique

« L’homme ne naît pas dans la nature mais dans la culture ».

[Marina Yaguello]

La langue est produite par la culture et celle-ci est produite par la langue. Malgré le rôle que peut jouer une langue par rapport à l’identité d’une communauté sociale, ce sont les manières de parler de chaque communauté, les façons d’employer les mots qui sont porteuses de culturel.

Par exemple, connaissez-vous quelques variantes du créole haïtien comme celui du Nord ?

En général, on dit fè bagay (fè sèks) en créole haïtien pour parler de faire l’amour. Néanmoins, la variété du Nord dira koke alors que pour le reste du peuple koke indique l’action de suspendre un objet.

Connaissez-vous des proverbes haïtiens ?

– Ki sa frize te fè pou koukou pou li te rele pitit li Frizelya.

– Bondye pa janm bay pèn san sekou.

– Se mò li pa konn pri dra blan.

Des interjections typiquement haïtiennes : Welele ! (Oulala !), Komèltèk ! (énervement), Ayayay ! (En vérité !), Adjedan ! (Avertissement).

Personnellement, je pourrais citer autant de nuances sur ce bijou écrit en langue créole.

Un roman adaptable au cinéma

De mon humble avis, je pense qu’un film éponyme pourrait être réalisé à partir de l’ouvrage. Je sais que certaines plumes sont peu satisfaites du résultat final. Néanmoins, l’expérience pourrait être tentante. Le film garderait les traits d’ensemble du roman : l’intrigue, l’action, les thèmes, les personnages principaux et les conventions stylistiques. Par contre, une adaptation réussie rendrait l’essence et l’esprit de l’œuvre et la vision de l’auteure.

En écrivant ce billet, je n’ai eu nullement les prétentions d’un critique littéraire. Tout ce qui précède n’est qu’une infime partie de mes appréciations de l’ouvrage.

Vous avez lu le livre. Quels en sont vos impressions ?


Richy Jay, la voix d’Haïti à Montréal

Richy Jay, de son vrai nom Richard Verdieu, est né à Port-au-Prince en Haïti. Il a grandit dans une famille où la musique était omniprésente. Sa mère, sa grand-mère et sa communauté chrétienne lui ont notamment transmis une tradition musicale bien vivante. Depuis 2002, Richy Jay se consacre à son art. Initié dans la culture du Rap Haïtien de son époque et de son quartier : la banlieue populaire « Bicentenaire ».  Le jeune homme crée son premier groupe « Hottansyon Hip Hop ».

Richy Jay
Crédit photo : Elizabeth Drapeau

De la République Dominicaine au Canada : Richy Jay, un chanteur au parcours exceptionnel

« Caribbean Soul», un album très rythmé

L’album comportera une quinzaine de morceaux. J’ai eu la chance d’avoir la primeur de certains morceaux. Par exemple, une chanson dédiée à notre chère Haïti. Nos compatriotes de la diaspora ne peuvent se séparer des beaux souvenirs de la terre natale : ses plages, sa gastronomie, son « tafia ». Il faut aussi noter la collaboration avec Imilo Lechanceux, le meilleur artiste Burkinabé 2017.

Richy Jay est un artiste qui aime partager avec les autres artistes, car il croit beaucoup en ce que chacun peut apporter sur une chanson. Il essaie aussi toujours de faire la place aux artistes émergents autour de lui.

Il faut aussi mentionner la présence de Sentom et Jerry Mr. Jay sur ce nouvel opus.

« Caribbean Soul »  est effectivement un melting pot de rythmes musicaux de la Caraïbe : la saveur latine, le swing du zouk. Le tournage d’un autre vidéo clip s’annonce pour mars prochain. Comme prévu, l’album sera dans les bacs en mai de cette année. Êtes-vous prêts à bouger « de la tête aux pieds » ?


5 films qui ont changé ma vie

Je ne saurais me rappeller du nombre de films que j’ai vus. Je ne suis pas le genre de personnes à visualiser un film plus que 2 fois si ce n’est un film que je kiffe grave. En fait, je suis amateur de films d’action, d’aventure, d’espionnage, de danse, film biographique, film érotique. Aussi, il m’arrive d’apprécier un bon film policier, de guerre et d’horreur. Cependant, certaines productions ont changé ma vie. Je pourrais les regarder cent fois s’il le fallait.

  • A la recherche du bonheur, n°1 de mes films préférés

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Page Facebook officielle du film

J’aime tout particulièrement Will Smith, mon acteur noir préféré. Je n’ai pas vu ses interprétations du début des années 90 si ce n’est que quelques épisodes de la série Le Prince de Bel-Air. À part de ça, j’ai presque tout vu de ses rôles au cinéma.

« À la recherche du bonheur » reste un grand classique dans la comédie dramatique. Je ne saurais oublier tous les sacrifices consentis par Chris Gardner ( Will Smith ) allant jusqu’à donner son sang pour pourvoir aux besoins de son fils ( Jaden Smith ). Le biopic a reçu 5 prix et 6 nominations.

  • Sexe entre amis

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Page officielle du film

Peut-on investir son corps dans une relation sans que ses sentiments ne soient impliqués? En tout cas, c’est ce que Dylan ( Justin Timberlake ) et Jamie ( Mila Kunis ) ont cru jusqu’au jour où leur relation basée uniquement sur le physique prenne une autre tournure. « Sexe entre amis » met en évidence une pratique désormais courante dans nos sociétés. Le risque majeur de cette relation (sex-friend) est de tomber amoureux.se de votre sex friend ou de vous y attacher alors qu’aucune construction amoureuse n’est peut être possible. Peut-on jouer avec le feu sans se brûler???

  • Love, Rosie

Croyez-vous en l’amitié pure et nette entre deux personnes de sexe différent? C’est possible mais il faut établir des paramètres. La jolie Rosie ( Lily Collins ) tomba secrètement amoureuse de son meilleur ami d’enfance, Alex ( Sam Claflin ). Une flamme qui reste allumée des années durant. Metteriez-vous en couple avec votre ami.e d’enfance? « Love, Rosie » est une comédie romantique à voir !

  • L’ascencion

Pour l’amour d’une femme
Je tombe à genoux
Je vendrais mon âme
J’irais jusqu’au bout
Pour l’amour d’une femme
Pour l’amour d’une femme  (Pour l’amour d’une femme, Garou)

Jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour prouver votre amour à l’être aimé.e ? En tout cas, Samy Diakhaté ( Ahmed Sylla ) était prêt à gravir l’Everest pour prouver à son amie d’enfance Nadine ( Alice Belaïdi ) qu’il n’était pas un tocard ! L’effort était payant ! Un exploit pour toute la banlieue. Deux cultures, un amour authentique, des moments de rire. Je kiffe le cinoche français malgré que les super-productions américaines nous envahissent. Grâce à l’article de Samantha Tracy, j’ai pu découvrir ce film de Ludovic Bernard. « L’ascension » est une bien bonne production du cinéma français en 2017 qui a suscité de nombreuses critiques.

  • 20 ans d’écart

Pour faire un bon ménage, il faut que la mère soit plus âgée que le père.
Proverbe breton ; Recueil des proverbes bretons (1856)

On dirait que ce proverbe perd de sa sagesse dans la société actuelle. Qui ne s’en souvient pas combien l’âge de Brigitte Macron a dérangé. Vingt quatre ans séparent Emmanuel de Brigitte Macron, soit autant qu’entre Donald et Melania Trump.

20 ans d’écart est une romcom (romantic comedy) passionnante du cinéma français. En fait, le jeune Balthazar ( Pierre Niney ), à peine 20 ans, tomba amoureux de Alice Lantins ( Virginie Efira ), 38 ans. Une relation amicale et sensuelle que Alice tenta de garder sous couvert pour ne pas éveiller les soupçons de ses collègues. Ce qui n’était qu’une simple possibilité de promotion allait mettre Alice face à un choix. Sa carrière ou son amour pour le blanc-bec ?

Je me suis bien marré en regardant Pierre Niney interpréter son rôle, tout bête, avec une telle innocence et naïveté. Sans oublier, sa petite moto rose. 😉

Votre vie a été marquée par quel(s) film(s)? Partagez avec nous via un commentaire !


Pénis : est-ce que la taille compte vraiment ?

Le pénis se retrouve au cœur des débats. Tout le monde en parle à un moment de la durée. Si les hommes matent les culs, on dirait que les femmes matent les zizi dans nos pantalons. Dans l’Antiquité grecque, les petites quéquettes étaient symbole de la beauté masculine et de virilité par opposition au priapisme en référence à Priape, dieu grec ithyphallique de la Fertilité. De nos jours, la taille du sexe est devenu un fantasme pour certain.e.s, un complexe pour d’autres. Si vous pensez que votre pénis est d’une taille inférieure à la moyenne, ne dramatisez pas la situation et prenez un peu de recul…

Nous sommes tous victimes du système d’hypersexualisation, que nous soyons homme ou femme. L’industrie de la pornographie mêlée à je ne sais quel type de construction mentale nous a rendus esclave de toutes sortes d’âneries. Je tâcherai d’évoquer certaines conceptions farfelues et un petit rappel à l’ordre pour une meilleure sexualité. Vous m’excuserez si j’utilise des termes péjoratifs. Tout ceci rentre dans le processus de déconstruction des points de vue erronés.

Noirs, Italiens et Arabes : des stéréotypes racistes

Si Mère Nature a gâté certains d’entre nous, il faut bien admettre qu’elle n’a pas été clémente avec d’autres. Quand on parle de mâles bien montés, on dirait que les références sont à portée de continent. Par exemple, les Noirs sont en tête du classement. Dans le classement, suivent les Italiens et les Arabes. Cependant, aucune étude sérieuse ne démontre l’influence de la couleur de peau sur la taille du pénis.

Par ailleurs, l’industrie de la pornographie a contribué à véhiculer cette propagande qui réduit l’homme à son sexe.

Par exemple, dans la catégorie BBC (pour les amateurs), l’homme noir est présenté comme surdimensionné. Ce préjugé sur les Noirs aurait été retrouvé jusque dans l’ Antiquité grecque et aurait une origine raciste d’après le journaliste
Serge Bilé, auteur du livre La légende du sexe surdimensionné des Noirs. Il serait une façon de les réduire au rang de bêtes à la sexualité débridée.

La bêtise humaine est allée jusqu’à cataloguer un homme très au dessous de la barre d’homosexuel (refoulé). Pfff !

La taille du pénis et la sexualité

Effectivement, les problèmes d’éjaculation précoce touchent malheureusement plus souvent les hommes qui ont un petit pénis. Comme les terminaisons nerveuses du gland sont concentrées sur une zone plus petite, vous êtes plus sensible.

pénis
© Geralt via Pixabay

Cependant, la taille du pénis n’est en rien révélatrice de la capacité d’un homme à faire jouir une femme.

Si vous connaissez le Kamasutra, il existe bien de positions sexuelles qui vous seront d’une grande aide.

Voici quelques astuces qui rendront vos rapports sexuels plus intenses.

  • Choisissez des positions qui permettent une pénétration en profondeur, ou qui favorisent le resserrement du vagin autour de votre pénis.
  • Adoptez la position en levrette (pénétration par derrière); ou la position du missionnaire en mettant un ou deux oreillers sous les fesses de votre partenaire. En relevant ses jambes vous favoriserez une pénétration plus profonde.
  • L’andromaque ou l’amazone permettra à Madame de contrôler le rythme et la profondeur de la pénétration. En intensifiant les frottements et en changeant l’inclinaison de son vagin, ces positions feront paraître votre pénis plus grand. En enveloppant ses cuisses avec les vôtres, vous minimiserez les risques de sortie involontaire.

Apprenez à détecter les signes de l’imminence de l’orgasme , afin de ne pas atteindre le moment où l’excitation est irréversible.

En vous masturbant plus souvent, et en vous entraînant à maîtriser vos orgasmes, vous deviendrez moins sensible.

Masturbation : arrêtez-vous avant l’orgasme
Pour contrôler votre éjaculation, il vous faut apprendre.

Est-ce que la taille compte vraiment ?

Vous avez participé à cet article de blog en vous impliquant. C’est pourquoi je vous ai posé la question en vous demandant votre avis. Merci à ceux qui ont voté !
https://twitter.com/garensj/status/949803585524699137

Essentiellement, le Mondoblogueur Ousmane Makaveli Traoré a apporté une réponse équilibrée :

Ça dépend de ce que la femme veut aussi. Certaines préfèrent des phallus de gros taille. Sinon je crois que non.

Sans vouloir encourager le statu quo, je dois forcément rappeler aussi que les femmes couchent avec qui elles veulent. 😉

Je me trouverais un peu couillon si je ne vous laissais pas avec cette grande question existentielle : Qu’est-ce qu’une belle bite ? 😂🙈🙊


Mes 5 résolutions de blogueur pour l’année 2018

On se retrouve aujourd’hui pour le premier article de l’année 2018. L’année dernière j’ai rejoint la saison 6 de la grande famille de Mondoblog . Et puis mon année 2017 a été riche en émotions et en rebondissements. J’ai notamment dû faire plusieurs progrès blogging et augmenter mon rythme de publication. J’ai donc décidé que 2018 serait mon année pour améliorer le trafic sur mon blog et le faire grandir encore et encore. Je vais donc vous donner mes résolutions de blogueur pour cette année 2018 !

Avant de me lancer dans l’énumération de mes résolutions, je tenais à vous présenter mes meilleurs vœux 2018.

« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible. »
__ Antoine de Saint-Exupéry

Que je vous souhaite santé, longévité, prospérité, il est vrai qu’en partie cela ne dépend pas totalement de vous. Néanmoins, vous avez votre rôle à jouer.

La vie est faite de choix. Nous choisissons même quand nous pensons ne pas vouloir choisir. Qui dit « nouvelle année » dit forcément « résolutions »… Voilà qui est dit ! Focus sur les résolutions.

  • Résolution n°1 : Augmenter le trafic sur le blog

Comme je vous le disais en introduction, en 2017 j’ai dû faire plusieurs progrès blogging et augmenter mon rythme de publication. J’ai commencé vaguement le blogging en 2015. C’était juste un espace qu’il me fallait pour partager mes recherches en linguistique. Mon premier blog était hébergé par OverBlog. Par la suite, j’ai eu un blog sur WordPress jusqu’à mon admission à Mondoblog. Le nombre de mes abonnés était tellement infime que j’avais l’impression d’écrire pour moi-même. Finalement, j’ai supprimé le blog WordPress.

Très sincèrement, les Mondoblogueurs haïtiens me sont d’une grande aide. Merci à Osman Jérôme pour les encouragements en DM, les likes et retweets.

Cette année, je vais suivre les conseils de mon mentor Soucaneau Gabriel à la lettre. Il a dû arrêter le blogging pour se concentrer sur ses études en France. Les années passent vite. On t’attend pour d’autres chroniques !

Il me disait de garder une constante régularité dans mes publications, de choisir un jour de publication, d’annoncer au préalable le thème d’un article. C’est que je me suis efforcé de faire. Mais, il me faut plus de constance…

Du coup pour 2018, j’espère devenir plus régulier et plus organisé. Par contre, je ne vais pas promettre un article chaque semaine. Mais, je ne passerai pas un mois sans publier un petit quelque chose. Cependant, il m’arrive aussi de publier deux jours de suite. Quoi qu’il en soit, tout ça demande beaucoup de travail.

  •  Résolution n°2 : Vous proposer des articles qui sortent de l’ordinaire

Le blog a évolué depuis sa création et aujourd’hui il contient énormément de catégories. Pour moi, il représente bien la variété des sujets qui m’intéressent. En 2018, j’ai donc décidé d’alimenter plus les catégories que j’ai tendance à délaisser comme la catégorie Interview ou Relations humaines. Alors en 2018, je pense les remplir, sans délaisser la catégorie Haïti qui représente une grande partie du mon blog.

  • Résolution n°3 : Être plus visible

Pour 2017, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires. Les unes se sont offertes les services de ma plume. Pour les autres, c’est moi qui leur ai offert mes services de part leur implication, leur combat et l’intérêt que je leur porte (parcours, idées, projets).

résolutions
Mohamed Hassan via Pixabay

Grande a été ma surprise quand j’ai vu qu’un article que j’ai juste écrit pour signifier ma présence à un évènement a eu une centaine de partage sur Facebook et a même été publié sur le site d’un magazine culturel en ligne : Tifi : une vente-signature réussie pour Saïka Céus .

L’expérience me paraît tentante. Je me suis dit que je pourrais interviewer plus de personnalités publiques et couvrir plus d’événements culturels…

 

  • Résolution n°4 : Devenir journaliste à proprement parler

Ouais. Ça c’est un rêve que je caresse depuis quelques années. J’ai toujours voulu m’essayer au journalisme, en dépit de toute la mauvaise presse que subit ce métier.

Personnellement, quand j’ai manifesté à mes parents mon intention d’étudier le journalisme, ils ont eu le cerveau en feu. Les risques du métier, ici comme ailleurs, c’est d’y laisser sa peau si on a eu une trop grande gueule.

Je devrais expliquer à ma mère que je souhaite être journaliste culturel, que je ne vais pas m’impliquer dans la « politicaillerie » (gouvernance des politicards). Mais ce serait gaspiller ma salive, elle aura à me rétorquer que je vais apprécier les ragots. 😂

Finalement, je me suis juste inscrit à un cours en week-end. Quand j’irai la visiter, je ne lui parlerai pas de ce projet là.

Je ne m’imagine pas mettre ma grande caboche devant une caméra pour présenter quoique ce soit. En plus, j’ai un complexe en rapport avec ma voix. De ce fait, j’ai toujours voulu être rédacteur. C’est mieux ! C’est toute une gymnastique quand je dois expliquer à certains de mes proches que je suis blogueur.

Le blogueur est aussi considéré comme un « journaliste citoyen ». Donc, j’ai décidé d’être journaliste à proprement parler.

  • Résolution n°5 : Et si je rencontrais des Mondoblogueurs en 2018?

Dès mon admission à Mondoblog, je me suis vite dépêché de découvrir les Mondoblogueurs haïtiens de ma saison : Ritzamarum Zetrenne, Alexandro Christi Nicolas, Rode L. Azer Chery. Je leur ai envoyé des requêtes sur Facebook. Tout bête ! 😛

Il y a eu échanges d’encouragements entre nous. Ritzamarum me fait des retours et des suggestions parfois. Jusqu’à présent, je n’ai rencontré aucun d’eux dans la vraie vie.

Je me suis vite intéressé aux autres Mondoblogueurs de la saison 6. Il se peut que l’on se rencontre en 2018 pour la plupart d’entre nous.

Il y a eu la talentueuse blogueuse malgache Fenosoa Sergia qui a épaté la communauté.

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Compte Facebook de la blogueuse

J’ai aussi découvert la Togolaise Afi Affoya. Si vous la rencontrez, demandez à poser pour sa caméra. Elle en fait du feed sur Instagram.
https://www.instagram.com/p/BQLV-wuBta9/

J’épie aussi Ousmane Makaveli Traoré, le web activiste malien. On traite de presque les mêmes sujets : éducation, de nos pays respectifs. Dénoncer, choquer s’il le faut. Merci pour les Retweets et les prières. Je te dois aussi un autre article sur l’orgasme en 2018. Hihihi. Son chiffre c’est le 3, le mien c’est le 5. Vous comprendrez si vous y jettez un œil à nos blogs respectifs. Ça aussi c’est une résolution de notre part !

Et vous, quelles sont vos résolutions pour 2018?


Journée mondiale de l’orgasme : jouir et laisser jouir

Depuis 2006, on célèbre la journée mondiale de l’orgasme lancée à l’initiative d’une association anglo-saxonne, la « global orgasm ». Selon ses deux fondateurs, si nous faisions tous l’amour en même temps, une vague d’ondes positives envahirait le monde. Hihi !

Je suis Haïtien. Tout carrément, je vous dis que chez moi parler de sexualité reste et demeure un sujet tabou à nul autre pareil. Même pour désigner les parties intimes, dans notre langue nationale, on se torture pour savoir qu’est-ce qui est linguistiquement correct. Dès lors, parler de sexualité est parfois considéré comme grossier, malséant, voire sale. L’hétérosexualité comme pratique sexuellement « normale » stigmatise bien souvent la femme. Une femme qui vit une sexualité épanouie est considérée comme une « salope« . Très peu de femmes avoueraient pratiquer la masturbation ou vouloir passer une nuit torride avec un homme.

Pour revenir à la thématique du billet, je me souviens à l’adolescence avoir parlé à une mère de plusieurs enfants. Elle avoue n’avoir jamais connu un orgasme dans sa vie jusqu’à la ménopause. Aussi inimaginable que cela puisse paraître, croyez-moi, c’est possible. Du temps de ma grand-mère, la femme était considérée comme une un récipient où l’on verse son liquide, un être inanimé. Ben. Des maris qui se contentaient seulement de satisfaire leurs désirs égoïstes sans se préoccuper du leur.

Même si ces femmes ne se sont jamais plaintes de la durée des relations sexuelles, cela ne voulait nullement dire qu’elles ne se sentaient pas frustrées et incomprises.

Orgasme
©Khusen Rustamov via Pixabay

Actuellement, après l’argent et l’incompatibilité de caractère, l’insatisfaction sexuelle est une des causes majeures des divorces et des séparations.

Heureusement, nous assistons à une nouvelle génération de femmes qui revendiquent une sexualité libérée et hors des tabous. Franchement, ne les qualifiez pas de tous les noms, messieurs.

L’orgasme multiple au masculin

Sincèrement, il faut une meilleure compréhension de la sexualité féminine. Les comportements sexuels des hommes diffèrent de ceux des femmes. Il faut un peu plus de temps à une femme pour atteindre l’acmé  de son plaisir, contrairement à un homme.

Avec ce détail pertinent à l’esprit, un couple peut s’entendre. Malheureusement, de nombreux hommes souffrent d’éjaculation précoce. 🙈

Orgasme
©Sasin Tipchai via Pixabay

Néanmoins, les gars, vous pouvez suivre un traitement médical et contrôler votre alimentation. Mieux encore, vous entraînez à laisser/faire jouir vos femmes, amantes ou SF*.

« L’ego masculin peut-il encaisser le fait de ne pas savoir faire jouir une femme ? Je ne pense pas. »

Vanessa, 21 ans

(Propos recueillis sur Vice)

Dans son livre HOW TO MAKE LOVE ALL NIGHT (AND DRIVE A WOMAN WILD), la docteure en sexologie, Barbara Keesling apporte une méthode nouvelle pour améliorer nos performances. Pour la traduction française parue aux Éditions Albin Michel, Comment faire l’amour toute la nuit, vous découvrirez ce bijou, chers lecteurs francophones.

Auriez-vous déjà entendu parler du muscle pubo-coccygien (PC)? C’est le muscle qu’on utilise pour arrêter la montée d’urine dans la vessie. Trois fois par jour, contractez vingt fois votre PC. Tenez la contraction une ou deux secondes, puis relâchez. C’est tout. Respirez normalement pendant les contractions. Pratiquez cet exercice trois fois par jour, pendant trois semaines. N’en faites pas trop. À condition de travailler régulièrement, le training PC apporte des gratifications immédiates.

Un homme multiorgasmique est capable de conserver son érection même après avoir joui, et de continuer à faire l’amour.

Mesdames, réclamez votre droit de jouir

Trop souvent, des femmes ont feint de jouir juste pour le plaisir d’un éjaculateur précoce.

Je ne saurais expliquer cette magie qui se passe dans le corps féminin au moment de la jouissance. Mais, j’ai ma petite idée si j’en crois ma SF*. On dirait qu’elles ont cette sensation bizarre de vouloir pisser. Mais, croyez-moi, la pisse ne viendra pas. Du moins, pas avant la giclée acide, si je me fie à mes expériences.

Je ne suis pas encore tombé sur une femme fontaine. Mais, on ne sait jamais.

Orgasme
©Khusen Rustamov via Pixabay

Orgasme et éjaculation : quelle différence ?

Certainement, chez l’homme, l’orgasme et l’éjaculation ne sont pas forcément simultanés. Ce sont deux phénomènes distincts dont les plaisirs peuvent être dissociés. Pourtant, la plupart des hommes ne conçoivent pas l’orgasme sans éjaculation.

Votre corps est unique et réagit à sa manière unique. Par exemple, tandis que la plupart des hommes atteignent l’orgasme multiple en retardant l’éjaculation, certains sont capables d’avoir des éjaculations partielles ou même totales sans perdre leur érection.

Alors, mes cher.e.s lecteur.rice.s, la vie nous offre de bons moments. Homme ou femme, autant prendre son pied…

*SF : abréviation du mot « Sex Friend ». Ce sont tout simplement des amis qui ont des rapports sexuels, sans relations amoureuses émotionnelles. Pour aller plus loin, ce sont quelquefois des personnes qui ont peur de s’engager, de souffrir et de se séparer et qui sont donc persuadées qu’elles peuvent se suffire à elles-mêmes.


Manno Charlemagne nous a quittés, mais que nous laisse-t-il ?

Manno Charlemagne, le Bob Marley haïtien, nous a quittés. À première vue, il est parti comme tout le monde l’a imaginé: il souffrait des problèmes de poumon dus à une consommation abusive de cigarettes.

Manno Charlemagne a été victime d’un malaise alors qu’il était de passage aux États Unis cet été. C’est en descendant l’avion, le vendredi 28 juillet dernier, que Manno a fait une crise. Depuis l’aéroport, il a été conduit directement à l’hôpital pour des suites que nécessite son cas.

Mais, au cours de la journée du lundi 31 juillet, le commentateur Ed Lozama a annoncé que le chanteur était entré en salle d’opération d’un hôpital de l’État de la Floride pour retirer une poche de sang derrière sa tête suite à un accident vasculaire cérébral.

(Propos recueillis par le journaliste Walter Cameau dans les colonnes du quotidien haïtien Le National)

Finalement, la cigarette a eu raison de lui. Le dimanche 10 décembre, Manno Charlemagne est décédé suite à un cancer du poumon à Miami. Depuis la nouvelle, des hommages sont venus de tout part : écrivains, l’Immortel Dany Laferrière, politiques, admirateurs, collaborateurs.

Comme on dit, Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Entre autres, Frantz Voltaire a réalisé en 2010 un documentaire sur la vie du musicien haïtien et auteur-compositeur, Joseph Emmanuel Charlemagne intitulé « Manno Charlemagne Konviksyon ». Cet artiste était un élément important des mouvements sociopolitiques populaires haïtiens dans les années 1980 et 1990. Sa musique avait une présence forte et a certainement influencée l’histoire d’Haïti avant le départ de Jean-Claude Duvalier.

En fait, sa famille avait pris des dispositions pour que ses obsèques aient lieu le 14 décembre à Miami. Évidemment, on a eu la décence d’organiser des funérailles officielles ce 22 décembre au Kiosque Oxyde Jeanty pour honorer la mémoire de l’ancien maire et homme politique, Manno Charlemagne.

Notamment, l’absence du chef de l’État, Jovenel Moise s’est tout de même fait remarquer. Néanmoins, d’autres dignitaires se sont néanmoins présentés.

Les obsèques chantées, le chantre de l’âme populaire haïtien fut transporté à Verettes.

Deux semaines sont passées depuis que j’ai appris cette triste nouvelle, j’ai donc eu l’idée de faire une petite réflexion sur ce qu’il nous laisse comme héritage. Par exemple, j’ai grandi avec la voix de Manno qui chantait « Ban m Yon ti limyè ». D’autant plus qu’on a eu des liens de parenté, j’affectionnais encore plus cet homme au caractère vif, aux paroles crues.

Manno Charlemagne : la star internationale

À vrai dire, les hommages sont venus de partout dans le monde. C’était beau de lire l’article dans Libération dans lequel il est mentionné aux côtés de Bob Marley de la Jamaïque comme chanteur engagé de la Caraïbe.

Le plus fidèle interprète de Manno Charlemagne est, accrochez-vous, un Suisse.


À l’étranger, on chante « Le Mal du Pays », un texte chanté au son de la guitare de celui qui a connu l’exil sous la dictature des Duvalier.
https://twitter.com/Safety_promo/status/940585534526754816

Quel plus bel héritage que celui-ci?

Manno Charlemagne a beaucoup donné et continue de donner après sa mort. Les fils d’Haïti ont besoin d’une vraie lumière. Les Haïtiens ont besoin de voir ce qui se passe autour d’eux avec un œil spectique, une vision objective, un regard nouveau. C’est peut-être la seule solution pour sortir le pays de la crise politique et humanitaire qui n’a que trop duré. Espérons que ses chansons à texte puissent réveiller la conscience nationale. Nous sommes un peuple sans mémoire si j’ose le dire. Nous rappeler de Manno est donc un devoir de mémoire !

Je vais terminer ce billet avec une playlist de chansons du troubadour haïtien qui ont marqué la conscience populaire. Manno Charlemagne laisse derrière lui une importante discographie. Voici donc mon top 6 très subjectif de ses meilleures chansons:
1. Ban m Yon ti limyè
2. Dwa de lòm
3. Zanmi pre
4. Nan Malè m’ ye
5. Manman
6. Nwèl Lavale


Tifi : une vente-signature réussie pour Saïka Céus

Tifi, roman d’expression créole, de la lauréate du prix littéraire Henri Deschamps 2017 Saïka Céus. L’auteure a fait la vente signature de son œuvre à l’hôtel Royal Oasis ce jeudi 21 décembre.

En effet, la Fondation Lucienne Deschamps a lancé le 17 avril, la 42ème Édition du Prix littéraire Henri Deschamps 2017. À ce propos, ce concours est ouvert à tous les haïtiens, que vous soyez écrivain en herbe ou non, francophone et/ou créolophone résidant au pays ou à l’étranger. Le droit de participation est gratuit et ouvert à tous les auteurs des deux sexes qu’ils résident en Haïti ou à l’étranger. Au terme d’un jury bien monté de plumes aguerries de la littérature haïtienne, la grande gagnante était connue : Saïka Céus !

Tifi : un titre accrocheur

Il était 16 heures. La petite équipe de la Maison Henri Deschamps était déjà présente pour faire les mises en place : banner, nappes au logo de la dite maison d’édition, stock de livres. Tout était prêt. Quelques temps après, je la vois défiler dans sa robe marron caramel dans un déhanché parfait. Sourire aux lèvres, d’une beauté dont ne tarissent d’éloges même les femmes, elle salue des amis qui étaient déjà présents pour la soutenir. Elle s’installe. Malgré les invitations lancées au préalable aux médias, très peu de journalistes culturels ont répondu à l’invitation. Ses amis, des connaissances, des résidents de l’hôtel se ruent à notre table.

Tifi
© Obed Lamy / Loop Haiti

Tifi ? De quoi parle le livre? se demandent certains. En fait, ils ont voulu lire le résumé du livre.

Personnellement, je me suis vite procuré mon exemplaire. Premièrement, des livres d’expression créole avec un tel aura, on n’en trouve pas tous les jours.

Tifi
Crédit photo : Garens Jean Louis

Effectivement, le titre interpelle. Je vous dis pourquoi. Dans la conscience linguistique haïtienne, Tifi designe plusieurs réalités. Comme on dit, c’est le ton qui fait la chanson. Tifi peut désigner la virginité. À juste titre, le roman traite de viol. Dans un sens péjoratif, Tifi designe les filles en domesticité.

Appellez une jeune fille Tifi et vous entendrez qu’elle vous rétorque :

Hey ! Tifi se kay madanm sa rete !

Tifi designe toutes ces jeunes filles qui subissent le poids de toutes les violences, physique, morale et même sexuelle. À priori, on aura beau élevé la voix. Toutefois, le combat est loin d’être gagné en Haïti. Mais, Saïka est de celles et ceux qui ne veulent pas être complice d’un silence assassin.

Tout carrément, Tifi me fait penser à Le Petite Chose d’Alphonse Daudet. Ces pauvres déshéritées qu’on s’amuse à martyriser.

Tifi, une œuvre qui bannit la langue de bois

Tifi nous plonge aussi dans un espace spatiotemporel réel. Une fiction aux zébrures de la triste réalité du pays en dehors (le monde rural).

Pourquoi avoir choisi d’écrire dans la langue de Trouillot quand on s’exprime aussi bien dans la langue française ?

Quand on traite d’un sujet qui touche l’âme du peuple, on s’exprime dans la langue de son cœur.

Des lecteurs haïtiens du temps où l’on n’enseignait pas le créole à l’école se sont montrés réticents du temps fou que ça va leur prendre pour lire l’ouvrage. Je le dirai toujours : le français reste un stigmate pour mon peuple…

Par choix personnel, Saïka a voulu faire une plaidoirie du créole haïtien comme elle le fait toujours.

Tifi
© Page Facebook de l’auteure

Déjà annoncée comme best seller des prix littéraires Deschamps avec plus de 180 exemplaires vendus et signés, une version française de l’ouvrage aurait-elle le même succès ? À suivre ! Le livre est déjà chez les libraires.


Ayiti Jan’l Dwe Ye : le thème choisi pour le carnaval 2018

Ayiti Jan’l Dwe Ye, c’est le thème du carnaval 2018. En fait, le carnaval, c’est la fête de l’année en Haïti. Par conséquent, le carnaval haïtien offre un festival de bruits et de couleurs. En effet, les groupes musicaux vont se préparer pour traiter ce thème intéressant. Ayiti Jan’l Dwe Ye , en français « Haïti comme il doit être ». Evidemment, nous rêvons tous d’une Haïti meilleure.

Le samedi 11 novembre, la mairie de Port-au-Prince a publié le thème du carnaval sur son compte Twitter.


Néanmoins, nous ne savons pas combien de millions va nous coûter ce carnaval. Nous ne savons pas non plus combien cette festivité va rapporter à l’économie nationale. Toujours est-il que participer au carnaval haïtien fait partie des 10 expériences à faire en Haïti.

Ayiti Jan’l Dwe Ye, un slogan de trop?

Encore une fois, cette édition du carnaval aura son lot de slogans, de propos engagés. Entre autres, les différents genres de créations seront inspirées du recyclage pour le développement local, de la protection de l’environnement et de l’amélioration de l’image de notre pays.

Ayiti Jan’l Dwe Ye
United Nations Photo via Flickr

Le carnaval est toujours un bon moyen pour l’État haïtien de noyer les problèmes de la populace. En revanche, cette édition devra offrir une bonne occasion de revoir notre image de peuple et de réveiller la conscience populaire. Pourra-t-on revoir l’Haïti de nos rêves? Le peuple haïtien peut-il espérer redorer son blason face à la communauté internationale. Cette semaine, le président haïtien Jovenel Moïse a rencontré son homologue français dans le cadre du « One Planet Summit ».


Bien entendu, je sais que je n’aurais pas dû poser cette question. En fin de compte, peut-on commencer à voir Haïti comme il doit être à la fin de ce quinquennat politique? À suivre…
Extrait


Ce que vous devez savoir de mes articles

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Qui suis-je ?

Je suis Garens Jean Louis. Pour commencer, j’ai étudié la linguistique à l’Université d’État d’Haïti. Passionné de musique, de cinéma et de littératures. Participant actif à des activités socio-culturelles.

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© Crédit photo : Gio Casimir

Courageux, déterminé, confident, enthousiaste, optimiste, honnête, passionné mais aussi impatient, lunatique, irritable, impulsif. C’est tout moi !

En tout premier lieu, j’ai découvert le blogging récemment en 2015. En fait, mon premier blog était hébergé sur OverBlog. Notamment, je voulais juste partager mes recherches en linguistique. Sur encouragements d’une bonne amie (qui n’est pas blogueuse), j’ai participé au concours de la plateforme et j’ai rejoint la saison 6 de Mondoblog. Depuis, je prends le blogging au sérieux. À l’évidence, c’est devenu ma façon d’affirmer mon existence et d’afficher ma dissidence.

Quelles sont les motivations de ce blog ?

ET SI ON EN PARLAIT est un blog sans orientation fixe.

À priori, mon blog prête la voix aux sans-voix, aux minorités. Par exemple, je mets les projecteurs sur tout ce dont on parle à demi-mot mais qu’on oserait hausser la voix contre (injustice sociale, enjeux, discrimination).
Ainsi donc, je vous invite à scruter avec moi les bas-fonds de ma société, le côté obscur de l’Homme et même parfois le ridicule.

De quoi parle mes articles

Le blog traite d’articles d’Haïti, de culture, de découvertes, des coups de gueule, d’actualités révoltantes.

Les articles dans la catégorie : CULTURE, parlent de  différents aspects et personnalités de la culture haïtienne…

Les articles dans la catégorie : DÉCOUVERTE, vous emmèneront à la découverte d’un endroit, d’une personne, d’une expression…et de toutes ces choses qui font une vie.

Les articles dans la catégorie : SEXUALITÉ, vous parleront de sujets frappés de censure sociale, de tabous ou tout simplement de bien-être conjugal.

C’est bon? 

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Top 5 des modèles haïtiennes les plus hot sur Instagram

Dès qu’on parle de femmes haïtiennes, mes compatriotes mâles affichent une sorte de chauvinisme à ce propos. Poésie, chanson, peinture, elles ne cessent de nous inspirer. Avec Internet comme toile de fond, cet amour pour nos fanm kreyòl (femmes créoles) se manifeste en likant.  Rien qu’un coup d’œil sur le compte Instagram de ses modèles me donnera raison…

Hencha Voigt, la princesse athlétique

Connaissez-vous la sœur de Mario Viau?  Actrice, modèle maillot de bain, coach en fitness, Hencha Voigt possède un corps de femme parfait bien entretenu. Avec ses plus de 313 mille abonnés, l’Haïtiano-Americaine enflamme Instagram.
https://www.instagram.com/p/BcKYVzHn1e4/

Clara Luce Lafond, la plus zuzu des modèles

Quant à Clara Luce, elle est passée de présentation. En 2016, elle a figuré en quatrième position dans le classement des dix femmes haïtiennes les plus sexy du média en ligne Mag Haïti.

Grâce à son corps svelte, aux contours nets et bien dessinés, Clara a travaillé avec les meilleurs photographes haïtiens.
https://www.instagram.com/p/BVvWkh3Ai0V/

Sur sa story, on la voit poster des petites vidéos avec ses animaux de compagnie où elle fait sa zuzu (son intéressant).

Jasmine Brook, la féline

Boucles dorées, regard de lynx, Jasmine Brook réside du côté des États Unis. Eh oui. En fait, elle est bien d’origine haïtienne. Pour la fête des pères, elle a posté des photos d’elle avec son papa chéri. Certains d’entre nous l’auront découvert dans le clip Demisyone du groupe Kaï. Néanmoins, Jasmine a déjà posé pour de grands caméras. D’ailleurs, c’est un des modèles les plus sexy si on voulait faire un top 10 équitable pour 2017.
https://www.instagram.com/p/BUQAh5aBEd2/

Wide Thomas, la graine de star

Avec un regard aguicheur, un corps bien travaillé, toujours bien sapée, Wide Michelle Thomas est une étoile qui brille de mille feux sur Instagram. En effet, Wide est une personnalité très sollicitée en 2017 pour faire du starring. Sa présence dans le vidéoclip de la chanson à succès Habitude la a augmenté sa côte de popularité.

Et si elle vous disait qu’il n’en a jamais été ainsi avec son corps ? La croirez-vous?
https://www.instagram.com/p/BbPoaDclhU-/

Pheedia Pierre Louis, la sensuelle

Pheedia est une référence dans le nu artistique. En fait, elle a déjà travaillé avec des photographes de renom. Peu de modèles ont cette aise à poser nu devant la caméra. Entre stories et feed, elle s’est comment nous allumer avec des photos coquines. Néanmoins, elle réprouve la violence contre les femmes, sexuelle ou physique.
https://www.instagram.com/p/Bb9QmgWBTYE/

Notre princesse d’ébène laisse échapper quelques mots d’espagnol en postant ses photos sur Instagram.


Pour ou contre l’utilisation du bâton en Haïti ?

Il paraît plus que légitime aux yeux de certains d’utiliser le châtiment corporel comme principale forme de discipline. Quoique le mot « bâton » mentionné dans le texte hébraïque voudrait simplement faire référence à l’autorité parentale.

« La sottise est attachée au cœur du garçon, le bâton l’en détachera ».

(Proverbe biblique)

Dans certaines traductions comme La Bible des peuples, c’est carrément écrit :

« La sottise est ancrée au cœur de l’enfant; la discipline et les corrections l’en délivreront.« 

Si vous êtes nés en Haïti ou nés de parents haïtiens, avouez que vous n’avez jamais reçu une bastonnade?

Si le rôle de l’enfant serait d’obéir sous peine d’être puni, pour avoir été un enfant turbulent, je me permets d’évoquer certaines reconsidérations sur la façon de faire en cette journée internationale des droits de l’enfant.

Les oreilles toujours à l’affût, les yeux rivés sur ce qui se passe, je me rends compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants placés en domesticité en Haïti, les « restavèk ».

Selon un rapport de Unicef Haïti, 86 % des enfants de 2 à 14 ans ont subi des mesures disciplinaires (fouet, violences émotionnelles, physiques et psychologiques) tant à l’école qu’à domicile au cours de l’année 2011. Environ 250 000 enfants vivent en situation de domesticité en Haïti. Ils sont en risque d’exploitation et privés de leur droit basic. De plus, en Haïti, 24 % des enfants de moins de 18 ans sont considérés comme des OEV (Orphelins et Enfants vulnérables). Par exemple, au Tchad, on les appelle les « enfants restés ». Entre autres, ici en Haïti, on les appelle « restavèk ». Tout ça, pour désigner une forme d’esclavage moderne où le maître se sert de son bâton outre mesure.

Témoin de la violence dans le couple, des enfants haïtiens se retrouvent en danger dans un contexte familial dégradé qui menace leur développement éducatif et/ou matériel. Aussi, pour avoir été enseignant pendant un certain temps, des élèves au secondaire se sont confiés à moi. En particulier, ils m’ont raconté les problèmes avec un père alcoolique ou une mère en difficulté financière, un beau-parent méchant avec l’approbation de la marâtre ou du parâtre. Ainsi donc, tu te retrouves avec des élèves qui pleurent en cours ou qui sont parfaitement sous les nuages. À les entendre, il⋅elle⋅s ne savent pas quoi en faire. Iels se faisaient insulter, battre.

Et quand tu les suggères de faire appeler le parent à la direction de l’établissement, elles se considéraient mortes. Nos jeunes ne s’automutilent ni ne se suicident pas. Par ailleurs, la fugue est quelquefois envisageable. Néanmoins, une jeune fille avisée ne la choisira pas parce qu’elle sait qu’elle risque de se prostituer. Après tout, aucun autre parent n’assurera sa prise en charge dans pareil cas; encore moins, l’État haïtien.

Le symbolisme du bâton

bâton
Francis Bijl via flickr

En Haïti, l’usage du bâton est le symbole de l’autorité parentale ou d’un tuteur. Incontestablement, pour faire passer un ordre, le parent doit se servir de son fouet pour faire pression sur l’enfant têtu ou rebelle. Certaines fois, ça peut durer plus qu’un quart d’heure. Entendre ou être témoin d’un enfant qui encaisse des coups à outrance est tout à fait écoeurant. Ben. On ne peut pas se permettre de dire à un tel ou à une telle comment élever son enfant ou son « protégé ». Il va sans dire qu’une bête de somme recevrait un meilleur traitement dans la plupart des cas.

Sautes d’humeur, conflits entre couples, erreur de jugement,  un enfant risque de recevoir une raclée sans comprendre le bien-fondé d’une telle discipline.

Cependant, d’autres parents sont d’un avis contraire. Le créole haïtien, vecteur de la sagesse populaire, cache cette maxime : Baton pa leve timoun . Une façon de dire que le batôn n’est pas la base de l’éducation d’un enfant.

Le culte de la déraison

Je suis témoin de graves cas de violence sur enfant. Des pères giflant leurs filles, « boxant » leurs fils. Malheureusement, nombreux⋅ses ont légitimé la violence subie. Une fois devenue adulte, une fille peut estimer « normal » que son mari ou son amant lui batte si elle fait quelque chose de mal. D’un autre côté, les garçons ayant été victimes d’un père violent auront tendance à reproduire le même schéma de pensée.

bâton
Jeanne Menjoulet via Flickr

Autant dire que les violences émotionnelles ou psychologiques laissent plus de séquelles  que les coups. Personnellement, j’ai été un adolescent timide manquant cruellement confiance en soi pour avoir encaissé des mots dévalorisants.  Aujourd’hui, j’ajoute une valeur à ma perception de moi-même. N’empêche que un petit encouragement me fait un grand bien par moments.

Le bruit a courru qu’au cours de l’un des mandats présidentiels du leader emblématique Jean-Bertrand Aristide, l’utilisation du fouet a été abolie. Cependant, cette pratique est toujours de mise dans les écoles haïtiennes. Dans les « petites » écoles, les élèves se font fouetter pour les leçons non sues, les devoirs non rédigés et indiscipline. Pensant de cette façon inciter l’élève à l’étude. Néanmoins, l’exception fait suite à la règle. Certaines écoles prestigieuses établissent un système disciplinaire solide sans avoir recours au bâton. Au final, certain·e·s écolier·ère·s quittent le système éducatif avant la fin de leur scolarité.

« L’enfant d’aujourd’hui sera l’adulte de demain »

Cette parole de Maria Montessori est connue de tout le peuple haïtien « Timoun jodi, granmoun demen ». Dans notre conscience linguistique, cela peut vouloir dire qu’un enfant se souviendra de tous les méfaits subis à l’âge adulte.

Que faut-il pour former un enfant ? L’éloigner des mauvais exemples.
Citation de Joseph de Maistre ; Lettre à la marquise de Costa (1794)

L’enfant

S’il vit entouré d’hostilité,

Il apprend à être agressif.

 

S’il vit entouré de honte,

Il apprend à se sentir coupable.

 

S’il vit entouré de probité,

Il apprend à être juste.

Évidemment, un enfant laissé à lui-même fera honte à ses parents. « J’ai le droit de tout faire », « Je suis le centre du monde », « Je peux avoir tout ce que je veux » et « Je veux tout, tout de suite ». Tels sont les 4 sentiments sur lesquels l’enfant construit son confort affectif.

Il est clair que l’écart entre les générations s’est accentué. Dommage si certains parents pensent devoir élever leurs mômes comme ils l’ont été. Certes, les normes de conduite ont rapidement évolué. Cependant, chaque nouvelle génération doit apprendre les modèles de la société dans laquelle elle est appelée à vivre.

C’est pourquoi on fait entrer l’ensemble des sanctions, positives ou négatives, qui servent à assurer la conformité des conduites sous la notion de « contrôle social ». Le terme de sanction ne doit cependant pas être entendu seulement dans le sens de châtiment.



5 personnalités haïtiennes qui ont marqué 2017

À première vue, 2017 a été une année comblée d’événements culturels en Haïti, comme les années précédentes. Cette année, la plus grande foire du livre haïtien « Livres En Folie » a accueilli de grandes plumes. Aussi, le plus grand concours de beauté et d’intelligence « Miss Haïti » a marqué les podiums. Sans oublier les personnalités du showbiz haïtien qui ont marqué l’industrie musicale : albums, collaborations, slogans, tubes musicaux, buzz…

Comme à mon habitude, je présenterai une liste non exhaustive de ceux que j’estime être les « Haitian Youth’s Choice ». Oups ! Pardon pour l’anglicisme. J’ai trouvé ça un peu sexy : les choix de la jeunesse haïtienne.

Raquel Pélissier, modèle de courage et d’élégance

Le couronnement de Raquel Pélissier comme première dauphine de Miss Universe 2016 n’a pas seulement réalisé son rêve mais celui de tout un peuple. D’ailleurs, elle l’a elle-même déclaré. Elle voulait remporter la couronne pour Haïti.

Quelques temps après son couronnement, son interview accordé à Loop Haïti a permis au grand public de faire plus ample connaissance avec elle.

Mais c’est surtout son histoire qui retient l’attention. Elle a fait du chemin pour y arriver.

 

https://www.instagram.com/p/BP2bYuDBPsB/

En 2017, la jeune femme a annoncé la parution de son livre « L’Art d’être belle dans sa peau » en vente-signature à la 23e édition de Livres En Folie.

https://www.instagram.com/p/BVUxEEADPIG/

L’ouvrage a fait d’une pierre deux coups et s’est classé best-seller. Sa présence à la foire a provoqué l’hystérie et de l’admiration. Tout le monde voulait se prendre en photo avec elle.  J’ai moi-même vu une Raquel Pélissier toute humble qui n’a pas voulu voler la vedette aux invités d’honneur.

La question a été posée : y a-t-il quelqu’un dans la vie de Raquel ? Finalement, la réponse allait nous être donnée : un Apollon brésilien ! Pour faire rêver une femme, on lui dit : « Je ferai le tour du monde avec toi ». Lui, il a osé. Évidemment, il a fait vivre une année de rêve à notre beauté des îles.

https://twitter.com/RaquelPelissier/status/918959820958502912

Yeux de biche, fines jambes longues, Raquel est très suivie pour les jeunes sur Instagram.

Après tout, elle représente la force de caractère, la détermination et le travail bien accompli aux yeux de nos jeunes Haïtiennes et de toutes les jeunes femmes du monde.

Cassandra Chéry, la bestie très engagée

Dès les premières sélections de Miss Haïti 2017, un nom sillonnait les réseaux sociaux : Cassandra Chéry. Sur ce point, ils ont été nombreux dans ma liste d’amis Facebook à apporter leur soutien à celle qui allait succéder à Miss Pélissier.

Pour vous présenter Cassandra Chéry, je vous fais lire un extrait d’un article du quotidien haïtien Le Nouvelliste :

« Habituée des concours de beauté, Cassandra, qui était déjà arrivée première dauphine au concours Miss Haïti de Jacmel en 2014, mène une carrière de mannequin parallèlement à ses études classiques. Bien qu’âgée de seulement 21 ans, la jeune femme a déjà représenté le pays à Elite Model Look International en 2013, a fait la couverture de Rebelle Magazine et a participé à de nombreux projets comme la Carifesta ou encore le New York fashion week.

Cadette d’une famille de quatre enfants, la Miss Haïti 2017 a bouclé cette année ses études classiques. Mais, déjà, Cassandra, qui a perdu sa mère des suites d’un cancer, souhaite évoluer dans le social. Elle a d’ailleurs fait du bénévolat dans plusieurs villes du pays, allant à la rencontre des jeunes filles issues des familles défavorisées. Pour les besoins de son nouveau statut, Cassandra Chéry se prépare intensivement en vue de bien représenter Haïti à la 66e édition de Miss Univers. L’aventure ne fait que commencer pour elle. »

Récemment, elle a participé à une marche dans la lutte contre le cancer.

https://www.instagram.com/p/BaXDtLYl8rc/

Aussi, elle se transforme en femme d’influence en sollicitant au reboisement. De nos jours, nos jeunes sont tellement occupés par la technologie qu’ils ne se rendent même pas compte de la dégradation de notre écosystème. En somme, son message est clair :

Chaque fois que vous aurez l’intention d’abattre un arbre, pensez à replanter cinq autres. Protégez son environnement c’est se protéger soi-même.

https://www.instagram.com/p/BaClDHnlTmX/

Niska Garoute, l’icône fashion de l’année

Avoir du succès dans un milieu aussi machiste que le rap n’est pas donné à toutes.

Toujours bien sapée , crinière dorée, toutes les ados parlent de Niska Garoute.

https://www.instagram.com/p/BTE1qvilfgd/

Dès qu’on parle d’elle, on ne peut ne pas évoquer une autre rappeuse solo du game : Kasoumee. Par conséquent, on a tendance à les comparer. Aussi, les avis sont partagés. Qui est la plus jolie ? Qui a le plus de swag ? Deux personnalités féminines qui font bouger le rap kreyòl à leur manière. Bref ! Je me tire ! 😯

Très tôt, en début d’année, Niska a lancé une tournée médiatique pour présenter sa chanson « Vèvè Lokal  » qui est une collaboration avec le groupe rasin Boukman Eksperyans. Le projet musical dénommé rapsin est un mélange de rap et de musique racine ou vaudou.

Son franc succès de l’année repose sur sa chanson « Bagay Malè Nèt » sur fond d’égo trip. À travers cette chanson, elle fait l’éloge de ses jeans déchirés, de ses sneakers et strings très chers payés. Par ailleurs, le tube musical accompagné d’un vidéoclip est très prisé par les jeunes. Les paroles de la chanson ainsi que son titre deviennent même un slogan.

 

Celle qui a été désignée parmi les femmes haïtiennes les plus sexy des années précédentes tient son compte Instagram à jour et est très suivie par les jeunes. Parallèlement, Niska réalise une autre passion qui est le design. Elle a sa propre collection, Beadit World.

Rutshelle Guillaume, la Sphinx qui renaît de ses cendres

Méditer sur le passé, c’est travailler pour l’avenir.

Tel serait le crédo de Rutshelle Guillaume, du moins, ce que je puisse dire. Malheureusement, dès qu’on parle d’elle, on est obligé d’évoquer une épisode regrettable de sa vie privée. Son histoire avec son petit ami artiste, Roody Roodboy. Laquelle histoire a accouché son tout dernier album « La Rebelle ».

Est-ce l’hypocrisie sociale ou le machisme de nos sociétés ? Par exemple, si un homme célèbre se marie avec une femme plus jeune, ça rentre dans la « normalité ». Par contre, l’inverse est vivement critiquée. L’infidélité masculine en fait un don Juan. À l’opposé, celle de la femme en fait une putain.

En ce qui me concerne, j’ai été peiné de voir comment elle a fait l’objet de critiques acerbes, de commentaires incendiaires sur les réseaux sociaux. Malheureusement, elle a dû craquer en répondant au tac au tac. Parfois, on semble oublier son talent. En 2016, le magazine Ticket l’a élue artiste féminin de l’année.

En septembre 2016 est diffusé son single « Rendez-vous au sommet » en prélude à la sortie de l’album « Rebelle ».

Sorti officiellement le 30 juin 2017 sur tous les podiums, l’album « Rebelle » fait déjà parlé de lui.

https://twitter.com/Safety_promo/status/921562788207779840

Cette jeune femme à la voix énergique se comporte assez bien sur scène. Déjà, Rutshelle réalise pas mal de tournées internationales et de prestations locales. À raison, elle a été nommée « Artiste féminin solo de l’été ».

https://www.instagram.com/p/BYbGUAynT7D3an42LuzYdSAzyd0mUtzB07wJeU0/

Rutshelle, au prix de grands efforts, a dû changer son image sociale. Il faut dire qu’ici le respect ça se gagne.

Personnellement, je suis charmé de sa collaboration avec le chanteur Richard Cavé sur le titre « Kansè ». Je me demande bien si ce n’est pas la meilleure collaboration compas love de 2017. Je me lasse jamais d’écouter cette merveille musicale. À vous de voir !

Atys Panch, la personnalité du rire de l’année

Atys Evensaka dit Atys Panch s’est carrément révélé cette année au grand public. Pourtant, ce jeune comédien n’est pas à son premier coup d’essai dans le micro.

Quelques années plus tôt, il a réalisé une chanson à succès « Kapòt la Pète ». Atys revendique la paternité d’un genre qu’il baptise « ra-house-cine », une sorte de métissage entre notre rara et la house. Mais, tout cela est un peu méconnu des « petits » connaisseurs.

De toutes ses muses, la comédie lui a grandement réussi cette année. Très suivi sur son compte Instagram où il publie des vidéos.

Accusant à merveille un faux bégaiement, il atteint le summum de sa popularité en début d’année. Atys Panch publie une vidéo dans laquelle on le voit tenter un braquage sur un chroniqueur sportif très connu. Pour sauver sa peau, ce dernier est contraint d’expliquer un match au goût du braqueur.

https://www.instagram.com/p/BQLeq7Hhdf1/

Ensuite, une autre vidéo virale charme le public. On le voit pleurer à chaudes larmes pour que la marque automobile Suzuki lui donne le dernier modèle disponible en Haïti, la Vitara.

https://www.instagram.com/p/BRjE-hxhL_r/

On ne tient pas tête à un melon. 😂
Finalement, Atys Panch a trouvé un accord avec Suzuki et les clés de la voiture lui sont remises. Sacrément bien récompensé !

https://www.instagram.com/p/BTKAIX0BZXn/

Plusieurs plaques d’honneur et mérite lui ont été remis ainsi que des certificats d’appréciation au cours de l’année.

Quand il ne nous fait pas rire, Atys Panch sillonne les rues dans sa Suzuki et vient en aide aux oubliés, aux marginalisés.